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Métalloïdes

metalloides

Caractéristiques des métalloïdes

  • Les mĂ©talloĂŻdes ont une apparence mĂ©tallique.
  • Ils sont fragiles.
  • Ils ont une faible conductivitĂ© Ă©lectrique.
  • Les Ă©lĂ©ments de ce groupe sont disposĂ©s en diagonale dans le bloc p du tableau pĂ©riodique.

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Les métalloïdes : origine, propriétés, histoire et toxicité.

Il n’existe aucune dĂ©finition standard du mĂ©talloĂŻde. La famille des mĂ©talloĂŻdes regroupe les Ă©lĂ©ments chimiques ayant des caractĂ©ristiques intermĂ©diaires entre celles des mĂ©taux et des non-mĂ©taux. Leur classification est diffĂ©rente selon les auteurs. Les plus connus sont l’arsenic 33As, l’antimoine 51Sb, le bore 5B, le germanium 32Ge, le silicium 14Si, et le tellure 52Te. Les Ă©lĂ©ments tels que l’aluminium 13Al, le sĂ©lĂ©nium 34Se, et le polonium 84Po sont rarement classĂ©s comme mĂ©talloĂŻdes.  L’astate 85At, quant Ă  lui, est de plus en plus acceptĂ© comme tel depuis que ses propriĂ©tĂ©s physiques et chimiques ont Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©es. Les Ă©lĂ©ments de ce groupe sont disposĂ©s en diagonale dans le bloc p du tableau pĂ©riodique. Ils figurent le long d’une ancienne ligne de dĂ©marcation entre mĂ©taux et non-mĂ©taux.  On retrouve ce type de prĂ©sentation sur les tableaux pĂ©riodiques de la première moitiĂ© du XXe siècle.

Les mĂ©talloĂŻdes ont une apparence mĂ©tallique, mais ils sont fragiles. Ils ont une faible conductivitĂ© Ă©lectrique. D’un point de vue chimique, leurs propriĂ©tĂ©s sont similaires Ă  celles des non-mĂ©taux. En raison de leur faible rĂ©sistance mĂ©canique, ils ne sont pas adaptĂ©s aux applications structurelles. Ils sont surtout utilisĂ©s sous forme d’alliages et comme catalyseurs. CombinĂ©s avec les mĂ©taux, ils trouvent des applications dans l’optoĂ©lectronique, la pyrotechnie, la fabrication de verres, ainsi que l’Ă©lectronique. Ils entrent dans la fabrication des lecteurs de disques optiques et des semi-conducteurs. On s’en sert aussi en ignifugation. Grâce aux propriĂ©tĂ©s uniques du germanium et du silicium, l’industrie des semi-conducteurs a prospĂ©rĂ© dans les annĂ©es cinquante. L’Ă©lectronique Ă  l’Ă©tat solide a commencĂ© Ă  se dĂ©velopper en 1960.

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Origine du mot

Le sens du mot « mĂ©talloĂŻde » a Ă©voluĂ© au fil des annĂ©es. Au dĂ©but, il dĂ©signait les Ă©lĂ©ments non mĂ©talliques. Au milieu du XXe siècle, le terme a Ă©tĂ© modifiĂ© pour dĂ©finir les Ă©lĂ©ments dont les propriĂ©tĂ©s se situent entre celles des mĂ©taux et des non-mĂ©taux. On confond souvent les mĂ©talloĂŻdes et les semimĂ©taux. Ces deux termes ont cependant des sens diffĂ©rents. En effet, le mot  « semimĂ©tal » fait rĂ©fĂ©rence Ă  la capacitĂ© Ă©lectrique d’un matĂ©riau. Dans ce sens, le bore et le silicium sont considĂ©rĂ©s comme des mĂ©talloĂŻdes. L’Ă©tain et le bismuth sont, quant Ă  eux, des semimĂ©taux, mais ils n’appartiennent pas Ă  la famille des mĂ©talloĂŻdes.

Propriétés physiques du métalloïde

Certaines donnĂ©es sur l’astate ont Ă©tĂ© dĂ©duites de simulations numĂ©riques au vu du manque d’observation effectuĂ©e sur cet Ă©lĂ©ment. Sa masse volumique Ă  tempĂ©rature ambiante a Ă©tĂ© obtenue Ă  partir de modèles de calcul. Les propriĂ©tĂ©s physiques des mĂ©talloĂŻdes sont rĂ©sumĂ©es dans le tableau suivant.

ÉlĂ©mentMasse atomiqueTempĂ©rature de fusionTempĂ©rature d’Ă©bullitionMasse volumiqueRayon atomiqueConfiguration Ă©lectroniqueÉnergie d’ionisationÉlectronĂ©gativitĂ© (Pauling)
Bore10,813 5 u2 076 °C3 927 °C2,08 g·cm-390 pm[He] 2s2 2p1800,6 kJ·mol-12,04
Silicium28,085(1) u1 414 °C3 265 °C2,329 g·cm-3111 pm[Ne] 3s2 3p2786,5 kJ·mol-11,90
Germanium72,630(8) u938 °C2 833 °C5,323 g·cm-3122 pm[Ar] 4s2 3d10 4p2762 kJ·mol-12,01
Arsenic74,921 595 u615 °C5,727 g·cm-3119 pm[Ar] 4s2 3d10 4p3947,0 kJ·mol-12.18
Antimoine121,760(1) u630,63 °C1 635 °C6,697 g·cm-3140 pm[Kr] 5s2 4d10 5p3834 kJ·mol-12,05
Tellure127,60(3) u449,51 °C988 °C6,24 g·cm-3140 pm[Kr] 5s2 4d10 5p4869,3 kJ·mol-12,1
Astate[210]302 °C337 °C6,35 g·cm-3150 pm[Xe] 6s2 4f14 5d10 6p5899 kJ·mol-12,2

Les valeurs inscrites dans la colonne rayon atomique sont relatives aux rayons de covalence de ces éléments.

Histoire du métalloïde

Avant 1964, les corps simples Ă©taient classĂ©s en deux catĂ©gories : les mĂ©taux et les non-mĂ©taux. Ces derniers Ă©taient appelĂ©s mĂ©talloĂŻdes Ă  l’époque. Les scientifiques ont dĂ©fini les mĂ©taux par leurs caractĂ©ristiques physiques et chimiques spĂ©cifiques. Celles-ci font rĂ©fĂ©rence Ă  la duretĂ©, l’Ă©clat mĂ©tallique, la conduction de l’Ă©lectricitĂ© et de la capacitĂ© de l’élĂ©ment Ă  produire au moins un oxyde basique. Les autres Ă©taient classĂ©s dans le groupe des mĂ©talloĂŻdes. Cette catĂ©gorisation Ă©tait ambiguĂ« et discutable  dans certains cas. L’Ă©tain et le plomb appartiennent tous deux Ă  la famille des mĂ©taux, bien que ce dernier Ă©lĂ©ment ne possède pas d’Ă©clat mĂ©tallique.  De mĂŞme, le cas du carbone est imprĂ©cis : le graphite (de nature molle) est un bon conducteur d’Ă©lectricitĂ©, alors que le diamant (substance dure) est un isolant Ă©lectrique.

La classification des Ă©lĂ©ments a changĂ© en 1960. Elle s’est basĂ©e sur la nature des liaisons : mĂ©talliques pour les mĂ©taux et covalentes pour les mĂ©talloĂŻdes. Ă€ cette Ă©poque, les Ă©lĂ©ments ayant 1 Ă  3 Ă©lectrons dans leur bande de valence Ă©taient classĂ©s comme mĂ©taux. Ceux qui possèdent entre 4 Ă  7 Ă©lectrons appartenaient Ă  la famille des mĂ©talloĂŻdes. Ces derniers se trouvaient sur la partie droite du tableau pĂ©riodique, Ă  partir de la 13e colonne. Les mĂ©taux Ă©taient gĂ©nĂ©ralement placĂ©s sur la partie gauche. Les mĂ©talloĂŻdes occupaient les groupes des colonnes VII B du fluor,  VI B de l’oxygène, V B de l’azote, IV B du carbone et III B du bore. L’hydrogène Ă©tant sous forme gazeuse en conditions normales, il a Ă©tĂ© initialement considĂ©rĂ© comme un mĂ©talloĂŻde lors de sa dĂ©couverte. Il prĂ©sente cependant toutes les propriĂ©tĂ©s d’un mĂ©tal Ă  l’Ă©tat solide. On parle alors d’hydrogène mĂ©tallique.

L’enseignement de la chimie Ă©tait limitĂ© Ă  l’Ă©tude des mĂ©talloĂŻdes en France avant 1964. Les Ă©lĂ©ments enseignĂ©s dans les classes prĂ©paratoires et dans les grandes Ă©coles Ă©taient l’azote, les halogènes, l’hydrogène, l’arsenic, le carbone, l’oxygène, le soufre, le phosphore, le silicium et le bore. Les manuels de chimie Ă©taient divisĂ©s en deux parties distinctes : la chimie gĂ©nĂ©rale et la chimie des mĂ©talloĂŻdes. En 1965, l’Ă©tude des mĂ©taux a Ă©tĂ© introduite dans les programmes scolaires. Elle abordait principalement le fer ainsi que celle de quelques produits organiques. Le terme « mĂ©talloĂŻde »  est remplacĂ© par l’expression « non-mĂ©taux ». Les livres de chimie Ă©taient divisĂ©s en chimie gĂ©nĂ©rale, chimie organique et chimie minĂ©rale.

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Notion actuelle

Le concept actuel de métalloïde fait référence à un élément chimique qui ne peut être classé ni dans la catégorie des métaux ni dans celle des non-métaux. Ses propriétés physiques et chimiques sont situées entre celles des métaux et des non-métaux. Dans certains cas, elles sont la combinaison des deux.

Aucune dĂ©finition universelle n’existe sur les mĂ©talloĂŻdes. Les Ă©lĂ©ments officiels appartenant Ă  son groupe sont tout aussi indĂ©terminĂ©s. Ă€ l’inverse des termes mĂ©tal et non-mĂ©tal, le mĂ©talloĂŻde n’est pas citĂ© dans le livre des dĂ©finitions officielles de chimie (Gold Book) de l’Union internationale de chimie pure et appliquĂ©e. Certains livres de chimie inorganique rĂ©cents ne font pas rĂ©fĂ©rence Ă  ce terme, tandis que d’autres l’utilisent.

Les oxydes des mĂ©talloĂŻdes ont des propriĂ©tĂ©s amphotères, c’est-Ă -dire qu’ils peuvent agir Ă  la fois comme acide et comme base. Ceux des mĂ©taux sont basiques, tandis que ceux des non-mĂ©taux sont plutĂ´t acides. Le bore, le silicium et le germanium sont particulièrement connus pour leur comportement de semi-conducteur.

Les mĂ©talloĂŻdes occupent une position particulière dans le tableau pĂ©riodique, formant une bande oblique entre les mĂ©taux et les non-mĂ©taux. L’ordre d’apparition des Ă©lĂ©ments se prĂ©sente comme suit :

  • Bore 5B sur la deuxième ligne (pĂ©riode 2) ;
  • Silicium 14Si sur la troisième ;
  • Germanium 32Ge et Arsenic 33As sur la quatrième ;
  • Antimoine 51Sb et Tellure 52Te sur la cinquième ;
  • Astate 85At sur la pĂ©riode 6 (sixième ligne).

On confond souvent les termes « mĂ©talloĂŻde » , « semi-mĂ©tal » et « semi-conducteur ». Le premier fait rĂ©fĂ©rence Ă  un groupe d’Ă©lĂ©ments chimiques. Les deux autres sont utilisĂ©s pour caractĂ©riser des matĂ©riaux, dont les alliages mĂ©talliques et les composĂ©s organiques. Bien que les mĂ©talloĂŻdes soient des semi-conducteurs, tous les semi-conducteurs ne sont pas des mĂ©talloĂŻdes. Certains semi-mĂ©taux ne sont pas non plus des mĂ©talloĂŻdes.

Des Ă©lĂ©ments se trouvant Ă  proximitĂ© de la famille des mĂ©talloĂŻdes ont diffĂ©rentes formes (variĂ©tĂ©s allotropiques). Leurs caractĂ©ristiques sont similaires Ă  celles des mĂ©talloĂŻdes, Ă  l’instar du carbone graphite, du bismuth, du phosphore et de l’Ă©tain.

Chaque matĂ©riau possède une structure atomique unique qui dĂ©termine ses propriĂ©tĂ©s physiques et Ă©lectroniques. Les semi-conducteurs ont un nombre pair d’électrons par cellule d’unitĂ©. Leurs bandes de valence devraient ĂŞtre entièrement occupĂ©es et leurs bandes de conduction totalement vides. Pour un semi-mĂ©tal, les bandes de valence et de conduction se chevauchent partiellement. Certains Ă©tats plus hauts de la bande de valence se retrouvent vides. Des Ă©tats plus bas de la bande de conduction sont en partie occupĂ©s. Le semi-mĂ©tal est donc assimilĂ© Ă  un conducteur dans lequel les porteurs de charge sont de deux types. Ils peuvent ĂŞtre des trous laissĂ©s par les Ă©lectrons dans la bande de valence. Dans d’autres cas, ces Ă©lectrons se trouvent dans la bande de conduction. En appliquant une pression sur un Ă©lĂ©ment semi-conducteur, la structure de bande de ce dernier se modifie. Ce procĂ©dĂ© permet de lui confĂ©rer les propriĂ©tĂ©s d’un semi-mĂ©tal.

Toxicité pour l’Homme

Ă€ des concentrations Ă©levĂ©es, certains mĂ©talloĂŻdes peuvent causer des effets nĂ©fastes sur la santĂ©. C’est le cas de l’arsenic. Ă€ de très faibles doses, il joue un rĂ´le important en tant qu’oligoĂ©lĂ©ment et est nĂ©cessaire pour le bon fonctionnement de l’organisme. PrĂ©sents individuellement ou mĂ©langĂ©s avec d’autres substances chimiques, les mĂ©talloĂŻdes agissent comme contaminants dans l’eau, l’air et les sols. Ils sont responsables de fausses couches, de malformations congĂ©nitales, de prĂ©maturitĂ©, de la diminution du poids Ă  la naissance. Ces substances hautement toxiques peuvent entraĂ®ner la mort. Ils perturbent le dĂ©veloppement de l’enfant et causent des problèmes psychomoteurs. Ils perturbent le dĂ©veloppement de l’enfant et causent des problèmes psychomoteurs . Ils sont mis en cause dans les troubles de la fertilitĂ©, les dĂ©ficiences intellectuelles et les troubles mĂ©taboliques. Ils augmentent le risque de dĂ©velopper certains cancers Ă  l’âge adulte. Leurs effets potentiels font des mĂ©talloĂŻdes un sujet de prĂ©occupation en matière de santĂ© publique et de recherche.

Les plus vulnérables à l’exposition à ces substances sont les femmes enceintes et les enfants.

Dans le cadre du programme national de biosurveillance, une Ă©tude de l’imprĂ©gnation des femmes enceintes par certains mĂ©taux et mĂ©talloĂŻdes a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e en France en 2011. La collecte de donnĂ©es a Ă©tĂ© effectuĂ©e Ă  travers le « Volet pĂ©rinatal ». Cette Ă©tude a Ă©tĂ© basĂ©e sur le suivi de 4 145 femmes enceintes de la « Cohorte Elfe » ayant accouchĂ© en France cette mĂŞme annĂ©e (Ă  l’exclusion de la Corse et des territoires d’outre-mer). Les mĂ©talloĂŻdes Ă©tudiĂ©s Ă©taient ceux jugĂ©s primordiaux. Il s’agit de l’antimoine, l’étain, le cadmium, le chrome,  l’arsenic,  le mercure,  le plomb, le cobalt, le cĂ©sium, l’uranium, le nickel et le vanadium. L’aluminium a autant suscitĂ© des interrogations sur le plan toxicologique. Cependant, il a Ă©tĂ© exclu de la recherche en raison de son omniprĂ©sence dans l’environnement. Cet Ă©lĂ©ment est considĂ©rĂ© comme une source trop courante de contamination des Ă©chantillons.

Des analyses ont Ă©tĂ© effectuĂ©es sur des Ă©chantillons biologiques tels que le sang du cordon ombilical, les urines, les cheveux et le sĂ©rum. Les rĂ©sultats obtenus complètent ceux d’un autre volet du programme. Celui-ci Ă©tait principalement axĂ© sur les polluants organiques comme le bisphĂ©nol A, les phtalates, les pesticides. Cette seconde Ă©tude a Ă©galement analysĂ© la toxicitĂ© des dioxines, des PCB, des furanes, des retardateurs de flamme et des composĂ©s perfluorĂ©s ainsi que leurs effets. Ces polluants ont la capacitĂ© d’agir de manière synergique avec les mĂ©taux et les mĂ©talloĂŻdes, entraĂ®nant ainsi des formes de toxicitĂ© combinĂ©e.

Cette étude constitue une première pour la France. Elle a permis de fournir des indicateurs, notamment pour la France métropolitaine, sur la présence de métaux et de métalloïdes chez les femmes enceinte.

Les rĂ©sultats obtenus peuvent ĂŞtre comparĂ©s avec ceux d’autres Ă©tudes rĂ©alisĂ©es dans le monde afin d’Ă©valuer les niveaux d’imprĂ©gnation aux mĂ©talloĂŻdes. Elles mettent en avant les tendances d’exposition des mères, des fĹ“tus et des nourrissons Ă  ces Ă©lĂ©ments pendant la pĂ©riode pĂ©rinatale, par le biais de l’allaitement. D’autres recherches se sont penchĂ©es sur le mĂ©conium. Il s’agit de la première selle des nouveau-nĂ©s qui est constituĂ©e de matières accumulĂ©es dans l’intestin. Ces Ă©tudes cherchaient aussi d’identifier les niveaux d’intoxication.

Effets toxiques sur l’environnement

L’arsenic est extrĂŞmement toxique et est largement connu comme poison. Il peut facilement contaminer les eaux souterraines, les sols et les sĂ©diments Ă  cause de sa capacitĂ© Ă  se propager rapidement. Ces Ă©tudes cherchaient aussi Ă  identifier les niveaux d’intoxication.


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