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Béryllium

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Caractéristiques du béryllium

  • Symbole : Be
  • Masse atomique : 9,012 u
  • NumĂ©ro CAS : 7440-41-76
  • Configuration Ă©lectronique : [He]2s2
  • NumĂ©ro atomique : 4
  • Groupe : 2
  • Bloc : Bloc S
  • Famille d’Ă©lĂ©ments : MĂ©tal alcalino-terreux
  • ÉlectronĂ©gativitĂ© : 2,2
  • Point de fusion : 1 287 °C3

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Le béryllium, élément atomique n°4 de symbole Be : ses caractéristiques, son utilisation, son histoire, ses analyses, ses sources de contamination et ses mesures de protection.

Définition du beryllium

ReprĂ©sentĂ© par le symbole « Be » dans le tableau pĂ©riodique, le bĂ©ryllium porte le numĂ©ro atomique 4. Il possĂšde une masse atomique de 9,012 u. Ce mĂ©talloĂŻde se prĂ©sente en mĂ©tal de couleur gris acier. Son point de fusion s’opĂšre Ă  1 287 °C, et son point d’ébullition est Ă  2 471 °C.

Étymologiquement, il tire son nom du mot grec « beryllos », ce qui Ă©voque l’aigue-marine ou encore l’émeraude. Il se distingue des autres corps simples par sa lĂ©gĂšretĂ© et sa fragilitĂ©. Cet Ă©lĂ©ment chimique incarne les mĂ©taux alcalino-terreux. Ce corps simple est toxique. Une exposition Ă  ses alliages ou Ă  ses composĂ©s chimiques entraĂźne une intoxication du poumon dite bĂ©rylliose. Cette pathologie se traduit en une inflammation grave engendrĂ©e par le contact avec les particules de bĂ©ryllium mĂ©tallique.

Caractéristiques du béryllium

Sous sa forme primaire, le bĂ©ryllium se combine avec l’oxygĂšne pour donner des bĂ©ryls. Cette oxydation n’est possible que dans des conditions spĂ©cifiques. L’élĂ©ment est inflexible Ă  l’exposition Ă  l’air et aux environnements naturels, Ă  tempĂ©rature et pression normales. Il entre en rĂ©action Ă  la moindre oxydation, ce qui lui confĂšre la propriĂ©tĂ© de rayer le verre. En matiĂšre de pierres prĂ©cieuses, il est prĂ©sent dans l’aigue-marine et l’émeraude sous forme d’aluminosilicates complexes, aussi connus sous le nom de bĂ©ryls.

Par rapport aux autres corps, le bĂ©ryllium est trĂšs robuste malgrĂ© sa lĂ©gĂšretĂ©. Il possĂšde un point de fusion trĂšs Ă©levĂ© : le plus haut de tous les mĂ©taux lĂ©gers. En tant que super liant, il est plus mallĂ©able que l’acier, mais plus rĂ©sistant que l’aluminium. Son immuabilitĂ© face Ă  l’acide nitrique concentrĂ© tĂ©moigne de sa rĂ©sistance accrue.

PermĂ©able aux rayons X, ce mĂ©talloĂŻde gĂ©nĂšre des neutrons au contact des particules alpha. Il n’est pas magnĂ©tique, mais reste tout de mĂȘme un excellent conducteur thermique et Ă©lectrique. Il reste immuable face aux frottements. Il peut former des ponts ioniques. Il parvient Ă  dĂ©placer l’or, l’argent et le cuivre lorsqu’il est immergĂ© dans des solutions salines.

Caractéristiques atomiques du béryllium

Le bĂ©ryllium, dans son Ă©tat naturel, se propose sous sa formule la plus stable en 9Be. Sur les 12 isotopes de bĂ©ryl qui existent, deux corps purs ont Ă©tĂ© dĂ©couverts dans la nature : le 10Be et le 7Be. Ils se prĂ©sentent sous forme de noyau d’atome.

Ces nuclĂ©ides se sont formĂ©s Ă  partir d’oxydation avec les atomes de l’air. Ils manifestent une grande affinitĂ© pour l’oxygĂšne. Ils entrent en rĂ©action au contact des rayons cosmiques. La majoritĂ© de ces radioisotopes ne possĂšdent qu’une demi-vie Ă©phĂ©mĂšre. Le 10Be et le 7Be sont des nuclĂ©ides cosmogĂ©niques, avec respectivement une pĂ©riode radioactive de 1,39 million d’annĂ©es et de 53,22 jours.          

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Les modes d’utilisation du bĂ©ryllium

Les particularités de cet agent se dessinent en quelques traits :

  • une excellente coulabilitĂ© ;
  • une grande facultĂ© d’absorption calorifique ;
  • une forte rĂ©sistance aux corrosions.

Ces atouts expliquent pourquoi cet élément chimique intÚgre plusieurs applications. Sa légÚreté, sa résistance, sa solidité et sa faible élasticité constituent un ensemble parfait pour un alliage rare. Ce matériau trouve sa place parmi les 27 matiÚres premiÚres minérales critiques. Toutefois, en raison de sa haute toxicité, ce corps est à manier avec beaucoup de précautions.

Le béryllium en mode alliage

Les multiples propriĂ©tĂ©s du bĂ©ryl le rendent idĂ©al pour l’alliage. Ce mĂ©tal s’utilise comme agent durcissant au niveau des usines de transformation de plastique. C’est notamment le cas pour le mĂ©lange de cuivre et de bĂ©ryllium. En effet, l’alliage de 2 % de bĂ©ryllium Ă  du cuivre augmente six fois plus la rĂ©sistance Ă  la traction de la matiĂšre.

Le bĂ©ryllium est trĂšs prĂ©sent dans l’industrie de la mĂ©tallurgie, notamment dans la fabrication d’alliage. Il est Ă©galement utilisĂ© dans les domaines de la bijouterie, de la joaillerie et de l’orfĂšvrerie. Ses capacitĂ©s d’absorption calorifique et sa bonne coulabilitĂ© le rendent indispensable dans la conception de moules en acier. Ainsi, l’élĂ©ment est sollicitĂ© dans plusieurs industries de fabrication, dont celles de :

  • la prothĂšse dentaire ;
  • la fonderie de mĂ©taux non ferreux ;
  • des articles de sport ;
  • des piĂšces d’armes, des piĂšces d’automobile ;
  • etc.     

Ce composant fait partie intĂ©grante des matiĂšres premiĂšres des Ă©quipements de luxe. Par exemple, certains clubs de golf sont fabriquĂ©s avec de l’alliage en bĂ©ryl. Le produit est prĂ©sent dans de nombreux domaines. Il se retrouve mĂȘme au cƓur de la fabrication des balanciers des montres.

L’industrie aĂ©ronautique n’échappe pas Ă  cette tendance. Les ressorts de soupape des moteurs Ă  pistons de certains engins ont Ă©tĂ© conçus Ă  partir de bronze au bĂ©ryllium. L’élĂ©ment compose Ă©galement les bases des matĂ©riaux dans la construction de fusĂ©e et de miroirs des satellites. 

Le bĂ©ryllium dans l’industrie de l’automobile

Le rapport entre la ductilitĂ© et la lĂ©gĂšretĂ© de cette matiĂšre sĂ©duit les constructeurs automobiles. À mentionner Ă  titre d’exemple, la marque Porsche, l’entreprise avait choisi de construire des disques en bĂ©ryl en 1966. L’idĂ©e Ă©tait de l’utiliser en substitution de l’acier. Cependant, au fil des expĂ©riences, le constat rĂ©vĂšle le coĂ»t Ă©levĂ© de la production, ce qui ne rend pas rentable l’exploitation de l’élĂ©ment pour des voitures utilitaires.

Le bĂ©ryllium s’accommode davantage aux voitures de course de la mĂȘme marque. L’usage de disques de frein en bĂ©ryl rĂ©duit considĂ©rablement le poids de l’engin. Plus de lĂ©gĂšretĂ© signifie moins de dĂ©pense d’énergie cinĂ©tique, donc une vitesse accrue. Le dispositif a Ă©tĂ© testĂ© sur plusieurs prototypes de 1966 Ă  1969. Mais, au final, le rĂ©sultat n’était pas concluant en raison du prix dispendieux des matĂ©riaux. Aussi, d’un autre cĂŽtĂ©, il reste le souci de toxicitĂ© du bĂ©ryl. Le projet confronte au quotidien les mĂ©caniciens et les pilotes aux risques de cancer ou de dĂ©velopper la bĂ©rylliose.         

Entre-temps, le bronze bĂ©ryl trouve un bon preneur dans l’univers de la Formule 1. Émergent alors les piĂšces conçues Ă  partir d’alliage de bĂ©ryllium et d’aluminium comme les Ă©triers de frein, les pistons, les siĂšges de soupapes
 Cependant, trĂšs vite, la toxicitĂ© de l’ingrĂ©dient phare remonte en surface et met un terme aux projets.

Le bĂ©ryllium inclus dans l’univers du nuclĂ©aire

Les ingĂ©nieurs puisent dans la puissance de ce corps simple pour propulser les rĂ©acteurs. Effectivement, ils mettent en Ɠuvre une rĂ©action créée Ă  base de l’alliage d’un Ă©metteur alpha et du bĂ©ryllium. S’engendre, par la suite, un gamma de forte Ă©nergie. La combinaison de l’élĂ©ment principal avec de l’amĂ©ricium devient une source de neutrons de longue durĂ©e de vie, qui assurent le fonctionnement des rĂ©acteurs.

Le Be est Ă©galement utilisĂ© comme rĂ©gulateur de pression des rĂ©acteurs nuclĂ©aires. Les capacitĂ©s de ce corps Ă  filtrer les neutrons incitent les experts Ă  prioriser son utilisation. Il est exploitĂ© en tant que modĂ©rateur de neutrons. Toutefois, les propriĂ©tĂ©s toxiques de cette matiĂšre incitent le gouvernement Ă  suivre et Ă  restreindre l’usage de la matiĂšre. Selon les dĂ©cisions imposĂ©es, des mesures strictes doivent ĂȘtre prises dans le processus de traitement du bĂ©ryllium.              

Le bĂ©ryllium dans l’univers Ă©lectronique

Le bĂ©ryl s’inscrit dans la composition de nombreuses variĂ©tĂ©s de matiĂšres premiĂšres. Ses caractĂ©ristiques intĂ©ressent les grandes marques spĂ©cialisĂ©es dans la production d’appareils Ă©lectroniques. UtilisĂ© comme durcissant, son alliage est fortement exploitĂ© dans le domaine de la tĂ©lĂ©communication et dans la conception de cĂ©ramique semi-conductrice.

La capacitĂ© d’isolation Ă©lectrique et la haute conductivitĂ© thermique de l’oxyde de bĂ©ryllium le rendent idĂ©al dans la conception de ressorts et d’isolants. La substance fournit une enveloppe efficace au rĂ©pĂ©teur des cĂąbles transocĂ©aniques.

Le bĂ©ryl intĂšgre l’utilitĂ© publique grĂące aux entreprises comme Yamaha et Electrofusion Products, entre autres. Elles se servent de cet isolant pour confectionner les membranes de haut-parleurs d’aigus. La lĂ©gĂšretĂ© et la robustesse que confĂšre l’élĂ©ment conditionnent les membranes. GrĂące Ă  ce matĂ©riau, la structure est apte Ă  reproduire des frĂ©quences de 60 000 hertz.

Analyse gĂ©ologique de l’utilisation du bĂ©ryllium

L’isotope 10Be, retrouvĂ© dans la nature, se prĂ©sente sous forme de minerais. FormĂ©e par le contact des rayons cosmiques, la matiĂšre fournit les informations nĂ©cessaires pour une lecture de la datation du relief terrestre. Les spĂ©cialistes en gĂ©omorphologie et en palĂ©osismologie exploitent ces donnĂ©es Ă  des finalitĂ©s scientifiques. Ils priorisent cette approche afin de dĂ©terminer le taux d’érosion d’une surface donnĂ©e.

Les recherches ont mis en exergue deux pics de concentration de bĂ©ryllium dans les deux hĂ©misphĂšres : nord et sud. Les constats rĂ©alisĂ©s ont alors conclu une Ă©ventuelle faille ou faiblesse du champ magnĂ©tique terrestre survenue il y a moins de 40 000 ans. C’est ce qui a donnĂ© lieu Ă  cette irradiation exceptionnelle, favorisant la formation d’une forte dose de 10Be : un isotope cosmogĂ©nique.

Le béryllium pour la réalisation de matrice

Les propriĂ©tĂ©s de rĂ©sistance Ă  la fatigue et aux frottements du bĂ©ryl, associĂ© Ă  sa grande mallĂ©abilitĂ©, ont permis d’inclure cette matiĂšre dans le moulage de prothĂšses dentaires, entre autres. Son alliage accĂ©lĂšre l’adhĂ©sion de la cĂ©ramique. C’est ce qui lui a valu sa place au cƓur des chapes pour couronnes et des prothĂšses dentaires.

La popularisation de la technique a obligĂ© l’État Ă  prendre des prĂ©cautions et Ă  instaurer des rĂ©glementations strictes sur l’utilisation de ce produit. Ainsi, pour assurer la sĂ©curitĂ© des consommateurs, la norme ISO est entrĂ©e en vigueur en 2002. Celle-ci restreint l’usage de l’alliage en bĂ©ryllium Ă  seulement 0,02 % de la masse totale de la structure.           

Les autres utilisations du béryllium

Le bĂ©ryllium mĂ©tallique est adaptĂ© Ă  la construction de fenĂȘtres de tube Ă  rayons X. L’exploitation de sa propriĂ©tĂ© cristalline a permis de concevoir un puissant isolant. L’élĂ©ment est alors utilisĂ© en tant que moniteur de radiation. Il est aussi sollicitĂ© dans la fabrication de supports optiques. 

Le bĂ©ryl possĂšde une excellente capacitĂ© de rĂ©sistance, notamment lorsqu’il est alliĂ© au cuivre. Mis en friction, l’alliage cuivre-bĂ©ryllium ne produit pas d’étincelle. Ces caractĂ©ristiques ont fait de cet Ă©lĂ©ment un indispensable dans la construction de piĂšces de machine-outil.

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Histoire du béryllium

Le bĂ©ryllium tire sa racine du mot grec « berullos », qui signifie « cristal ». Il fut dĂ©couvert par Louis-Nicolas Vauquelin en 1798 sous forme d’oxyde (BeO), prĂ©sent dans les Ă©meraudes et le bĂ©ryl.

Ce n’est qu’en 1828 que le corps pur fut isolĂ© pour la premiĂšre fois par Friedrich Wöhler et Antoine Bussy. Ils sont parvenus Ă  cette finalitĂ© e, provoquant la rĂ©action du potassium sur du chlorure de bĂ©ryllium. L’initiative a Ă©galement permis de mettre en exergue la masse atomique de l’atome.

La matiĂšre a vu augmenter sa valeur commerciale en 1926. À l’acquisition du brevet sur l’alliage du bĂ©ryllium avec le cuivre et le nickel, commença alors son exploitation industrielle. 

L’exploitation massive de cette matiĂšre ne dĂ©bute que vers la fin de la PremiĂšre Guerre mondiale. Dans les annĂ©es 20, le bĂ©ryllium a Ă©tĂ© produit en Europe et aux États-Unis. Les industries Siemens & Halske, l’Union Carbide et Carbon Corporation dĂ©tenaient la majoritĂ© des exploitations. En 1930, d’autres acteurs intĂšgrent la compĂ©tition et lancent la production de cette matiĂšre premiĂšre Ă  l’échelle mondiale. The Beryllium Corporation, The Brush Beryllium Company et l’entreprise allemande H. Vacuumschmelze AG furent les principaux leaders industriels qui dominaient le marchĂ©.

L’analyse toxicologique du bĂ©ryllium

ExploitĂ© pour ses propriĂ©tĂ©s ductile, rĂ©sistante et isolante, le bĂ©ryllium n’en est pas moins toxique. Les particules de bĂ©ryllium sont trĂšs dangereuses pour l’Homme. NĂ©anmoins, elles ne sont pas radioactives. L’élĂ©ment figure dans la liste des Ă©lĂ©ments les plus toxiques, aux cĂŽtĂ©s de l’arsenic (As), du mercure (Hg), du cadmium (Cd), du chrome (Cr) et du plomb (Pb).          

Le bĂ©ryllium est un mĂ©tal. Les consĂ©quences provoquĂ©es par une exposition prolongĂ©e sont nombreuses et dangereuses. Ce n’est qu’en 1943 que fut Ă©tabli le premier rapport relatif Ă  la toxicitĂ© du bĂ©ryllium. Suite Ă  ces rĂ©sultats, l’Atomic Energy Commission ou AEC fixe la limite d’exposition au bĂ©ryllium Ă  2 ”g/mÂł dans l’air.

Les effets du béryllium sur le corps humain

CancĂ©rogĂšne de catĂ©gorie 1 dans le classement de l’Union europĂ©enne, le bĂ©ryllium soumet le corps exposĂ© Ă  rude Ă©preuve. Son impact varie en fonction de la sensibilitĂ© de l’individu touchĂ©. Toutefois, dans la majoritĂ© des cas, il s’attaque aux membranes cellulaires.

Le poison se lie Ă  des protĂ©ines rĂ©gulatrices dans les cellules. Il reste prĂ©sent dans le corps, mĂȘme une dizaine d’annĂ©es aprĂšs exposition. L’organisme ne parvient pas Ă  l’éliminer ni Ă  l’extraire de maniĂšre naturelle. L’élĂ©ment s’ancre jusqu’au bout des cellules et ronge le corps petit Ă  petit.

Il freine la production de phosphatase alcaline. Il Ă©touffe la crĂ©ation l’adĂ©nosine triphosphatase hĂ©patique. Il stoppe Ă©galement la synthĂšse d’ADN.

Lorsque le bĂ©ryllium est absorbĂ© par le poumon, il passe par le systĂšme lymphatique trachĂ©obronchique pour s’éparpiller dans tout l’organisme. Il peut Ă©galement ĂȘtre stockĂ© sur certaines protĂ©ines. Dans ce cas, il envahit le corps humain via le systĂšme sanguin.

Les effets non cancérigÚnes du béryllium

Les symptĂŽmes Ă©manant de l’exposition au bĂ©ryllium varient en fonction du degrĂ© d’exposition Ă  la matiĂšre.

Certaines personnes dĂ©veloppent une hypersensibilitĂ© Ă  cette substance. Leur corps rĂ©pond par des allergies lorsqu’ils entrent en contact avec les particules, les fumĂ©es ou les brouillards contenant du bĂ©ryllium. Cette lĂ©gĂšre anaphylaxie peut mĂȘme conduire Ă  l’apparition de lĂ©sions sur la peau ou des irritations graves des yeux. L’ingestion de particules de bĂ©ryllium peut affaiblir les organes tels que le foie, le cƓur, le systĂšme nerveux, les reins et le systĂšme lymphatique.

Une autre catĂ©gorie de personnes contracte une maladie respiratoire grave aprĂšs une exposition au bĂ©ryllium. L’inhalation, prolongĂ©e ou Ă  faible dose, Ă  la substance gĂ©nĂšre une affection des poumons. VoilĂ  pourquoi de nombreux professionnels l’associent aux maladies pulmonaires. L’exposition aux molĂ©cules Be favorise le dĂ©veloppement de maladie chronique dite bĂ©rylliose. Cette infection prĂ©sente les mĂȘmes symptĂŽmes que la pneumonie. Elle engendre une cicatrisation irrĂ©versible des poumons. Sans traitement adĂ©quat, elle peut conduire Ă  une insuffisance cardiorespiratoire.       

Les effets cancĂ©rigĂšnes du bĂ©ryllium 

Des Ă©tudes permettent d’analyser et de suivre clairement la hausse du taux de mortalitĂ© des personnes exposĂ©es au bĂ©ryllium. Effectivement, les statistiques dĂ©montrent le taux Ă©levĂ© des travailleurs opĂ©rant au sein des usines de bĂ©ryllium qui succombent au cancer du poumon.

Quelles sont les sources de contamination ?

Dans un premier temps, ce sont les travailleurs qui manient et qui respirent les particules de bĂ©ryllium qui sont les plus exposĂ©s. Ils doivent ĂȘtre mis au courant des risques qu’ils encourent au contact des alliages et des matĂ©riaux contenant la substance toxique. En effet, les lieux de production, de fabrication, et de finition de l’alliage sont les plus dangereux. Les poussiĂšres contaminĂ©es risquent de flotter dans l’air.

Le bĂ©ryllium en Ă©tat solide et incorporĂ© dans les minĂ©raux ne prĂ©sente aucun danger spĂ©cifique pour la santĂ© de l’Homme. Le souci liĂ© Ă  la matiĂšre a commencĂ© dans les usines d’exploitation du bĂ©ryllium. L’élĂ©ment toxique induit en poudre ou en poussiĂšre de particules contamine l’environnement : l’eau, le sol, l’air et l’organisme humain.

Les rĂ©seaux d’eau potable en danger

Suite Ă  des fuites de dĂ©chets au niveau des industries d’exploitation de bĂ©ryllium, les sources d’eau naturelle et les effluents proches de ces usines peuvent ĂȘtre facilement contaminĂ©s. Nombre de tests attestent la prĂ©sence de cet Ă©lĂ©ment au niveau des cours d’eau et des eaux usĂ©es, mais Ă  un niveau moindre. Lorsque le taux de bĂ©ryllium contenu dans ces points d’eau ne dĂ©passe pas les 0,2 ”g/l, il n’y a pas lieu de mentionner un problĂšme environnemental. En gĂ©nĂ©ral, la concentration moyenne de bĂ©ryllium dans ces flots est comprise entre 0,1 ”g/l et 500 ”g/l.

Des particules toxiques dans l’air

La pollution de l’atmosphĂšre par les poussiĂšres ou les fumĂ©es de bĂ©ryllium est dĂ©vastatrice. L’inhalation de cette substance constitue la premiĂšre cause du cancer de poumon. Elle expose l’individu Ă  la maladie chronique appelĂ©e bĂ©rylliose.

En effet, des opĂ©rations particuliĂšres gĂ©nĂšrent la propagation des fines particules dans l’air. Il s’agit notamment du broyage, du polissage et de l’émeulage de ce mĂ©tal ou de son alliage. Ce risque est omniprĂ©sent Ă  chaque Ă©tape du processus : usinage, traitement de la chaleur, fusion et moulage, et mĂȘme le nettoyage. Aucun secteur n’y Ă©chappe : industriel, construction, et mines de traitement et d’extraction du bĂ©ryllium. 

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Comment le corps humain contracte-t-il la substance dangereuse ?

La contamination passe par différents chemins. Les plus probables sont :

  • la voie d’entrĂ©e cutanĂ©e ;
  • la voie d’entrĂ©e digestive ;
  • la voie d’entrĂ©e respiratoire.

La voie la plus rĂ©pandue est celle de l’inhalation par l’air. La personne entre en contact avec la poussiĂšre de particule, la fumĂ©e, les vapeurs ou les nanoparticules Ă©manant de l’exploitation et de la transformation du produit toxique.

La seconde option passe par l’ingestion directe de la matiĂšre. La personne peut consommer des aliments ou des boissons contaminĂ©s.

Il y a aussi le contact direct de la peau au bĂ©ryllium. Une autre hypothĂšse crĂ©e quelques polĂ©miques depuis des annĂ©es. C’est celle de la corrosion de l’alliage au bĂ©ryllium utilisĂ© dans la conception de prothĂšse dentaire. Le danger est constamment prĂ©sent en bouche.            

La contamination par prothĂšse dentaire

L’alliage en bĂ©ryllium se corrode au contact constant avec la salive. Une rĂ©action chimique s’opĂšre et favorise la diffusion d’ions dans la bouche. L’organisme absorbe l’élĂ©ment et l’expose en permanence Ă  cette substance toxique. Comme le bĂ©ryllium constitue un mĂ©tal trĂšs rĂ©actif, il rĂ©agit en prĂ©sence d’un autre mĂ©tal. Au fil du temps, la personne dĂ©veloppe une hypersensibilitĂ© Ă  la matiĂšre. L’autre consĂ©quence se manifeste aussi par le dĂ©rĂšglement du systĂšme immunitaire.

La pratique basĂ©e sur l’exploitation de l’alliage en bĂ©ryllium Ă©tait trĂšs en vogue au dĂ©but des annĂ©es 90. À l’époque, mĂȘme les dentistes se trouvaient exposĂ©s aux risques de l’utilisation de cette matiĂšre premiĂšre. Les prothĂ©sistes dentaires n’échappaient pas non plus Ă  cette rĂ©alitĂ©. Ces dĂ©tails rendent l’utilisation de l’alliage en bĂ©ryllium trĂšs controversĂ© dans l’univers de la mĂ©decine dentaire.   

Comment veiller Ă  la santĂ© de tous ?

Les secteurs concernĂ©s doivent mettre Ă  disposition des tenues de travail adaptĂ©es (vĂȘtements de protection Ă©pais, gants et masques) afin de prĂ©server la santĂ© des travailleurs.

Les chiffres sont tombĂ©s et attestent que 12 000 salariĂ©s sont confrontĂ©s aux risques liĂ©s Ă  l’exploitation du bĂ©ryllium. L’Institut national de recherche et de sĂ©curitĂ© fournit des dĂ©tails prĂ©cis sur les secteurs les plus menacĂ©s. À la tĂȘte de cette liste figurent les 6 000 agents qui travaillent dans la mĂ©canique gĂ©nĂ©rale, suivis des 3 000 prothĂ©sistes dentaires. Le registre est long et inclut les divisions suivantes :

  • Le travail du mĂ©tal ou la mĂ©tallurgie du bĂ©ryllium, qui conçoit l’alliage et la transformation de la matiĂšre. Il concerne les concepteurs de composants aĂ©ronautiques, les fabricants de semelles de frein pour avion

  • Les spĂ©cialistes des produits cĂ©ramiques et les applications Ă©lectroniques : puces semi-conductrices, modules d’allumage, microcircuits, systĂšmes de commande informatiques, piĂšces utilisĂ©es dans la technologie de l’information et la communication

  • Les industries de recyclage de dĂ©chets, de moulage de fonderies


Comme le produit est difficile Ă  dĂ©tecter, certains fabricants ne le mentionnent pas lors des Ă©valuations environnementales. Pour y remĂ©dier, des mesures de contrĂŽle administratif ont Ă©tĂ© instaurĂ©es en vue de limiter le rĂ©el danger Ă  l’exposition aux particules de bĂ©ryllium. En 2009, l’INRS relance les alertes pour relater les dangers de cette substance. L’idĂ©e est de conscientiser chaque industrie et secteur touchĂ© par cette problĂ©matique.

La bĂ©rylliose figure dans le tableau n° 33 des maladies professionnelles. Il s’avĂšre important de le diagnostiquer Ă  temps pour stopper ses consĂ©quences.

Comment diagnostiquer la bérylliose? Comme le béryllium est ubiquitaire, il se retrouve dans plusieurs matrices. Les méthodes analytiques de sa détection se proposent en plusieurs approches : soit par les matériels biologiques soit à partir des matériels environnementaux.

Le taux de bĂ©ryllium dans l’urine du travailleur est indicatif. Il permet de constater l’exposition de l’individu Ă  cette substance dangereuse. Les tests de laboratoire BeLPT, utilisĂ©s depuis les annĂ©es 80, s’avĂšrent efficaces dans la dĂ©tection de l’hypersensibilitĂ© de l’individu au bĂ©ryllium. Le BĂ©ryllium Lymphocyte Proliferation Test est notamment sollicitĂ© dans le domaine nuclĂ©aire pour contrĂŽler l’état de santĂ© des ouvriers du secteur. Lorsque le rĂ©sultat est positif, cela indique que le systĂšme immunitaire de la personne rĂ©agit au bĂ©ryllium prĂ©sent dans l’organisme.  

Quelles sont les mesures de protection pour les travailleurs ?

La premiĂšre prĂ©caution prise par les responsables concerne la fixation de la valeur d’exposition moyenne pondĂ©rĂ©e ou VEMP. Le RĂšglement sur la santĂ© et la sĂ©curitĂ© du travail, instaurĂ© en 2007, maintient le chiffre Ă  0,15 ”g/mÂł. Cependant, dans certains pays, cette valeur est toujours arrĂȘtĂ©e Ă  0,2 ”g/mÂł.

D’autres mesures de prĂ©caution doivent ĂȘtre maintenues, Ă  commencer par les contrĂŽles d’ingĂ©nierie. Le lieu de traitement du Be doit respecter certaines normes. L’utilisation d’un systĂšme local de ventilation par aspiration est prĂ©conisĂ©e. La rĂ©alisation du processus de traitement dans un endroit clos et sĂ©curitaire pour les travailleurs est tout aussi importante. L’adoption d’une hygiĂšne stricte et rigoureuse permet de protĂ©ger les ouvriers. Ainsi, il faut prioriser la dĂ©contamination des surfaces Ă  l’aide d’aspirateur dotĂ© d’un filtre haute efficacitĂ© (HEPA). Le recours au nettoyage humide avec dĂ©tergent convient Ă©galement. À chaque Ă©tape du processus, le port d’équipements de protection reste obligatoire.

Un produit de nettoyage neutre ou basique permet de dĂ©contaminer une surface exposĂ©e Ă  l’alliage de cuivre-bĂ©ryllium. Si la surface est exposĂ©e Ă  plus de 0,2 ”g/mÂł, il devient impĂ©ratif d’effectuer un second cycle de nettoyage.


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