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Plomb

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Caractéristiques du plomb

  • Symbole : Pb
  • Masse atomique : 207,2 ± 0,1 u
  • NumĂ©ro CAS : 7439-92-1
  • Configuration Ă©lectronique : Xe] 4f14 5d10 6s2 6p2
  • NumĂ©ro atomique : 82
  • Groupe : 14
  • Bloc : Bloc p
  • Famille d’Ă©lĂ©ments : MĂ©tal pauvre
  • ÉlectronĂ©gativitĂ© : 2,33
  • Point de fusion : 327,46 °C

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Le plomb, élément atomique n°82 de symbole Pb : son histoire, son exploitation, ses isotopes, ses caractéristiques et sa toxicité.

Le plomb, qui tire son nom du latin plumbum, est reprĂ©sentĂ© par le symbole Pb. Cet Ă©lĂ©ment chimique de numĂ©ro atomique 82 se trouve dans le groupe 14 ainsi que la pĂ©riode 6 du tableau pĂ©riodique. Ce mĂ©tal est considĂ©rĂ© comme le plus lourd parmi les Ă©lĂ©ments stables. Son corps simple se prĂ©sente sous la forme d’un mĂ©tal mallĂ©able, de couleur gris bleuĂątre. Dans les conditions normales de tempĂ©rature et de pression, celui-ci subit un lent blanchiment en s’oxydant.

Le plomb ne possĂšde aucune valeur reconnue en tant qu’oligoĂ©lĂ©ment. Il possĂšde des propriĂ©tĂ©s toxiques, mutagĂšnes et reprotoxiques. ÉlĂ©ment du groupe 2B, ce mĂ©tal a Ă©tĂ© dĂ©signĂ© comme potentiellement cancĂ©rigĂšne par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) en 1980. Par la suite, en 2004, il a Ă©tĂ© classĂ© comme probablement cancĂ©rigĂšne pour les humains et les animaux. Le CIRC identifie le chromate et l’arsĂ©niate, deux sels de plomb, comme des substances carcinogĂšnes avĂ©rĂ©es.

En outre, l’élĂ©ment 82 est un contaminant de l’environnement. Il a des effets toxiques et Ă©cotoxiques, mĂȘme Ă  de faibles concentrations. Les symptĂŽmes et les maladies qu’il engendre chez les ĂȘtres humains ainsi que les animaux sont regroupĂ©s sous le terme « saturnisme ».

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Le plomb Ă  travers les siĂšcles : une toxicitĂ© connue depuis l’AntiquitĂ©

Le plomb est un mĂ©tal ancien qui est abondant dans la croĂ»te terrestre. Il a Ă©tĂ© exploitĂ© dĂšs la PrĂ©histoire. Les preuves de son utilisation remontent Ă  environ 40 000 ans av. J.-C. On en a dĂ©couvert dans des objets, des dĂ©pouilles prĂ©historiques ainsi que des pigments recouvrant des tombes. D’ailleurs, il a Ă©tĂ© largement manipulĂ© pendant l’ñge du Bronze malgrĂ© sa haute toxicitĂ©. Cette utilisation rĂ©pandue Ă©tait due Ă  sa capacitĂ© Ă  ĂȘtre extrait facilement, Ă  sa mallĂ©abilitĂ© remarquable et Ă  sa faible tempĂ©rature de fusion. Pour le durcir, on y ajoutait de l’antimoine et de l’arsenic. Ces mĂ©taux Ă©taient gĂ©nĂ©ralement issus des mĂȘmes sites miniers. Le plomb a aussi Ă©tĂ© mentionnĂ© dans des Ă©critures cunĂ©iformes sumĂ©riennes (sous le vocable a-gar5) il y a approximativement 5 000 ans. De mĂȘme, on a Ă©voquĂ© cet Ă©lĂ©ment dans l’Exode il y a Ă  peu prĂšs 2 500 ans.

À travers le temps, le plomb a Ă©tĂ© utilisĂ© par de nombreuses civilisations. On peut citer les Grecs, les SumĂ©riens, les HĂ©breux, les Égyptiens, les Romains
 Les peuples anciens ont eu recours Ă  ce mĂ©tal pour produire des fards, du khĂŽl ainsi que des objets usuels (de 4 000 Ă  2 000 ans avant notre Ăšre). Ils ont colorĂ© et Ă©maillĂ© des cĂ©ramiques, scellĂ© des amphores ou lestĂ© des hameçons avec celui-ci. Des tuyaux de plomb ont Ă©tĂ© dĂ©couverts sur des sites antiques romains.

Par ailleurs, sa toxicitĂ© Ă©tait connue depuis l’AntiquitĂ© par les mineurs (souvent des esclaves et des prisonniers) et les mĂ©decins. Les Romains l’employaient sous forme d’acĂ©tate de Pb afin de sucrer et de conserver leur vin. Toutefois, ils avaient remarquĂ© que les gros buveurs, notamment ceux de la classe aristocratique, souffraient d’intoxication. Un peu plus tard, des symptĂŽmes spĂ©cifiques ont Ă©tĂ© dĂ©crits chez les mineurs, les fondeurs, les peintres et les artisans fabricants de vitraux.

Au Moyen Âge, les alchimistes se rĂ©fĂ©raient au plomb sous le terme d’aabam. Ils l’associaient Ă  la planĂšte Saturne, d’oĂč l’appellation de son intoxication « saturnisme ». D’ailleurs, ils croyaient que ce mĂ©tal Ă©tait le plus froid et le plus ancien de tous.

Le plomb gĂ©ochimique : de la nature Ă  l’exploitation

Le Pb d’origine naturelle, Ă©galement appelĂ© « plomb gĂ©ochimique », se trouve sous diffĂ©rentes formes dans l’ensemble des compartiments environnementaux tels que :

  • l’hydrosphĂšre ;
  • la stratosphĂšre ;
  • la biosphĂšre ;
  • l’atmosphĂšre ;
  • la croĂ»te terrestre ;
  • le sol.

La comprĂ©hension et l’étude de la cinĂ©tique environnementale de cet Ă©lĂ©ment toxique sont d’une importance capitale. En effet, des Ă©changes continus se font entre ces diffĂ©rents environnements. Or, le plomb est bioconcentrĂ© dans la chaĂźne alimentaire.

Les diverses formes inorganiques

Le plomb se trouve sous diverses formes inorganiques, principalement dans la croĂ»te terrestre et les minerais. On rencontre alors des nitrates, des acĂ©tates, des sulfates, des carbonates et des chlorures de plomb. Ces composĂ©s inorganiques ont peu d’effets toxiques aigus.

Les principales sources minérales

Cet Ă©lĂ©ment est rarement retrouvĂ© dans sa forme pure et naturelle. De ce fait, les minerais jouent un rĂŽle essentiel dans son extraction. Celle-ci se fait essentiellement Ă  partir de minerais associĂ©s au zinc (comme la blende), Ă  l’argent et surtout, au cuivre. La galĂšne (PbS) est sa principale source minĂ©rale. Elle contient environ 86,6 % de Pb en masse.

Les autres sources couramment rencontrĂ©es incluent la cĂ©rusite (PbCO3) et l’anglĂ©site (PbSO4). La majoritĂ© des minerais renferme moins de 10 % de Pb. De mĂȘme, ceux qui en contiennent Ă  moins de 3 % ne sont pas Ă©conomiquement exploitables.

Une fois extrait du sol, on augmente la concentration du minerai. Pour ce faire, il est soumis à des procédés tels que la gravimétrie et la flottation. Il sera ensuite acheminé vers une usine métallurgique, comme une fonderie, pour subir un traitement ultérieur.

Note : le recyclage a aujourd’hui un rĂŽle significatif dans la rĂ©utilisation du plomb, car il permet d’en rĂ©cupĂ©rer une quantitĂ© considĂ©rable.

Les isotopes du plomb : occurrence naturelle et exploration de leur origine

Le plomb a une masse atomique standard de 207,2(1) u. Il possĂšde 46 isomĂšres nuclĂ©aires ainsi que 38 isotopes (avec des nombres de masse allant de 178 Ă  215). Les isotopes 204Pb, 206Pb, 207Pb et 208Pb sont considĂ©rĂ©s comme stables. Toutefois, il est possible qu’ils se dĂ©sintĂšgrent en isotopes du mercure par dĂ©sintĂ©gration α, mĂȘme si cela n’a pas encore Ă©tĂ© observĂ©. Les demi-vies de cette dĂ©sintĂ©gration seraient extrĂȘmement longues (allant au-delĂ  de 10 annĂ©es), dĂ©passant mĂȘme la demi-vie thĂ©orique de leurs nuclĂ©ons.

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Composition isotopique de l’élĂ©ment 82 dans la nature

Les proportions des isotopes stables (204Pb, 206Pb, 207Pb et 208Pb) varient dans la nature. Cependant, ils se trouvent en quantitĂ© significative dans les roches qui sont appauvries en uranium et en thorium, en particulier dans les minerais de Pb (« plomb commun »). Leur pourcentage dans ces formations est respectivement de 1,4 %, 24,1 %, 22,1 % et 52,4 %. Par ailleurs, ces cinq radio-isotopes sont prĂ©sents dans la nature Ă  l’état de traces.

Origine des isotopes stables

Les isotopes stables du plomb sont considĂ©rĂ©s comme des nuclĂ©ides primordiaux. Ils rĂ©sultent des fusions nuclĂ©aires se produisant dans les supernovas ainsi que des collisions d’étoiles Ă  neutrons. Le 204Pb ne provient pas de la dĂ©sintĂ©gration nuclĂ©aire. Il est estimĂ© en tant que nuclĂ©ide purement primordial. Les isotopes 206, 207 et 208 sont des produits finaux des chaĂźnes de dĂ©sintĂ©gration respective de l’uranium 238 (ou du radium), de l’uranium 235 et du thorium 232. NĂ©anmoins, la proportion de plomb radiogĂ©nique produite Ă  partir de ces chaĂźnes est Ă©valuĂ©e Ă  moins de 1 %.

Ces isotopes sont souvent utilisĂ©s dans le traçage isotopique de l’élĂ©ment 82. On les emploie aussi dans les analyses isotopiques visant Ă  examiner la dynamique de certains polluants dans l’environnement. À titre d’exemple, on s’en sert pour Ă©tudier les retombĂ©es industrielles ainsi que les Ă©missions de plomb tĂ©traĂ©thyl provenant de l’essence.

Les caractéristiques physiques du plomb

CaractéristiquesFormules
Coefficient de dilatation linĂ©ique Ă  25 °Cα = 29 × 10−6 K− 1
Masse volumique du plomb Ă  l’état solide  Ï = 11 343,7/(1 + 0,000 029 ⋅ t)3 ; avec ρ en kg/m3 et t en °C
CorrĂ©lation pour la viscositĂ© dynamique du plomb liquideÎŒ = 5,645 2 × 10− 9 ⋅ t2 – 9,564 25 × 10−6 ⋅ t + 0,005236 ; avec ÎŒ en kg/(m⋅s) et t en °C ; applicable entre 330 et 850 °C
CorrĂ©lation pour la valeur de Cp du plomb Ă  l’état solideCp = 0,1139 + 4,6444 × 10−5 ⋅ (t + 273,15) ; avec Cp en kJ/(kg⋅K) et t en °C ; applicable entre 0 et 300 °C
CorrĂ©lation pour la conductivitĂ© thermique du plomb liquideλ = 3,866 67 × 10− 6 ⋅ t2 – 0,081 933 ⋅ t + 18,594 ; avec λ en W/(m⋅K) et t en °C ; applicable entre 330 et 850 °C
CorrĂ©lation pour la valeur de Cp du plomb liquideCp = 0,1565 – 0,01066 ⋅ (t + 273,15) ; avec Cp en kJ/(kg⋅K) et t en °C ; applicable entre 330 et 1 000 °C
CorrĂ©lation pour la masse volumique du plomb liquideρ = 10 710 – 1,39 ⋅ (t — 327,46) ; avec ρ en kg/m3 et t en °C ; applicable entre 330 et 1 000 °C

Exploration de la métallurgie du plomb

Transformation du minerai de plomb : du sulfure Ă  l’oxyde

Au sein de l’usine de traitement, le minerai subit une premiĂšre Ă©tape de « grillage » afin de convertir le sulfure en oxyde de Pb. Ce processus Ă©limine le soufre sous forme de dioxyde de soufre gazeux (SO2). Ce composĂ© est ensuite transformĂ© pour produire de l’acide sulfurique. Puis, le minerai grillĂ© est mĂ©langĂ© Ă  du coke. On introduit le tout dans un four dans lequel on insuffle de l’air depuis la base. L’oxygĂšne de l’air entre alors en rĂ©action avec le coke pour produire du monoxyde de carbone (CO). Celui-ci rĂ©duit l’oxyde de l’élĂ©ment 82, permettant ainsi la formation de plomb mĂ©tallique liquide ainsi que de dioxyde de carbone (CO2).

Deux Ă©lĂ©ments s’écoulent depuis la base du four. D’un cĂŽtĂ©, on obtient du Pb liquide. De l’autre cĂŽtĂ©, on a de la scorie. Celle-ci est mise Ă  la dĂ©charge aprĂšs avoir Ă©tĂ© granulĂ©e avec de l’eau.

L’élĂ©ment 82 collectĂ© Ă  cette Ă©tape est connu sous le nom de « plomb d’Ɠuvre ». Il contient encore des impuretĂ©s qui doivent ĂȘtre Ă©liminĂ©es (argent, cuivre, bismuth, l’arsenic, l’antimoine, etc.). Le raffinage du Pb Ă  l’état liquide s’effectue dans des cuves et fait intervenir un processus de refroidissement. Il nĂ©cessite l’ajout de diffĂ©rents rĂ©actifs tels que l’oxygĂšne, le soufre et le zinc (pour capturer les molĂ©cules d’argent).

Processus d’affinage

Le plomb affinĂ© est connu sous le nom de « plomb doux ». Il est versĂ© et solidifiĂ© dans des moules Ă  lingots avant d’ĂȘtre stockĂ© dans des entrepĂŽts ou expĂ©diĂ© aux consommateurs. Des Ă©lĂ©ments peuvent ĂȘtre incorporĂ©s avant la coulĂ©e finale. En proportions prĂ©cises, ils renforcent la rĂ©sistance du plomb. Cet ajout permet de crĂ©er des alliages (arsenic, calcium, antimoine, etc.).

Dans certaines fonderies, en plus d’utiliser des concentrĂ©s miniers, on fait appel Ă  des matiĂšres premiĂšres provenant du recyclage des batteries. On emploie aussi des sous-produits issus d’autres procĂ©dĂ©s industriels comme le sulfate de plomb.

Le plomb en tant que contaminant métallurgique

MalgrĂ© son utilisation rĂ©pandue dans les peintures antirouilles sous la forme de minium de Pb, l’élĂ©ment 82 peut devenir un « contaminant mĂ©tallurgique » dans certaines situations. Cet usage du plomb suscite des problĂšmes dont les raisons demeurent mal comprises. Dans l’industrie nuclĂ©aire, il contribue Ă  la dissolution, Ă  l’oxydation et Ă  la fragilisation des aciers qui entrent en contact avec ses alliages. Il est notamment prisĂ© en raison de sa forte opacitĂ© aux rayonnements.

Le plomb : un mĂ©tal polyvalent aux multiples utilisations

Le plomb trouve une multitude d’applications dans de nombreux domaines. On l’emploie :

Dans la plomberie

Pendant l’empire romain, ce mĂ©tal Ă©tait largement employĂ© pour sa rĂ©sistance Ă  la corrosion en milieu acide, que ce soit dans l’air ou dans le sol. De plus, son point de fusion bas le rendait facile Ă  travailler pour les artisans. De ce fait, on s’en servait pour les canalisations d’eau potable et l’évacuation des eaux pluviales.

Dans le revĂȘtement anticorrosion

Ce mĂ©tal a trouvĂ© une large application dans la tuyauterie et le cuvelage. Il entrait dans la production d’acide sulfurique. En effet, le plomb rĂ©siste Ă  cet acide en formant une couche protectrice et insoluble de sulfate de plomb. Jusqu’aux annĂ©es soixante-dix, le minium Pb3O4, un oxyde rouge du Pb, Ă©tait utilisĂ© comme un revĂȘtement protecteur contre la corrosion.

Dans les accumulateurs électriques

De nos jours, l’utilisation de ce mĂ©tal dans les batteries est rĂ©pandue. Il figure parmi les composants essentiels des accumulateurs Ă©lectriques. Ces batteries reprĂ©sentent une part considĂ©rable de la demande en plomb. Elles sont responsables de façon prĂ©dominante de l’augmentation des prix de ce mĂ©tal. Son recyclage devient alors une activitĂ© rentable. Tel est le cas dans des pays tels que l’Afrique et la Chine oĂč le parc automobile connaĂźt une croissance exponentielle.

En 2004, l’industrie automobile et l’industrie en gĂ©nĂ©ral Ă©taient les plus grands utilisateurs de Pb Ă  cause des batteries au plomb. Cet usage reprĂ©sentait 72 % de la consommation mondiale (53 % pour l’automobile et 19 % pour l’industrie). Les alliages pour soudures, les tuyaux, les feuilles, les munitions et autres reprĂ©sentent 16 %. La fabrication de pigments et autres composĂ©s chimiques comptent pour 12 % de la consommation globale.

Dans la protection contre les radiations

Le Pb est utilisĂ© comme matĂ©riau de sĂ©curisation contre les radiations, que ce soit dans du caoutchouc, du verre ou sous forme de plaques mĂ©talliques. Sa densitĂ© Ă©levĂ©e et ses propriĂ©tĂ©s absorbantes offrent une protection en attĂ©nuant les rayons X et les rayons gamma. À une Ă©nergie de 100 keV, une Ă©paisseur d’un millimĂštre de ce mĂ©tal peut rĂ©duire la dose de rayonnement d’un facteur 1 000. Le domaine de la radioprotection fait Ă©galement usage d’autres alliages Ă  bas point de fusion. On peut citer l’alliage de Newton composĂ© de 50 % de bismuth, 30 % d’étain et 20 % de plomb.

En physique des particules, la radioactivitĂ© naturelle du 210Pb est trop Ă©levĂ©e. Dans certaines applications, il est possible d’exploiter les matĂ©riaux de blindage provenant de vieux lingots de plomb. On retrouve ces derniers dans les toits d’églises anciennes ou dans des Ă©paves qui remontent Ă  plusieurs siĂšcles, voire plusieurs millĂ©naires.

Dans le fusible

Le plomb a longtemps jouĂ© un rĂŽle essentiel dans la production de fusibles du fait de ses propriĂ©tĂ©s Ă©lectriques avantageuses. Il se distingue notamment par sa rĂ©sistance Ă©lectrique Ă©levĂ©e, environ dix fois supĂ©rieure Ă  celle du cuivre. Sa basse tempĂ©rature de fusion en fait un mĂ©tal trĂšs prisĂ© dans le secteur de l’électricitĂ©.

De nos jours, le terme « plomb » est encore couramment employĂ© pour dĂ©signer les fusibles. Cette utilisation a donnĂ© lieu Ă  des expressions populaires telles que « faire sauter les plombs ».

Dans le domaine de l’imprimerie

L’alliage de ce mĂ©tal avec de l’étain et de l’antimoine a Ă©tĂ© employĂ© dans la fabrication des caractĂšres mobiles d’imprimerie. Ce mĂ©lange spĂ©cifique est connu sous le nom de « plomb typographique ».

Dans le domaine de la sidérurgie

L’utilisation de bains au Pb, Ă©galement connus sous le nom de « patentage », a Ă©tĂ© mise en place depuis la fin des annĂ©es quarante. Cette technique a permis de trĂ©filer des fils d’acier Ă  des diamĂštres de plus en plus grands sans les rompre. Ils sont passĂ©s de 7 Ă  8 mm de diamĂštre grĂące Ă  la rĂ©duction du coefficient de frottement dans la filiĂšre.

Ce processus de trĂ©filage conduit Ă  un Ă©crouissage de l’acier, permettant d’obtenir des alliages Ă  haute limite Ă©lastique. Ces derniers prĂ©sentent ainsi des propriĂ©tĂ©s mĂ©caniques amĂ©liorĂ©es. Ils servent principalement Ă  la fabrication de cĂąbles de hauban et d’armatures de prĂ©contrainte.

En tant qu’antidĂ©tonant dans l’essence

En 1920, General Motors a introduit l’utilisation du plomb tĂ©traĂ©thyle comme additif antidĂ©tonant dans l’essence, malgrĂ© les risques sanitaires qui y sont associĂ©s. Cet additif a Ă©tĂ© commercialisĂ© sous le nom d’Ethyl, pour Ă©viter de faire rĂ©fĂ©rence Ă  l’élĂ©ment 82. Aux États-Unis, l’usage du Pb dans l’essence a Ă©tĂ© interdit dans les annĂ©es quatre-vingt. Cette restriction a Ă©tĂ© suivie par l’Europe en 1999 et par la France en 2000.

Dans les munitions

Depuis de nombreuses annĂ©es, le plomb est utilisĂ© massivement dans la fabrication de munitions de guerre ou de chasse (grenaille). Il demeure l’un des Ă©lĂ©ments toxiques les plus prĂ©occupants. AssociĂ© Ă  l’arsenic et Ă  l’antimoine, il participe activement Ă  la pollution gĂ©nĂ©rĂ©e par ces balles. À l’heure actuelle, des sites sont encore contaminĂ©s par des plombs de chasse. On remarque particuliĂšrement ce phĂ©nomĂšne aux abords des anciennes installations connues sous le nom de « tours Ă  plomb ». Ces structures s’inspirent du principe de la tour d’impesanteur. Elles Ă©taient destinĂ©es Ă  la production industrielle de grenaille de Pb servant Ă  charger les munitions. Ces cartouches sont rĂ©servĂ©es Ă  la chasse ou aux activitĂ©s de ball-trap.

Dans les récepteurs radio

Au dĂ©but du XXe siĂšcle, on exploitait le cristal de galĂšne comme semi-conducteur primitif dans les diodes Schottky des premiers rĂ©cepteurs radio. Dans les temps anciens, ce minĂ©ral naturel composĂ© de sulfure de plomb (PbS) Ă©tait employĂ© comme pigment noir. Il constituait un ingrĂ©dient phare dans la prĂ©paration du khĂŽl et du blanc de cĂ©ruse.

Dans le domaine de l’optique

L’incorporation d’oxyde de Pb dans le verre amĂ©liore l’éclat de ce dernier. Cette avancĂ©e a conduit Ă  l’émergence du cristal vĂ©nitien et du verre flint, des matĂ©riaux largement manipulĂ©s dans le domaine de l’optique.

L’usage combinĂ© du verre flint et du verre crown dans les multiplicateurs de focale permet de remĂ©dier Ă  l’aberration chromatique. On s’en sert notamment dans la lentille de Barlow.

Dans la fabrication de céramique

Le plomb a Ă©tĂ© couramment retrouvĂ© dans les glaçures de poterie. Cet usage est justifiĂ© par son Ă©clat et par la capacitĂ© de ses silicates Ă  fondre Ă  des tempĂ©ratures relativement basses. Toutefois, cette pratique est souvent source de saturnisme, une forme d’intoxication au plomb qui peut poser des problĂšmes de santĂ©.

Dans les cosmétiques

Durant l’Égypte antique, on confectionnait les fards appliquĂ©s autour des yeux avec du plomb. Le blanc de cĂ©ruse (pigment synthĂ©tique de couleur blanc opaque Ă  base de Pb) servait de maquillage et le minium, de pigment rouge.

Dans le domaine de la peinture

On rĂ©alisait des peintures sur divers supports avec le blanc de cĂ©ruse et le minium (teinte rouge). On appliquait ces derniers sur des murs, des meubles, des tableaux, des jouets, etc.

En tant que réfrigérant à haute température

Le plomb, seul ou associĂ© avec d’autres Ă©lĂ©ments, peut servir de rĂ©frigĂ©rant Ă  haute tempĂ©rature. D’ailleurs, son association avec le bismuth (Bi) rĂ©duit considĂ©rablement sa tempĂ©rature de fusion, facilitant ainsi l’exploitation de la boucle fluide. À titre d’indication, l’alliage contenant 44,5 % de Pb et 55,5 % de Bi se liquĂ©fie Ă  125 °C et bout Ă  1 670 °C.

On propose et Ă©tudie l’usage du Pb, seul ou en combinaison avec le Bi, comme fluide caloporteur et rĂ©frigĂ©rant dans les rĂ©acteurs nuclĂ©aires rapides Ă  caloporteur de plomb. Cette approche est basĂ©e principalement sur ses propriĂ©tĂ©s eutectiques.

En tant que métal ductile

Depuis l’AntiquitĂ©, le plomb a Ă©tĂ© beaucoup utilisĂ© sous sa forme mĂ©tallique grĂące Ă  sa ductilitĂ© et Ă  sa mallĂ©abilitĂ©. On le retrouve dans une variĂ©tĂ© d’objets tels que la vaisselle, les gouttiĂšres et les plaques de toiture. Il est Ă©galement employĂ© dans l’art de la plomberie pour crĂ©er des sculptures et des cuvelages. De plus, on y a recours pour sceller des Ă©lĂ©ments en fer forgĂ© dans la pierre tels que les balustrades. On manipule aussi ce mĂ©tal dans la fabrication de vitraux. La production annuelle de ce secteur d’activitĂ© est estimĂ©e Ă  environ 100 t en France.

La majeure partie du plomb entrant dans la production de nouveaux produits est rĂ©cupĂ©rĂ©e et recyclĂ©e Ă  partir de sources dĂ©jĂ  existantes. Celle rĂ©cupĂ©rĂ©e Ă  partir des batteries de plomb constitue l’un des mĂ©taux les plus recyclĂ©s Ă  l’échelle mondiale. Son taux de rĂ©cupĂ©ration atteint prĂšs de 100 % en Europe et en AmĂ©rique du Nord.

Le plomb et les ĂȘtres humains : une relation toxique

À la fin du XIXe siĂšcle, les gouvernements prennent conscience de l’importance de la question sur les effets nocifs du plomb. Cela survient aprĂšs qu’un enfant en Australie dĂ©cĂšde Ă  cause d’une intoxication par cet Ă©lĂ©ment. Par la suite, des tests, des recommandations et une rĂ©glementation ont Ă©tĂ© mis en place afin de prĂ©venir les cas d’intoxication.

Ces protocoles ont Ă©tĂ© adoptĂ©s par les États-Unis et les pays dĂ©veloppĂ©s en Europe. DĂšs 1914, la Suisse interdit l’utilisation du plomb dans les tuyaux de distribution d’eau potable. Toutefois, cela n’a Ă©tĂ© appliquĂ© dans les autres pays que beaucoup plus tard. Les peintures avec cette substance ont Ă©tĂ© interdites en France en 1948, mais la restriction complĂšte dans les canalisations n’a Ă©tĂ© adoptĂ©e qu’en 1995.

DorĂ©navant, l’élĂ©ment 82 est proscrit dans plusieurs catĂ©gories de produits tels que :

  • les meubles ;
  • les peintures ;
  • les jouets ;
  • les outils d’art ; 
  • les ustensiles de cuisine en contact avec la nourriture ;
  • les bavoirs pour bĂ©bĂ© ;
  • les cosmĂ©tiques ;
  • l’eau et la nourriture.

Le plomb est un Ă©lĂ©ment toxique qui met en pĂ©ril la santĂ© et la biodiversitĂ©. En raison de sa toxicitĂ© sur les organes vitaux et le systĂšme nerveux, de nombreux usages historiques de l’élĂ©ment 82 et de ses composĂ©s ont Ă©tĂ© interdits. Des Ă©tudes datant de 2007 ont dĂ©montrĂ© la cytotoxicitĂ© de cet Ă©lĂ©ment, mĂȘme Ă  faible dose. Il peut avoir un effet nocif sur les cellules souches du systĂšme nerveux central. Par ailleurs, cet effet est aussi observĂ© avec d’infimes doses de paraquat ou de mercure.

NĂ©anmoins, chaque pays a sa propre rĂ©glementation concernant l’usage de l’élĂ©ment 82. Par exemple, les plaques de plomb sont encore utilisĂ©es en toiture au Royaume-Uni, alors qu’elles sont interdites en France. Il reste toutefois employĂ© dans le cadre de la restauration de certains monuments historiques. Le zinc est utilisĂ© comme substitut, car une fois oxydĂ©, il a une apparence similaire et est beaucoup moins lourd.

Des niveaux d’imprĂ©gnation plus Ă©levĂ©s sont souvent observĂ©s dans les rĂ©gions industrielles miniĂšres oĂč le plomb est extrait et traitĂ©. Cependant, les sources d’exposition Ă  cet Ă©lĂ©ment sont nombreuses, parfois dissimulĂ©es ou insoupçonnĂ©es. Parmi celles-ci peuvent ĂȘtre citĂ©es, entre autres, les munitions de chasse, les anciennes peintures et les anciens Ă©maux. Cela explique la grande variĂ©tĂ© de cas d’intoxication.

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L’imprĂ©gnation toxique sur le fƓtus

La principale prĂ©occupation concerne l’exposition pendant la pĂ©riode pĂ©rinatale, soit les 1 000 premiers jours du fƓtus aprĂšs la conception. Un « volet pĂ©rinatal » est compris dans le programme national de biosurveillance en France. En 2018, une nouvelle Ă©valuation de l’imprĂ©gnation des femmes enceintes par le plomb est ainsi publiĂ©e. Celle-ci inclut Ă©galement l’étude pour quelques polluants organiques ainsi que pour douze autres mĂ©taux ou mĂ©talloĂŻdes.

Dans cette Ă©tude, 1 968 Ă©chantillons de sang du cordon ombilical ont Ă©tĂ© prĂ©levĂ©s sur des femmes qui venaient d’accoucher. Elles faisaient partie de la « Cohorte Elfe ». Ce groupe Ă©tait exclusivement composĂ© de femmes ayant accouchĂ© en France en 2011, Ă  l’exception des territoires d’outre-mer et de la Corse.

D’aprĂšs les rĂ©sultats, la moyenne gĂ©omĂ©trique du plomb dans le sang de cordon Ă©tait de 8,30 ”g/l. Une lĂ©gĂšre diminution par rapport aux prĂ©cĂ©dentes Ă©tudes menĂ©es en France et Ă  l’étranger est ainsi constatĂ©e. Dans les annĂ©es quatre-vingt-dix, l’essence plombĂ©e a Ă©tĂ© interdite, ce qui explique cette Ă©volution positive dans les rĂ©sultats. NĂ©anmoins, dans 1 % des cas, la concentration dĂ©passait les 50 ”g/l. Une corrĂ©lation a Ă©tĂ© Ă©tablie entre une plombĂ©mie Ă©levĂ©e du cordon et certains facteurs comme la consommation importante de coquillages et crustacĂ©s, de lĂ©gumes, de pain, d’eau du robinet, d’alcool et de tabac. Le pays de naissance de la mĂšre a Ă©galement Ă©tĂ© identifiĂ© comme ayant une influence aggravante dans certains cas. En revanche, les mĂšres ayant consommĂ© davantage de produits laitiers pendant la grossesse prĂ©sentaient des niveaux de plombĂ©mie plus bas dans le cordon.

Un danger accru pour les enfants, les femmes et les personnes ùgées

L’eau, l’air et les aliments constituent les principales voies de transport du plomb dans l’environnement. L’inhalation, que ce soit sous forme de poussiĂšre ou de vapeur, ainsi que l’ingestion de cet Ă©lĂ©ment ou de certains de ses composĂ©s suivis de leur assimilation par l’organisme prĂ©sente un risque d’intoxication. De plus, une exposition Ă  ce mĂ©tal peut se produire par passage percutanĂ©. Les groupes les plus vulnĂ©rables face Ă  l’intoxication Ă  cet Ă©lĂ©ment sont les enfants, les femmes enceintes et les personnes ĂągĂ©es.

Les enfants

Les enfants sont particuliĂšrement vulnĂ©rables Ă  l’intoxication au Pb. En effet, leur organisme a une capacitĂ© d’absorption comparativement plus Ă©levĂ©e que celle des adultes. En effet, leur squelette ainsi que leur systĂšme nerveux sont encore en formation et en constant dĂ©veloppement. De plus, leur absorption digestive est trois fois supĂ©rieure Ă  celle des adultes.

Il est Ă  relever que l’intoxication chez l’enfant n’est accompagnĂ©e d’aucune manifestation extĂ©rieure. Les effets indĂ©sirables se rĂ©vĂšlent pendant la scolarisation : l’anĂ©mie, la perte auditive, la diminution du quotient intellectuel, les problĂšmes rĂ©naux, les troubles du comportement
 Les enfants qui jouent au sol et qui sont en contact frĂ©quent avec des poussiĂšres, des Ă©cailles de peinture ou des objets contenant du Pb courent un risque accru d’intoxication au plomb. Leur habitude Ă  porter leurs doigts ou des objets Ă  la bouche les expose Ă  la contamination par des microparticules de l’élĂ©ment 82. Cela est d’autant plus vrai lorsqu’ils avalent, sucent ou manipulent des objets créés ou peints Ă  partir de ce mĂ©tal. Par ailleurs, les enfants se font parfois les dents sur les rebords de chĂąssis de fenĂȘtre, lesquels peuvent avoir Ă©tĂ© peints au plomb.

Les femmes enceintes et les personnes ùgées

L’embryon et le fƓtus sont vulnĂ©rables aux effets nocifs du plomb, le placenta ne reprĂ©sente pas une protection suffisante. MĂȘme de faibles doses d’exposition pendant la pĂ©riode fƓtale peuvent avoir des consĂ©quences graves Ă  long terme telles que des retards mentaux significatifs.

L’efficacitĂ© de l’organisme Ă  Ă©liminer l’élĂ©ment 82 diminue au fur et Ă  mesure que les individus vieillissent. Ce cas est particuliĂšrement notable chez les personnes ĂągĂ©es. De plus, chez celles souffrant d’ostĂ©oporose, le plomb prĂ©cĂ©demment stockĂ© quitte les os et pĂ©nĂštre dans le sang. Par consĂ©quent, il recontamine l’organisme via la circulation sanguine.

Reprotoxicité

Diverses campagnes d’observation de la population dans sa globalitĂ© ont dĂ©montrĂ© un autre effet de l’exposition au plomb sur la fertilitĂ© masculine. En effet, elle provoque une dĂ©gradation gĂ©nĂ©rale de la production moyenne de spermatozoĂŻdes et a un impact sur la motilitĂ© du sperme.

En 2003, une Ă©tude europĂ©enne conclut qu’une contamination au Pb infĂ©rieure Ă  environ 450 ”g par litre de sang ne devrait pas entraĂźner de difficultĂ© inhabituelle Ă  concevoir un enfant. Au-delĂ  de ce seuil, il existe une corrĂ©lation linĂ©aire entre l’exposition au plomb et le dĂ©lai nĂ©cessaire pour parvenir Ă  une conception.

ConcrĂštement, l’élĂ©ment 82 altĂšre la forme du spermatozoĂŻde. Il affecte de mĂȘme la condensation de la chromatine de son noyau, ce qui peut ĂȘtre dĂ» Ă  une compĂ©tition avec le zinc. Ce dernier est en effet essentiel pour la compaction de l’ADN qui est assurĂ©e par les protamines riches en cystĂ©ine. Cela entraĂźne alors une diminution de la fertilitĂ© du sperme et une possible dĂ©tĂ©rioration de son ADN.

En outre, l’exposition au plomb peut induire une peroxydation lipidique, un processus qui affecte la libĂ©ration de malondialdĂ©hyde dans le liquide sĂ©minal. Cette substance est capable Ă  son tour d’altĂ©rer la motilitĂ© des spermatozoĂŻdes. Toutefois, cette problĂ©matique n’est pas prise en compte dans les tableaux de maladies professionnelles en France.

Une enquĂȘte SUMER (Surveillance mĂ©dicale des expositions des salariĂ©s aux risques professionnels) rĂ©vĂšle qu’une exposition continue Ă  cet Ă©lĂ©ment chimique a toujours lieu chez de nombreux travailleurs, notamment dans le secteur de la construction. La proportion d’employĂ©s qui y sont exposĂ©s est de 2 %, ce qui Ă©quivaut Ă  environ 25 000 individus, avec une prĂ©dominance de 85 % d’hommes. Bien que 82 % des cas prĂ©sentent des intoxications mineures, il convient de souligner que le Pb reste toxique pour les spermatozoĂŻdes, mĂȘme Ă  faible dose.

Les mesures sur la tolérance au plomb

Autrefois, des valeurs de tolĂ©rance au Pb ont Ă©tĂ© fixĂ©es. Toutefois, elles n’ont plus lieu d’ĂȘtre, car cet Ă©lĂ©ment est effectivement toxique, quelles que soient les quantitĂ©s. Il n’existe dĂšs lors aucune valeur particuliĂšre, surtout pour les trois catĂ©gories de personnes prĂ©cĂ©demment mentionnĂ©es. MalgrĂ© cela, les toxicologues font encore rĂ©fĂ©rence Ă  diffĂ©rentes mesures telles que :

  • la « Dose limite annuelle » (DLA),
  • la « Dose hebdomadaire tolĂ©rable provisoire » (DHTP),
  • la « Dose hebdomadaire tolĂ©rable » (DHT),
  • la « Dose journaliĂšre tolĂ©rable » (DJT), 
  • la « Dose journaliĂšre admissible » (DJA).
La norme dans l’alimentation

Auparavant, en France (avant 2006), la DHT pour l’élĂ©ment 82 dans l’alimentation Ă©tait temporairement fixĂ©e Ă  1 500 ”g par semaine. Dans le cadre de l’Union europĂ©enne, des limites maximales de plomb (exprimĂ©es en mg/kg) ont Ă©tĂ© Ă©tablies sur les poids frais de viandes. Celles-ci sont de 1,5 pour les mollusques bivalves, 1 pour les cĂ©phalopodes, 0,5 pour les crustacĂ©s et 0,3 pour la chair de poisson.

Depuis 2006, l’Organisation mondiale de la SantĂ© (OMS) a rĂ©duit la DHT pour le Pb Ă  25 ”g/kg de poids, ce qui Ă©quivaut Ă  une DJT de 3,6 ”g/kg pc/j. Cela implique que mĂȘme le plus minuscule plomb de pĂȘche disponible sur le marchĂ© renferme une quantitĂ© considĂ©rable de mĂ©tal toxique. Cette prĂ©sence est constatĂ©e lorsque ce mĂ©tal est ingĂ©rĂ© sous une forme bioassimilable.

La norme dans l’eau potable

En France, la limite rĂ©glementaire pour la concentration de Pb dans l’eau potable Ă©tait de 50 ”g/l jusqu’en dĂ©cembre 2003. Elle a ensuite Ă©tĂ© rĂ©duite Ă  25 ”g/l, puis Ă  10 ”g/l en dĂ©cembre 2013.

Au Canada, cette limite est de 10 ”g/l depuis 2001. La concentration maximale acceptable (CMA) pour le plomb total dans l’eau potable est de 5 ”g/l. Elle est calculĂ©e dans un Ă©chantillon d’eau recueilli au robinet suivant un protocole spĂ©cifique au type de bĂątiment. Afin de maintenir les concentrations dans l’eau potable aussi basse que possible, toutes les mesures nĂ©cessaires doivent ĂȘtre prises dans la limite de ce qui est raisonnablement atteignable. Il s’agit lĂ  du principe ALARA, qui signifie en anglais « As Low As Reasonably Achievable ».

La norme dans le domaine de la santé

Aux États-Unis, la Consumer Product Safety Commission (CPSC) a Ă©tabli une norme pour l’assimilation de plomb. Une visite de contrĂŽle est ainsi requise Ă  partir de 175 mg/j.

RĂ©vision de la DHTP pour l’élĂ©ment 82 : constatations et recommandations de l’OMS

En 2011, le ComitĂ© de l’OMS (Organisation mondiale de la SantĂ©) chargĂ© de la rĂ©vision de la DHTP de 25 ÎŒg/kg de poids corporel prĂ©cĂ©demment Ă©tablie par lui-mĂȘme constate que ce seuil est devenu caduc. Cette conclusion a Ă©tĂ© tirĂ©e suite Ă  l’analyse des effets dose-rĂ©ponse du plomb dans l’alimentation.

En effet, ce seuil Ă©tait clairement associĂ© Ă  une augmentation de la pression artĂ©rielle systolique d’environ 3 mmHg (0,4 kPa) chez les adultes. De plus, il Ă©tait liĂ© Ă  une diminution d’au moins trois points de QI chez les enfants. Ces changements sont significatifs lorsqu’on les considĂšre comme des variations de la pression artĂ©rielle ou dans la distribution du QI au sein d’une population. Par consĂ©quent, le ComitĂ© a conclu que la DHTP ne fournissait plus une protection adĂ©quate pour la santĂ© et a Ă©tĂ© retirĂ©e. Il recommande aussi une Ă©valuation plus approfondie de l’exposition Ă  d’autres sources de Pb en dehors de l’alimentation.

En 2010, selon les conclusions du Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), il est Ă©tabli qu’il existe des preuves solides indiquant que les composĂ©s de plomb inorganiques ont la capacitĂ© de causer le cancer. Celles-ci sont basĂ©es sur des recherches menĂ©es sur des animaux de laboratoire qui ont montrĂ© une augmentation significative des tumeurs cĂ©rĂ©brales et rĂ©nales.

En revanche, les preuves de la cancĂ©rogĂ©nicitĂ© des composĂ©s organochlorĂ©s sont jugĂ©es insuffisantes. D’aprĂšs les Ă©tudes sur l’inhibition de la rĂ©paration de l’ADN ou acide dĂ©soxyribonuclĂ©ique ainsi que la gĂ©notoxicitĂ©, il semble que le mode d’action responsable de la cancĂ©rogĂ©nicitĂ© de cette substance ne soit pas directement liĂ© Ă  une rĂ©activitĂ© avec l’ADN.

L’élĂ©ment 82 dans les jouets : une tragĂ©die rĂ©vĂ©latrice en 2006

La problĂ©matique de ce mĂ©tal dans les jouets a Ă©tĂ© mise en lumiĂšre en 2006. Elle fait suite au tragique dĂ©cĂšs d’un enfant de quatre ans aux États-Unis causĂ© par une intoxication Ă  cet Ă©lĂ©ment. L’autopsie a rĂ©vĂ©lĂ© la prĂ©sence d’un pendentif en forme de cƓur dans l’abdomen de l’enfant et que celui-ci contenait une concentration de plomb de 99,1 %.

Depuis lors, une prise de conscience s’est manifestĂ©e dans les pays dĂ©veloppĂ©s. Des initiatives telles que l’association « Kids in Danger » aux États-Unis ont Ă©mergĂ©. Des rĂ©visions lĂ©gislatives ont Ă©tĂ© entreprises au QuĂ©bec et en France, entre autres. De nombreuses Ă©tudes et analyses ont  Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es. Elles ont rĂ©vĂ©lĂ© la prĂ©sence de nouveaux composĂ©s nocifs dans les jouets (tels que l’arsenic et les phtalates), bien que les cas demeurent moins frĂ©quents.

Depuis 2007, les cas de rappels massifs de jouets rapportĂ©s par les mĂ©dias ont augmentĂ©. Des gĂ©ants de l’industrie tels que Mattel, dont plusieurs jouets ont Ă©tĂ© rappelĂ©s cette annĂ©e-lĂ , ont Ă©tĂ© confrontĂ©s Ă  de graves problĂšmes liĂ©s Ă  des jouets contaminĂ©s par du plomb. En consĂ©quence, l’industrie du jouet a Ă©tĂ© particuliĂšrement touchĂ©e en 2007, avec des pertes estimĂ©es Ă  22 000 000 $. Sur 81 jouets rappelĂ©s, la moitiĂ© concernait 6 000 000 de jouets comportant de la peinture Ă  base de plomb dĂ©passant les limites autorisĂ©es.

Par ailleurs, le problÚme est en partie dû au fait que de grandes entreprises comme Mattel externalisent leur production en Thaïlande et en Chine. La réglementation et le contrÎle des produits finis y sont moins rigoureux. Le personnel et le budget manquent au sein de ces sociétés de production, sans parler du faible nombre de mesures de dépistage mises en place.

À noter que les enfants des pays en dĂ©veloppement sont particuliĂšrement touchĂ©s par un niveau Ă©levĂ© de Pb.

Dépistage du saturnisme

Le dĂ©pistage constitue la premiĂšre Ă©tape pour prĂ©venir l’intoxication au plomb. La plombĂ©mie est gĂ©nĂ©ralement Ă©valuĂ©e Ă  l’aide d’une mĂ©thode relativement simple et peu invasive. Chez un enfant, une seule petite piqĂ»re au niveau du doigt est nĂ©cessaire afin de prĂ©lever un Ă©chantillon de sang. Le rĂ©sultat est ensuite exprimĂ© en microgrammes par litre (”g/L). Les plombĂ©mies observĂ©es chez les enfants se situent dans une fourchette allant de 5 Ă  1 400 parties par million (ppm).

Pour un adulte, une concentration sanguine de plomb est considĂ©rĂ©e comme Ă©tant dans les limites de la normale lorsqu’elle est infĂ©rieure Ă  0,4 ppm. Toutefois, la plomburie ou l’indice de la quantitĂ© de l’élĂ©ment 82 excrĂ©tĂ©e dans l’urine doit ĂȘtre en dessous de 0,08 ppm.

Méthodes de mesure alternatives

D’autres mĂ©thodes de mesure sont disponibles, en particulier dans les pays en dĂ©veloppement qui sont fortement touchĂ©s par le saturnisme. Une approche courante consiste Ă  utiliser d’autres indicateurs biologiques humains diffĂ©rents du sang, ce dernier ne reflĂšte en effet que l’intoxication rĂ©cente.

Les ongles, les dents de lait et les cheveux accumulent l’élĂ©ment sur une pĂ©riode plus longue. Les cheveux peuvent prĂ©senter une concentration de plomb jusqu’à 10 fois plus Ă©levĂ©e que celle observĂ©e dans l’urine ou le sang. En outre, il est plus pratique d’échantillonner, de conserver et de transporter des phanĂšres tels que les cheveux et les ongles, par rapport Ă  des Ă©chantillons liquides susceptibles de se dĂ©grader.

La procĂ©dure de l’analyse nĂ©cessite une transformation d’un solide en un liquide, gĂ©nĂ©ralement par dissolution dans un acide fort sous chauffage. Le but est de permettre la destruction de toute matiĂšre organique. Dans le cas des dents, l’émail est traitĂ© avec un mĂ©lange de HCL et de glycĂ©rol. L’analyse est habituellement rĂ©alisĂ©e par absorption atomique de flamme. L’usage d’échantillons certifiĂ©s (CRM) est l’un des Ă©lĂ©ments essentiels pour valider les mĂ©thodes employĂ©es.

Un sondage est prĂ©alablement rĂ©alisĂ© pour identifier la source de l’exposition. Par exemple, au Kenya, il a Ă©tĂ© constatĂ© qu’un enfant vivant dans une maison avec de la peinture prĂ©sentait en moyenne une concentration sanguine de Pb de 30,2 ± 2,9 ”g/g. Celle d’un enfant vivant dans une maison sans peinture est de 19,8 ± 0,9 ”g/g.

La nĂ©cessitĂ© d’évaluer la teneur en plomb dans diverses matrices

D’autres types de matrices nĂ©cessitent Ă©galement une Ă©valuation prĂ©cise de leur teneur en plomb. Parmi ces matrices, peuvent ĂȘtre citĂ©s :

  • l’eau ;
  • les biĂšres ;
  • le vin ;
  • les fromages ;
  • les fruits ;
  • les lĂ©gumes ;
  • les jus de fruits ;
  • les poissons ;
  • les crustacĂ©s ;
  • les viandes ;
  • les champignons ;
  • le lait ;
  • etc.

En pratique, les analyses peuvent parfois ĂȘtre complexes. Elles impliquent des rĂ©actions de coprĂ©cipitation ou de dĂ©rivation afin de pouvoir travailler avec ce type de matrices.

Possibles innovations dans les mĂ©thodes d’analyse

Des innovations dans les mĂ©thodes d’analyse pourraient voir le jour, grĂące Ă  l’application de la spectromĂ©trie de fluorescence des rayons X par exemple. Des dispositifs portables tels que des pistolets de fluorescence Ă  rayons X offrent l’occasion d’effectuer un diagnostic initial sur le terrain. En pointant simplement le pistolet vers un jouet, il est possible d’obtenir une mesure instantanĂ©e de la prĂ©sence de plomb Ă  sa surface ou sous cette derniĂšre. Toutefois, ces dispositifs restent coĂ»teux, environ 30 000 $ pour un analyseur portable.

Par ailleurs, la recherche sur les animaux tels que les rats et les souris se poursuit afin d’approfondir notamment la comprĂ©hension de l’impact de la prĂ©sence du Pb dans les jouets. L’objectif est d’évaluer de maniĂšre plus prĂ©cise les consĂ©quences sur le dĂ©veloppement psychologique, le comportement et la physiologie des enfants.

Méthodes de traitement des eaux contaminées avec du plomb

Diverses mĂ©thodes ont Ă©tĂ© mises au point ou sont en cours de dĂ©veloppement pour traiter les eaux contaminĂ©es. L’une d’entre elles est l’utilisation de membranes composĂ©es de matĂ©riaux spĂ©cifiques. Ces membranes, aprĂšs une sĂ©rie de rĂ©actions avec le Pb en solution, sont capables de capturer entiĂšrement cet Ă©lĂ©ment en environ une heure.

Prévention et traitement

DĂ©sormais, les hĂŽpitaux proposent aux parents des brochures informatives. Ces Ă©tablissements encouragent ainsi les familles Ă  effectuer des visites de dĂ©pistage du Pb. Ils mettent l’accent sur les rĂ©sidents des zones prĂ©sentant un risque Ă©levĂ© tels que les vieux bĂątiments ou les zones Ă  proximitĂ© d’usines.

Ces brochures fournissent Ă©galement des explications sur les sources d’intoxication et les dangers associĂ©s, ainsi que des conseils pour y remĂ©dier. Elles recommandent une alimentation comprenant des aliments riches en fer (comme les haricots et les Ă©pinards) et en calcium (comme le fromage et le lait).

Si un enfant est intoxiquĂ©, il est possible de rĂ©duire son taux de plomb dans le sang. Des mĂ©thodes telles que l’utilisation d’agents complexes comme l’EDTA ou les lavages gastriques peuvent ĂȘtre employĂ©es Ă  cette fin. Cependant, ces techniques ne permettent pas d’éliminer tous les effets nĂ©gatifs de cet Ă©lĂ©ment dans l’organisme, mais seulement de diminuer sa prĂ©sence.

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Écotoxicologie

L’élĂ©ment 82 est facilement assimilable par la plupart des organismes vivants, qu’il s’agisse de la faune, de la flore, des champignons ou des bactĂ©ries. Cela est valable, quelle que soit sa forme. Cette derniĂšre peut ĂȘtre des sels simples, des composĂ©s organiques (comme le plomb tĂ©traĂ©thyle qui est trĂšs volatil) ou de la poudre fine.

Cet élément chimique présente une toxicité écologique élevée pour quasiment toutes les espÚces connues. Certaines bactéries ou quelques plantes métallo-tolérantes, comme la variété Armeria maritima hallerii, constituent une exception à cette affirmation.

Les sels de Pb ont une faible solubilitĂ© dans les environnements d’eau salĂ©e ou dure. La prĂ©sence d’autres sels rĂ©duit la disponibilitĂ© de l’élĂ©ment 82 pour les organismes en raison de la formation de prĂ©cipitĂ©s de Pb. Cependant, l’acidification d’un milieu ou d’un tissu vivant comme l’écorce augmente sa biodisponibilitĂ©, sa mobilitĂ© et sa solubilitĂ©. Par consĂ©quent, il est essentiel de prendre en compte le contexte et ses Ă©volutions lors de l’interprĂ©tation des rĂ©sultats des tests de toxicitĂ©. Cette considĂ©ration n’est nĂ©cessaire que si la dissolution directe du plomb n’est pas mesurĂ©e. Ce mĂ©tal est toxique Ă  n’importe quelle dose. À une concentration de 0,2 mg/l dans l’eau, la faune aquatique subit un appauvrissement. Les premiĂšres espĂšces de poissons commencent Ă  dĂ©pĂ©rir lorsque celle-ci atteint 0,3 mg/l.

Concentrations dans les sols : variations et données en France

L’élĂ©ment 82 se trouve naturellement dans les sols. Cette prĂ©sence est rĂ©fĂ©rencĂ©e sous l’expression « fond pĂ©dogĂ©ochimique naturel ». En gĂ©nĂ©ral, les concentrations de ce mĂ©tal dans les sols sont de quelques dizaines de milligrammes par kilogramme de sol environ.

Une analyse des donnĂ©es disponibles sur l’état des sols en France (Baize, 1994, 1997) rĂ©vĂšle que le niveau de plomb dans 11 150 Ă©chantillons prĂ©levĂ©s en surface des zones agricoles varie considĂ©rablement. Celle-ci indique une mĂ©diane de 25,6 mg/kg et une moyenne de 30,3 mg/kg. Les Ă©chantillons ont Ă©tĂ© collectĂ©s avant l’épandage de boues de station d’épuration.

Pour des sols non polluĂ©s, des valeurs situĂ©es entre 10 et 30 mg/kg sont donnĂ©es par le Bureau de recherches gĂ©ologiques et miniĂšres ou BRGM dans un rapport public de synthĂšse. Le BRGM est une institution publique chargĂ©e de gĂ©rer les risques et les ressources du sol et du sous-sol  l’échelle locale, des apports historiques ont pu altĂ©rer les niveaux apparemment « naturels » de l’élĂ©ment 82 dans le sol depuis la Rome antique. Ces apports sont associĂ©s soit Ă  des consĂ©quences de guerres ou d’activitĂ©s industrielles, soit Ă  l’utilisation d’arsĂ©niate de plomb comme insecticide.

Assimilation par la faune et la flore

Chez les champignons

Les champignons jouent un rĂŽle crucial dans le cycle toxique du plomb. En effet, ils sont capables de capturer et de stocker efficacement cet Ă©lĂ©ment, sans en mourir. Leur facultĂ© Ă  l’accumuler est si significative qu’ils pourraient ĂȘtre utilisĂ©s dans des processus de dĂ©pollution, connus sous le nom de fongoremĂ©diation.

Chez les végétaux

L’élĂ©ment 82 qui se prĂ©sente sous forme de particules extrĂȘmement fines dans un milieu acide ou acidifiĂ© accroĂźt fortement la biodisponibilitĂ© de cet Ă©lĂ©ment pour les vĂ©gĂ©taux. Le cas de la salade en est un exemple. En effet, lorsque l’élĂ©ment 82 est prĂ©sent dans le sol sous forme de particules PM2,5 au lieu de PM10, une augmentation de 20 % est constatĂ©e dans son transfert Ă  partir du sol vers les racines et les feuilles de la plante.

Par ailleurs, l’activitĂ© rhizosphĂ©rique facilite la dissolution et le transfert du plomb vers les plantes. Ce phĂ©nomĂšne est particuliĂšrement prononcĂ© dans les sols acides ou acidifiĂ©s.

Chez les invertébrés

De multiples invertĂ©brĂ©s sont fortement affectĂ©s par la toxicitĂ© du Pb, en particulier ceux d’eau douce (Ă  partir de 0,1 et GT 40 mg/l). Les invertĂ©brĂ©s marins, quant Ă  eux, ont une meilleure tolĂ©rance. Ils peuvent supporter des doses jusqu’à 20 fois plus Ă©levĂ©es, bien que des effets toxiques se manifestent dĂšs 2,5 et GT 500 mg/l.

Certains invertĂ©brĂ©s ont dĂ©veloppĂ© des mĂ©canismes d’adaptation ou une plus grande « tolĂ©rance » Ă  l’élĂ©ment 82 par rapport aux autres. Toutefois, les concentrations Ă©levĂ©es de plomb peuvent entraver les adaptations des invertĂ©brĂ©s aquatiques aux conditions hypoxiques.

Certains crustacĂ©s terrestres, notamment les cloportes, dĂ©montrent une rĂ©sistance particuliĂšre Ă  l’élĂ©ment 82. En revanche, les nĂ©matodes voient leur capacitĂ© de reproduction perturbĂ©e lorsqu’ils se nourrissent de champignons ou de bactĂ©ries contaminĂ©s par l’élĂ©ment 82.

Il est probable que les larves des insectes soient plus sensibles à ce métal que les spécimens adultes. Des observations ont montré que les chenilles, alimentées avec des nourritures contenant des sels de plomb, présentent des altérations dans leur développement. De plus, leur capacité de reproduction est affectée.

Chez les mammifĂšres

Les mammifĂšres, tout comme les ĂȘtres humains, sont gĂ©nĂ©ralement sujets aux mĂȘmes consĂ©quences lorsqu’ils sont exposĂ©s au Pb.

Chez les poissons

La toxicitĂ© du plomb chez les poissons varie en fonction des espĂšces. Les valeurs de CL50 96-h peuvent aller de 1 Ă  27 mg/l en eau douce et de 440 Ă  540 mg/l en eau dure ou salĂ©e. Les Ɠufs et les jeunes poissons sont plus vulnĂ©rables Ă  cet Ă©lĂ©ment que les adultes. Des symptĂŽmes d’intoxication tels que des difformitĂ©s spinales et un noircissement de la rĂ©gion caudale peuvent ĂȘtre observĂ©s.

En outre, la dose limite maximale acceptable de plomb inorganique varie de 0,04 Ă  0,198 mg/l selon les conditions spĂ©cifiques et les espĂšces. Les composĂ©s organiques de cet Ă©lĂ©ment sont encore plus toxiques. La prĂ©sence de calcium ou d’autres ions non toxiques en solution rĂ©duit nĂ©anmoins la toxicitĂ© aiguĂ« du Pb.

Chez les amphibiens

Les Ɠufs de crapauds et de grenouilles montrent une sensibilitĂ© Ă  une teneur de plomb infĂ©rieure Ă  0,04 mg/l dans les eaux courantes et Ă  1 mg/l dans les eaux stagnantes. Ce niveau peut entraĂźner des retards d’incubation ou des arrĂȘts de dĂ©veloppement des Ɠufs. Quant aux grenouilles adultes, elles sont affectĂ©es lorsque la concentration de Pb dans l’eau atteint 5 mg/l. L’ingestion de cet Ă©lĂ©ment chimique par les amphibiens (Ă  travers des vers de terre, des insectes contaminĂ©s, etc.) prĂ©sente des effets toxiques observĂ©s Ă  des concentrations de 10 mg/kg.

Chez les oiseaux

Les oiseaux peuvent subir une intoxication due Ă  la prĂ©sence de l’élĂ©ment 82 dans leur alimentation Ă  des concentrations d’environ 100 mg/kg. Des cailles exposĂ©es Ă  une nourriture contenant 10 mg de Pb/kg prĂ©sentent des troubles dans la production d’Ɠufs. Cette observation se fait dĂšs l’éclosion jusqu’à l’ñge de la reproduction de ces oiseaux migrateurs.

Concernant les effets des composĂ©s organoplombiques, on a constatĂ© que des composĂ©s trialkyllĂ©s peuvent affecter les Ă©tourneaux dĂšs une dose quotidienne de 0,2 mg. Cependant, une dose de 2 mg/j est systĂ©matiquement fatale. L’ingestion de grenaille de plomb est extrĂȘmement toxique pour tous les oiseaux et constitue une cause courante de saturnisme aviaire.

Le plomb : un contaminant omniprésent dans notre environnement

L’élĂ©ment 82 est caractĂ©risĂ© par son incapacitĂ© Ă  se dĂ©grader ou Ă  se biodĂ©grader. En tant que contaminant prĂ©sent dans le sol, il affiche une grande stabilitĂ©. Sa demi-vie gĂ©ochimique, c’est-Ă -dire la durĂ©e nĂ©cessaire pour que la moitiĂ© du plomb se dissipe hors de l’environnement dans lequel il se trouve, est estimĂ©e Ă  environ sept siĂšcles.

De plus, il devient beaucoup plus mobile (et Ă©cotoxique, car plus biodisponible) dans des milieux affectĂ©s par l’acidification anthropique ou naturellement acides. Avec le cadmium et le mercure, il fait partie des trois mĂ©taux contaminants les plus dangereux et prĂ©sents dans l’environnement de l’ùre anthropocĂšne. Des recherches menĂ©es sur les carottes de glace polaire de l’Arctique et de l’Antarctique, antĂ©rieures Ă  l’ùre industrielle, rĂ©vĂšlent une quasi-inexistence de l’élĂ©ment 82 dans l’atmosphĂšre. Pendant l’AntiquitĂ© grĂ©co-romaine, les fonderies de plomb ont polluĂ© l’environnement, entraĂźnant une prĂ©sence notable de cet Ă©lĂ©ment. Dans certains cas, cette pollution dĂ©passait mĂȘme les retombĂ©es de l’élĂ©ment 82 provenant de l’essence dans les annĂ©es soixante-dix. Cette caractĂ©ristique est aussi prĂ©sente dans les sĂ©diments des ports de l’AntiquitĂ©.

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L’activitĂ© mĂ©tallurgique de l’AntiquitĂ© impliquant la production d’argent et de plomb a libĂ©rĂ© une quantitĂ© considĂ©rable de vapeur dans l’atmosphĂšre. Des traces fossiles de cette pollution sont dĂ©couvertes dans les tourbiĂšres des Ăźles FĂ©roĂ©, d’Écosse et d’Espagne. On les retrouve Ă©galement dans les couches annuelles de la calotte glaciaire du Groenland ainsi que dans les glaciers du mont Blanc.

L’analyse des dĂ©pĂŽts de la calotte glaciaire du Groenland rĂ©vĂšle d’ailleurs un niveau de dĂ©tail « stupĂ©fiant » selon Dennis Kehoe, historien du droit Ă©conomique romain de l’UniversitĂ© de Tulane de La Nouvelle-OrlĂ©ans.

En effet, les variations de ce plomb reflĂštent de maniĂšre prĂ©cise les principaux Ă©vĂ©nements historiques. Cela inclut notamment les guerres menĂ©es par Jules CĂ©sar. Elle met en Ă©vidence l’expansion, l’apogĂ©e et le dĂ©clin de l’économie romaine basĂ©e sur la monnaie d’argent appelĂ©e « denarius ». Cette piĂšce a Ă©tĂ© utilisĂ©e pour toutes les transactions ayant lieu pendant l’Empire romain.

Chaque fois qu’une piĂšce d’argent Ă©tait coulĂ©e, elle entraĂźnait une contamination de l’air par le plomb. Les mesures de cet Ă©lĂ©ment dans la glace, qui Ă©taient initialement effectuĂ©es environ tous les deux ans, sont maintenant rĂ©alisĂ©es presque chaque mois. Cela offre une prĂ©cision bien supĂ©rieure Ă  celle obtenue dans les tourbiĂšres.

Les recherches menées par Andrew Wilson et Joe McConnell

Une rĂ©cente Ă©tude a permis de mesurer le plomb avec une frĂ©quence de 12 mesures par couche annuelle. Elle a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e sur une Ă©paisseur d’environ 400 m de glace du Groenland, formĂ©e entre 1 100 av. J.-C. et 800 apr. J.-C. Cette recherche a Ă©tĂ© menĂ©e en 2018 par Andrew Wilson, archĂ©ologue de l’UniversitĂ© d’Oxford.

En Ă©liminant et en estimant la quantitĂ© de plomb naturel d’origine volcanique, une chronologie exceptionnellement prĂ©cise a Ă©tĂ© Ă©tablie, rĂ©vĂ©lant prĂšs de 1 900 ans de pollution romaine. Le niveau de pollution Ă©tait Ă  son apogĂ©e lors du premier siĂšcle de notre Ăšre, pendant l’apogĂ©e de l’Empire romain. Il Ă©tait alors six fois celui du XIe siĂšcle av. J.-C. Cependant, aprĂšs la grande Ă©pidĂ©mie de peste antonine en 165 de notre Ăšre, le niveau de pollution a rapidement retrouvĂ© celui d’avant l’ùre romaine. Cela a durĂ© environ un demi-siĂšcle.

Durant l’ùre romaine, l’activitĂ© miniĂšre en Espagne, cĂ©lĂšbre pour son exploitation du plomb-argent et du mercure, laisse Ă©galement des traces dans la glace. Les modĂšles de circulation atmosphĂ©rique suggĂšrent que cette forme de pollution, atteignant jusqu’à un microgramme de Pb par mĂštre carrĂ©, trouve essentiellement son origine dans l’ouest de l’Empire romain, c’est-Ă -dire en Europe occidentale et septentrionale.

Joe McConnell, chercheur au Desert Research Institute de Reno, Nevada, et co-auteur principal de l’étude, rĂ©vĂšle par ailleurs l’ampleur de la pollution enregistrĂ©e Ă  cette Ă©poque. Il souligne toutefois que la quantitĂ© de plomb accumulĂ©e au Groenland dans les annĂ©es quatre-vingt Ă©tait 50 fois supĂ©rieure.

L’analyse dĂ©voile Ă©galement quelques disparitĂ©s entre les pĂ©riodes de forte pollution au Pb et la production connue de piĂšces d’argent. Cela suggĂšre l’existence d’un stock spĂ©culatif d’argent en vue d’une future fabrication de monnaie ou d’autres pics de fusion de Pb, sans doute Ă  des fins militaires.

Les traces de l’élĂ©ment 82 en France

Laurence Lestel, Directeur de recherche au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) rĂ©vĂšle en 2002 qu’une quantitĂ© estimĂ©e Ă  environ 13 millions de tonnes de Pb a Ă©tĂ© introduite dans l’environnement français depuis le dĂ©but du XIXe siĂšcle. De ce total, Ă  peu prĂšs un tiers a Ă©tĂ© introduit avant 1914, un peu moins d’un quart pendant l’entre-deux-guerres et la pĂ©riode de la Seconde Guerre mondiale (1918-1945). Le reste est relatif Ă  l’aprĂšs-guerre malgrĂ© des efforts dĂ©ployĂ©s depuis les annĂ©es soixante-dix pour rĂ©duire certains usages.

Le plomb s’est rĂ©pandu dans tous les aspects de l’environnement humain, contaminant diverses sources telles que les canalisations, les peintures, etc. De plus, il est prĂ©sent sous forme de dĂ©chets dispersĂ©s dans l’eau, l’air et le sol, provenant notamment de plombs de pĂȘche, de chasse, de ball-trap et de tir sportif. Afin de prĂ©voir les rĂ©percussions de la pollution par ce mĂ©tal sur l’écosystĂšme, il faut explorer Ă  la fois l’histoire environnementale et l’évolution des techniques employĂ©es.

Dans les annĂ©es soixante-dix, le taux de l’élĂ©ment 82 dans les glaces du pĂŽle Nord a connu une augmentation d’environ 20 fois. Cette hausse Ă©tait causĂ©e par la pollution atmosphĂ©rique due Ă  ce mĂ©tal dans l’hĂ©misphĂšre nord, principalement attribuable Ă  son utilisation dans l’essence.

Les Ă©tudes de l’INRA et des universitĂ©s rĂ©gionales

En France, l’INRA (Institut national de la recherche agronomique) et les universitĂ©s rĂ©gionales ont menĂ© des recherches Ă  la fin des annĂ©es quatre-vingt-dix et au dĂ©but des annĂ©es 2000. Celles-ci ont rĂ©vĂ©lĂ© une accumulation d’environ 45 000 t de Pb au fond pĂ©dogĂ©ochimique naturel des sols forestiers et agricoles de la rĂ©gion Nord–Pas-de-Calais. Une partie a Ă©galement Ă©tĂ© lessivĂ©e et a atteint les ocĂ©ans.

Certaines Ă©tudes minimisent la dĂ©tection de l’élĂ©ment 82 dans le sol, car elles se basent sur des Ă©chantillons de sol ou de vase soigneusement filtrĂ©s. La prĂ©sence potentielle de munitions ou de fragments de plomb est ainsi ignorĂ©e.

De plus, ce mĂ©tal peut agir en synergie avec d’autres Ă©lĂ©ments-traces mĂ©talliques, qu’ils soient toxiques ou non. Cette interaction s’étend Ă©galement aux autres polluants organiques ou acides. Or, dans cette mĂȘme rĂ©gion, un taux Ă©levĂ© de cuivre, de cadmium, de mercure, de sĂ©lĂ©nium et de plomb est actuellement observĂ© dans les couches rĂ©cemment cultivĂ©es. Ceux-ci sont de 84 Ă  225 % plus Ă©levĂ©s que dans les sols sous-jacents qui Ă©taient auparavant considĂ©rĂ©s comme peu ou pas polluĂ©s.

La dispersion Ă  travers le monde

En 2005, en Espagne, les pĂȘcheurs Ă©taient responsables de la perte d’environ 100 t d’agrĂšs en Pb chaque annĂ©e dans l’environnement. De plus, approximativement 200 millions de cartouches Ă©taient tirĂ©es annuellement par Ă  peu prĂšs 1,5 million de chasseurs et pratiquants de tir/ball-traps. Cela ajoute plus ou moins 6 000 t de plomb chaque annĂ©e dans les zones sĂšches et humides. Ce mĂ©tal ainsi Ă©parpillĂ© est responsable de l’intoxication mortelle de plusieurs millions d’oiseaux chaque annĂ©e. Lors de leurs activitĂ©s, les pĂȘcheurs canadiens perdent Ă  peu prĂšs 500 t de Pb. Aux États-Unis, environ trois millions de tonnes de ce mĂ©tal ont Ă©tĂ© dispersĂ©es au cours du XXe siĂšcle, avec 60 000 t/an au dĂ©but du XXe siĂšcle.

Il arrive que les Ɠufs de poule provenant de petites fermes et plus encore de poulaillers urbains ou domestiques contiennent des doses inquiĂ©tantes de plomb. Aux États-Unis, des analyses ont rĂ©vĂ©lĂ© des concentrations allant de moins de 0,05 ”g/g (limite de dĂ©tection) Ă  0,97 ”g/g Ă  l’intĂ©rieur de 24 Ɠufs pondus par 10 poules. Ces volailles vivaient dans un poulailler domestique situĂ© prĂšs d’un mur dont la peinture contient l’élĂ©ment 82. Une concentration de 1,8 ”g/g a Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©e dans les coquilles des Ɠufs.

Au fil du temps, l’humanitĂ© a persistĂ© dans l’extraction croissante de plomb Ă  partir de minerais, le libĂ©rant ainsi sous diverses formes dans la biosphĂšre. Plusieurs sources ont contribuĂ© de maniĂšre significative aux apports de cet Ă©lĂ©ment chimique dans l’environnement depuis l’avĂšnement de la rĂ©volution industrielle. Celles-ci comprennent la pollution gĂ©nĂ©rĂ©e par les vĂ©hicules et les industries, les guerres ainsi que l’utilisation de munitions et agrĂšs contenant ce mĂ©tal.

Les réglementations concernant le plomb

Les exigences rĂ©glementaires autour du plomb diffĂšrent d’un pays Ă  l’autre et Ă©voluent au fil du temps. Au sein de l’Union europĂ©enne, ce mĂ©tal a progressivement Ă©tĂ© proscrit pour diverses utilisations, incluant les tuyaux d’adduction d’eau, les contenants alimentaires et les peintures. Il doit ĂȘtre dĂ©tectĂ© parmi plusieurs polluants prioritaires dans l’eau potable, l’air et les aliments dans lesquels il ne doit pas dĂ©passer des limites spĂ©cifiques.

Le 1er juillet 2006, la Directive RoHS restreint l’utilisation du plomb dans certains produits commercialisĂ©s en Europe, limitant sa prĂ©sence Ă  0,1 % du poids du matĂ©riau homogĂšne. Une liste de restrictions permet de poser un seuil supĂ©rieur Ă  cette valeur pour certaines catĂ©gories de matĂ©riaux. À souligner que cette directive pourrait ĂȘtre Ă©largie pour couvrir d’autres produits et substances toxiques.

En France, l’usage de grenailles de plomb est interdit dans certaines cartouches de chasse. Cette restriction s’applique uniquement lors de la chasse dans les zones humides, principalement pour la chasse au gibier d’eau. Ce mĂ©tal demeure autorisĂ© pour les diabolos, les balles et les cartouches employĂ©es en dehors des zones humides, ainsi que dans l’azoture de plomb. En effet, ce dernier peut servir de substitut au fulminate de mercure dans l’amorce des balles ou des cartouches.

Depuis le 17 juin 2015, il a Ă©tĂ© Ă©tabli qu’un seuil rĂ©glementaire de 50 ”g de Pb par litre de sang est utilisĂ© pour Ă©valuer la prĂ©sence de cet Ă©lĂ©ment chez les enfants. Si ce niveau est dĂ©passĂ©, cela indique une intoxication au plomb.

Pour l’air, il a Ă©tĂ© fixĂ© une limite de qualitĂ© moyenne annuelle de 0,25 ”g/m3 et une valeur limite de 0,5 ”g/m3. Depuis le 25 dĂ©cembre 2013, un seuil de qualitĂ© spĂ©cifique Ă  la consommation humaine a Ă©tĂ© dĂ©fini pour l’eau potable, fixĂ© Ă  10 ”g/l.

En outre, le taux de plomb des poussiĂšres au sol, par unitĂ© de surface, ne doit pas excĂ©der 1 000 ”g/m2 Ă  la fin des travaux. Ces dispositions sont explicitĂ©es par l’arrĂȘtĂ© du 12 mai 2009 concernant le contrĂŽle des travaux en prĂ©sence de ce mĂ©tal.

Suite Ă  l’incendie de la cathĂ©drale Notre-Dame de Paris, l’Agence RĂ©gionale de SantĂ© (ARS) a Ă©tabli une limite de 5 000 ”g/m2. Cette agence a dĂ©fini un « seuil d’intervention rapide » pour les crĂšches et les Ă©coles accueillant des enfants de moins de sept ans. Celui-ci est fixĂ© Ă  70 ”g/m2 de poussiĂšre au sol, en moyenne sur toutes les piĂšces frĂ©quentĂ©es par les enfants. Cette information est stipulĂ©e dans l’instruction DGS/EA1/EA2/EA3/EA4/2016/283, Annexe 4.

Les données économiques du plomb

Depuis l’époque mĂ©diĂ©vale, la consommation mondiale du plomb n’a cessĂ© d’augmenter. Ces derniĂšres dĂ©cennies, une stagnation dans les pays dĂ©veloppĂ©s a Ă©tĂ© observĂ©e, vu les risques associĂ©s Ă  sa toxicitĂ©. Des solutions de remplacement ont Ă©tĂ© implĂ©mentĂ©es, et diverses rĂ©glementations ont Ă©tĂ© mises en place pour encadrer son utilisation.

En revanche, les pays en dĂ©veloppement continuent d’avoir recours Ă  ce mĂ©tal dans certains domaines dans lesquels il est interdit ailleurs. Cette situation entraĂźne une augmentation constante de leur consommation de Pb, faute d’avoir accĂšs Ă  des alternatives.

Les pays producteurs

Les fonderies, des installations industrielles spĂ©cialisĂ©es, sont chargĂ©es de produire le plomb mĂ©tallique. Les matiĂšres premiĂšres nĂ©cessaires Ă  cette production sont obtenues soit Ă  partir de mines (sous forme de concentrĂ©s miniers), soit grĂące au recyclage, en particulier celui des batteries usagĂ©es. Actuellement, le recyclage est devenu la principale source d’approvisionnement de ce mĂ©tal.

Les pays producteurs de Pb sont la Chine, l’Australie, le PĂ©rou, les États-Unis, le Mexique et la Russie. On cite aussi l’Inde, la Bolivie, le Kazakhstan, la SuĂšde, la Turquie et l’Afrique du Sud.

Pendant la pĂ©riode de 2013 Ă  2021, la Chine a maintenu une nette supĂ©rioritĂ© par rapport aux autres pays producteurs de plomb dans le monde. En 2013, sa production s’élevait Ă  2 900 000 t ; en 2021, elle a lĂ©gĂšrement diminuĂ© Ă  2 000 000 t. En comparaison, l’Australie, en seconde position au cours de la mĂȘme pĂ©riode, a enregistrĂ© une rĂ©alisation de 711 000 t en 2013. Celle-ci est descendue Ă  500 000 t en 2021.

Selon les donnĂ©es des douanes françaises en 2014, la France affichait un solde nĂ©gatif dans les importations de plomb. Le prix moyen d’importation s’élevait Ă  1 830 €/t.

Le prix

Le Pb est un mĂ©tal stratĂ©gique dont le prix de vente a fluctuĂ© au fil du temps, en particulier Ă  la Bourse des mĂ©taux de Londres (cotĂ© en dollars US). En raison de sa toxicitĂ©, les restrictions sur son utilisation se sont multipliĂ©es Ă  l’échelle mondiale. Cette situation aurait normalement dĂ» conduire Ă  une diminution de sa valeur sur le marchĂ©.

De maniĂšre paradoxale, ce mĂ©tal a connu la plus forte augmentation de prix en 2007. Certains attribuent cela Ă  la demande chinoise croissante de batteries, tandis que d’autres pointent du doigt un marchĂ© qui s’est refermĂ© et est contrĂŽlĂ© par quelques grands groupes.

Des rachats et/ou fermetures d’usines ont eu lieu, comme la fermeture de Metaleurop Nord en France, ainsi que des usines en difficultĂ© en raison de problĂšmes de pollution et de santĂ©, par exemple Ă  Bourg-FidĂšle. En 2007, la mine Magellan en Australie, la plus grande mine du monde reprĂ©sentant 3 % de la production mondiale, a Ă©galement fermĂ©. Enfin, une explosion dans une raffinerie (Doe Run) dans le Missouri a entraĂźnĂ© une nouvelle augmentation des prix.

Le 26 juin 2007, le prix du plomb a dĂ©passĂ© celui de l’aluminium avant de surpasser celui du zinc. En 2003, son prix Ă©tait encore de 500 $, mais en octobre 2007, il avait atteint 3 655 $/t. Dix ans plus tard, en mars 2017, le mĂ©tal Ă©tait vendu Ă  2 037 €/t (2 281 $/t). En mars 2023, le prix s’établit Ă  2 137,65 $/t [1].

Le plomb : un symbole polyvalent au-delĂ  de sa connotation de lourdeur

Dans la vie de tous les jours, l’élĂ©ment 82 est souvent associĂ© aux notions de lourdeur et d’oppression, comme tĂ©moignent les expressions :

  • un « projet qui a du plomb dans l’aile »,
  • une « chape de plomb »,
  • un « soleil de plomb »,
  • un « sommeil de plomb.

Par ailleurs, dans la tradition française, les noces de plomb symbolisent 14 ans de mariage. Dans la progression de la sarbacane sportive, ce mĂ©tal correspond au 5e niveau. Le 27e jour du mois de nivĂŽse (une pĂ©riode allant du 21 dĂ©cembre au 19 janvier, selon le calendrier grĂ©gorien) Ă©tait aussi appelĂ© le « Plomb » dans le calendrier rĂ©publicain.


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