Origine et composition de la pierre cérusite
Ce minéral se forme à basse température, en proche surface de la terre. Il réalise une minéralisation du plomb dite “secondaire” . En tant que représentant habituel des minéraux issus de l’oxydation du plomb; il est bien naturel de le rencontrer en masse à proximité des gisements exploitables de ce dernier. Résultant commun de l’oxydation des minéraux plombifères, on l’y trouve donc en belle quantité. La pierre provient du processus de dégradation de la Galène, qui forme ensuite fréquemment de l’Anglésite, bien que le passage par ce stade ne soit pas obligatoire, pour enfin aboutir à la Cérusite. C’est un minéral assez commun. Il en existe d’importants gisements au Maroc et en Namibie, où l’aridité du climat et la présence de carbone lui permettent un développement conséquent. Ce minerai de plomb est aussi exploité en grandes masses sur les territoires de la Russie et du Kazakhstan. Sa taille est variée ; certains spécimens pèsent ainsi plusieurs kilos. La Cérusite appartient à la classe cristalline di-pyramidale. On la rencontre en cristaux polymorphes de poids et dimensions très variés : centimétriques, dicentimentriques, tabulaires, prismatiques, pseudo-hexagonaux, ou encore pyramidaux.
En Cristallochimie, on la classe dans la catégorie des aragonites iso-structurales : parmi lesquelles l’Aragonite, la Cérusite (de composition PbCO3 Pmcn 2/m 2/m 2/m), la Strontianite et la Whitérite.
Certains cristaux de cette pierre, comme ceux de Touissit au Maroc semblent dessiner, par leurs macles, de gigantesques flocons de neige. D’autres, présentant une macle pointue en V, ressemblent étrangement à des dents de requin. On comprend que ces spécimens fascinent.
Les formes en cœur ou en V sont plus rares et donc recherchées. Les collectionneurs sont à l’affût de ces spécimens parfois spectaculaires. Ils apprécient particulièrement “les macles en V” typique des régions de Namibie ou encore les formidables grands cristaux, affichant une taille de plusieurs dizaines de centimètres, et offrant des macles de jolies orientations. Une macle est la disposition symétrique ou dissymétrique que prennent plusieurs cristaux identiques dès lors qu’ils s’associent. La France nous offre également de beaux cristaux de ce minéral métallique présent en divers lieux géographiques. Il s’en trouve ainsi des gisements en Ardèche, Aveyron et Corrèze, ou en Indre à Chaillac (Cérusites stalactites rares), au Puy-de-Dôme à Pontgibaud où l’on peut découvrir le plus fameux d’entre eux : à la mine de Roure. Exploitée dès l’époque gallo-romaine pour ses filons de plomb-argentifères, cette mine fut le centre névralgique de la filière minérale et métallurgique du début de l’ère industrielle. Plus récemment, à la fin de l’année 2021, c’est en Lozère (à la carrière des Bondons) que des spécimens réticulés ont été mis au jour.
La densité de ce minéral est supérieure à 6,55, ce qui s’explique par une forte présence de plomb. Sur les minéraux de catégorie “gemmes” et selon leurs dimensions, l’éclat du cristal permet de beaux jeux de lumière. Cela ouvre aux pierres les plus exceptionnelles, le privilège d’être vendues par Sotheby.
L’éclat de la pierre dépend de sa composition : transparente et incolore à l’éclat adamantin, elle est pure; colorée de noir, bleu, vert, jaune ou rouge, et plus ou moins opaque avec
un éclat vitreux ou résineux, des impuretés et oxydes de métaux sont en présence.
On l’exclut de la bijouterie en raison de sa fragilité. En revanche taillée en gemmes, elle offre une brillance spectaculaire.