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Cuivre (élément)

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Caractéristiques du cuivre

  • Symbole : Cu
  • Masse atomique : 63,546 ± 0,003 u
  • NumĂ©ro CAS : 7440-50-8
  • Configuration Ă©lectronique : [Ar] 4d10 4s1
  • NumĂ©ro atomique : 29
  • Groupe : 11
  • Bloc : Bloc d
  • Famille d’Ă©lĂ©ments : MĂ©tal pauvre ou mĂ©tal de transition
  • ÉlectronĂ©gativitĂ© : 1,9
  • Point de fusion : 1084,62 °C (congĂ©lation)

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Le cuivre, élément atomique n°29 de symbole Cu : généralités, propriétés, production, utilisations, production et histoire.

Le cuivre, de symbole chimique Cu, est l’un des mĂ©taux les plus anciens utilisĂ©s par l’humanitĂ©. De numĂ©ro atomique 29, le cuivre est classĂ© dans la catĂ©gorie des mĂ©taux de transition, son Ă©lectron de valence se situe dans la sous-couche d. Ce mĂ©tal est connu pour ses propriĂ©tĂ©s conductrices exceptionnelles, son aspect esthĂ©tique et sa rĂ©sistance Ă  la corrosion. Il est aujourd’hui trĂšs utilisĂ© dans de nombreux secteurs d’activitĂ© : industrie, Ă©lectricitĂ©, construction, joaillerie, mĂ©decine, etc. Le mĂ©tal se trouve Ă  l’état natif sous forme de monocristal, d’assemblages de feuilles, d’une couche d’imprĂ©gnation ou de fils dendritiques.

Généralités sur le cuivre

Historiquement, le cuivre est le plus ancien des mĂ©taux utilisĂ©s par l’Homme. Selon les archĂ©ologues, il a Ă©tĂ© exploitĂ© pour la premiĂšre fois il y a prĂšs de 7 000 ans et a jouĂ© un rĂŽle important dans diverses civilisations antiques. Sur l’Ăźle de Chypre, les mines de cuivre natif ont permis aux sociĂ©tĂ©s humaines prĂ©historiques de prospĂ©rer.

Au fil des siĂšcles, il a Ă©tĂ© combinĂ© avec d’autres mĂ©taux pour donner naissance Ă  de nombreux alliages tels que le bronze et le laiton. Cette rĂ©volution technologique, appelĂ©e « Ăąge du bronze », a notamment permis la fabrication d’objets complexes tels que des ustensiles, des armes, des monnaies et des mĂ©dailles.

Le cuivre a de nombreuses applications dans la vie quotidienne moderne. De nos jours, le cuivre est utilisĂ© dans de nombreux secteurs tels que la construction, les infrastructures Ă©nergĂ©tiques, les transports, l’Ă©lectronique, etc. Ses caractĂ©ristiques en font un matĂ©riau apprĂ©ciĂ© dans les industries haut de gamme et la fabrication de bijoux.

Cet Ă©lĂ©ment prĂ©sent naturellement dans la croĂ»te terrestre est essentiel au dĂ©veloppement de toute forme de vie. Toutefois, il est principalement utilisĂ© par l’homme sous forme de mĂ©tal. Le cuivre pur a une couleur caractĂ©ristique, un Ă©clat rose saumon, trĂšs apprĂ©ciĂ© en bijouterie et en orfĂšvrerie. Il sert notamment comme support pour les piĂšces Ă©maillĂ©es ou Ă©maux rares.

Également appelĂ© « cuivre rouge », le mĂ©tal est apprĂ©ciĂ© notamment pour sa ductilitĂ© ainsi que ses remarquables conductivitĂ©s Ă©lectrique et thermique. Cette polyvalence le rend extrĂȘmement utile dans la fabrication de matĂ©riaux de construction et dans la composition de nombreux alliages, connus sous le nom de « cupro-alliages ».

Il prĂ©sente Ă©galement des propriĂ©tĂ©s spĂ©cifiques qui offrent des avantages essentiels Ă  la production industrielle. C’est un chalcophile, c’est-Ă -dire qu’il est souvent associĂ© au soufre Ă  cause d’une affinitĂ© supĂ©rieure avec cet Ă©lĂ©ment plutĂŽt qu’avec l’oxygĂšne. Le mĂ©tal possĂšde une configuration Ă©lectronique particuliĂšre qui lui confĂšre une haute conductivitĂ© Ă©lectrique et thermique.

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Propriétés et isotopes

Dans le tableau pĂ©riodique des Ă©lĂ©ments ou tableau de MendeleĂŻev, le cuivre est un mĂ©tal de transition. Cet Ă©lĂ©ment est situĂ© sur la pĂ©riode 4 et fait partie du groupe 11. Il appartient au bloc d des Ă©lĂ©ments chalcophiles, caractĂ©risĂ©s par leur forte affinitĂ© pour le soufre. Cette propriĂ©tĂ© confĂšre au cuivre des propriĂ©tĂ©s physiques remarquables pour l’industrie et l’Ă©lectronique.

Le cuivre, l’argent et l’or appartiennent Ă  la mĂȘme famille. Cette similaritĂ© s’explique par leur configuration Ă©lectronique. En effet, l’ensemble de ces Ă©lĂ©ments possĂšde une orbitale s contenant un Ă©lectron solitaire au sein des sous-couches p et d saturĂ©es. Cette configuration permet la formation de liaisons mĂ©talliques Ar 3d10 4s1, caractĂ©ristique commune Ă  ces trois mĂ©taux.

Les mĂ©taux du groupe du cuivre se distinguent par leur caractĂšre noble et leur raretĂ©. Le cuivre se dĂ©marque par son rayon atomique rĂ©duit et son empilement compact d’atomes. Cette particularitĂ© lui confĂšre des propriĂ©tĂ©s uniques, notamment sa conductivitĂ© Ă©lectrique et thermique exceptionnelle. Sa composition atomique compacte offre une grande rĂ©sistance mĂ©canique et une bonne rĂ©sistance Ă  la corrosion.

GrĂące Ă  sa configuration Ă©lectronique, le cuivre possĂšde une capacitĂ© remarquablement Ă©levĂ©e d’ionisation. Cette propriĂ©tĂ© s’explique en partie par la prĂ©sence de sous-couches spĂ©cifiques qui contribuent Ă  la stabilitĂ© de l’atome et Ă  la rĂ©sistance de celui-ci Ă  la perte d’Ă©lectrons. De plus, il possĂšde un point de fusion relativement Ă©levĂ© ainsi qu’une inertie chimique apprĂ©ciable. Il prĂ©sente ainsi une rĂ©activitĂ© chimique relativement faible.

Le point de fusion du cuivre est moyennement Ă©levĂ© et la rĂ©duction de l’oxyde de cuivre est relativement aisĂ©e. Ces propriĂ©tĂ©s spĂ©cifiques offrent une grande accessibilitĂ© et flexibilitĂ© dans son utilisation.

Le cuivre est un élément chimique qui possÚde sept isomÚres nucléaires, et 29 isotopes connus dont les nombres de masse varient de 52 à 80. Seuls deux isotopes sont stables, le 63Cu et le 65Cu qui représentent environ 70 % du cuivre naturel. Ils ont un spin nucléaire de 3/2 et une masse atomique standard de 63,546 u.

Les autres isotopes sont radioactifs et sont produits artificiellement. Le plus stable est le 67Cu avec une demi-vie de 61,83 heures, tandis que le moins stable, le 54Cu ne dispose approximativement que de 75 nanosecondes. La plupart des autres isotopes ont une demi-vie inférieure à une minute.

Histoire et découverte

Les dĂ©couvertes archĂ©ologiques rĂ©vĂšlent que la fusion du cuivre dans des fours Ă  vent a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e il y a environ 7 000 ans sur le site de Sialk III. Ce dernier est situĂ© sur le plateau iranien et datĂ© de la premiĂšre moitiĂ© du Ve millĂ©naire avant notre Ăšre. Au fil du temps, l’extraction de minerai pour obtenir du cuivre est devenue courante dans plusieurs rĂ©gions du monde, notamment en Eurasie et en Afrique. Les mines de malachite du SinaĂŻ en Égypte antique ont notamment Ă©tĂ© exploitĂ©es Ă  partir de 4 500 av. J.-C.

L’histoire antique du commerce du cuivre en MĂ©diterranĂ©e est attachĂ©e Ă  l’üle de Chypre oĂč les mines de cuivre ont Ă©tĂ© exploitĂ©es pour la premiĂšre fois. Ces derniĂšres ont permis Ă  des civilisations anciennes mĂ©connues, de prospĂ©rer avant les civilisations minoenne, mycĂ©nienne et phĂ©nicienne.

AssociĂ© Ă  d’autres mĂ©taux dont l’étain, le cuivre a entraĂźnĂ© une Ă©volution technologique majeure. Il s’agit de « l’ñge du bronze » qui a eu lieu aux alentours de 2 300 ans avant notre Ăšre. Cette alliance de mĂ©taux a permis la crĂ©ation d’objets de plus grande qualitĂ© et plus durable. Ainsi, l’utilisation du bronze en tant que matĂ©riau esthĂ©tique et pratique dans les domaines de l’art, de l’artisanat et de l’industrie a largement Ă©tĂ© rĂ©pandue Ă  partir de cette Ă©poque.

La maĂźtrise de cette technique a contribuĂ© Ă  la fabrication de chefs-d’Ɠuvre artistiques comme la statue-phare de Helios-Apollon sur l’Ăźle de Rhodes au IIIᔉ siĂšcle av. J.-C. Cette statue, appelĂ©e le « colosse de Rhodes » Ă©tait l’une des sept merveilles du monde antique.

Les propriĂ©tĂ©s uniques du bronze lui confĂšrent une rĂ©sistance supĂ©rieure Ă  celle du cuivre natif ou purifiĂ©, tout en Ă©tant plus fusible et rĂ©sistant Ă  la corrosion atmosphĂ©rique. GrĂące Ă  l’utilisation du bronze, d’innombrables objets ont Ă©tĂ© fabriquĂ©s : ustensiles, armes, objets d’art et grandes statues trĂšs dĂ©taillĂ©es, chandeliers ou grands vases, mĂ©dailles et monnaie, etc.

Évolution de l’activitĂ© humaine et production

En avril 1996, l’édition de la revue « Science » prĂ©sente une sĂ©rie d’articles Ă©laborĂ©s par une Ă©quipe transdisciplinaire d’archĂ©ologues, de glaciologues, de physico-chimistes et d’historiens. Leur Ă©tude portait sur l’évolution de l’activitĂ© humaine et de la production industrielle Ă  travers l’histoire. GrĂące Ă  des mesures spectromĂ©triques de particules et de poussiĂšres de cuivre mĂ©tallique, ainsi que de ses dĂ©rivĂ©s, capturĂ©es dans des Ă©chantillons de glace prĂ©levĂ©s dans la calotte glaciaire du Groenland, les chercheurs ont Ă©tabli les variations de production artisanale et proto-industrielle.

Les chercheurs ont analysĂ© les Ă©chantillons de glace Ă  l’aide de mĂ©thodes avancĂ©es de spectromĂ©trie de masse, en utilisant notamment des techniques de datation par radiocarbone et d’analyse isotopique. Les rĂ©sultats ont fourni des preuves tangibles quant Ă  l’évolution de la production de cuivre et ses dĂ©rivĂ©s au cours de l’histoire. Les rĂ©sultats obtenus ont Ă©galement montrĂ© une augmentation significative de la production de cuivre au cours de la pĂ©riode mĂ©diĂ©vale, liĂ©e aux progrĂšs dans la sidĂ©rurgie.

En parallĂšle, les pics de production de cuivre ont permis de comprendre l’importance de ce mĂ©tal dans l’histoire, depuis l’introduction de la monnaie jusqu’à l’ouverture de mines comme celle de Falun en SuĂšde. Les chercheurs ont utilisĂ© des donnĂ©es remontant jusqu’à -5000 av. J.-C. Les pertes atmosphĂ©riques Ă©taient de l’ordre de 15 % au dĂ©but de la mĂ©tallurgie gĂ©nĂ©ralisĂ©e vers -2500 av. J.-C. Ce chiffre a Ă©tĂ© ensuite rĂ©duit Ă  seulement 0,25 % vers 1750 grĂące aux progrĂšs des procĂ©dĂ©s chimiques.

Selon les rĂ©sultats des recherches, la production annuelle mondiale de cuivre aurait atteint son apogĂ©e au dĂ©but du premier siĂšcle de l’ùre chrĂ©tienne, avec une production annuelle estimĂ©e Ă  15 kt. La production moyenne en Europe occidentale et centrale de la fin de l’Empire romain Ă  l’aube du XVIIIe siĂšcle Ă©tait d’environ 2 kt. L’essor de la mĂ©tallurgie chinoise a Ă©galement eu un impact significatif. Elle a entraĂźnĂ© une production approximative de13 kt/an au XIIe et XIIIe siĂšcles.

Terminologie

Les processus d’extraction, de raffinage et l’utilisation du cuivre ont conduit à la formation d’une terminologie qui lui est propre.

Le nom « cuivre » trouve son origine dans le mot latin « cuprum » dĂ©rivĂ© de « aes Cyprium ». Cette expression signifie littĂ©ralement « mĂ©tal de Chypre », une allusion Ă  l’üle de Chypre, connue pour sa riche exploitation de mines de cuivre natif. Avec le temps, le terme « cuprum » a Ă©voluĂ© pour devenir le mot français « cuivre ».

Les adjectifs « cuivreux » et « cuprifĂšre » sont communĂ©ment utilisĂ©s pour dĂ©crire des matĂ©riaux ou des substances contenant du cuivre. Le premier peut prĂȘter Ă  confusion pour les chimistes puisqu’il dĂ©signe le cuivre dans son Ă©tat d’oxydation I. En gĂ©osciences, « cuprifĂšre » est utilisĂ© pour dĂ©crire des gisements ou des roches contenant du cuivre. Il est donc essentiel de faire preuve de rigueur dans l’utilisation de ces termes afin d’éviter toute confusion ou incomprĂ©hension.

L’adjectif « cuivrique » dĂ©signe l’état d’oxydation II du cuivre qui est la forme la plus courante dans les solutions aqueuses. Enfin, les termes savants « cuprique » et « cupreux » sont Ă©galement utilisĂ©s en rĂ©fĂ©rence au cuivre. Les racines latines « cupro- » ou « cupr- », trouvent leur application dans une plĂ©thore d’appellations chimiques et techniques liĂ©es Ă  ce mĂ©tal.

De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, le terme « cuprique » dĂ©signe le caractĂšre du cuivre alors que l’adjectif « cupreux » renvoie Ă  la prĂ©sence de ce mĂ©tal. Ils sont employĂ©s dans des contextes scientifiques et techniques pour dĂ©crire les propriĂ©tĂ©s du cuivre, comme sa conductivitĂ© Ă©lectrique et thermique, sa rĂ©sistance Ă  la corrosion et son pouvoir catalytique.

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Occurrences naturelles et formation

La prĂ©sence du cuivre dans les gisements miniers est mesurĂ©e en termes de teneur moyenne, appelĂ©e le clarke. Son clarke varie gĂ©nĂ©ralement entre 55 et 70 g/t, il peut ĂȘtre plus Ă©levĂ© dans certains sites miniers.

Le cuivre est l’un des rares mĂ©taux qui se trouvent naturellement dans la nature, ce qui en fait l’un des premiers mĂ©taux utilisĂ©s par l’humanitĂ©. La majoritĂ© de cet Ă©lĂ©ment se trouve dans des minĂ©raux, principalement sous forme de sulfure. Cette occurrence s’explique par l’attraction Ă©lectrostatique entre les Ă©lectrons de valence du cuivre et ceux du soufre, Ă©galement appelĂ©e chalcophilie. Cette propriĂ©tĂ© a conduit Ă  la formation de gisements de cuivre dans des zones riches en soufre. Celles-ci ont Ă©tĂ© exploitĂ©es depuis des milliers d’annĂ©es par l’humanitĂ© pour diverses applications.

À l’état natif, le cuivre se trouve sous forme de polycristal cubique Ă  faces centrĂ©es ou de  monocristal, dont le plus grand atteint environ 4,4 × 3,2 × 3,2 cm. Certains cristaux peuvent atteindre des tailles impressionnantes, mesurant 12 x 8,5 cm. En revanche, la prĂ©sence de cristaux bien formĂ©s du cuivre natif est rare et limitĂ©e Ă  quelques sites.

En gĂ©nĂ©ral, il se prĂ©sente sous forme d’assemblages de feuilles, de revĂȘtements d’imprĂ©gnation, ou de fils dendritiques. Durant la pĂ©riode nĂ©olithique, le mĂ©tal rĂ©cupĂ©rĂ© Ă©tait aisĂ©ment façonnĂ© grĂące Ă  des techniques de martelage simples. Cette transformation permettait de leur donner une forme adaptĂ©e pour la fabrication d’outils et d’armes.

Par ailleurs, le cuivre se prĂ©sente sous forme minĂ©rale, notamment sous forme de sulfosel ou de sulfure dans des minĂ©raux tels que la chalcosine (Cu2S), la covelline (CuFe2S3), la chalcopyrite (CuFeS2), la bornite (Cu5FeS4) et la cubanite (CuFe2S3). Les carbonates, tels que l’azurite (Cu3(CO3)2(OH)2) et la malachite (Cu3(CO3)2(OH)2), ainsi que l’oxyde de cuivre (CuO) et la cuprite (Cu2O) sont Ă©galement des sources courantes de cuivre.

Le cuivre est un Ă©lĂ©ment chimique qui produit des couleurs vives et Ă©clatantes dans les minĂ©raux. Entre autres, la pierre d’Eilat, extraite de la rĂ©gion d’Eilat situĂ©e dans le sud d’IsraĂ«l, est connue pour ses nuances de vert et de bleu. La chrysocolle est un minĂ©ral particuliĂšrement prisĂ© pour son Ă©clat naturel et son aspect colorĂ© bleu clair ou vert foncĂ©.

Cuivre natif

Le cuivre natif est un minĂ©ral qui se trouve dans des zones oĂč l’hydrothermalisme est trĂšs actif et oĂč les roches magmatiques basiques sont prĂ©sentes.

Les gisements de cuivre natif se trouvent principalement dans des zones poreuses de basalte oĂč les rĂ©actions entre les solutions hydrothermales et les minerais ferrifĂšres produisent le minĂ©ral. La presqu’üle de Keweenaw des États-Unis se caractĂ©rise par des couches de basalte qui alternent avec des grĂšs et des conglomĂ©rats. Les cavitĂ©s prĂ©sentes dans cette rĂ©gion sont remplies de cuivre en association avec des minĂ©raux tels que l’épidote, la calcite, des zĂ©olites, une faible quantitĂ© d’argent et des minĂ©raux cuprifĂšres. Une importante masse de cuivre natif a Ă©tĂ© dĂ©couverte dans cette rĂ©gion, notamment dans l’État du Michigan oĂč un bloc fractal interne et externe d’au moins 420 kg de cuivre a Ă©tĂ© identifiĂ© parmi des amas de forte puissance au bord du lac SupĂ©rieur.

Le cuivre natif se trouve également dans des formations géologiques telles que les grÚs et les schistes. Son origine est probablement liée à des processus hydrothermaux. De plus, il est présent en faibles quantités dans certains types de météorites.

De nombreux sites miniers de cuivre natif sont rĂ©putĂ©s pour leur qualitĂ© exceptionnelle Ă  travers le monde. En Bolivie, ce minĂ©ral a Ă©tĂ© dĂ©celĂ© dans la rĂ©gion de Coro-Coro, dans la province de Pacajes, dans le dĂ©partement de La Paz. Au Canada, des gisements de cuivre natif ont Ă©tĂ© dĂ©couverts dans la rĂ©gion des Appalaches, au QuĂ©bec. Aux États-Unis, des gisements de cuivre natif ont Ă©tĂ© identifiĂ©s dans le Lac –SupĂ©rieur, dans le Michigan. En France, du cuivre natif a Ă©tĂ© trouvĂ© dans plusieurs rĂ©gions : dans les Hautes-Alpes, les Alpes-Maritimes, dans le RhĂŽne et dans le Tarn. En Pologne, le bassin de Lubin, en Basse-SilĂ©sie, recĂšle un gisement de cuivre natif.

Minéraux

Le cuivre est un Ă©lĂ©ment chimique largement rĂ©pandu dans la croĂ»te terrestre et se trouve sous forme de sulfures tels que la covelline, la bornite et la chalcopyrite. Il existe Ă©galement des sulfures de cuivre complexes tels que la tĂ©traĂ©drite et la tennantite qui contiennent de l’arsenic et/ou de l’antimoine.

Les sulfosels comprennent l’énargite, la mĂ©nĂ©ghinite et la lengenbachite. L’énargite est utilisĂ©e dans la production de cuivre pour sa teneur Ă©levĂ©e en cuivre et sa capacitĂ© Ă  ĂȘtre transformĂ©e en un concentrĂ© de haute qualitĂ©. La mĂ©nĂ©ghinite et la lengenbachite sont employĂ©es pour leur conductivitĂ© et leur rĂ©sistance aux tempĂ©ratures Ă©levĂ©es dans la production de matĂ©riaux semi-conducteurs.

Par ailleurs, le cuivre rĂ©agit avec l’oxygĂšne pour former des ions cuivreux et cuivriques tels que la cuprite et la tĂ©norite.

Les minĂ©raux de cuivre courants comprennent des carbonates tels que l’aurichalcite, la malachite et l’azurite.

Les silicates incluent la kinoĂŻte, la dioptase et la chrysocolle. Les chlorures et autres halogĂ©nures de cuivre comprennent la botallackite, la bolĂ©ite et l’atacamite.

Il existe des sulfates de cuivre tels que la kröhnkite, la langite et la brochantite ainsi que des phosphates tels que la torbernite, qui est un phosphate d’uranium et de cuivre.

Minéraux rares associés

Il existe des minĂ©raux rares associĂ©s au cuivre prĂ©sentant des propriĂ©tĂ©s uniques. Parmi ceux-ci peuvent ĂȘtre citĂ©es la berzĂ©lianite, un sĂ©lĂ©niure de cuivre, et la rickardite, un tellurure de cuivre. La quetzalcoatlite, une variĂ©tĂ© complexe de minĂ©ral associant une hydroxy-tellurite de cuivre et de zinc ainsi qu’un chlorure de plomb et d’argent, suscite Ă©galement l’intĂ©rĂȘt des scientifiques.

Les autres minéraux rares connus comprennent :

  • la szenicsite, un hydroxy-molybdate de cuivre,
  • la stranskiite, un arsĂ©niate de cuivre et de zinc,
  • la cornubite, l’euchroĂŻte et l’olivĂ©nite, qui sont des hydroxy-arsĂ©niates de cuivre,
  • la bayldonite, un hydroxy-arsĂ©niate de plomb et de cuivre hydratĂ©,
  • la mixite, un hydroxy-arsĂ©niate de cuivre et de bismuth trihydratĂ©.

Exploitation du cuivre dans le monde

Les gisements de minerais de cuivre ont Ă©tĂ© une source de cuivre utilisĂ© dans de nombreux domaines. Depuis l’AntiquitĂ©, Chypre est reconnue pour son abondance en cuivre qui a Ă©tĂ© extrait en quantitĂ©s considĂ©rables de ses terres fertiles. L’üle, surnommĂ©e « l’üle aux mille mines », a Ă©tĂ© un centre de production et de commerce de ce mĂ©tal, jouant un rĂŽle crucial dans l’économie et la culture de la rĂ©gion. Cette riche histoire de l’extraction du cuivre a laissĂ© une empreinte durable sur l’üle qui continue de se dĂ©velopper dans le secteur minier et de fournir des matiĂšres premiĂšres de qualitĂ© supĂ©rieure. Jusqu’au Moyen Âge, les mines de cuivre gris ont Ă©tĂ© exploitĂ©es.

La majeure partie de la production de cuivre provient de l’extraction de roches contenant de la chalcopyrite et de sulfures. Dans les vastes mines Ă  ciel ouvert ainsi que les filons de porphyre cuprifĂšre, la teneur en cuivre des minerais varie de 0,4 Ă  1,0 %. Les minerais riches en stĂ©riles sont plus oxydĂ©s en surface, mais conservent leur teneur en soufre en profondeur.

Au cours des annĂ©es 1990, les mines de cuivre fournissent une teneur minimale de 0,5 % en masse et une teneur moyenne d’au moins 1 %. Le cuivre le plus pur provenait des mines de Kennecott en Alaska, qui ont Ă©tĂ© exploitĂ©es jusque dans les annĂ©es 1940.

La mine de Chuquicamata au Chili, situĂ©e dans le dĂ©sert d’Atacama, Ă  une altitude de 2 800 mĂštres, est considĂ©rĂ©e comme la plus grande mine de cuivre Ă  ciel ouvert au monde Ă  la fin des annĂ©es 2000. Cette mine impressionnante est un symbole de l’industrie miniĂšre chilienne qui a jouĂ© un rĂŽle clĂ© dans l’économie du pays pendant des dĂ©cennies. Ses rĂ©serves sont estimĂ©es Ă  plus de 70 millions de tonnes.

Le Bingham Canyon Mine, dans l’Utah, ainsi que El Chino Mine, au Nouveau-Mexique, toutes deux situĂ©es aux États-Unis, sont Ă©galement des mines de cuivre de grande envergure. Ces gisements ont une longue histoire d’exploitation de cuivre et sont considĂ©rĂ©s comme des piliers de l’économie miniĂšre amĂ©ricaine.

Selon les donnĂ©es du British Geological Survey, le Chili Ă©tait en 2005 le premier producteur de cuivre au monde avec au moins 30 % de la production mondiale. Viennent ensuite  les États-Unis, l’IndonĂ©sie et le PĂ©rou.

L’exploitation des nodules polymĂ©talliques situĂ©s dans les fonds marins reprĂ©sente une source potentielle de cuivre encore peu exploitĂ©e et largement mĂ©connue. Cette activitĂ© demeure confidentielle et suscite un intĂ©rĂȘt grandissant de la part des industries miniĂšres et des investisseurs qui cherchent Ă  diversifier leurs sources d’approvisionnement en mĂ©taux stratĂ©giques.

Propriétés physiques et chimiques

Le cuivre est un mĂ©tal qui possĂšde des propriĂ©tĂ©s exceptionnelles, notamment en termes de conductivitĂ©s thermique et Ă©lectrique. Sa puretĂ© lui confĂšre une grande rĂ©sistance Ă  la corrosion atmosphĂ©rique et marine. Relativement mou, il s’agit en prime de l’un des mĂ©taux les plus ductiles et les plus mallĂ©ables. Il peut ainsi ĂȘtre laminĂ©, Ă©tirĂ© et trĂ©filĂ© trĂšs facilement.

Lorsqu’il est frottĂ©, il dĂ©gage une odeur assez dĂ©sagrĂ©able due Ă  la densitĂ© d’électrons libres dans son rĂ©seau cristallin mĂ©tallique.

AprĂšs une exposition prolongĂ©e Ă  l’air, le mĂ©tal peut subir une altĂ©ration superficielle sous forme d’une fine couche de carbonates de cuivre basique. CommunĂ©ment appelĂ© patine, cette couche peut prendre une teinte verte ou vert-de-gris. Elle peut parfois contenir de l’azurite et de la malachite.

Le cuivre a une duretĂ© de 3 sur l’échelle de Mohs et une densitĂ© de 8,93. Sa fracture est caractĂ©risĂ©e par une texture Ă©cailleuse, dĂ©chiquetĂ©e et difficile. Sa rupture peut ĂȘtre ductile en prĂ©sence d’impuretĂ©s et cassante en prĂ©sence d’impuretĂ©s insolubles. Sa couleur varie du rouge cuivrĂ© Ă  l’orange, en passant par le jaune-rouge et le rouge-brun mĂ©tallisĂ©.

Il a une structure cristalline cubique Ă  faces centrĂ©es, avec un paramĂštre cristallin aCu = 3,62 Å. Le mĂ©tal prĂ©sente une macle trĂšs frĂ©quente par accolement ou pĂ©nĂ©tration. Il est soluble dans l’acide nitrique, l’acide sulfurique concentrĂ© ainsi que dans l’ammoniaque Ă  chaud. Il est  insoluble dans l’eau. 

Le cuivre prĂ©sente des propriĂ©tĂ©s optiques remarquables. Il possĂšde un Ă©clat mĂ©tallique rouge saumon qui lui a valu l’appellation de « mĂ©tal rouge ». Il est opaque et peut ĂȘtre poli pour obtenir un aspect trĂšs esthĂ©tique. AprĂšs dĂ©formation, le mĂ©tal prĂ©sente une faible birĂ©fringence ; il n’est pas fluorescent.

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Propriétés mécaniques

Le cuivre est un mĂ©tal trĂšs prisĂ© dans l’industrie pour ses nombreuses propriĂ©tĂ©s. Il est utilisĂ© pour sa ductilitĂ© et sa maniabilitĂ© qui le rendent facile Ă  travailler. Le mĂ©tal se rencontre usuellement sous forme polycristalline Ă  grains fins, ce qui lui confĂšre une soliditĂ© supĂ©rieure Ă  celle des mĂ©taux monocristallins. En effet, les mĂ©taux polycristallins sont plus rĂ©sistants aux contraintes et aux fissures. Ils sont ainsi plus durables et plus fiables pour les applications industrielles. Si le cuivre prĂ©sente une faible rĂ©sistance Ă  la traction, il affiche un allongement important avant la rupture. Il s’agit du mĂ©tal le plus tenace aprĂšs le fer.

Les propriĂ©tĂ©s mĂ©caniques du cuivre ont Ă©tĂ© confirmĂ©es par des mĂ©thodes de mise en forme anciennes telles que le martelage au repoussĂ© Ă  froid et Ă  chaud. Selon les rĂ©sultats des expĂ©rimentations, la densitĂ© pratique du mĂ©tal fondu est d’environ 8,8 Ă  8,9, mais elle peut augmenter jusqu’à 8,95 par le laminage. L’écrouissage est une autre technique qui permet de le rendre Ă  la fois Ă©lastique et dur, offrant ainsi une grande rĂ©sistance mĂ©canique.

Parmi les mĂ©taux purs, seuls le cuivre, l’or, le cĂ©sium et l’osmium prĂ©sentent une couleur autre que l’argent ou le gris. Le cuivre est connu pour sa couleur orangĂ©e, brune ou rougeĂątre qui est due Ă  une fine couche en surface contenant des oxydes. Quant au cuivre pur, il est de couleur rose saumon.

La couleur distinctive du cuivre est due Ă  sa structure Ă©lectronique unique. En effet, contrairement Ă  la loi de Madelung, au lieu de deux Ă©lectrons, le cuivre n’en possĂšde qu’un dans sa sous-couche 4s. Ainsi, lorsqu’un photon de lumiĂšre bleue ou violette frappe cet Ă©lĂ©ment chimique, l’électron de la couche d absorbe l’énergie et effectue une transition vers la couche s qui n’est que partiellement occupĂ©e. Par consĂ©quent, la lumiĂšre rĂ©flĂ©chie par le cuivre manque de certaines longueurs d’onde violettes et bleues, ce qui donne l’apparence rougeĂątre. Cette explication est Ă©galement valable pour l’or, qui possĂšde une structure Ă©lectronique similaire 5s/4d. Le cuivre liquide prĂ©sente une teinte verdĂątre lorsqu’il est observĂ© dans des conditions de faible luminositĂ©, tout comme l’or.

Propriétés électriques et thermiques

L’or, l’argent et  le cuivre partagent une structure Ă©lectronique semblable qui leur confĂšre des propriĂ©tĂ©s communes, telles qu’une conductivitĂ© thermique et Ă©lectrique Ă©levĂ©e ainsi qu’une mallĂ©abilitĂ© remarquable. Parmi les mĂ©taux purs Ă  tempĂ©rature ambiante, le cuivre est le deuxiĂšme conducteur le plus efficace aprĂšs l’argent, avec une conductivitĂ© de 59,6 × 106 S/m. Celle-ci est due Ă  la participation de tous les Ă©lectrons de valence (un par atome) dans la conduction, crĂ©ant ainsi des Ă©lectrons libres qui donnent au cuivre une densitĂ© de charges importante de 13,6 × 109 C/m3.

Cette densitĂ© de charges Ă©levĂ©e est responsable de la faible vitesse de glissement des courants dans un cĂąble de cuivre, calculĂ©e en fonction de la densitĂ© de courant par rapport Ă  la densitĂ© de charges. Pour une densitĂ© de courant de 5 × 106 A·m-2, qui est la densitĂ© de courant maximale gĂ©nĂ©ralement prĂ©sente dans les rĂ©seaux de transport et les circuits domestiques, la vitesse de glissement est lĂ©gĂšrement supĂ©rieure Ă  1⁄3 mm/s.

Toutefois, la rĂ©sistivitĂ© du cuivre varie avec la prĂ©sence des impuretĂ©s, leur taux peut entraĂźner une diminution significative de la rĂ©sistance Ă©lectrique. Le cuivre pur est trĂšs utilisĂ© pour la fabrication de cĂąbles Ă©lectriques, de lignes aĂ©riennes et de cĂąbles sous-marins en raison de sa conductivitĂ© Ă©levĂ©e. En effet, bien qu’il soit moins performant que l’argent, il minimise les pertes d’énergie et amĂ©liore l’efficacitĂ© globale du systĂšme Ă©lectrique. GrĂące Ă  ses propriĂ©tĂ©s Ă©lectriques exceptionnelles, le cuivre est un mĂ©tal de choix fiable et efficace pour les applications Ă©lectriques. Il permet d’amĂ©liorer la qualitĂ© ainsi que l’efficacitĂ© des Ă©quipements Ă©lectriques.

La conductivitĂ© Ă©lectrique, Ă©galement connue sous le nom de rĂ©sistivitĂ© inverse, est exprimĂ©e en pourcentage IACS (International Annealed Copper Standard). Celle d’un fil de cuivre pur Ă  l’état recuit, Ă  une tempĂ©rature de 20 °C est de 1,724 × 10−8 Ω m. Cette mesure sert d’étalon en physique.

Le cuivre possĂšde des propriĂ©tĂ©s catalytiques avĂ©rĂ©es dans de nombreuses rĂ©actions thermiques. Il est ainsi frĂ©quemment utilisĂ© dans la fabrication de rĂ©frigĂ©rants pour les brasseries ou encore de chaudiĂšres d’évaporation.

Le point de fusion du cuivre est situĂ© Ă  1 085 °C et son point d’ébullition Ă  2 562 °C. Sa vapeur brĂ»le avec une flamme verte qui permet de le dĂ©tecter facilement en spectromĂ©trie ou par simple test de flamme.

Propriétés chimiques

Les propriĂ©tĂ©s chimiques du cuivre sont les caractĂ©ristiques qui dĂ©finissent sa rĂ©activitĂ© et sa capacitĂ© Ă  former des liaisons avec d’autres Ă©lĂ©ments.

RĂ©action avec l’air et les liquides

Le cuivre est un mĂ©tal connu pour sa rĂ©sistance Ă  l’oxydation dans l’air sec et l’oxygĂšne gazeux. La prĂ©sence de traces d’eau et celle de dioxyde de carbone peuvent initier une altĂ©ration du mĂ©tal. Cette rĂ©action se produit notamment dans des environnements industriels et marins oĂč l’air contient une quantitĂ© notable de dioxyde de carbone.

En prĂ©sence de dioxyde de carbone, une couche de carbonate de cuivre se forme Ă  la surface du mĂ©tal qui le protĂšge contre une oxydation plus poussĂ©e. Cette rĂ©action forme une couche d’oxyde de cuivre brun-noir ou d’hydroxycarbonate appelĂ©e vert-de-gris. Elle a une nature passivante et agit en partie comme une patine protectrice. Toutefois, dans les environnements marins et salins oĂč des chlorures sont prĂ©sents ou encore dans les environnements industriels avec une abondance de sulfates, d’autres composĂ©s peuvent se former, tels que l’hydroxychlorure de cuivre et l’hydroxysulfate de cuivre. Ces derniers peuvent avoir un impact sur la durabilitĂ© et la rĂ©sistance du matĂ©riau.

Contrairement Ă  l’oxydation du fer en prĂ©sence d’une atmosphĂšre humide, la formation d’une couche d’oxyde sur la surface du cuivre empĂȘche toute corrosion en profondeur. En effet, cette couche protectrice agit comme une barriĂšre contre les Ă©lĂ©ments corrosifs, prolongeant ainsi sa durĂ©e de vie.

En l’absence de dioxyde de carbone, l’oxydation du cuivre ne commence qu’à une tempĂ©rature de 120 °C. Cela signifie que l’effet de l’eau n’est visible que lorsqu’elle est prĂ©sente sous forme de vapeur Ă  des tempĂ©ratures Ă©levĂ©es.

De surcroĂźt, le mĂ©tal subit une altĂ©ration lorsqu’il est exposĂ© Ă  l’eau acidulĂ©e. En effet, l’oxydation est accĂ©lĂ©rĂ©e par la prĂ©sence de l’air qui entraĂźne une dĂ©tĂ©rioration du matĂ©riau. D’une part, le vinaigre a la particularitĂ© de former des oxydes de cuivre solubles. D’autre part, certains corps gras contenant des fonctions acides ou oxydantes peuvent Ă©galement laisser des traces.

Réaction avec les sulfures

Le cuivre rĂ©agit avec des solutions contenant du sulfure d’hydrogĂšne, et forme une couche de sulfures de cuivre Ă  sa surface. Cette rĂ©action peut Ă©galement causer la corrosion du mĂ©tal en raison de son avilissement de potentiel par rapport Ă  l’hydrogĂšne. Cette rĂ©action s’observe lorsque les objets en cuivre ternissent aprĂšs exposition Ă  l’air contenant des sulfures.

Pour dĂ©tecter la prĂ©sence du cuivre, la mĂ©thode de prĂ©cipitation des sulfures de cuivre est trĂšs utilisĂ©e en laboratoire. Cette rĂ©action est assez lente Ă  tempĂ©rature ambiante (20 °C), plus efficace Ă  tempĂ©rature Ă©levĂ©e (100 °C) et extrĂȘmement rapide Ă  tempĂ©rature trĂšs Ă©levĂ©e (550 °C).

Réaction avec les acides

Le cuivre est gĂ©nĂ©ralement sensible Ă  l’attaque des acides oxydants ainsi que d’autres acides en prĂ©sence de gaz oxygĂšne dissous. En revanche, il ne rĂ©agit pas Ă  l’acide sulfurique concentrĂ© Ă  froid, mais seulement Ă  une haute concentration d’acide chauffĂ©. Cette rĂ©action entraĂźne la formation d’acide sulfureux en phase gazeuse et de sulfates d’oxyde de cuivre.

À tempĂ©rature ambiante, le cuivre n’est pas affectĂ© par l’acide chlorhydrique concentrĂ© en milieu aqueux. En effet, sa solubilitĂ© y est trĂšs faible. Cependant, il peut ĂȘtre dissous dans d’autres acides halogĂ©nohydriques tels que l’acide bromhydrique (HBr) et l’acide iodhydrique (HI).

L’acide nitrique est considĂ©rĂ© comme le dissolvant le plus efficace pour le cuivre. La rĂ©action chimique s’effectue mĂȘme dans un milieu diluĂ©. Cette propriĂ©tĂ© explique la procĂ©dure graphique de gravure sur cuivre rĂ©alisĂ©e Ă  l’eau-forte.

Dans un milieu concentrĂ©, la rĂ©action entre le cuivre solide mĂ©tallique et l’acide nitrique aqueux se traduit par l’équation :

Cu solide mĂ©tal + 4 HNO3 aqueux, concentrĂ© → Cu(NO3)2 aqueux + 2 NO2 gaz + 2 H2O eau.

En milieu diluĂ©, la rĂ©action est diffĂ©rente et se traduit par l’équation suivante :

3 Cu solide mĂ©tal + 8 HNO3 aqueux, diluĂ© → 3 Cu(NO3)2 aqueux + 2 NO gaz + 4 H2Oeau.

Lorsque le cuivre est exposĂ© Ă  une combinaison d’acide chlorhydrique et d’oxygĂšne, il gĂ©nĂšre une gamme de chlorures de cuivre. Le chlorure de cuivre (II), qui se prĂ©sente sous forme de cristaux bleus ou verts, peut subir une rĂ©action de rĂ©trodismutation quand il est chauffĂ© Ă  Ă©bullition en prĂ©sence de cuivre mĂ©tallique. Cette rĂ©action conduit Ă  la production d’un chlorure de cuivre (I) blanc, qui est un composĂ© chimique inorganique de formule CuCl₂.

Le mĂ©tal peut ĂȘtre transformĂ© en sel par le biais d’une rĂ©action chimique impliquant une solution acide de peroxyde d’hydrogĂšne :

Cu + 2 HCl + H2O2 → CuCl2 + 2 H2O.

RĂ©action avec l’ammoniac

Lorsque l’ammoniaque entre en contact avec le cuivre mĂ©tal et l’air, une rĂ©action d’oxydation se produit, altĂ©rant ainsi la structure du cuivre. Cette rĂ©action complexe conduit Ă  la formation d’un composĂ© soluble d’oxyde de cuivre ainsi que du nitrate d’ammonium. Le processus de dissolution du mĂ©tal dans les solutions aqueuses d’ammoniac avec prĂ©sence d’oxygĂšne s’opĂšre graduellement pour former des composĂ©s hydrosolubles.

En prĂ©sence d’une solution concentrĂ©e d’ammoniaque, le cuivre se dissout facilement, gĂ©nĂ©rant une solution bleutĂ©e communĂ©ment appelĂ©e « liqueur de Schweitzer ». Elle est composĂ©e du cation complexĂ© Cu(NH3)42+ ou du Cu(NH3)4(H20))2+ en milieu basique. Cette liqueur possĂšde la capacitĂ© de dissoudre la cellulose et les fibres cellulosiques telles que le coton.

Propriétés catalytiques

Le cuivre est un matĂ©riau dotĂ© de propriĂ©tĂ©s catalytiques remarquables, en particulier sous forme de poudre. Il est ainsi possible d’obtenir des taux de conversion plus Ă©levĂ©s et des temps de rĂ©action plus courts grĂące au cuivre dans certaines rĂ©actions. Le cuivre est Ă©galement utilisĂ© sous forme de complexes organomĂ©talliques qui possĂšdent des propriĂ©tĂ©s catalytiques encore plus spĂ©cifiques. Cette propriĂ©tĂ© catalytique du cuivre est le fruit de sa structure cristalline particuliĂšre. En effet, le cuivre possĂšde une structure cubique centrĂ©e sur les faces qui lui confĂšrent une grande stabilitĂ© et une grande densitĂ© d’électrons. Cette structure lui permet Ă©galement d’interagir avec les rĂ©actifs de maniĂšre efficace et de favoriser les rĂ©actions chimiques.

Réaction électrochimique

La rĂ©action Ă©lectrochimique du cuivre est un processus complexe qui implique des Ă©changes d’électrons entre les atomes de cuivre et les ions prĂ©sents dans la solution. Cette rĂ©action peut ĂȘtre observĂ©e lors de la corrosion du cuivre ou lors de la production d’électricitĂ© Ă  partir de piles Ă©lectrochimiques.

Dans les piles Ă©lectrochimiques, la rĂ©action Ă©lectrochimique du cuivre est utilisĂ©e pour produire de l’électricitĂ©. Deux Ă©lectrodes sont placĂ©es dans une solution Ă©lectrolytique : l’anode et la cathode. Lorsque la pile est connectĂ©e Ă  un circuit Ă©lectrique, les Ă©lectrons sont transfĂ©rĂ©s de l’anode Ă  la cathode produisant ainsi un courant Ă©lectrique.

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Métallurgie et affinage

La mĂ©tallurgie du cuivre implique la fusion et la transformation du minerai de cuivre en mĂ©tal pur. L’affinage consiste Ă  purifier le cuivre dĂ©jĂ  existant pour en Ă©liminer les impuretĂ©s. La fabrication par cĂ©mentation, connue depuis l’AntiquitĂ©, s’est maintenue au Moyen Âge. En hydromĂ©tallurgie, cette procĂ©dure consiste Ă  rĂ©cupĂ©rer le cuivre dans des composĂ©s tels que le sulfate de cuivre.

Production de cuivre pur

Le processus de concentration du minerai cuprifĂšre permet d’obtenir du cuivre pur. Il implique plusieurs Ă©tapes mĂ©canisĂ©es qui sont le tamisage, le concassage, le broyage et le triage. Ensuite, une technique de flottation est utilisĂ©e pour concentrer le mĂ©tal en utilisant des agents tensio-actifs sĂ©lectifs et hydrophobes.

Le minerai concentrĂ© obtenu contient entre 20 % et 40 % de cuivre. Pour obtenir du cuivre pur, il doit ĂȘtre grillĂ© en prĂ©sence de silice. Ce processus permet d’obtenir un laitier surnageant Ă  base de minĂ©raux stĂ©riles et des mattes Ă  base de sulfures de fer et de cuivre. Ces mattes contiennent entre 40 % et 75 % de cuivre en fonction des procĂ©dĂ©s utilisĂ©s.

Lorsqu’une matte liquide est exposĂ©e Ă  de la silice dans un convertisseur, une rĂ©action globale se produit. Cette rĂ©action hautement exothermique libĂšre de la chaleur et ne nĂ©cessite quasiment pas de chauffage. Elle.

La rĂ©action globale, qui implique le cuivre et exclut les phases techniques liĂ©es Ă  la matte, au laitier et aux scories ou crasses, peut ĂȘtre reprĂ©sentĂ©e par l’équation suivante :

3 Cu2S liquide + 3 O2 gaz → 6 Cu mĂ©tal liquide + 3 SO2 gaz

Le processus de production du mĂ©tal implique la conversion de la matte en cuivre impur qui est ensuite coulĂ© en blister. Il s’agit de blocs de cuivre coulĂ©s qui prĂ©sentent des cloques de surface caractĂ©ristiques. Ils contiennent moins de 2 % d’impuretĂ©s et pĂšsent entre 140 et 150 kg. Ces blisters sont ensuite traitĂ©s pour Ă©liminer les impuretĂ©s restantes et produire le cuivre pur.

Extraction à partir de minerais soufrés primaires

Les minerais soufrĂ©s primaires sont Ă  l’origine de plus de 80 % de la production mondiale de cuivre. La mĂ©thode de pyromĂ©tallurgie est utilisĂ©e pour en extraire le cuivre. Ils contiennent Ă©galement d’autres mĂ©taux tels que le cobalt, le fer, le zinc, le nickel, le plomb et le molybdĂšne, ainsi que des mĂ©taux prĂ©cieux tels que le platine, l’or, l’argent et les platinoĂŻdes. Ces mĂ©taux prĂ©cieux peuvent ĂȘtre rĂ©cupĂ©rĂ©s dans les boues anodiques. D’autres Ă©lĂ©ments tels que le germanium, le sĂ©lĂ©nium, le tellure et l’arsenic peuvent Ă©galement ĂȘtre prĂ©sents dans ces minerais.

Extraction à partir de minerais oxygénés secondaires

Les minerais oxygĂ©nĂ©s secondaires tels que la cuprite, l’azurite et la malachite ont ouvert la voie Ă  une nouvelle mĂ©thode de traitement du cuivre appelĂ©e hydromĂ©tallurgie. L’ion cuprique est dissous dans un solvant organique, tel que le kĂ©rosĂšne, grĂące Ă  l’utilisation d’agents extractants tels que l’hydroxyquinolĂ©ine ou l’hydroxyoxime.

L’étape suivante consiste en un traitement de stripping pour obtenir des solutions riches en ions cupriques. Elles peuvent ensuite ĂȘtre sĂ©parĂ©es par Ă©lectrodĂ©position ou par cĂ©mentation en utilisant des dĂ©chets d’acier comme rĂ©actifs.

Le premier procĂ©dĂ© Ă©lectrolytique permet d’obtenir du « cuivre rouge » de grande puretĂ©, atteignant parfois 99,9 % de cuivre. Le second produit du cuivre contenant des impuretĂ©s de fer, qui nĂ©cessite un processus d’affinage Ă©lectrolytique supplĂ©mentaire pour obtenir une qualitĂ© de cuivre plus Ă©levĂ©e.

Affinage

L’affinage du cuivre peut ĂȘtre effectuĂ© selon deux mĂ©thodes : thermique ou Ă©lectrolytique. La mĂ©thode thermique implique la fusion du cuivre impur pour en Ă©liminer une partie des impuretĂ©s. Cependant, cette technique ancienne nĂ©cessite une oxydation et un traitement dans un bain de mĂ©tal liquide pour Ă©liminer les oxydes volatils restants, ce qui en fait un processus coĂ»teux. Par exemple, la fusion du blister est une mĂ©thode courante qui permet d’oxyder les impuretĂ©s telles que l’arsenic, l’antimoine et le soufre sous forme d’oxydes volatils.

Une autre technique, appelĂ©e perchage, consiste Ă  utiliser des perches ou des troncs de bois vert, des hydrocarbures liquides ou gazeux pour Ă©liminer l’oxygĂšne prĂ©sent dans le mĂ©tal. Cette mĂ©thode permet de purifier le matĂ©riau en Ă©liminant l’oxygĂšne sous forme de monoxyde de carbone et de vapeur d’eau. Les avancĂ©es technologiques ont permis de dĂ©velopper des mĂ©thodes plus efficaces et moins coĂ»teuses pour affiner le cuivre, notamment la mĂ©thode Ă©lectrolytique qui utilise un bain Ă©lectrolytique pour Ă©liminer les impuretĂ©s du cuivre.

Le processus industriel d’affinage du cuivre est principalement rĂ©alisĂ© par Ă©lectrolyse d’anodes de cuivre brut ou de blister contenant de l’argent, du fer et d’autres impuretĂ©s. L’électrolyse est effectuĂ©e dans une solution de sulfate de cuivre et d’acide sulfurique qui permet de sĂ©parer le cuivre pur des autres Ă©lĂ©ments.

Au cours de ce processus, les ions cuivre (Cu2+) sont rĂ©duits en cuivre mĂ©tallique (Cu0 mĂ©tal) grĂące Ă  l’apport d’électrons (2 e−).

Cu2+ + 2 e− → Cu0 mĂ©tal avec un potentiel d’électrode normal Δ0 de l’ordre de 0,34 V

Les ions de cuivre ont tendance Ă  migrer vers la cathode, tandis que les mĂ©taux nobles comme l’argent restent piĂ©gĂ©s dans les boues anodiques au fond du compartiment de l’anode. Les impuretĂ©s, telles que le fer oxydĂ© en ions ferreux, demeurent dans le bain d’électrolyse.

Cette technique permet d’obtenir du mĂ©tal pur Ă  un taux de 99,9 % Ă  99,95 %. Cependant, il peut y avoir des imperfections telles que des pores ou des inclusions d’électrolytes dans le matĂ©riau final. Afin de remĂ©dier Ă  ces dĂ©fauts, le cuivre est fondu dans un four sous diffĂ©rentes atmosphĂšres contrĂŽlĂ©es, ajoutĂ©es de phosphore P, par exemple, pour la dĂ©soxydation ou Ă  l’air. Les coulĂ©es de billettes, de plaques ou de fils de cuivre sont ensuite transformĂ©es en demi-produits pour une utilisation ultĂ©rieure.

Les experts savent qu’il existe plusieurs variantes de cuivre selon les normes nationales, comme la norme NF A50-050. Ces variantes sont classĂ©es en diffĂ©rentes catĂ©gories, notamment avec oxygĂšne, sans oxygĂšne, dĂ©soxygĂ©nĂ© sans traces de dĂ©soxygĂ©nants et dĂ©soxygĂ©nĂ© avec reliquat dĂ©soxygĂ©nant.

Formes commerciales

Le cuivre est un matĂ©riau trĂšs polyvalent qui peut ĂȘtre utilisĂ© sous diffĂ©rentes formes telles que les cylindres, les tubes ou les fils pour rĂ©pondre Ă  des besoins spĂ©cifiques. En plus de ces formats, il est possible de se procurer du cuivre sous forme de tĂŽles pleines ou perforĂ©es, de plaques et de barres pleines. Les barres peuvent ĂȘtre pleines, perforĂ©es, carrĂ©es, rondes ou mĂ©plates, taraudĂ©es, souples isolĂ©es. D’autres options incluent des fils trolley, des bandes paratonnerre, des bandes spĂ©cifiques pour cĂąbles ou transformateurs, des disques pour emboutissage, etc.

Le cuivre recyclĂ© peut ĂȘtre transformĂ© en grenailles de diffĂ©rentes qualitĂ©s et tailles pour ĂȘtre revendu sur le marchĂ©. Les entreprises de recyclage de cuivre sont en mesure de produire des grenailles de trĂšs grande qualitĂ© en utilisant des techniques de traitement avancĂ©es pour Ă©liminer les impuretĂ©s et les contaminants.

Le cuivre en fonderie

Le cuivre prĂ©sente une caractĂ©ristique particuliĂšre : Ă  environ 830 °C, il devient plus mou. Il fond Ă  une tempĂ©rature de 1 085 °C. Par ailleurs, ce matĂ©riau prĂ©sente quelques contraintes lorsqu’il s’agit de le mouler en fonderie. En effet, si la tempĂ©rature de la coulĂ©e est trop basse, un rapide refroidissement peut empĂȘcher le mĂ©tal coulĂ© de prendre l’empreinte du moule. À l’inverse, si la coulĂ©e est trop chaude, des soufflures peuvent apparaĂźtre sur le cuivre aprĂšs refroidissement. Pour pallier ces difficultĂ©s, les industries et les artisans ont dĂ©veloppĂ© des alliages prĂ©cis depuis longtemps.

Alliages : histoire et utilisations

DĂšs les premiĂšres civilisations, l’homme a cherchĂ© Ă  amĂ©liorer les propriĂ©tĂ©s des mĂ©taux, notamment leur point de fusion et leur duretĂ©, afin de les rendre plus adaptĂ©s Ă  leurs besoins. Les premiers alliages ont ainsi Ă©tĂ© créés par essais et erreurs, sans que l’on comprenne rĂ©ellement leur composition chimique. Certains ont Ă©tĂ© obtenus directement Ă  partir de minerais et Ă©taient considĂ©rĂ©s comme des mĂ©taux singuliers, tels que les bronzes antiques obtenus Ă  partir de l’étain ou les laitons anciens, eux-mĂȘmes, obtenus Ă  partir de zinc.

Histoire des alliages

Le cuivre est un mĂ©tal qui a Ă©tĂ© utilisĂ© depuis l’AntiquitĂ© pour la fabrication d’outils, d’armes et d’objets divers. Les Romains ont utilisĂ© le cuivre sous forme de morceaux comme monnaie. Au fil du temps, la forme et l’apparence se sont affinĂ©es pour devenir des piĂšces de monnaie.

Sous l’Empire romain, les Grecs et les Romains exploitent le laiton, un alliage de cuivre et de zinc, en complĂ©ment du bronze. Les Romains utilisaient l’airain, une variĂ©tĂ© de bronze, pour fabriquer des ustensiles, des armes et d’autres objets.

Les AmĂ©rindiens ont Ă©galement pratiquĂ© une mĂ©tallurgie anecdotique pour extraire le cuivre Ă  partir de sites tels que l’Isle Royale. En AmĂ©rique du Sud, en particulier au PĂ©rou, l’industrie du cuivre Ă©tait florissante vers le dĂ©but du premier millĂ©naire de notre Ăšre.

Le bronze corinthien Ă©tait particuliĂšrement apprĂ©ciĂ© Ă  Alexandrie oĂč l’alchimie aurait Ă©clos selon certains. Le cuivre a Ă©galement Ă©tĂ© utilisĂ© en mĂ©decine holistique ayurvĂ©dique et les anciens Égyptiens s’en servaient pour stĂ©riliser l’eau et  les blessures.

Dans le royaume de Francie orientale, la lignĂ©e d’Henri, souverain saxon, a prospĂ©rĂ© grĂące aux mines cuprifĂšres de Frankenberg.

Principaux alliages

Les alliages de cuivre sont utilisĂ©s dans de nombreux domaines et parmi les plus connus, le bronze (cuivre-Ă©tain) et le laiton (cuivre-zinc) peuvent ĂȘtre citĂ©s. Ces alliages ont Ă©tĂ© Ă©laborĂ©s bien en amont des premiĂšres coulĂ©es de cuivre pur.

Voici une liste des alliages les plus couramment utilisés :

  • Airain : un alliage de cuivre, d’étain et de zinc, utilisĂ© dans la fabrication d’instruments de musique et d’objets dĂ©coratifs.
  • Laiton : un alliage de cuivre et de zinc, utilisĂ© dans la fabrication de piĂšces de quincaillerie, de bijoux et de munitions.
  • Cupronickel : un alliage de cuivre et de nickel, utilisĂ© dans la fabrication de piĂšces de monnaie, de tubes de refroidissement et de tuyaux de frein.
  • Bronze : un alliage de cuivre et d’étain, utilisĂ© dans la fabrication de sculptures, d’outils et de piĂšces de quincaillerie.
  • Zamak : un alliage de zinc, d’aluminium et de magnĂ©sium, utilisĂ© dans la fabrication de piĂšces moulĂ©es sous pression pour l’automobile, l’électronique et les appareils mĂ©nagers.

Laiton

Le laiton est utilisĂ© comme conducteur Ă©lectrique dans l’industrie Ă©lectrotechnique, en particulier sous forme de laiton rouge ou de tombac. Les fonts baptismaux de la collĂ©giale Saint-BarthĂ©lemy de LiĂšge ont notamment rĂ©vĂ©lĂ© aux chercheurs que le laiton est plus facile Ă  travailler que le cuivre pur et le zinc pur sĂ©parĂ©ment. Il se retrouve Ă©galement dans les piĂšces de frottement et d’usure qui sont Ă©tudiĂ©es dans le domaine de la tribologie.

Les laitons sont des alliages ductiles et mallĂ©ables Ă  froid, qui prĂ©sentent une teinte dorĂ©e plus ou moins prononcĂ©e en fonction de leur teneur en cuivre. Cette couleur est trĂšs apprĂ©ciĂ©e dans la fabrication de meubles flambeaux et de garnitures de lampes, ainsi que dans la crĂ©ation de faux-bijoux, qui Ă©taient autrefois rĂ©alisĂ©s Ă  partir de chrysocolle ou d’or de Mannheim. Toutefois, les laitons peuvent laisser une odeur dĂ©sagrĂ©able sur les doigts de ceux qui les manipulent.

Les laitons ont Ă©tĂ© et sont encore utilisĂ©s dans de nombreux domaines. Dans la marine, les supports d’instruments Ă©taient souvent rĂ©alisĂ©s en laiton jaune contenant entre 20 et 40 % de zinc, tandis que les sextants Ă©taient plutĂŽt en laiton blanc contenant 80 % de zinc.

Bronze

Aujourd’hui, les bronzes modernes sont des alliages Ă  composition dĂ©finie de cuivre et d’étain. Ils ont une grande variĂ©tĂ© d’applications, allant des robinets et vannes aux mĂ©dailles et monnaies, en passant par les composants d’objets d’art et les socles lourds.

Les bronzes contenant jusqu’à 3 % de phosphore ont une duretĂ© considĂ©rablement augmentĂ©e, tandis que le bronze phosphoreux Ă  0,5 % de phosphore et 7 % d’étain prĂ©sente un meilleur comportement lors de la fusion et une oxydation rĂ©duite. Ces alliages sont particuliĂšrement utiles dans les applications oĂč les rĂ©sistances Ă  l’usure et Ă  la corrosion sont primordiales.

Le bronze d’aluminium est un autre alliage contenant entre 5 et 10 % d’aluminium et de cuivre. Il est utilisĂ© comme matĂ©riau pour la fabrication d’instruments rĂ©sistants Ă  la corrosion marine, de valves et de pompes.

Autres alliages

D’autres alliages de cuivre moins connus incluent le cuproaluminium, le cunife, le maillechort et le tombac. Chacun de ces alliages a des propriĂ©tĂ©s qui les rendent adaptĂ©s Ă  des utilisations spĂ©cifiques. Par ailleurs, le cuivre est un Ă©lĂ©ment essentiel dans la composition des alliages Ă  mĂ©moire de forme.

Par exemple, le maillechort est utilisĂ© dans la fabrication de couverts et de bijoux pour sa couleur argentĂ©e et sa rĂ©sistance Ă  la corrosion.Les alliages de cuivre tels que le tombac ou le laiton rouge avec une teneur en zinc de 20 % sont utilisĂ©s pour la fabrication d’instruments de musique comme les cymbales, les timbales et les cloches. Le tombac en particulier est utilisĂ© pour les piĂšces de bijouterie et les cartouches d’armes Ă  feu.

L’utilisation d’un mĂ©lange de zinc et de nickel avec le cuivre permet de produire des maillechorts. Ces alliages sont composĂ©s de 20 Ă  28 % de zinc et de 9 Ă  26 % de nickel. Les maillechorts sont trĂšs apprĂ©ciĂ©s dans la fabrication d’ustensiles de cuisine ainsi que de piĂšces de sellerie et d’éperons. Ils sont Ă©galement utilisĂ©s pour la production d’instruments d’optique et de mĂ©canique de prĂ©cision. Enfin, ils servent Ă©galement Ă  la production de monnaies.

Les alliages de cuivre et de nickel sont couramment appelés cupronickels. Le Monel, un alliage contenant entre 65 et 70 % de nickel, a été utilisé comme monnaie dans le passé. Les cupronickels contenant des quantités plus faibles de nickel sont, eux, utilisés dans les laboratoires de chimie et pour la production de résistances de précision. Le constantan, un alliage contenant 40 % de nickel, est réputé pour sa résistance électrique constante, quelle que soit la température. Ces alliages sont largement utilisés dans de nombreux secteurs industriels en raison de leurs propriétés uniques et de leur résistance à la corrosion.

En plus du nickel, de l’étain et du zinc, les alliages de cuivre peuvent Ă©galement contenir de l’or, de l’argent, du plomb ou de faibles quantitĂ©s de silicium  et d’aluminium. Ces Ă©lĂ©ments sont souvent ajoutĂ©s pour amĂ©liorer les propriĂ©tĂ©s des alliages de cuivre, telles que la rĂ©sistance Ă  la corrosion, la conductivitĂ© Ă©lectrique et thermique, la duretĂ© et la ductilitĂ©.

L’or anglais, un alliage coĂ»teux, est formĂ© par la combinaison de cuivre, d’or et d’argent, qui peuvent ĂȘtre mĂ©langĂ©s en toutes proportions. Le cuivre pur ou lĂ©gĂšrement alliĂ© prĂ©sente en outre des propriĂ©tĂ©s mĂ©caniques satisfaisantes pour les piĂšces mĂ©caniques, mais sa densitĂ© Ă©levĂ©e peut limiter son utilisation.

Les alliages antifriction sont obtenus en ajoutant du plomb, gĂ©nĂ©ralement Ă  hauteur de 10 Ă  30 %, ainsi que de 7 % d’étain. Les alliages de brasure Ă  base d’argent ont la particularitĂ© de fondre Ă  des tempĂ©ratures relativement basses, jusqu’à 607 °C.

Le cuivre au tellure est un matĂ©riau mĂ©tallique idĂ©al pour le dĂ©colletage ou la fabrication rapide et prĂ©cise de piĂšces par usinage, ainsi que pour le matriçage Ă  chaud. Il peut aussi ĂȘtre utilisĂ© en soudage par buse plasma pour les connexions Ă©lectriques des batteries et la boulonnerie. Le cuivre au soufre est utilisĂ© pour ces mĂȘmes applications mais moins souvent. L’oxyde de cuivre est souvent employĂ© pour les piĂšces qui doivent rĂ©sister Ă  la corrosion.

Chimie et principaux composés

Les composĂ©s du cuivre se prĂ©sentent sous diffĂ©rents Ă©tats d’oxydation, principalement +2. Les minĂ©raux les contenant, comme la turquoise, ont une couleur bleue ou verte. Cette caractĂ©ristique des sels de cuivre Cu2+ a Ă©tĂ© largement utilisĂ©e dans l’histoire pour la fabrication de pigments. Les statues en cuivre et les Ă©lĂ©ments architecturaux se corrodent avec le temps et acquiĂšrent une patine verte caractĂ©ristique. Le cuivre est Ă©galement utilisĂ© dans les arts dĂ©coratifs, sous forme mĂ©tallique ou de sels colorĂ©s.

En raison de sa rĂ©sistance Ă  la corrosion, le cuivre est utilisĂ© comme matĂ©riau de construction pour les toitures, les gouttiĂšres et les ornements architecturaux. De mĂȘme, il est utilisĂ© dans l’industrie Ă©lectronique pour la fabrication de circuits imprimĂ©s et de fils Ă©lectriques, ainsi que dans l’industrie mĂ©dicale pour la fabrication d’instruments chirurgicaux.

Les composĂ©s de cuivre sont caractĂ©risĂ©s par quatre Ă©tats d’oxydation diffĂ©rents : le cuivre (I), Ă©galement appelĂ© cuivreux, le cuivre (II), Ă©galement appelĂ© cuivrique, le cuivre (III) et le cuivre (IV). Ces Ă©tats d’oxydation peuvent ĂȘtre utilisĂ©s pour identifier et caractĂ©riser les composĂ©s de cuivre dans diverses applications industrielles et scientifiques. Les propriĂ©tĂ©s uniques de chaque Ă©tat d’oxydation peuvent Ă©galement ĂȘtre exploitĂ©es pour des applications spĂ©cifiques, telles que la catalyse, la conductivitĂ© Ă©lectrique et thermique, et la coloration des matĂ©riaux.

Il existe une gamme d’ions complexes caractĂ©risĂ©e par la gĂ©omĂ©trie des trois sĂ©ries de composĂ©s de coordination du cuivre.

En fonction du nombre de coordination n, la gĂ©omĂ©trie de ces composĂ©s peut varier. Lorsque n = 2, la gĂ©omĂ©trie est linĂ©aire, tel est le cas dans [CuI (NH3)2](SCN). Lorsque n = 4, la gĂ©omĂ©trie forme un plan carrĂ©, comme pour l’ion cuproammonium bleu foncĂ© [CuII(NH3)4]2+ prĂ©sent dans le composĂ© [CuII (NH3)4](SO4), obtenu Ă  partir de l’ammoniac en milieu aqueux et du sulfate cuprique. Enfin, lorsque n = 6, la gĂ©omĂ©trie est octaĂ©drique, comme dans le composĂ© [CuII(NH3)6](Br)2.

cuivre-05

Cuivre (I)

Le cuivre se prĂ©sente principalement sous forme de cuivre(I) dans les gisements. L’oxyde de cuivre Cu2O, qui est rouge et insoluble dans l’eau, est la forme la plus courante. Quant aux sels cuivreux anhydres, ils sont blancs.

L’ion Cu+ est diamagnĂ©tique et incolore, avec un rayon ionique relativement important de 0,91 Å. Bien qu’il ne forme pas d’hydrates stables, il est prĂ©sent sous forme de complexes qui ne sont pas tous stables. Cependant, il est rare ou inexistant en solution aqueuse, puisque ce cation est facilement soumis Ă  la dismutation ou Ă  l’oxydation en solution. Le potentiel d’électrode normal Δ0 du Cu+ est d’environ 0,52 V.

L’équilibre de la rĂ©action globale peut ĂȘtre illustrĂ© par un exemple en solution aqueuse portĂ©e Ă  Ă©bullition en milieu chlorure concentrĂ©. ConcrĂštement, la rĂ©action globale en Ă©quilibre entre le Cu mĂ©tal en excĂšs et le Cu mĂ©tal en excĂšs avec 4 Cl− chlorure en excĂšs produit le complexe de cuivre (I) en milieu aqueux, reprĂ©sentĂ© par 2 Cu2Cl− .

La dilution des ions chlorures entraĂźne la prĂ©cipitation du chlorure cupreux de formule simplifiĂ©e CuCl. Cette rĂ©action a lieu selon l’équation :

Cu2Cl− aqueux + H2O → CuClprĂ©cipitĂ© solide + Cl−, avec une constante d’équilibre Ks ≈ 6,5 × 10−2

Les composĂ©s du cuivre sont souvent peu solubles, instables et non stƓchiomĂ©triques. Ils sont quasiment insolubles dans l’eau. Toutefois, certains complexes du cuivre sont stables. L’ion cuivreux prĂ©sente certaines propriĂ©tĂ©s similaires aux cations Hg22+, Tl+, Ag+.

L’oxyde Cu2O est de couleur rouge qui possĂšde des propriĂ©tĂ©s basiques. Il est capable de rĂ©agir avec des acides halogĂ©nĂ©s tels que HX, oĂč X reprĂ©sente le chlore (Cl), le brome (Br) ou l’iode (I). Cette rĂ©action conduit Ă  la formation d’halogĂ©nures de cuivre qui sont gĂ©nĂ©ralement peu solubles dans l’eau et se prĂ©sentent sous forme de prĂ©cipitĂ©s.

Les halogĂ©nures cuivreux, tels que le CuCl, le CuBr et le CuI, sont des sels anhydres blancs qui prĂ©sentent une structure cristalline de type blende avec un nombre de coordination de 4. Ils sont semi-conducteurs et ont une faible solubilitĂ© dans l’eau. Cependant, contrairement aux autres halogĂ©nures cuivreux, le fluorure de cuivre n’est pas connu. Le chlorure de cuivre existe sous forme de monomĂšre ou de dimĂšre Cu2Cl2 Ă  l’état solide. En solution HCl, il se prĂ©sente sous forme de prĂ©cipitĂ© CuCl ou sous forme d’ion complexe CuCl2−. À l’état gazeux, il se prĂ©sente comme un mĂ©lange de monomĂšre, de dimĂšre et de trimĂšre. L’ion complexe CuCl2− peut se lier au gaz monoxyde de carbone (CO), ce qui explique son absorption.

La dĂ©tection de sucres est couramment effectuĂ©e en utilisant leur capacitĂ© Ă  convertir les composĂ©s de cuivre (II) bleus en composĂ©s d’oxyde de cuivre(I) (Cu2O), comme le rĂ©actif de Benedict. Cette mĂ©thode est Ă©galement applicable Ă  la liqueur de Fehling, oĂč les ions cupreux sont rĂ©duits par les sucres en Cu2O, un oxyde de couleur rouge brique. Cette rĂ©action chimique est basĂ©e sur la potentialitĂ© des sucres Ă  agir comme agents rĂ©ducteurs en donnant des Ă©lectrons aux ions cuivre (II). Cette rĂ©duction conduit Ă  la formation de Cu2O qui est facilement observable en raison de sa couleur caractĂ©ristique.

L’oxyde de cuivre (I) formĂ© est identifiable grĂące Ă  sa couleur rougeĂątre distinctive. Cette mĂ©thode est particuliĂšrement utile pour dĂ©tecter des niveaux Ă©levĂ©s de cuivre dans les urines. Des taux anormalement Ă©levĂ©s peuvent ĂȘtre associĂ©s Ă  des maladies telles que la maladie de Wilson ou la maladie de Menkes. La cuprĂ©mie peut Ă©galement ĂȘtre utilisĂ©e pour surveiller l’efficacitĂ© du traitement. En rĂ©sumĂ©, la recherche qualitative et quantitative de cuivre dans les urines est utilisĂ©e pour diagnostiquer et surveiller les maladies associĂ©es Ă  une accumulation anormale de cuivre dans le corps.

Le procĂ©dĂ© le plus courant consiste Ă  utiliser un milieu basique concentrĂ© pour provoquer la formation d’un dĂ©pĂŽt d’oxyde cupreux. Cette rĂ©action chimique peut ĂȘtre reprĂ©sentĂ©e par l’équation suivante :

2 Cu2+ + 4 HO− → CuI2O prĂ©cipitĂ© d’oxyde de cuivre (I) + 2 H2O + œ O2 gaz

Le processus de production du sulfure cupreux implique la réaction du cuivre métallique avec le soufre à une température élevée, généralement autour de 900°C. Cette réaction produit du sulfure cupreux sous forme de cristaux noirs ou gris foncé. Le sulfure cupreux est utilisé dans la production de pigments pour la peinture et la céramique, ainsi que dans la fabrication de semi-conducteurs.

La production d’oxyde cupreux suit un processus similaire, mais implique la rĂ©action du cuivre avec le dioxygĂšne Ă  des tempĂ©ratures Ă©levĂ©es, gĂ©nĂ©ralement autour de 1100°C. Cette rĂ©action produit de l’oxyde cupreux sous forme de poudre rouge-brun. L’oxyde cupreux est souvent utilisĂ© dans la production de batteries, de semi-conducteurs et de matĂ©riaux magnĂ©tiques.

En chimie des matĂ©riaux, les chercheurs continuent de travailler sur de nouvelles mĂ©thodes pour produire de sulfure cupreux et d’oxyde cupreux. Leur production de maniĂšre plus efficace et Ă©cologique constitue l’objectif, tout en explorant de nouvelles applications.

Parmi les composĂ©s contenant du  cuivre (I), peuvent Ă©galement ĂȘtre citĂ©s l’acĂ©tylacĂ©tonate de cuivre (I), l’acĂ©tylure de cuivre, le cyanure de cuivre blanc, le thiophĂšne-2-carboxylate de cuivre (I), l’hydroxyde cuivreux jaune orange, le thiocyanate de cuivre, etc.

Le prĂ©cipitĂ© de thiocyanate cuivreux est un composĂ© insoluble dans l’eau que l’on peut utiliser pour le dosage gravimĂ©trique des ions cuivriques en solution aqueuse. Cette mĂ©thode consiste Ă  ajouter du thiocyanate de potassium Ă  une solution contenant des ions cuivriques qui provoque la formation d’un prĂ©cipitĂ© de thiocyanate de cuivre (I) que l’on peut isoler et peser. L’équation chimique de cette rĂ©action est la suivante :

2 Cu2+ + 2 SCN2− + SO32− + H2O → CuISCNprĂ©cipitĂ© de thiocyanate de cuivre (I) + 2 H+ + SO42−.

Cette mĂ©thode de dosage est largement utilisĂ©e en chimie analytique pour dĂ©terminer la quantitĂ© de cuivre prĂ©sente dans les Ă©chantillons. Elle est aussi utile dans les industries oĂč la prĂ©sence de cuivre peut avoir des consĂ©quences notables sur la qualitĂ© du produit final, comme dans l’industrie alimentaire ou Ă©lectronique.

Cuivre (II)

Le cation cuivre divalent, aussi connu sous le nom de cuprique Cu2+, est un Ă©lĂ©ment colorĂ© et paramagnĂ©tique en raison de la prĂ©sence d’un Ă©lectron non appariĂ© dans sa configuration d9. Ce cation prĂ©sente de nombreuses similitudes avec les cations divalents des autres mĂ©taux de transition. De plus, il est capable de former des complexes stables avec les donneurs d’électrons.

En chimie analytique fondamentale, il est possible de caractĂ©riser un Ă©lĂ©ment grĂące Ă  sa prĂ©cipitation par H2S Ă  pH 0,5 en milieu aqueux. Ce procĂ©dĂ© est utilisĂ© pour identifier les cations appartenant au groupe Bi3+, Cd2+, Hg2+ et bien d’autres. Ces derniers ont la particularitĂ© de possĂ©der des chlorures solubles et des sulfures insolubles dans le sulfure d’ammonium.

Le cuivre (II) est un Ă©lĂ©ment que l’on rencontre frĂ©quemment dans au quotidien. De nombreux sels de cuivre prĂ©sentent des diffĂ©rences de coloration en fonction de leur Ă©tat d’hydratation et de leur concentration. Les solutions diluĂ©es de sels cuivriques dans l’eau sont gĂ©nĂ©ralement bleues, voire bleu-vert. Ces observations peuvent s’expliquer par la nature des liaisons chimiques prĂ©sentes dans ces composĂ©s. Le carbonate de cuivre (II) est responsable de la couleur verte caractĂ©ristique des coupoles et des toits en cuivre des bĂątiments anciens.

Le sulfate de cuivre (II) est le composĂ© le plus couramment utilisĂ© en laboratoire, sous forme de pentahydrate cristallin bleu. Le sulfate de cuivre anhydre est blanc, le sulfate de cuivre hydratĂ© pentahydrate est bleu. En solution concentrĂ©e, le sulfate de cuivre aqueux est Ă©galement bleu, ce qui en fait un indicateur de la prĂ©sence d’eau. De plus, il est utilisĂ© comme fongicide sous le nom de bouillie bordelaise.

Lorsqu’une solution aqueuse basique d’hydroxyde de sodium est ajoutĂ©e au sulfate de cuivre (II), cela entraĂźne la prĂ©cipitation d’hydroxyde de cuivre (II) solide et bleu. Cette rĂ©action fait intervenir deux ions hydroxyde et entraĂźne la dĂ©protonation du composĂ© de cuivre (II) 6-hydratĂ©.

L’hydroxyde de cuivre peut ĂȘtre dissous dans les acides et dans un excĂšs de base, mais seulement jusqu’à un certain point. Cette caractĂ©ristique est due Ă  la prĂ©sence de l’espĂšce complexe Cu(OH)42.

Lorsque l’on ajoute une solution aqueuse d’hydroxyde d’ammonium Ă  une solution de cuivre (II), un prĂ©cipitĂ© se forme. Cependant, si une quantitĂ© excessive de la solution est ajoutĂ©e, le prĂ©cipitĂ© se redissout pour former un composĂ© d’ammoniac bleu foncĂ© appelĂ© cuivre (II) tĂ©tramine. Il Ă©tait autrefois utilisĂ© dans le traitement de la cellulose.

Il existe de nombreux autres composĂ©s de cuivre(II) bien connus, tels que le sulfure, l’acĂ©tate, l’oxalate, le formiate, le carbonate, le tartrate, le nitrate, le chlorure, le phosphate, le chromate, l’arsĂ©niate, et l’oxyde de cuivre(II). Les chlorures de cuivre hydratĂ©s sont verts, l’acĂ©tate de cuivre anhydre est vert-bleu. Les solutions concentrĂ©es de ces composĂ©s ont une couleur jaune-vert. Le chlorure de cuivre anhydre est brun et les acĂ©tates de cuivre hydratĂ©s sont verts. Les solutions concentrĂ©es de ces derniers ont une couleur vert-bleu.

La méthode du biuret est un test colorimétrique utilisé pour doser les protéines. Les ions cuivriques ont une propriété oxydante qui permet de détecter les aldéhydes en milieu basique selon la réaction de Fehling. Les coumarines, les oses réducteurs, ou les flavonoïdes sont détectés selon la réaction-test de Benedict. Les sucres présents dans le lait sont dosés selon la méthode de Bertrand.

La rĂ©action de Barfoed utilise l’acĂ©tate cuivrique en test de dĂ©tection des oses en milieu acide, tandis que la liqueur de Fehling est efficace en milieu basique. Cette liqueur est Ă  base de complexe de cuivre cuprique. Elle doit ĂȘtre utilisĂ©e fraĂźchement prĂ©parĂ©e et avec un lĂ©ger chauffage thermique pour rĂ©agir avec les sucres et les aldĂ©hydes. Cette rĂ©action permet de rĂ©duire Cu2+ en Cu2O, ce qui donne un prĂ©cipitĂ© rouge brique.

Le fluorure cuivrique CuF2 est un solide cristallin incolore avec une structure ionique similaire Ă  celle de la fluorine.

Le bromure cuivrique anhydre (CuBr2)n et le chlorure cuivrique (CuCl2)n forment des chaĂźnes linĂ©aires. Les deux atomes de chlore y jouent le rĂŽle de donneurs potentiels d’électrons et semblent pincer l’atome de cuivre accepteur ou chĂ©later. Lorsque ces polymĂšres sont dissous dans l’eau, ils peuvent ĂȘtre hydrolysĂ©s.

La cĂ©mentation est une mĂ©thode d’extraction du cuivre mĂ©tal Ă  partir de solutions salines en utilisant le fer et le magnĂ©sium. Cette rĂ©action est reprĂ©sentĂ©e par l’équation suivante :

Cu2+ aqueux + Fe0 limaille ou poudre de mĂ©tal fer → Cu0 mĂ©tal + Fe2+ aqueux (ions ferreux)

Plusieurs mĂ©thodes de dĂ©tection des ions cuivre existent, dont l’utilisation de ferrocyanure de potassium pour produire un prĂ©cipitĂ© brun et des sels de cuivre. La formation d’un prĂ©cipitĂ© bleu en milieu soude NaOHaq est Ă©galement observĂ©e lors de la rĂ©action avec des sels cuivriques tels que le chlorure, l’acĂ©tate de cuivre ou le sulfate. L’ajout d’ammoniaque NH4OHaq produit une liqueur bleue, tandis que la rĂ©action avec de l’hydrogĂšne sulfurĂ© H2Sgaz donne un prĂ©cipitĂ© noir.

Les solutions de sels cuivriques contenant de l’ammoniac sont habituellement teintĂ©es en bleu foncĂ© en raison de la prĂ©sence d’ions complexes Cu(NH3)n2+ oĂč n reprĂ©sente le nombre de molĂ©cules d’ammoniac impliquĂ©es. Ces ions complexes sont responsables de l’absorption du monoxyde de carbone CO.

Les complexes cuivriques sont connus pour leur grande stabilité et leur propriété paramagnétique. Cette derniÚre est observée dans les complexes ayant un électron non apparié et une structure de coordination en dsp3.

Le tartrate de cuivre subit facilement une rĂ©action avec le sulfure d’hydrogĂšne pour produire un prĂ©cipitĂ© noir de sulfure de cuivre CuS. Cependant, la formule du sulfure cuivrique est trompeuse puisqu’elle contient des concatĂ©nations de soufre, un cuivre CuII au centre d’un triangle Ă©quilatĂ©ral de S et un cuivre CuI Ă  coordination tĂ©traĂ©drique. La formule cristallographique est donc CuI4CuII2(S2)2S2.

Le cyanure double de cuivre et de potassium en milieu aqueux est une structure complexe, il ne subit ni altĂ©ration ni aucune transformation. En fortes quantitĂ©s ou en excĂšs, les cyanures sont Ă  la fois des complexants et des rĂ©ducteurs de l’ion cuprique.

Le dosage volumĂ©trique du cuivre peut ĂȘtre effectuĂ© grĂące Ă   la rĂ©duction de l’ion cuprique par les ions iodure I-. Le thiosulfate de sodium titre l’iode en retour. En milieu aqueux, la rĂ©action de base s’écrit comme suit :

Cu2+ + 2 I− → CuI iodure cuivreux + œ I2 iode

Le trifluoromĂ©thylsulfonate de cuivre (II) ou triflate et l’acĂ©tylacĂ©tonate de cuivre (II) sont des catalyseurs utilisĂ©s dans des rĂ©actions de transfert et de couplage de carbĂšnes.

L’oxyde mixte de baryum de cuivre et d’yttrium est un matĂ©riau cĂ©ramique supraconducteur Ă  tempĂ©rature de l’azote liquide.

Cuivre (III)

Le cation Cu3+ n’est pas stable et ne peut ĂȘtre trouvĂ© que sous forme de complexes. Le Cu2O3 est un exemple de composĂ© contenant du cuivre (III). D’autres composĂ©s comprennent le CuF63−, le K3CuF6, KCuO2.

Bien que rares, les composés de cuivre (III) sont impliqués en catalyse homogÚne et dans de nombreuses réactions en biochimie non organique. Les cuprates supraconducteurs, tels que YBa2Cu3O7-Ύ , contiennent du cuivre (III).

Cuivre (IV)

Les composĂ©s contenant du cuivre (IV), tels que les sels de CuF62−, sont extrĂȘmement rares et peu frĂ©quents dans la nature.

Applications et utilisations du corps simple, des alliages et composés

Le cuivre est un Ă©lĂ©ment largement utilisĂ© dans l’industrie, principalement sous forme de corps simple mĂ©tallique ou d’alliages. Sa rĂ©sistance Ă  la corrosion, sa ductilitĂ© et sa mallĂ©abilitĂ©, ainsi que sa conductivitĂ© Ă©lectrique et thermique en font un matĂ©riau de choix pour de nombreuses applications. Il est souvent combinĂ© Ă  d’autres mĂ©taux pour amĂ©liorer la duretĂ©. Des alliages tels que le bronze (cuivre et Ă©tain) et le laiton (cuivre et zinc) sont ainsi couramment utilisĂ©s.

Le cuivre sert Ă  confectionner du matĂ©riel de conduction Ă©lectrique (barre, cĂąbles, fils Ă©lectriques fils tĂ©lĂ©phoniques, gaines hertziennes). Il est Ă©galement utilisĂ© dans la production de tĂŽles et de plaques de cuivre pour la couverture et la galvanoplastie. Les artisans s’en servent pour le clichage sur cuivre, la fabrication d’objets dĂ©coratifs et d’ustensiles de cuisine. En galvanoplastie, le cuivre est utilisĂ© pour le dĂ©pĂŽt d’autres mĂ©taux tels que le nickel.

Ce matĂ©riau extrĂȘmement polyvalent est notamment utilisĂ© dans l’électricitĂ©, l’électronique et les tĂ©lĂ©communications pour la fabrication de batteries, de microprocesseurs et de rĂ©seaux cĂąblĂ©s.  Dans le domaine de la construction, le cuivre est utilisĂ© pour la tuyauterie d’eau, les machines-outils, les transports et les produits d’équipement pour les plateformes pĂ©troliĂšres.

Le cuivre entre dans la fabrication de la piĂšce d’un euro. FrappĂ©e en France, elle arbore l’Arbre Ă©toilĂ© dessinĂ© par Joaquin Jimenez. Le centre de la piĂšce est constituĂ© d’un alliage de cupronickel (75 % Cu 25 % Ni) sur une Ăąme de nickel, tandis que la couronne est composĂ©e d’un alliage de maillechort (75 % Cu 20 % Zn 5 % Ni) de couleur jaune. Pour la piĂšce de deux euros, la composition des alliages est inversĂ©e. Ces dĂ©tails constituent les spĂ©cificitĂ©s qui intĂ©ressent les experts en numismatique et les collectionneurs.

Industries mécaniques et électriques

Le cuivre est un matĂ©riau trĂšs rĂ©pandu dans diverses industries telles que les tĂ©lĂ©communications, le bĂątiment, les transports et les Ă©nergies renouvelables. Le cuivre est Ă©galement le meilleur conducteur Ă©lectrique parmi tous les mĂ©taux non prĂ©cieux. Sa conductivitĂ© Ă©lectrique est 58 % supĂ©rieure Ă  celle de l’aluminium, avec une valeur de 59,6 × 106 S m−1.

Les Ă©quipements Ă©lectriques et Ă©lectroniques ont une teneur en cuivre pouvant atteindre 20% de leur poids total. En raison de sa densitĂ© Ă©levĂ©e, le cuivre n’est pas adaptĂ© aux lignes aĂ©riennes Ă  haute tension pour lesquelles l’aluminium est prĂ©fĂ©rĂ© pour sa lĂ©gĂšretĂ©.

Ce mĂ©tal est couramment utilisĂ© comme conducteur dans diverses applications telles que les barres de distribution, les Ă©lectroaimants, les relais et les commutateurs. Sa conductivitĂ© Ă©lectrique supĂ©rieure en fait Ă©galement un choix privilĂ©giĂ© pour les circuits intĂ©grĂ©s et les circuits imprimĂ©s, remplaçant souvent l’aluminium. En outre, le cuivre est prĂ©fĂ©rĂ© Ă  l’aluminium dans la fabrication de radiateurs pour ordinateurs. Les tubes Ă  rayons cathodiques, les tubes Ă  vide, les guides d’ondes et les magnĂ©trons des fours Ă  micro-ondes sont Ă©galement constituĂ©s de cuivre.

En dĂ©pit de sa haute performance en termes de rendement thermique, le cuivre est parfois remplacĂ© par des matĂ©riaux moins coĂ»teux tels que l’aluminium ou les matĂ©riaux de synthĂšse dans certaines applications thermiques.

Par ailleurs, le cuivre est rarement employĂ© sous sa forme pure, sauf dans les cas oĂč une grande conductivitĂ© thermique est requise ou pour les conducteurs Ă©lectriques. Le cuivre pur est en effet trĂšs ductile. Les conductivitĂ©s Ă©lectrique et thermique du cuivre sont Ă©troitement liĂ©es : la transmission de la chaleur et de l’électricitĂ© dans les mĂ©taux est principalement assurĂ©e par le dĂ©placement des Ă©lectrons. Dans le domaine de l’électronique, il doit ĂȘtre d’une puretĂ© extrĂȘme rĂ©pondant Ă  une norme internationale de 99,90 % au minimum. La prĂ©sence de petites quantitĂ©s d’impuretĂ©s solubles, telles que le phosphore, dans la matrice de cuivre peut considĂ©rablement rĂ©duire sa conductivitĂ©.

Enfin, dans les tubes Ă  rayons X, le cuivre est frĂ©quemment employĂ© comme matĂ©riau cible pour la diffraction sur poudres en laboratoire. La raie K α du cuivre possĂšde une longueur d’onde moyenne de 1,541 82 Å.

Architecture et construction

Lorsqu’il s’agit d’applications Ă©lectriques, le cuivre non oxydĂ© est le matĂ©riau privilĂ©giĂ©, tandis que le cuivre phosphoreux dĂ©soxydĂ© (Cu-DHP) est prĂ©fĂ©rĂ© pour les projets architecturaux.

Depuis l’AntiquitĂ©, le cuivre est utilisĂ© comme matĂ©riau de couverture Ă©tanche pour les toitures et les coupoles de nombreux bĂątiments anciens, ce qui leur donne l’aspect vert caractĂ©ristique. Au fil du temps, l’oxyde de cuivre se transforme en sulfure cuivreux et cuivrique, puis en carbonate de cuivre, pour finalement se patiner en sulfate de cuivre, communĂ©ment appelĂ© « vert-de-gris ». Cette patine est hautement rĂ©sistante Ă  la corrosion. Par exemple, la statue de la LibertĂ© est principalement composĂ©e de cuivre.

Le cuivre est souvent allié au nickel pour former des matériaux résistants à la corrosion, tels que le cupronickel et le monel utilisés dans la construction navale. Le cuivre est également apprécié pour sa capacité à dissiper la chaleur, ce qui en fait un matériau idéal pour la boßte à feu des chaudiÚres à vapeur de Watt.

En outre, les composés de cuivre liquide sont employés pour protéger le bois contre la pourriture sÚche en particulier lors de la restauration de structures anciennes.

Le cuivre est utilisĂ© comme moyen de protection contre la foudre en empĂȘchant les Ă©clairs de frapper directement les bĂątiments. Pour ce faire, des pointes de cuivre, aussi appelĂ©es paratonnerres, sont placĂ©es en hauteur au-dessus du toit et reliĂ©es Ă  un cĂąble de cuivre de forte section qui est connectĂ© Ă  une grande plaque mĂ©tallique enterrĂ©e. Cette configuration permet de disperser la charge Ă©lectrique dans le sol plutĂŽt que de la faire circuler dans la structure principale, Ă©vitant ainsi sa destruction.

Enfin, ce mĂ©tal est particuliĂšrement adaptĂ© au soudage et au brasage. Il peut notamment ĂȘtre soudĂ© Ă  l’arc.

Le cuivre dans la distribution d’eau potable

Le cuivre est largement utilisĂ© dans le domaine de la construction en raison de ses propriĂ©tĂ©s antifongiques et bactĂ©riostatiques, de son impermĂ©abilitĂ© et de sa rĂ©sistance Ă  la corrosion. Il est couramment employĂ© pour les canalisations d’eau et les toitures car il empĂȘche la croissance de mousse et plantes.

Le mĂ©tal est largement utilisĂ© dans la distribution d’eau potable dans le monde, avec des dĂ©cennies d’expĂ©rience de son utilisation. De fait, les canalisations en cuivre sont efficaces pour prĂ©venir et limiter la contamination des rĂ©seaux d’eau par des bactĂ©ries telles que les lĂ©gionelles. Ces derniĂšres causent une maladie pulmonaire potentiellement mortelle, la lĂ©gionellose. Selon le Professeur Yves LĂ©vi du Laboratoire SantĂ© publique et Environnement de l’UniversitĂ© Paris-Sud : « Si aucun matĂ©riau ne peut garantir l’absence totale de bactĂ©ries dans les rĂ©seaux, le cuivre permet nĂ©anmoins de limiter les risques ».

Construction navale

Les peintures antifouling utilisent les propriĂ©tĂ©s antibactĂ©riennes du cuivre pur pour prĂ©venir la croissance et l’adhĂ©rence d’algues et de microorganismes marins sur les coques des navires. Cette technologie maintient l’efficacitĂ© et la durabilitĂ© des navires en mer. Ces peintures sont constituĂ©es de poudre de cuivre allant jusqu’à 2 kg/l, remplaçant les traditionnelles feuilles de cuivre fixĂ©es sur les parties submergĂ©es des navires pour obtenir le mĂȘme effet protecteur. Les chantiers navals ont gĂ©nĂ©ralisĂ© cette technique Ă  la fin du XVIIIe siĂšcle.

Les alliages de cuivre tels que le bronze et le laiton sont utilisĂ©s dans l’industrie navale pour leur capacitĂ© Ă  rĂ©sister Ă  la corrosion. Ils servent notamment pour la fabrication d’hĂ©lices, d’accastillage, de hublots et de clous garantissant ainsi la durabilitĂ© et la longĂ©vitĂ© des Ă©quipements marins. Un fil de cuivre placĂ© sur le faĂźte d’un toit constitue une solution efficace pour prĂ©venir la croissance d’algues et de mousses.

Composés

Environ 2 % de la production de cuivre est utilisĂ©e pour la fabrication de composĂ©s chimiques, principalement des fongicides pour l’agriculture et des complĂ©ments alimentaires.

Les carboxylates de cuivre sont utilisés à la fois comme catalyseurs dans les applications industrielles et comme fongicides.

Les sels de cuivre servent notamment Ă  colorer le verre et comme composant de glaçures pour la cĂ©ramique. Ils sont utilisĂ©s comme produit d’extinction de classe D sous forme de poudre ; ils servent ainsi Ă  Ă©teindre les feux de lithium en agissant comme dissipateur thermique et en Ă©touffant le mĂ©tal en combustion. Dans les fibres textiles, ils procurent aux tissus une propriĂ©tĂ© de protection antimicrobienne.

Le sulfate de cuivre est un pigment vert utilisé dans les peintures. Ce sel de cuivre est un fongicide et algicide, entrant notamment dans la composition de la bouillie bordelaise, un fongicide de synthÚse.

Autres applications

Dans l’armement, le cuivre est utilisĂ© pour les ogives des munitions blindĂ©es. Il est Ă©galement prĂ©sent dans les explosifs de dĂ©molition et les munitions Ă  charge creuse.

En pyrotechnie, ses composĂ©s trouvent une application pour colorer les feux d’artifice en bleu.

Le cuivre est Ă©galement utilisĂ© dans le domaine de la supraconductivitĂ©. Les cĂ©ramiques et nanoassemblages contenant de l’oxyde cuprique peuvent devenir des supraconducteurs Ă  des tempĂ©ratures de -140 °C. Des composĂ©s tels que CuS, CuS2 et CuSe2 prĂ©sentent de mĂȘme une supraconductivitĂ© Ă  des tempĂ©ratures plus basses.

Dans le domaine biomĂ©dical, le sulfate de cuivre (II) est employĂ© comme fongicide. Il limite notamment la prolifĂ©ration des algues dans les piscines domestiques et les Ă©tangs. Le cuivre 62 PTSM est utilisĂ© comme marqueur radioactif en tomographie au niveau du cƓur par Ă©mission de positron ou PET pour mesurer les dĂ©bits sanguins. Le cuivre 64 est un marqueur radioactif en imagerie mĂ©dicale et sert dans le traitement du cancer par radiothĂ©rapie.

En aquaculture, les alliages de cuivre sont utilisĂ©s pour les filets en raison de leurs propriĂ©tĂ©s antimicrobiennes et antifouling. En milieu marin, ces alliages prĂ©sentent une rĂ©sistance structurale et Ă  la corrosion. À grande Ă©chelle, la pisciculture commerciale a ainsi beaucoup recours Ă  ces matĂ©riaux.

Biologie

Le cuivre est un oligo-Ă©lĂ©ment essentiel pour le corps humain. Il joue un rĂŽle crucial dans de nombreuses fonctions physiologiques, telles que le fonctionnement du systĂšme cardiovasculaire et nerveux ainsi que celui du systĂšme immunitaire. Il contribue Ă  la rĂ©gulation du cholestĂ©rol, la croissance osseuse et l’absorption du fer. En moyenne, l’organisme d’un adulte de 75 kg contient prĂšs de 150 mg de cuivre et a besoin d’approximativement 2 mg par jour.

Il s’agit Ă©galement d’un oligo-Ă©lĂ©ment essentiel pour les plantes et les animaux.

Ce métal est traditionnellement utilisé pour les opérations de chauffage ou de transfert thermique. Il est déconseillé de stocker des aliments dans des récipients en cuivre.

Soluble dans l’eau, l’ion cuivrique Cu2+ possĂšde des propriĂ©tĂ©s bactĂ©riostatiques et fongicides. Elles ont un effet temporaire sur les microorganismes, empĂȘchant la croissance de bactĂ©ries et de champignons. Cet effet n’est pas toujours durable et peut varier selon les conditions environnementales.

Le cuivre dans l’agriculture et Ă©levage

Toxicologie et précautions

Le cuivre peut ĂȘtre nocif pour l’environnement et les organismes vivants, mĂȘme Ă  faible dose, lorsqu’il est prĂ©sent sous forme d’ions ou de certains composĂ©s biodisponibles. Les organismes aquatiques sont particuliĂšrement vulnĂ©rables, de mĂȘme que les lichens et les mousses sur terre. C’est pour cette raison que le cuivre est utilisĂ© dans les revĂȘtements antifouling et les agents de traitement du bois pour les applications extĂ©rieures.

Le cuivre est largement utilisĂ© dans l’agriculture en raison de ses propriĂ©tĂ©s antifongiques, bactĂ©ricides et algicides. ConformĂ©ment Ă  la Directive europĂ©enne 2092/91, il est autorisĂ© en agriculture biologique sous forme d’oxyde de cuivre, d’hydroxyde de cuivre, de sulfate de cuivre et d’oxychlorure de cuivre.

La bouillie bordelaise, qui contient ce métal, est habituellement utilisée en viticulture biologique pour lutter contre le mildiou. Cependant, une utilisation excessive peut entraßner une accumulation de cuivre dans le sol, ce qui peut nuire à sa qualité à long terme. Le cuivre se retrouve dans les moûts de raisin issus de cette viticulture biologique ; il est éliminé par traitement au monosulfure de sodium ou par le ferrocyanure de potassium.

Dans l’élevage porcin, le cuivre est parfois utilisĂ© comme complĂ©ment alimentaire pour favoriser la croissance des porcelets aprĂšs sevrage. Une concentration Ă©levĂ©e de cuivre dans les lisiers peut avoir des consĂ©quences environnementales indĂ©sirables lorsque ces rejets sont utilisĂ©s comme engrais. Il est alors recommandĂ© de rĂ©duire les apports de cuivre dans l’alimentation porcine.

De plus, ce mĂ©tal peut ĂȘtre toxique pour certains animaux d’élevage, comme les moutons qui y sont particuliĂšrement sensibles. L’Union europĂ©enne a fixĂ© une teneur maximale en cuivre de 150 mg/Kg dans les sols en agriculture biologique.

Dosage

La quantification du cuivre dans diffĂ©rents milieux nĂ©cessite l’utilisation de diverses techniques analytiques. Pour isoler le cuivre de la matrice environnante, une digestion Ă  l’aide d’un acide est souvent requise, principalement l’acide chlorhydrique ou de l’acide nitrique.

Le Centre d’Expertise en Analyse environnementale du QuĂ©bec utilise des techniques de pointe pour mesurer avec prĂ©cision la quantitĂ© de cuivre dans les milieux aquatiques. La mĂ©thode de l’ICP-OES est couplĂ©e Ă  celle de l’ICP-MS. La premiĂšre sert Ă  analyser la chair de petits invertĂ©brĂ©s et de poissons. La seconde est utilisĂ©e pour les analyses de l’eau qui doit d’abord ĂȘtre acidifiĂ©e.

Le cuivre dans l’organisme humain

Oligo-élément biologique

Le cuivre est prĂ©sent dans le corps humain Ă  une concentration de 1,4 Ă  2,1 mg/kg, principalement dans les muscles, le foie et les os. C’est un oligo-Ă©lĂ©ment essentiel pour les humains, les animaux, les microorganismes et les plantes.

Le cuivre est transportĂ© dans le sang par la cĂ©ruloplasmine, une protĂ©ine qui rĂ©gule Ă©galement son mĂ©tabolisme et son excrĂ©tion. Au niveau cellulaire, il est prĂ©sent dans certains superoxydes dismutases (SOD), et de nombreux enzymes et protĂ©ines, telles que le cytochrome C oxydase. Il est aussi utilisĂ© pour le transport biologique d’électrons par des protĂ©ines telles que l’azurine et la plastocyanine. Celles-ci sont connues sous le nom de protĂ©ines bleu cuivre en raison de leur couleur bleu intense.

Certains animaux, comme la limule, utilisent un pigment Ă  base de cuivre appelĂ© hĂ©mocyanine pour transporter l’oxygĂšne plutĂŽt que l’hĂ©moglobine, qui contient du fer. Ce qui donne Ă  leur sang une couleur bleue lorsqu’il est oxygĂ©nĂ©, et non pas rouge.

ExcĂšs et carence

Le cuivre joue un rĂŽle crucial dans la formation de l’hĂ©moglobine, la fonction immunitaire et la lutte contre le stress oxydant chez l’homme et les mammifĂšres. Il facilite aussi l’absorption du fer et peut remplacer ce nutriment pour le transport de l’oxygĂšne chez certaines espĂšces animales.

Ainsi, un manque de cuivre peut causer des symptĂŽmes similaires Ă  ceux d’une anĂ©mie comme une rĂ©duction du nombre de certaines cellules sanguines et une myĂ©lopathie. Ce dĂ©ficit est souvent observĂ© aprĂšs une chirurgie digestive, en particulier aprĂšs une chirurgie bariatrique ou une surcharge en zinc.

À l’inverse, une accumulation de cuivre dans les tissus peut causer la maladie de Wilson chez l’homme.

Toxicologie

L’ingestion de grandes quantitĂ©s de cuivre, sous forme oxydĂ©e ou de poussiĂšres de composĂ©s de cuivre, peut ĂȘtre nocive pour la santĂ© humaine. Des cas d’exposition prolongĂ©e ont Ă©tĂ© observĂ©s, provoquant des maux de tĂȘte, des vertiges, des maux d’estomac, des diarrhĂ©es et des vomissements.

Une exposition quotidienne Ă  long terme peut Ă©galement entraĂźner une irritation des yeux, des fosses nasales, de la bouche et des muqueuses. L’empoisonnement aigu est rare, il provoque des rĂ©actions violentes telles que des vomissements. L’absorption volontaire de fortes doses de cuivre peut causer des dommages irrĂ©versibles au foie et aux reins pouvant entraĂźner la mort.

Des Ă©tudes ont montrĂ© que chez le rat, l’inhalation prolongĂ©e de chlorure de cuivre peut entraĂźner une immobilisation dĂ©finitive du sperme. Ces rĂ©sultats pourraient expliquer l’efficacitĂ© contraceptive des stĂ©rilets en cuivre chez les humains.

Vertus sanitaires

Depuis l’AntiquitĂ©, le cuivre est connu pour ses bienfaits sur la santĂ©. Les anciennes civilisations Ă©gyptienne, grecque, romaine et aztĂšque l’utilisaient pour ses propriĂ©tĂ©s curatives contre les infections et ses capacitĂ©s prĂ©ventives contre les maladies. Au XIXe siĂšcle, suite Ă  la dĂ©couverte des micro-organismes, les scientifiques ont Ă©tudiĂ© ses propriĂ©tĂ©s antibactĂ©riennes. Aujourd’hui, l’industrie pharmaceutique l’utilise dans divers produits allant des antiseptiques aux produits de soins et d’hygiĂšne.

Bien que bĂ©nĂ©fique Ă  faible teneur, le cuivre peut ĂȘtre toxique pour certains organismes Ă  des concentrations trĂšs Ă©levĂ©es. Des cas de contamination ont Ă©tĂ© identifiĂ©s prĂšs d’anciennes mines de cuivre de Jordanie sur des squelettes humains et animaux datant de l’ñge de bronze. De plus, il accroĂźt le risque de Parkinson lorsqu’il est combinĂ© Ă  d’autres matĂ©riaux comme le plomb.

En mars 2008, l’Agence amĂ©ricaine de protection de l’environnement (EPA) a approuvĂ© l’utilisation du cuivre et de ses alliages comme agents antibactĂ©riens contre certaines infections mortelles. Aux États-Unis, le cuivre, le bronze et le laiton sont les premiers matĂ©riaux Ă  ĂȘtre reconnus pour leurs propriĂ©tĂ©s sanitaires.

Utilisation en milieu hospitalier

Depuis 2007, l’utilisation de surfaces en cuivre dans les hĂŽpitaux sert Ă  lutter contre les infections nosocomiales. Le but est de limiter la propagation des infections dans les Ă©tablissements de santĂ©. Cette application novatrice a vu les barres de lits, les tirettes de chasse d’eau et les poignĂ©es de porte remplacĂ©es dans plusieurs pays. Elle a pour objectif de rĂ©duire la propagation des bactĂ©ries et Ă©liminer les microbes prĂ©sents sur ces surfaces.

Cette initiative a Ă©tĂ© adoptĂ©e pour la premiĂšre fois en janvier 2010 par l’hĂŽpital privĂ© St Francis en Irlande. La dĂ©cision a Ă©tĂ© motivĂ©e par les rĂ©sultats encourageants des Ă©tudes menĂ©es en Grande-Bretagne depuis 2007 sur le potentiel antibactĂ©rien du mĂ©tal. Les rĂ©sultats de l’expĂ©rimentation de l’hĂŽpital de Birmingham ont Ă©galement montrĂ© que les surfaces en cuivre peuvent Ă©liminer entre 90 et 100 % des microorganismes dans les environnements hospitaliers. Le SARM ou staphylocoque dorĂ© rĂ©sistant Ă  la mĂ©ticilline en fait partie.

En France, le premier test de son utilisation a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© par le service de rĂ©animation et de pĂ©diatrie de l’hĂŽpital public de Rambouillet. Les essais ont Ă©tĂ© effectuĂ©s sur les plaques de propretĂ©, les mains courantes, les barres de lits et les poignĂ©es de porte.

Le Centre hospitalier d’Amiens a prĂ©sentĂ© les rĂ©sultats d’une expĂ©rimentation lors du 25e congrĂšs de la SociĂ©tĂ© française d’hygiĂšne hospitaliĂšre. Ceux-ci confirment l’efficacitĂ© du cuivre dans la lutte contre les bactĂ©ries en milieu hospitalier. Ils montrent une rĂ©duction significative des bactĂ©ries dans le service de nĂ©onatologie du CHU d’Amiens. La clinique Arago, spĂ©cialisĂ©e dans les soins orthopĂ©diques, a Ă©galement adoptĂ© une mesure prĂ©ventive contre les infections nosocomiales en installant des mains courantes et des poignĂ©es de porte en cuivre. La matiĂšre premiĂšre reste chĂšre pour les Ă©tablissements de santĂ©.

MetalSkin, une sociĂ©tĂ© française, a dĂ©veloppĂ© un procĂ©dĂ© de revĂȘtement Ă  base de cuivre recyclĂ© en poudre combinĂ© Ă  de la rĂ©sine. Les rĂ©sultats des tests rĂ©alisĂ©s en 2013 Ă  la clinique Saint-Roch de Montpellier montrent une rĂ©duction de 3 000 fois le nombre de bactĂ©ries en une heure. Ce revĂȘtement en solution peut ĂȘtre appliquĂ© sur une variĂ©tĂ© de surfaces, y compris les claviers d’ordinateur, les coques de tĂ©lĂ©phone portable et autres surfaces propices Ă  la propagation bactĂ©rienne.

Normes antibactériennes

La norme ISO 22196 Ă©valuant l’action antibactĂ©rienne des surfaces en plastique et autres surfaces non poreuses, a Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e comme peu reprĂ©sentative des conditions rĂ©elles sur le terrain. Cette lacune a Ă©tĂ© relevĂ©e par des experts du secteur, qui ont soulignĂ© la nĂ©cessitĂ© de dĂ©velopper des mĂ©thodes plus prĂ©cises pour Ă©valuer l’efficacitĂ© des agents antibactĂ©riens sur les surfaces. Ces efforts ont conduit Ă  l’élaboration de nouvelles normes.

Une Ă©tude a Ă©tĂ© lancĂ©e en 2016 pour revoir cette norme de rĂ©fĂ©rence et une commission de normalisation a Ă©tĂ© formĂ©e par l’Afnor. Celle-ci regroupait des experts en microbiologie, en rĂ©glementation et en matĂ©riaux. La norme NF S90-700 a Ă©tĂ© mise en place en mai 2019. Cette norme permet de mesurer l’activitĂ© de base des surfaces non poreuses fournissant ainsi une meilleure comprĂ©hension de leur efficacitĂ© antibactĂ©rienne dans des conditions rĂ©elles. Elle exige une mortalitĂ© de 99 % en une heure pour quatre souches distinctes.

Production et économie

Le cuivre se classe au troisiĂšme rang des mĂ©taux les plus utilisĂ©s Ă  l’échelle mondiale, aprĂšs le fer et l’aluminium. Il est Ă©galement le second mĂ©tal non ferreux le plus abondant, devançant de loin le zinc, le plomb, le nickel et l’étain.

Au cours du XXÚme siÚcle, la production miniÚre de cuivre a connu une croissance remarquable, passant de 1 à 20,3 millions de tonnes par an entre 1900 et 2019. La production mondiale de cuivre raffiné a également augmenté pour dépasser les 18 millions de tonnes.

Entre les années 1970 et 2008, la consommation globale de cuivre, incluant le cuivre primaire raffiné et le cuivre recyclé, a connu une augmentation significative, atteignant 23,5 millions de tonnes.

En 1990, la France consommait 470 000 tonnes sur la production annuelle mondiale de 8,5 millions de tonnes. À l’époque, environ 70 % du mĂ©tal Ă©taient commercialisĂ©s sous forme pure, en tubes et laminĂ©s et fils Ă©lectriques, tandis que le reste Ă©tait sous forme d’alliages. Le marchĂ© du cuivre est un indicateur pertinent de l’état de l’économie en raison de sa forte relation avec l’industrie. Il permet aux experts de surveiller les tendances et d’évaluer les perspectives Ă©conomiques.

Production miniĂšre

Au cours du XXe siĂšcle, la production miniĂšre de cuivre a connu une croissance spectaculaire, passant de 0,5 Mt en 1900 Ă  11 Mt en 1990, puis Ă  15 Mt en 2008, avant d’atteindre un pic de 20,3 Mt en 2019. Cette tendance haussiĂšre s’explique par l’augmentation de la demande mondiale pour le mĂ©tal, consommĂ© dans une variĂ©tĂ© d’applications industrielles. Cette croissance soutenue a Ă©galement Ă©tĂ© rendue possible grĂące Ă  des avancĂ©es technologiques dans l’extraction et le traitement du minerai de cuivre, ainsi qu’à une augmentation de l’investissement dans l’industrie miniĂšre.

En 2019, les onze premiers pays producteurs de cuivre totalisent 73,7 % de la production mondiale. Le Chili, qui est le plus grand producteur de cuivre au monde depuis de nombreuses annĂ©es, a produit 5,6 Mt de cuivre en 2019, soit environ 28 % de la production mondiale. Les autres producteurs sont le Mexique, la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, la Chine, le PĂ©rou, le Kazakhstan, les États-Unis, l’Australie, la Zambie, la Russie et l’IndonĂ©sie.

Les entreprises britanniques dĂ©tiennent la majoritĂ© des droits de propriĂ©tĂ© des mines de cuivre, suivies de prĂšs par les entreprises chiliennes, amĂ©ricaines et mexicaines. La Chine occupe la cinquiĂšme place en termes de prééminence Ă©conomique dans le secteur. Cette avancĂ©e tĂ©moigne de la capacitĂ© du pays Ă  mettre en place des politiques strictes pour contrĂŽler la production et la distribution du mĂ©tal, qui est un Ă©lĂ©ment clĂ© de l’industrie manufacturiĂšre.

Les rĂ©glementations sont essentielles pour garantir la durabilitĂ© de l’approvisionnement. Elles sont de mĂȘme indispensables pour protĂ©ger l’environnement et les travailleurs impliquĂ©s dans l’extraction et la production du mĂ©tal. Elles reflĂštent Ă©galement la domination des sociĂ©tĂ©s multinationales dans l’industrie miniĂšre mondiale. Elles sont pour la plupart basĂ©es dans des pays dĂ©veloppĂ©s et ont des intĂ©rĂȘts dans plusieurs pays producteurs de cuivre.

Le Chili abrite quatre des dix plus grandes mines de cuivre au monde : Chuquicamata El Teniente Collahuasi et Escondida. Elles sont toutes exploitées par des sociétés multinationales. Les trois mines suivantes se trouvent au Pérou : Antamina, Las Bambas et Cerro Verde II.

La production de cuivre est une industrie complexe qui nĂ©cessite des investissements consĂ©quents en capital et en main-d’Ɠuvre. Les mines de cuivre sont pour la plupart situĂ©es dans des rĂ©gions Ă©loignĂ©es et difficiles d’accĂšs, ce qui rend leur exploitation coĂ»teuse.

Demande

La demande croissante en cuivre, liĂ©e aux besoins de la transition Ă©nergĂ©tique, pose de nouveaux dĂ©fis Ă  la production. Une baisse structurelle des teneurs a Ă©tĂ© constatĂ©e, avec une concentration moyenne de 0,62 % dans les mines en exploitation, 0,53 % pour les sites rĂ©cemment ouverts et 0,43 % pour les projets Ă  l’étude.

Le deuxiĂšme dĂ©fi est l’impact environnemental des mines, notamment l’utilisation de l’eau, qui est devenue un problĂšme majeur pour de nombreuses mines situĂ©es dans des zones soumises Ă  un fort stress hydrique. La contestation des populations locales est Ă©galement croissante, comme en tĂ©moigne la victoire des partis de gauche au Chili et au PĂ©rou en 2021.

La Russie a rĂ©cemment commencĂ© l’exploitation de la mine de Novaya Chara. Cette derniĂšre est considĂ©rĂ©e comme le troisiĂšme plus grand gisement au monde, avec une teneur Ă©levĂ©e de plus de 1% et des rĂ©serves de 26 millions de tonnes. L’exploitant Udokan Copper prĂ©voit une production initiale de 160 000 tonnes de cuivre par an, qui devrait atteindre 400 000 tonnes Ă  terme.

Bien qu’il soit utilisĂ© depuis plus de 10 000 ans, le cuivre extrait et fondu depuis 1900 reprĂ©sente plus de 95 % du volume exploitĂ© depuis. La quantitĂ© totale de cuivre sur Terre est importante, mais seule une petite partie de ces rĂ©serves est rentable compte tenu des technologies et des prix actuels. Les estimations des rĂ©serves disponibles pour l’extraction varient de 25 Ă  60 ans, en fonction de certaines conditions, dont la demande.

Le cours du cuivre, qui mesure la disponibilitĂ© en approvisionnement par rapport Ă  la demande mondiale, a Ă©tĂ© multipliĂ© par cinq au cours des soixante derniĂšres annĂ©es. Il est passĂ© de 1,32 USD/kg en juin 1999 Ă  8,27 USD/kg en mai 2006, avant de chuter Ă  5,29 USD/kg en fĂ©vrier 2007. Il est ensuite remontĂ© Ă  7,71 USD/kg en avril 2007, avant de chuter Ă  nouveau en fĂ©vrier 2009. Cette derniĂšre dĂ©croissance soudaine est due Ă  l’affaiblissement de la demande mondiale et Ă  une chute brutale du cours des matiĂšres premiĂšres par rapport aux valeurs Ă©levĂ©es de l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente, ramenant le cours du cuivre Ă  1,51 USD par livre.

Le CIPEC ou Conseil intergouvernemental des pays exportateurs de cuivre a Ă©tĂ© créé en 1967 pour tenir un rĂŽle similaire Ă  celui de l’OPEP pour le pĂ©trole. Il n’a jamais possĂ©dĂ© la mĂȘme influence et a Ă©tĂ© dissous en 1992 : les États-Unis, deuxiĂšme plus gros producteur, n’en ont jamais fait partie. Ses principaux membres Ă©taient la Zambie, le ZaĂŻre, le PĂ©rou et le Chili.

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Recyclage du cuivre

Le recyclage est devenu aujourd’hui une source majeure de cuivre. Cependant, cette pratique est de plus en plus contestĂ©e en raison de son impact sur la production et la fourniture. De nombreux dĂ©bats sont apparus, notamment celui du pic du cuivre, semblable au pic pĂ©trolier.

Le cuivre est une matiĂšre premiĂšre hautement stable sur le plan chimique. Ce qui en fait un matĂ©riau idĂ©al pour le recyclage, il peut ĂȘtre recyclĂ© Ă  l’infini sans perte de performance ni altĂ©ration. Le recyclage permet d’économiser jusqu’à 85 % d’énergie par rapport Ă  la production de cuivre Ă  partir de matiĂšres premiĂšres. En outre, le recyclage Ă©met moins de gaz Ă  effet de serre. Cette pratique est donc essentielle pour rĂ©duire l’impact environnemental de l’industrie du cuivre et contribuer Ă  la lutte contre le changement climatique.

PrĂšs de 700 000 tonnes de CO2 en moins chaque annĂ©e sont comptabilisĂ©es grĂące Ă  la production de cathodes Ă  partir de cuivre recyclĂ©. En 2008, 43 % de la consommation totale de cuivre en Europe provenait de sources recyclĂ©es. Ce chiffre Ă©tait dĂ©jĂ  de 33 % au dĂ©but des annĂ©es 1990 dans les pays d’Europe occidentale.

Le recyclage du cuivre provient de deux sources principales. La premiĂšre est constituĂ©e par le « cuivre secondaire ». Celui-ci est rĂ©cupĂ©rĂ© Ă  partir de produits en fin de vie, triĂ© et fondu pour ĂȘtre rĂ©utilisĂ©. La seconde source est composĂ©e par les chutes d’usine qui sont directement rĂ©introduites dans le processus de production. Cette tendance Ă  la hausse de l’utilisation du cuivre recyclĂ© est un signe positif pour l’industrie du cuivre, car elle permet de rĂ©duire la pression sur les ressources naturelles et de minimiser les dĂ©chets.

Les formes qui se prĂȘtent le mieux au recyclage et contenant le plus de cuivre sont les canalisations, les cĂąbles, les toitures et les bardages. De mĂȘme, les vannes et raccords, les Ă©quipements informatiques, Ă©lectroniques, mĂ©nagers ainsi que les moteurs industriels sont recyclables.

Par ailleurs, la demande en cuivre a connu une augmentation de 134 % depuis 1970, tandis que le prix de la matiĂšre premiĂšre a connu de frĂ©quentes fluctuations importantes. Ses avantages environnementaux mis Ă  part, le cuivre recyclĂ© prĂ©sente une disponibilitĂ© apprĂ©ciable ainsi que des prix compĂ©titifs. Son recyclage est donc devenu un appoint incontournable Ă  la production primaire et constitue dĂ©sormais une nĂ©cessitĂ© Ă©conomique. Ce processus est aujourd’hui une partie essentielle de la chaĂźne de valeur du cuivre. Le recyclage constitue une stratĂ©gie clĂ© pour rĂ©pondre Ă  la demande croissante et maintenir une chaĂźne d’approvisionnement stable.

Données économiques

Le cours du cuivre a connu une forte hausse dĂ©but 2022, atteignant environ 9 000 €/t, aprĂšs avoir fluctuĂ© entre 4 500 et 6 500 €/t entre 2012 et 2020.

Les acteurs majeurs de l’industrie du cuivre sont la compagnie nationale chilienne Codelco, qui occupe la premiĂšre place en termes de production, suivie de l’amĂ©ricain Freeport-McMoRan, de l’anglo-australien Rio Tinto et de l’anglo-suisse Xstrata.

Le marchĂ© mondial du cuivre est rĂ©parti sur trois principales bourses des mĂ©taux : le London Metal Exchange (LME), la Comex Ă  New York, et le ShanghaĂŻ Metal Exchange ou SHME. Ces plateformes de nĂ©gociation sont considĂ©rĂ©es comme des rĂ©fĂ©rences incontournables pour les investisseurs et les acteurs du secteur du cuivre, leur offrant une visibilitĂ© accrue sur l’évolution des prix et les tendances du marchĂ©.

Entre juillet 2008 et fin 2008, le prix du cuivre a chutĂ© de maniĂšre significative, passant de 9 000 $/t Ă  2 800 $/t. En 2009, une remontĂ©e de 140 % a Ă©tĂ© observĂ©e, le prix a atteint 8 501 $/t en octobre 2010. Cette volatilitĂ© du marchĂ© a eu un impact sur le recyclage primaire, qui a augmentĂ© de 20 % en cinq ans, mais a chutĂ© de 2,6 % Ă  la suite de la crise de 2008. En ce qui concerne le recyclage secondaire, il a connu une hausse de 3 % en 2008 dans le monde et reprĂ©sente dĂ©sormais plus de 30 % des besoins mondiaux. En 2015, le cours du cuivre achetĂ© variait de 4 Ă  5 €/kg en France.

L’Europe est considĂ©rĂ©e comme le premier utilisateur mondial de cuivre recyclĂ©, reprĂ©sentant plus de 40 % de sa consommation, et est Ă©galement la rĂ©gion oĂč la proportion de cuivre recyclĂ© a le plus augmentĂ©. En 2020, l’Europe est devenue exportatrice de cuivre, avec un prix moyen Ă  l’exportation et Ă  l’importation respectivement de 2 232 et 5 598 €/t.

En mai 2021, le prix du cuivre atteint un sommet historique, une tonne valant plus de 10 300 dollars sur le London Metal Exchange. Cette hausse était due à la reprise économique qui a suivi la pandémie de Covid-19 en 2020.

Histoire

Néolithique

Le cuivre est l’un des premiers mĂ©taux utilisĂ©s par l’humanitĂ©, dĂšs le Ve millĂ©naire avant notre Ăšre, car il est disponible dans la nature Ă  l’état pur sous forme native. Des pĂ©pites de cuivre polies ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes en Syrie datant du Xe millĂ©naire av. J.-C. Des fosses miniĂšres ou pingen datant du IVe millĂ©naire av. J.-C. sont rĂ©guliĂšrement mises Ă  jour dans les Balkans.

Les premiĂšres traces de fusion du cuivre remontent Ă  environ 5 000 ans avant notre Ăšre. Bien que la technique de fusion du cuivre semble avoir pris son origine dans les Balkans, elle s’est Ă©galement dĂ©veloppĂ©e en AmĂ©rique centrale vers 600 apr. J.-C., en Afrique occidentale vers 900 av. J.-C., dans les Andes vers 2 000 av. J.-C., et en Chine avant 2 800 av. J.-C. Un fer de hache en cuivre pur Ă  99,7% a Ă©tĂ© retrouvĂ© avec la momie nommĂ©e Ötzi d’un homme adulte. En bon Ă©tat de conservation, la momie est et datĂ©e du Chalcolithique.

La production de cuivre dans le Old Copper Complex, situĂ© dans le Michigan et le Wisconsin actuels, date d’approximativement 6 000 Ă  3 000 av. J.-C. Bien que certains ouvrages affirment que les anciennes civilisations amĂ©ricaines connaissaient une mĂ©thode de trempe du cuivre, il n’existe aucune preuve de ce « savoir-faire perdu ».

Âge du cuivre

L’ñge du cuivre, Ă©galement connu sous le nom de Chalcolithique, s’Ă©tend de 3 200 Ă  2 000 av. J.-C. Cette pĂ©riode a Ă©tĂ© caractĂ©risĂ©e par l’utilisation du cuivre pour la fabrication d’objets, en plus des outils en pierre utilisĂ©s auparavant. Bien que des objets en cuivre datant de 8 700 av. J.-C. aient Ă©tĂ© dĂ©couverts au Moyen-Orient, c’est en Europe occidentale que l’utilisation du cuivre a connu une expansion significative.

En outre, le cuivre extrait de l’üle de Chypre Ă©tait un Ă©lĂ©ment clĂ© du commerce avant cette pĂ©riode et son utilisation a jouĂ© un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant dans le dĂ©veloppement de l’ñge du cuivre. Dans certaines rĂ©gions, le Chalcolithique a Ă©tĂ© une pĂ©riode de transition entre le NĂ©olithique et l’ñge du bronze, marquant ainsi une Ă©volution notable des pratiques culturelles et technologiques.

Âge du bronze

L’alliage artificiel de cuivre avec de l’étain ou du zinc pour produire du bronze ou du laiton a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© 2 300 ans aprĂšs la dĂ©couverte du mĂ©tal. Les peuples de l’Europe centrale maĂźtrisaient l’art du martelage de grandes feuilles de bronze. Les citĂ©s sumĂ©riennes et Ă©gyptiennes ont aussi produit des objets en cuivre et en alliage cuivre-Ă©tain dĂšs 3 000 av. J.-C. La bible dĂ©crit le Temple de JĂ©rusalem mentionnant plusieurs parties et objets en bronze.

L’« Ăąge du bronze » en Europe s’étend entre 2 500 et 600 av. J.-C. Cette pĂ©riode est marquĂ©e par une utilisation trĂšs rĂ©pandue du bronze. Les lingots de bronze servaient de monnaies d’échange dans le monde mĂ©diterranĂ©en.

La gestion des ressources en Ă©tain, beaucoup plus rares que celles du cuivre, est devenue un enjeu majeur. L’étain Ă©tait indispensable Ă  la fabrication de nombreux produits, tels que les armes, les outils et les ustensiles de cuisine. Les marins-nĂ©gociateurs et marchands ont donc longtemps recherchĂ© des Ăźles ou terres mythiques appelĂ©es CassitĂ©rides, c’est-Ă -dire « Ăźles de l’étain ». Cette quĂȘte Ă©tait motivĂ©e par l’importance stratĂ©gique de ce mĂ©tal dans l’industrie et le commerce de l’époque.

Au XIIIe siĂšcle, la MĂ©diterranĂ©e orientale Ă©tait une influente zone de commerce maritime. Les navires transportaient des quantitĂ©s considĂ©rables de marchandises, notamment des lingots de bronze. Ils pouvaient transporter jusqu’à deux cents lingots de bronze destinĂ©s Ă  ĂȘtre utilisĂ©s dans la production d’objets tels que des armes, des outils et des piĂšces de monnaie.

AntiquitĂ© et Moyen Âge

Dans l’AntiquitĂ©, les Grecs appelaient le cuivre « chalkos » (χαλÎșός) ; les Romains le nommaient « aes Cyprium » en raison de sa principale source d’approvisionnement Ă  Chypre. Au fil du temps, ce terme a Ă©tĂ© simplifiĂ© en cuprum, qui a donnĂ© naissance au nom anglais « copper ».

Ce mĂ©tal participe Ă  la production de divers alliages tels que le bronze, ce qui en faisait une ressource prĂ©cieuse pour les civilisations antiques telles que les Grecs, les Romains et autres. En raison de son Ă©clat brillant, de son utilisation ancienne pour la production de miroirs et de son association avec l’üle de Chypre, il Ă©tait souvent associĂ© Ă  la dĂ©esse Aphrodite (VĂ©nus).

Dans les pratiques anciennes de l’alchimie et de l’astrologie, les sept corps cĂ©lestes Ă©taient associĂ©s Ă  sept mĂ©taux bien connus, le cuivre Ă©tait liĂ© Ă  VĂ©nus. Selon les Ă©crits de Pline l’Ancien, l’invention de la fonte et du traitement du cuivre dans l’AntiquitĂ© Ă©tait attribuĂ©e Ă  un Phrygien du nom de DĂ©las.

Époque moderne

La mine de cuivre de Falun en SuĂšde a Ă©tĂ© exploitĂ©e pendant un millĂ©naire ; elle a produit environ deux tiers des besoins europĂ©ens au XVIIe siĂšcle. Le mĂ©tal a Ă©tĂ© utilisĂ© dans l’art, la monnaie, la protection des navires et la fonderie de cloches. En effet, les scientifiques ont dĂ©couvert l’impact du type et de la quantitĂ© de mĂ©tal d’alliage sur la sonoritĂ© des cloches.

En outre, la technique de la fusion éclair a été développée en Finlande en 1949 et fournit désormais 50 % de la production mondiale de cuivre brut.

En France, certaines communautĂ©s rurales dans le Tarn se sont spĂ©cialisĂ©es dans le travail des mĂ©taux, produisant des ustensiles en cuivre et des chaudrons pour les foires d’automne et de printemps.

La famille Fugger a bùti son monopole sur le cuivre dans les années 1500, lorsque les canons étaient principalement coulés en bronze. Cette famille a établi les pratiques modernes de la finance et de la banque

Époque contemporaine

Au XIXe siĂšcle, le cuivre Ă©tait un minerai trĂšs prisĂ© en Europe et importĂ© en grande quantitĂ© de l’Oural russe, du Chili et du PĂ©rou. En France, les minerais Ă©taient traitĂ©s Ă  proximitĂ© des ports d’arrivĂ©e, par fusion avec du charbon dans des fours Ă  cuve, produisant un cuivre impur et du dioxyde de carbone. Les minerais cuprifĂšres soufrĂ©s, tels que la chalcosine, nĂ©cessitent un traitement long et complexe pour extraire le cuivre, impliquant une oxydation partielle du minerai et une fusion Ă  haute tempĂ©rature.

Les conflits liĂ©s aux mines de cuivre ont Ă©tĂ© nombreux, comme en tĂ©moignent la grĂšve de Cananea de 1906 Ă  Mexico et la grĂšve des mineurs de l’Arizona en 1938.

L’industriel EugĂšne SecrĂ©tan a jouĂ© un rĂŽle dĂ©cisif dans l’évolution des techniques industrielles du cuivre.

En France, les fabriques de cuivre et d’alliages Ă©taient appelĂ©es des « cuivreries », telles que la cuivrerie de Cerdon dans l’Ain.

Le cuivre a Ă©galement Ă©tĂ© utilisĂ© dans l’industrie alimentaire, notamment pour les chaudrons-chaudiĂšres en cuivre utilisĂ©s par les maĂźtres fromagers pour produire le gruyĂšre.

Enfin, le cuivre a Ă©tĂ© utilisĂ© pour la fabrication de piĂšces de monnaie, telles que le sou de 1900 en France et le cent amĂ©ricain, ainsi que la piĂšce d’un ou deux pfennigs en 1990.

Au XXIe siĂšcle

Au XXIe siÚcle, le cuivre est un matériau essentiel dans diverses industries, notamment pour la fabrication de supraconducteurs, de cùbles électriques, de circuits électroniques et de tuyaux de plomberie.

Symbolique alchimique

En alchimie, le cuivre est traditionnellement associĂ© Ă  la planĂšte VĂ©nus. Il symbolise l’amour, la jeunesse et la fĂ©minitĂ©. Le symbole ♀ a ainsi Ă©tĂ© utilisĂ© pour reprĂ©senter le cuivre Ă©galement associĂ© Ă  la dĂ©esse VĂ©nus.

En outre, les miroirs anciens, confectionnés à partir de cuivre, ont longtemps été associés au narcissisme. Cette symbolique du cuivre a été exploitée dans un florilÚge de pratiques alchimiques pour incarner des concepts tels que la beauté, la passion et la créativité.

Calendrier

Le 24e jour du mois de nivÎse dans le calendrier républicain était connu sous le nom de Cuivre. Cette appellation faisait partie des nombreuses modifications apportées aux noms des mois et des jours pendant la période révolutionnaire en France afin de refléter les valeurs républicaines.


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