Calcium

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Caractéristiques du calcium

  • Symbole : Ca
  • Masse atomique : 40,078 ± 0,004 u1
  • NumĂ©ro CAS : 7440-70-24
  • Configuration Ă©lectronique : [Ar]4s2
  • NumĂ©ro atomique : 20
  • Groupe : 2
  • Bloc : Bloc S
  • Famille d’Ă©lĂ©ments : MĂ©tal alcalino-terreux
  • ÉlectronĂ©gativitĂ© : 1,00
  • Point de fusion : 842 °C1

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Le calcium, élément atomique n°20 de symbole Ca : son histoire, ses isotopes, ses caractéristiques, ses corps simples, ses corps composés, son importance et son utilisation.

Le calcium est un Ă©lĂ©ment chimique qui figure dans le tableau de MendeleĂŻev sous le numĂ©ro atomique 20. Son symbole chimique est Ca. Ce mĂ©tal alcalino-terreux est de couleur gris-blanc. On ne trouve pas de calcium Ă  l’état de corps pur, mais il devient du calcium mĂ©tal aprĂšs une rĂ©duction de ses ions. C’est le cinquiĂšme Ă©lĂ©ment le plus abondant de la croĂ»te terrestre (plus de 3 % sous forme d’oxyde CaO). De nombreuses espĂšces ont besoin du calcium pour vivre. Cet oligo-Ă©lĂ©ment est essentiel dans la formation des os, des coquilles (1 Ă  2 % de la masse du corps humain adulte) et des dents. Le calcium joue Ă©galement un rĂŽle fondamental dans la physiologie cellulaire.

Histoire du calcium

Le mot calcium vient du latin calx qui signifie chaux ajoutĂ©e du suffixe –um. La chaux est un oxyde de calcium dont la formule est CaO. Elle est obtenue aprĂšs la calcination du calcaire CaCO3.

Au premier siĂšcle ap J.C, les Romains avaient dĂ©jĂ  manipulĂ© la chaux. La premiĂšre expĂ©rience pour l’isoler fut faite en 1801 par les chimistes Magnus Martin Pontin et Jöns Jacob Berzelius. Ils avaient prĂ©parĂ©, par Ă©lectrolyse de la chaux, un amalgame de calcium et de mercure.

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À partir de ce test, sir Humphry Davy, en 1808, a pu isoler le mĂ©tal impur, qui est le calcium. Ce chimiste britannique a Ă©galement isolĂ© le sodium et le potassium.

Plus tard, en 1840, un physicien suisse, dont le nom n’a pas Ă©tĂ© divulguĂ©, a prouvĂ© l’importance du calcium dans la croissance des pigeons. Au dĂ©but du XXe siĂšcle, le calcium est reconnu comme Ă©tant un Ă©lĂ©ment protecteur contre l’intoxication au plomb. Ainsi, les dirigeants des industries miniĂšres britanniques donnĂšrent du lait Ă  leurs mineurs pour les prĂ©server. Durant le XXe siĂšcle, le calcium est proclamĂ© bĂ©nĂ©fique pour le systĂšme nerveux et les muscles.

Isotopes du calcium

Le calcium possĂšde 24 isotopes connus, dont le nombre de masse varie entre 34 et 57. Il ne dĂ©tient cependant aucun isomĂšre nuclĂ©aire connu.

On dĂ©nombre 5 isotopes stables de calcium : 40Ca, 42Ca, 43Ca, 44Ca et 46C. Les isotopes 40Ca et 46Ca sont soupçonnĂ©s d’ĂȘtre des radioisotopes avec une longue vie mĂȘme si aucune dĂ©sintĂ©gration n’a Ă©tĂ© relevĂ©e. Le radioisotope 48 Ca a une demi-vie de 43×1018 annĂ©es (soit 3 milliards de fois l’ñge de l’univers), il est donc pratiquement stable. Le calcium 40 est celui qui compose la majoritĂ© du calcium naturel Ă  97 %.

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Caractéristiques notables du calcium

La production typique du calcium se fait par Ă©lectrolyse du fluorure de calcium. La pratique la plus courante est la rĂ©duction sous vide de la chaux (Ca0) avec de la poudre d’aluminium. Le calcium produit une flamme jaune-rouge lors de sa combustion. Quand il est exposĂ© Ă  l’air sec, il dĂ©veloppe une couche protectrice blanche composĂ©e d’oxyde et de nitrure. En rĂ©action avec l’eau, le calcium dĂ©localise l’hydrogĂšne et forme l’hydroxyde de calcium dont la formule est Ca(OH)2.

Applications physiques du calcium métal

Le calcium est un agent rĂ©ducteur qui est utilisĂ© dans l’extraction d’autres mĂ©taux comme l’uranium, le thorium et le zirconium.

Ce mĂ©tal alcalino-terreux est dĂ©sulfurant (extrait le soufre), dĂ©soxydant (Ă©limine l’oxygĂšne) et dĂ©carburant (extrait le carbone) lorsqu’il forme des alliages ferreux et non ferreux.

Il est utilisĂ© avec le magnĂ©sium pour faire du dĂ©bismuthage (Ă©limination du bismuth du plomb). Ce neuviĂšme Ă©lĂ©ment chimique est un agent d’alliage. Il est employĂ© dans l’amalgame du cuivre, de l’aluminium, du plomb, du bĂ©ryllium et du magnĂ©sium.

Composés du calcium

La molĂ©cule du calcium le plus connu est le cation Ca2+. On dĂ©nombre aussi d’autres combinĂ©s tels que :

  • l’aluminate de calcium dont la formule est Ca3 (AlO3) 2 ou (Al2O3, 3 CaO) ; c’est le cas du clinker qui est utile dans la confection de mortiers rĂ©fractaires ;
  • le carbonate de calcium CaCO3, composant basique des roches calcaires qui aprĂšs calcination deviennent de la chaux vive, de la calcite ou de l’aragonite ;
  • le carbure de calcium ou CaC2 qui est plus connu sous le nom de carbure, il produit de l’acĂ©tylĂšne lors de son hydrolyse ;
  • les halogĂ©nures composĂ©s de 4 Ă©lĂ©ments : le chlorure de calcium CaCI2 pouvant remplacer le chlorure de sodium, le fluorure de calcium ou fluorine CaF2, l’iodure de calcium CaIet le bromure de calcium CaBr;
  • le nitrate de calcium Ca3N2 ;
  • le nitrure de calcium Ca3N2
  • l’hypochlorite de calcium Ca(NO3)2 ;
  • l’oxyde de calcium CaO (chaux vive) et hydroxyde de calcium Ca(OH)2 (chaux Ă©teinte) ;
  • le phosphate : phosphate de calcium Ca3(PO4)2 et hydroxyapatite Ca10(PO4)6(OH)2 (composant des os et des dents) ;
  • le phosphure de calcium Ca3P2 dont l’hydrolyse produit de la phosphine PH3 ;
  • les sulfates : l’anhydrite sulfate de calcium anhydre ou CaSO4 (dĂ©shydratant), bassanite sulfate de calcium semi-hydratĂ© ou 2(CaSO4).H2O (poudre Ă  plĂątre) et gypse sulfate de calcium hydratĂ© CaSO4.2H2O (plĂątre durci) ;
  • le sulfure de calcium CaS.

Le calcium alliĂ© au silicium ou silico-calcium est utilisĂ© dans la prĂ©paration des aciers.

Calcium dans le corps humain

Le calcium est l’élĂ©ment mĂ©tallique qu’on trouve Ă  profusion dans le corps constituant 1 Ă  2 % de la masse corporelle. On le retrouve surtout dans les os et les dents. Ces deux organes sont d’ailleurs formĂ©s par le calcium qui les maintient rigides.  

La concentration plasmatique du calcium ionisĂ© dans le squelette est importante. Une trop grande quantitĂ© dans les selles ou, a contrario, une trop grande diminution de l’apport calcique entraĂźne des risques pour la santĂ©. Cela peut engendrer des maladies comme l’ostĂ©oporose chez l’adulte et le rachitisme chez l’enfant ou encore le risque d’exacerbation du saturnisme.

Cet Ă©lĂ©ment alcalin est essentiel dans le fonctionnement du mĂ©tabolisme humain :

  • la coagulation sanguine ;
  • le maintien de la pression sanguine ;
  • la contraction des muscles tels que le cƓur ;
  • les processus enzymatiques.

La biossimilabilitĂ© du calcium chez l’ĂȘtre humain dĂ©pend de son Ăąge, de ses formes et de son Ă©tat hormonal. Cette particularitĂ© biossimilable dĂ©pend de deux facteurs : les inhibiteurs et les promoteurs de l’assimilation dans les aliments. Par exemple, les calciums ionisĂ©s ou chĂ©latĂ©s par les peptides prĂ©sents dans certains aliments sont plus bioassimilables. 

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Importance physiologique du calcium

Le calcium est essentiel dans la formation des os et des dents. L’hypocalcĂ©mie peut causer des problĂšmes de croissance. Au contraire, un excĂšs en calcium augmente le risque de maladies cardiovasculaires. Ce minĂ©ral empĂȘche la production des oxalates dans le systĂšme digestif, entraĂźnant les calculs rĂ©naux.

OmniprĂ©sent dans le corps, le calcium intervient dans les Ă©changes cellulaires. Le taux sanguin du calcium appelĂ© calcĂ©mie est rĂ©gulĂ© pour prĂ©venir des variations pouvant ĂȘtre fatales Ă  l’organisme. On distingue deux hormones impliquĂ©es dans cette rĂ©gulation, notamment la parathormone et le calcitriol. L’hormone du calcium calcitriol est un dĂ©rivĂ© de la vitamine D. Le calcium rĂ©gule Ă©galement le pH corporel. Il est relarguĂ© des os, c’est-Ă -dire que la solubilitĂ© du sel dans les os est diminuĂ©e lors de l’acidification du milieu interne de l’os. Cette action est causĂ©e par la consommation de produit acidifiant (lait, protĂ©ine
) et la faible consommation de vĂ©gĂ©taux provoquant un effet alcalinisant.

D’aprĂšs des Ă©tudes Ă©pidĂ©miologiques, un rĂ©gime riche en calcium baisse le risque du cancer de cĂŽlon et du cancer colorectal. Cette thĂ©orie a Ă©tĂ© confirmĂ©e en pratique par trois essais cliniques oĂč des volontaires ont pris un supplĂ©ment de carbonate de calcium (1 Ă  2 g/j). Le rĂ©sultat est que la rĂ©currence des polypes a diminuĂ© de 15 Ă  30 %. D’aprĂšs 25 publications scientifiques, le calcium rabaisse le risque de cancĂ©rogenĂšse colique chez les rongeurs.

Le calcium par l’intermĂ©diaire de l’ion calcium (Ca2+) intervient Ă©galement dans la contraction musculaire. Il est stockĂ© dans le muscle et se libĂšre sous l’influx nerveux en activant les molĂ©cules d’actine (qui sont responsables de la contraction du muscle).

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Équilibre calcique

L’équilibre calcique ou l’équilibre du calcium Ă©tablit le lien entre les apports calciques et l’absorption/l’excrĂ©tion du calcium. Une variation dans l’absorption et l’excrĂ©tion de calcium peut empĂȘcher un apport calcique Ă©levĂ© ou compenser un apport faible.

La balance entre l’utilitĂ© de l’absorption et le taux d’excrĂ©tion dĂ©termine les besoins nutritionnels en calcium. L’excrĂ©tion du calcium se fait par voie intestinale (fĂšces) et par voie rĂ©nale (urine). Elle se manifeste Ă©galement par la desquamation et par la perte de cheveux et des ongles.

Le taux d’absorption du calcium se fait grĂące au systĂšme digestif. Ce taux doit correspondre Ă  l’ensemble des pertes quotidiennes en calcium pour assurer la prĂ©servation du squelette chez l’adulte. Chez l’enfant et l’adolescent, il faut un apport calcique supplĂ©mentaire pour combler les besoins en accroissement du squelette.

Le mĂ©tabolisme du calcium varie d’un individu Ă  l’autre en termes d’absorption et d’excrĂ©tion. Les facteurs du mĂ©tabolisme calcique sont, notamment la vitamine D, l’apport en protĂ©ine et en sodium, la mĂ©nopause chez la femme et l’ñge.

Absorption du calcium

L’absorption calcique dĂ©pend du niveau d’apport. À faible niveau, le calcium est absorbĂ© par transport transcellulaire actif. À haut niveau, elle est effectuĂ©e par une simple diffusion paracellulaire. Cette absorption du calcium se calcule Ă  l’inverse de l’apport en calcium. Elle est Ă  70 % pour un niveau trĂšs bas d’apport et Ă  35 % pour un niveau d’apport calcique important.

Le calcul du pourcentage net d’absorption est : apport – perte.

Les pertes calciques incompressibles viennent des selles, de l’urine, de la sueur ou de la desquamation. Un rĂ©sultat nĂ©gatif avec de bas apports peut devenir positif avec des apports augmentĂ©s. Par exemple : un pic Ă  30 % d’absorption calcique pour un apport quotidien de 400 mg de calcium peut diminuer avec des apports plus Ă©levĂ©s.

Excrétion du calcium

La part non absorbée du calcium se retrouve pour la plupart dans les selles et le reste finit dans les sucs digestifs.

Quant Ă  l’excrĂ©tion urinaire, elle est trĂšs sensible aux variations du taux plasmique en calcium. Une infime diminution de 2 mg/l de plasma sanguin suffit Ă  entraĂźner jusqu’à 30x une diminution de l’excrĂ©tion du calcium dans l’urine. Cette sensibilitĂ© rĂ©nale Ă  la privation de calcium est combinĂ©e avec la relation inverse du taux d’absorption et de l’apport calcique. Cette combinaison sert Ă  Ă©quilibrer la concentration plasmatique de calcium ionisĂ© et Ă  stabiliser les entrĂ©es et les pertes calciques. Dans les pays dĂ©veloppĂ©s, oĂč le niveau de consommation du sel et des protĂ©ines est Ă©levĂ©, la perte de calcium dans les urines est de l’ordre de 140 mg/j.

Il existe Ă©galement des pertes calciques Ă  travers la desquamation (peau qui part en petits lambeaux), la chute des cheveux et la perte des ongles. Ce sont des pertes insensibles, difficiles Ă  mesurer, de l’ordre de 40 Ă  60 mg/j. Ces types de pertes calciques ne dĂ©pendent en aucun cas du niveau d’apport calcique dans l’alimentation.

Facteurs nutritionnels impactant sur les besoins en calcium

Il existe trois facteurs nutritionnels qui affectent les besoins en calcium : le sodium, les protĂ©ines animales et la vitamine D. Le sodium et les protĂ©ines animales augmentent les pertes calciques urinaires. La vitamine D joue un rĂŽle dans l’absorption du calcium et dans l’homĂ©ostasie.

Ces facteurs alimentaires qui perturbent les pertes urinaires de calcium influencent grandement la balance calcique. Ils sont mĂȘme plus importants que les facteurs nutritionnels qui touchent la disponibilitĂ© intestinale du calcium. On distingue des pertes calciques urinaires plus importantes dans les aliments contenant des apports Ă©levĂ©s en protĂ©ines animales, en sulfates ou en sodium. On en dĂ©note aussi dans le cafĂ©, le thĂ© et l’alcool.

Vitamine D et son rĂŽle sur le calcium

La vitamine D est une vitamine liposoluble (soluble dans les lipides) que l’on retrouve dans l’alimentation. Elle est synthĂ©tisĂ©e dans l’organisme humain Ă  partir de 7 dĂ©hydrocholestĂ©rols sous l’action des rayonnements UVB du soleil. Cette hormone intervient dans l’absorption du calcium et du phosphore par l’intermĂ©diaire des intestins. Elle agit Ă©galement dans la rĂ©absorption de ces deux Ă©lĂ©ments par les reins sous l’influence de la PTH (parathormone). Elle permet, entre autres, la rĂ©sorption osseuse via les ostĂ©oclastes.

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Il y a un dĂ©lai d’action entre le moment de l’administration de la vitamine D et celui oĂč l’absorption du calcium augmente sous l’effet de cette vitamine. Cette action Ă©mane de la charge calcique de l’os et de cette vitamine liposoluble. Elle fixe le calcium Ă  dose physiologique et la libĂšre Ă  forte dose (hypervitaminose), ce qui provoque une hypercalcĂ©mie. Durant la croissance, le site d’action privilĂ©giĂ© de la vitamine D est la zone mĂ©taphysaire. Les effets de cette substance azotĂ©e sont contrebalancĂ©s par la calcitonine. Elle participe par ailleurs Ă  la minĂ©ralisation osseuse du squelette et des articulations et agit efficacement sur la tonicitĂ© musculaire.

Sodium et son rĂŽle sur le calcium

Le sodium est un minĂ©ral que l’on retrouve dans les aliments et dans le sel de table. Le taux urinaire de sodium ou natriurie est reliĂ© Ă  la calciurie ou taux urinaire du calcium. En ingĂ©rant du sodium, l’excrĂ©tion urinaire de calcium augmente. Cela s’explique par le fait que le sodium tout comme le calcium joue un rĂŽle dans la rĂ©absorption au niveau des tubules rĂ©naux. En restreignant le sel, la calciurie et le besoin nutritionnel en calcium diminuent. À l’inverse, la consommation alimentaire de sel augmente les besoins en calcium. Selon des Ă©tudes rĂ©centes, chaque apport supplĂ©mentaire de 2 g de sel alimentaire entraĂźne 30 Ă  40 mg d’excrĂ©tion urinaire de calcium.

Protéine et son rÎle sur le calcium

L’apport alimentaire en protĂ©ines animales accroĂźt l’excrĂ©tion urinaire de calcium. On constate, par ailleurs, que la prĂ©valence des fractures de la hanche est rattachĂ©e aux apports de protĂ©ines animales. Dans la population japonaise, l’excrĂ©tion de calcium est positivement liĂ©e avec l’apport en protĂ©ine animale et non avec celui des protĂ©ines vĂ©gĂ©tales. Si cet apport en protĂ©ine animale diminue, les pertes urinaires en calcium rĂ©gressent irrĂ©mĂ©diablement.

L’augmentation du taux de filtration glomĂ©rulaire est un des mĂ©canismes par lequel les protĂ©ines animales influent sur l’excrĂ©tion du calcium. L’autre mĂ©canisme que la majoritĂ© des Ă©tudes considĂšre est l’effet de la charge acide qui est contenu dans les alimentations d’origine animale. Cela est dĂ» au fait que ces nourritures Ă  base d’animaux contiennent des acides aminĂ©s sulfurĂ©s et des ions phosphates en grandes quantitĂ©s. Cette charge acide compensĂ©e par la fixation des ions H+ de phosphates acides (provenant du mĂ©tabolisme phosphocalcique osseux) engendre la libĂ©ration de carbonate de calcium osseux. Les ions sulfates et phosphates prĂ©sents dans les protĂ©ines animales y jouent aussi un rĂŽle. La calciurie est reliĂ©e au taux de sulfate urinaire. Une personne adoptant un mode alimentaire occidental possĂšde un taux Ă©levĂ© de phosphore dans son urine. La cause en est la consommation de nourritures d’origine animale. La constatation est la mĂȘme pour le sulfate urinaire, mĂȘme si l’effet est moins important que celui des ions phosphates.

La corrĂ©lation positive entre l’augmentation de la calciurie, la prĂ©valence des fractures et l’apport en protĂ©ine d’origine animale n’est pas encore bien dĂ©finie par les recherches scientifiques. Les chercheurs font encore des Ă©tudes complĂ©mentaires jusqu’à aujourd’hui.

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Régimes alimentaires à base de produits végétaux

D’aprĂšs diverses Ă©tudes scientifiques, les pertes urinaires en calcium sont minimes dans les rĂ©gimes alimentaires alcalins qui sont riches en fruits et lĂ©gumes et en bicarbonates. Les produits Ă  base de soja ont un taux de phytates Ă©levĂ© qui rĂ©duisent l’absorption du calcium. Ces phytates sont prĂ©sents dans l’enveloppe de nombreuses cĂ©rĂ©ales, dans les noix, les graines et certains lĂ©gumes. Ils constituent des sels de calcium insolubles dans l’appareil gastro-intestinal.

Quant aux oxalates que l’on trouve dans la rhubarbe, les Ă©pinards, l’oseille et les noix, ils accĂ©lĂšrent le calcium dans l’intestin Ă  grande quantitĂ©. Il a Ă©tĂ© prouvĂ© que la biodisponibilitĂ© du calcium dans les lĂ©gumes verts pauvres en oxalates (brocoli ou chou) est supĂ©rieure Ă  la biodisponibilitĂ© du calcium dans le lait de vache. En revanche, le calcium dans les Ă©pinards et le cresson est difficile Ă  absorber. C’est aussi le cas du tanin (celui du thĂ©) qui crĂ©e des complexes pouvant rĂ©duire l’absorption du calcium. L’oxalate et la phytate sont des Ă©lĂ©ments essentiels lors d’un rĂ©gime vĂ©gĂ©talien strict. Avec ce type de rĂ©gime, l’excrĂ©tion en calcium est stabilisĂ©e, car il y a peu d’apport en protĂ©ine animale.

Lait animal et calcium

Le lactose dans le lait, s’il est pris sĂ©parĂ©ment, soutient l’absorption du calcium. Malheureusement, cet effet est neutralisĂ© par les protĂ©ines animales Ă©galement contenues dans le lait. De ce fait, le lactose participe peu Ă  l’amĂ©lioration de l’absorption en calcium. D’ailleurs, il n’a pas Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© que le calcium de lait soit plus efficace que celui d’autre sel de calcium. Le calcium absorbĂ© en consommant du lait ne dĂ©passe pas 40 %.

Eau minérale et calcium

Le calcium des eaux minĂ©rales, que ce soit sous forme de sulfate ou de bicarbonate, n’est pas mieux absorbĂ© que les autres sources de calcium.

Apports recommandés en calcium

Les recommandations nutritionnelles en calcium de la FAO se basent sur les relations entre l’absorption/l’excrĂ©tion du calcium et l’apport calcique. Selon cet organisme, l’équilibre est atteint si on respecte ce quota :

  • 520 mg/j de calcium en tenant compte des pertes fĂ©cales incompressibles ;
  • 840 mg de calcium en prenant en compte les pertes urinaires causĂ©es par la desquamation ;
  • 100 mg/j de calcium si on tient compte des pertes liĂ©es Ă  la mĂ©nopause.

Les apports alimentaires en protĂ©ines animales doivent ĂȘtre pris en considĂ©ration dans les besoins nutritionnels en calcium puisqu’ils sont positivement corrĂ©lĂ©s. Les protĂ©ines animales rapprochent les apports recommandĂ©s en calcium avec les apports calciques rĂ©els.

 En rĂ©duisant les apports en sodium (moins de sel dans l’alimentation), les besoins en calcium baissent Ă  un niveau bas de 450 mg/j. En augmentant l’apport en vitamine D (exposition au soleil et autres apports suffisants), les besoins nutritionnels en calcium diminuent.

L’apport nutritionnel conseillĂ© en calcium est de 900 mg/j chez l’homme adulte et de 800 mg/j pour la femme adulte consommant une alimentation occidentale. Ce pourcentage varie sensiblement entre les pays dĂ©veloppĂ©s. Les apports journaliers recommandĂ©s en calcium pour la femme en mĂ©nopause et les personnes ĂągĂ©es sont de 1 200 Ă  1 500 mg/j.

Selon toujours la FAO et l’OMS, les personnes Ă  tendance vĂ©gĂ©tarienne ont un besoin en calcium plus bas de 500 mg/j. C’est aussi le cas des personnes qui s’exposent suffisamment au soleil (vitamine D) ou qui font une activitĂ© physique non sĂ©dentaire (Ă  l’extĂ©rieur).

Enfin, les acides aminĂ©s soufrĂ©s tels que la mĂ©thionine, lorsqu’ils sont ingĂ©rĂ©s en quantitĂ© importante, augmentent la dispersion du calcium dans les urines. On trouve ces acides aminĂ©s soufrĂ©s dans les viandes, les poissons, les charcuteries et les Ɠufs.

ConsĂ©quences de l’excĂšs en calcium

Selon une Ă©tude de cas de la population en SuĂšde, une femme qui ingĂšre 1 400 mg de calcium par jour (sous forme de supplĂ©ment) accroĂźt le risque de mortalitĂ©. Pour les hommes, le mĂȘme geste entraĂźne un risque de cancer de la prostate.

Présence du calcium dans les aliments

On trouve du calcium dans la plupart des aliments de consommations courantes. La source principale reste les produits laitiers. Dans les pays occidentaux, les denrĂ©es Ă  base de lait constituent plus des deux tiers des aliments consommĂ©s. La prĂ©sence du calcium dans le lait est absorbĂ©e par l’intestin Ă  30 %. Les produits laitiers augmentent Ă©galement l’excrĂ©tion urinaire de calcium. Consommer des produits trĂšs riches en phosphore et en calcium entraĂźne une hyperphosphatĂ©mie et une hypercalcĂ©mie temporaire. Il y a aussi un risque d’inhibition de la synthĂšse de vitamine D.

On trouve Ă©galement du calcium dans ces aliments :

  • eau du robinet ;
  • amande ;
  • pistache ;
  • datte ;
  • persil ;
  • figue ;
  • cresson ;
  • cacao ;
  • pissenlit ;
  • orange ;
  • haricot sec ;
  • jaune d’Ɠuf ;
  • graines de sĂ©same (tahini) ;
  • graine de pavot ;
  • brocoli ;
  • choux ;
  • Ă©pinard et lĂ©gumes Ă  feuilles vertes en gĂ©nĂ©ral ;
  • poissons.

La biodisponibilitĂ© rĂ©elle du calcium dĂ©pend des facteurs alimentaires qui ont des influences sur la perte urinaire de calcium. Par exemple, la prise de phosphore en parallĂšle avec le calcium diminue l’excrĂ©tion urinaire de calcium. Par contre, prendre des composants acidogĂšnes tels que les sulfates en simultanĂ© au calcium augmentent la calciurie.

Les hormones sont des fixateurs du calcium dans les tissus osseux (prĂ©vention de l’ostĂ©oporose).

Calcium en tant que médicament

Le comprimĂ© est la meilleure forme du calcium qui augmente l’apport journalier. Il est conseillĂ© d’associer le comprimĂ© de calcium avec de la vitamine D. L’efficacitĂ© de cette combinaison n’est cependant pas prouvĂ©e chez les sujets non dĂ©nutris en calcium. En effet, la densitĂ© osseuse de ces personnes n’évolue que trĂšs lentement et s’arrĂȘte au bout d’un an. Par ailleurs, la diminution du risque de fracture est quasi inexistante. L’effet secondaire du calcium en tant que mĂ©dicament est la constipation. La troisiĂšme cause d’hypercalcĂ©mie et la seconde cause de l’hypercalcĂ©mie sĂ©vĂšre vient du syndrome des buveurs de lait (dĂ» Ă  la consommation de carbonate de calcium). La prise de calcium en grande quantitĂ© peut engendrer une maladie cardio-vasculaire.

Les mĂ©dicaments Ă  base de calcium qui soignent l’ostĂ©oporose servent Ă©galement Ă  traiter dans d’autres maux comme l’anorexie ou la boulimie. Cela s’explique par le fait qu’ils subviennent au manque de nutriments Ă©quilibrĂ©s dans le corps.

Production industrielle du calcium

Le calcium est Ă©laborĂ© d’aprĂšs l’aluminothermie de la chaux. On rĂ©duit l’oxyde de calcium (oxydo-rĂ©duction) avec de l’aluminium dans un four vide. Pour cela, on met dans le four des pastilles Ă  base de chaux et de poudre d’aluminium. Il est chauffĂ© Ă©lectriquement ou par combustible fossile. Le calcium formĂ© se dĂ©gage sous forme de vapeur. On dispose un condenseur qui se trouve dans le circuit d’aspiration pour le rĂ©colter. Le rĂ©sidu de cette rĂ©action est l’aluminate de calcium, une combinaison d’alumine et de chaux.

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Usages industriels du calcium

L’usage du calcium dans l’industrie se fait depuis la prĂ©histoire. Il Ă©tait issu de la craie et fut transformĂ© par hydratation, calcination, frittage, micronisation ou recarbonatation. Il est exploitĂ© dans :

  • la fabrication de mortiers, de ciments, de pigments, d’enduit, d’agent fondant, des charges minĂ©rales comme la rhĂ©ologie (peinture, encre, caoutchouc, etc.) ;
  • l’industrie du verre, de la cĂ©ramique et dans la fabrication de fonte qui utilise le carbonate de calcium ;
  • l’industrie du sucre, on purifie le sucre avec de l’oxyde de calcium et l’hydroxyde de calcium ;
  • l’industrie papetiĂšre qui fait usage du stĂ©arate de calcium comme enduit de couchage pour lisser la surface du papier glacé ;
  • la crĂ©ation de la gĂ©latine Ă  partir de l’hydroxyde de calcium.

Le calcium ou ses molĂ©cules peuvent ĂȘtre des substituts du :

  • plomb ou cadmium utilisĂ© en additif au Polychlorure de vinyle dans les menuiseries PVC ;
  • lithium et cobalt : pile et batterie lithium-ion remplacĂ©s par des piles Ă  anodes de calcium.

En 2019, Zhirong Zhao-Karger & al. de l’Institut Helmholtz d’Ulm en Allemagne ont associĂ© le calcium et le fluor (le nouveau sel de calcium). Cette composition s’est avĂ©rĂ©e ĂȘtre un meilleur conducteur d’électricitĂ© que tous les Ă©lectrolytes calciques connus. La tension obtenue est aussi nettement supĂ©rieure. Les batteries fabriquĂ©es par cette union calcium/fluor devraient ĂȘtre moins coĂ»teuses et plus efficaces pour stocker l’électricitĂ© issue des sources intermittentes solaires et Ă©oliennes.


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