Les ions du fer en solution aqueuse
La raison de la coloration orangé-rougeâtre d’une rivière est la présence d’ion ferrique Fe(III) ou Fe3+ dans les roches.
En solution aqueuse, le fer est présent sous forme ionique avec deux valences principales. Tout d’abord, on a le Fe2+ ou l’ion Fe(II) connu anciennement sous l’appellation « ferreux ». Selon le milieu chimique en solution dans lequel il se trouve, il peut prendre différentes couleurs. Ainsi, par la dissolution de sel de Mohr on obtient par exemple une couleur vert pâle. La solution est stable pour les pH inférieurs à six. Pour ceux qui sont supérieurs, l’hydroxyde de Fe(II) Fe(OH)2 précipite.
Ensuite, on a le Fe3+ anciennement connu sous le nom de « ferrique ». Les solutions de chlorure de Fe(III) sont orange. En revanche, celles de nitrate de Fe(III) sont incolores. Elles doivent notamment avoir un pH inférieur à deux, vu que le Fe(OH)3 est peu soluble.
La précipitation
Il existe plusieurs ions qui peuvent mener à la précipitation de ceux du fer en solution. On peut par exemple citer l’hydroxyde HO–. Il est possible de former du sulfure de Fe(II) et (III), respectivement FeS et Fe2S3, avec l’ion sulfure S2-. Cela est valable pour des pH pas trop acides. À l’évidence, il faut une quantité raisonnable de S2-, alors que ce n’est pas le cas à pH acide. En effet, l’ion est sous sa forme diacide en tant que sulfure d’hydrogène (H2S).
L’oxydoréduction des ions du fer
Les potentiels de référence des couples du fer sont les suivants :
Fe2+/Fe : E° = -0,44 V
Fe3+/Fe2+ : E° = +0,77 V
Grâce à cela, on peut conclure que le Fe métallique n’est pas stable en milieu aqueux. Plus le pH est bas, plus il s’oxyde vite.
En outre, on sait qu’en présence de dioxygène dissous, E°(O2/H2O) = 1,3 V. Les ions Fe(II) ne sont pas non plus stables. Les potentiels de référence varient selon les ions présents dans la solution. Cela arrive surtout lorsque les constantes de stabilité complexes correspondant en Fe(II) et en Fe(III) sont relativement différentes.
L’oxydoréduction aide à tirer les ions Fe(II) par des ions cérium(IV) (couple Ce4+/Ce3+). Cela peut aussi se faire avec des ions permanganate MnO4- (couple MnO4-/Mn2+ en milieu acide sulfurique). On pratique rarement la réduction en Fe métallique des ions du Fe à partir de solutions aqueuses.
La complexation des ions fer
Toujours concernant le fer, une multitude de complexes en solution aqueuse se forment aisément juste par addition du ligand. Cela doit, cependant, se faire au bon pH.
Les complexes les plus courants sont ceux qui impliquent des ligands. On a par exemple l’ion cyanure CN–. Pour le Fe(II), on a du Fe(CN)64-, un ion hexacyanoferrate(II) et diamagnétique jaune. Pour le Fe(III), on a du Fe(CN)63-, un ion hexacyanoferrate(III) et paramagnétique orange. Ces complexes servent notamment à préparer le bleu de Prusse.
Avec l’ion fluorure F–, pour le Fe(III), on a du FeF2+, un ion fluorofer(III) incolore. En chimie analytique, il est possible de marquer la couleur des ions Fe(III) avec ce complexe.
Ensuite, avec 1,10-phénantroline (o-phen en abrégé), on a, pour le Fe(II), du Fe(ophen)32+ rouge et des ions triorphophénantrolinefer(II). Pour le Fe(III), on a du Fe(ophen)33+ vert et des ions triorphophénantrolinefer(III). Le couple redox avec ces deux complexes agit comme un indicateur de titrage d’oxydoréduction.
Enfin, avec les ions thiocyanate SCN–, pour le Fe(III), on a du Fe(SCN)2+ rouge sang et un ion thiocyanatofer(III). Ce complexe aide à mettre en évidence une quantité minime d’ions de Fe(III) en solution grâce à une couleur spécifique.
La chimie organométallique
Le premier complexe organométallique, isolé en 1951, est celui du fer appelé « ferrocène ». Il se compose d’un ion Fe(II) et de deux ions cyclopentadiényles C5H5-. Les autres complexes produits plus tard sont dérivés du ferrocène ou de toute autre nature.