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Or (élément)

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Caractéristiques de l’Or

  • Symbole : Au
  • Masse atomique : 196,966 569 ± 4 × 10−6 u
  • Numéro CAS : 7440-57-5
  • Configuration électronique : [Xe] 4f14 5d10 6s1
  • Numéro atomique : 79
  • Groupe : 11
  • Bloc : Bloc d
  • Famille d’éléments : Métal de transition
  • Électronégativité : 2,54
  • Point de fusion : 1 064,18 °C

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L’Or, élément atomique n°79 de symbole Au : histoire, origines, isotopes, chimie, propriétés physiques et chimiques, usage, production, économie et marché.

L’or est connu sous le symbole Au, représentation choisie par le savant suédois Jöns Jacob Berzelius. De numéro atomique 79, cet élément chimique est à la fois un métal noble et un métal précieux. De couleur jaune d’or, il est pur et dense. Cette matière est aussi ductile et molle, ce qui la rend facile à travailler. D’un point de vue chimique, l’or est un métal de transition pouvant former des cations trivalents et monovalents en solution. Moins réactif que les autres métaux de transition, il peut toutefois être attaqué par l’eau régale et les solutions alcalines de cyanure. Comme cet élément dissout l’argent et les métaux communs, il est possible de l’isoler et de le purifier. L’or est connu des Hommes depuis l’Ancien Monde. Ses applications touchent plusieurs domaines, dont l’industrie, l’économie, l’art, la médecine et l’alimentation. Cependant, sa principale utilisation reste la thésaurisation. Les banques centrales du monde stockent environ 31 850 t d’or en 2004. En 2010, près de 40 % de l’or mondial sont détenus dans la zone euro, et 30 %, par les États-Unis.

Histoire de l’élément Or

Étymologie

Tout comme le mot « or », le symbole Au vient du latin aurum qui signifie « de même sens ». Ce terme est aussi à l’origine de l’adjectif « aurifère » qui qualifie un corps ou une matière contenant de l’or. L’orthographe « aur » avait parfois été utilisée dans les anciens textes français. Les langues germaniques employaient plutôt les mots « geld », « gyld » ou « gold ».

Généralement, cet élément chimique représente l’émanation d’une matière solaire et céleste. La Nubie est considérée comme le pays de l’or. Cette région s’étendant le long du Nil a été conquise par les anciens Égyptiens, et ce, par la violence.

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Dans l’Ancien Monde

Depuis la nuit des temps, l’élément or est considéré comme le métal précieux par excellence. Incorruptible, il fait partie des métaux nobles, car il est peu sensible à l’oxydation et à la corrosion. L’un des plus anciens objets à base de cette matière date du milieu du Ve millénaire av. J.-C. Il a été découvert à l’est de la Bulgarie, dans la nécropole de Varna.

Le Moyen-Orient et l’Égypte ont précocement accordé à l’or un rôle monétaire. En Europe, ce métal occupe une place importante à partir du IIIe millénaire av. J.-C. Enroulements, fils d’or, perles annulaires…, de luxueuses pièces d’orfèvrerie ouvragées remplissaient les tombes collectives.

À la fin de la Préhistoire, pendant le Chalcolithique, les peuples atlantiques portaient des parures en or pour démontrer probablement leur pouvoir. Celles-ci associaient perles hélicoïdales, pointes de flèche, colliers à lamelles découpées aux armes et lunules. L’âge du bronze a ensuite été marqué par la diversification des objets : diadèmes, bracelets, torques, vaisselles… La fouille de certaines tombes individuelles (dont celles des princes armoricains) a, par exemple, mené à la découverte des urnes à bronze. Cette période est aussi caractérisée par l’essor de la thésaurisation de l’or par offrande, enfouissement ou utilisation d’une cachette provisoire. Ces emplacements servaient de dépôts indépendants d’art funéraire. Pendant la période du bronze moyen (1600-1350 av. J.-C.), les dépôts d’or deviennent communs. Les sépultures contiennent de moins en moins de vrais bijoux d’or comme le prouvent les tumuli de la forêt de Haguenau et les tombes du Midi français. À la fin de l’âge du bronze, les dépôts d’or et les reliquats funéraires se sont raréfiés. Ensuite, à l’âge du fer, l’or était moins utilisé. Les tumuli des territoires celtes de la période hallstattienne (premier âge du fer) regroupent cependant des coupes en or et des armes incrustées d’or. Les régions les plus concernées étaient le sud de l’Allemagne, la France, la Suisse… Après 550 av. J.-C., des tombes princières à char de parade ou à coque de navire contenaient de rutilants objets en or. Ces derniers étaient posés près de diverses armes en fer et à côté de plaques de ceinture et de pièces en bronze. Pendant la période de La Tène (second âge du fer), les tertres princiers deviennent rares, mais conservent toutefois des objets en bronze, en fer et en or.

Histoire des techniques

Avec le bronze et le cuivre, l’élément or fait partie des premiers métaux colorés travaillés par les métallurgistes de l’Antiquité. Dans toutes les grandes civilisations, ce métal précieux sert aux cérémonies religieuses et à la parure des puissants. Cela s’explique, entre autres, par l’assimilation de cette matière au disque solaire divinisé. Les tombes égyptiennes renfermaient des amulettes en or à toutes les grandes époques de l’Égypte antique. Les pharaons Toutankhamon et Ramsès ont été enterrés avec des masques mortuaires en or et d’autres parures.

Pourtant, très peu d’or était disponible à cette époque. En Égypte, l’extraction de ce métal était réalisée dans des lieux désertiques et sans eau. Les méthodes adoptées et les conditions difficiles avaient coûté la vie à plusieurs travailleurs étant donné l’inexistence d’esclaves dans l’Égypte ancienne. Les grandes puissances obtenaient de l’or après une attaque militaire fructueuse ou par le biais des tributs. L’Égypte a obtenu une importante quantité d’or après avoir vaincu les Hyksôs, un groupe pluriethnique vivant dans l’Asie de l’Ouest. Au début du IIe siècle, la victoire de Rome durant les guerres daciques de Trajan lui a permis de rapporter un butin constitué de 180 t d’or et de 350 t d’argent. L’Allemagne a établi son système monétaire sur la rançon de 967 t d’or payée par la France après la défaite de 1871.

Pendant l’Antiquité, l’élément or était utilisé pour fabriquer la première monnaie classique de l’Histoire. En effet, les rois lydiens confectionnaient des pièces plates rondes en électrum, un alliage naturel d’argent et d’or. Les pièces les plus lourdes, les statères, pesaient environ 10,9 g et contenaient entre 50 et 60 % d’or. Les numismates ne s’accordent pas sur la date exacte de l’édition de ces pièces, mais la situent entre 700 et 550 av. J.-C. L’or sortait du temple et du palais lydien à destination des particuliers. Ce type d’usage s’est répandu en Perse, en Grèce centrale, puis dans le reste du monde antique pendant l’époque hellénistique. Ces monnaies ont gagné en valeur et ont pris le dessus par rapport à celles en cuivre, en bronze et en argent. En Occident, l’or était employé comme monnaie jusqu’en 1973, année durant laquelle son rôle de monnaie de réserve internationale lui a été retiré.

Utilisation religieuse de l’or

Malgré cet évènement marquant, l’utilisation religieuse de l’or perdure encore durant des siècles. Par exemple, les saints sont dotés d’une auréole jaune, cercle tirant son origine étymologique du mot latin aureola qui signifie « doré ». Comme les Grecs, les Germains posaient une pièce d’or dans la bouche de leurs chefs avant de les enterrer. L’or se retrouvait sur des pièces appartenant à de hautes classes sociales : les boucles, les bagues, les fibules, les armes, les sceaux… La vaisselle en or servait à la fois de réserve monétaire et d’apparat lors des cérémonies.

L’accès à l’or a été compliqué pour l’Occident en raison des conquêtes sassanides et arabes. Bien que la monnaie en or ait dominé le bimétallisme jusque-là, l’argent l’a largement dépassé vers le VIIIe siècle. La diffusion de ce métal précieux dans le monde occidental connut un nouvel élan au XIe siècle en Méditerranée. Venise eut l’idée de bâtir sa fortune sur l’arbitrage entre la forte demande en argent et en or de l’Orient et celle de l’Occident.

De la Haute Antiquité à la Renaissance, les alchimistes ont essayé de créer de l’or à partir d’autres matières comme le mercure et le plomb. Ils ont exploré la chrysopée pour transmuter des métaux vils en or, et ce, en recourant à la pierre philosophale.

Le Nouveau Monde et l’économie bimétallique

La conquête du continent américain fut rapide en raison de la recherche d’or. Le conquistador espagnol Hernán Cortés s’est attaqué à l’Empire aztèque, au Mexique, afin de s’emparer de l’or de l’empereur. Il a ensuite envoyé une quantité importante de ce métal précieux au roi d’Espagne, Charles Quint. Une partie de ce butin a été expédiée sous forme de bijoux. Cependant, la grande majorité a été fondue en vue de financer les conquêtes militaires espagnoles. Charles Quint prélevait l’impôt dénommé « Quinto Real » qui équivaut à 20 % de l’or extrait. Le métal précieux émanant des mines du Nouveau Monde a permis à l’Espagne et au Portugal d’accumuler une véritable richesse au début de la période moderne. Puis, d’autres nations européennes comme la Grande-Bretagne et la France ont aussi profité de ce métal. La légende de l’Eldorado a alors vu le jour à cette époque.

L’exploitation des mines d’argent européennes était à la fois technique et onéreuse. Elle a été abandonnée suite à la découverte et à la mise en valeur des mines d’argent de Potosi. Cela a diminué le déséquilibre causé par l’excès d’or découlant de la violente conquête américaine.

L’élément or s’est donc trouvé à la base de toutes les politiques monétaires. En 1640, le Louis d’Or devient le symbole mondial des placements refuges. L’inventeur de cette pièce d’or française, Claude de Bullion, a d’ailleurs donné son nom au marché londonien de métaux précieux. Le système monétaire de l’étalon-or a reposé sur ce métal précieux avant que les accords de Bretton Woods ne l’annulent en 1971.

Cependant, l’élément or américain demeure ultra rare. L’emballement spéculatif des années 1780 pour les actions de la Banque de Saint-Charles de Madrid réalisé sous le règne de Louis XVI le prouve. Celles-ci profitaient de la pénurie de monnaie métallique. Le ministre des Finances, Charles-Alexandre de Calonne, a même demandé à ce que le Trésor royal rachète les actions de cette banque, dont il est lui-même actionnaire.

Les ruées vers l’or des XVIIIe et XIXe siècles

Après le désenclavement du monde au début des Temps modernes, l’économie monétaire fut marquée par plusieurs ruées vers l’or, ou « gold rushes » en anglais. Celle du Brésil en 1725, celle de la Russie en 1750 ainsi que celles de la Sibérie et de l’Australie en 1840 sont les plus importantes.

Une ruée vers l’élément or a également eu lieu au milieu du XIXe siècle en Californie. D’une part, elle a joué un rôle important dans la conquête de l’Ouest américain. D’autre part, elle a favorisé la croissance économique et démographique de plusieurs villes californiennes telles que San Francisco. Les villes minières situées dans des zones trop reculées furent abandonnées dès que leur source de richesse s’est tarie. Les murs de certaines de ces villes fantômes ont été préservés grâce à l’aridité du climat local.

Deux autres ruées vers l’or ont également marqué l’histoire : celles de l’Afrique du Sud et de l’Alaska en 1885.

De nos jours

La nucléosynthèse est l’ensemble des réactions nucléaires produites par la synthèse de noyaux atomiques. Réalisée pour la première fois en 1941, celle de l’or consista à bombarder des atomes de mercure avec des neutrons. Elle fut artificielle. Ce procédé présente deux inconvénients majeurs, à commencer par la radioactivité des isotopes d’or obtenus. Puis, le coût de la production est plus élevé que le prix de ce métal précieux. Comme les atomes de mercure doivent être changés un à un, cette technique n’est pas viable d’un point de vue commercial.

Après l’abandon du bimétallisme or-argent dans les années 1870, l’or est devenu un étalon monétaire exclusif. Cependant, ce système monétaire est abandonné après la Première Guerre mondiale. Il a été remplacé par un étalon de change or avec les accords de Bretton Woods signés en 1944. Appelé « Gold Exchange Standard » en anglais, ce système a établi la convertibilité du dollar en or et des autres monnaies en dollar. Menée par les États-Unis en 1971, la suspension de cette convertibilité a conduit le FMI à démonétiser ce métal précieux. Les accords de la Jamaïque signés en 1976 ont entériné cette démonétisation.

Cela n’empêche pas les principales banques centrales de réaliser des réserves d’or monétaire par précaution. La réserve fédérale de New York est la plus grande réserve mondiale d’or monétaire, bien que celle de Fort Knox soit la plus célèbre. En 1995, le stock d’or dans les banques à travers le monde se chiffrait à 910 millions d’onces.

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Cela équivaut à un cube d’environ 12 m d’arête. Ainsi, l’élément or conserve un rôle économique majeur. Sa cotation dans les bourses occidentales (Tokyo, Londres et New York) le prouve. Les transactions effectuées sur cette valeur, surtout en temps de crise, servaient d’important baromètre économique.

L’or garde sa fonction artistique dans les bijoux, les médailles et la dorure. Il maintient également son énorme pouvoir symbolique, car les sports modernes l’utilisent encore comme récompense suprême. Il est possible d’en voir aux Jeux olympiques, lors des compétitions de football, etc. Plusieurs ateliers, dont les LEONIS, utilisent encore la méthode de dorure traditionnelle au mercure ou à la feuille. Les experts peuvent former un fil fin de 3 000 m de long et couvrir une superficie de 1 m² avec un gramme d’or. Ce dernier est aplati en une feuille de 1⁄15 μm d’épaisseur. L’or joue également un rôle technique dans la fabrication de divers produits, notamment les pièces électroniques comme les microprocesseurs. Enfin, la démonétisation n’impacte pas la thésaurisation en or qui reste une solution d’épargne de précaution de premier choix.

Isotopes

L’élément or compte 34 isomères nucléaires et 37 isotopes connus, dont le nombre de masses varie entre 169 et 205. Le 197Au est l’unique isotope stable. Comme l’or est mononucléidique et monoisotopique, cet isotope constitue la totalité de l’or présent à l’état naturel. Depuis que le bismuth ne possède plus d’isotope stable, l’or est devenu l’élément chimique monoisotopique le plus lourd. Sa masse atomique standard correspond donc à celle du 197Au : 196,966 569(5) u.

Origine stellaire et présence sur Terre de l’Or

L’élément or provient de la nucléosynthèse stellaire effectuée par des générations d’étoiles qui se sont succédé depuis plus de 12 milliards d’années. Sa formation par processus r au sein des étoiles s’explique de deux manières. Cela peut arriver pendant l’explosion d’une supernova ou bien au cours d’une collision/fusion de deux étoiles à neutrons. Les spécialistes privilégient la deuxième hypothèse d’après les résultats de deux études. Une simulation numérique réalisée en 2011 a mis en évidence la corrélation de l’abondance des noyaux d’or avec la fusion de deux étoiles à neutrons. L’étude de la galaxie naine Réticule II menée en 2016 a fourni des résultats dans ce sens.

Tout comme les métaux du groupe du platine, ce métal précieux géochimique sidérophile est concentré dans le noyau de la Terre. Sa présence dans la croûte terrestre est extrêmement rare, comme le prouve son clarke de 5 mg/t. À titre de rappel, le clarke d’un élément chimique est sa teneur moyenne dans la croûte terrestre en général. L’or s’accumule surtout dans les zones où passent les fluides chauds provenant du manteau terrestre. Toutefois, ces études avancent que cette concentration en or dans l’écorce terrestre est beaucoup trop élevée. Comparée à ce qu’elle devrait être, la concentration est entre cent et mille fois plus importante. Elle résulterait donc du GBT (grand bombardement tardif) ayant eu lieu il y a 3,8 ou 4 milliards d’années.

L’élément or est un minéral de structure cubique compacte avec une densité de 19,3 et une faible dureté comprise entre 2,5 et 3. C’est la raison pour laquelle il est malléable et ductile. À l’état natif, ce métal prend souvent la forme de poussières, de paillettes, de granules ou de grains. Il se présente rarement en octaèdres, en cubes, en grosses pépites ou en masses informes enveloppées de quartz et de sulfures métalliques. Il convient de procéder par érosion mécanique pour réduire ces masses en paillettes ou en poudre. En fonction de sa pureté, la couleur à reflet métallique brillant de l’or varie de jaune d’or à jaune rouge. Ce métal devient jaune pâle lorsqu’il contient une forte proportion d’argent. Le cas échéant, on l’appelle électrum ou or argentifère.

À l’état natif, les occurrences typiques de l’or sont le filon aurifère et souvent le filon argentifère. Il est inclus et dispersé dans les roches ultrabasiques et les massifs de roches magmatiques plutoniques comme les granites, les diorites et les granodiorites. Il est également présent dans les dépôts alluvionnaires émanant de l’érosion fluviale des roches mères ci-dessus. Il y est disponible sous forme de poudre, de grains plus ou moins gros, de sable aurifère ou de rare pépite. Il peut aussi prendre des formes massives pesant jusqu’à des centaines de kilogrammes. Les minerais (même s’ils sont rares) et les tellurures d’or tels que la sylvanite et la calavérite existent également.

L’eau de mer contient aussi de l’or présenté sous forme de chlorures, avec une teneur à hauteur de 10-8 g/cm3.

La répartition de l’élément or à la surface de la Terre est inégale. La teneur en or de certaines roches avoisine un million de fois le taux de concentration moyen d’un milligramme par tonne. Cette répartition inégale s’explique par plusieurs mécanismes, dont l’orogenèse. En effet, lors des variations de pression, des séismes peuvent former de l’or orogénique qui se dépose et crée des filons pour remplir les failles. Par ailleurs, la mobilisation et la concentration de l’or sont aussi possibles quand les complexes formés à la suite de sa solubilisation se décomposent. Les chlorures, les sulfures et surtout l’anion radicalaire S3 présents dans la croûte terrestre sont les agents capables de procéder à cette solubilisation. Quoi qu’il en soit, une zone présente un intérêt d’exploitation lorsque le taux de concentration de la roche dépasse 1 g/t. Vers la fin de l’année 2010, la quantité d’or extraite depuis le début de cette activité est estimée à 166 000 t. On peut l’imaginer sous forme d’un cube d’environ 20 m d’arête, qui peut être disposé sous la tour Eiffel. En 1993, les réserves d’or détenues par toutes les banques s’élevaient seulement à 35 000 t. En 2010, les stocks miniers étaient évalués à 51 000 t, dont 26 % étaient partagés entre l’Australie et l’Afrique du Sud. Cette dernière a été détrônée par la Chine en 2007, même si elle a été le premier pays producteur mondial d’or pendant longtemps. Depuis, l’Empire du Milieu garde la première place grâce à la découverte d’importants filons assurant 13,8 % de la production mondiale en 2010. Elle a été suivie par l’Australie, les États-Unis, l’Afrique du Sud/la Russie et le Pérou. Ces pays ont respectivement assuré 10,2 %, 9,2 %, 7,6 % et 6,8 % de cette production.

Corps simple

L’élément or pur est à la fois tendre et dense. Ce cristal à réseau cubique à faces centrées obtient un grand éclat, une fois poli. Chimiquement, il est ultra stable et relativement inerte. En effet, il ne s’oxyde ni dans l’eau, ni à l’air, ni dans les conditions normales de température et de pression. La préservation de son éclat ne fait que confirmer sa valeur, surtout esthétique, selon l’ensemble des cultures humaines. Toutefois, ce métal peut former de l’oxyde d’or en milieu réactif ou sous haute pression.

Propriétés physiques

La résistivité de l’or est de 22 x 10-9 Ω m. Ce métal précieux est un excellent conducteur thermique et électrique. Cependant, sa conductivité électrique (70 %) est moins élevée que celle de l’argent (106 %).

Conduction électrique et thermique

Bien que l’élément or fasse partie des meilleurs métaux conducteurs, ses utilisations sont limitées en raison de son coût élevé lié à sa rareté. En matière de conductivité électrique, il est le troisième (45,2 x 106 S.m-1) après le cuivre (59,6 x 106 S.m-1) et l’argent (63 x 106 S.m-1). Son caractère inoxydable en température ambiante le rend efficace pour les contacts électroniques sous forme de plaquage ultra mince.

Comme il est inoxydable, inaltérable et hautement ductile, l’or intervient dans l’établissement des connexions. Avec le fer, il forme aussi un alliage utilisé dans des thermocouples lors des sondes de température.

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Couleurs et caractéristiques optiques

Bien que la plupart des métaux purs soient blanc argenté ou gris, l’élément or est jaune métallique. Il a des reflets complexes qui lui donnent la caractéristique « dorée ». Cette couleur particulière émane de la densité de ses électrons de valence qui sont faiblement liés. Ces derniers forment un plasma dans le matériau et subissent des fluctuations modélisées par des quasi-particules dénommées plasmons. Pour l’or, la fréquence de ces fluctuations se trouve dans le spectre visible à cause des effets relativistes affectant les orbitales atomiques situées autour de l’atome. Ce même effet provoque le reflet doré de l’élément chimique césium.

Une feuille ou une lame d’or qui est assez fine pour être translucide est de couleur bleu-vert lorsqu’elle est observée en transmission par transparence. En effet, les couleurs rouge, orange et jaune sont réfléchies par le matériau.

L’élément or est aussi facilement polissable et réfléchit grandement les rayons infrarouges.

Ce métal forme des alliages de différentes couleurs avec l’argent et le cuivre. Cette coloration varie en fonction de la proportion des composants. Il est aussi possible de produire de l’or gris ou de l’or blanc à partir d’alliages comportant du nickel, du platine et du palladium. Étant allergénique, l’usage du nickel en France est réglementé depuis le début du XXIe siècle. Technique moins connue, mais possible, l’addition de fer, de manganèse, d’indium, d’aluminium et d’autres éléments chimiques donne des couleurs plus rares aux alliages.

Propriétés mécaniques

Les atomes d’or s’empilent selon une structure cristalline appelée cubique à faces centrées. Celle-ci a de nombreux plans cristallographiques denses, ce qui facilite la déformation plastique du matériau. En effet, cette déformation est possible à la suite du glissement des dislocations dans les plans denses. Ainsi, les cristaux cubiques à faces centrées sont généralement ductiles. Tel est le cas de l’aluminium, du plomb, etc. Au vu de sa malléabilité, une once d’or fin peut produire une feuille de 8 m² (environ 0,2 µm d’épaisseur).

Bon à savoir : une once correspond à 31,1 g.

Comme l’or pur se déforme aisément à froid, que ce soit par étirement ou par martelage, il se coupe facilement. De ce fait, ce métal a été employé sous forme de fines feuilles (obtenues par laminage) pour plaquer des ornements et des bijoux. Il a aussi été exploité sous forme de fil (obtenu par tréfilage) en matière de décoration. Tel est le cas du dôme des Invalides à Paris qui est doré à la feuille. En revanche, l’or pur est rarement utilisé dans la fabrication d’outils en raison de sa faible tenue mécanique.

Une structure cristalline composée d’atomes d’or ne fond pas si elle est chauffée à une température dépassant le milliard de degrés. Au contraire, les expériences prouvent qu’elle devient plus résistante, car son point de fusion augmente temporairement.

Alliages

En joaillerie, il est possible de mélanger l’or avec un ou plusieurs autres métaux afin d’augmenter sa rigidité et d’obtenir différentes teintes. Les plus utilisés en alliage sont l’argent, le cuivre, le nickel, le zinc, le platine et le manganèse. La proportion des composants varie d’un pays à l’autre. En Grèce et aux États-Unis, l’or est dit « à 14 carats » lorsqu’il renferme 585/1 000 d’or. En France, quand le produit contient de l’or, de l’argent, du platine ou du palladium, le métal précieux employé et son titre exprimé en millièmes doivent accompagner l’indication du prix. Auparavant, il importait de distinguer l’or « 18 carats » (750/1 000 ou plus) de l’alliage d’or (moins de 18 carats = 750/1 000).

Ci-dessous les proportions de métaux contenues dans l’or 18 carats.

  • L’or jaune contient 75 % d’or, 12,5 % d’argent et 12,5 % de cuivre.
  • L’or rose est constitué de 75 % d’or, de 5 % d’argent et de 20 % de cuivre.
  • L’or gris est habituellement composé de 75 % d’or, de l’argent et parfois du palladium.
  • L’or bleu est un alliage constitué de fer et d’or. Sa couleur azur provient du traitement thermique oxyde des atomes de fer à la surface du métal.
  • L’or blanc de joaillerie est un terme souvent employé pour désigner l’or gris. Il est doté d’une fine couche de rhodium. Lorsque celle-ci disparaît avec le temps, le produit devient gris-jaune.

D’autres alliages sont aussi possibles et l’or acquiert des couleurs variées, en fonction des métaux. Il devient saumon avec le platine, jaune-vert avec le zinc, vert avec le cadmium et violet pourpre avec l’aluminium.

Les techniques de dorure à la feuille nécessitent que l’alliage demeure le plus mou possible. Ainsi, plusieurs compositions sont possibles, à commencer par l’or jaune contenant 98 % d’or, 1 % d’argent et 1 % de cuivre.

L’or rouge comporte 94,5 % d’or et 5,5 % de cuivre et l’or ½ jaune, 91,5 d’or, 6 % d’argent et 2,5 % de cuivre.

L’or citron contient 94,5 % d’or et 5,5 % d’argent, tandis que l’or gris possède 75 % d’or, 15 % de palladium et 10 % d’argent.

L’or noir est constitué d’or blanc recouvert d’une couche de rhodium ou de ruthénium.

L’or blanc français, quant à lui, est composé de 80 % d’argent et de 20 % d’or. Cette proportion devient 50-50 dans les autres pays d’Europe.

Le batteur d’or est le fabricant de feuilles d’or très fines destinées à l’ornement d’objets et de monuments. Il peut créer ses propres alliages, avec la possibilité de ne pas respecter à la lettre ces standards.

Depuis 1980, l’or employé sur les circuits électroniques des téléphones portables et des ordinateurs est recyclé sous forme de lingot. Il peut aussi être trié, fondu, affiné et reconditionné sous forme d’alliage contenant 5 % d’or.

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Propriétés chimiques

Une des caractéristiques importantes de l’or est l’inertie chimique. Autrement dit, il résiste aux frottements contre le corps humain et aux diverses agressions chimiques gazeuses ou liquides. Cette capacité permet donc à l’or métallique de résister aux attaques du dioxygène. Ce métal ne se ternit pas et ne s’oxyde pas, quelle que soit la température.

L’élément or résiste aussi à l’action d’autres produits chimiques, notamment la plupart des acides et les bains alcalins fondus en absence d’oxydants. Exceptionnellement, il se dissout facilement en présence de cyanure et d’eau régale. Cette dernière est un mélange d’acide nitrique et d’acide chlorhydrique. Par ailleurs, il est possible de graver l’or avec une solution de Lugol.

Ces réactions au chlore gazeux, aux cyanures alcalins et à l’eau régale s’expliquent par la stabilité relative des complexes d’or obtenus. Ces derniers sont pourtant assez instables et se décomposent sous le simple effet de la chaleur.

Composés et chimie de l’or

Comme l’élément or est un métal noble, son degré d’oxydation est généralement de l’ordre de 0. Toutefois, il peut varier de -I à +V dans divers composés. Les ions AuI et AuIII sont majoritaires, alors que ceux Au−I, AuII et AuV sont nettement plus rares. L’or est présent dans les états I et III dans presque tous les composés où son nombre d’oxydations semble être +II. Par exemple, le chlorure d’or(I,III) de formule AuCl2 n’est rien d’autre que le tétramère AuI2AuIII2Cl8. Sa couleur sombre est issue des échanges de charge entre AuIIIet AuI. Par ailleurs, l’AuV apparaît seulement dans le fluorure d’or(V) et l’anion AuF6 en solution.

Ion aureux

Un composé est dit « aureux » quand l’or est monovalent. Il s’agit de la première forme courante de ce métal précieux lorsqu’il est oxydé. L’Au(I) se trouve sur des ligands doux comme les thiolates, les thioéthers et les phosphines tertiaires. Ses composés sont souvent linéaires.

L’élément or est solubilisé sous forme du complexe dicyanoaurate Au(CN)2 pendant la cyanuration des sables aurifères. L’ion Au(I) se retrouve dans ce complexe.

Le dicyanoaurate de potassium est un composé chimique de formule K[Au(CN)2]. Il s’agit du sel de dicyanoaurate(I) [Au(CN)2] et de potassium K+ qui contient 68,2 % d’or en masse. Il est incolore, particulièrement toxique et soluble dans l’eau. Ce sel s’obtient par dissolution anodique de l’or dans du cyanure de potassium KCN. Il est utilisé en industrie de matériel électrique et en bijouterie pour les bains de dorure galvanique.

Il existe peu de complexes aqueux de l’ion aureux. Les halogénures d’or binaires tels que l’AuCl donnent des chaînes polymères en zigzag, derechef propres à la coordination linéaire de l’ion monovalent Au(I). La majorité des médicaments contenant de l’or sont des dérivés de ce dernier.

L’ion Au+ est capable d’interagir avec lui-même afin de former des polymères, dont l’Au(CN)2-, par le biais d’interaction faible dénommée interaction aurophilique. La création de matériaux photoluminescents en chimie supramoléculaire fait appel à cette particularité.

Ion aurique

L’or oxydé prend également la forme d’ion aurique Au(III) et apparaît dans la création de certains composés comme le chlorure d’or(III). Son dérivé, l’acide tétrachloraurique HAuCl4, se forme lors de la dissolution de l’or dans de l’eau régale. La configuration des complexes auriques se fait typiquement en carré plat. Tel est le cas de la plupart des composés ayant une configuration électronique d.

L’ion aurique se détecte par la pourpre de Cassius, un pigment minéral rouge intense à base d’or colloïdal de couleur pourpre. La détection chimique qualitative de l’Au(III) met en scène un composé ou un sel aurique. Celui-ci comporte de l’ion Au3+ et du chlorure d’étain à base stœchiométrique de deux ions chlorures Cl et d’ion stanneux Sn2+. Cette réaction chimique illustre la propension de l’or à revenir à l’état élémentaire (Au0), également appelé état d’oxydation zéro. Elle se traduit comme suit :

2 Au3+ (ions solvatés en milieu aqueux) + 3 Sn2+ (aqueux) + 18 H2O (eau liquide, en excès) → 2 Au (précipité colloïdal d’or rouge intense) + 3 SnO2 (poudre blanche et colloïdale de dioxyde d’étain) + 12 H3O+ (aqueux)

Cette détection peut être quantitative si on met en œuvre des techniques de spectrométrie d’absorption.

Formes d’or oxydé moins communes : Au(-I), Au(II) et Au(V)

L’or forme le composé ionique (et non un alliage) aurure de césium CsAu lorsqu’il est fondu avec du césium. L’atome devient alors un ion négatif monochargé. Les propriétés de l’aurure se rapprochent de celles d’un halogénure. L’aurure de césium cristallise notamment dans le motif du sel CsCl (chlorure de césium). L’or peut aussi former des aurures de potassium, de rubidium et de tétraméthylammonium.

D’une manière générale, les composés de l’Au(II) sont diamagnétiques et présentent des liaisons Au-Au. Tel est le cas dans [Au(CH2)2P(C6H5)2]2Cl2. Par ailleurs, le xénon joue le rôle de ligand dans le tétraxénon-or(II), un complexe remarquable d’Au(II) de formule [AuXe4](Sb2F11)2.

De formule Au2F10, le pentafluorure d’or est le seul composé chimique dans lequel cet élément est à l’état d’oxydation le plus élevé (+5).

Des liaisons aurophiles apparaissent dans quelques composés de l’or. Elles sont comparables à des liaisons hydrogène au niveau de la force. Elles décrivent l’interaction réciproque d’ions or, dont la distance est trop longue pour former une liaison Au-Au covalente. Toutefois, leur distance est plus courte que pour les forces de Van der Waals.

Principaux composés d’or

La synthèse de divers oxydes d’or tels que l’Au2O3 est possible sous de fortes pressions (pression atmosphérique). Tel est également le cas dans un environnement réactif, c’est-à-dire en présence d’ozone, de dioxyde d’azote ou d’oxygène atomique.

Utilisations de l’or

L’élément or relativement stable joue un rôle important en dorure. Parfois, le placage ou le recouvrement à la feuille traditionnelle a été remplacé par les méthodes d’électrolyse. De là sont nés les placages électrolytiques pour les cartes enfichables de PC, la dorure des miroirs de précision, etc.

L’or sert de réfléchissant IR dans un vitrage en glace sans tain et sur les panneaux réfléchissants de modules spatiaux. Il compose aussi certains réflecteurs IR de manière à conserver la chaleur en hiver ou la réflexion de la chaleur en été.

En bijouterie et en joaillerie, l’or est allié à l’argent, au cuivre et parfois aux platinoïdes. Les prothèses dentaires de luxe, les monnaies et les médailles sont fabriquées à partir de ces alliages. En parlant du domaine médical, ce métal précieux et/ou ses composés sont encore employés comme médicaments. Ce matériau est aussi utilisé dans l’équipement scientifique.

Ainsi, selon le World Gold Council (WGC), environ 68 % de l’or disponible sont utilisés en bijouterie et en orfèvrerie. Près de 20 % servent à la fabrication de lingots et de pièces. Ces derniers sont achetés par les particuliers et les banques (en contrepartie de l’émission de monnaies). Environ 14 % sont exploités dans des domaines industriels, allant de la dentisterie à l’électronique.

Dans les domaines de l’art et de l’artisanat

L’élément or est essentiellement utilisé en bijouterie. En 1995, environ 2,7 kt d’or y ont été consacrés. Certains bijoux asiatiques comportent de l’or pur et sont ainsi déformables. Cela obligeait les bijoutiers à réaliser uniquement des formes simples comme les bracelets torsadés. Cependant, l’or pur est peu utilisé en joaillerie. En vue d’obtenir des couleurs originales et une meilleure tenue mécanique, il est allié à l’argent, au cuivre ou aux deux.

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En orfèvrerie, une couche d’or recouvrant des ouvrages en argent forme ce qu’on appelle un vermeil.

À part les bijoux, l’or est aussi utilisé pour fabriquer des objets de luxe (stylos, montres…) et des médailles. Il joue également un rôle important en dorure ornementale, que ce soit dans le domaine de la pâtisserie, de la ferronnerie ou de la boiserie.

Le « titre » correspond au pourcentage d’or constitué dans le métal. Il est grossièrement évalué par les orfèvres grâce à un procédé spécifique : la pierre de touche. Depuis longtemps, les objets ont un poinçon permettant de reconnaître le titre de l’alliage employé, et donc leur degré de pureté en or.

En France, l’apposition de poinçons sur les bijoux en or est obligatoire depuis le 9 novembre 1787. Les petits objets en sont épargnés, car la surface disponible ne permet pas cette opération. Deux types de poinçons sont à distinguer. Le poinçon d’État informe le titre, tandis que celui en forme de losange, le poinçon de Maître, indique le fabricant. Actuellement, le poinçon d’État pour l’or massif 18 carats est une tête d’aigle et celui de 24 carats, un hippocampe.

Les carats représentent 1/24 de la masse totale d’un alliage. Ci-dessous un tableau de conversion des carats par calcul en pourcentage massique d’or contenu dans ce métal.

Carats024681012141618202224
% d’or08,3716,725,0333,3641,6950,0258,3566,6875,0183,3491,6799,99
Millièmes084167250337417500584667750833917999

En 1982, la société Monnaie royale canadienne fut la première institution à créer des monnaies d’or au titre de 99,99 %.

Depuis 1997, l’élément or peut être purifié jusqu’à un degré appelé « 5-9 ». Il sera donc pur à 99,999 %. Pour marquer cet accomplissement, la plus grosse pièce au monde, la pièce d’un million de dollars, est conçue d’or 5-9. Tel est aussi le cas de la « Semeuse cinétique » (pièce de 100 €) qui a été créée par Joaquin Jimenez, un médailleur et graveur de monnaies d’origine française.

Dans le domaine de l’industrie

Le domaine de l’industrie apprécie l’or pour sa bonne conductivité thermique et électrique, ainsi que pour son inaltérabilité. Ce métal intervient dans la fabrication de contacts électriques inoxydables en électronique et en connectique. Actuellement, l’or est souvent utilisé dans les méthodes de pointe, surtout dans la conception des microprocesseurs. Un microprocesseur Pentium Pro contient, par exemple, 2 € d’or environ.

En 2003, le domaine de l’industrie électronique consommait 318 t d’or dans l’année.

Tous les appareils informatiques et électroniques usagés dans le monde constituent un véritable gisement de ce métal. Il est possible de récupérer environ 230 g d’or à partir d’une tonne de vieux téléphones portables.

Ce matériau sert à opacifier les organes optiques dans le domaine des techniques spatiales. Il est aussi utilisé en guise de catalyseur dans des piles à combustible.

En médecine

La dentisterie exploite 67 t d’or par an. Depuis longtemps, ce métal demeure une option de substitution nettement supérieure aux amalgames dentaires. Toutefois, son utilisation est assez onéreuse et requiert l’emploi d’une technique spéciale pour les inlays, des obturations dentaires remplaçant les classiques plombages.

Quelques dérivés organiques de l’or appelés « sels d’or » peuvent être utilisés pour traiter certaines affections en rhumatologie.

Certaines pilules ont été enrobées dans une feuille d’or ou d’argent, notamment les plus amères.

L’élixir d’or est une préparation pharmaceutique populaire au XVIIIe siècle. Sa dénomination et sa composition varient d’une époque à une autre et d’un préparateur à un autre. À l’origine, cette préparation fut à base d’or de différentes formes, notamment de chlorure aurique (jaune) ou d’or colloïdal (de couleur pourpre). Puis, le chlorure d’or a laissé la place au perchlorure de fer. L’invention de l’élixir d’or remonte à 1728 et revient au comte Alexis Petrovitch Bestoujev-Rioumine. Le préparateur de ce dernier, le général La Motte, a changé la formule originale. Il a baissé sa teneur en or ou remplacé complètement ce métal par du perchlorure de fer. Il l’a ensuite introduit et commercialisé en France à un prix exorbitant. Il a ainsi fait fortune après avoir vendu le secret de fabrication de cette préparation. Cette variété d’élixir d’or vendue par La Motte a connu une popularité accrue à Paris sous le règne de Louis XV. Son administration sous forme de gouttes jaunes ou de gouttes blanches avait un but thérapeutique, à l’origine de l’appellation : « élixir d’or et blanc ».

Apparemment, la comtesse de Saint-Vallier Diane de Poitiers a réussi à préserver sa jeunesse et sa beauté en buvant des potions à base d’or. Elle meurt ensuite par surdosage de cet élixir.

Dans le domaine de l’alimentation

L’or alimentaire est utilisé sous forme de poudre ou de feuille ultra fine en gastronomie de luxe et en pâtisserie. Telles les fibres alimentaires, il traverse l’appareil digestif et résiste à la digestion. Bien que son innocuité ne soit pas encore prouvée, il est autorisé en décoration alimentaire aux États-Unis et dans l’Union européenne. Il porte le code E175 en tant qu’additif. La réglementation fixe, toutefois, des quantités maximales et un certain nombre d’aliments avec lesquels il peut être utilisé.

En économie

Jusqu’au début de la Première Guerre mondiale, l’or sert d’étalon monétaire. Cette période est marquée par une stabilité monétaire dominée par la livre sterling avec un régime de parité fixe. Les porteurs avaient droit à l’équivalent en or de leurs liquidités lorsqu’ils se rapprochaient des banques centrales. Même si cette période s’arrête à la fin de la Grande Guerre, la prospérité de l’étalon-or ne disparaît pas totalement. Certes, son importance dans les échanges entre particuliers a diminué. La quantité d’or utilisée en guise d’intermédiaire d’échange dans le secteur secondaire correspondait pourtant à 1/10 des gisements annuels vers la fin du XXe siècle. L’or est également resté une monnaie d’échange internationale. À la fin des années 1980, le stock d’or des banques est estimé à 60 % de la production annuelle. Le tiers de cette production est aussi préservé sous forme d’épargne par les particuliers. Par la suite, les taux de change connaîtront une période d’instabilité qui sera à son apogée avec les difficultés de la crise de 1929.

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L’or et la santé

Toxicité

Aucun problème de santé apparent n’est survenu depuis le temps que l’or est utilisé dans les bijoux. La médecine rejoint ce point de vue en raison de sa faible propension à l’oxydation. Les prothèses dentaires et cardiaques en or sont de plus en plus nombreuses. Ce métal est aussi utilisé dans certains sels permettant de combattre la neuroinflammation, notamment dans le cadre d’un AVC ou d’un traumatisme crânien. Toutefois, des effets indésirables (surtout au niveau des reins) sont envisagés lorsque l’organisme le reçoit sous forme d’ions.

Sous forme métallique, l’or alimentaire est chimiquement inerte, non allergène et sans saveur. Cependant, au début des années 1990, des allergies de contact en réaction au thiosulfate de sodium d’or ont été étudiées. Les tests cutanés attestent une réaction, mais pas sa nature réellement allergique. Il importait de savoir s’il s’agissait d’une véritable allergie de contact ou d’une dermatite indirectement liée à l’or. Puis, plusieurs cas d’allergie de contact ont été constatés à la suite d’un traitement oral homéopathique à base d’or.

Cette allergie est confirmée par le fait qu’elle s’arrête une fois la dent en or retirée et par des tests épicutanés à base de sel d’or. Elle apparaît souvent chez les personnes souffrant d’eczéma qui portent des bijoux en or ou encore une ou plusieurs prothèses dentaires en or. Cela signifie que ce métal, notamment, lorsqu’il se trouve dans la bouche, pourrait être un élément chimique sensibilisant. Des tests chez les porteurs de dents en or atteints de stomatites non spécifiques révèlent souvent cette allergie. Tel est également le cas des personnes présentant des « symptômes subjectifs » de la cavité buccale ou des réactions lichénoïdes. Il s’avère qu’une corrélation quantitative et qualitative existe entre la quantité d’or dentaire et la concentration sanguine de l’or. Le cas échéant, les effets de ce métal coulant dans le sang demeurent inconnus. Un cas de dermatite de contact a au moins été signalé après utilisation d’une encre de tatouage à base d’or.

Nanoparticules

Les propriétés physicochimiques des nanoparticules d’élément or sont différentes de celles de l’or massif qui sont encore mal connues. Ces nanoparticules peuvent servir de catalyseur grâce à leurs propriétés optiques. Elles ont aussi d’autres usages en médecine et en cosmétique, entre autres.

Il a été démontré que les organismes vivants comme les vers de terre pouvaient bioconcentrer l’or en mangeant des sédiments ou un sol en comportant. La bioaccumulation dans les vers de terre Eisenia fetida atteint 1,4 ± 0,2 mg/g après 28 jours d’exposition à un substrat contenant 50 mg AuNPs/kg de sédiment. Un autre article paru dans la revue scientifique « Nature Communications » en 2021 atteste la tendance des nanoparticules d’or à remonter la chaîne alimentaire. Elles s’accumulent également dans les organismes aquatiques, particulièrement dans le cerveau des poissons.

En mars 2021, le CSSC (Comité Scientifique européen pour la Sécurité des Consommateurs) a donné son avis sur les risques liés à l’usage de nanoparticules d’or en cosmétique. En se basant sur la littérature scientifique, il confirme que l’utilisation de ces dernières peut présenter un risque pour la santé humaine. Les matériaux en or colloïdal et en or modifié en surface dans les produits cosmétiques en sont également concernés.

Techniques de production

L’extraction de l’élément or comprend plusieurs étapes : l’exploration, le forage, l’étude géologique, l’extraction proprement dite, le raffinage final et la livraison auprès d’une raffinerie. Cette section traitera uniquement quelques-unes de ces étapes.

Phases d’extraction et d’affinage

L’extraction de l’or se déroule en plusieurs étapes, à savoir :

  • l’extraction minière du minerai ou du conglomérat minier aurifère ;
  • la concentration de l’or par émission de mousse ou par gravitation ;
  • la lixiviation à l’aide de cyanure ;
  • la suppression du mercure par précipitation (électrolyse, adsorption par le carbone ou traitement de Merrill-Crowe) ;
  • la suppression du fer par traitement à l’acide nitrique ;
  • la fusion ;
  • des procédés d’extraction d’or résiduel en solution dans des effluents industriels ou miniers.

Ces divers procédés sont testés depuis des décennies. On parle, par exemple, de la bioconcentration ou encore de la biosorption à partir de nécromasse d’azolles fausses-filicules. Celle-ci est une espèce de petites fougères aquatiques flottantes. La deuxième méthode s’avère meilleure dans le sens où un rendement dépassant les 99 % a été observé dans des conditions optimales. Auparavant, on utilisait la nécromasse algale comme biosorbant pour divers types d’or dissous. La technique consistait à faire passer de l’eau contenant de l’or dissous sur un lit d’azolla. Cette fougère doit être fraîchement récoltée, lavée à l’eau distillée et séchée à une température de 37 °C. Cette plante est apparemment capable de « capturer » entre 86 et 100 % de l’AuIII présent dans une solution qui en comportait initialement 2 à 10 mg/l. Le cas échéant, la concentration initiale en or était de 8 mg/l. Le milieu était remué par un agitateur pendant que 5 g d’azolle fausse-filicule séchée étaient ajoutés par litre de solution. La conclusion est simple : la fougère séchée est un biosorbant ultra efficace, car elle a un pouvoir fixateur dépassant celui des résines échangeuses d’ions. Ces dernières sont d’ailleurs polluantes et coûteuses. Son pouvoir « séquestrant » est aussi plus puissant que celui du charbon de bois activé.

Orpaillage

L’orpaillage est la recherche et l’exploitation artisanale de gisements alluvionnaires appelés « placers » en anglais. L’or alluvial se trouve dans les dépôts des cours d’eau. Depuis le IIIe siècle, le lavage des agglomérats ou des sables aurifères en vue d’obtenir des paillettes est courant dans le monde celte. Parfois, il était amélioré par un concassage de minerai en écoulement sur un plan incliné.

De nos jours, il convient d’employer un tapis roulant en caoutchouc pour réaliser cette séparation. Celui-ci est doté de traverses finement rainurées permettant d’arrêter et de fixer les fines particules d’or sous le flux d’eau. Avant l’affinage proprement dit, deux procédés sont possibles : l’amalgamation (dont le rendement est assez faible : 70 %) ou la cyanuration (qui est plus efficace).

Afin de combattre l’orpaillage illégal, des opérations telles que Harpie et Anaconda (mises en place en Guyane) sont mises en place.

Amalgamation

Cette méthode consiste à glisser le minerai aurifère sélectionné sur un plateau de cuivre, dont les surfaces sont couvertes de mercure. L’or s’amalgame avec ce dernier, ce qui permet son extraction de la gangue minérale. Le reste sera éliminé avec l’eau. Il convient ensuite de gratter l’amalgame et de le chauffer à 600 °C dans des cornues. Après évaporation du corps simple liquide mercure, l’or se dépose en reliquat.

L’usage du mercure pour amalgamer l’or risque d’avoir de graves conséquences sanitaires et écologiques en raison de la forte toxicité de cet élément. 

Cyanuration

Cette technique de séparation est aussi valable pour l’argent.

Pour procéder, il convient de concasser, de broyer et de mélanger le minerai sous air comprimé. Il est aussi possible de le passer dans une unité de flottation qui fournit un concentré ainsi que des résidus mis en terril. Ceux-ci contiennent de l’élément or et d’autres métaux.

Le concentré est traité par cyanuration. Cette méthode consiste à dissoudre le minerai dans une solution de cyanures alcalins éventuellement recyclée et/ou diluée. Avant d’être filtré, l’or colloïdal est précipité par ajout de poudre de zinc. Celle-ci joue le rôle de réactif électrochimique. La réaction globale correspondante est :

4 Au (dispersé en poussières avec impuretés) + 8 NaCN (aqueux) + O2 (gaz oxygène = air) + 2 H2O (eau liquide, en excès) → 4 Na[Au(CN)2] (complexe dicyanoaurate de sodium) + 4 NaOH (aqueux soude caustique)

avec

2 Na[Au(CN)2] (complexe dicyanoaurate de sodium) + Zn0 (poudre de zinc métal) → Au (précipité colloïdal d’or rouge à jaune brillant) + Na2[Zn(CN)4] (complexe substitué tétracyanozincate de sodium)

Cette technique sera sûrement remplacée par l’extraction de l’or du minerai brut selon le procédé découvert par Zhichang Liu. Ce professeur de chimie et chimiste à la Northwestern University fait partie de l’équipe du chimiste écossais Sir James Fraser Stoddart. Il est l’auteur principal de l’étude publiée le 14 mai 2013 dans Nature Communications. Son expérience consistait à verser de l’alpha-cyclodextrine dans un tube à essai et une solution contenant de l’or dans un autre. Après mélange de ces contenus, il a obtenu de minuscules aiguilles constituées par un assemblage de 4 000 nanofils d’ions d’or. Elles étaient maintenues par de l’eau, de la cyclodextrine et des atomes. Il a pu séparer l’or des autres métaux précieux présents dans le minerai (platine et palladium). Il a ajouté qu’il est extrêmement important d’éliminer le cyanure de l’industrie aurifère afin de préserver l’environnement. Son expérience a permis de conclure qu’il était possible de remplacer cette substance redoutable par un dérivé de l’amidon, un matériau bon marché, mais biologiquement inoffensif.

Affinage de l’or

Cette étape d’affinage correspond à la séparation de l’or des autres métaux et des impuretés. Fondre le minerai avec un borate de sodium hydraté sur silicate permet d’obtenir un or brut. Les métaux voisins tels que le zinc, le fer et le plomb s’oxydent, donnent des silicates ou des borates et se mélangent aux scories.

Afin d’obtenir un or fin et pur, il y a lieu d’appliquer le procédé Miller. Inventée par Francis Bowyer Miller, cette technique consiste à insuffler du chlore gazeux à travers et sur l’or contenu dans un creuset. Les autres éléments forment des chlorures insolubles dans le métal fondu. Une fois les impuretés retirées, l’or peut être isolé et traité de la manière adaptée à son utilisation ou à sa vente.

Le carat est aussi l’unité exprimant la pureté d’un métal précieux. Le 24 carats représente l’or pur possédant un titre de 1 000 pour 1 000, c’est-à-dire constitué de 100 % d’or. Par ailleurs, la masse, plus précisément le poids, de l’or est mesurée en once.

Battage d’or

Également appelé orbattage, le battage d’or est la réduction de l’or ou de l’alliage en or en feuilles ultra fines de 0,1 µm d’épaisseur. Pour ce faire, le batteur d’or durcit légèrement le métal grâce à un alliage au cuivre. Il utilise un autre à l’argent pour obtenir la couleur originelle à 98 % d’or. Plusieurs étapes sont à respecter :

La forge

L’élément or ou l’alliage d’or est fondu, puis coulé dans une lingotière. Un lingot d’environ 400 g est aminci en un ruban de 40 m de long et de 4 cm de diamètre pour former le caucher. Il convient ensuite de couper ce ruban en mille quartiers carrés de 4 cm x 4 cm. Puis, il faut introduire chaque quartier dans le chaudret, un empilement de papier spécial de 16 cm x 16 cm.

Le dégrossissage

L’or est battu une première fois sous un marteau mécanique de 10 à 15 kg. Les quartiers grandissent et s’arrondissent pour former des feuilles d’environ 15 cm x 15 cm. À l’aide d’un massicotier, l’ensemble est ensuite coupé en 4 à 9 piles de 5 cm x 5 cm de côté.

L’apprêt

Avant d’introduire un par un les mille quartiers d’or entre les feuilles d’un nouvel empilement, il faut les séparer des papiers. Ici, la moule en polyester verni fait 14 cm x 14 cm de côté.

Le battage

L’élément or subit un deuxième battage au marteau mécanique de 5 à 8 kg dans une moule à deux mille quartiers. Ces derniers s’agrandissent à nouveau et s’arrondissent de manière à former des feuilles de 12 cm x 12 cm de côté.

Le vidage

Le videur prend la moule et prend une à une les feuilles d’or avant de les couper au format souhaité. Cela peut être 80 mm x 80 mm, 84 mm x 84 mm, 93 mm x 93 mm, etc. Enfin, il les introduit dans un livret pouvant contenir 25 feuilles.

À l’époque de la Révolution française, une centaine de manufactures employait près de 5 000 personnes, dont les batteurs d’or. De nos jours, la France ne recense plus aucune manufacture de ce genre. La dernière à avoir mis la clé sous la porte en 2018 employait une vingtaine de personnes : la maison Dauvet.

Les détecteurs d’or

Depuis des années, l’utilisation de détecteurs de métaux est systématique dans les régions aurifères comme les États-Unis, l’Australie et l’Afrique. Néanmoins, la plupart de ces appareils sont inutiles, puisque la terre contenant les filons d’or est hautement minéralisée. De plus, les VLF ou machines à fréquence unique ne peuvent pas compenser les effets du sol. C’est pourquoi il est plus judicieux d’utiliser des détecteurs de métaux à induction pulsée. Ces derniers détectent l’or, même si le sol est fortement minéralisé. Ces appareils modernes sont performants et efficaces pour détecter tous les métaux. Les orpailleurs n’ont plus besoin de creuser la galerie afin d’en extraire les pépites d’or. Cette méthode est d’ailleurs dangereuse, hasardeuse et polluante.

Économie

Production mondiale

L’or extrait depuis la Préhistoire s’élève à 145 kt selon le WGC dans un article publié en 2001. En 1990, il était évalué à 120 kt (sous forme de bijoux, de médailles, de lingots…), dont 100 kt mis en réserve. Les stocks d’or sont 30 fois moins importants que ceux d’argent. Les réserves exploitables (prouvées) de ce matériau sont de 47 kt environ, contre environ 100 kt de réserves base (possibles). Le premier type de réserve est non renouvelable en raison de son origine cosmique. L’or provient de nombreuses sources. Selon le WGC, sur la période 2004-2008, près de 60 % des 3,6 kt d’or employés annuellement proviennent des mines. Le cas échéant, le métal précieux est dit « neuf », puisqu’il n’a jamais été utilisé auparavant. Le recyclage, dont la fonte de vieux bijoux, produit les 28 %. Enfin, 12 % sont issus du déstockage net des banques centrales.

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En 1993, la production mondiale d’élément or s’élevait à 2,2 kt. Vers l’an 2004, l’extraction annuelle tournait autour de 2,5 kt. Ci-dessous les principaux pays producteurs d’or :

  • La Chine : l’or extrait essentiellement de la province de Shandong permet au pays d’en produire en tout 340 t.
  • L’Australie : sa production est estimée à 255 t en 2010.
  • Les États-Unis : ils en ont produit 230 t en 2010. D’ailleurs, le Nevada est l’une des plus grandes régions aurifères au monde.
  • L’Afrique du Sud : les principales mines d’or du pays se trouvent autour de Johannesburg. Sa production annuelle actuelle est d’environ 190 t.
  • La Russie et les anciennes républiques socialistes : les mines des monts Oural ont produit 190 t d’or en 2010. Cette production est extrêmement basse par rapport à celle réalisée au temps de Staline.
  • L’Ouzbékistan : sa production était d’environ 90 t en 2010.
  • La Nouvelle-Guinée et l’Indonésie : les deux pays ont produit 180 t.
  • Le Pérou : les 270 t d’or produites par le pays proviennent essentiellement de la mine de Yanacocha.
  • Le Ghana : à l’époque où le pays s’appelait encore Côte-de-l’Or ou « Gold Coast » en anglais, il produisait 100 t pour l’année 2010. En 2019, il devient le premier producteur d’or de toute l’Afrique avec 147 t extraites.
  • Le Mali : en 2011, le Mali était le troisième exportateur du continent africain, juste après l’Afrique du Sud et le Ghana. Sa production officielle était de 50,1 t en 2015. Avec 73 t produites en 2019, il devient le deuxième plus grand exportateur d’or d’Afrique.
  • Le Canada : sa production annuelle de près de 90 t provient principalement du nord-ouest du Québec et de la région de l’Ontario.
  • Le Brésil : sa production s’élevait à 65 t en 2010.

Depuis 2001, la production mondiale d’or baisse à cause des investissements miniers trop faibles. De plus, le taux maximum d’extraction d’or est atteint. Ainsi, les causes seraient endogènes, contrairement aux baisses de production ayant eu lieu au XXe siècle. Celles-ci étaient dues aux deux guerres mondiales et à la politique monétaire des années 1970.

Concernant le futur de la production de ce matériau, les gisements tendent à être de moins en moins concentrés en or. La hausse des coûts de production est également inévitable.

Chiffres de production

Depuis les années 2010, la Chine est devenue le premier pays producteur d’or au monde. En 2020, elle en produit 368,3 t, contre 331,1 t pour la Russie et 327,8 t pour l’Australie. Ci-dessous un tableau récapitulatif de la production mondiale et des réserves d’or entre 2001 et 2014 :

RangPaysProduction 2001 (t)Pourcentage mondialPaysProduction 2014 (t)Pourcentage mondialRéserve 2014 (t)
1Afrique du Sud394,815,4Chine46214,741 900
2États-Unis33513,07Australie272,48,699 100
3Australie28511,12Russie266,28,58 000
4Chine1857,22États-Unis210,86,733 000
5Indonésie166,16,48Pérou1715,462 800
6Canada158,96,2Afrique du Sud167,95,366 000
7Russie152,55,95Canada151,34,832 000
8Pérou1385,38Mexique110,43,521 400
9Ouzbékistan873,39Ghana104,13,321 200
10Ghana68,32,66Brésil90,52,892 400
11Papouasie672,61Indonésie89,52,863 000
12Brésil42,91,67Ouzbékistan852,711 700
13Chili42,71,67Papouasie67,22,141 200
14Mali42,31,65Argentine601,91 
15Philippines33,81,32Kazakhstan49,21,57 
16Argentine30,61,19Mali48,61,55 
17Tanzanie301,17Chili44,51,42 
18Kazakhstan27,11,06Colombie43,61,39 
19Kirghizistan240,94Burkina Faso38,91,24 
20Mexique23,50,92RD Congo36,11,15 
TOTAL MONDE 20012 560100TOTAL MONDE 20143 133,310056 000

Industrie minière

En 2003, le coût moyen de production d’une once d’or était de 278 $. À cela s’ajoute le coût d’exploration qui était de 30 $ à 40 $.

En 2017, les dix plus grandes entreprises exploratrices et productrices d’or sont :

  • l’entreprise canadienne Barrick Gold Corporation ;
  • la société américaine Newmont Mining Corporation ;
  • la compagnie sud-africaine AngloGold Ashanti ;
  • l’entreprise canadienne Goldcorp ;
  • la société canadienne Kinross Gold ;
  • la compagnie australienne Newcrest Mining ;
  • l’entreprise sud-africaine Gold Fields ;
  • la société russe Polyus Gold ;
  • la compagnie canadienne Agnico Eagle ;
  • l’entreprise sud-africaine Sibanye-Stillwater.

La société Goldcorp a fusionné avec Newmont Mining Corporation en 2019.

Exploitation artisanale

Sur la période de 2005, 20 à 30 % de la production mondiale d’or provient de l’orpaillage réalisé par 10 à 15 millions de mineurs.

Réserve monétaire

Selon l’association mondiale des producteurs d’or, en 2003, les banques centrales possèdent près du quart de la réserve mondiale d’or, soit 28 554 t. Ci-dessous la quantité (en tonnes) des réserves d’or des banques centrales pendant l’année 2004 :

Banques centralesRéserves d’or 2004 (t)
Ensemble de l’Union européenne12 700
Réserve fédérale des États-Unis8 100
Banque fédérale d’Allemagne3 400
Banque de France2 451
Banque Nationale suisse1 350
Banque du Japon765
Banque populaire de Chine600
Banque centrale de Russie~ 400
Banque centrale du Portugal~ 382
Banque de réserve de l’Inde~ 350
Banque centrale du Venezuela~ 350
Banque d’Angleterre312
Banque du Liban286
Banque des règlements internationaux208
Banque d’Algérie205
TOTAL BANQUES CENTRALES MONDIALES~ 31 850

William J. Murphy III, président du Gold Anti-Trust Action Committee (GATA), pense que la moitié des stocks d’or détenus par les banques centrales aurait disparu. Il estime que la quantité d’or réelle qui s’y trouve tourne autour de 15 000 t.

Marché de l’or

Le marché de l’élément or se distingue de celui des autres marchandises, car les réserves de ce matériau sont estimées à près de 50 fois la production annuelle mondiale. Cela inclut les stocks des particuliers et ceux des organismes tels que les banques centrales.

Ce métal est coté à la bourse de Londres (sous forme physique) et à New York (sous forme de contrats à terme). Son cours mondial est fixé en dollar américain par once troy d’or. Outre ces marchés organisés traitant de gros volumes, des entreprises spécialisées en négoce de métaux précieux sont accessibles aux particuliers, aux transformateurs et aux utilisateurs.

L’or : la valeur refuge par excellence

L’or est une valeur refuge du fait que l’inflation propre de ce matériau est limitée aux quantités extraites annuellement. D’ailleurs, ces dernières sont relativement faibles et prévisibles par rapport au volume déjà en circulation. Ce fait est contraire aux monnaies courantes, dont la quantité en circulation dépend des politiques des banques centrales. L’or est aussi directement employé comme monnaie, puisqu’il est difficile à produire et à reproduire. Cela incite certaines personnes à revenir au système monétaire de l’étalon-or.

L’élément or est qualifié de valeur refuge depuis les accords de Bretton Woods du 1er au 22 juillet 1944. Il figure sur la liste des réserves monétaires des banques centrales et reste une solution d’épargne de premier choix en cas de crise. Le gouvernement français a lancé un emprunt national indexé sur le cours de l’or dans les années 1950. Ce fut un grand succès et fit la renommée de son promoteur, l’homme d’État français Antoine Pinay. La fin des accords de Bretton Woods et la hausse du prix de l’or firent à la source de l’effet d’aubaine imprévu. Le remboursement se faisait par tirage au sort. Les souscripteurs choisis en dernier touchèrent plus de trois fois leur mise, hors inflation.

L’or conserve aussi son rôle de réserve de précaution, malgré les tentatives des États visant à décourager la thésaurisation. De plus, cette action n’est aucunement rentable par rapport à la plupart des autres formes de placement. Après des années de dépréciation, le cours de l’or a continué à remonter. Le prix du lingot d’or est passé de 8 017 € à 16 224 € de janvier 1999 à septembre 2007, donc a quasiment doublé. Au début de l’année 2008, il a grimpé avant de redescendre légèrement. 

Évolution du cours de l’or depuis 1944

L’élément or fait partie des métaux précieux échangés sur les places financières de Londres, de New York, de Hong Kong et de Zurich. Le cours reconnu au niveau international depuis 1944 est exprimé en dollars américains. Le système mis en place par les accords de Bretton Woods se base sur une parité fixe du dollar par rapport à ce métal précieux. Son objectif est de stabiliser les taux de change. Cette parité s’avère difficile à maintenir dès les années 1960 à cause des déficits extérieurs américains. Les États-Unis abandonnent donc la parité fixe du dollar en 1971.

En 1944, le prix de l’once d’or est fixé à 35 $. Il grimpe sensiblement pendant les années 1970 et atteint les 200 $ entre 1973 et 1975 avant de redescendre aux alentours de 150 $. En 1979, le cours reprend un second souffle et atteint un pic le 21 janvier 1980 avec une valeur de 850 $. Ensuite, il entame une lente chute pour atterrir à moins de 300 $ en 2002. En 2004, le cours de l’or remonte à environ 400 $ et continue sur sa lancée pour atteindre 600 $ en 2005. La crise monétaire et bancaire de 2007 a tellement accéléré cette hausse, si bien que l’once frôle les 1 000 $ au début de l’année 2008. La crise de la dette européenne ainsi que celle des États-Unis ont amené les épargnants et les investisseurs à prendre conscience du problème de surendettement. Ceux-ci s’étaient donc interrogés sur une absence relative de contrepartie à la monnaie en circulation. Le 18 juillet 2011, l’once franchit 1 600 $ et atteint 1 900 $ sur la plateforme Globex le 22 août suivant. Le cours de l’or rebondit en 2012 et monte jusqu’à plus de 1 800 $. Bien qu’il descende à 1 200 $ en 2015, il remonte à 2 024 $ pendant la crise de la Covid-19. Il se stabilise aux alentours de 1 800 $ vers la fin de l’année 2021.

Cours de l’or

Le cours de l’or varie fortement en fonction de plusieurs facteurs, pour ne citer que l’évolution des réserves d’or des banques centrales. On cite aussi les coûts et volumes de production, la notion de valeur refuge et les flux spéculatifs (achats ou ventes) selon les incertitudes monétaires. Les demandes en orfèvrerie (en Chine, aux États-Unis, en Inde…), l’état des réserves minières et la demande industrielle sont également importants. Une opération d’orpaillage illégal s’est développée à la fin du XXe siècle en Amérique du Sud, ce qui rend opaque une partie du marché.

Même si son cours évolue constamment, l’or sert de référence pour les échanges sur la place des marchés boursiers internationaux. Bien que la mesure officielle soit l’once troy, le cours de l’or peut aussi être calculé en grammes ou en kilogrammes.

Fiscalité

Les contribuables français effectuant des ventes d’or dans l’Union européenne payaient une taxe forfaitaire jusqu’à fin 2017. L’article 150 VK du Code général des impôts avait prévu une contribution de 10 % du prix de cession. L’article 1600-0 I prévoyait aussi une autre contribution de 0,5 % de CRDS. Mise en place en 1976, cette taxe est à l’origine de la fermeture du marché français de l’or au profit de la place financière de Londres.

Selon la loi de finances rectificative de 2005, les plus-values sont désormais imposables selon un régime similaire au droit commun (sans abattement). À partir du 1er janvier 2006, les particuliers ayant opté pour ce régime payaient 34,5 % sur la plus-value réalisée. Cela était accompagné d’une décote annuelle de 10 % à partir de la troisième année de détention.

Après la suppression de l’ISF (impôt sur la fortune), l’État français devait trouver de nouvelles recettes. Depuis le 1er janvier 2018, il a donc augmenté la taxe de l’or à 11 %. Celle-ci est accompagnée d’une taxation à 36,2 % sur le régime des plus-values réelles.

Les Français n’habitant pas sur le territoire ne sont pas assujettis à cet impôt. Ils sont plutôt soumis à la taxe du pays de résidence, c’est-à-dire au pays de déclaration de leurs impôts.

L’essor du rachat d’or et ses dérives

Plusieurs boutiques de rachat d’or ont ouvert leur porte pendant les cinq années suivant la crise bancaire et financière de l’automne 2008. Elles rachètent, entre autres, les lingots, les anciens bijoux, les couverts et l’or dentaire. Le paiement se faisait généralement en espèces. Ensuite, l’article L112-6 du Code monétaire et financier autorisait d’autres moyens comme le virement bancaire ou le paiement par chèque. Bien que le paiement en espèces soit sujet à une contravention de 5e classe, il est tout de même pratiqué. Après rachat, l’or est recyclé. En d’autres termes, il est fondu et remodelé en pièces ou en lingot en vue d’être de nouveau commercialisé en France.

Les lingots d’élément or prennent différentes formes selon le pays. Ils pèsent généralement entre 1 g et 12,5 kg. Les plus petits, pesant entre 1 g et 100 g, s’appellent les lingotins. Sur le London Bullion Market, un marché en gros de métaux précieux (or et argent), l’unité de négociation est le lingot monétaire. Il correspond à une barre d’or de 12,5 kg, soit 400 onces. Sur les marchés nationaux « de détail », les lingots sont proposés en diverses tailles. La barre de 1 kg est la plus utilisée en Europe continentale. Elle est cotée si le pays a un marché d’or national. En France, ce métal précieux n’est plus coté en bourse depuis 2004. À la bourse de Luxembourg, le lingot de 1 kg est coté en euros.

Même si plusieurs valeurs boursières ont perdu leur valeur entre 2007 et 2012, le cours de l’or a continué à grimper après la crise de 2008. En ce qui concerne la France, de nombreuses entreprises de rachat d’or sont apparues puisque l’or est devenu une valeur refuge. Face à l’essor de cette activité, plusieurs associations françaises de consommateurs ont émis des alertes. L’Assemblée nationale a donc commencé à légiférer et mené une surveillance accrue de ce secteur, surtout avec la multiplication des escroqueries. De nouvelles règles ont été mises en place par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. On peut citer le droit de rétractation du revendeur dans les 24 h suivant la transaction. La loi interdit désormais aux boutiques de rachat d’or de régler en espèces si le montant de la transaction dépasse 500 €. Les associations de consommation accompagnent également les particuliers et mènent des campagnes de prévention contre les escroqueries. Elles informent notamment les personnes souhaitant vendre leurs biens en or sur les risques de fraude. Des sites de conseil spécialisés en vente d’or se créent également.

Les actions des grands groupes aurifères sont principalement cotées à New York, à Londres, à Toronto, à Sydney et à Johannesburg.

L’agence fédérale CFTC a auditionné un trader de la holding financière JPMorgan Chase & Co. en avril 2010. Celui-ci a révélé qu’il y aurait 100 fois moins d’or physique en circulation que du papier-or. Les commissions sur les transactions d’or physique seraient estimées à 2 % en moyenne. Les droits de garde dans les coffres de banque s’élèvent à 1,5 % environ.

Le rapport de l’ONG SWISSAID sorti en juillet 2020 dénonce une contrebande d’or. Ce commerce s’effectue entre la Suisse (actuellement le plus grand importateur d’or) et la plaque tournante de l’or importé des Émirats arabes unis (ÉAU). Valcambi, la plus grande raffinerie de métaux précieux du monde, serait donc le principal importateur d’or de ces derniers. Les documents ont révélé que les raffineries suisses s’approvisionnent auprès de fournisseurs d’or émiratis. Elles achètent les métaux précieux auprès du Kaloti Jewellery International Group et du Trust One Financial Services. Valcambi aurait reçu 83 t d’or de ces deux entreprises en 2018 et en 2019. Cependant, il a été reconnu que l’or de la firme de Dubaï (Kaloti) provient de milices impliquées dans des crimes de guerre. Celles-ci ont violé les droits de l’homme dans les mines d’or du Soudan.

Les défauts de réglementation ont donc permis l’introduction de l’or lié au blanchiment de capitaux et à la guerre dans le commerce légal. De ce fait, les préoccupations quant à la place de Dubaï dans le marché des lingots illicites ont augmenté ces dernières années. Dans sa lettre du 11 octobre 2021, le secrétaire d’État à l’économie recommande aux raffineries d’or de prendre les mesures nécessaires. Le but est d’identifier la véritable origine de chaque or importé des ÉAU. Le 15 octobre 2021, la Suisse a sommé les raffineurs d’être plus rigoureux sur les importations en provenance de ces derniers.

La confiscation de l’or

À plusieurs reprises, les autorités ont limité, interdit ou rendu transparent la possession d’or des particuliers. En 1720, John Law de Lauriston créa des billets de banque pour remplacer les pièces de monnaie peu pratiques dans les échanges commerciaux. Ce ministre français des Finances adressa essentiellement plusieurs édits royaux aux détenteurs de plus de 500 livres en or. En cas de refus, l’or est confisqué.

En septembre 1793, il était interdit d’échanger les assignats (monnaies fiduciaires émises sous la Révolution française) contre des espèces en or, sous peine de mort.

La loi « Gold Reserve Act » est adoptée par le gouvernement fédéral de Roosevelt le 30 janvier 1934. Interdisant la possession d’or, elle oblige les citoyens à placer leurs lingots et pièces dans une banque, contre des certificats-or. Ces derniers sont confiés au Département du Trésor des États-Unis. Toutefois, cette mesure sera suspendue en 1975, l’année précédant les accords de la Jamaïque qui suppriment définitivement le système monétaire de parité fixe.

Le 18 décembre 1935, le régime fasciste lance l’opération « Oro alla Patria » et dresse un registre des citoyens donateurs. Elle consiste à appeler les Italiens à « donner leur or à la Patrie » : les alliances, les pièces et les bijoux. Elle avait pour but de lutter contre les mesures répressives de la Société des Nations par rapport à l’envahissement italien de l’Éthiopie.

En octobre 1936, le gouvernement du Front populaire (en France) sort un décret interdisant le commerce de l’or. Les détenteurs de plus de 200 g d’or sont tenus de les donner à la Banque de France, une institution nationalisée. La détention d’or était considérée comme de la contrebande selon le décret du 17 février 1937. Peu populaire, cette décision fut suspendue le 9 mars. Le commerce d’or redevient donc libre.

Le gouvernement provisoire de la République française mené par le général Charles de Gaulle sort un décret en octobre 1944. Celui-ci ordonne la confiscation du produit des transactions réalisées entre les particuliers et l’occupant pendant la guerre, puis leur dépôt au Trésor public. Un deuxième décret interdit toutes sortes de transactions tournant autour de l’or.

element-or-08

Selon une ordonnance de juin 1945, les Français devaient changer les anciens billets de banque contre des nouveaux dans un délai de 15 jours. Au-delà d’une certaine somme, ils devaient expliquer la provenance de leur argent. Pendant cette période, les transactions ne pouvaient pas être anonymes et toute possession devait être justifiée. Le marché de l’élément or redevient libre en février 1948.

Avec le « Banking Act » de 1959, l’État australien se donne le droit de confisquer l’or des particuliers. Selon le gouverneur, cette nationalisation était légitime en vue de protéger « la monnaie ou le crédit public du Commonwealth ».

L’importation d’or est interdite en Grande-Bretagne en 1966.

La détention d’or sous forme de lingots ou de pièces est interdite par la loi indienne de 1968 intitulée « Gold Control Act ». Elle fut abrogée par le Parlement indien en 1990.

L’or dans la culture

L’or et la religion

Dans plusieurs civilisations, l’or est le symbole du divin par excellence de par sa couleur jaune éclatante et sa quasi-inaltérabilité. En effet, il ne change pas à travers le temps, ce qui s’apparente à l’immortalité. De plus, sa couleur représente la puissance du soleil.

Au temps de l’Égypte antique, on accordait à ce métal précieux des propriétés divines, au point de le dénommer « la chair des dieux ». Il était utilisé pour fabriquer les masques funéraires permettant de conserver à jamais le visage du pharaon et de l’identifier aux étoiles. Celui de Toutankhamon comportait 11 kg d’or massif. Plus d’une tonne d’or pur a aussi été retrouvée dans le tombeau de ce pharaon.

La plus importante statue en or massif au monde est le Bouddha d’or de Bangkok. Elle pèse 5,5 t pour une hauteur de plus de 3 m.

Dans le Nouveau Testament, Jésus est recouvert d’or par les mages venus d’Orient. Dans le livre de l’Exode, le deuxième livre de la Bible, le veau d’or est le symbole de l’idolâtrie. Ce métal précieux est aussi employé dans d’autres objets culturels du temple de Jérusalem tels que les coupes, l’arche d’alliance et la menorah. Dans le livre de l’Apocalypse, Jésus est entouré de sept chandeliers d’or lors de son apparition à Jean. Il y est également mentionné qu’un ange verse de l’encens avec une pelle fabriquée à base de ce matériau. Ainsi, l’or symbolise la divinité et la dignité dans les cultures chrétiennes et juives.

Dans l’art religieux, la tête des anges et des saints est souvent entourée d’or sous forme de nimbe. Ce métal précieux représente la lumière de Dieu. Il exprime aussi sa présence dans de nombreux arts chrétiens occidentaux tels que les mosaïques byzantines de Ravenne et celles de la Chapelle palatine.

Pour la religion catholique, la Rose d’or est un ornement destiné à honorer des souverains ou des sanctuaires. Comme son nom l’indique, elle est composée d’une rose, d’un rosier ou d’un bouquet de roses en or massif. Le matériau symbolise la charité et la fleur, la pureté. Cette distinction hautement morale est bénie par le pape lorsqu’elle est utilisée comme récompense. Elle est attribuée aux personnes morales qui se servent de leur puissance pour répandre la charité dans leur entourage. Au lieu de profiter de cette position, celles-ci aident également les pauvres de la région, dont elles ont la charge. Parfois, la Rose d’or est offerte aux souverains catholiques ayant fait preuve de piété, de charité et de bravoure exemplaire. Moins de 200 Roses d’or ont été attribuées depuis le XIe siècle. La plupart des personnes morales catholiques y ayant droit sont des sanctuaires, dont celui de Lourdes. À travers cette tradition, l’or représente ainsi la nature précieuse de l’amour du Christ et la beauté. Par conséquent, il symbolise la charité en général et l’amour à travers le mariage.

Dans l’hindouisme, l’or est lié à la déesse Lakshmi. Elle est la déesse de l’économie, de la richesse, de l’abondance et de la prospérité. Toutes ses représentations font appel à ce métal précieux. Des milliers de pièces d’or tombant dans des jarres fabriquées avec le même matériau ruissellent de ses mains. La fête dédiée à cette déesse est l’Akshnaya Trinitia : moment pendant lequel les hindouistes portent de l’or sur eux.

Mythologie et littérature

D’anciennes œuvres datant de l’Antiquité mentionnent deux rois de Lydie, Crésus et Midas, qui sont réputés pour leur richesse et leur attirance pour l’or. Ils auraient donc extrait l’or de la Pactole, une rivière de Turquie. Le roi Salomon et son immense trésor sont évoqués dans le Premier Livre des Rois de l’Ancien Testament. Dans la mythologie grecque, les récits liés aux Douze Travaux d’Héraclès citent la présence de l’or autour du bassin méditerranéen. L’épopée de la Grèce antique attribuée à Homère, l’Iliade, mentionne le trésor exceptionnel des Troyens tant convoité par Agamemnon.

Peu de temps avant la naissance de l’Empire romain, Crassus fut capturé par le général parthe Suréna. Ce général et homme politique romain était connu pour sa soif d’or et son immense fortune. Afin de l’exécuter, le général Suréna coula de l’or dans sa gorge.

Les orfèvres de l’époque mérovingienne récupéraient les chutes d’or, même si elles risquaient de racler les objets lors de leur fabrication. L’évêque saint Éloi exerçait ce métier. Afin de prouver son honnêteté, il arriva à fabriquer deux trônes avec la quantité normale nécessaire pour en créer une. À cette époque, les alchimistes cherchaient à transmuter le plomb en or. Par ailleurs, dans la mythologie nordique, le Glasir est un arbre aux feuilles d’or qui pousse à l’extérieur du Valhalla.

Pendant les Temps modernes, la recherche de l’Eldorado (légendaire pays de l’or) motivait la colonisation de l’Amérique latine. Les galions espagnols remplis d’or faisaient l’objet de la convoitise des pirates. De nombreux récits, dont le roman « L’Île au trésor » écrit par Robert Louis Stevenson, découlent de là.

Au XIXe siècle, la quête de l’élément or continue. La ruée vers l’or de Californie inspira le livre « L’Or » écrit par Blaise Cendrars. Celui-ci raconte la malheureuse histoire du commerçant américain John Sauteur. Ce dernier détenait légalement l’or qu’il avait extrait lui-même du sol, mais ses droits ne furent jamais reconnus par la justice. L’écrivain autrichien Stefan Zweig reprend cette histoire dans la nouvelle intitulée « La découverte de l’Eldorado ». Par ailleurs, les deux minéraux pyrite et chalcopyrite sont désormais appelés « or des fous ». Leur couleur jaune fait penser à celle de l’or, si bien que les prospecteurs débutants peuvent les confondre avec des pépites d’or.

L’écrivain Richard Wagner a écrit un cycle de quatre opéras (L’Anneau du Nibelung), dont le prologue est intitulé « L’Or du Rhin ». Inspiré de la mythologie nordique et germanique, celui-ci raconte la manière dont le célèbre sorcier Alberich s’empare de l’or du Rhin et forge l’anneau maudit.

L’élément or fait partie de l’intrigue du roman « Le Trésor de la Sierra Madre » de B. Traven. Il raconte l’histoire de trois Américains ayant succombé à la fièvre de l’or à leur retour d’une expédition dans la jungle mexicaine. En 1947, l’auteur de bande dessinée Carl Barks invente pour The Walt Disney Company le personnage de Balthazar Picsou. Ce dernier a le pouvoir de flairer l’or dans n’importe quel endroit.

Vidéographie

Ci-dessous la liste des créations vidéographiques en rapport avec l’or :

TypeDate de sortieTitreRéalisation / Production
Films de cinéma1914The SpoilersColin Campbell
1925La Ruée vers l’orCharlie Chaplin
1940Chercheurs d’orEdward Buzzell
1948Le Trésor de la Sierra MadreJohn Huston
1952Les AffameursAnthony Mann
1962Coups de feu dans la SierraSam Peckinpah
1964GoldfingerGuy Hamilton
1970De l’or pour les bravesBrian G. Hutton
1972Aguirre, la colère de DieuWerner Herzog
1983Le RuffianJosé Giovanni
1983EurekaNicolas Roeg
1984Les MorfalousHenri Verneuil
1993La Soif de l’orGérard Oury
2009OrpailleurMarc Barrat
2016GoldStephen Gaghan
2018Les Frères SistersJacques Audiard
Productions télévisuelles2013Yukon Gold : L’Or à tout prixÉmission canadienne
2017-2018GuyaneSérie télévisée, production Canal+

Périphrases

La possession d’or est associée à la richesse, ce qui a conduit à l’invention de quelques périphrases. L’or noir désigne le pétrole et l’or blanc, le sel ou la neige. L’or bleu est utilisé pour indiquer l’eau, l’or rouge pour le safran et l’or vert pour la forêt.

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