Argon

element-chimique-18-argon

CaractĂ©ristiques de l’argon

  • Symbole : Ar
  • Masse atomique : 39,948 ± 0,001 u
  • NumĂ©ro CAS : 7440-37-1
  • Configuration Ă©lectronique : [Ne] 3s2 3p6
  • NumĂ©ro atomique : 18
  • Groupe : 18
  • Bloc : Bloc p
  • Famille d’Ă©lĂ©ments : Gaz noble
  • Point de fusion : −189,36 °C

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L’argon, Ă©lĂ©ment atomique n°18 de symbole Ar : ses propriĂ©tĂ©s principales, ses isotopes, ses composĂ©s, sa production, son histoire et ses dangers.

Incolore, inodore et insipide, l’argon est un gaz inerte. Il se trouve naturellement dans l’atmosphĂšre Ă  raison de 0,93 % en volume. Il constitue le troisiĂšme gaz le plus abondant dans l’atmosphĂšre. Il est couramment utilisĂ© dans diverses applications industrielles. Cela concerne la fabrication de tubes fluorescents, de lampes Ă  nĂ©on et de systĂšmes de climatisation. Il est Ă©galement utilisĂ© dans l’industrie alimentaire. Il sert Ă  remplir les bouteilles de vin et dans le conditionnement sous vide. On le retrouve, par ailleurs, dans les fours Ă  arc Ă©lectrique au graphite. Ce matĂ©riau est prĂ©servĂ© de la combustion.

ReprĂ©sentĂ© par le symbole Ar, il figure dans le tableau pĂ©riodique. Il porte le numĂ©ro atomique 18. L’argon a Ă©galement la particularitĂ© d’appartenir Ă  la famille des gaz rares ou gaz nobles. Cette catĂ©gorie regroupe, entre autres, le nĂ©on, l’hĂ©lium, le krypton, le radon et le xĂ©non.

L’argon se dĂ©cline en plusieurs types. L’argon 36 compose en grande partie l’univers. Il est produit dans les supernovas via le processus de nuclĂ©osynthĂšse stellaire. Quant Ă  l’écorce terrestre, elle contient essentiellement de l’argon 40. Il s’agit d’un nuclĂ©ide radiogĂ©nique. Cet Ă©lĂ©ment chimique rĂ©sulte de la dĂ©sintĂ©gration du potassium 40.

Le nom de l’Ă©lĂ©ment chimique argon vient du grec ancien, argos. Il signifie « inactif » ou « inerte », en rĂ©fĂ©rence au fait que l’argon est un gaz inerte. Sa composition Ă©lectronique est 1s2 2s2 2p6 3s2 3p6, soit une couche de valence saturĂ©e. Celle-ci rend cet halogĂšne stable, l’empĂȘchant de former des liaisons covalentes. Sa tempĂ©rature de point triple est de 83,805 8 K. Elle est utilisĂ©e comme point de rĂ©fĂ©rence dans l’Ă©chelle internationale de tempĂ©rature de 1990 (ITS-90).

La production industrielle de l’argon commence par le traitement thermique de l’air. Il a pour but de sĂ©parer les diffĂ©rents gaz qui le composent. Ces derniers sont ensuite sĂ©parĂ©s Ă  l’aide d’une technique d’adsorption cryogĂ©nique. Elle permet de sĂ©parer l’argon des autres gaz lorsqu’il est Ă  des tempĂ©ratures trĂšs basses. Il est comprimĂ© et refroidi pour ĂȘtre transformĂ© en fluide liquide. Celui-ci est distillĂ© et purifiĂ© Ă  l’aide de filtres spĂ©ciaux afin d’enlever les impuretĂ©s. Le fluide liquide est Ă  nouveau comprimĂ© et transformĂ© en gaz sous pression. Il peut ĂȘtre utilisĂ© dans diverses applications industrielles.

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PropriĂ©tĂ©s principales de l’argon

L’argon est un gaz noble inerte et non toxique Ă  l’Ă©tat naturel. Il est prĂ©sent Ă  l’Ă©tat de trace dans l’atmosphĂšre terrestre. Cela signifie qu’il ne rĂ©agit pas facilement avec d’autres Ă©lĂ©ments. L’argon a de nombreuses propriĂ©tĂ©s intĂ©ressantes. Il a, par exemple, une densitĂ© relativement faible et est trĂšs stable Ă  des tempĂ©ratures Ă©levĂ©es. De plus, il constitue un trĂšs bon isolant thermique et possĂšde une conductivitĂ© thermique faible. Il est un excellent matĂ©riau pour l’isolation et la protection thermique.

La solubilitĂ© de l’argon dans l’eau est presque Ă©quivalente Ă  celle de l’oxygĂšne. En revanche, elle est 2,5 fois plus importante que celle de l’azote.

Des expĂ©riences montrent que l’argon peut former des composĂ©s chimiques sous certaines conditions hors Ă©quilibre. Par exemple, le fluorohydrure d’argon, HArF, a Ă©tĂ© synthĂ©tisĂ© par photolyse de HF. Celle-ci est effectuĂ©e dans une matrice cryogĂ©nique d’iodure de cĂ©sium et d’argon. Cette molĂ©cule reste stable Ă  des tempĂ©ratures infĂ©rieures Ă  27 K (−246,15 °C).

De l’argon, il est possible de former des structures appelĂ©es « clathrates » dans l’eau. Ce processus est possible quand ses atomes sont piĂ©gĂ©s dans le rĂ©seau tridimensionnel de la glace. Par ailleurs, des ions polyatomiques contenant de l’argon existent. Cela concerne le cation hydrure ArH+, ainsi que des exciplexes entre les mĂȘmes atomes d’argon. Il s’agit notamment des atomes Ar2* et ArF*. Des composĂ©s prĂ©sentant des liaisons stables entre l’argon et le carbone sont susceptibles d’ĂȘtre synthĂ©tisĂ©s.

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Isotopes de l’argon

L’argon 40 (40Ar) reprĂ©sente 99,6 % de tous les isotopes d’argon prĂ©sents dans l’Ă©corce terrestre. Il s’agit de l’argon 36 (36Ar) 0,34 % et de l’argon 38 (38Ar) 0,06 %. La dĂ©sintĂ©gration spontanĂ©e du potassium 40 (40K) produit 11,2 % d’argon 40 par Ă©mission de positron. Il est aussi obtenu par capture Ă©lectronique. Ce processus permet aussi de produire 88,8 % de calcium 40 (40Ca) par dĂ©sintĂ©gration ÎČ−. La pĂ©riode radioactive de cet Ă©lĂ©ment est de 1,25 milliard d’annĂ©es.

La datation au potassium-argon permet de dĂ©terminer l’Ăąge des roches. Ce procĂ©dĂ© s’appuie sur la durĂ©e et le rapport entre les sous-produits formĂ©s. Dans le sous-sol, vous avez l’argon 39 Ă  partir du potassium 39. Il est produit par capture neutronique, suivie d’une Ă©mission de proton. Dans l’atmosphĂšre terrestre, l’argon 39 est principalement gĂ©nĂ©rĂ© par l’interaction du rayonnement cosmique avec l’argon 40. Il se termine par une double Ă©mission de neutron.

Les composĂ©s isotopiques de l’argon diffĂšrent selon le systĂšme solaire. Dans les roches, le potassium 40 se dĂ©sintĂšgre radioactivement et produit de l’argon 40. Il s’agit de la principale substance dans les atmosphĂšres telluriques sur VĂ©nus, la Terre et Mars. Par contre, le vent solaire a montrĂ© que dans les planĂštes gĂ©antes, l’abondance relative des isotopes 36Ar : 38Ar : 40Ar vaut 8 400 : 1 600 : 1. Ils sont formĂ©s par nuclĂ©osynthĂšse stellaire, principalement Ă  partir de l’argon 36. Celui-ci est créé par capture neutronique suivie d’une dĂ©sintĂ©gration alpha. De plus, l’argon 37 est produit lors d’essais nuclĂ©aires souterrains Ă  partir de calcium 40. Il a une pĂ©riode radioactive de 35 jours.

La concentration d’argon de l’atmosphĂšre terrestre s’Ă©lĂšve Ă  9 340 ppm. Il reprĂ©sente 0,934 % de la totalitĂ© de la fraction volumique. L’atmosphĂšre de Mercure en contient une faible quantitĂ©, seulement 0,07 ppm. La concentration dans celle de VĂ©nus est plus Ă©levĂ©e, Ă  70 ppm. Cependant, Mars affiche la plus grande proportion, avec 19 300 ppm, soit 1,93 % de l’atmosphĂšre.

L’argon 40 radiogĂ©nique est le principal composant de l’atmosphĂšre terrestre. Cela explique pourquoi sa masse atomique de 39,95 u est supĂ©rieure de 0,85 u Ă  celle du potassium. Dimitri MendeleĂŻev a Ă©tabli son tableau pĂ©riodique des Ă©lĂ©ments en 1894. Il s’est aperçu que l’argon se situe entre le potassium et le calcium. La diffĂ©rence de masse atomique entre le chlore et le potassium Ă©tait pourtant de 3,65 u. Cette Ă©nigme a Ă©tĂ© rĂ©solue plus tard par Henry Moseley. Il a longuement Ă©tudiĂ© les diffĂ©rents Ă©lĂ©ments chimiques. Il a dĂ©montrĂ© en 1913 qu’il fallait tenir compte du numĂ©ro atomique croissant plutĂŽt que de la masse atomique croissante.

L’argon est prĂ©sent en grande quantitĂ© dans l’atmosphĂšre par rapport aux autres gaz nobles. Il y a 9 340 ppm d’argon, alors que la quantitĂ© d’hĂ©lium s’Ă©lĂšve Ă  5,24 ppm. Pour le nĂ©on, il est de 18,18 ppm. En ce qui concerne le krypton et le xĂ©non, leur quantitĂ© est de 1,14 ppm et de 0,087 ppm. Cette abondance peut ĂȘtre expliquĂ©e par l’argon 40 radiogĂ©nique. L’abondance de cet Ă©lĂ©ment est de 31,5 ppm (soit 0,337 % de ce qui est contenu dans l’atmosphĂšre). Cette quantitĂ© est comparable Ă  celle du nĂ©on.

ComposĂ©s de l’argon

L’argon est dotĂ© d’un atome, dont la couche de valence est saturĂ©e d’électrons. Il est Ă©galement composĂ© de sous-couches p et s complĂštes. Ces caractĂ©ristiques sont Ă  l’origine de la stabilitĂ© de cet Ă©lĂ©ment chimique. Ils le rendent Ă©galement inerte, puisqu’il ne peut former aucune liaison chimique avec d’autres atomes. Jusqu’en 1962, la formation de composĂ©s chimiques Ă  partir des gaz nobles Ă©tait considĂ©rĂ©e comme impropre. Cependant, la mĂȘme pĂ©riode voit apparaĂźtre la chimie des gaz nobles. Celle-ci est due Ă  la synthĂšse de l’hexafluoroplatinate de xĂ©non20 XePtF6.

En 1975, les chercheurs ont publiĂ© leur dĂ©couverte concernant l’argon. Il s’agissait de son premier composĂ©, le pentacarbonyle de tungstĂšne. Sa formule chimique est le W(CO)5Ar. Cependant, d’autres Ă©tudes contestent l’existence rĂ©elle de ce composĂ©.

Il a Ă©tĂ© dĂ©couvert lors d’une synthĂšse de fluorohydrure d’argon HArF Ă  l’UniversitĂ© d’Helsinki. Le processus a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© via une photolyse ultraviolette de fluorure d’hydrogĂšne HF. Elle s’est dĂ©roulĂ©e dans une matrice cryogĂ©nique d’argon Ar et d’iodure de cĂ©sium CsI. Le fluorohydrure d’argon HArF est stable lorsqu’il est exposĂ© Ă  une tempĂ©rature infĂ©rieure Ă  27 K ou (- 246,15 °C). Il a Ă©galement Ă©tĂ© identifiĂ© par spectroscopie infrarouge. Les scientifiques ont ainsi dĂ©terminĂ© la possibilitĂ© de former des composants faiblement liĂ©s Ă  partir de l’argon.

Il a Ă©tĂ© observĂ©, en 2009, que le dianion mĂ©tastable ArCF22+ Ă©quivaut au fluorure de carbonyle COF2. Il en va de mĂȘme pour le phosgĂšne COCI2. Ce corps isoĂ©lectronique peut, de ce fait, permettre de crĂ©er une liaison carbone-argon. L’ion molĂ©culaire 36ArH+ correspond au cation hydrure de l’argon 36 (argonium). Sa prĂ©sence a Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©e au niveau de la nĂ©buleuse du Crabe, notamment dans le milieu interstellaire. Il a la particularitĂ© d’ĂȘtre le premier composĂ© de gaz noble dĂ©tectĂ© dans l’espace.

La formule de l’hydrure d’argon solide Ar (H2)2. Ce composĂ© de van der Waals possĂšde une structure cristalline similaire Ă  la phase de Laves MgZn2. Pour se former, il a besoin de pressions comprises entre 4,3 et 220 GPa. Cependant, des tests Ă  spectroscopie Raman montrent la dissociation des molĂ©cules H2 du composĂ© Ar(H2)2. Celles-ci sont au-dessus de 175 GPa.

Production industrielle et applications

La production de l’argon se fait via un processus industriel. Il s’agit notamment d’une distillation fractionnĂ©e d’air liquĂ©fiĂ©. Ce processus est rĂ©alisĂ© dans des unitĂ©s cryogĂ©niques spĂ©cifiques. Il a pour but de sĂ©parer l’azote liquide. Cet Ă©lĂ©ment bout Ă  77,3 K le point d’Ă©bullition de l’argon est de 87,3 K. En ce qui concerne l’oxygĂšne liquide, il n’entre en Ă©bullition qu’à 90,2 K. À titre informatif, la production moyenne d’argon est de 700 000 tonnes par an Ă  travers le monde.

De nombreuses propriĂ©tĂ©s de l’argon expliquent l’utilisation de l’argon dans diffĂ©rentes applications industrielles :

  • il constitue une alternative Ă©conomique de l’azote ;
  • il est considĂ©rĂ© comme un gaz inerte sur le plan chimique ;
  • il a de nombreuses propriĂ©tĂ©s Ă©lectroniques, dont le spectre d’émission et l’ionisation ;
  • il a une faible conductivitĂ© thermique.

De nombreux autres gaz possĂšdent les mĂȘmes propriĂ©tĂ©s. Les industriels peuvent donc les utiliser. Cependant, l’argon reste le produit le moins cher sur le marchĂ©. Il est d’ailleurs considĂ©rĂ© comme un sous-produit par rapport Ă  l’azote et Ă  l’oxygĂšne.

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Applications industrielles de l’argon

De nombreux procĂ©dĂ©s industriels requiĂšrent une haute tempĂ©rature Ă©levĂ©e. Cependant, la plupart des substances chimiques inertes deviennent rĂ©actives lorsqu’elles atteignent leur seuil limite. De ce fait, il est prĂ©fĂ©rable d’utiliser de l’argon. Ce gaz inodore permet effectivement de crĂ©er une atmosphĂšre sĂ©curisĂ©e dans les fours Ă©lectriques Ă  Ă©lectrodes de graphite. Ce matĂ©riau pourrait effectivement prendre feu.

Dans d’autres cas, l’oxygĂšne ou l’azote pourrait endommager le matĂ©riau. Les industriels prĂ©fĂšrent ainsi utiliser de l’argon. Cet Ă©lĂ©ment chimique est plus adaptĂ© pour rĂ©aliser des travaux de soudage Ă  l’arc. Cela concerne, entre autres, le soudage TIG et le soudage MIG-MAG. L’argon convient Ă©galement au traitement d’élĂ©ments rĂ©actifs tels que le titane. Il sert aussi Ă  produire des cristallines de qualitĂ©. L’atmosphĂšre d’argon favorise la croissance des cristaux de germanium et de silicium.

L’argon trouve sa place dans l’industrie avicole, en l’occurrence dans le processus d’abattage des volailles. Ce gaz permet de crĂ©er une atmosphĂšre contrĂŽlĂ©e permettant d’asphyxier les bĂȘtes dans le cadre d’un abattage de masse. Ce procĂ©dĂ© est principalement utilisĂ© aprĂšs la dĂ©tection d’une maladie qui affecte plusieurs individus. Il constitue, par ailleurs, une excellente alternative Ă  l’électronarcose. En effet, l’argon reste prĂšs du sol en raison de sa densitĂ© par rapport Ă  l’air. Par ailleurs, il contribue Ă  la conservation des aliments en se substituant partiellement Ă  l’oxygĂšne. Il ne prĂ©sente aucun risque sanitaire, car il n’est pas nocif.

De nombreuses recherches ont Ă©tĂ© effectuĂ©es pour trouver des applications utiles Ă  l’argon. De cette maniĂšre, les scientifiques ont pu mettre au point un extincteur fiable et performant. L’argon constitue effectivement un des principaux composants du liquide contenu dans les extincteurs. Ceux-ci sont gĂ©nĂ©ralement utilisĂ©s pour Ă©teindre les incendies efficacement. Ils contribuent ainsi Ă  la protection des Ă©quipements fragiles et de valeur. Cela concerne, entre autres, les serveurs informatiques. Les extincteurs standards Ă  base de mousse ou d’eau risqueraient de les endommager.

Applications mĂ©dicales de l’argon

L’argon trouve sa place dans le secteur mĂ©dical, notamment dans les procĂ©dures de cryochirurgie. La cryoablation consiste Ă  utiliser de l’argon liquide. Il sert Ă  dĂ©truire les cellules endommagĂ©es telles que les cellules cancĂ©reuses. Ce gaz est Ă©galement utilisĂ© en Ă©lectrochirurgie. Elle fait partie de la procĂ©dure d’argon-enhanced coagulation. Cependant, les mĂ©decins ne la pratiquent que trĂšs rarement. Elle peut effectivement entraĂźner un risque d’embolie gazeuse. Un dĂ©cĂšs a Ă©tĂ© enregistrĂ© depuis l’utilisation de cette mĂ©thode.

La suture des artĂšres requiert, par ailleurs, la maĂźtrise des techniques appropriĂ©es. Les mĂ©decins peuvent utiliser des lasers bleus Ă  argon. Ce type de matĂ©riel sert Ă©galement Ă  Ă©liminer les tumeurs en chirurgie oculaire. Il peut aussi ĂȘtre utilisĂ© dans le cadre de l’électrocoagulation par voie endoscopique. Ce procĂ©dĂ© permet de suturer les lĂ©sions Ă  l’origine des saignements digestifs.

Des recherches ont Ă©tĂ© effectuĂ©es dans le but de remplacer l’azote par l’argon dans le gaz respiratoire, qui est l’Arfox. Il favorise l’élimination de l’azote qui s’est dissous dans le sang.

Recherche scientifique

Les scientifiques ont besoin de l’argon liquide pour effectuer des recherches sur la matiĂšre noire. Ils en ont aussi besoin dans la dĂ©tection des neutrinos. En interagissant avec les noyaux des atomes d’argon, les hypothĂ©tiques WIMPs produisent de la scintillation. Cette rĂ©action peut ĂȘtre observĂ©e Ă  l’aide de tubes photomultiplicateurs.

Des Ă©lectrons sont Ă©galement produits par ionisation au cours de ces interactions. Il faut utiliser des dĂ©tecteurs Ă  deux phases pour dĂ©tecter ces Ă©lĂ©ments. Les outils utilisĂ©s contiennent de l’argon gazeux.

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Le taux de scintillation de l’argon liquide est aussi Ă©levĂ© que pour les autres gaz nobles liquĂ©fiĂ©s. Celui-ci est de 51 photons/keV environ. De ce fait, il est plus facile de le purifier. Son coĂ»t est relativement plus abordable que celui du xĂ©non. Il facilite la diffĂ©renciation entre les interactions nuclĂ©aires et les interactions Ă©lectroniques.

En revanche, la radioactivitĂ© ÎČ est Ă©levĂ©e Ă  cause de la prĂ©sence de l’argon 39. Seul l’argon provenant du sous-sol terrestre en contient une faible quantitĂ©. De ce fait, sa durĂ©e de radioactivitĂ© est de seulement 269 ans.

L’argon 39 a entre autres rendu possible la datation des carottes de glace et des eaux souterraines en Antarctique. Quant Ă  la datation radiomĂ©trique, elle est effectuĂ©e avec un mĂ©lange d’argon-argon ou potassium argon. Cette technique est surtout utilisĂ©e pour dater des ignĂ©es, des mĂ©tamorphiques et des roches sĂ©dimentaires.

Conservateur

Connu sous le nom de E398, l’argon est utilisĂ© dans l’industrie alimentaire en tant que conservateur. Il sert Ă  Ă©liminer l’humiditĂ© et l’oxygĂšne prĂ©sents dans l’emballage. De cette maniĂšre, la date limite de consommation est plus longue. L’hydrolyse ainsi que l’oxydation de l’air constituent les principales rĂ©actions Ă  l’origine de la dĂ©gradation des produits alimentaires. Ce gaz inerte est Ă©galement utilisĂ© comme agent de conservateur pour le polyurĂ©thane, les vernis et les peintures.

L’argon entre Ă©galement dans le processus de vinification. Il prĂ©vient l’oxydation du vin en le protĂ©geant de l’oxygĂšne. Cet Ă©lĂ©ment chimique empĂȘche, entre autres, la formation de bactĂ©ries, en l’occurrence les bactĂ©ries acĂ©tiques. Leur interaction transforme effectivement le vin en vinaigre.

Équipements de laboratoire

En raison de son coĂ»t abordable, l’argon est souvent choisi comme gaz inerte pour boĂźte Ă  gants et rampe Ă  vide. Par rapport Ă  l’azote, il a aussi l’avantage d’ĂȘtre plus dense que l’air. Son utilisation est, par ailleurs, plus simple et plus pratique.

L’argon est Ă©galement utilisĂ© comme gaz porteur dans le processus de chromatographie. Il en va de mĂȘme pour l’ionisation par Ă©lectronĂ©buliseur et la spectromĂ©trie Ă  plasma Ă  couplage inductif.

Éclairage

Le filament d’une lampe Ă  incandescence peut s’oxyder au contact de l’air Ă  haute tempĂ©rature. L’ampoule est donc remplie d’argon afin d’éviter ce genre d’interaction. Ce gaz noble est aussi prĂ©sent dans les calorimĂštres en physique des particules et dans les lampes Ă  plasma. Il est effectivement utilisĂ© Ă  cause de son rayonnement par ionisation.

L’argon pur est prĂ©sent dans les lampes Ă  dĂ©charge. De ce fait, vous obtenez une lumiĂšre violet pĂąle. Celle-ci devient bleue lorsque du mercure est ajoutĂ© Ă  l’argon. Le mĂȘme procĂ©dĂ© est utilisĂ© dans la fabrication des lasers ioniques verts et bleus.

Applications diverses

Ayant une bonne performance thermique, l’argon est utilisĂ© dans le processus de fabrication d’une menuiserie Ă  double vitrage. Il permet, entre autres, de remplir les combinaisons Ă©tanches. Ces Ă©quipements s’avĂšrent indispensables pour la plongĂ©e en scaphandre.

Dans le secteur de l’astronomie, l’argon sert de propulseur pour les VASIMR. Il trouve aussi sa place dans l’armement aĂ©rien. En effet, il permet de refroidir la tĂȘte des missiles, dont l’AIM-9.

En athlĂ©tisme, l’argon simule l’hypoxie. Il est considĂ©rĂ© comme un dopant au mĂȘme titre que le xĂ©non. De ce fait, il a figurĂ© sur la liste des substances interdites entre 2014 et 2020 Ă©tablie par l’Agence mondiale antidopage.

Histoire et Ă©tymologie de l’argon

Le mot argon est dérivé du grec ancien Argos. Le préfixe « a » signifie « sans » et le mot « ergon » se traduit par « travail ». Le nom de ce gaz se rapporte donc à son caractÚre inerte.

Henry Cavendish avait dĂ©jĂ  suspectĂ© sa prĂ©sence dans l’atmosphĂšre en 1785. Cependant, ce sont Sir William Ramsay et Lord Rayleigh qui l’ont dĂ©couvert en 1894. Ces chercheurs de l’University College ont fait publiquement part de leur dĂ©couverte le 31 janvier 1895. L’argon avait le symbole chimique A jusqu’en 1957.

Ils ont procĂ©dĂ© Ă  une distillation fractionnĂ©e de l’air liquĂ©fiĂ©. Ils ont constatĂ© que l’azote produit chimiquement Ă©tait plus lĂ©ger que l’argon Ă  raison de 0,5 %. GrĂące Ă  leurs Ă©tudes, ils ont pu produire de l’argon en grande quantitĂ© en 1898. Celles-ci leur ont Ă©galement permis de dĂ©couvrir le xĂ©non et le nĂ©on. W.N. Hartley et H.F. Newall ont aussi observĂ© la prĂ©sence de l’argon en 1882. Le spectre d’émission de l’air extrait leur Ă©tait inconnu.

Dangers

À l’instar de l’hĂ©lium, l’utilisation de l’argon en faible quantitĂ© est sans danger. En revanche, il est 38 fois plus dense que l’air. Une inhalation en grande quantitĂ© provoquerait de l’asphyxie.


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