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Rhénium

element-chimique-75-rhenium

Caractéristiques du Rhénium

  • Symbole : Re
  • Masse atomique : 186,207 ± 0,001 u
  • NumĂ©ro CAS : 7440-33-7
  • Configuration Ă©lectronique : [Xe] 4f14 5d5 6s2
  • NumĂ©ro atomique : 75
  • Groupe : 7
  • Bloc : Bloc d
  • Famille d’Ă©lĂ©ments : MĂ©tal de transition
  • ÉlectronĂ©gativitĂ© : 1,09
  • Point de fusion : 3 185 °C

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Le rhénium, élément atomique n°75 de symbole Re : son histoire, ses propriétés, ses isotopes, sa production et ses applications.

Le rhénium est un élément chimique de symbole Re et de numéro atomique 75. Sa découverte par Walter Noddack, Otto Berg et Ida Tacke, trois chimistes allemands, date de 1925.

Le Re est le dernier élément stable qui a été découvert, puisque les suivants sont tous radioactifs. Ce métal lourd présente une grande résistance à la corrosion et peut supporter des températures élevées.

Il est rare de trouver du rhĂ©nium dans la croĂ»te terrestre, ce qui entraĂźne un coĂ»t de production Ă©levĂ© pour ce mĂ©tal Ă  la teinte argentĂ©e. Ses applications sont limitĂ©es, mais il est particuliĂšrement sollicitĂ© dans le secteur de l’aĂ©ronautique.

L’élĂ©ment 75 est principalement extrait des poussiĂšres de molybdĂšne dans des fours industriels, en tant que sous-produit poudreux de couleur grise. Il est aussi possible de dĂ©celer des traces de cet Ă©lĂ©ment chimique dans diffĂ©rents minĂ©raux.

Histoire du rhénium

Le nom du mĂ©tal de transition rhĂ©nium vient d’un mot latin « rhenus » qui dĂ©signe le fleuve du Rhin.

La découverte du rhénium

DĂšs les annĂ©es 1896, le chimiste russe, Dmitri MendeleĂŻve a prĂ©dit l’existence du mĂ©tal rhĂ©nium, Ă  qui il a donnĂ© le nom de dvi-manganĂšse et le symbole Dm.

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En 1908, le chimiste japonais Masataka Ogawa aurait peut-ĂȘtre identifiĂ© l’élĂ©ment atomique 75. En effet, il a dĂ©couvert dans un minĂ©ral de thorianite de nouvelles propriĂ©tĂ©s. Il a attribuĂ© ces propriĂ©tĂ©s Ă  un Ă©lĂ©ment qu’il nomme nipponium et qui correspondait Ă  l’Ă©lĂ©ment 43. Cependant, ses travaux ont dĂ» ĂȘtre abandonnĂ©s, car la communautĂ© scientifique n’a pas pu renouveler sa dĂ©couverte.

En 1914, des expĂ©riences de spectroscopie utilisant des rayons X menĂ©es par Henry Moseley confirment l’existence d’un Ă©lĂ©ment se trouvant en position 75.

En 1925, Tacke et Noddack et Berg refont les expĂ©riences du physicien britannique avec du minerai de colombite et ils identifient le rhĂ©nium (Z=75) et le masurium (Z=43). Ces deux Ă©lĂ©ments disposent des mĂȘmes propriĂ©tĂ©s chimiques que le manganĂšse. Cependant, ils ont Ă©chouĂ© Ă  reproduire l’expĂ©rience sur le masurium. Par consĂ©quent, la dĂ©couverte de l’élĂ©ment 43 ne fut officialisĂ©e qu’en 1937 aprĂšs les travaux menĂ©s par Carlo Perrier et Emilio SegrĂš.

En 1928, les Noddack (Noddack et Tacke se sont mariés en 1926) réussissent à isoler un gramme de rhénium à partir de 660 kg de molybdénite.

La reprise de l’extraction du rhĂ©nium Ă  partir de 1950

En raison de la complexitĂ© et les exigences coĂ»teuses du processus d’isolation du rhĂ©nium, sa production fut arrĂȘtĂ©e jusqu’en 1950. À partir de cette annĂ©e, la demande en rhĂ©nium a connu une forte hausse. En effet, il est utilisĂ© avec le molybdĂšne et le tungstĂšne pour former des alliages de haute rĂ©sistance, trĂšs demandĂ©s dans l’industrie.

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Les propriétés du rhénium

Le rhĂ©nium est un mĂ©tal solide de couleur argentĂ©e lorsqu’il est pur. Il prĂ©sente la troisiĂšme tempĂ©rature de fusion la plus Ă©levĂ©e (3 180 °C) parmi tous les Ă©lĂ©ments simples, juste derriĂšre le tungstĂšne et le carbone. Son point d’ébullition est aussi le plus Ă©levĂ© de tous les Ă©lĂ©ments chimiques.

L’élĂ©ment 75 prĂ©sente une grande rĂ©sistance Ă  la corrosion, ce qui le rend insensible Ă  l’acide sulfurique et Ă  l’acide chlorhydrique. Toutefois, l’acide nitrique est capable de le dissoudre.

À une tempĂ©rature supĂ©rieure Ă  150 °C, la poudre de rhĂ©nium s’oxyde petit Ă  petit dans l’air et se transforme en Re2O7 ou heptoxyde de rhĂ©nium. Le Re prĂ©sente des Ă©tats d’oxydation allant de -1 Ă  +7, bien que les Ă©tats +7, +5, +4 et +3 soient les plus courants.

Le rhĂ©nium est un mĂ©tal trĂšs dense et il est classĂ© quatriĂšme aprĂšs l’osmium, le platine et l’iridium. L’élĂ©ment 75 est supraconducteur Ă  moins de 1,7 K. Cependant, ses alliages avec le tungstĂšne le deviennent entre 4 Ă  8 K, tandis que ceux avec le molybdĂšne le sont Ă  prĂšs de 10 K.

Isotopes du métal rhénium

Le rhĂ©nium dispose de trente-cinq isotopes connus, dont les nombres de masse varient entre 160 et 194. Le 185Re est le seul isotope stable, ce qui fait du Re un Ă©lĂ©ment monoisotopique. Il possĂšde Ă©galement 21 isomĂšres nuclĂ©aires. Similairement au vanadium, au lutĂ©cium, Ă  l’europium, au rubidium, au lanthane et Ă  l’indium, il coexiste avec 187Re. Ce dernier est un isotope naturel avec une demi-vie de 41,2 milliards d’annĂ©es (trois fois plus que l’ñge de l’univers). Par consĂ©quent, l’élĂ©ment 75 n’est pas mononuclĂ©idique. Par ailleurs, comme dans le cas du tellure et de l’indium, ce radioisotope est le plus rĂ©pandu des isotopes (62,6 % contre 37,4 %).

La masse atomique standard du rhénium est de 186,207.

La production du rhénium

Le rhĂ©nium est un mĂ©tal de couleur gris Ă  teinte argentĂ©e extrait de la molybdĂ©nite, sous la forme d’heptoxyde (Re2O7) dans le porphyre cuprifĂšre. Ensuite, le Re2O7 est transformĂ© en NH4ReO4 (perrhĂ©nate d’ammonium). En prĂ©sence d’hydrogĂšne, ce dernier est changĂ© en rhĂ©nium mĂ©tallique. Il est Ă©galement possible d’obtenir du Re en recyclant les matĂ©riaux qui contiennent l’élĂ©ment 75.

On produit en moyenne cinquante tonnes de rhénium par an dans le monde. En 2021, la majorité de la production mondiale était de :

  • 15 % pour les États-Unis ;
  • 16 % pour la Pologne ;
  • 49 % pour le Chili.

Le prix du rhénium connaßt une baisse depuis quelques années. En 2021, un kilogramme de rhénium, sous forme de pastilles pures à 99,99 %, était vendu à moins de 1000 USD.

Les diverses applications du rhénium

Le rhĂ©nium est un mĂ©tal rĂ©sistant trĂšs utilisĂ© dans la fabrication de superalliages et il est largement utilisĂ© dans l’aĂ©ronautique. Environ les trois quarts de la production de ce mĂ©tal est employĂ© pour la fabrication de turbines, notamment dans les moteurs Ă  rĂ©action. En 2008, dans son initiative sur les matiĂšres premiĂšres, la Commission europĂ©enne a soulignĂ© l’importance des superalliages au rhĂ©nium dans la fabrication des aĂ©ronefs modernes. En effet, le haut point de fusion du Re contribue Ă  augmenter la rĂ©sistance des matĂ©riaux Ă  une tempĂ©rature Ă©levĂ©e.

Dans l’industrie pĂ©trochimique, ce mĂ©tal sert de catalyseur. On l’utilise ainsi pour produire de l’essence en recourant Ă  la technique de reformage catalytique. Cette opĂ©ration provoque des rĂ©actions chimiques servant Ă  transformer des fractions pĂ©troliĂšres (naphtas lourds) en bases liquides Ă  haut indice d’octane.

Le rhĂ©nium est un matĂ©riau capable de rendre le filament d’un four Ă©lectrique beaucoup plus rĂ©sistant Ă  la chaleur. Il est Ă©galement utile dans la conception de thermocouples.

L’élĂ©ment 75 sert de joint dans les CED ou Cellules Ă  Enclumes de Diamant. Surpassant l’acier inoxydable et les alliages du cuivre avec le bĂ©ryllium (CuBe), le Re est privilĂ©giĂ© pour sa forte rĂ©sistance. En effet, la piĂšce en rhĂ©nium est placĂ©e entre deux diamants et supporte les pressions hydrostatiques Ă©levĂ©es gĂ©nĂ©rĂ©es par les CED. Le 186Re ainsi que le 188Re sont deux isotopes radioactifs qui entrent dans la composition d’un traitement du cancer de foie. Ces isotopes sont des Ă©metteurs bĂȘta largement utilisĂ©s en thĂ©rapie par radionuclĂ©ide. Le principal intĂ©rĂȘt de la radiothĂ©rapie mĂ©tabolique par rhĂ©nium chez un patient souffrant de mĂ©tastases osseuses est de diminuer la douleur ressentie.


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