La croissance des stromatolites s’avère être lente mais, avec le temps, ils ont créé de puissants récifs, des massifs calcaires, des dolomitiques imposants allant jusqu’à 3 km d’épaisseur au Congo ou au Maroc. Ils ont également contribué à la création de notre atmosphère, riche en dioxygène, et de la couche d’ozone, permettant ainsi le développement de la vie sur notre planète, que celle-ci soit terrestre ou océanique. Ils sont donc à l’origine d’une première séquestration de carbone et de calcium importante, ce qui, en grande quantité, devient nocif pour les organismes complexes.
Lorsque les stromatolites sont morts, ils deviennent des fossiles. Les plus anciens devraient avoir été créés par une communauté d’organismes microscopiques appartenant aux micro-organismes et aux algues primitives et se trouvent être les fossiles les plus anciens d’origine biologique. C’est dans les sédiments d’âge précambrien qu’ils figurent le plus. Entre 3 500 et 500 Ma, ces communautés dominaient la vie marine et leur disparition progressive se fait au début du Cambrien avec l’apparition d’espèces plus complexes dès la fin du Précambrien comme les vertébrés, les crustacés et les mollusques. Les organismes qui formaient ces roches, qui se rencontraient dans des sédiments d’âge divers, se limitaient à des niches écologiques isolées, notamment dans les zones marines peu profondes et très salées, où se trouvaient peu d’autres organismes.
Les stromatolithes aujourd’hui
Des récifs, devenus très rares de nos jours, leur ressemblent aujourd’hui énormément. Il en existe de toutes les tailles, toutes les constitutions et de couleurs différentes allant du gris-bleu au pratiquement noir en passant par le jaune crème et le rougeâtre.
Cependant, on en trouve qu’à certains endroits de la planète, sur les littoraux marins ou lacustres :
- la baie Shark sur la côte occidentale de l’Australie.
- le lac Thétis sur le littoral sud-ouest de l’Australie.
- le lac bleu du sud de l’Australie.
- le lac Salgada au Brésil
- le lac Slaire en Egypte
- le golfe Persique, Salt Lake et Green Lake
- les Bahamas
- la Transvaal en Afrique du Sud
- l’île chinoise de Haïnan
- trois lacs australiens : deux saumâtres de l’Ile Rottnest et de Clifton et un aux eux douces de Richmond
Les cyanobactéries qui créent souvent des stromatolithiques se retrouvent dans de nombreuses sources d’eaux chaudes sulfureuses, comme par exemple au Parc national de Yellowstone, même si elles s’avèrent différentes et moins nombreuses des espèces présentent dans des eaux plus fraîches. On peut également en retrouver dans des sources et des ruisseaux pétrifiants. C’est le cas dans le ruisseau du Dard, en France, non loin de Lons-le-Saunier dans le Jura ainsi que dans le ruisseau de la cascade de Saint-Pierre-Livron proche de Caylus (Tarn-et-Garonne). Leurs apparences, leurs tailles et leurs densités varient en fonction de leur milieu, de la zone géographique, de la profondeur, des vagues et du sens du vent.
A Thetis Lake, lieu de haute diversité, on peut distinguer :
- une variété « pustuleuse », majoritairement exondée par la marée à Eontophysalis. Elle est peu voire pas laminée et moins dense. Elle se construit le plus souvent en blocs circulaires d’une largeur d’un mètre et d’une dizaine de centimètres de hauteur, grâce à la bactérie Eontophysalis major, potentielle descendante d’Eontophysalis, ce qui signifierait qu’elle est originaire de la plus ancienne lignée vivante directe connue pour un organisme qui n’est pas un fossile sur la surface du globe.
- une variété « lise » à Microcoleus et Schizothrix, en colonnes plus hautes et laminées nettement produite par un croisement entre une cyanobactérie filamenteuse Microcoleus chthonoplastes et des micro-organismes du genre Schizothrix diverses.
- une variété « botryoïde » issue de l’association de cyanobactéries et de diatomées qui est toujours immergée jusqu’à 4 m de fond et produit un film important de mucus. Ces massifs peuvent être envahis par les algues du type Acetabularia. De plus, leur croissance s’avère assez lente. On a en effet mesuré à Shark Bay, une augmentation annuelle inférieure à un demi-milliètre, 0,4 mm pour être précis.