La saung, également connue sous le nom de saung-gauk, harpe du Myanmar, harpe de Birmanie ou harpe birmane, appartient à la famille des harpes. Cet instrument à cordes se distingue par sa forme arquée et sa caisse de résonance naviforme. Ses cordes sont jouées avec les doigts de la main droite depuis l’extérieur, tandis que ceux de la main gauche les amortissent. Elle trouve son essence principalement dans la musique classique birmane.
La saung est une harpe imposante mesurant environ 80 cm de long sur 76 cm de haut, bien que des versions plus petites existent aussi. L’élément central de cet instrument est sa caisse de résonance en bois, arborant une forme évoquant celle d’un bateau. Souvent, une peau de cerf ou de daim tendue recouvre la partie supérieure de ce résonateur. Elle est laquée en rouge vif et agrémentée de quatre minuscules ouïes circulaires.
À partir de l’extrémité du corps principal s’étend un long manche incurvé dont le bout se termine par une représentation sculptée d’une feuille de l’arbre sacré bo (figuier). Les cordes, au nombre de 13 à 16, sont fixées sur les attaches ou les chevilles d’accordage de cette partie allongée. Elles s’inclinent légèrement vers le bas, et se maintiennent à la barre de cordes de la caisse de résonance. Elles sont confectionnées soit en nylon, soit en soie.
D’ordinaire, la harpe repose sur un support très décoré. Son corps peut aussi être paré de fragments de mica, d’une mince couche d’or, de verre, et plus encore. Les extrémités des cordes sur le manche sont également agrémentées de pompons en coton colorés.
Le terme birman « saung » désigne une « harpe ». Étymologiquement, il dérive du mot persan chang, qui fait référence à la harpe arquée persane. L’histoire de cet instrument à cordes remonte à des époques antiques. Les premières traces archéologiques de son existence ont été découvertes à la pagode Bawbawgyi, l’un des édifices bouddhistes les plus anciens de la Birmanie. Ce temple est situé dans la zone archéologique de Sri Ksetra, au nord de la ville de Pyay. Sur ce site se trouve un relief sculpté datant du milieu des années 600. L’ouvrage dépeint une harpe arquée équipée de cinq cordes, figurant dans une scène aux côtés d’un danseur et des musiciens.
Les chercheurs en musique avancent l’hypothèse selon laquelle la saung aurait fait son chemin jusqu’en Birmanie depuis la Mésopotamie, en passant par l’Inde. Des découvertes archéologiques laissent penser qu’elle pourrait avoir été introduite dès 500 apr. J.-C., en provenance du sud-est de l’Inde. Quoi qu’il en soit, cet instrument a été joué depuis longtemps. Au XVIIIe siècle, il a connu un essor considérable grâce au poète et compositeur birman Myawaddy Mingyi U Sa. Cet artiste s’est vu confier la tâche d’élargir le nombre de cordes de la harpe à treize. Cette modification a permis d’étendre les notes sur deux octaves et demie. Depuis lors, des harpistes ont créé leurs propres modèles en ajoutant des cordes supplémentaires.
La saung est reconnue comme étant l’instrument musical emblématique de la Birmanie. Elle est habituellement jouée en accompagnement d’un chanteur. Par ailleurs, il est intéressant de noter que cette harpe a été introduite en Chine pendant la période de la dynastie Qing, qui s’étend de 1636 à 1912. À partir de l’année 1788, elle a été intégrée aux célébrations de la cour impériale chinoise dans le cadre d’un hommage.
Jusqu’au XIXe siècle, la saung était exclusivement associée à la musique de chambre de la Cour. Toutefois, avec le temps, elle a conquis le grand public, et est désormais présente au sein de petits ensembles traditionnels. U Maung Maung Gyi (1855-1933) fut le dernier virtuose à servir la Cour, se voyant décerner le titre prestigieux de Dewa-Einda ou « Musicien céleste ». Grâce à son enseignement, de nouvelles générations de harpistes ont émergé. Sao Mya Aye Kyi, U Hpu Gyaung, Su Wai et Maung That Win figurent dans la liste des joueurs de renom qui maîtrisent cette harpe birmane.
La saung a fait une apparition dans le film Biruma no tategoto sorti en 1956, également connu sous le titre « La Harpe de Birmanie ». Ce long métrage, réalisé par le Japonais Kon Ichikawa, est un œuvre pacifiste. Il raconte l’histoire d’un protagoniste nippon qui, suite aux horreurs de la guerre, abandonne son poste de soldat et devient un bouddhiste.
La saung produit généralement un son distinctif et mélodieux. Les notes peuvent être claires et cristallines, avec une sonorité qui évoque parfois une certaine douceur. La harpe est jouée en posture assise : la caisse de résonance repose sur les genoux, et la manche est positionnée à gauche. L’interprète utilise habilement les doigts de sa main droite pour pincer les cordes de l’extérieur. Simultanément, la main gauche est employée pour amortir les cordes, favorisant ainsi la clarté et permettant un jeu en staccato.
De manière folklorique, l’accordage de la saung suit les modes principaux de la musique birmane. Cela dit, une récente tendance s’oriente vers l’adoption d’accords diatoniques occidentaux, probablement influencée par la prédominance de la musique occidentale. De surcroît, de plus en plus de chanteurs ne se sentent pas à l’aise vis-à-vis des accords traditionnels.
Bien que la saung paraisse robuste, il est conseillé d’éviter tout choc ou chute. Il est également important de prévenir toute situation où la harpe pourrait être soumise à des conditions d’humidité. L’habitude à adopter consiste à ranger l’instrument dans son étui ou dans toute enveloppe appropriée lorsqu’il n’est pas utilisé ou lors des déplacements. En outre, un nettoyage occasionnel à l’aide d’un chiffon doux suffira pour préserver sa brillance d’origine. Il est préférable de ne pas recourir à des produits chimiques agressifs qui pourraient nuire à l’intégrité du bois.
Sur YouTube, une pléthore de vidéos est consacrée à la saung. Des passionnés ou des experts en la matière y partagent les bases de cette harpe birmane tout en présentant leurs styles de jeu. Certains vous guident même dans le processus d’accordage. Pour ceux qui maîtrisent l’anglais, des livres dédiés à l’apprentissage de cet instrument à cordes sont disponibles sur le marché.
Néanmoins, pour acquérir une maîtrise solide de la saung-gauk, rien ne vaut de suivre des cours, que ce soit en ligne ou en présentiel. La principale valeur réside dans le fait que ces formations sont dispensées par des experts. Au-delà de l’enseignement des rudiments, ces professionnels sont prêts à fournir des conseils personnalisés afin d’améliorer le jeu de chaque apprenant. De plus, ils offrent une base en théorie musicale, ce qui est essentiel pour comprendre la structure musicale et développer des compétences en improvisation.
La saung est disponible aussi bien dans les magasins spécialisés que sur les plateformes de vente en ligne. Les versions récentes sont à privilégier, car leur manche est équipée de chevilles, facilitant ainsi l’accordage. Sur France Minéraux, vous trouverez une vaste sélection d’instruments de musique. Les articles proposés sont de qualité, et le site assure une expérience d’achat en toute quiétude grâce à un accompagnement personnalisé et aux dispositifs de sécurité de pointe mis en place.
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