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Cobalt

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Caractéristiques du cobalt

  • Symbole : Co
  • Masse atomique : 58,933 194 ± 0,000 004 u
  • NumĂ©ro CAS : 7440-48-4
  • Configuration Ă©lectronique : [Ar]3d74s2
  • NumĂ©ro atomique : 27
  • Groupe : 9
  • Bloc : Bloc D
  • Famille d’Ă©lĂ©ments : MĂ©tal de transition
  • ÉlectronĂ©gativitĂ© : 1,88
  • Point de fusion : 2 927 °C

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Le cobalt, élément atomique n°27 de symbole Co : ses généralités, ses isotopes, son extraction, ses propriétés, ses utilisations et sa toxicité.

Le cobalt est un élément chimique figurant dans le groupe 9 du tableau périodique, dont le symbole est Co et son numéro atomique est 27. De couleur gris argenté, ce métal de transition dur est magnétique et ferromagnétique. Il est relativement rare dans la croûte terrestre. Cependant, il est présent en quantité significative dans les minerais de cobalt, de nickel et de cuivre.

Cet Ă©lĂ©ment chimique est utilisĂ© dans de nombreuses applications industrielles, notamment dans la production d’alliage de mĂ©taux durs pour les outils de coupe, les aimants permanents et les batteries rechargeables. Il entre Ă©galement dans la composition des pigments colorĂ©s pour la cĂ©ramique, le verre et les peintures. Dans le secteur de la mĂ©decine, il permet de produire des radioisotopes utilisĂ©s en radiographie et en tomographie. De nombreux secteurs tirent aussi profit des diffĂ©rentes propriĂ©tĂ©s de ce mĂ©tal de transition. Il s’agit, notamment, des industries de l’automobile, de la construction et de l’aĂ©rospatiale. En effet, le cobalt s’avĂšre indispensable dans la fabrication d’acier inoxydable. Il est toutefois utilisĂ© Ă  des quantitĂ©s raisonnables. Une exposition excessive peut ĂȘtre toxique pour la santĂ© humaine. Ce composant provoque des effets nĂ©fastes sur les poumons, le cƓur et le foie sur le long terme.

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Généralités, histoire du cobalt et découverte du corps simple

PossĂ©dant une structure Ă©lectronique [Ar] 4s2 3d7, cet Ă©lĂ©ment appartient au groupe du cobalt. Il est Ă©galement constituĂ© du rhodium (Rh) et de l’iridium (Ir). Il fait, entre autres, partie du groupe des mĂ©taux de transition, au mĂȘme titre que le fer et le nickel. Ces Ă©lĂ©ments possĂšdent des propriĂ©tĂ©s physiques similaires Ă  celles du cobalt. NĂ©anmoins, la rĂ©activitĂ© chimique de ce dernier est moins Ă©levĂ©e.

Les civilisations anciennes ont su extraire les minĂ©raux naturels de cobalt. Elles l’ont utilisĂ© sous forme de peintures, vernis ou Ă©maux. Les civilisations de MĂ©sopotamie, notamment, se servaient de ces minĂ©raux pour dĂ©corer des poteries et des vaisselles en terre cuite. Ce sont des archĂ©ologues qui ont dĂ©couvert ces dĂ©cors bleus (en Égypte vers 2600 av. J.-C et en MĂ©sopotamie). D’ailleurs, il est important de rappeler que les MĂ©sopotamiens sont Ă  l’origine de Babylone.

Les perles de verre teintĂ© au bleu de cobalt Ă©taient couramment utilisĂ©es vers 2200 av. J.-C. Elles ont Ă©tĂ© trouvĂ©es dans l’Iran actuel. Cette technique de coloration du verre permet d’obtenir un bleu intense ou des Ă©maux. Elle Ă©tait Ă©galement rĂ©pandue dans le monde mĂ©diterranĂ©en dĂšs le IIIe siĂšcle av. J.-C. Les pigments utilisĂ©s sont gĂ©nĂ©ralement des silicates et/ou aluminates de cobalt et de potassium. Connus sous le nom de safre ou smalt, ils Ă©taient utilisĂ©s dans certains vitraux de style roman luxueux en Europe occidentale. AppelĂ©s « bleu de cobalt », les oxydes de cobalt ont Ă©tĂ© utilisĂ©s Ă  la place de ces pigments.

Les dĂ©rivĂ©s trompeurs riches en cobalt Ă©taient connus sous les noms traditionnels « Das Kobold » ou « Das Kobalt ». Ces termes ont Ă©tĂ© employĂ©s par les mineurs saxons en quĂȘte de mĂ©taux prĂ©cieux. Ces minerais soufrĂ©s et/ou arsĂ©niĂ©s produisent des gaz malodorants ou des fumĂ©es toxiques d’oxydes d’arsenic lorsqu’ils sont soumis Ă  un traitement mĂ©tallurgique. Ils peuvent Ă©galement Ă©mettre des Ă©manations vĂ©nĂ©neuses. En cas de surchauffe, ils se transforment en une matiĂšre fondue cassante Ă  froid appelĂ©e « spiess » ou en des mĂ©taux durs et cassants. Ceux-ci sont riches en sulfure ou en arsenic, mais les mĂ©tallurgistes ont du mal Ă  les traiter et Ă  les forger.

À l’époque, les mineurs croyaient que les mines Ă©taient ensorcelĂ©es par des nains malĂ©fiques et trompeurs, les « kobolds ». Ils leur attribuent une couleur bleuĂątre. Ils Ă©taient accusĂ©s de voler le mĂ©tal prĂ©cieux, notamment le cuivre, et le remplaçaient par des matĂ©riaux de qualitĂ© infĂ©rieure. Ces kobolds Ă©taient considĂ©rĂ©s comme des ĂȘtres facĂ©tieux.

Les sous-produits de ces minerais sans valeur Ă©taient appelĂ©s « Kobelet », « Kobolt » ou « Kobelt » en allemand vernaculaire. Paracelse a mentionnĂ© le « cobolt » pour la premiĂšre fois en 1522, mais avec une orthographe plus latine. Le terme « cobaltum » ou « cobaltum » en latin a ensuite Ă©tĂ© adoptĂ© par l’Europe savante. Il convient Ă©galement de noter que le terme technique « cobalt » a Ă©tĂ© utilisĂ© en français pour dĂ©signer l’arsenic mĂ©tallique rĂ©duit en poudre.

Le terme « cobalt » et sa variante « cobolt » dĂ©signaient le minerai ou ses rĂ©sidus. Ils Ă©taient autrefois considĂ©rĂ©s comme inutilisables jusqu’au XIXe siĂšcle. Cependant, dĂšs le XVIIe siĂšcle, la mode allemande de la coloration en bleu, appelĂ©e « Blaufarbung », a donnĂ© une nouvelle utilitĂ© au minerai de cobalt. Les artisans de la chimie et du verre ont commencĂ© Ă  fabriquer d’excellents pigments bleus Ă  partir de ces dĂ©chets. Il s’agit du smalt des verriers ou des cĂ©ramistes, ainsi que du « bleu des crayons de charron ». Entre 1733 et 1738, Georg Brandt, un expert en minĂ©raux arsĂ©niĂ©s, a entrepris d’identifier l’Ă©lĂ©ment spĂ©cifique contenu dans ces minerais ou sous-produits miniers.

Les maĂźtres verriers de Murano Ă  Venise avaient fait appel aux nains de Venise pour se procurer du minerai de cobalt. Ils s’en Ă©taient servis pour fabriquer leurs cĂ©lĂšbres Ɠuvres colorĂ©es en bleu de Murano. Ces nains rapportaient le minerai des mines situĂ©es au nord des Alpes.

En 1735, le chimiste suĂ©dois Georg Brandt (1694-1768) avait prĂ©tendu avoir extrait d’un minerai un « semi-mĂ©tal » blanc rougeĂątre, dur et cassant. Il l’a nommĂ© « cobalt ». En rĂ©alitĂ©, il s’agissait d’Ă©chantillons de mĂ©tal impur. En 1745, il avait dĂ©montrĂ© que le cobalt Ă©tait la cause de la couleur bleue. Celle-ci se transfĂšre facilement sur les verres. Cette prĂ©cision Ă©tait importante. La communautĂ© savante attribuait souvent cette teinte soit au bismuth, soit au fer et Ă  l’arsenic. GrĂące Ă  Georg Brandt, le cobalt a Ă©tĂ© identifiĂ© comme l’Ă©lĂ©ment responsable de la couleur bleue caractĂ©ristique des verres teintĂ©s.

MalgrĂ© leur importance, les dĂ©couvertes de Georg Brandt passent pratiquement inaperçues Ă  l’Ă©poque. Ce n’est qu’en 1780 que Torbern Olof Bergman avait rĂ©ussi Ă  prĂ©parer le mĂ©tal pur. Il avait reconnu tardivement le rĂŽle pionnier de Georg Brandt dans la dĂ©couverte de cet Ă©lĂ©ment. En 1798, les chimistes avaient remarquĂ© des rĂ©actions avec les solutions ammoniacales de chlorure de cobalt CoCl2. Elles donnent lieu Ă  la formation de cristaux orangĂ©s stables Ă  la chaleur, jusqu’Ă  180 °C. Ce corps se transforme en un autre corps stable plus foncĂ© au-delĂ  de cette tempĂ©rature.

Aux XVIIIe et XIXe siĂšcles, les pigments bleus de cobalt suscitaient un grand intĂ©rĂȘt. Cela concerne particuliĂšrement l’industrie de la cĂ©ramique et celle de la porcelaine. Ce contexte a contribuĂ© au dĂ©veloppement du « bleu de SĂšvres ». Il en va de mĂȘme pour le bleu de ThĂ©nard. Il est obtenu par calcination du phosphate de cobalt et de l’alumine gĂ©latineuse. Toutefois, le bleu de cobalt est gĂ©nĂ©ralement un pigment composĂ© d’oxyde de cobalt. Ce pigment est largement utilisĂ© dans la fabrication des verres et des pĂątes cĂ©ramiques. Il est Ă©galement utilisĂ© dans l’Ă©maillage et la dĂ©coration de couverts et de carreaux cĂ©ramiques. Ces applications perdurent encore aujourd’hui.

Au cours du XIXe siĂšcle, la fabrique norvĂ©gienne BlaafarvevĂŠrket Ă©tait le leader de la production de bleu cobalt. Elle Ă©tait dirigĂ©e par l’industriel prussien Benjamin Wegner. Cette entreprise avait produit entre 70 % et 80 % de la production mondiale de ce pigment bleu populaire Ă  l’Ă©poque.

L’utilisation directe du cobalt s’est multipliĂ©e avant la Belle Époque. AlliĂ© au fer et Ă  l’acier, il permettait d’augmenter la duretĂ© des matĂ©riaux obtenus. En outre, le revĂȘtement d’une couche de mĂ©tal cobalt offrait une protection efficace contre l’oxydation. Le cobalt est plus dur que le nickel. Le « cobaltage » a mĂȘme commencĂ© Ă  rivaliser avec le nickelage dans certaines applications.

Au fil du temps, les sels de cobalt sont devenus courants dans les laboratoires de chimie. Ils ont permis de dĂ©velopper des encres sympathiques de plus en plus sophistiquĂ©es. Ils entrent aussi dans la fabrication des papiers indicateurs d’hygromĂ©trie. Ceux-ci servent Ă  mesurer l’humiditĂ© de l’air ou d’un mĂ©lange gazeux quelconque. Le papier hygromĂ©trique, appelĂ© papier cobaltĂ©, change de couleur du bleu au rose en fonction du taux d’humiditĂ© de l’air. Cette application pratique a rendu le cobalt encore plus populaire dans les laboratoires de chimie. Elle a contribuĂ© Ă  sa renommĂ©e dans le domaine de la science.

La chimie en solution aqueuse du cobalt, et notamment la formation de complexes, est particuliĂšrement riche. Le chimiste mulhousien Alfred Werner avait rĂ©alisĂ© d’importants travaux au dĂ©but du XXe siĂšcle. Ils ont permis de poser les bases de la chimie de coordination. Ce chimiste naturalisĂ© suisse en 1895 a Ă©tĂ© le premier Ă  affirmer que les complexes sont constituĂ©s d’un ion mĂ©tallique entourĂ© de ligands. Une idĂ©e qui contredit les conclusions des chimistes de l’époque. Elle affirmait que les complexes Ă©taient composĂ©s d’un ion mĂ©tallique accrochĂ© Ă  une chaĂźne de ligands. Les travaux d’Alfred Werner ont eu un impact considĂ©rable sur le dĂ©veloppement de la chimie des complexes. Ils ont permis de mieux comprendre les propriĂ©tĂ©s du cobalt en solution aqueuse.

En 1938, les scientifiques John Livingood et Glenn Seaborg ont dĂ©couvert le cobalt 60. Il s’agit d’un isotope radioactif du cobalt. Il Ă©met des rayons gamma de haute Ă©nergie. Le cobalt 60 est utilisĂ© dans la radiothĂ©rapie pour traiter certains types de cancer. Il est aussi utilisĂ© dans le processus d’irradiation des aliments. Celui-ci est destinĂ© Ă  prĂ©venir la contamination bactĂ©rienne et Ă  prolonger leur durĂ©e de conservation. Cette dĂ©couverte a ouvert la voie Ă  de nouvelles applications du cobalt dans des domaines plus importants pour la sociĂ©tĂ©.

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Lexique

Le mot « cobalt », de genre masculin, est apparu en français en 1549 sous la plume de Pierre Belon. Il dĂ©crivait alors le minerai cobaltifĂšre et ses diffĂ©rentes utilisations mĂ©tallurgiques. Ce terme est dĂ©rivĂ© de l’allemand « kobold », qui signifie « lutin » ou « gobelin ». Il fait rĂ©fĂ©rence aux nains ou aux crĂ©atures mythiques associĂ©es Ă  l’extraction miniĂšre. Le mot « cobalt » est maintenant largement utilisĂ© pour dĂ©signer l’Ă©lĂ©ment chimique de numĂ©ro atomique 27.

L’adjectif « cobaltifĂšre » est utilisĂ© pour qualifier les corps ou les matiĂšres contenant du cobalt. Les verbes « cobaltiser » ou « cobalter » dĂ©signent le fait de couvrir d’une couche de mĂ©tal cobalt. Le « cobaltage » ou le « cobaltisage » correspond au dĂ©pĂŽt protecteur de cobalt. Il s’agit gĂ©nĂ©ralement d’une mince couche appliquĂ©e sur la surface d’un autre mĂ©tal plus fragile ou corrodable. Cette technique est largement utilisĂ©e pour protĂ©ger les mĂ©taux contre l’oxydation et la corrosion. Elle amĂ©liore aussi leur rĂ©sistance Ă  l’usure et aux hautes tempĂ©ratures.

Les adjectifs « cobalteux » et « cobaltique » sont utilisĂ©s pour qualifier respectivement les sels et les composĂ©s de Co(II) et Co(III). Le terme « cobaltothĂ©rapie » dĂ©signe l’utilisation des rayonnements du cobalt 60 en thĂ©rapie du cancer. Cette mĂ©thode de traitement est basĂ©e sur les propriĂ©tĂ©s radioactives du cobalt 60. Celui-ci Ă©met des rayons gamma de haute Ă©nergie qui peuvent dĂ©truire les cellules cancĂ©reuses. La cobaltothĂ©rapie a Ă©tĂ© largement utilisĂ©e dans les annĂ©es 1960 et 1970. Elle a Ă©tĂ© progressivement remplacĂ©e par d’autres techniques de radiothĂ©rapie plus ciblĂ©es et moins invasives. Cependant, elle reste parfois utilisĂ©e dans les pays en dĂ©veloppement, car les Ă©quipements de radiothĂ©rapie modernes n’y sont pas encore disponibles.

Isotopes

Le cobalt est un Ă©lĂ©ment monoisotopique et mononuclĂ©idique. Il n’existe Ă  l’Ă©tat naturel qu’un seul isotope stable, le 59Co. Sa masse atomique standard est de 58,933195(5) u. Cependant, 28 radioisotopes artificiels de cobalt ont Ă©galement Ă©tĂ© caractĂ©risĂ©s. Le 60Co est le plus stable, avec une demi-vie de 5,2714 ans, contre une demi-vie de 271,79 jours pour le 57Co. Celle du 56Co est de 77,27 jours, contre 70,86 jours pour la demi-vie du 58Co. Ces isotopes radioactifs sont produits artificiellement Ă  des fins mĂ©dicales, industrielles et scientifiques.

Effectivement, tous les autres isotopes de cobalt ont une demi-vie infĂ©rieure Ă  18 heures. Pour la plupart d’entre eux, elle est mĂȘme infĂ©rieure Ă  une seconde. Le cobalt possĂšde Ă©galement 11 isomĂšres nuclĂ©aires. Ce sont des formes excitĂ©es de l’isotope de cobalt. Elles se dĂ©sintĂšgrent rapidement en Ă©mettant des rayonnements gamma. Tous ces isomĂšres ont une demi-vie infĂ©rieure Ă  15 minutes. Les isotopes et les isomĂšres de cobalt sont Ă©tudiĂ©s en physique nuclĂ©aire et en radiochimie. Le but est de comprendre les propriĂ©tĂ©s des noyaux atomiques. Les recherches permettent aussi de dĂ©velopper de nouvelles applications en mĂ©decine nuclĂ©aire et en Ă©nergie nuclĂ©aire.

Cobalt 60 (isotope radioactif)

En mĂ©decine, le cobalt 60 est utilisĂ© pour la radiothĂ©rapie et le traitement du cancer. En industrie, il est recouru pour la radiographie des soudures et la dĂ©tection de fuites dans les pipelines. Il sert aussi Ă  stĂ©riliser des aliments et des Ă©quipements mĂ©dicaux. En agriculture, il est utilisĂ© pour la stĂ©rilisation des insectes nuisibles. Le cobalt 60 amĂ©liore, entre autres, la qualitĂ© des cultures. En recherche scientifique, il est utilisĂ© pour l’Ă©tude de la structure de la matiĂšre. Il permet aussi de produire des isotopes radioactifs Ă  usage mĂ©dical et industriel. Cependant, le cobalt 60 est Ă©galement utilisĂ© dans des armes nuclĂ©aires.

En radiothĂ©rapie, le cobalt 60 est utilisĂ© pour traiter diffĂ©rents types de cancer. Cela concerne les tumeurs cĂ©rĂ©brales, les cancers du col de l’utĂ©rus, les cancers de la prostate et les cancers du poumon. Les unitĂ©s de mĂ©decine spĂ©cialisĂ©es en cancĂ©rologie utilisent des machines appelĂ©es « accĂ©lĂ©rateurs linĂ©aires ». Elles servent Ă  produire des rayons gamma Ă  partir du cobalt 60. Il permet de dĂ©truire les cellules cancĂ©reuses tout en prĂ©servant les tissus sains.

Dans l’industrie, le cobalt 60 est utilisĂ© pour le contrĂŽle qualitĂ© des matĂ©riaux par radiographie. Il aide Ă  dĂ©tecter les dĂ©fauts des piĂšces, tels que les fissures, les soudures dĂ©fectueuses ou les anomalies structurelles. Cette technique est utilisĂ©e dans de nombreux secteurs industriels. Cela concerne, notamment, l’aĂ©ronautique, l’automobile et la construction. Le cobalt 60 de synthĂšse n’est pas totalement pur. Il contient gĂ©nĂ©ralement des impuretĂ©s, notamment des isotopes radioactifs Ă  dĂ©sintĂ©gration epsilon (Δ). Ces isotopes Ă©mettent des rayonnements gamma dangereux pour la santĂ©. Ils peuvent endommager les noyaux des cellules et les contaminer avec des Ă©lĂ©ments radioactifs persistants. Il est important de manipuler le cobalt 60 avec prĂ©caution. Il faut prendre des mesures de protection appropriĂ©es pour les travailleurs et l’environnement lors de son utilisation. Des normes de sĂ©curitĂ© strictes sont mises en place pour rĂ©glementer l’utilisation du cobalt 60 et garantir sa sĂ©curitĂ©.

Occurrences de l’élĂ©ment, extraction miniĂšre et purification

Le clarke est un Ă©lĂ©ment chimique qui se trouve Ă  des concentrations relativement faibles dans la croĂ»te terrestre. Sa teneur est estimĂ©e entre 23 et 30 grammes par tonne. Il est souvent associĂ© Ă  d’autres mĂ©taux tels que le cuivre, le nickel, le plomb, l’argent et le fer. En raison de sa raretĂ©, le clarke est considĂ©rĂ© comme un Ă©lĂ©ment prĂ©cieux. Sa production est principalement issue de mines qui extraient ces mĂ©taux associĂ©s.

Le cobalt natif a Ă©tĂ© observĂ© Ă  l’Ă©tat naturel sur Terre. Cependant, il n’a pas encore Ă©tĂ© officiellement reconnu par l’International Mineralogical Association (IMA) Ă  cause de sa raretĂ©. Cependant, le cobalt natif a Ă©tĂ© identifiĂ© dans des mĂ©tĂ©orites. Il y est prĂ©sent sous forme de petits grains. En gĂ©nĂ©ral, cet Ă©lĂ©ment mĂ©tallique est plus couramment trouvĂ© en combinaison avec d’autres Ă©lĂ©ments, tels que le nickel ou le fer. Il est aussi prĂ©sent dans des minĂ©raux tels que la cobaltite ou la linnaeite. La production de cobalt est principalement issue de mines de nickel et de cuivre. Il est considĂ©rĂ© comme sous-produit de ces mĂ©taux.

Le magnĂ©sium est un Ă©lĂ©ment chimique prĂ©sent dans les silicates minĂ©raux, tels que l’augite, la biotite, la hornblende et l’olivine. Toutefois, il est plus frĂ©quent dans les roches magmatiques basiques et ultra-basiques telles que les gabbros et les pĂ©ridotites. Ces roches sont formĂ©es Ă  des profondeurs plus Ă©levĂ©es dans la croĂ»te terrestre. Elles sont riches en magnĂ©sium en raison de leur origine magmatique. Les minĂ©raux riches en magnĂ©sium sont Ă©galement abondants dans les roches ignĂ©es. Il s’agit des basaltes qui sont formĂ©s par le refroidissement rapide de la lave Ă©mise par les volcans. Le cobalt se trouve Ă©galement sous forme de composĂ©s dans les nodules manganĂ©sifĂšres du plancher marin de l’ocĂ©an Pacifique. Ces nodules sont riches en diffĂ©rents mĂ©taux. Ils contiennent du manganĂšse, du fer, du nickel et du cobalt. De plus, les encroĂ»tements cobaltifĂšres sont des dĂ©pĂŽts de minĂ©raux riches en cobalt. Ils se forment Ă  faible profondeur marine dans certains atolls polynĂ©siens. Ces encroĂ»tements sont formĂ©s par l’accumulation de sĂ©diments riches en cobalt et autres mĂ©taux sur fond marin. Il s’agit du nickel et du cuivre. En raison de leur teneur en cobalt, ces encroĂ»tements sont une source potentielle de ce mĂ©tal prĂ©cieux.

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Minerais et extractions miniĂšres

Les minerais de cobalt sont principalement constituĂ©s d’arsĂ©niures, d’arsĂ©nio-sulfures, de sulfures, d’oxydes et d’arsĂ©niates. Ces minerais sont souvent associĂ©s Ă  d’autres mĂ©taux tels que le cuivre, le nickel et le fer. Les teneurs en cobalt dans ces gisements sont gĂ©nĂ©ralement faibles. Elles peuvent ĂȘtre concentrĂ©es par des processus gĂ©ochimiques ou par l’Ă©rosion naturelle. Par exemple, les minerais de cobalt peuvent ĂȘtre enrichis par des processus hydrothermaux. Ils impliquent le transport de mĂ©taux dissous dans des fluides chauds. De mĂȘme, l’Ă©rosion naturelle peut concentrer les minerais de cobalt dans des dĂ©pĂŽts alluviaux. Les sĂ©diments riches en cobalt sont transportĂ©s par les cours d’eau et dĂ©posĂ©s dans des zones de faible Ă©nergie.

Les principaux minĂ©raux constitutifs des minerais de cobalt comprennent la smaltite cubique CoAs2. Elle est Ă©galement connue sous le nom de smaltine. Les minerais contiennent aussi de la cobaltite orthorhombique CoAsS, autrefois appelĂ©e « cobaltine » ou « cobalt gris ». Ils contiennent, entre autres, des produits d’oxydation tels que l’Ă©rythrite Co3(AsO4)2·8H2O, autrefois appelĂ©e « fleur de cobalt ». D’autres minĂ©raux de cobalt comprennent la modderite CoAs orthorhombique, la safflorite orthorhombique CoAs2 et la clinosafflorite monoclinique CoAs2.

Le cobalt contient aussi de la skuttĂ©rudite cubique CoAs3-x et de l’alloclasite monoclinique CoAsS. Les smaltines Ă©taient autrefois utilisĂ©es comme terme gĂ©nĂ©rique pour dĂ©signer les minerais arsĂ©niĂ©s de cobalt. Quant aux cobaltines, elles faisaient rĂ©fĂ©rence aux minerais sulfo-arsĂ©niĂ©s. MalgrĂ© leur raretĂ© relative, ces minĂ©raux sont d’importance Ă©conomique en tant que source de cobalt. Il est utilisĂ© dans de nombreuses applications industrielles, telles que les batteries rechargeables, les alliages mĂ©talliques et les catalyseurs.

L’extraction du cobalt est principalement rĂ©alisĂ©e Ă  partir de minerais de cuivre, de nickel et parfois de plomb. Ils contiennent Ă©galement des quantitĂ©s significatives de cobalt. La carrolite CuS.Co2S3 est un exemple de sulfure mixte de cuivre et de cobalt. Celui-ci peut ĂȘtre extrait pour obtenir du cobalt. Les minerais de cuivre et de nickel peuvent ĂȘtre traitĂ©s par diverses mĂ©thodes. Les chimistes utilisent la flottation pour sĂ©parer le cobalt des autres mĂ©taux. Une fois extrait, le cobalt peut ĂȘtre purifiĂ© et transformĂ© en un large Ă©ventail de produits. Il s’agit des alliages, des pigments, des batteries rechargeables et des catalyseurs pour l’industrie chimique.

Les principaux producteurs de cobalt sont actuellement concentrĂ©s en Afrique, en particulier en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo. Il produit environ 65 % de la production mondiale de cobalt. D’autres pays africains, tels que la Zambie et le Maroc, sont Ă©galement des producteurs importants. En AmĂ©rique du Nord, le Canada et les États-Unis ont Ă©galement des rĂ©serves importantes de cobalt. Cependant, l’exploitation miniĂšre y est moins dĂ©veloppĂ©e qu’en Afrique. La Russie, l’Australie et la Nouvelle-CalĂ©donie sont Ă©galement d’importants producteurs de cobalt. Cette derniĂšre Ă©tait connue au XIXe siĂšcle pour ses gisements de manganĂšse cobaltifĂšre. Avec la croissance rapide de l’industrie des batteries rechargeables, la demande de cobalt devrait continuer Ă  augmenter. Cette hausse pourrait conduire Ă  l’exploration de nouveaux gisements et entraĂźner la rĂ©ouverture de mines abandonnĂ©es dans le monde entier.

Les minerais sulfurĂ©s ou arsĂ©niĂ©s peuvent ĂȘtre concentrĂ©s Ă  partir d’anciennes exploitations miniĂšres. Cela concerne le cobalt gris, la smaltine et la cobaltine, ainsi que d’autres minerais de cobalt. Ces minerais sont souvent traitĂ©s par grillage Ă  l’air. Il convertit les sulfures ou les arsĂ©niures de cobalt en oxyde de cobalt. Également appelĂ© asbolane, il est disponible sous une forme gĂ©nĂ©ralement hydratĂ©e. L’asbolane peut ensuite ĂȘtre rĂ©duit en mĂ©tal de cobalt. Il est obtenu soit en utilisant du gaz hydrogĂšne, soit en utilisant du charbon de bois. Ce mĂ©tal de cobalt purifiĂ© peut ĂȘtre utilisĂ© dans une variĂ©tĂ© d’applications industrielles. Il s’agit de la production d’alliages, de pigments, de batteries rechargeables et de catalyseurs.

Dans les annĂ©es 1990, les minerais de sulfures cobaltifĂšres devaient contenir une teneur de 0,1 Ă  0,03 % en masse en cobalt pour ĂȘtre Ă©conomiquement viables. Cependant, la majeure partie du cobalt est aujourd’hui un sous-produit des traitements de l’industrie extractive du cuivre. L’enrichissement du cobalt dans ces minerais est gĂ©nĂ©ralement rĂ©alisĂ© par flottation Ă  l’aide de lessives. Elles permettent de sĂ©parer les minĂ©raux de cuivre et de cobalt des autres minĂ©raux.

Cette mĂ©thode d’enrichissement permet de rĂ©cupĂ©rer efficacement le cobalt Ă  partir de minerais de cuivre Ă  faible teneur en cobalt. Il a contribuĂ© Ă  l’augmentation de la production de cobalt au fil des ans. Cependant, la demande croissante de cobalt pour la production de batteries rechargeables impose de nouveaux dĂ©fis pour l’approvisionnement futur en cobalt. L’industrie extractive du cuivre ne peut pas rĂ©pondre Ă  la demande mondiale croissante de cobalt.

Les mĂ©thodes d’extraction du cobalt dĂ©pendent du type de minerai. Les sulfures de cobalt peuvent ĂȘtre extraits par pyrolyse. Ce processus consiste en une rĂ©action chimique Ă  haute tempĂ©rature dans un environnement contrĂŽlĂ©. En revanche, les oxydes de cobalt sont gĂ©nĂ©ralement extraits Ă  l’aide de procĂ©dĂ©s d’hydromĂ©tallurgie. Ils impliquent l’utilisation de produits chimiques pour dissoudre le cobalt Ă  partir du minerai.

La sĂ©paration du cuivre et du cobalt est souvent rĂ©alisĂ©e lors des procĂ©dĂ©s d’Ă©lectrolyse. Le cobalt peut ĂȘtre rĂ©cupĂ©rĂ© sous forme de mĂ©tal purifiĂ©. Il faut environ 500 tonnes de minerai pour produire une tonne de cobalt purifiĂ©.

Au dĂ©but des annĂ©es 1990, la production annuelle de cobalt dans le monde Ă©tait d’environ 40 000 tonnes. Cependant, la demande de cobalt a considĂ©rablement augmentĂ© au cours des derniĂšres dĂ©cennies. Cette hausse a stimulĂ© la recherche de nouveaux gisements de cobalt. Il en va de mĂȘme pour l’exploration de mĂ©thodes alternatives.

Il est malheureusement connu que l’exploitation miniĂšre de cobalt en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo (RDC) implique souvent le travail des enfants. Selon les estimations, environ 40 000 enfants sont exploitĂ©s dans les mines de cobalt dans la province du Katanga en RDC. La production de cobalt y est concentrĂ©e. Ces enfants sont souvent contraints de travailler dans des conditions dangereuses et insalubres. Ils ne portent pas d’équipement de protection appropriĂ©. Ils sont exposĂ©s Ă  des risques pour leur santĂ© et leur sĂ©curitĂ©. Cette situation est prĂ©occupante pour les groupes de dĂ©fense des droits de l’homme et de l’enfance. Ils appellent Ă  des mesures pour mettre fin Ă  l’exploitation des enfants dans les mines de cobalt. Ils luttent pour garantir des conditions de travail sĂ»res et Ă©quitables pour tous les mineurs.

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Propriétés physiques et chimiques du corps simple, préparation et alliages

Le cobalt est un mĂ©tal brillant de couleur blanche, grise ou argentĂ©e avec des reflets rouges. Cassant et peu mallĂ©able, il a une densitĂ© comprise entre 8,8 et 8,9 Ă  25 °C. Quant Ă  sa duretĂ©, elle est de 5,5 sur l’échelle de Mohs. Cependant, le mĂ©tal pur est suffisamment ductile et mallĂ©able pour ĂȘtre forgĂ©, laminĂ© Ă  chaud et Ă  froid. Il ne peut pas non plus ĂȘtre Ă©tirĂ© en fil. Le cobalt est utile dans la fabrication de divers produits, comme les alliages mĂ©talliques, les aimants permanents et les outils de coupe. En outre, le cobalt est Ă©galement utilisĂ© dans l’industrie chimique et la production de batteries rechargeables. Il a effectivement une bonne stabilitĂ© chimique et une grande capacitĂ© Ă  stocker de l’Ă©nergie.

Propriétés du corps simple

Le cobalt possĂšde deux variĂ©tĂ©s allotropiques. La premiĂšre, Coα, est un cristal mĂ©tallique de maille hexagonale. Elle possĂšde des paramĂštres a = 2,507 Å et c = 4,069 Å. Sa densitĂ© va de 8,9 Ă  20 °C. Il s’agit de la variĂ©tĂ© la plus stable Ă  tempĂ©rature ambiante. La seconde variĂ©tĂ©, CoÎČ, a une maille cubique faces centrĂ©es, avec a = 3,544 Å. Elle est moins compacte et nettement moins stable en dessous de 400 °C. La transition de phase entre Coα et CoÎČ entraĂźne une augmentation de volume de 0,3 %. Celle-ci se produit Ă  une tempĂ©rature de 417 °C ± 7 °C.

Cette transition est sensible Ă  certaines impuretĂ©s spĂ©cifiques. Cependant, elle est lente. Il est courant qu’un mĂ©lange des deux variĂ©tĂ©s existe sur une large plage de tempĂ©ratures. Cela explique les lĂ©gĂšres variations de propriĂ©tĂ©s physiques du mĂ©tal cobalt. La variĂ©tĂ© CoÎČ est une forme mĂ©tastable Ă  tempĂ©rature ambiante. Elle peut ĂȘtre obtenue par trempe ou par certains procĂ©dĂ©s d’Ă©lectrolyse. La transition diffĂ©rĂ©e joue un rĂŽle dans l’Ă©clatement de certains dĂ©pĂŽts cathodiques de cobalt par Ă©lectrolyse.

Le cobalt est un mĂ©tal ferromagnĂ©tique. Il peut conserver une forte aimantation Ă  tempĂ©rature ordinaire. Son point de Curie est d’environ 1 121 °C. Il s’agit de la tempĂ©rature Ă  laquelle il perd sa propriĂ©tĂ© magnĂ©tique ferromagnĂ©tique. La permĂ©abilitĂ© magnĂ©tique du cobalt est d’environ 68, soit deux tiers de celle du fer. La permĂ©abilitĂ© magnĂ©tique maximale est de 245. Le champ coercitif du cobalt est d’environ 707 A/m. Il s’agit de la force nĂ©cessaire pour annuler l’aimantation d’un matĂ©riau. Ces propriĂ©tĂ©s magnĂ©tiques font du cobalt un matĂ©riau important dans la fabrication d’aimants permanents. Ceux-ci sont utilisĂ©s dans de nombreuses applications, notamment les moteurs Ă©lectriques, les haut-parleurs et les disques durs.

Le cobalt a une conductivitĂ© Ă©lectrique de 26 % IACS (International Annealed Copper Standard). Il conduit l’Ă©lectricitĂ© Ă  environ un quart du taux de conductivitĂ© du cuivre pur. La conductivitĂ© Ă©lectrique du cobalt est relativement faible. Il est tout de mĂȘme utilisĂ© dans de nombreuses applications Ă©lectriques en raison de ses autres propriĂ©tĂ©s. Cela concerne sa duretĂ©, sa rĂ©sistance Ă  l’usure et sa rĂ©sistance Ă  la corrosion. Le cobalt est souvent utilisĂ© dans la fabrication d’alliages pour les contacts Ă©lectriques, les fils rĂ©sistants Ă  la chaleur et les Ă©lectrodes de soudage.

Le cobalt est un mĂ©tal, dont la tempĂ©rature de fusion est similaire Ă  celle du fer. Cette caractĂ©ristique le rend Ă©galement peu fusible. Sa tempĂ©rature de fusion est d’environ 1 490 °C. Pour le cobalt pur, elle peut atteindre 1 495 °C. Le cobalt bout Ă  une tempĂ©rature d’environ 2 927 °C. Dans la pratique, il bout gĂ©nĂ©ralement entre 2 600 °C et 3 100 °C. Ces propriĂ©tĂ©s de fusion et d’Ă©bullition Ă©levĂ©es du cobalt sont importantes dans de nombreuses applications. Cela concerne la production de piĂšces pour les moteurs Ă  haute tempĂ©rature et les turbines Ă  gaz. Le cobalt est aussi utilisĂ© dans la fabrication de certains alliages rĂ©sistants Ă  la chaleur.

Le cobalt massif est gĂ©nĂ©ralement rĂ©sistant Ă  l’air et Ă  l’eau Ă  tempĂ©rature ambiante. En effet, l’eau et l’air n’ont gĂ©nĂ©ralement pas d’action sur le mĂ©tal cobalt. Cependant, il convient de noter que le cobalt finement divisĂ© en poudre peut rĂ©agir avec l’air et s’enflammer rapidement. De plus, le cobalt en poudre n’est pas insoluble dans l’eau. Sa solubilitĂ© atteint 1,1 mg/L. Cette forme de cobalt est appelĂ©e « cobalt pyrophorique et pulvĂ©rulent ». Elle est obtenue par chauffage de l’oxyde de cobalt (II) CoO Ă  haute tempĂ©rature dans un courant de gaz hydrogĂšne.

Cette poudre peut former des mousses de cobalt. Elles ont une capacitĂ© Ă©levĂ©e Ă  dissoudre le gaz hydrogĂšne, atteignant jusqu’Ă  100 volumes de gaz par mousse de cobalt. En raison de ces propriĂ©tĂ©s, le cobalt finement divisĂ© est utilisĂ© dans certaines applications industrielles. Cela concerne la production de certains alliages et de catalyseurs.

Le cobalt massif rĂ©siste gĂ©nĂ©ralement Ă  l’oxydation Ă  tempĂ©rature ambiante. En effet, il ne s’oxyde radicalement que lorsqu’il est chauffĂ© au rouge, c’est-Ă -dire Ă  des tempĂ©ratures Ă©levĂ©es. Dans ces conditions extrĂȘmes, il peut rĂ©agir avec l’oxygĂšne de l’air. Il forme de l’oxyde de cobalt (CoO) ou de l’oxyde de cobalt (II, III) (Co3O4). Ces oxydes peuvent avoir des applications industrielles, notamment dans la production de cĂ©ramiques et de pigments. Cependant, le cobalt est Ă©galement utilisĂ© dans des applications oĂč une rĂ©sistance Ă©levĂ©e Ă  la corrosion est requise. Cela concerne les implants mĂ©dicaux et les instruments chirurgicaux. Le cobalt est reconnu pour sa rĂ©sistance Ă  l’oxydation Ă  tempĂ©rature ambiante.

L’oxydation de la surface du cobalt se produit Ă  des tempĂ©ratures Ă©levĂ©es, notamment entre 300 °C et 900 °C. Cette rĂ©action est similaire Ă  celle qui se produit lorsque le cobalt est chauffĂ© au rouge. Au-delĂ  de cette plage de tempĂ©ratures, l’oxyde mixte se transforme en oxyde divalent de cobalt (CoO). Cette oxydation est nĂ©cessaire dans la production de certains matĂ©riaux. Toutefois, elle peut Ă©galement altĂ©rer ses propriĂ©tĂ©s et sa performance dans certaines applications. Par consĂ©quent, des mesures de protection peuvent ĂȘtre nĂ©cessaires. Cela concerne l’ajout d’un revĂȘtement protecteur pour utiliser le cobalt dans de bonnes conditions.

Le cobalt se dilue rapidement dans les acides oxydants diluĂ©s. Il s’agit de l’acide nitrique, qui peut former un prĂ©cipitĂ© rouge abondant de nitrate de cobalt Co(NO3)2. L’acide nitrique oxydant est capable de dissoudre le cobalt. Il est en mesure d’oxyder le mĂ©tal en ions cobalt (II) et (III). L’attaque du cobalt est plus lente dans les acides non oxydants. Cela concerne l’acide chlorhydrique.

Toutefois, le processus est similaire avec dĂ©gagement de gaz hydrogĂšne. Les acides non oxydants dissolvent le cobalt en ions cobalt (II). Cette rĂ©action libĂšre de l’hydrogĂšne gazeux. Ces rĂ©actions chimiques peuvent avoir des applications industrielles. Elles sont utiles dans la production de certains produits chimiques, tels que les sels de cobalt. Ils sont utilisĂ©s dans la fabrication de pigments, de cĂ©ramiques et de catalyseurs. Cependant, l’utilisation d’acides forts et concentrĂ©s doit ĂȘtre rĂ©alisĂ©e avec prĂ©caution. Ils sont reconnus pour leur potentiel corrosif et dangereux pour la santĂ© et l’environnement.

Le traitement du cobalt avec des acides oxydants forts cause une passivation de surface. Cette couche protectrice d’oxyde de cobalt prĂ©vient l’oxydation ou la corrosion du mĂ©tal. Cette passivation a des applications dans l’industrie. Le cobalt conserve ses propriĂ©tĂ©s chimiques et physiques.

En prĂ©sence d’air, l’ammoniaque est capable de dissoudre le mĂ©tal cobalt. Cette rĂ©action permet de produire des sels de cobalt ou d’autres produits chimiques contenant du cobalt. Cependant, la manipulation de l’ammoniaque requiert beaucoup de prĂ©cautions.

Quant aux bases fortes comme les hydroxydes alcalins, elles n’ont aucune action sur le cobalt. Cet Ă©lĂ©ment mĂ©tallique naturel rĂ©siste gĂ©nĂ©ralement aux rĂ©actions avec les bases fortes Ă  tempĂ©rature ambiante. Cette rĂ©sistance permet au cobalt d’ĂȘtre utilisĂ© dans les implants mĂ©dicaux et les instruments chirurgicaux. Cependant, le cobalt peut rĂ©agir avec des bases fortes Ă  des tempĂ©ratures Ă©levĂ©es. Cela peut altĂ©rer ses propriĂ©tĂ©s et sa performance dans certaines applications.

Préparation du corps simple

Au laboratoire, il existe une technique ancienne pour traiter les minerais arsĂ©niĂ©s. Elle consiste Ă  chauffer le minerai avec du charbon de bois dans un flux d’air rĂ©ducteur tel que le monoxyde de carbone. Elle permet d’extraire le cobalt sous forme mĂ©tallique. Elle le sĂ©pare des autres Ă©lĂ©ments prĂ©sents dans le minerai. Cependant, cette mĂ©thode est rarement utilisĂ©e dans l’industrie miniĂšre moderne en raison de son coĂ»t Ă©levĂ© et de son impact environnemental.

Aujourd’hui, les mĂ©thodes d’extraction modernes impliquent souvent l’utilisation de procĂ©dĂ©s hydromĂ©tallurgiques. Il s’agit de la lixiviation en tas ou de la lixiviation en cuve. Cette technique permet d’extraire le cobalt Ă  partir des minerais arsĂ©niĂ©s. Ces mĂ©thodes sont gĂ©nĂ©ralement plus efficaces et moins coĂ»teuses que les techniques traditionnelles de traitement du minerai.

Le sulfoarsĂ©niure de potassium est souvent utilisĂ© pour extraire du cobalt Ă  partir de solutions contenant des sels de cobalt. Aussi appelĂ© dihydrogĂ©noarsĂ©niate de potassium, cet Ă©lĂ©ment est soluble dans l’eau, tandis que le sulfure de cobalt reste solide. Ce dernier est ensuite lavĂ© pour Ă©liminer les impuretĂ©s. Il est ensuite traitĂ© avec de l’acide sulfurique. Ce traitement permet de convertir le sulfure de cobalt en sulfate de cobalt. Il est ensuite traitĂ© avec de la potasse caustique. Cette Ă©tape permet d’obtenir un prĂ©cipitĂ© d’oxyde de cobalt hydratĂ© qui, une fois chauffĂ©, est transformĂ© en oxyde de cobalt. Celui-ci entre dans la production de pigments, de batteries, d’alliages et d’autres produits chimiques. Cependant, l’oxyde de cobalt obtenu par ce processus est souvent impur. Il nĂ©cessite une purification supplĂ©mentaire pour certaines applications spĂ©cifiques.

Si l’oxyde de cobalt est exempt d’impuretĂ©s, il peut ĂȘtre calcinĂ© avec du charbon actif pour obtenir du cobalt mĂ©tal. L’oxyde de cobalt CoO est ensuite prĂ©cipitĂ© de ces solutions par l’acide oxalique. Le CoO est ensuite dissous dans de l’ammoniaque pure. L’oxalate de nickel donne un prĂ©cipitĂ© bleu verdĂątre, tandis que l’oxalate de cobalt donne un prĂ©cipitĂ© rose. Le prĂ©cipitĂ© de CoC2O4 rose est dĂ©cantĂ© avec la liqueur restante. Par la suite, il est purifiĂ© par lavage et sĂ©chage avant d’ĂȘtre chauffĂ©. Ce processus permet de dĂ©composer l’oxalate de cobalt en mĂ©tal cobalt solide et en gaz dioxyde de carbone. Le cobalt mĂ©tal obtenu sert Ă  produire les alliages, les aimants permanents, les piles, les catalyseurs et les pigments.

Le grillage des minerais sulfurĂ©s ou arsĂ©niĂ©s est une mĂ©thode courante pour obtenir du cobalt. Cette technique consiste Ă  chauffer le minerai sulfurĂ© ou arsĂ©niĂ© pour le transformer en oxyde de cobalt avant de le rĂ©duire Ă  l’aide de charbon ou de gaz hydrogĂšne pour obtenir du mĂ©tal cobalt impur. Cependant, la plupart des mĂ©thodes d’extraction du cobalt sont liĂ©es Ă  la mĂ©tallurgie extractive du cuivre.

Le procĂ©dĂ© d’affinage du cobalt par Ă©lectrolyse permet Ă©galement de produire du cobalt de haute puretĂ©. Dans ce procĂ©dĂ©, les hydroxydes, oxyhydroxydes ou sulfates de cobalt sont utilisĂ©s comme matiĂšre premiĂšre. Ils sont dissous dans une solution acide. Une Ă©lectrolyse est rĂ©alisĂ©e pour obtenir du cobalt purifiĂ© sous forme de cathode. Cette mĂ©thode est souvent recourue pour produire du cobalt Ă  usage mĂ©dical ou exploitĂ© dans les applications de haute technologie.

Alliages Ă  base de cobalt

Le cobalt est un Ă©lĂ©ment clĂ© dans la production d’alliages. Les aciers spĂ©ciaux au cobalt sont l’acier rapide au Co et molybdĂšne Mo, ou acier au Co et tungstĂšne W. Ils sont utilisĂ©s pour les outils de coupe rapides Ă  haute tempĂ©rature. L’acier martensitique N690Co est un exemple d’acier rapide au Cr avec Co, Mo et V.

Le cobalt est Ă©galement un Ă©lĂ©ment important dans la production de superalliages. Ayant une haute rĂ©sistance Ă  la corrosion, ces matĂ©riaux sont capables de supporter des tempĂ©ratures Ă©levĂ©es. Les superalliages sont utilisĂ©s dans les turbines d’avions, les moteurs de fusĂ©es et les rĂ©acteurs nuclĂ©aires, entre autres applications.

Les alliages de cobalt sont Ă©galement utilisĂ©s pour produire des aimants permanents. Il s’agit des aimants AlNiCo ou des alliages contenant de l’aluminium, du nickel, du cobalt, du cuivre ou du titane. Les alliages de cobalt au samarium, tels que Sa0,95Co0,05, figurent parmi les meilleurs aimants permanents.

Le cobalt sert Ă  fabriquer des outils de coupe, tels que les fraises et les forets HSS. Les outils HSS-CO (M35) contiennent 5 % de cobalt, contre 8 % pour les outils HSS-CO8 (M42). L’ajout de cobalt amĂ©liore la rĂ©sistance Ă  l’usure de ces outils. Il les rend plus adaptĂ©s Ă  l’usinage de matĂ©riaux durs tels que le titane.

L’alliage de cobalt et de magnĂ©sium rend le cobalt mallĂ©able, tandis que celui de cobalt et de cuivre le rend ductile. De plus, le cobalt amĂ©liore Ă©galement la duretĂ© du nickel.

Le cobalt permet de produire des revĂȘtements mĂ©talliques par dĂ©pĂŽt d’Ă©lectrolyse. Les bains de nickel-cobalt contiennent environ 30 % de cobalt. Ils rendent les revĂȘtements brillants et rĂ©sistants Ă  la corrosion. Les propriĂ©tĂ©s de ces revĂȘtements sont similaires Ă  celles des revĂȘtements de « chrome dur » Ă  base de chrome (VI).

Les aciers au cobalt sont connus pour leur rĂ©sistance Ă  haute tempĂ©rature et leur soliditĂ©. Ils sont Ă©galement apprĂ©ciĂ©s pour leurs propriĂ©tĂ©s magnĂ©tiques. Par exemple, les aciers contiennent 17 % de cobalt et 8 % de tungstĂšne. Ils sont aussi composĂ©s de 2,5 % de chrome et de 0,75 % de cĂ©sium. Ils peuvent ĂȘtre utilisĂ©s pour produire des aimants permanents Ă  champs intenses allant de 5 000 Ă  10 000 gauss.

Le cobalt est un mĂ©tal relativement lĂ©ger et dur. Il rĂ©siste Ă  la rayure et arbore une brillance argentĂ©e aprĂšs polissage. Pour ces raisons, il est apprĂ©ciĂ© par les bijoutiers, orfĂšvres et joailliers. Les alliages de cobalt-chrome sont encore plus rĂ©sistants Ă  l’usure que le cobalt pur. Toutefois, ils perdent les propriĂ©tĂ©s ferromagnĂ©tiques du cobalt.

Il existe Ă©galement d’autres alliages ferreux contenant du cobalt, tels que les FeNiCo. Ils sont dĂ©clinĂ©s en Fernico ou en Kovar. Le Permendur est un autre alliage contenant 58 % de fer, 40 % de cobalt et 2 % de vanadium. Il est utilisĂ© pour la fabrication d’Ă©lectroaimants. Le Comol est un alliage contenant 71 % de fer, 17 % de molybdĂšne et 12 % de cobalt. Il permet de fabriquer des aimants permanents Ă  champ de moyenne intensitĂ©.

Un alliage modÚle connu sous le nom de FeNiCo (Fe0,53Ni0,29Co0,18) présente un coefficient de dilatation proche du verre des ampoules électriques classiques. Il était utilisé pour le passage des fils dans ces ampoules.

Le cobalt est souvent utilisĂ© en combinaison avec le fer et le nickel. Il permet d’obtenir des alliages ferreux ayant des propriĂ©tĂ©s magnĂ©tiques et thermiques uniques. Ces alliages sont utilisĂ©s dans les Ă©lectroaimants et les ampoules Ă©lectriques. Leur combinaison unique de propriĂ©tĂ©s en fait des matĂ©riaux prĂ©cieux et polyvalents pour l’industrie.

Les superalliages rĂ©fractaires peuvent ĂȘtre composĂ©s de plusieurs Ă©lĂ©ments, dont le cobalt. Par exemple, les fontes HS-31 sont des superalliages. Ils contiennent 54 % de cobalt, 25,5 % de cuivre, 10,5 % de nickel et 7,5 % de tungstĂšne. Le taux de fer est de 2 % seulement, tandis que celui du carbone est de 0,5 %. Les stellites sont d’autres superalliages trĂšs durs. Ils sont rĂ©sistants Ă  l’usure par les agents chimiques. Ils comportent 66 % de cobalt, 26 % de chrome, 6 % de tungstĂšne et 2 % de carbone. L’alliage « vitellium » est un autre superalliage contenant du cobalt. Il est spĂ©cifiquement conçu pour les prothĂšses et l’ostĂ©osynthĂšse. Il est composĂ© de 65 % de cobalt, 30 % de chrome et 5 % de molybdĂšne.

Chimie, corps composés et complexes du cobalt

Le cobalt prĂ©sente plusieurs Ă©tats d’oxydation, allant de -I Ă  V. Ils lui confĂšrent une chimie complexe. Les sels ainsi que les composĂ©s divalents et trivalents sont les plus courants. Cependant, une instabilitĂ© du Co(III) est constatĂ©e en l’absence de complexation stabilisante.

Les composĂ©s carbonylĂ©s Co(CO)3NO] et [Co(CO)4]− reprĂ©sentent le cobalt avec un Ă©tat d’oxydation de -I. Le cobalt avec un Ă©tat d’oxydation de 0 est illustrĂ© par des corps composĂ©s. Il s’agit des carbonyles Co2(CO)8] et Co4(CO)12]. Le cobalt avec un Ă©tat d’oxydation de I est gĂ©nĂ©ralement prĂ©sent sous forme de composĂ©s de coordination.

Le cation Co2+ est peu acide et stable. Il donne une couleur rose Ă  ses solutions. Les sels de Co(II), Ă©galement appelĂ©s composĂ©s cobalteux, sont souvent solubles dans l’eau. Ils prĂ©sentent une couleur rose ou rouge en Ă©tat hydratĂ©. Il peut devenir bleu lorsqu’ils sont chauffĂ©s. Parmi les exemples de composĂ©s de coordination, on peut citer les complexes tĂ©traĂ©driques. Il s’agit de [Co(Cl)4]2-, [Co(Br)4]2-, [Co(SCN)4]2- et [Co(NO)4]2-. Les complexes octaĂ©driques comprennent les [Co(H2O)6]2+ (rose) et [Co(NH3)6]2+ (jaune). Ils incluent aussi les [Co(NO2)6]4- (jaune) et [Co(CN)6]4- (brun).

Les composĂ©s cobaltiques ou sels Co(III) sont difficiles Ă  obtenir sans stabilisation. Il n’existe pas d’ion simple dans l’eau en raison de la forte oxydation qui libĂšre de l’oxygĂšne. Par exemple, CoF3 est un agent fluorant, mais il est trĂšs instable sans complexation.

Pour obtenir un complexe prĂ©cis de Co(III), plusieurs techniques peuvent ĂȘtre utilisĂ©es. L’ion Co2+ peut ĂȘtre oxydĂ© par l’air ou un oxydant doux en prĂ©sence de coordinats appropriĂ©s. Un complexe de coordination Ă  base de Co2+ peut ĂȘtre directement oxydĂ©. Un complexe de coordination dĂ©jĂ  formĂ© Ă  base de Co3+ peut subir une substitution spĂ©cifique ou globale de coordinat (s).

La stabilisation des sels cobaltiques Co(III) est essentielle pour leur obtention. L’ion simple est instable en milieu aqueux. La complexation est souvent utilisĂ©e pour stabiliser les composĂ©s cobaltiques. Plusieurs techniques peuvent ĂȘtre utilisĂ©es pour obtenir des complexes prĂ©cis de Co(III).

Le cobalt peut former un grand nombre de complexes de Co(III) avec divers ions et ligands. Il s’agit des complexes de coordination 6 en arrangement octaĂ©drique avec des ions tels que le chlorure, l’iodure, le cyanure et l’hydroxyde. Vous avez aussi le carbonate, le nitrite, l’oxalate, l’ammoniac et les amines.

Les cobaltiammines sont des exemples de complexes de Co(III) couramment utilisĂ©s. Ils comprennent [Co(NH3)6]3+ (jaune), [Co(NH3)5. H2O]3+ (rose), [Co(NH3)5. Cl]2+ (pourpre), [Co(NH3)5. CO3]+ (pourpre), [Co(NH3)3 et (NO2)3] (jaune). D’autres exemples de complexes de Co(III) incluent le [Co(CN)6]3- (violet) et l’ion cobaltihexanitrite [Co(NO2)6]3- (jaune).

Les composĂ©s de cobalt avec un Ă©tat d’oxydation de Co(IV) sont rares et instables en milieu aqueux. Ils ne se trouvent gĂ©nĂ©ralement qu’Ă  l’Ă©tat d’oxydes supĂ©rieurs, tels que K2[CoIVO3] et CoO2, ce dernier Ă©tant analogue Ă  NiO2.

En ce qui concerne la prĂ©sentation dĂ©taillĂ©e des composĂ©s de cobalt, l’accent est mis sur quelques composĂ©s binaires. Ils sont suivis d’un tableau rĂ©capitulatif des principaux composĂ©s couramment connus. La chimie des ions en solution aqueuse est Ă©galement abordĂ©e. Cela concerne les complexes de coordination. En outre, un aspect spĂ©cifique de la chimie de cobalt est mis en avant. Il s’agit, entre autres, de la vitamine B-12 qui est un composĂ© bioinorganique emblĂ©matique.

cobalt-05

Oxydes

Le cobalt a deux oxydes courants avec une maille cubique : CoO et Co3O4. Ce dernier est un composĂ© oxyde de cobalt Ă  valence mixte avec deux types d’ions de cobalt. L’un a un degrĂ© d’oxydation III et l’autre a un degrĂ© d’oxydation II. Cet oxyde a une structure spinelle normale. Elle est formĂ©e Ă  partir de CoO par chauffage entre 600 et 700 °C. Actuellement, l’existence de l’oxyde Co2O3 reste incertaine.

L’oxyde de cobalt CoO sec est gĂ©nĂ©ralement vert foncĂ© ou brun-vert. Il devient rose lorsqu’il est hydratĂ©. Lorsqu’il est fondu avec des oxydes mĂ©talliques, il produit des corps de couleurs caractĂ©ristiques. Il s’agit du rose, du bleu et du vert (« vert de Rinmann » ou vert de cobalt). Ils contiennent respectivement de l’oxyde de magnĂ©sium MgO, de l’oxyde d’aluminium Al2O3 et de l’oxyde de zinc ZnO. L’oxyde de cobalt colore Ă©galement en bleu la porcelaine, les verres, ainsi que la silice et divers silico-aluminates.

Sulfures

Il existe de nombreux sulfures de cobalt, parmi lesquels les plus courants et les plus simples sont :

  • le Co3S4, qui a une structure spinelle ;
  • le CoS2 noir, qui a une structure pyrite ;
  • l’oxyde non-stƓchiomĂ©trique Co1-xS.

Les sulfures de cobalt sont souvent prĂ©sents dans la nature. Ils sont associĂ©s avec d’autres sulfures tels que le nickel, le fer et le cuivre. Quelques exemples de sulfures de cobalt naturels incluent la jaipurite CoS hexagonale. Ils contiennent de la cobaltpentlandite Co9S8, de la cattiĂ©rite cubique CoS2 et de la linnaĂ©ite Co3S4.

Arséniures

L’arsĂ©niure de cobalt CoAs prĂ©sente une particularitĂ© : il est polymorphe. Il existe sous deux formes cristallines diffĂ©rentes. La premiĂšre forme, appelĂ©e modderite, possĂšde une maille orthorhombique et une couleur gris acier. La seconde forme, nommĂ©e langisite, a une maille hexagonale et une couleur rose.

Ces deux formes cristallines de l’arsĂ©niure de cobalt ont des propriĂ©tĂ©s physiques distinctes et peuvent ĂȘtre utilisĂ©es dans diffĂ©rentes applications. Par exemple, la modderite peut ĂȘtre utilisĂ©e comme matĂ©riau conducteur pour les semi-conducteurs. La langisite peut ĂȘtre utilisĂ©e pour la fabrication de cellules solaires ou de dispositifs de stockage d’Ă©nergie.

Halogénures

Les fluorures de cobalt se prĂ©sentent sous diffĂ©rents degrĂ©s d’oxydation. Il s’agit des CoF2, CoF3 (de couleur brun et isomorphe de FeCl3) et CoF4 (peu courant). Les autres halogĂ©nures existent uniquement au degrĂ© d’oxydation II, Ă  savoir le CoCl2 (bleu sous sa forme anhydre), le CoBr2 (vert) et le CoI2 (bleu nuit). Dans tous les cas, le cobalt est entourĂ© d’un octaĂšdre d’ions halogĂ©nure.

Les halogĂ©nures de cobalt sont facilement solubles dans l’eau et produisent des solutions rose-pĂąle. Seuls les fluorures sont peu solubles dans l’eau. Le dichlorure de cobalt est couramment utilisĂ© pour dĂ©tecter la prĂ©sence d’eau ou d’humiditĂ©. Lorsqu’il est humectĂ©, il vire au rose.

Chimie en solution aqueuse

La forme stable du cobalt est l’ion Co2+ en solution aqueuse. Il se prĂ©sente sous forme d’un composĂ© de coordination 6 octaĂ©drique avec six molĂ©cules d’eau, [Co(H2O)6]2+. Les sels de cobalt divalent peuvent ĂȘtre dissous dans une quantitĂ© d’eau importante. Ils ont gĂ©nĂ©ralement une couleur rose fleur de pĂȘcher ou rose grenat. Lorsque les solutions sont plus concentrĂ©es et sont chauffĂ©es, elles deviennent bleues.

Les ions

L’ion Co(III) peut exister en solution aqueuse. Il est gĂ©nĂ©ralement prĂ©sent sous forme de complexes. Ceux-ci sont des composĂ©s de coordination dans lesquels le cobalt est entourĂ© d’autres ions ou molĂ©cules. Ils forment un arrangement gĂ©omĂ©trique spĂ©cifique.

Précipitations des ions Co(II)

L’ion cobalt peut ĂȘtre prĂ©cipitĂ© par des ions hydroxydes. Ce processus se produit seulement Ă  froid et Ă  un pH d’environ 7,5. La solution obtenue a une concentration d’environ 0,01 M. Cependant, cela ne produit pas initialement du Co(OH)2 pur. Ce sont plutĂŽt des sels basiques de couleur bleue. Pour obtenir la formation de l’hydroxyde de cobalt Co(OH)2 rose, il est nĂ©cessaire de chauffer la solution.

Il convient de noter que l’hydroxyde de cobalt peut se redissoudre en prĂ©sence d’un excĂšs d’alcalis ou de bases concentrĂ©es. Cette rĂ©action se produit principalement en prĂ©sence de l’ion cobaltite bleu.

Les sels basiques obtenus Ă  froid deviennent roses lorsqu’ils sont traitĂ©s avec un excĂšs d’alcalis Ă  froid. Cependant, ces compositions complexes peuvent s’oxyder Ă  l’air et brunir.

Les prĂ©cipitĂ©s d’hydroxydes de cobalt sont solubles dans un excĂšs d’ammoniaque. Cela concerne les premiers prĂ©cipitĂ©s d’hydroxyde de cobalt bleu-verdĂątre obtenus en milieu lĂ©gĂšrement ammoniacal. En effet, la formation d’amminocomplexes se produit en milieu ammoniacal plus concentrĂ©.

Lorsque de l’ammoniaque est ajoutĂ©e Ă  une solution neutre contenant de l’ion cobalt, cela peut provoquer une prĂ©cipitation. L’ammoniaque peut rĂ©agir avec l’ion cobalt pour former un composĂ© insoluble. Il se manifeste sous forme de prĂ©cipitĂ©. Cela peut ĂȘtre utilisĂ© comme une mĂ©thode pour identifier la prĂ©sence de l’ion cobalt dans une solution. Il rĂ©agit spĂ©cifiquement avec l’ammoniaque pour produire cette rĂ©action, mais uniquement dans des conditions spĂ©cifiques. Par exemple, lorsque la solution est acide ou trĂšs basique, elle peut interfĂ©rer avec la formation du prĂ©cipitĂ©. Elle donne des rĂ©sultats diffĂ©rents.

Le complexe cobaltiammine de couleur jaune est facilement oxydable en prĂ©sence d’air. Cela conduit Ă  la formation d’un complexe aminĂ© de cobalt (III) de couleur brun-rouge. Il est reprĂ©sentĂ© par la formule [Co(NH3)6]3+. Ce dernier est stable et rĂ©siste Ă  l’action de la soude ou de la potasse.

L’utilisation d’un tampon contenant de l’acĂ©tate de sodium peut amĂ©liorer la formation du prĂ©cipitĂ© dans une solution aqueuse. Contrairement Ă  ce qui se produit avec les ions Ni2+, il n’y a ni formation de colloĂŻdes ni suspensions stables. Il est important de noter que l’ajout d’acide tartrique peut empĂȘcher la prĂ©cipitation de CoS en formant des complexes solubles. En outre, le CoS est peu soluble dans les solutions acides diluĂ©es. Cette propriĂ©tĂ© peut ĂȘtre utilisĂ©e dans une mĂ©thode de sĂ©paration des ions cobalteux. Elle implique la formation, la purification et l’attaque de CoS par l’acide nitrique concentrĂ© ou l’eau rĂ©gale.

Les carbonates alcalins en solution contiennent des ions carbonate. Ils peuvent provoquer la prĂ©cipitation de sels basiques de cobalt de couleur rose, tels que le solide rose-rouge CoCO3. Cependant, en prĂ©sence de carbonate d’ammonium, il peut y avoir une redissolution du prĂ©cipitĂ© selon l’Ă©quation prĂ©cĂ©dente. Les ions cobalt (II) peuvent Ă©galement prĂ©cipiter en prĂ©sence d’autres ions. Il s’agit des phosphates, des oxalates, des ferrocyanures et des mercurithiocyanates.

Complexation

Les ions Co(II) peuvent ĂȘtre mis en Ă©vidence en formant un complexe bleu caractĂ©ristique avec les ions thiocyanates SCN. Il est reprĂ©sentĂ© par [Co(SCN)4]2. Ce changement de couleur (rose bleu) est dĂ» Ă  un changement de coordination. Elle passe d’un arrangement octaĂ©drique (rose) Ă  tĂ©traĂ©drique (bleu). Cette bicoloration est observĂ©e avec de nombreux autres ligands. Il sert de repĂšre analytique pour les complexes de cobalt. Les cobaltiammines sont formĂ©es avec de l’ammoniac ou des amines. Ce sont Ă©galement des complexes colorĂ©s pouvant ĂȘtre utilisĂ©s pour titrer les ions cobalt dans l’eau. Par exemple, l’indicateur de fin de rĂ©action utilisĂ© est le noir Ă©riochrome T (NET). Cela concerne le titrage de l’ion cobalt avec l’edta Ă  un pH de 10 (ajustĂ© avec de l’ammoniac).

Oxydoréduction

Le potentiel standard du couple Co(III)/Co(II) dans l’eau est de E° = 1,83 V/ESH. Il rend le complexe [Co(H2O)6]3+ instable dans l’eau. La valeur du potentiel standard est supĂ©rieure Ă  celle de l’oxydation de l’eau. Le potentiel standard du couple Co(II)/Co est de -0,28 V/ESH, permettant ainsi de dĂ©poser le cobalt par Ă©lectrolyse et de le sĂ©parer d’autres ions en chimie analytique, voire de le titrer par gravimĂ©trie.

L’oxydation de Co(II) en Co(III) peut ĂȘtre utilisĂ©e comme mĂ©thode de titrage, par exemple avec le cĂ©rium (IV). Cependant, le potentiel standard d’oxydation du cobalt est supĂ©rieur Ă  celui du couple Ce(IV)/Ce(III). De ce fait, il n’est pas possible de titrer directement une solution de Co(II). Pour abaisser le potentiel standard, il est possible de complexer le Co(III) en utilisant l’ortophĂ©nantroline. L’indicateur de fin de titrage est l’ortophĂ©nantroline ferreuse. Il est Ă©galement possible de suivre ce titrage par potentiomĂ©trie.

Chimie de coordination

Alfred Werner a contribuĂ© Ă  la naissance de la chimie de coordination en Ă©tudiant les complexes de cobalt. Il Ă©tait en compĂ©tition avec Jorgensen dans cette recherche. Aujourd’hui, la thĂ©orie du champ des coordinats dĂ©crit les composĂ©s de coordination. Elle combine les propriĂ©tĂ©s magnĂ©tiques, spectroscopiques, structurales et thermodynamiques.

Il existe des composĂ©s de coordination du cobalt Ă  tous les degrĂ©s d’oxydation entre (-I) et (+V). Toutefois, la plupart des complexes se trouvent aux degrĂ©s II et III. En raison de son nombre impair d’Ă©lectrons, les complexes mononuclĂ©aires au degrĂ© (II) sont inĂ©luctablement paramagnĂ©tiques.

Géométrie des complexes

Les complexes contiennent des ligands anioniques monodentates tels que Cl, Br, I, SCN et N3. Ils sont souvent tĂ©traĂ©driques et ont une couleur bleue. Cela est Ă©galement vrai pour les complexes bidentates encombrĂ©s tels que le salicylate et le bĂ©tadicĂ©tonate substituĂ©. Certains ligands donnent des complexes plan-carrĂ©. Il s’agit du dimĂ©thylglyoximate (un ligand important en analyse), les porphyrines et les bases de Schiff. De nombreux ligands donnent des complexes octaĂ©driques, tels que l’eau, l’ammoniac, l’Ă©thylĂšnediamine et le cyanure.

Spectroscopie des complexes

Les solutions contenant du cobalt en solution aqueuse ont une teinte rose pĂąle.

Les coefficients d’absorbance sont gĂ©nĂ©ralement faibles pour les complexes de cobalt. Ils indiquent des transitions interdites de symĂ©trie (transitions entre niveaux d). Ces donnĂ©es peuvent ĂȘtre interprĂ©tĂ©es Ă  l’aide du diagramme d’Orgel ou du diagramme de Tanabe-Sugano. Les diffĂ©rents niveaux du diagramme d’Orgel sont issus du terme 4F. Il est le fondamental de l’ion libre Co2+ ou de son premier niveau excitĂ© 4P. Tous les niveaux sont des quadruplets de spin. Les transitions Ă©lectroniques sont permises, mais la symĂ©trie est interdite.

Que les complexes soient tĂ©traĂ©driques ou octaĂ©driques, ils sont censĂ©s prĂ©senter trois bandes d’absorption dans la gamme d’Ă©nergie UV-visible. Dans la pratique, la transition de plus haute Ă©nergie est l’Ă©lĂ©ment le plus caractĂ©ristique du spectre. Il s’agit du  4A2 → 4T1(P) pour les complexes tĂ©traĂ©driques et du 4T1 g(F) → 4T1 g(P)pour les complexes octaĂ©driques. L’enveloppe des bandes de ces transitions est gĂ©nĂ©ralement compliquĂ©e. Cette complication est due Ă  la prĂ©sence dans la mĂȘme gamme d’Ă©nergies, de transitions interdites de spin. Toutefois, leur intensitĂ© est renforcĂ©e par l’existence d’un couplage spin-orbite.

Magnétisme : cas du cobalt (II)

Les propriĂ©tĂ©s magnĂ©tiques des complexes de cobalt (II) diffĂšrent entre les complexes octaĂ©driques Ă  bas champ et les complexes tĂ©traĂ©driques. Cela est dĂ» Ă  la contribution du moment orbital non nul dans le cas octaĂ©drique. En effet, le fondamental des complexes octaĂ©driques est un triplet orbital (terme T). Quant au fondamental des complexes tĂ©traĂ©driques, il s’agit d’un singulet orbital (terme A).

Le moment magnĂ©tique pour les complexes de niveau fondamental 4T1 g(F) est gĂ©nĂ©ralement compris entre 4,7 et 5,2 M.B. Il devrait pourtant ĂȘtre de 3,89 M.B., Ă  condition que seule la contribution du spin soit prĂ©sente. Dans le cas des complexes tĂ©traĂ©driques, la situation est plus complexe pour une autre raison. Le fondamental est un singulet orbital (terme A). Toutefois, une contribution orbitale intervient Ă©galement de maniĂšre indirecte via le premier niveau excitĂ© 4T2.

Magnétisme : cas du cobalt (III)

La plupart des complexes octaĂ©driques de cobalt (III) sont Ă  bas spin et paramagnĂ©tiques. Des exceptions sont notĂ©es sur quelques complexes rares tels que CoF63. Les 6 Ă©lectrons des complexes Ă  bas spin remplissent le niveau Ă©lectronique t2 g en s’appariant. Le terme fondamental est 1A1 g.

Chimie organométallique

Il existe de nombreux composĂ©s organomĂ©talliques de cobalt qui ont Ă©tĂ© synthĂ©tisĂ©s. Le plus cĂ©lĂšbre d’entre eux est la vitamine B12. Elle est prĂ©sente dans la nature.

Composés carbonyles

Étant situĂ© dans la 9e colonne, le cobalt possĂšde un nombre impair d’Ă©lectrons Ă  l’Ă©tat d’oxydation zĂ©ro. Cela le rend incapable de satisfaire la rĂšgle des 18 Ă©lectrons, qui s’applique aux composĂ©s carbonylĂ©s. Il ne forme aucune liaison cobalt-cobalt. Ainsi, des composĂ©s tels que Co2(CO)8, Co4(CO)12 ou Co6(CO)16 peuvent ĂȘtre formĂ©s. Des ponts entre les atomes de cobalt existent sous diffĂ©rentes structures gĂ©omĂ©triques en Ă©quilibre, comme dans le cas du Co2(CO)8.

La rĂ©duction de Co2(CO)8 par un amalgame de sodium dans le benzĂšne conduit Ă  la formation de Co(CO)4. C’est un cobalt Ă  l’Ă©tat d’oxydation (-I). En milieu acide, cela donne l’hydrure jaune pĂąle HCo(CO)4. Dans des conditions plus drastiques, il est mĂȘme possible de former un cobalt Ă  l’Ă©tat d’oxydation (-III). Les Ă©lĂ©ments de la mĂȘme colonne que le cobalt, tels que le rhodium et l’iridium, se comportent de la mĂȘme maniĂšre.

Les composĂ©s de cobalt-carbonyle ont des applications industrielles. Ils sont utilisĂ©s comme catalyseurs dans les rĂ©actions d’hydroformylation.

Composés cyclopentadiényles

Le cobaltocĂšne Co(II)(C5H5)2 est un composĂ© violet foncĂ©, similaire au ferrocĂšne. Il est prĂ©parĂ© Ă  partir de cyclopentadiĂ©nure de sodium et de CoCl2. Il est stable jusqu’Ă  250 °C Ă  l’abri de l’air. Il est trĂšs rĂ©actif en raison de sa sphĂšre de coordination comportant 19 Ă©lectrons. Il lui confĂšre une propriĂ©tĂ© paramagnĂ©tique avec un moment magnĂ©tique de 1,76 M.B. conformĂ©ment Ă  la formule du spin seul. Il peut ĂȘtre oxydĂ© en ion cobalticinium, de couleur jaune (Co(III)(C5H5)2+). Il est stable, mĂȘme dans l’acide nitrique concentrĂ©.

Il existe également de nombreux composés semi-sandwich de cobalt de formule Co(II)(C5H5) L2. Dans ce cas, L est un ligand tel que la phosphine ou le carbonyle.

Vitamine B12 ou l’ion cobalt en chimie bio-inorganique

Favorisant le traitement au fer dans la lutte contre l’anĂ©mie, la vitamine B12 constitue le principal composĂ© biologique du cobalt, Sa premiĂšre extraction a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e sur des rĂ©sidus de foie. Elle reprĂ©sente un complexe organomĂ©tallique du cobalt, dans lequel l’ion est situĂ© au centre d’un noyau porphyrine. Sa formation est similaire Ă  celle du fer dans l’hĂ©moglobine.

Le cobalt est entourĂ© d’un atome d’azote qui appartient Ă  un rĂ©sidu imidazole d’une dĂ©soxyadĂ©nosine et de quatre atomes d’azote du noyau porphyrine. Un  groupe alkyle liĂ© au cobalt par une liaison σ (sigma) occupe la sixiĂšme position. Par consĂ©quent, la vitamine B12 est l’unique composĂ© organomĂ©tallique de cobalt prĂ©sent dans la nature.

Il est possible de procĂ©der Ă  l’isolation de la vitamine B12 sous forme de cyanocobalamine dans laquelle la dĂ©soxyadĂ©nosyl est remplacĂ©e par un groupe CN−. Ce sixiĂšme ligand peut ĂȘtre substituĂ© par (CH3-, OH).

Lorsque le cobalt est incorporé dans le noyau porphyrine, cet élément profite des propriétés rédox originales. En effet, il existe trois formes, en fonction des conditions, à savoir :

  • Co(I), vitamine B12s sous sa forme bleu-vert ;
  • Co(II), vitamine B12r de couleur marron ;
  • Co(III)-OH, hydroxocobalamine violette.

Les diffĂ©rents Ă©tats d’oxydation du cobalt peuvent ĂȘtre obtenus de maniĂšre naturelle. Ce comportement peut ĂȘtre reproduit par des composĂ©s modĂšles contenant du cobalt (II) complexĂ© par un composĂ© comportant une double liaison, baptisĂ© base de Schiff.

Le rĂŽle biochimique important de la vitamine B12 est de permettre l’isomĂ©risation du type nĂ©cessaire pour la production d’Ă©rythrocytes, ou globules rouges.

Analyse

Les composĂ©s minĂ©raux de cobalt ont la capacitĂ© de colorer en bleu les perles de phosphore. Les sels de cobalt peuvent ĂȘtre oxydĂ©s en oxyde de cobalt. Le borax, qui est un corps dissolvant d’oxydes, donne des « perles de verre bleues » aprĂšs imprĂ©gnation Ă  chaud et chauffage au chalumeau.

Le thiocyanate de potassium réagit avec les ions cobalteux pour former un complexe de cobalt de couleur bleue, comme mentionné précédemment.

Les solutions neutres ou peu acides d’ions cobalteux rĂ©agissent avec le composĂ© α-nitroso ÎČ-naphtol. Elles permettent de former un prĂ©cipitĂ© rouge-vineux de cobalt (III) de formule CoIII[C10H6(OH)(NO)]3. Celui-ci est soluble dans les solutions basiques et les acides diluĂ©s.

Ces solutions réagissent également avec les ions mercurithiocyanates pour former un précipité bleu caractéristique CoHg(SCN4)n.

L’analyse quantitative des sels de cobalt peut ĂȘtre effectuĂ©e par prĂ©cipitation d’oxyde de cobalt Co3O4. L’Ă©lectrolyse constitue Ă©galement une mĂ©thode parfaite pour procĂ©der Ă  leur dĂ©composition chimique.

cobalt-06

Utilisations du cobalt

Historiquement, la majeure partie de la production de cobalt a Ă©tĂ© utilisĂ©e dans l’industrie de la mĂ©tallurgie, dont 11 % pour les aimants. Le deuxiĂšme secteur dominant est la chimie (20 %), en particulier la pĂ©trochimie (14 %). En 2006, environ 33 % de la production Ă©tait utilisĂ©e pour les superalliages (22 %) et les alliages durs (11 %).

En croissance constante depuis 1995, la fabrication d’accumulateurs est arrivĂ©e Ă  son apogĂ©e au dĂ©but des annĂ©es 2010 avant de chuter Ă  la fin de la dĂ©cennie. À l’époque, la demande de l’industrie automobile Ă©lectrique pour les batteries est en hausse. Le prix du cobalt a atteint un record inĂ©galĂ© en 2017 (30 $/livre). Il a chutĂ© de moitiĂ© en 2019 avec l’abandon progressif de son utilisation dans la fabrication des batteries.

En 2017, la production de batteries représentait prÚs de 50 % de la consommation de cobalt, contre 18 % pour les superalliages et 8 % pour les alliages durs.

Le cobalt est présent dans divers alliages, tels que :

  • les alliages rĂ©sistants Ă  la corrosion, tels que les stellites ;
  • les superalliages rĂ©fractaires rĂ©sistant Ă  la corrosion, destinĂ©s Ă  certaines piĂšces de rĂ©acteurs ou turbines Ă  gaz ;
  • les alliages pour prothĂšses dentaires (les couronnes) ;
  • les aciers rapides (utilisĂ©s pour la rĂ©alisation d’outils de coupe) ;
  • les aimants et supports d’enregistrement magnĂ©tique, ainsi que les aimants pour haut-parleurs.

En dehors des alliages, le cobalt est prĂ©sent dans des cĂ©ramiques dures, Ă  l’instar des carbures ou des composĂ©s frittĂ©s de carbures mĂ©talliques, aussi appelĂ©s mĂ©taux durs. Ils sont utilisĂ©s dans la conception de forets ou de fraises dentaires.

Il existe également des matériaux composites ou céramiques à matrice métallique à base de cobalt, tels que les cermets.

L’utilisation du cobalt dans les accumulateurs lithium-ion a connu une croissance rapide jusqu’en 2019. L’une des deux Ă©lectrodes Ă©tait composĂ©e de LiCoO2. Toutefois, le cobalt devient plus rare. Son prix est Ă©levĂ© et les problĂšmes d’approvisionnement se multiplient. Des fabricants comme Panasonic ont dĂ©veloppĂ© des batteries sans cobalt. En 2019, le fabricant chinois SVOLT Energy Technology a Ă©galement annoncĂ© la mise au point d’une technologie de batteries lithium-ion sans cobalt. Celle-ci est baptisĂ©e « NMx ».

Des constructeurs automobiles tels que Tesla et Volkswagen ont annoncĂ© l’utilisation de batteries lithium-fer-phosphate (LFP). Elles alimentent les vĂ©hicules Ă©lectriques de gamme standard. En 2020, Tesla a prĂ©sentĂ© ses plans pour produire ses propres batteries sans cobalt. La marque utilise des batteries LFP sans cobalt provenant d’autres fournisseurs. Elles sont destinĂ©es Ă  Ă©quiper les voitures d’entrĂ©e de gamme. En 2021, le marchĂ© global des batteries Ă©lectriques a connu des changements notables. Les performances et l’autonomie des batteries LFP dĂ©passent officiellement celles des batteries ternaires contenant du cobalt.

Le cobalt et certains de ses composés sont également utilisés dans des secteurs non métallurgiques. Cela concerne la catalyse, en particulier dans le secteur des hydrocarbures avec le procédé Fischer-Tropsch. Il permet de transformer du charbon en carburant liquide pour les moteurs à combustion interne. Il sert à fabriquer des pigments (9 %), des pneus, des colles et des savons.

Le cobalt est largement utilisĂ© comme catalyseur dans l’industrie chimique et pĂ©troliĂšre. Le mĂ©tal cobalt, souvent associĂ© au fer et au nickel, est un catalyseur de la rĂ©action de Bosch. Le molybdate de cobalt est utilisĂ© comme catalyseur de conversion et de dĂ©sulfuration pour produire de l’essence et d’autres produits pĂ©troliers. Les carboxylates de cobalt (II) sont des catalyseurs courants. L’oxyde de cobalt (III) monohydratĂ© est un catalyseur d’oxydation. Le fluorure de cobalt (III) permet la perfluoration des hydrocarbures. L’acĂ©tate de cobalt (III) catalyse la dĂ©composition du peroxyde de cumĂšne, utilisĂ© dans la fabrication industrielle du phĂ©nol et de l’acĂ©tone.

Les oxydes de cobalt (II) et (III) sont des produits de frittage. Ils sont utilisés avec des carbures de titane et de tungstÚne. Ils servent à fabriquer des outils de coupe efficaces à grande vitesse malgré un échauffement élevé.

Ces oxydes sont Ă©galement utilisĂ©s comme pigments colorĂ©s dans la fabrication de cĂ©ramiques et de verres. Les hydroxydes de cobalt Ă  structure lamellaire peuvent ĂȘtre utilisĂ©s dans les supercondensateurs.

Le carbonate de cobalt (II) est utilisé comme pigment rouge pour les céramiques. Le chlorure de cobalt (II) sert de pigment pour les vernis minéraux, largement employé en peinture sur verre et céramique.

L’acĂ©tate de cobalt (II) et les carboxylates de cobalt (II) sont des agents siccatifs pour les laques, vernis, peintures et encres. Le chlorure de cobalt (II) est prĂ©sent dans les encres sympathiques et peut ĂȘtre utilisĂ© comme indicateur d’humiditĂ© avec des dessicateurs classiques.

L’ion cobalt complexĂ© avec des molĂ©cules organiques peut ĂȘtre utilisĂ© comme absorbeur d’oxygĂšne, de chlore, de soufre et d’arsenic.

Le cobalt est Ă©galement utilisĂ© comme additif alimentaire pour les animaux d’Ă©levage, en particulier les ruminants et les lapins. Il favorise la production de vitamine B12 par leur flore digestive.

Le cobalt est Ă©galement utilisĂ© comme matiĂšre premiĂšre pour la production de vitamine B12 par fermentation bactĂ©rienne destinĂ©e Ă  l’alimentation humaine et animale. Le besoin journalier pour un bovin adulte est d’environ 1 mg, tandis que pour un mouton, il est de 0,08 mg.

Des granules d’argile contenant du cobalt ou du sulfate de cobalt peuvent ĂȘtre ajoutĂ©s aux prairies artificielles ou aux cultures fourragĂšres.

En 2012, des essais ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s sur des catalyseurs bio-inspirĂ©s. Ils pourraient Ă©ventuellement remplacer le platine. Celui-ci est nĂ©cessaire pour la production d’hydrogĂšne et/ou d’oxygĂšne par Ă©lectrolyse de l’eau. Deux composĂ©s ont Ă©tĂ© proposĂ©s. Les nanoparticules de cobalt enrobĂ©es d’un oxo-phosphate de cobalt sont utilisables en solutions aqueuses de pH neutre. Un matĂ©riau catalytique commutable sans mĂ©taux nobles intervient dans les deux rĂ©actions chimiques essentielles Ă  l’Ă©lectrolyse de l’eau.

Ce nanocatalyseur est capable de se transformer de maniĂšre rĂ©versible d’une forme chimique Ă  une autre, correspondant chacune Ă  une activitĂ© catalytique spĂ©cifique. Toutefois, le processus doit encore ĂȘtre industrialisĂ©.

Des catalyseurs bio-inspirés à base de nickel sur des nanotubes de carbone étaient déjà proposés. Ils étaient efficaces uniquement en milieu fortement acide.

Toxicité et écotoxicité du cobalt

Le cobalt est principalement prĂ©sent dans les sols et les sĂ©diments. Il s’agit d’un oligo-Ă©lĂ©ment utile Ă  certaines plantes qui fixent l’azote et Ă  de nombreuses bactĂ©ries fixatrices associĂ©es Ă  la sphĂšre racinaire. Les tissus animaux ne contiennent que de faibles doses de cobalt, associĂ© Ă  certaines protĂ©ines et surtout Ă  la vitamine B12.

Les ruminants sont vulnĂ©rables Ă  la carence en cobalt. Il peut entraĂźner une baisse de l’appĂ©tit, de la production de lait et du poids des veaux et des gĂ©nisses d’Ă©levage.

La carence en cobalt favorise Ă©galement l’action toxique du sĂ©lĂ©nium. Le besoin journalier en cobalt chez l’homme ne dĂ©passe pas 0,6 Ă  0,15 mg, uniquement sous forme de vitamine B12. Chez les ruminants, la microflore du rumen transforme l’ion cobalt divalent en cyanocobalamine ou vitamine B12.

Des cas de carence en cobalt ont Ă©tĂ© observĂ©s dans certaines rĂ©gions agricoles rares. Cela concerne les Vosges granitiques et des secteurs similaires de l’ouest de la France.

Sources d’exposition et de risques pour la santĂ©

Une exposition aiguĂ« au cobalt d’environ 25 Ă  30 mg par jour est toxique. Elle peut causer des anomalies fƓtales chez les animaux exposĂ©s en laboratoire Ă  des taux Ă©levĂ©s de cobalt pendant la grossesse.

L’ajout de sulfate de cobalt comme stabilisateur de la mousse de la biĂšre a provoquĂ© des nausĂ©es. Il est aussi Ă  l’origine des vomissements et des affections cardiaques chez les grands buveurs de biĂšre dans les annĂ©es 1960. Les prothĂšses de hanche peuvent ĂȘtre une source Ă©mergente d’exposition humaine en produisant des particules nanomĂ©triques de cobalt. Elles causent parfois des rĂ©actions locales indĂ©sirables et une toxicitĂ© systĂ©mique.

Les particules nanométriques de cobalt sont plus toxiques que les particules micrométriques.

Certains athlĂštes ont utilisĂ© des sels de cobalt pour se doper, car il n’est pas interdit aux sportifs. Cela peut avoir des effets mĂ©dicaux indĂ©sirables graves.

Le cobalt peut ĂȘtre recherchĂ© dans le sang complet, le sĂ©rum, le plasma ou l’urine.

Toxicité

Le cobalt a Ă©tĂ© mal connu pendant longtemps. Le mot « cobalt » provient de l’allemand kobalt ou kobold, qui signifie « esprit malĂ©fique » dans la tradition germanique. Le mĂ©tal a Ă©tĂ© fabriquĂ© tardivement et sa toxicitĂ© a longtemps Ă©tĂ© considĂ©rĂ©e comme faible. Cependant, les mĂ©tallurgistes prudents ont pris des prĂ©cautions. Ils s’assurent que les poussiĂšres fines de mĂ©tal cobalt soient infĂ©rieures Ă  0,5 mg/m3. L’inhalation de ces poussiĂšres peut causer des troubles pulmonaires et le contact avec la peau peut provoquer des irritations. L’ingestion de cobalt entraĂźne souvent des nausĂ©es et des vomissements.

Effets

Le cobalt est un oligoĂ©lĂ©ment nĂ©cessaire Ă  dose infime pour certaines cellules et pour certains processus biologiques. Il est prĂ©sent dans la vitamine B12 et utilisĂ© contre l’anĂ©mie, car il favorise la constitution des globules rouges. Cependant, Ă  des doses plus Ă©levĂ©es, il est hautement toxique. Les tests in vitro avec des ions cobalt sur des cellules de mammifĂšres montrent qu’il est cytotoxique. Il peut induire l’apoptose et la nĂ©crose cellulaire Ă  des concentrations Ă©levĂ©es. L’ingestion de chlorure de cobalt (II) peut rapidement provoquer des nausĂ©es, des vomissements et mĂȘme la mort, surtout chez les enfants.

Des effets cardiaques et pulmonaires indĂ©sirables ont Ă©tĂ© dĂ©montrĂ©s lors d’une exposition au cobalt proche ou lĂ©gĂšrement infĂ©rieure aux limites d’exposition professionnelle actuelles. L’exposition au cobalt peut Ă©galement affecter gravement le tractus gastro-intestinal, la thyroĂŻde, le cƓur et les systĂšmes sensoriels. Des travailleurs ayant respirĂ© de l’air chargĂ© en cobalt peuvent avoir des difficultĂ©s respiratoires Ă©voluant Ă©ventuellement en asthme ou en pneumonie.

Le cobalt est toxique en raison de ses propriétés chimiques.

Certains de ses isotopes radioactifs, comme le cobalt 60, sont radiotoxiques. Ils sont utilisĂ©s en recherche et en mĂ©decine nuclĂ©aire, sous forme d’aiguilles. Ils servent Ă  tuer des cellules cancĂ©reuses. Le cobalt peut Ă©galement avoir des actions synergiques avec d’autres mĂ©taux couramment trouvĂ©s dans la nature. Il s’agit de l’arsenic, du cuivre, du nickel et du manganĂšse.

Dans tous les cas, le cobalt est plus toxique sous forme de nanoparticules, mais la recherche dans ce domaine est encore limitée.

Génotoxicité

Le cobalt et ses sels sont gĂ©notoxiques en raison de dommages oxydatifs sur l’ADN causĂ©s par des espĂšces rĂ©actives de l’oxygĂšne. Ils sont aussi dus par une Ă©ventuelle inhibition de certains processus de rĂ©paration de l’ADN.

Cancérogénicité

Le Centre international de recherche sur le cancer classe le cobalt comme « cancĂ©rogĂšne possible ». Il peut provoquer un cancer lorsqu’il est introduit dans un muscle ou sous la peau. Il ne semble pas ĂȘtre cancĂ©rogĂšne lorsqu’il est inhalĂ© par des animaux exposĂ©s via l’eau, la nourriture ou l’air. Les preuves de cancĂ©rogĂ©nicitĂ© du cobalt mĂ©tallique et du sulfate de cobalt sont considĂ©rĂ©es comme suffisantes chez l’animal de laboratoire. Elles sont encore jugĂ©es insuffisantes chez l’humain.

Métabolisme

Le rĂŽle du cobalt dans la carence en oxygĂšne (hypoxie) dans les cellules animales est encore incomplĂštement compris, mais les rĂ©sultats des recherches sont plus cohĂ©rents et pertinents. Les ions de cobalt sous forme de Co++ stabilisent les dĂ©gĂąts cellulaires dus Ă  l’hypoxie et stimulent la production d’Ă©rythropoĂŻĂ©tine (EPO).

Par le mĂȘme mĂ©canisme, il semble contribuer Ă  coordonner et rĂ©guler d’autres rĂ©ponses adaptatives Ă  l’hypoxie, ou carence en oxygĂšne. La plupart de ces rĂ©ponses ont des effets cancĂ©rogĂšnes potentiels, dĂ©montrĂ©s dans les modĂšles animaux. Une hypothĂšse rĂ©cente suggĂšre que certains des effets toxiques de l’ion Co++ sont dus Ă  une interfĂ©rence nĂ©gative. Il est combinĂ© avec la pompe Ă  Ca++ des cellules.

Cinétique corporelle : rétention/excrétion

La cinĂ©tique du cobalt dans le corps est prĂ©sente sous forme d’ion Co++. Elle a principalement Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©e chez l’animal de laboratoire et dans une moindre mesure chez l’Homme. Il est principalement accumulĂ© dans le foie, les reins, le pancrĂ©as et le cƓur. La teneur relative dans le squelette et le muscle squelettique augmente lentement avec le temps aprĂšs l’administration de cobalt.

Chez l’Homme, l’excrĂ©tion rĂ©nale est rapide au dĂ©part. Elle diminue en quelques jours. Dans une seconde phase qui dure quelques semaines, elle ralentit. Une partie du cobalt reste piĂ©gĂ©e dans les tissus pendant plusieurs annĂ©es. Cela concerne, notamment, le derme en cas de tatouage. Dans le sĂ©rum, l’ion Co++ se lie Ă  l’albumine en plus des ions libres. Ils reprĂ©sentent entre 5 et 12 % de la concentration totale de cobalt. Dans les globules rouges humains, il utilise apparemment la mĂȘme voie transmembranaire que le calcium. L’absorption est essentiellement irrĂ©versible lorsqu’il est effectivement engagĂ© dans le cytosol. Celui-ci ne peut plus ĂȘtre expulsĂ© par la pompe Ă  calcium.

Imprégnation des populations humaines

L’imprĂ©gnation au cobalt est presque systĂ©matique dans les pays riches, dont la France. Les proportions sont encore mal connues. Elles varient vraisemblablement selon de nombreux paramĂštres, notamment environnementaux et alimentaires.

En 2018, le programme national de biosurveillance « Volet pĂ©rinatal » a publiĂ© une Ă©valuation de l’imprĂ©gnation des femmes enceintes par le cobalt en France. Les rĂ©sultats ont montrĂ© que cet Ă©lĂ©ment monoisotopique et mononuclĂ©idique Ă©tait prĂ©sent dans 100 % des Ă©chantillons d’urine analysĂ©s (moyenne gĂ©omĂ©trique : 0,85 g/L).

Les taux sont similaires Ă  ceux trouvĂ©s dans d’autres pays pour les femmes en fin de grossesse. Ils sont beaucoup plus Ă©levĂ©s que chez les femmes non enceintes en France. Dans cette Ă©tude, l’excrĂ©tion urinaire de cobalt est plus Ă©levĂ©e en cas de tabagisme. Il en va de mĂȘme en cas de consommation de produits chocolatĂ©s et de thĂ©. L’excrĂ©tion tend Ă  diminuer avec l’Ăąge et Ă  cause d’une consommation de poisson. GĂ©nĂ©ralement, 99 % du cobalt que nous absorbons proviennent de la nourriture plutĂŽt que de l’eau ou de l’air. Les cas exceptionnels concernent les travailleurs ou les personnes exposĂ©es Ă  des sources industrielles ou naturelles importantes.

Dissémination environnementale

Le cobalt est prĂ©sent dans les sols, rĂ©sultant de l’Ă©rosion, des volcans, de l’eau de mer et des feux de forĂȘt.

Sources naturelles

Le taux moyen de cobalt dans le sol dans le monde est de huit ppm (parties par million). Il peut varier de presque zéro à 6 450 ppm, voire plus à proximité de mines. En Ontario, des taux de 16 et 17 ppm de cobalt ont été mesurés respectivement dans des parcs ruraux et de vieux parcs urbains.

Sources anthropiques

Les mines et l’industrie du cobalt avec les fumĂ©es des incinĂ©rateurs et de la combustion du charbon et du pĂ©trole polluent l’eau. Elles contaminent aussi l’air, le sol et les Ă©cosystĂšmes avec des proportions variables.

Les gaz d’Ă©chappement des vĂ©hicules et avions peuvent Ă©galement contenir du cobalt. Des contaminations accidentelles peuvent se produire, comme le cas des boutons d’ascenseurs suisses contaminĂ©s par du cobalt radioactif. Les retombĂ©es des essais nuclĂ©aires et de l’accident de Tchernobyl sont les sources principales de radioactivitĂ© du cobalt dans l’environnement. La radioactivitĂ© diminue globalement avec le temps. Cependant, localement, par lessivage, ruissellement, puis bioconcentration, les taux peuvent augmenter, notamment dans les champignons et les animaux qui les consomment.

Écotoxicologie

Dans les environnements aquatiques, le cobalt a Ă©tĂ© peu Ă©tudiĂ©. Ifremer a toutefois mesurĂ© sa prĂ©sence de 1 Ă  5 ng.L1 en mer. Des quantitĂ©s significatives ont Ă©tĂ© amenĂ©es par les fleuves polluĂ©s. Il va jusqu’Ă  200 ng.L1 dans la Seine et son estuaire Ă  faible salinitĂ©. Les bivalves, comme les moules et les huĂźtres, en contiennent Ă©galement. Les quantitĂ©s vont jusqu’Ă  3,5 mg.kg1 en hiver et 0,8 Ă  1,2 mg.kg1 en Ă©tĂ© pour les moules du Devon. La toxicitĂ© du cobalt varie selon les organismes, les individus, le contexte et l’espĂšce chimique considĂ©rĂ©e :

  • cobalt pur ;
  • ion ;
  • nanoparticule ;
  • cobalt II ou cobalt III ;
  • radioactif ou non ;
  • type de sels organiques et/ou inorganiques.

Sa toxicitĂ© et sa mobilitĂ© environnementale augmentent avec l’aciditĂ© du sol. Les pluies acides peuvent accentuer sa mobilitĂ© et sa biodisponibilitĂ©. Il y a un risque Ă©levĂ© de bioaccumulation et de bioturbation par certaines plantes, champignons et animaux.

Quid des normes et des seuils ?

En 2020, il n’existe aucune norme rĂ©glementaire de qualitĂ© de l’eau de surface, de nappe ou potable pour le cobalt. Cela concerne tant l’Union europĂ©enne que les États-Unis. Une Ă©tude a proposĂ© des seuils pour une future norme en se basant sur des algues. Le seuil est aussi basĂ© sur plusieurs espĂšces d’invertĂ©brĂ©s et de poissons. Ils sont utilisĂ©s pour les tests de toxicitĂ© aiguĂ« et chronique. La CE50 (ou CL50) variait de 90,1 ”g Co/L (pour la lentille d’eau) Ă  157 000 ”g Co/L (pour la cĂ©cidomyie). Quant Ă  la toxicitĂ© chronique, l’EC10 variait de 4,9 ”g Co/L (pour la lentille d’eau) Ă  2 170 ”g Co/L ‘(pour la truite arc-en-ciel).

En suivant l’approche europĂ©enne, une concentration dangereuse mĂ©diane pour 5 % des organismes (HC5,50 %) serait de 1,80 ”g Co/L. Une approche de type US EPA serait sept fois plus tolĂ©rante (7,13 ”g Co/L).

Certains invertébrés et les algues/plantes aquatiques se montrent plus sensibles aux expositions chroniques au cobalt que les poissons.

Dépollution

Pour extraire la forme ionique dissoute de cobalt d’un liquide, plusieurs techniques sont utilisĂ©es. Il s’agit des chĂ©lateurs, des rĂ©sines Ă©changeuses d’ions, du charbon de bois activĂ© et des techniques de nanofiltration. Des chercheurs allemands et indiens travaillent Ă  la mise au point de polymĂšres capables de concentrer des isotopes de cobalt radioactifs. Ils permettent de traiter l’eau de refroidissement des centrales nuclĂ©aires.

Ce nouveau procĂ©dĂ© contribue Ă  la rĂ©duction des dĂ©chets radioactifs. Ces isotopes de cobalt radioactifs proviennent de l’alliage d’acier spĂ©cial. Il compose des tubes dans lesquels circule sous pression l’eau bouillante. Il est bombardĂ© de neutrons dans le cƓur du rĂ©acteur. Ceux-ci produisent des isotopes (Co 60) avec une pĂ©riode de demi-vie radioactive dĂ©passant 5 ans. Le polymĂšre en question est un produit antĂ©rieurement riche en ions de cobalt. Il est passĂ© Ă  l’acide pour extraire le cobalt de la matrice. La nanostructure de ce polymĂšre forme une « empreinte molĂ©culaire ». Il permet de piĂ©ger une grande quantitĂ© d’isotopes radioactifs de cobalt en solution et de les Ă©liminer.

Économie et production

La bourse du marchĂ© du cobalt est gĂ©rĂ©e par le London Metal Exchange. En tant que minerai stratĂ©gique et non renouvelable, sa consommation en 2014 a Ă©tĂ© trĂšs Ă©levĂ©e. Elle a rĂ©vĂ©lĂ© que les rĂ©serves connues en RĂ©publique du Congo, en Australie et au Cuba seront Ă©puisĂ©es en 60 ans. Cependant, les nodules polymĂ©talliques et les encroĂ»tements cobaltifĂšres sous-marins en contiennent beaucoup. Leur exploitation reste incertaine quant Ă  son impact sur l’environnement marin.

Les principaux producteurs de cobalt sont des sociĂ©tĂ©s basĂ©es au Royaume-Uni, en Suisse et en Chine. Il s’agit de Glencore, de Eurasian Natural Resources, de China Molybdenum et de Metorex. Les actionnaires chinois contrĂŽlent ces deux derniĂšres entreprises, reprĂ©sentant 13,8 % de la production mondiale et environ 24 % de la production des grandes entreprises. Les entreprises constituĂ©es en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo ne contrĂŽlent que 3,5 % de la production mondiale. La famille sud-africaine Glasenberg est le principal actionnaire de Glencore avec une production correspondant Ă  19,3 % de la production mondiale.

Ressources planétaires, enjeux stratégiques, écologiques et éthiques

L’Afrique dĂ©tient la majoritĂ© des ressources mondiales connues de cobalt. Environ 50 % se trouvent en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, suivi par la Zambie. Elle en est le premier pays producteur. Au XXe siĂšcle, la sociĂ©tĂ© belge Umicore Ă©tait leader mondial dans ce domaine. La demande de cobalt Ă  l’échelle planĂ©taire devrait tripler avant 2030, principalement due Ă  la croissance de la demande de vĂ©hicules Ă©lectriques. Toutefois, il est bon de rappeler que Tesla a rĂ©ussi Ă  produire des batteries sans utiliser de cobalt. De nouveaux gisements sous-marins pourraient ĂȘtre dĂ©couverts et exploitĂ©s dans le futur. Cependant, la production miniĂšre de cobalt devrait augmenter de 33 % en 2023, selon Rystad Energy.

En 2018, le cobalt est classĂ© « rouge » par le BRGM et le WMF. Une pĂ©nurie serait possible dĂšs 2025. La RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo qui possĂšde la moitiĂ© des ressources pourrait ĂȘtre politiquement instable. Le cours du cobalt a atteint des sommets inĂ©galĂ©s depuis dix ans en 2018. Il a chutĂ© de 58 % en mars 2023, suite Ă  la baisse de la demande en Chine. Par ailleurs, les batteries lithium-fer-phosphate connaissent une popularitĂ© croissante.

Recyclage

Le cobalt est une ressource stratĂ©gique et non renouvelable. Son recyclage devient un enjeu stratĂ©gique face Ă  l’envolĂ©e des cours. Par ailleurs, il est encore difficile de passer Ă  des mĂ©thodes industrielles. Selon le rapport de l’UNEP de 2011, le taux de mĂ©tal fonctionnel recyclĂ© pour le cobalt est de 68 %. La proportion de mĂ©tal recyclĂ© entrant dans la production de mĂ©tal de 32 %. La proportion de vieux dĂ©chets mĂ©talliques dans le flux de dĂ©chets mĂ©talliques introduits dans le processus de recyclage est de 50 %.

Transformation / produits chimiques Ă  base de cobalt

Le leader mondial de raffinage, transformation et commercialisation de Chimie fine spĂ©cialitĂ©s chimiques Ă  base de cobalt est « Cobalt & Specialty Materials » (CSM). Existant depuis 1912, elle est une filiale d’Umicore (devenu Nyrstar).

Le groupe contrĂŽle toute la chaĂźne d’approvisionnement et de production pour le cobalt, via des unitĂ©s rĂ©parties sur plusieurs continents.

Les composés de cobalt sont utilisés comme pigment pour :

  • le verre ;
  • la cĂ©ramique ;
  • les peintures ;
  • les encres.

Ils sont aussi utiles dans la fabrication des batteries, des piles rechargeables et des catalyseurs.

En Europe, la principale usine est celle de Bruges, en Belgique, rachetée par Umicore en 2007. Des particules et nanoparticules stables de cobalt sont également produites et intégrées à une nouvelle génération de catalyseurs au palladium.


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