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Sélénium

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Caractéristiques du sélénium

  • Symbole : Se
  • Masse atomique : 78,971 ± 0,008 u
  • NumĂ©ro CAS : 7782-49-2
  • Configuration Ă©lectronique : [Ar]4d104s4
  • NumĂ©ro atomique : 34
  • Groupe : 16
  • Bloc : Bloc p
  • Famille d’Ă©lĂ©ments : Non-mĂ©tal
  • ÉlectronĂ©gativitĂ© : 1,96
  • Point de fusion : 221 °C (gris)

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Le sélénium, élément atomique n°34 de symbole Se : son histoire, ses isotopes, ses propriétés, ses effets sur la santé et sa toxicité.

Le sĂ©lĂ©nium est un oligo-Ă©lĂ©ment rare. Il apparaĂźt dans les sulfures naturels en petites traces. Il provient de l’épuration d’un mĂ©tal. En effet, le sĂ©lĂ©nium dĂ©coule du processus d’affinage Ă©lectrolytique du cuivre. Il se propose en quantitĂ© notable dans quelques espĂšces minĂ©ralogiques. L’élĂ©ment est un dĂ©rivĂ© des sĂ©lĂ©niures de cuivre, d’argent ou de plomb, de thallium ou encore de mercure. Ses propriĂ©tĂ©s allotropiques lui permettent de se prĂ©senter sous diverses formes : en cristal ou en amorphe. 

Généralités sur le sélénium

DĂ©fini sous le symbole Se, le sĂ©lĂ©nium porte le numĂ©ro atomique 34 dans le tableau de MendeleĂŻev. Il intĂšgre le groupe 16, 4Ăšme pĂ©riode, de la famille de non-mĂ©tal. Il est classĂ© entre le soufre et le tellure, avec une structure Ă©lectronique Ă  l’état pur 1s2 ; 2s2, 2p6 ; 3s2, 3 p6, 3d10 ; 4s2, 4p4. De masse atomique 78,97 u et de duretĂ© 2, sa configuration Ă©lectronique est de [Ar] 4s2 3d10 4p4. Son rayon atomique se propose Ă  115 et ses Ă©lectrons par niveau d’énergie sont compris entre 2 | 8 | 18 | 6. Il appartient Ă  la famille des chalcogĂšnes. 

Son systĂšme cristallin standard est en forme hexagonale. Il s’agit de son allotrope le plus commun : le sĂ©lĂ©nium gris. Il se manifeste Ă©galement en sĂ©lĂ©nium rouge α, ÎČ et Îł, qui caractĂ©rise ses variĂ©tĂ©s monocliniques. À l’état solide et dans sa structure non cristalline, il devient amorphe ou encore vitreux. Le sĂ©lĂ©nium est considĂ©rĂ© comme un sous-produit Ă©manant de certaines espĂšces minĂ©ralogiques. Cet oligo-Ă©lĂ©ment se rĂ©pand Ă  trĂšs faible dose. Ses caractĂ©ristiques manifestent plusieurs analogies Ă  celles du soufre et du tellure. En plus de ses fonctions nutritives, ce bioĂ©lĂ©ment sert de substitut au soufre. Il est trĂšs toxique mĂȘme Ă  faible quantitĂ©. Son absorption conduit Ă  de sĂ©rieuses intoxications aux mĂ©taux lourds. 

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Histoire du sélénium

Étymologiquement, le nom SĂ©lĂ©nium dĂ©rive du mot grec « SĂ©lĂ©nĂ© » : la dĂ©esse grecque de la lune ; ou encore « SelĂȘnĂȘ » : le satellite de la terre. Comme cet oligo-Ă©lĂ©ment prĂ©sente beaucoup de propriĂ©tĂ©s proches du tellure, le chimiste qui l’a dĂ©couvert a poussĂ© plus loin l’analogie entre les deux Ă©lĂ©ments. Il dĂ©cide d’attribuer le nom de SĂ©lĂ©nium Ă  ce corps simple, au mĂȘme titre que le nom tellure fut inspirĂ© du terme grec « terre ».

Le sĂ©lĂ©nium fait rĂ©fĂ©rence Ă  la lune et le tellure dĂ©signe la terre. Ces deux astres forment un tout et sont indissociables. Il en est de mĂȘme pour le sĂ©lĂ©nium et le tellure. Ces deux Ă©lĂ©ments s’apparentent l’un Ă  l’autre dans la nature. Ils s’allient et se combinent Ă  d’autres corps pour donner des minerais. De mĂȘme, leurs propriĂ©tĂ©s chimiques sont analogues.  

La découverte du sélénium

Jons Jakob Berzelius Ă©tait un chimiste suĂ©dois du XIXe siĂšcle. Il dĂ©couvre l’élĂ©ment 34 en 1817, avec son assistant Johan Gottlieb Gahn. Ils identifient un rĂ©sidu de la rĂ©action de grillage de la pyrite, qui Ă©tait utilisĂ©e dans l’ancien processus de fabrication de l’acide sulfurique. En effet, le grillage des pyrites conditionne un milieu rĂ©actionnel dans lequel Ă©mergent des traces de sĂ©lĂ©nium et de tellure.

L’élĂ©ment se distingue par sa couleur rougeĂątre et brune, ce qui a marquĂ© le chimiste. Il analyse un Ă©chantillon et obtient dans un premier temps le tellure. Cet Ă©lĂ©ment propose un lĂ©ger effluve de radis. Il pousse ses recherches plus loin et tombe sur un corps beaucoup plus rare et prĂ©cieux : le sĂ©lĂ©nium. Ce nouvel Ă©lĂ©ment manifeste des propriĂ©tĂ©s chimiques trĂšs semblables Ă  celles du tellure, mais en diffĂšre sur quelques points. Il choisit alors de le dĂ©nommer « SĂ©lĂ©nium ».

L’occurrence du sĂ©lĂ©nium Ă  l’état naturel

Le clarke d’un corps chimique dĂ©signe la prĂ©sence moyenne de cet Ă©lĂ©ment sur la surface de la terre. Le clarke du sĂ©lĂ©nium est Ă©gal Ă  0,1 ppm. À ce titre, cet Ă©lĂ©ment est beaucoup plus prĂ©sent que le tellure. Toutefois, il est 4 000 fois moins abondant que le soufre.

À l’état natif, l’élĂ©ment 34 se traduit en un mĂ©talloĂŻde rare. Il tient la place du soufre dans certaines compositions minĂ©rales, Ă  l’exemple :

  • de la majoritĂ© des minĂ©raux sulfures comme les pyrites sĂ©lĂ©nifĂšres ;
  • des sĂ©lĂ©niures de fer, de plomb, de cuivre et de zinc : la clausthalite PbSe et l’umangite Cu3Se2 ;  
  • de la “crooksite”, connue sous la formule CuThSe, des minĂ©raux rares Ă  l’état natif.
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Comment produire du sélénium ?

Le sĂ©lĂ©nium provient du raffinage du plomb, du cuivre, du nickel ou du cobalt. De la boue anodique dĂ©coule du systĂšme de distillation par Ă©lectrolyse de ces minerais primaires. Si le procĂ©dĂ© se base sur l’affinage Ă©lectrolytique du cuivre, la substance obtenue contient 10 % de sĂ©lĂ©nium. Pour la transformer en Ă©tat solide, il faut procĂ©der par grillage des minerais sulfurĂ©s. Le dioxyde de sĂ©lĂ©nium SeO2 se forme alors. La formule suivante rĂ©sume le processus :

SeO2solide + 2 SO2gaz → Serouge amorphe, en flocons + 2 SO3gaz

La production mondiale de sĂ©lĂ©nium tourne autour de quelques milliers de tonnes. Au niveau international, l’exploitation du sĂ©lĂ©nium Ă  l’état amorphe Se8 se dĂ©veloppe partout. Les États-Unis, le Canada, la SuĂšde et le Japon sont les principaux leaders dans le domaine. 

L’isotope du sĂ©lĂ©nium

Ce non-mĂ©tal de symbole Se possĂšde 29 isotopes connus. Ses nombres de masse sont compris entre 65 et 94. Neuf isomĂšres nuclĂ©aires s’apparentent Ă  cet Ă©lĂ©ment. De ces composĂ©s aux formules brutes se prĂ©sentent 5 isomĂšres stables dont le sĂ©lĂ©nium :

  • 74 abondant Ă  0,89 p. 100 ;
  • 76 abondant Ă  9,37 p. 100 ;
  • 77 abondant Ă  7,63 p. 100 ;
  • 78 abondant Ă  23,77 p. 100 ;
  • 80 abondant Ă  49,61 p. 100.

Ces Ă©lĂ©ments se proposent Ă  l’état natif, au mĂȘme titre que le radioisotope 82 abondant Ă  8,73 p. 100. Ce dernier tend Ă  une pĂ©riode radioactive extrĂȘmement longue, soit une demi-vie de 108 milliards de milliards d’annĂ©es. Le sĂ©lĂ©nium possĂšde une masse atomique de 78,971 u et un rayon atomique de 115. Sa configuration Ă©lectronique se traduit en [Ar] 4s2 3d10 4p4.

Les propriétés physiques de ce corps simple

L’élĂ©ment 34 arbore plusieurs structures complexes sous ses formes allotropiques. Étant polymorphe, il peut se prĂ©senter sous ses formats dĂ©sordonnĂ©s non cristallisĂ©s ou rester dans son Ă©tat cristallisĂ© :

  • Le sĂ©lĂ©nium possĂšde quatre formes amorphes : le premier est de couleur rouge, nanti d’une consistance plutĂŽt poudreuse. Le second se traduit en un Se8 noir trĂšs compact. Enfin, les Se noirs qui prĂ©sentent soit une structure broyĂ©e et moulue, soit une structure vitreuse et consistante.
  • Le sĂ©lĂ©nium se prĂ©sente sous trois systĂšmes cristallisĂ©s dont deux Se8 mĂ©tastables et un autre Ă  l’aspect trigonal.

Le sĂ©lĂ©nium vitreux provient du traitement Ă  basse tempĂ©rature du sĂ©lĂ©nium liquide. Si le stockage de cette substance s’opĂšre Ă  70 °C, elle prend sa forme la plus courante et la plus commercialisĂ©e : le sĂ©lĂ©nium gris qui possĂšde une densitĂ© de 4,28. 

Le sĂ©lĂ©nium amorphe Ă©mane d’une solution aqueuse qui a subi une prĂ©cipitation. Les chimistes utilisent deux approches diffĂ©rentes pour produire cet Ă©lĂ©ment. La premiĂšre se focalise sur la mise en rĂ©action de la solution d’acide sĂ©lĂ©nieux au contact d’hydrogĂšne ou de zinc ou d’anhydride sulfureux. La seconde priorise la technique de condensation de la vapeur suite Ă  une activation thermique. Le rĂ©sultat conduit Ă  la formation de sĂ©lĂ©nium gris : un corps simple nanti d’une densitĂ© de 4,26 et dotĂ© d’une haute capacitĂ© photoconductrice.

Le sĂ©lĂ©nium classĂ© dans la catĂ©gorie monoclinique α et ÎČ dĂ©coule de la distillation de l’élĂ©ment Ă  partir du sulfure de carbone. L’évaporation Ă  grande vitesse renvoie Ă  la production de la forme ÎČ, tandis qu’une transformation Ă  vitesse lente permet de crĂ©er la forme α. Ces deux mĂ©tastables possĂšdent une densitĂ© plus ou moins Ă©gale Ă  4,46.  

L’élĂ©ment qui arbore un format trigonal provient de macromolĂ©cules Sen mises en liaison covalente pour donner lieu Ă  une combinaison en spirale. L’élĂ©ment obtenu se dĂ©ploie dans un gris profond Ă  Ă©clat mĂ©tallique et dans un corps Ă©pais et plus stable.

CatĂ©gorisation de l’élĂ©ment 34 par ordre de couleur

Ce polymorphe se décline sous différentes couleurs : noir, gris ou rouge.

  • Le sĂ©lĂ©nium rouge peut se dissoudre dans le sulfure de carbone. Il peut ĂȘtre amorphe et se prĂ©senter dans un Ă©tat floconneux. Il peut Ă©galement prendre une forme cristallisĂ©e en tant que Seα et SeÎČ. Il constitue un excellent isolant.
  • Le Se gris, semi-mĂ©tal, montre quelques analogies avec le Te gris. Son reflet mĂ©tallique tĂ©moigne de sa caractĂ©ristique hautement thermosensible. Sa conductivitĂ© Ă©lectrique se dĂ©veloppe au contact de la chaleur. Cet Ă©lĂ©ment est Ă©galement photosensible. Il perd de sa rĂ©sistance au contact des photons de la lumiĂšre. Ses propriĂ©tĂ©s photovoltaĂŻques lui permettent de convertir la lumiĂšre en Ă©lectricitĂ©.
  • Le sĂ©lĂ©nium gris possĂšde une densitĂ© plus ou moins Ă©gale Ă  4,8 lorsque la substance est maintenue Ă  20 °C. Son point de fusion commence Ă  220 °C oĂč il se transforme en un liquide Ă  consistance pĂąteuse et Ă  la couleur noir intense. Il entre en Ă©bullition lorsque sa tempĂ©rature avoisine les 685 °C. Dans ces conditions extrĂȘmes, il Ă©met une vapeur de sĂ©lĂ©nium monoatomique de couleur jaune. Son dĂ©pĂŽt de sublimation se teint en rouge, c’est ce dĂ©tail qui le singularise du soufre.
  • Le Sen a tendance Ă  charbonner le minerai. S’il se prĂ©sente dans un Ă©tat vitreux, il dĂ©veloppe sa ductilitĂ© quand il est exposĂ© Ă  une tempĂ©rature supĂ©rieure Ă  60 °C. L’élĂ©ment se mue en plastique lorsque cette chaleur monte Ă  100 °C.

Les propriétés chimiques de ce corps simple

La combinaison du sĂ©lĂ©nium avec des corps simples comme les halogĂšnes, l’oxygĂšne, l’hydrogĂšne et d’autres types de mĂ©taux conduit Ă  la formation de sous-espĂšces minĂ©rales aux mĂȘmes caractĂ©ristiques que le soufre. Ces composĂ©s donnent lieu Ă  la conception d’un corps chimique connu sous le nom de sĂ©lĂ©niure.

Le sĂ©lĂ©nium Ă  l’état pur rĂ©agit au contact de l’iodure d’hydrogĂšne. Il dĂ©sagrĂšge la substance pour la transformer en gaz hydrogĂšne sĂ©lĂ©niĂ©, tout aussi appelĂ© comme le sĂ©lĂ©niure d’hydrogĂšne. Il est Ă©galement possible d’obtenir d’iode Ă  partir de ce mĂȘme procĂ©dĂ©, sous la formule suivante :

  Se corps simple + 2 HIgaz fumant ou liquĂ©fiĂ© sous pression → SeH2 gaz + I2 solide parfois sublimĂ© en gaz

La combinaison du sĂ©lĂ©nium avec un acide oxydant, Ă  l’exemple de l’acide nitrique concentrĂ©, engendre du dioxyde de sĂ©lĂ©nium. La majoritĂ© le reconnaĂźt aussi sous le nom d’anhydride sĂ©lĂ©nieux. Cette macromolĂ©cule possĂšde une structure en cĂąble. Il se dĂ©compose facilement suite Ă  une dĂ©polymĂ©risation. Il se dissout Ă©galement dans l’eau.

Les formules chimiques suivantes expliquent en détail ces réactions :

 3 Se corps simple + 4 HNO3 acide oxydant (liquide fumant Ă  chaud) → 3 H2SeO3acide sĂ©lĂ©nieux + 4 NO gaz + 8 H2O

L’obtention de l’acide sulfurique part de cette mĂȘme Ă©quation. Il suffit de remplacer le sĂ©lĂ©nium par du corps simple soufre.

En outre, la fabrication de l’anhydride sĂ©lĂ©nique SeO3 ou de l’acide sĂ©lĂ©nique H2SeO4 passe par plusieurs Ă©tapes. Le recours au nitrate de potassium permet de calciner Ă  sec le Se. Le rĂ©sultat conduit Ă  la formation de sĂ©lĂ©niate de potassium. Cette substance est ensuite traitĂ©e par des sels de plomb et par de l’acide sulfhydrique pour gĂ©nĂ©rer le rĂ©sultat attendu. La solution aqueuse obtenue contient de l’ion sĂ©lĂ©nite SeO32-. Elle entre en Ă©bullition Ă  290 °C. En dessous de cette tempĂ©rature, l’anhydride sĂ©lĂ©nique est visqueux. Avide d’eau, ce liquide est trĂšs acide. Son point de dĂ©composition commence Ă  350 °C. De-lĂ , deux corps se forment : du gaz oxygĂšne et du dioxyde de sĂ©lĂ©nium. À cause de ses ions sĂ©lĂ©niates SeO42−, l’acide sĂ©lĂ©nique possĂšde un taux d’oxyde Ă©levĂ©. C’est ce qui le dissocie de l’acide sulfurique. Ces ions sĂ©lĂ©niates se traduisent en anion polyatomique. 

Pour obtenir du sĂ©lĂ©nium amorphe, il faut traiter le dioxyde de sĂ©lĂ©nium avec du zinc ou du fer en poudre, appelĂ© aussi limaille. La mĂȘme rĂ©action s’opĂšre si de l’acide sulfureux ou de l’hydrogĂšne sulfurĂ© remplace les mĂ©taux zinc. Les deux formules permettent de produire de la fleur de sĂ©lĂ©nium trĂšs douce.  

La différence entre le SeO2 et le SeO3 ou le H2SeO4

Ces ions du sélénium se distinguent les uns des autres par des traits spécifiques à chacun.

Le SeO2 reprĂ©sente le dioxyde de sĂ©lĂ©nium ou l’anhydride sĂ©lĂ©nieux. Cette macromolĂ©cule Ă  liaisons covalentes se prĂ©sente dans son Ă©tat solide. Elle ne possĂšde aucune analogie avec le gaz anhydride sulfureux stockĂ© dans un environnement stable.

Quant au SeO3, connu sous l’anhydride sĂ©lĂ©nique, il est formĂ© Ă  partir d’ions sĂ©lĂ©nites, bases Ă©manant de l’acide sĂ©lĂ©nieux. Il peut ĂȘtre toxique.

L’acide sĂ©lĂ©nique est reprĂ©sentĂ© par la formule H2SeO4. Il possĂšde des ions sĂ©lĂ©niates de formule SeO42-. En gĂ©nĂ©ral, il se propose en cristal incolore. La matiĂšre est assez sensible aux variations de l’humiditĂ© dans l’air. Ainsi, exposĂ©e Ă  une tempĂ©rature infĂ©rieure Ă  60 °C, elle a tendance Ă  se liquĂ©fier. Vraiment oxyde, elle est apte Ă  dissoudre l’or Ă  l’état natif ou encore le platine basique.

Le H2Se ou le sĂ©lĂ©niure d’hydrogĂšne est une substance toxique qui Ă©met une Ă©manation volatile, incolore et assez dĂ©sagrĂ©able Ă  l’odorat.

Comment détecter le sélénium ?

Dans les laboratoires, ils entament une rĂ©action chimique pour dĂ©tecter si le corps ou le minerai traitĂ© contient du sĂ©lĂ©nium. Pour cela, ils utilisent de l’acide sulfurique concentrĂ© et montĂ© Ă  tempĂ©rature Ă©levĂ©e. Puis, ils obtiennent de l’acide sĂ©lĂ©nieux H2SeO3 Ă  l’état soluble. Ils continuent l’opĂ©ration avec du gaz SO2 qui permet de rĂ©duire les oxydes afin de faire ressortir le Se rouge.

Pour le diagnostic de l’élĂ©ment prĂ©sent dans une source aquatique, ils privilĂ©gient la mĂ©thode par spectromĂ©trie d’émission au plasma d’argon. L’identification finale du sĂ©lĂ©nium se pratique par spectromĂ©trie de masse. 

Détection du sélénium dans les sédiments

La dĂ©tection du dĂ©pĂŽt de l’élĂ©ment 34 dans la croĂ»te terrestre s’effectue par spectrophotomĂštre. Chaque Ă©chantillon recueilli subit quelques traitements en amont. En effet, il faut commencer par la transmutation du sĂ©lĂ©nium dans son Ă©tat hydrure. Le processus se fonde sur la minĂ©ralisation acide du corps grĂące Ă  du borohydrure de sodium en milieu acide. L’étape suivante conduit Ă  la conception de sĂ©lĂ©nium Ă©lĂ©mentaire : phase pendant laquelle la substance est chauffĂ©e. Finalement, vient la rĂ©alisation de la spectrophotomĂ©trie par absorption atomique.

Détection du sélénium dans les tissus musculaires

Un ensemble de rĂ©actions se succĂšdent avant l’étalonnage par spectrophotomĂ©trie par absorption atomique. ExposĂ©es en milieu oxyde, les matiĂšres biologiques sont soumises au nitrate de magnĂ©sium. Cet acide finalise l’oxydation du tissu et permet de rendre stable l’élĂ©ment 34. Ensuite, l’acide chlorhydrique HCl(aq) assure le passage du Se(6) en Se(4). À partir de cette phase, du borohydrure de sodium ou NaBH4, exposĂ© en milieu acide convertit la substance en hydrure H2Se.

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Les sources naturelles de sélénium

Sur le plan gĂ©ochimique, l’élĂ©ment 34 est associĂ© aux roches sĂ©dimentaires. Il s’apparente souvent aux matiĂšres organiques riches en oxydes de fer ou Ă  des “shale” marins. Le pĂ©trole brut en contient Ă©galement quelques traces Ă  l’état naturel. Il en est de mĂȘme pour le charbon et les gisements de cuivre.

Des Ă©missions naturelles de sĂ©lĂ©nium existent et persistent dans certaines rĂ©gions. Elles surviennent suite Ă  une activitĂ© volcanique, Ă  un incendie de forĂȘt ou Ă  l’évaporation des plans d’eau. Certaines plantes rejettent aussi une grande quantitĂ© de ce produit.

La répartition mondiale du sélénium est irréguliÚre. Cette inégalité dépend des paramÚtres géologiques. Par exemple, au Canada, la géologie locale affiche une forte teneur en sélénium. Les plantes, le sol et les eaux souterraines des régions canadiennes regorgent de cette substance.

Les sources anthropiques du sélénium

La prĂ©sence du sĂ©lĂ©nium dans la nature peut Ă©maner des activitĂ©s volontaires de l’homme. À ce titre, les sources anthropiques du sĂ©lĂ©nium restent variĂ©es. On distingue les productions et les sites d’exploitation de la substance, l’importation de ce produit ou son utilisation dans des articles manufacturĂ©s.

D’un autre cĂŽtĂ©, il faut mentionner les sources fortuites qui conduisent aux rejets de l’élĂ©ment 34 dans l’environnement. La non-maĂźtrise et le non-respect des normes suscitent de probables fuites et de rejets de sĂ©lĂ©nium dans l’atmosphĂšre. Ces soucis proviennent souvent des exploitations Ă  ciel ouvert et des mines souterraines d’extraction de minerais mĂ©talliques. Des particules de sĂ©lĂ©nium se propagent dans l’air ou contaminent l’eau du lac, etc. VoilĂ  pourquoi il importe de rĂ©glementer l’utilisation du sĂ©lĂ©nium dans la fabrication de produits pharmaceutiques et parapharmaceutiques, dans les cosmĂ©tiques, dans l’agroalimentaire et surtout dans le domaine de la puĂ©riculture. En effet, le sĂ©lĂ©nium intĂšgre la fabrication des revĂȘtements de jouets. L’élĂ©ment est tout aussi exploitĂ© dans l’élaboration de mĂ©dicaments. Il est inclus dans l’alimentation humaine et animaliĂšre et aussi dans les produits antiparasitaires.  

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Les différentes compositions à base de sélénium

Les composés dérivées du sélénium sont nombreuses, à savoir :

  • le dioxyde de sĂ©lĂ©nium ;
  • le sĂ©lĂ©niure de zinc ZnSe : un corps Ă  la couleur jaune orangĂ©, apprĂ©ciĂ© pour sa semi-conductivitĂ© et utilisĂ© dans les diodes ;
  • le sulfure de sĂ©lĂ©nium ou SeS2 : un composant actif anti-sĂ©borrhĂ©ique incorporĂ© dans les shampoings ;
  • le sĂ©lĂ©niure de plomb ou PbSe ou le minĂ©ral de clausthalite.      

Les multiples modes d’utilisation du sĂ©lĂ©nium

Cette substance est extrĂȘmement sollicitĂ©e dans l’univers industriel. Elle est utilisĂ©e comme base pour la fabrication de capteurs et de connecteurs Ă©lectroniques. ExploitĂ© sous sa forme trigonale, l’élĂ©ment 34 intĂšgre les cellules photovoltaĂŻques et les redresseurs de courant. Pour optimiser son fonctionnement, une enveloppe externe conçue Ă  partir de cadmium tapisse le sĂ©lĂ©nium et sert de contre-Ă©lectrode.

En chimie, le sĂ©lĂ©nium intĂšgre la fabrication de caoutchouc, de shampoings antipelliculaires, de diĂštes, et de catalyseurs. Il constitue un excellent additif. En effet, le sulfosĂ©lĂ©niure de cadmium aux teintes rouges est utilisĂ© dans la conception de cĂ©ramique. La matiĂšre convient pour sa facultĂ© rĂ©siliente Ă  la tempĂ©rature Ă©levĂ©e. Elle sert Ă©galement de pigmentation dans les plastiques et dans les feux de signalisation de couleur rouge. L’industrie de la verrerie exploite aussi le colorant et le dĂ©colorant Ă  base de sĂ©lĂ©nium. La substance sert d’adjuvant qui permet de diminuer l’insolation dans les vitrages des architectures modernes. AppelĂ©e savon des verreries, elle soustrait la teinte verte qui apparaĂźt sur les verres au moment de la conception. 

Le sĂ©lĂ©nium est Ă©galement utilisĂ© dans le domaine de la mĂ©tallurgie pour brunir les armes ou les canons. L’ajout de Bi-Se Ă  l’alliage de cuivre, de plomb ou d’acier accroĂźt la mallĂ©abilitĂ© de la solution obtenue. Le sĂ©lĂ©nium intĂšgre l’industrie de l’explosif en tant que composant direct des amorces.

Utilisation en corps simple ou semi-conducteur quasi pur

Le sĂ©lĂ©nium occupe une place importante dans la xĂ©rographie. Que ce soit dans son Ă©tat amorphe ou sous sa forme mĂ©talloĂŻde, il reste un excellent semi-conducteur. L’élĂ©ment 34 Ă  haute puretĂ© sert de photorĂ©cepteur sur les tambours des imprimantes Ă  laser et des photocopieurs. Il enveloppe le cylindre par sublimation sous vide. La matiĂšre se propose alors sous forme de film semi-transparent, aux Ă©paisseurs 50 ÎŒm.

Le sĂ©lĂ©nium trouve aussi sa place dans la conception des cellules photoĂ©lectriques et les cellules photovoltaĂŻques. L’élĂ©ment est pratique pour aligner le courant alternatif en courant continu. Il corrige les propriĂ©tĂ©s de l’acier inoxydable et du cuivre. Les cellules productrices d’énergie dites « en couche mince » se prĂ©sentent en un feuillet trĂšs fin, conçu Ă  base de disĂ©lĂ©niure de cuivre et d’indium. Les ingĂ©nieurs priorisent l’utilisation de ces matiĂšres en raison de leur Ă©paisseur de 2 ÎŒm, idĂ©al pour apporter la dose de conductivitĂ© nĂ©cessaire Ă  l’appareil.     

En effet, ce conducteur de type « P » ou sĂ©lĂ©nium cristallisĂ© a Ă©tĂ© transformĂ© en une couche de jonction. Il enveloppe une plaque d’aluminium pour servir de dispositif de redressement « solide ». Établi sur un circuit montĂ© en sĂ©rie, il affichait un temps de rĂ©ponse moyenne et suscitait une tension inverse de 30 V. Dans les annĂ©es 70, le redresseur au silicium a fait ses preuves et s’est montrĂ© plus performant que celui du sĂ©lĂ©nium. Depuis, cette technologie a pris sa place, sauf pour les dispositifs limiteurs de tension, classĂ©s au mĂȘme titre que les MoV (Metal-Oxide Varistor).                  

En outre, le sĂ©lĂ©nium devient indispensable dans la mĂ©tallurgie Ă©lectrolytique du manganĂšse. La croissance constante de cette demande conduit Ă  la hausse du prix du sĂ©lĂ©nium. En 2003, le mĂ©talloĂŻde pesait 4 Ă  6 dollars la livre. En 2004, son prix a doublĂ©. Les Chinois utilisent le manganĂšse (pourvu de l’élĂ©ment 34) en substitut au nickel, dans la fabrication d’acier inoxydable.

Les applications du sĂ©lĂ©nium en radiographie augmentent aussi l’intĂ©rĂȘt des chercheurs vis-Ă -vis de cet Ă©lĂ©ment chimique. La substance s’avĂšre efficace dans la dĂ©tection de rayons X. Il possĂšde cette propriĂ©tĂ© de conversion directe du rayonnement en de flux d’électrons. C’est pour cela qu’il est utilisĂ© dans les capteurs d’image pour rayon X.   

Le sélénium : un semi-conducteur industriel

La photosensibilitĂ© du sĂ©lĂ©nium a suscitĂ© l’intĂ©rĂȘt des chercheurs. Cela a gĂ©nĂ©rĂ© d’innombrables recherches orientĂ©es vers l’exploitation majeure de cette propriĂ©tĂ© photosensible. Willoughby Smith et son assistant J. May ont dĂ©couvert en 1873 la sensibilitĂ© de l’élĂ©ment 34 Ă  la lumiĂšre. En travaillant dans une sociĂ©tĂ© de tĂ©lĂ©graphie, ils ont rĂ©ussi leur diagnostic.

En 1880, Alexander Graham Bell part de la dĂ©couverte de Willoughby Smith pour Ă©laborer son photophone. Il utilise le signal lumineux depuis la cellule de Smith pour concevoir un nouveau type de communication sans fil. En effet, l’homme met en place un systĂšme de tĂ©lĂ©phone sans fil.

Au cours des annĂ©es suivantes, maintes recherches ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es pour exploiter au mieux la photosensibilitĂ© de ce corps pur. Toutefois, elles n’ont pas abouti. Elles ont permis de mettre en place des gĂ©nĂ©rateurs photovoltaĂŻques moyennement performants. Au cours des annĂ©es 50 et 60, elles donnent lieu Ă  l’élaboration des premiers posemĂštres. Les photographes de cette Ă©poque utilisaient des appareils en sĂ©lĂ©nium pour jouer sur les lumiĂšres du jour. L’outil prend la forme d’une structure Ă  plaquette qui s’intĂšgre directement sur le boĂźtier. La tension Ă©mise par la cellule est ensuite traitĂ©e par l’appareil Ă  galvanomĂštre.

AprĂšs 1960, seuls quelques appareils usaient de cette technologie, Ă  l’exemple du FED-5 soviĂ©tique. Le sulfure de cadmium a ultĂ©rieurement pris sa place.               

Analyse pharmacologique et nutritionnelle du sélénium

Le sĂ©lĂ©nium est un oligo-Ă©lĂ©ment, dĂ©tectĂ© Ă  trĂšs petite dose dans les aliments. Il possĂšde de multiples propriĂ©tĂ©s qui incitent les chercheurs Ă  l’introduire dans le traitement de certaines pathologies, notamment dans celui du cancer.

L’élĂ©ment 34 joue un rĂŽle prĂ©cis dans le fonctionnement du corps humain. Il a des effets sur diffĂ©rents aspects du corps humain. Par exemple, l’enzyme fournie par le sĂ©lĂ©nium permet de lutter contre la formation de cataracte. Il est aussi efficace contre les orbitopathies dysthyroĂŻdiennes. Le sulfure de sĂ©lĂ©nium convient particuliĂšrement au traitement des pellicules. Il permet de traiter certains problĂšmes cutanĂ©s. Cette substance possĂšde une propriĂ©tĂ© fongicide. 

Le cancer

Sur le plan intracellulaire, cet oligo-Ă©lĂ©ment conditionne la formation de sĂ©lĂ©noprotĂ©ines. Il s’agit d’un antioxydant qui favorise la production de glutathion-peroxydase dans l’organisme. Le sĂ©lĂ©nium s’associe Ă  la vitamine E pour neutraliser et stopper la forte oxydation, dĂ©rivĂ©e des radicaux libres. L’enzyme fournit ainsi une protection optimale des membranes cellulaires contre les vieillissements prĂ©coces, Ă  l’origine de certains cancers.

En effet, une cure quotidienne de 200 ”g de sĂ©lĂ©nium pourrait contribuer Ă  la prĂ©vention du cancer. Cette mĂ©thode est susceptible de diminuer les risques de dĂ©velopper des cellules cancĂ©rigĂšnes, prĂ©cisĂ©ment, au niveau du cĂŽlon et de la prostate. Toutefois, il n’y a pas encore de confirmation officielle sur le sujet.

Des Ă©tudes sur des rongeurs ont Ă©tĂ© effectuĂ©es. Les chercheurs ont incorporĂ© du sĂ©lĂ©nium dans l’alimentation des cobayes. Le rĂ©sultat a conduit Ă  la diminution des cellules cancĂ©rogenĂšses. Ces traces de cancer ont Ă©tĂ© introduites, de maniĂšre chimique, dans l’organisme de ces animaux de laboratoire. Ces expĂ©riences ont permis de constater l’efficacitĂ© et la faible toxicitĂ© des composĂ©s organiques de sĂ©lĂ©nium.

Les experts privilĂ©gient ainsi le recours aux composĂ©s organiques tels que les sĂ©lĂ©nocyanates ou la sĂ©lĂ©nomĂ©thionine plutĂŽt que l’usage de sels de sĂ©lĂ©nium. La prĂ©cision est de mise, car si la dose de sĂ©lĂ©nium prĂ©sente dans le sang dĂ©passe le normal, cela augmente davantage les risques de cancer. 

Les maladies cardiovasculaires

Le sĂ©lĂ©nium contribue Ă  la prĂ©vention de maladies cardiovasculaires. Cet oligo-Ă©lĂ©ment parvient Ă  baisser le taux de cholestĂ©rol dans le sang. Il rĂ©agit Ă©galement sur la fraction HDL. Des Ă©tudes Ă©pidĂ©miologiques se concentrent sur la corrĂ©lation entre la carence en sĂ©lĂ©nium et l’incidence de quelques troubles cardiovasculaires. Ils dĂ©montrent que la prise de supplĂ©ment alimentaire Ă  base de sĂ©lĂ©nium agit positivement sur un organisme qui prĂ©sente un mince taux de Se. Elle devient toxique si la personne n’est pas sujette Ă  cette carence.

L’immunitĂ©

De plus en plus de chercheurs s’accordent Ă  dire que la substance contribue fortement au maintien du systĂšme immunitaire de l’homme. La propriĂ©tĂ© antioxydante de l’élĂ©ment 34 permet de booster l’activitĂ© immunitaire du mĂ©tabolisme. Elle veille au bon fonctionnement du corps et au renforcement de sa rĂ©sistance naturelle.

En outre, diverses techniques permettent de dĂ©finir le taux de sĂ©lĂ©nium dans le corps humain. Certains optent pour l’analyse sanguine ou celle des cheveux. D’autres chercheurs privilĂ©gient l’analyse des ongles.        

L’analyse nutritionnelle du sĂ©lĂ©nium et ses effets sur la santĂ© de l’homme

La concentration Ă©levĂ©e du sĂ©lĂ©nium accroĂźt sa toxicitĂ©. La consommation de produits contenant du sĂ©lĂ©nium Ă  forte quantitĂ© peut causer du tort Ă  la santĂ©. MĂȘme une inhalation ou une ingestion de la substance Ă  une dose Ă  peine plus importante que la normale peut ĂȘtre fatale pour l’individu. Cela peut conduire Ă  des soucis cardiaques et musculaires. La sĂ©lĂ©nose ou intoxication par le sĂ©lĂ©nium survient lorsque la personne consomme une dose journaliĂšre de 1 000 ”g/jour. Cette intoxication peut aussi se prĂ©senter sous forme d’irritation, d’inflammations, des douleurs insupportables ou encore par la dĂ©formation des ongles. D’autres signes de cette toxĂ©mie Ă©levĂ©e s’apparentent Ă  :

  • une peau trĂšs sensible aux inflammations ;
  • une haleine chargĂ©e d’ail ;
  • la nausĂ©e ;
  • des ongles qui cassent et qui tombent ;
  • la fatigue.

En effet, cet oligo-Ă©lĂ©ment est indispensable au bien-ĂȘtre de l’homme. L’organisme manifeste son besoin de sĂ©lĂ©nium, mais Ă  trĂšs faible dose. L’élĂ©ment 34 entre dans la composition des sĂ©lĂ©noprotĂ©ines. Ces macromolĂ©cules tiennent la fonction d’antioxydant cellulaire, le glutathion peroxydase.  

Pour se soustraire de certaines carences, l’organisme puise le sĂ©lĂ©nium dans les plantes, les cĂ©rĂ©ales, les herbes, les levures, l’ail, les rognons de porc ou de bƓuf, dans le poisson ou dans les mollusques. Ces produits procurent Ă  l’homme la quantitĂ© de sĂ©lĂ©nium dont le corps humain a besoin, soit respectivement 60 ”g et 70 ”g. Les cĂ©rĂ©ales complĂštes et les produits animaliers fournissent une bonne source de sĂ©lĂ©nium Ă  l’organisme. D’autres aliments possĂšdent Ă©galement une teneur Ă©levĂ©e en sĂ©lĂ©nium. Pour en citer quelques-uns :

  • les noix du BrĂ©sil dĂ©shydratĂ©es ;
  • les thons en conserve ;
  • les abats de dinde et de poulet ;
  • les palourdes en conserve ;
  • les cĂŽtelettes de porc cuites ;
  • le saumon, la morue, l’espadon ;
  • etc.

 La toxicologie du sĂ©lĂ©nium

La supplĂ©mentation alimentaire en sĂ©lĂ©nium n’est pas recommandĂ©e. Comme l’Ă©lĂ©ment devient toxique Ă  fortes doses, la quantitĂ© journaliĂšre ne doit pas ĂȘtre dĂ©passĂ©e. Le sĂ©lĂ©nium mĂ©tallique et la majoritĂ© de ses composĂ©s ont un effet nocif sur l’organisme. Les plus dangereux se prĂ©sentent sous la forme d’oxyanions de sĂ©lĂ©nate et de sĂ©lĂ©nite. Bioassimilables, ces substances sont solubles dans l’eau et s’imprĂšgnent facilement dans l’environnement.

Les effets environnementaux du sélénium

Des Ă©tudes de risques mettent en exergue les effets nocifs du sĂ©lĂ©nium pour l’environnement. Il faut prĂ©ciser que les effets rapportĂ©s ne sont pas attribuables Ă  un seul contaminant. Le sĂ©lĂ©nium peut se prĂ©senter sous diffĂ©rentes formes chimiques. Mais sa version la plus toxique est la plus rĂ©pandue : le sĂ©lĂ©nite.

Les rejets anthropiques de sĂ©lĂ©nium ne se limitent pas aux rĂ©sidus industriels ou agricoles. Mais l’ensemble s’aligne pour polluer l’environnement et la biomasse. Si cette pollution touche une source aquatique, elle risque de dĂ©truire 72% de la biomasse.

Il devient alors impĂ©ratif de maintenir le seuil de toxicitĂ© du sĂ©lĂ©nium dans l’environnement. Le seuil de 3-4 ”g/g pour les sĂ©diments, le sol et l’eau reste trĂšs controversĂ©. Beaucoup de paramĂštres altĂšrent la sensibilitĂ© des espĂšces testĂ©es. L’emplacement gĂ©ographique et les caractĂ©ristiques de la croĂ»te terrestre influent Ă©galement sur la tolĂ©rance des sujets. Dans la conjoncture, il ne faut pas oublier de mentionner la forme, la composition et la synergie de l’élĂ©ment principal. À cela s’apparentent d’autres arguments :

  • l’aggravation de la toxicitĂ© du sĂ©lĂ©nite mis en rĂ©action avec du thiol ;
  • la prĂ©sence de bactĂ©rie tellurique Cupriavidus metallidurans CH34, apte Ă  dĂ©toxifier le sĂ©lĂ©nite ;
  • la sĂ©lĂ©nodiglutathion qui limite la bio assimilabilitĂ© du sĂ©lĂ©nite ;
  • d’autres bactĂ©ries mutantes qui rĂ©sistent au sĂ©lĂ©nite.

Le sĂ©lĂ©nium est un Ă©lĂ©ment essentiel. Son comportement gĂ©ochimique dans l’environnement dĂ©pend des rĂ©actifs auxquels il s’expose. Aussi, sa biodisponibilitĂ©, son absorption et son transfert dĂ©rivent des activitĂ©s des hommes. 


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