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Radon

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Caractéristiques du radon

  • Symbole : Rn
  • Masse atomique : 222 u
  • NumĂ©ro CAS : 10043-92-2
  • Configuration Ă©lectronique : [Xe] 4f14 5d10 6s2 6p6
  • NumĂ©ro atomique : 86
  • Groupe : 18
  • Bloc : Bloc p
  • Famille d’Ă©lĂ©ments :Gaz noble
  • ÉlectronĂ©gativitĂ© : 2,2
  • Point de fusion : -71 °C

Voir les produits associés au radon.

Le radon, élément atomique n°86 de symbole Rn : histoire, propriétés, radiotoxicité et utilisations.

Il s’agit de l’élĂ©ment chimique au symbole « Rn ». Son numĂ©ro atomique est 86. Il fait partie de la famille des gaz nobles. Parmi ses caractĂ©ristiques, on peut compter sa radioactivitĂ©. L’élĂ©ment est aussi incolore et inodore. Son origine est souvent naturelle.

Le radon fait partie des Ă©lĂ©ments les plus denses. À cet effet, il peut rester Ă  l’état gazeux dans les conditions normales de tempĂ©rature et de pression.

Il est impossible de trouver cet Ă©lĂ©ment sous forme stable. Par ailleurs, ses isotopes sont tous radioactifs. L’isotope le plus stable de la substance est le 222Rn qui possĂšde une demi-vie de 3,8 jours. Celui-ci servait notamment dans la radiothĂ©rapie jusqu’aux annĂ©es cinquante.

L’intense radioactivitĂ© de cet Ă©lĂ©ment empĂȘche son Ă©tude chimique approfondie. En raison de cela, on ne connaĂźt que quelques-uns de ses composĂ©s.

L’importance du radon dans le cadre sanitaire tient Ă  sa prĂ©sence dans l’atmosphĂšre, mais surtout Ă  sa forte radioactivitĂ©. Pour l’Homme, il s’agit du contributeur le plus important dans la dose de radioactivitĂ© naturelle. Des disparitĂ©s gĂ©ographiques considĂ©rables sont, cependant, Ă  noter. La substance constitue aussi la principale source d’exposition naturelle des animaux et de la partie aĂ©rienne des plantes aux rayonnements ionisants. Ainsi, en France, on inhale des doses Ă©levĂ©es de Rn dans les lieux peu aĂ©rĂ©s des territoires oĂč l’élĂ©ment est trĂšs prĂ©sent.

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L’histoire du radon

En 1908, deux scientifiques, William Ramsay et Robert Whytlaw-Gray parviennent Ă  isoler et Ă  dĂ©terminer la densitĂ© du « niton ». Celui-ci vient du latin « nitens » qui signifie « brillant ». Son symbole est Nt. En 1929, cet Ă©lĂ©ment prend le nom de « radon ».

En 1899, Pierre et Marie Currie constatent que la radioactivitĂ© du gaz Ă©mis par le radium perdure pendant environ un mois. Durant la mĂȘme annĂ©e, Robert Bowie et Owens Ernest Rutherford essayant de mesurer les radiations d’oxydes de thorium. Ils obtiennent alors des rĂ©sultats variables. Rutherford constate que les composĂ©s de thorium Ă©mettent constamment un gaz radioactif. Celui-ci conserve sa radioactivitĂ© pendant plusieurs minutes. Il dĂ©cide alors d’appeler le gaz « émanation ». L’origine est notamment le mot « emanare » ou « émaner » et « emanatio » ou expiration. On a alors l’émanation de thorium (ThEm).

Friedrich Ernst Dorn a dĂ©couvert le radon en 1900. Cependant, il l’a nommĂ© « émanation de radium ». Il constituait Ă  l’époque le troisiĂšme Ă©lĂ©ment radioactif dĂ©couvert aprĂšs le radium et le polonium. Durant la mĂȘme annĂ©e, Dorn communique des rĂ©sultats d’expĂ©riences qui affirment qu’un gaz radioactif Ă©mane des composĂ©s de radium. Il le nomme « émanation de radium » (RaEm). Un an plus tard, Rutherford constate la radioactivitĂ© des Ă©manations de thorium, mais attribue tous les crĂ©dits de la dĂ©couverte aux Curie.

En 1903, AndrĂ©-Louis Debierne a constatĂ© des Ă©manations similaires depuis l’actinium. Il baptise cela « émanation d’actinium » (AcEm).

En 1904, on a proposĂ© des noms officiels pour ces trois gaz. Il s’agit d’exradio, d’exthorio, et d’exactinio. Plus tard, en 1918, ils ont pris les noms de radon, de thoron, et d’akton ou acton. En 1919, les noms sont devenus radĂ©on, thorĂ©on, et actinĂ©on. Enfin, en 1920, le Rn a gardĂ© son nom, mais on baptise les deux autres Ă©lĂ©ments thoron et actinon.

En 1904, sir William Ramsay a relevĂ© un dĂ©tail important. Il a notamment constatĂ© que le spectre de ces trois gaz ressemble Ă  celui de l’argon, du krypton et du xĂ©non. Il en dĂ©duit alors que le nouvel Ă©lĂ©ment pourrait faire partie des gaz rares. Rutherford et Soddy ont posĂ© une hypothĂšse similaire quelques annĂ©es auparavant (en 1901). La raison Ă  cela est notamment l’absence de rĂ©activitĂ© chimique de l’émanation du thorium.

En 1910, sir William Ramsay et Robert Whytlaw-Gray rĂ©ussissent Ă  isoler le radon. AprĂšs avoir dĂ©terminĂ© sa densitĂ©, ils relĂšvent qu’il s’agit du gaz le plus dense connu Ă  l’époque. Ces deux scientifiques affirment Ă©galement que l’expression « émanation du radium » est assez incommode. Ils donnent alors le nom de « niton » Ă  l’élĂ©ment. Cela vient du latin « nitens » ou « nitentis » qui signifie « brillant ». La raison Ă  cela est sa capacitĂ© Ă  rendre certaines substances phosphorescentes. En 1912, la commission internationale des poids atomiques accepte l’appellation proposĂ©e.

En 1923, le comitĂ© international des Ă©lĂ©ments chimiques et l’Union internationale de chimie pure et appliquĂ©e renomment les trois gaz. On leur donne alors les noms de radon (Rn), thoron (Tn) et actinon (An). Aucun des isotopes n’a reçu d’appellation prĂ©cise. Ils Ă©taient simplement numĂ©rotĂ©s. Le Rn a alors reçu l’appellation de son isotope le plus stable qui est son nom actuel. Quant Ă  l’isotope Tn, il est devenu le 220Rn. En revanche, l’isotope An est devenu le 219Rn. MalgrĂ© cela, le Rn a gardĂ© son appellation « émanation » jusque dans les annĂ©es soixante.

Les propriĂ©tĂ©s physiques et chimiques de l’élĂ©ment

Le Rn peut changer de couleur en fonction de la tempĂ©rature Ă  laquelle il est exposĂ©. Il prĂ©sente aussi d’autres propriĂ©tĂ©s remarquables qui le distinguent des autres Ă©lĂ©ments.

Ses caractéristiques physiques

Le radon est chimiquement inerte. Il est le plus lourd ou le plus dense des gaz nobles si l’on ne prend pas en compte l’oganesson. Dans les conditions normales de tempĂ©rature et de pression, il s’agit d’un gaz monoatomique d’une masse volumique de 9,73 kg/m3. À tempĂ©rature ambiante, le Rn est aussi un des gaz les plus lourds (denses). En effet, il fait huit fois la densitĂ© de l’air. À tempĂ©rature et Ă  pression standard, ce gaz est incolore. Puis, lorsqu’on l’expose Ă  une tempĂ©rature en dessous de son point de congĂ©lation, il devient phosphorescent puis jaune. Si l’on continue de rĂ©duire la chaleur jusqu’à atteindre la froideur de l’air liquide (infĂ©rieur Ă  -180 °C), l’élĂ©ment prend une couleur rouge orangĂ©. L’élĂ©ment paraĂźt aussi lumineux dans un Ă©tat condensĂ© en raison des radiations qu’il dĂ©gage. On dit alors qu’il est « autofluorescent ».

Ses caractéristiques radiologiques

Parmi les 35 isotopes de cet Ă©lĂ©ment, quatre existent dans la nature Ă  l’état de traces. Ils se dĂ©sintĂšgrent suivant le mode alpha. La demi-vie du radon 222 est la seule Ă  ĂȘtre suffisante pour constituer un problĂšme de radioprotection dans des cas extrĂȘmes.

L’isotope le plus frĂ©quent avec la plus longue demi-vie est le 222Rn. Il s’agit du produit de la dĂ©sintĂ©gration du radium 226 dans la chaĂźne de dĂ©sintĂ©gration de l’uranium 238. Il dispose d’une demi-vie de 3,823 jours.

Le 220Rn est le suivant. Il provient de la dĂ©sintĂ©gration du radium 224 dans la chaĂźne de dĂ©sintĂ©gration du thorium 232. On l’appelle notamment « thoron ». Sa demi-vie est de 55,6 secondes.

Le 219Rn est un dĂ©rivĂ© de l’actinium aussi connu sous l’appellation « actinon ». Son origine est la sĂ©rie de l’uranium 235. Sa demi-vie est de 3,96 secondes.

Le 218Rn constitue un produit de trĂšs petite quantitĂ©. Il provient de la dĂ©sintĂ©gration de l’astate 218 par dĂ©sintĂ©gration ÎČ issu de la dĂ©sintĂ©gration mineure du polonium 218. Il figure donc dans la chaĂźne de dĂ©sintĂ©gration du 238U. Cependant, il ne reprĂ©sente que 0,2 ppm de la radioactivitĂ© du radon 222. Sa demi-vie est de 35 ms.

Le 222Rn est un gaz trĂšs radioactif avec une faible demi-vie. Il dispose d’une activitĂ© massique de 5,73 × 1015 Bq/g.

Ses composés chimiques

Il est difficile pour ce gaz rare d’entrer en composition chimique. En revanche, selon certaines expĂ©riences, le fluor peut rĂ©agir avec le Rn et former du fluorure de radon. On a Ă©galement pu constater l’existence de clathrates de l’élĂ©ment.

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Le radon dans l’environnement

Cet Ă©lĂ©ment est prĂ©sent dans l’air. Il contribue Ă  la radioactivitĂ© de cette derniĂšre.

Les niveaux mesurés

La quantitĂ© de Rn trouvĂ©e dans la nature est moindre. Il est alors difficile de dĂ©tecter l’élĂ©ment par des analyses chimiques. On le distingue par sa radioactivitĂ©.

Dans l’activitĂ© de 1000 Bq/m3 d’air, on compte une prĂ©sence de 0,17 pg/m3 de radon. La concentration molaire est donc d’un millioniĂšme de millioniĂšme de millioniĂšme. Il faut noter qu’il est trĂšs difficile de dĂ©tecter une concentration relative de l’ordre du millioniĂšme.

La radioactivitĂ© de l’atmosphĂšre terrestre s’explique par quelques dizaines de grammes de Rn. Cela s’applique en dehors du contexte de guerre atomique ou accidentel tel que Tchernobyl et Fukushima. Ainsi, on ne constate aucun changement de composition ni de propriĂ©tĂ©s physico-chimiques dans un air chargĂ© en radon. MalgrĂ© cela, il est possible de dĂ©tecter l’élĂ©ment grĂące Ă  certains outils.

La rapide dĂ©composition radioactive de l’élĂ©ment explique sa faible prĂ©sence dans l’air. Cependant, le flux de Rn libĂ©rĂ© par les roches et les mines remplacent constamment l’élĂ©ment dans ce dernier.

La formation du flux de radon naturel

On peut trouver du Rn de maniÚre spontanée dans toutes les régions, quelle que soit la nature du sol. Cependant, les régions uranifÚres, granitiques et volcaniques disposent de cet élément en plus grande quantité. On peut également trouver une quantité non négligeable de la substance dans les terrains calcaires.

La circulation des eaux souterraines peut avoir une influence sur la teneur au sol. En France, l’IRSN affirme que le radon « reprĂ©sente le tiers de l’exposition moyenne de la population française aux rayonnements ionisants ». Les rĂ©gions les plus riches en cet Ă©lĂ©ment sont la Bretagne, le Massif central, les Vosges et la Corse.

Le Rn se forme par dĂ©sintĂ©gration du radium dans la chaĂźne de dĂ©sintĂ©gration radioactive de l’uranium et du thorium. Ces derniers se trouvent notamment dans les roches ou dans le sol. En raison de certaines activitĂ©s industrielles ou miniĂšres, l’Homme les dĂ©place.

On peut notamment trouver l’U et le Th dans la croĂ»te terrestre depuis sa formation. Leurs isotopes les plus connus disposent de trĂšs longues demi-vies. On compte approximativement 704 Ma pour le 235U, environ 4,47 Ga pour 238U et prĂšs de 14,1 Ga pour 232Th. Ces deux gaz peuvent aussi produire naturellement un flux naturel de radon pour des milliards d’annĂ©es. Les concentrations se rapprochent de celles qui sont connues.

Durant la formation par désintégration, une énergie cinétique ou énergie de recul expulse tous les atomes de Rn. Ainsi, dans un minéral de densité moyenne, il peut parcourir 20 à 70 nm.

À proximitĂ© de la surface d’une roche Ă  grain fin, le Rn se dĂ©place Ă©ventuellement par diffusion et passe dans l’air ou dans l’eau. En revanche, sa demi-vie est assez courte. Ainsi, l’élĂ©ment formĂ© en surface des phases solides est le seul Ă  arriver jusque dans l’eau ou dans l’air. Il finit ensuite par se dĂ©sintĂ©grer. L’eau, notamment celle qui est chaude et acide, tend Ă  se charger de radon en solubilisant la roche. Selon l’INERIS, 10 Ă  50 % de l’élĂ©ment s’échappe du grain oĂč il est produit dans les sols les plus communs. L’élĂ©ment passe dans les pores, mais aussi dans l’eau ou dans l’air interstitiel. Le coefficient d’Oswald ou coefficient de Bunsen (pour l’eau) constitue le rapport de l’activitĂ© volumique de l’élĂ©ment dans l’air et dans l’eau. Ce coefficient α, reprĂ©sentĂ© par l’équation suivante, constitue la fonction dĂ©croissante de la tempĂ©rature de l’eau T.

α = 0,105 + 0,403 × e-0,0502 × T  (T est exprimĂ©e en degrĂ© Celsius)

Par exemple à 20 °C : α = 0,245

Normalement, le flux naturel de radon se trouve piĂ©gĂ© dans la roche de laquelle il provient. La demi-vie trĂšs courte de l’élĂ©ment empĂȘche toute accumulation. NĂ©anmoins, en raison de son caractĂšre gazeux, le Rn est potentiellement mobile. Les activitĂ©s humaines telles que l’exploitation de mines, la combustion du charbon et les sĂ©cheresses artificielles augmentent la libĂ©ration de cet Ă©lĂ©ment. Les bĂątiments peuvent donc aspirer la substance et la faire stagner localement. Sa concentration devient alors de plus en plus importante. Il convient donc de bien aĂ©rer les piĂšces pour Ă©viter les consĂ©quences nĂ©fastes de l’élĂ©ment. Les mines souterraines et les caves de certaines zones miniĂšres ou granitiques prĂ©sentent une concentration importante de radon. Le Rn est aussi prĂ©sent dans certaines eaux de source et dans certaines sources chaudes.

Les quantitĂ©s de Rn qui dĂ©gazent du sol peuvent ĂȘtre importantes. Il est possible d’en faire une mesure quantitative et d’en Ă©valuer la radioactivitĂ©. Par ailleurs, le niveau de Rn dans l’air en zone urbaine est plus faible comparĂ© Ă  celui en zone rurale. Cela s’explique par l’impermĂ©abilitĂ© des sols.

La concentration du Rn dans l’atmosphĂšre est relativement faible. Ainsi, les eaux naturellement riches en cet Ă©lĂ©ment le perdent une fois au contact de l’air. Les nappes d’eau souterraines sont en contact direct avec les roches qui produisent du Rn. Elles disposent donc d’une plus forte concentration en cet Ă©lĂ©ment par rapport aux eaux en surface. Il en va de mĂȘme pour les sols. Une zone saturĂ©e en eau est plus riche en radon qu’une zone aĂ©rĂ©e en contact direct avec l’atmosphĂšre.

L’élĂ©ment dans la pluie

Parfois, les eaux météoritiques sont fortement radioactives. La raison à cela est la présence de taux élevés de Rn et de ses descendants tels que le 214Bi et le 214Pb. Arrivé à un certain point, cela peut perturber les outils de surveillance radiologique des centrales nucléaires.

On trouve les taux les plus Ă©levĂ©s dans les pluies d’orage. Selon une hypothĂšse, la raison de la concentration du radon dans les zones orageuses est la charge Ă©lectrique atomique positive. Par ailleurs, les orages se forment en Ă©tĂ© lorsque les sols sont plus chauds et/ou dessĂ©chĂ©s. Durant cette pĂ©riode, ils Ă©mettent le maximum de Rn. On a alors mesurĂ© l’abondance isotopique des descendants du Rn Ă  vie courte dans la pluie pour estimer l’ñge des gouttes d’eau.

Le radon et le pétrole

On peut trouver du Rn dans les roches pĂ©trolifĂšres. De plus, l’eau de mer ou la boue utilisĂ©e comme fluide dans les forages pĂ©troliers se chargent Ă©ventuellement de prĂ©curseurs du radon. Il est Ă©galement important de parler de celle qui s’infiltre dans les puits comme fluide de mise en pression. En l’occurrence, le strontium et le baryum la sursaturent en Ba ainsi qu’en solution de sulfate de strontium.

La dĂ©compression brutale de l’eau de mer qui remonte dans le tuyau favorise la prĂ©cipitation du Ba et du Sr. En raison de cela, ces derniers forment Ă©galement des cristaux qui se dĂ©posent sur le mĂ©tal du tuyau. Des couches de tartre radioactif se forment alors sur les tuyaux et les endommagent. Le Rn peut ĂȘtre prĂ©sent dans ce tartre et y laisser ses produits de dĂ©sintĂ©gration radioactifs. Afin de rĂ©duire les dangers issus de cela, les pĂ©troliers suppriment les sulfates de l’eau de mer injectĂ©e et contrĂŽlent l’aciditĂ©. Il est aussi possible d’utiliser des membranes nanofiltrantes qui enlĂšvent les particules siliceuses et bactĂ©riennes. Ainsi, le risque de formation de tartre et de biofilms se voit rĂ©duit.

En utilisant le point d’ébullition, les raffineries pĂ©troliĂšres parviennent Ă  sĂ©parer les produits pĂ©trochimiques. Le radon dispose d’un point de pression/tempĂ©rature avoisinant celle du propane. Par contre, ces deux Ă©lĂ©ments atteignent leur point d’ébullition Ă  la mĂȘme tempĂ©rature. Dans une usine, la zone oĂč l’on traite le propane est l’une des plus radioactives. Le Rn peut se dĂ©sintĂ©grer dans le tuyau de propane fraĂźchement produit et y former des radioisotopes solides. Ceux-ci se dĂ©posent sur le mĂ©tal et finissent par couvrir la totalitĂ© de l’intĂ©rieur des tuyauteries.

Il est donc frĂ©quent de trouver du radon dans les rĂ©sidus de l’industrie pĂ©troliĂšre et de celle du gaz naturel.

Le radon souterrain et minier

À l’évidence, on peut trouver le Rn dans les roches profondes. L’élĂ©ment s’accumule dans les cavitĂ©s miniĂšres. À cet effet, il peut Ă©ventuellement contaminer l’air et l’eau qui circulent dans les galeries en service ou abandonnĂ©es. On peut aussi trouver du radon dans le pĂ©trole et le gaz naturel extraits des puits creusĂ©s dans ces roches.

Plus le sol est permĂ©able, plus l’élĂ©ment se dĂ©place vite et aisĂ©ment. Celui-ci circule au sein de substrats homogĂšnes grĂące Ă  la diffusion molĂ©culaire et Ă  l’advection/convection. En principe, il se rĂ©partit uniformĂ©ment. Cependant, il diffuse davantage dans les fissures, les failles et les fractures de la roche ou avec l’eau qui y circule.

Le radon est diffĂ©rent de ses descendants Ă©tant des aĂ©rosols solides en raison d’une certaine propriĂ©tĂ©. En effet, ces derniers s’attachent aux particules fines de l’air et se fixent dans les poumons, contrairement au Rn. Il a peu d’affinitĂ© avec la matiĂšre organique ou avec les mucus. Ainsi, on a tendance Ă  penser que tant qu’il n’est pas dĂ©sintĂ©grĂ©, il peut passer dans le sol sans laisser d’impacts mutagĂšnes. Il ne gagne pas non plus la sĂšve des plantes depuis les racines. En revanche, les feuilles peuvent l’absorber lors de leur respiration par le biais des stomates. Celles proches du sol sont les plus concernĂ©es par cela.

Dans le cadre de la gestion des dĂ©chets radioactifs, des scientifiques ont Ă©tudiĂ© le comportement de cette substance dans le sol. Dans les mines d’uranium et de charbon, le Rn et ses produits de dĂ©sintĂ©gration sont la source principale d’exposition au rayonnement. L’élĂ©ment est plus prĂ©sent dans ces zones qu’en surface. Il constitue 29 % de la source d’exposition totale. Il reprĂ©sente aussi environ 69 % de la radioactivitĂ© naturelle interne (Ă  cause des particules inhalĂ©es). Enfin, il compte 59 % de la dose due aux rayonnements d’origine naturelle.

Cet Ă©lĂ©ment gĂ©nĂšre des produits dangereux pour la santĂ©. Parmi eux, le polonium 218 et 214 sont les plus cancĂ©rigĂšnes. Ils le sont plus que le Rn lui-mĂȘme pour une dose radioactive qui atteint les poumons.

Les eaux souterraines et thermales

Les roches libĂšrent du radon. Lorsque les eaux souterraines entrent en contact avec elles, elles se chargent en cet Ă©lĂ©ment. Cela peut ĂȘtre au contact avec les roches anciennes prĂ©sentes en surface ou en profondeur. MĂȘme dans certaines stations thermales, le Rn s’échappe de l’eau lorsqu’il entre en contact avec l’air libre. Les eaux thermales disposent, cependant, d’assez de Rn pour en rĂ©pandre des centaines, voire des dizaines de milliers de becquerels par litre. Il est aussi possible de trouver du radon stockĂ© dans certains sites de stockage souterrains. Il en va de mĂȘme dans les galeries dans lesquelles se trouvent des captages souterrains de sources minĂ©rales. On a pu identifier des taux courants de plusieurs milliers de becquerels par mĂštre cube d’air dans les salles d’hydrothĂ©rapie. Ces derniĂšres utilisent souvent des eaux chargĂ©es naturellement en Rn. On compte aussi des quantitĂ©s allant jusqu’à des centaines de milliers de becquerels par mĂštre cube d’air dans certaines grottes thermales.

Les eaux minĂ©rales disposent de radium 226 dont les teneurs vont de quelques millibecquerels Ă  quelques becquerels par litre. Elles contiennent aussi environ 1 ”g/l d’uranium naturel et moins de 10 ”g/l de thorium. En effet, en condition normale, ce dernier est peu hydrosoluble. Par contre, puisque le 222Rn est plus soluble, il est plus prĂ©sent que le 226Ra. On compte Ă©galement jusqu’à 10 000 fois plus de 222Rn que de 226Th. L’érosion de roches par les eaux venant de la surface est Ă  l’origine d’une partie du Rn. En consĂ©quence, on a une rĂ©duction de la radioactivitĂ© de l’eau durant la pĂ©riode de gel ou de sĂ©cheresse. En revanche, la fonte des neiges engendre un pic de la radioactivitĂ©. L’activitĂ© volumique du Rn dans les eaux thermales est trĂšs variable. Cela dĂ©pend de la source, de l’époque et de l’annĂ©e. Elle peut atteindre plusieurs dizaines de milliers de Bq/l. NĂ©anmoins, l’activitĂ© peut chuter de 80 % entre la source et les bains. Cela arrive quand l’eau passe par un rĂ©servoir ou se retrouve stockĂ©e dans une piscine. Pourtant, elle ne chute pas quand on amĂšne directement l’eau aux buvettes ou aux Ă©tuves par des tuyaux.

Les provinces carbogazeuses sont assez particuliĂšres, notamment au point de prĂ©lĂšvement. En effet, on peut obtenir jusqu’à quatre fois plus de gaz que d’eau via le gisement. On compte 150 m3/h Ă  Royat. Cela contient du radon et du thoron dont les teneurs atteignent la dizaine de milliers de becquerels par mĂštre cube.

La prĂ©sence de plusieurs sources thermales dans une rĂ©gion conclut gĂ©nĂ©ralement une hausse de la radioactivitĂ© moyenne de l’air. À Misasa au Japon, il existe 70 sources thermales. Cette rĂ©gion est donc exposĂ©e Ă  1,3 GBq de radon Ă©mis par jour dans l’air, dans l’eau et depuis le sol.

Dans ces zones, l’air est deux fois plus radioactif que dans les endroits oĂč ces sources sont absentes. En 1962, on a mesurĂ© une activitĂ© volumique de l’élĂ©ment de 30 Bq/m3. Cela s’est fait dans le parc thermal et dans le jardin de l’hĂŽtel de Luchon. Cela reprĂ©sente une quantitĂ© trois fois plus Ă©levĂ©e que la normale.

En gĂ©nĂ©ral, l’exposition d’un curiste est de moins de 2 mSv/an. Cependant, d’aprĂšs la radioprotection, cela peut ĂȘtre non nĂ©gligeable. Les mĂ©decins et une partie du personnel, notamment ceux qui travaillent dans l’entretien durant la nuit sont aussi considĂ©rablement exposĂ©s.

Les eaux thermales et potables les plus radioactives en Europe se situent au centre du continent. La source de l’üle d’Ikaria en GrĂšce fait partie de celles avec la radioactivitĂ© la plus marquĂ©e. La directive 96/29/Euratom dĂ©cide d’officialiser le thermalisme. Il s’agit d’une activitĂ© professionnelle qui expose les salariĂ©s Ă  des sources naturelles de rayonnement ionisant.

L’échelle de concentration

La concentration de l’élĂ©ment varie selon la zone dans laquelle il se trouve.

Bq/m3pCi/lExemples de concentrations de radon dans l’environnement naturel ou artificiel
1~0,03On compte une radioactivitĂ© d’environ 1 Bq/m3 en raison du Rn aux abords des grands ocĂ©ans. Pour les concentrations dĂ©tectĂ©es au-dessus de celles-ci ou en Antarctique, le Rn Ă©met une quantitĂ© infĂ©rieure Ă  0,1 Bq/m3.
100,27En moyenne, la concentration de l’air extĂ©rieur sur les continents est source de 10 Ă  30 Bq/m3. Selon des Ă©tudes de surveillance, la radioactivitĂ© due au Rn de l’air intĂ©rieur est d’environ 39 Bq/m3. On compte notamment de fortes variations rĂ©gionales.
1002,7Il s’agit de l’exposition domestique. La majoritĂ© des pays du monde ont adoptĂ© 200 Ă  400 Bq/m3 en guise de seuil d’action pour l’air intĂ©rieur. Cela constitue Ă©galement un niveau de rĂ©fĂ©rence. Pour cet Ă©lĂ©ment, aucune action n’est nĂ©cessaire si les tests montrent des niveaux de radioactivitĂ© infĂ©rieurs Ă  4 pCi/l d’air. Pour une exposition cumulĂ©e de 230 Bq/m3 au gaz radon durant un an, on a 1 WLM.
1 00027On a pu constater des concentrations trĂšs Ă©levĂ©es de Rn (> 1 000 Bq/m3) dans certaines maisons. Celles-ci sont notamment Ă©rigĂ©es au-dessus de mines d’uranium, sur des sols uranifĂšres ou sur un sol trĂšs permĂ©able. Vers la fin du XXe siĂšcle, au Canada, on a dĂ» de prendre des mesures Ă  un moment donnĂ©. Ainsi, au-delĂ  de 20 pCi/l d’air (800 Bq/m3), il a fallu agir pour diminuer le taux de radon dans l’air. De nos jours, il convient d’entreprendre des actions d’assainissement au moins Ă  partir de 200 Bq/m3 d’air intĂ©rieur.
10 000270Dans les mines d’uranium, on atteint un niveau dit « working level » Ă  une concentration de 7 000 Bq/m3. On compte une concentration dans l’air d’environ 43 kBq/m3 (soit approximativement 1,2 nCi/l) pour une galerie non ventilĂ©e du Gastein Healing Gallery. Son maximum atteint les 160 kBq/m3 (environ 4,3 nCi/l).
100 000~2700On a pu mesurer environ 100 000 Bq/m3 (2,7 nCi/l) dans les parties basses de la maison de l’ingĂ©nieur amĂ©ricain, Stanley Watras.
1 000 00027000Dans les galeries de mines d’uranium non ventilĂ©es, il est possible de trouver des Ă©missions de 106 Bq/m3.

Une fois arrivĂ© Ă  une certaine quantitĂ©, le Rn peut ĂȘtre dangereux. Ainsi, il devient nĂ©cessaire de prendre des prĂ©cautions.

La radiotoxicité du radon

Il faut noter que le Rn est un Ă©metteur alpha. Lorsqu’on en absorbe une certaine dose, des dĂ©gĂąts biologiques importants surviennent. Ces derniers sont plus graves que ceux engendrĂ©s par les Ă©metteurs bĂȘta, les rayons gamma ou les rayons X.

À fortes doses, le caractĂšre cancĂ©rigĂšne de l’élĂ©ment fait surface. Son effet sur les populations de mineurs exposĂ©s est donc statistiquement bien Ă©tabli. En outre, on constate une croissance de la surmortalitĂ© par cancer pulmonaire. Cela est dĂ» Ă  l’exposition cumulĂ©e du poumon au radon et Ă  ses descendants.

Des chercheurs ont rĂ©alisĂ© des Ă©tudes portant sur les mineurs non-fumeurs travaillant dans les mines sans Ă©quipement diesel. À leur issue, ils ont pu conclure que le Rn est cancĂ©rigĂšne pulmonaire humain. Les taux souvent rencontrĂ©s dans l’air intĂ©rieur des maisons peuvent aussi donner lieu Ă  un cancer.

Il semble que la courte durĂ©e de demi-vie des descendants de l’élĂ©ment soit Ă  l’origine de son caractĂšre cancĂ©rigĂšne ciblant les poumons. Cela a Ă©galement permis de dĂ©duire qu’il n’est pas Ă  l’origine des leucĂ©mies.

Aux États-Unis, selon l’Agence amĂ©ricaine de protection de l’environnement, le Rn est la deuxiĂšme cause la plus frĂ©quente de cancer du poumon. Le tabagisme est le premier.

L’Organisation mondiale de la SantĂ© affirme la mĂȘme chose. 3 % Ă  14 % des cancers pulmonaires sont issus de l’exposition au radon dans le sol et les matĂ©riaux de construction. AprĂšs la fumĂ©e du tabac, il s’agit donc de la seconde cause de cancer pulmonaire.

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Histoire de cette radiotoxicité

On a rĂ©alisĂ© les premiĂšres Ă©tudes pertinentes sur la toxicitĂ© de l’élĂ©ment dans le cadre des mines d’uranium. On a trouvĂ© les premiĂšres dans la rĂ©gion de Joachimsthal, en BohĂȘme. Ensuite, les chercheurs ont menĂ© d’autres Ă©tudes dans le Sud-Est des États-Unis durant la guerre froide.

Le Rn est issu de la dĂ©sintĂ©gration de l’uranium. Ainsi, on peut trouver des concentrations Ă©levĂ©es de l’élĂ©ment dans les mines souterraines de ce dernier. De nombreux mineurs des Four Corners ont alors Ă©tĂ© victimes de cancers de poumons. Cela s’explique par l’exposition Ă  des taux Ă©levĂ©s de radon dans les annĂ©es cinquante. On compte une incidence diffĂ©rentielle particuliĂšrement Ă©levĂ©e des cancers du poumon chez les mineurs indiens et mormons. En effet, normalement, cette catĂ©gorie de personnes prĂ©sente des taux de cancer du poumon relativement bas. Par ailleurs, Ă  l’époque, personne n’a imposĂ© les normes de sĂ©curitĂ© des ventilations performantes et coĂ»teuses.

On a mis en Ă©vidence le danger du radon dans les habitations en 1984. En allant travailler, Stanley Watras, un salariĂ© de la centrale nuclĂ©aire de Limerick (Pennsylvanie), a enclenchĂ© des dĂ©tecteurs de radioactivitĂ© chez lui. Les autoritĂ©s ont alors cherchĂ© durant deux semaines l’origine de la contamination. Il s’est avĂ©rĂ© qu’un taux trĂšs Ă©levĂ© de la substance dans la cave de son domicile Ă©tait la cause de cette derniĂšre. On y a constatĂ© prĂšs de 100 000 Bq/m3, soit 2700 pCi/l de Rn. Pourtant, on n’a distinguĂ© aucune relation particuliĂšre avec la centrale nuclĂ©aire. Être exposĂ© Ă  un tel taux reviendrait Ă  fumer 135 paquets de cigarettes par jour. À l’issue de cette cĂ©lĂšbre dĂ©couverte, les autoritĂ©s ont imposĂ© des normes sanitaires. La dĂ©tection du radon est Ă©galement devenue une prĂ©occupation publique.

Radiotoxicité biologique du radon

L’atome de Rn est chimiquement neutre. À cet effet, il ne se fixe pas dans les poumons ni dans l’organisme. Il ne dĂ©gage donc que des doses nĂ©gligeables. Les descendants du Rn, notamment ceux Ă  vie courte sont les principales causes des irradiations. Il faut, cependant, noter que cet Ă©lĂ©ment peut occasionner des effets significatifs sur l’organisme si sa concentration est importante.

L’élĂ©ment se met rapidement en Ă©quilibre sĂ©culaire avec ses descendants Ă  vie courte dans une atmosphĂšre chargĂ©e en Rn. En l’occurrence, il est possible d’obtenir du polonium 218 (3,1 min) par dĂ©sintĂ©gration alpha (3,824 jours) du radon 222. Par le mĂȘme processus, celui-ci va donner du plomb 214 (19,7 min), puis du polonium 214 (164 ”s). Ensuite, on peut obtenir du plomb 210 (22,3 annĂ©es), disposant d’une vie considĂ©rablement plus longue.

On trouve les produits de dĂ©sintĂ©gration Ă  vie courte, dont le 210Pb sous forme libre (particules nanomĂ©triques). Ils se dĂ©posent sur les aĂ©rosols (micromĂ©triques), s’introduisent par les voies respiratoires, puis se fixent dans le poumon.

Le plomb est radioactif. Il se dĂ©sintĂšgre tout d’abord en bismuth 210 (5,01 jours). Avec celui-ci, on peut obtenir du polonium 210 (138 jours) et enfin avoir du plomb 206 (stable).

Ces descendants radioactifs Ă©mettent des particules alpha d’énergie Ă©levĂ©e qui irradient les tissus lorsqu’ils se fixent dans les poumons.

On compte quatre dĂ©sintĂ©grations alpha successives et cinq bĂȘta pour un becquerel de radon.

Radon et maladie professionnelle

Pour le Rn, l’inhalation est le seul risque connu. Inhaler ses produits de dĂ©sintĂ©gration peut ĂȘtre grave et entraĂźner un cancer du poumon.

En 1987, le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) affirme que le Rn est cancĂ©rigĂšne pulmonaire pour l’Homme. Une double base d’études expĂ©rimentales sur des animaux et des Ă©tudes Ă©pidĂ©miologiques chez les mineurs d’uranium constituent les fondements de cette affirmation. Plusieurs Ă©tudes Ă©pidĂ©miologiques sur les mineurs de fond des mines d’uranium ou de charbon dĂ©montrent cette cancĂ©rogĂ©nicitĂ©.

Le becquerel par mĂštre cube (Bq/m3) est officiellement l’unitĂ© de mesure de la concentration d’activitĂ© du radon dans l’air. Le systĂšme international d’unitĂ©s a notamment Ă©tabli cela. Le coefficient de dose efficace de l’unitĂ© d’exposition adoptĂ© pour cet Ă©lĂ©ment provient de la publication 65 de la CIPR. Il correspond Ă  2,46 × 10-9 Sv/Bq h/m3. Cela reprĂ©sente un coefficient de conversion de 1 mSv/an pour 50 Bq/m3.

Respirer en permanence un air chargĂ© en Rn d’une concentration trĂšs Ă©levĂ©e de prĂšs de 3 000 Bq/m3 mĂšne Ă  une irradiation de 65 mSv/an. Cela reviendrait Ă  fumer 20 cigarettes par jour.

Dans la pratique, on utilise d’autres unitĂ©s tels que le working level (WL) et le milliworking level (mWL). Tous deux mesurent le rayonnement Ă©mis par les descendants du Rn. Ainsi, 1 WL vaut 1,3 × 105 MeV en rayonnement alpha par litre d’air. L’unitĂ© de mesure de l’exposition des mineurs au Rn est le working level months (WLM). En d’autres termes, il s’agit du produit du nombre de mois de travail par l’activitĂ© ambiante mesurĂ©e en WL. En pratique, le working level correspond Ă  une activitĂ© volumique du Rn de 12 000 Bq/m3. 1 WLM Ă©quivaut approximativement Ă  l’exposition Ă  une atmosphĂšre avec une activitĂ© de radon de 230 Bq/m3 durant une annĂ©e. Il est assez difficile de convertir ces deux unitĂ©s. En effet, il faut avoir des connaissances approfondies en facteurs d’incertitude pour y parvenir.

On compte un risque de 350 cancers du poumon par million d’habitants pour un niveau d’exposition de 1 WLM, soit 0,035 % par WLM. Le niveau d’exposition de la population est, cependant, trĂšs mal mesurĂ©. Il est Ă©galement important de prendre en compte le tabagisme qui tend Ă  causer un cancer du poumon. Le Rn est alors Ă  la fois un inducteur et un facteur multiplicatif du cancer chez un fumeur. Tout cela rend les Ă©tudes Ă©pidĂ©miologiques d’interprĂ©tation difficiles Ă  rĂ©aliser.

Exposition du radon

L’Homme et les animaux s’exposent au radon principalement en inhalant de l’air contenant l’élĂ©ment. L’ingestion d’eau contenant du Rn (notamment certaines eaux thermales) expose rarement Ă  la substance. Par contre, il faut noter que certaines eaux dĂ©clarĂ©es potables dĂ©gazent du Rn. Ainsi, avant de choisir un site pour creuser un puits, il convient de considĂ©rer le risque de ce dernier.

Certains mĂ©tiers exposent Ă©galement anormalement les travailleurs Ă  cette substance. Il s’agit du cas des mineurs et des travailleurs des engrais phosphatĂ©s, du phosphogypse ou du thermalisme.

Exposition des mineurs et risques

Plusieurs Ă©tudes ont permis de confirmer que le radon est cancĂ©rigĂšne pour les poumons humains. On a par exemple les 15 Ă©tudes rĂ©trospectives de cohortes de mineurs sur des fonds exposĂ©s Ă  l’élĂ©ment. Il est aussi possible de citer les analyses de 22 Ă©tudes Ă©pidĂ©miologiques dans des habitats rĂ©sidentiels. Ceux-ci se trouvent notamment en AmĂ©rique du Nord, en Chine et en Europe. Les taux couramment rencontrĂ©s dans l’air et Ă  l’intĂ©rieur des maisons sont assez Ă©levĂ©s pour agir sur la santĂ© humaine.

La courte durĂ©e de demi-vie des descendants du Rn est Ă  l’origine des cancers. Ceux-ci ciblent surtout les poumons. Ainsi, les leucĂ©mies ne sont pas associĂ©es au radon.

Dans les annĂ©es soixante, on a pu mesurer l’élĂ©ment dans certaines mines de charbon se trouvant au Royaume-Uni. Celles-ci se trouvaient surtout dans l’East Midlands, le Kent et le bassin houiller Ă©cossais. Il a Ă©tĂ© possible de trouver du 222Rn d’une valeur de 0,2 pCi/l d’air. Cela se rapproche de celle dĂ©tectĂ©e dans l’atmosphĂšre, Ă  plusieurs centaines de fois plus.

En 1964, les chercheurs ont rĂ©alisĂ© une estimation. Ils se sont basĂ©s sur les modĂ©lisations de taux de radon inhalĂ© par des expĂ©riences sur des animaux. Ainsi, selon eux, les normes alors en vigueur dans l’industrie miniĂšre de l’uranium sont insuffisantes pour rĂ©duire les risques. On compte notamment 20 rd/an tolĂ©rĂ©s pour les cellules pulmonaires exposĂ©es Ă  l’élĂ©ment en le respirant. La ventilation pulmonaire moyenne est de 15 l/min. Pourtant, il est possible de diminuer cette « norme » de 10 fois. À la fin du XXe siĂšcle, de nombreux pays miniers ou industriels ne disposaient pas de rĂ©glementation concernant le radon dans les mines. Certains ne l’avaient d’ailleurs acquis que rĂ©cemment. Il est dĂ©licat de mesurer prĂ©cisĂ©ment l’exposition au Rn et Ă  ses descendants dans la mine et dans le sol Ă  proximitĂ©. Il en va de mĂȘme pour l’usage d’échantillons. Cet Ă©lĂ©ment peut, en effet, se dĂ©grader rapidement notamment dans les poumons et dans l’organisme. Il forme alors des produits de dĂ©composition Ă  vie courte. Ceux-ci rendent l’analyse conjointe de la somme potentielle des Ă©nergies alpha du radon et de ses descendants difficile. La teneur relative en ces produits diffĂšre selon le temps et l’espace.

Les teneurs en Rn dans une mĂȘme mine peuvent varier d’un Ă  deux ordres de grandeur selon le moment et le lieu de mesure.

Sur la base d’analyses faites en 2004, on a pu dĂ©montrer que la concentration en cet Ă©lĂ©ment dans une mine peut ĂȘtre Ă©levĂ©e. En l’occurrence, dans toutes les mines brĂ©siliennes, le taux de radon allait au-delĂ  de la normale pour les lieux de travail. La rĂ©fĂ©rence est notamment de 500 Ă  1 500 Bq/m3 d’air selon les recommandations de la Commission Internationale de Protection Radiologique-CIPR. Pour les mineurs de fond brĂ©siliens, la dose efficace moyenne estimĂ©e Ă©tait relativement Ă©levĂ©e. Elle Ă©tait presque 30 fois supĂ©rieure Ă  la dose moyenne pour les mineurs de charbon.

Le Rn est ses descendants peuvent remonter Ă  la surface du sol par ses failles. Les sĂ©quelles miniĂšres de type effondrement aggravent aussi la situation. En raison de cela, l’élĂ©ment peut s’introduire dans les caves et les maisons ou dans certains bĂątiments construits au-dessus d’anciennes mines. Selon d’autres Ă©tudes, le radon peut remonter en surface suite Ă  la fermeture ou Ă  l’abandon d’une mine. Cela est possible en raison des failles de la roche sous-jacente au sol. En l’occurrence, on compte des taux Ă©levĂ©s de Rn dans le tunnel d’une ancienne mine d’uranium. Celle-ci se trouvait entre 15 et 55 m sous le village hongrois de KƑvĂĄgĂłszƑlƑs. Aux alentours de la mine, la concentration moyenne de radon dans les habitations Ă©tait de 483 Bq/m3. Le niveau Ă©tait bien plus Ă©levĂ© (667 Bq/m3) dans les maisons se situant Ă  environ 150 m de la projection. Il en Ă©tait de mĂȘme Ă  la surface du tunnel minier, Ă  plus de 50m. Par contre, le taux moyen Ă©tait de 291 Bq/m3 dans les maisons plus Ă©loignĂ©es (300 m). On a pu trouver en moyenne 88,8 kBq/m dans le sol. Quant Ă  l’exhalaison de radon, elle Ă©tait de 71,4 Bq/m2 et par seconde. Les taux les plus Ă©levĂ©s se trouvaient en sortie de galerie au sortir des failles remontant en surface. On a pu constater une concentration de Rn Ă©levĂ©e gĂ©nĂ©rĂ©e dans le passage d’une moyenne de 410 Bq/m3. Cela agit sur la concentration de radon dans les habitations sur le tunnel minier. Plus tard, aprĂšs la fermeture de la mine, le site a servi pour pratiquer l’agriculture.

On a Ă©galement rĂ©alisĂ© des analyses de Rn dans une ancienne rĂ©gion miniĂšre. Celle-ci disposait notamment de charbon et de cendres volantes lĂ©gĂšrement radioactifs. L’étude a portĂ© sur le dessus et les alentours du site Ă  toutes les pĂ©riodes de l’annĂ©e. On a alors pu constater des taux d’exhalation de 9 × 10-3 Ă  4 × 10-1 Bq/(m2/s). Le dĂ©gazage de 222Rn Ă©tait le plus Ă©levĂ© dans les zones riches en charbon et en ses cendres. Les taux allaient notamment de 1,1 × 10-2 Ă  4,5 × 10-1 Bq/(m2/s).

On a Ă©galement rĂ©alisĂ© un test de couverture dans une partie de la zone situĂ©e au-dessus de l’ancienne mine de charbon. L’argile et la terre Ă©taient les matĂ©riaux utilisĂ©s. Suite Ă  cela, le taux d’exhalation du radon s’est divisĂ© par 10. Cependant, en Ă©tĂ©, des Ă©missions de Rn plus importantes sont survenues Ă  cause de la dĂ©shydratation du sol.

Les taux Ă©levĂ©s de Rn dans les endroits habitĂ©s s’expliquent par l’usage de cendres volantes. Celles-ci servent de matĂ©riel de terrassement ou de fond de couche autour des maisons. On a pu mesurer des valeurs moyennes d’environ 0,15 Bq/(m2 s) sur un an dans certains endroits. Ceux-ci se situent Ă  plus d’un kilomĂštre de la mine, en centre-ville et au centre d’une zone de nouvelle urbanisation. Le radon demeurait exhalĂ© autour de l’ancienne mine d’uranium de Zirovski VRH en SlovĂ©nie. La dose Ă©tait de 0,005 Ă  0,25 Bq/(m2 s) pour une maison Ă©rigĂ©e au-dessus d’une ancienne mine d’U. On compte 0,67 Bq/(m2 s) pour la mine Ă  ciel ouvert australienne Sickness country. Cette derniĂšre est l’une des plus radioactives du pays avec un taux de 0,062 Bq/(m2 s) aux alentours.

En SuĂšde, les chercheurs ont rĂ©alisĂ© une Ă©tude rĂ©trospective sur la surmortalitĂ© engendrĂ©e par le cancer du poumon. Les sujets sont notamment les employĂ©s de mines de fer non-fumeurs. À cet effet, ils ont d’abord Ă©tudiĂ© un groupe de 1415 mineurs de fer suĂ©dois. Ceux-ci Ă©taient exposĂ©s au Rn, Ă  ses descendants radioactifs de 1951 Ă  1976. Ils ont Ă©galement fait face Ă  des taux conduisant Ă  avoisiner les limites professionnelles acceptĂ©es de nos jours. Dans ce cadre, le risque est presque cinq fois plus important. Les scientifiques ont alors pu constater que 50 personnes sont dĂ©cĂ©dĂ©es Ă  la suite d’un cancer du poumon alors qu’ils ne s’attendaient qu’à 12,8. 18 de ces morts sont des non-fumeurs, pour 1,8 anticipĂ©. On compte aussi 32 dĂ©cĂšs d’ouvriers rĂ©cemment sevrĂ©s du tabac contre 11 dĂ©cĂšs attendus. Le tabagisme ajoute des effets nĂ©gatifs Ă  l’exposition aux rayonnements alpha du Rn.

D’autres scientifiques ont rĂ©alisĂ© une Ă©tude rĂ©trospective dans la mine souterraine de charbon de Figueira (Sud-BrĂ©sil). Celle-ci fonctionne depuis 1942. Elle ne dispose pas d’équipements diesel. Par ailleurs, on n’a rapportĂ© aucune mesure de radon avant les annĂ©es 2000. Entre 1979 et 2002, la mine comptait 2856 mineurs dont 2024 sont de fond et potentiellement exposĂ©s au Rn. Statistiquement, on peut voir une corrĂ©lation entre le risque de cancer pulmonaire et la durĂ©e de travail souterrain.

On compte aussi un taux de Rn de 121 Ă  408 Bq/m3 dans les mines de charbon Ă©tudiĂ©es au Baloutchistan (Pakistan). La dose calculĂ©e pour les mineurs est alors de 1,38 Ă  4,67 mSv/an. En moyenne, il s’agit de 2,19 ± 0,5 mSv par an. Les autoritĂ©s sanitaires locales estiment que ce taux est acceptable.

Cas spécifique des mines

Dans les annĂ©es cinquante, le dosage du radon et de ses produits de dĂ©gradation radioactive dans les mines a commencĂ©. Plus tard, dans les annĂ©es soixante, bon nombre de personnes se sont inquiĂ©tĂ©es en raison du taux de Rn dans certaines mines de charbon. La raison est une publication en 1959 de recommandations sur l’exposition Ă  la radioactivitĂ© par la Commission internationale de protection radiologique. En effet, on a dĂ©montrĂ© prĂ©cisĂ©ment une surmortalitĂ© par cancer du poumon des mineurs de fond exploitant de charbon. L’exposition au radon est notamment mise en Ă©vidence comme la principale cause. Les rayonnements absorbĂ©s par voies internes et externes, dont par inhalation, ont Ă©galement fait l’objet d’une prĂ©cision.

Des Ă©tudes ont Ă©galement rĂ©vĂ©lĂ© que la quantitĂ© de Rn dans les mines et dans le sol varie selon le caractĂšre de ce dernier. Ainsi, le terrain peut ĂȘtre uranifĂšre ou radifĂšre. La mine peut aussi ĂȘtre ouverte en plein ciel ou non. Les ventilations des galeries et le contexte gĂ©ologique et hydrogĂ©ologique de la zone sont Ă©galement Ă  prendre en compte. La tempĂ©rature favorise le dĂ©gazage du Rn dans l’air. Cela s’applique davantage en profondeur, car le charbon qui s’y trouve est plus chaud. Par ailleurs, le taux de radon dans le charbon peut augmenter de huit Ă  dix fois. Cela arrive lorsqu’on porte expĂ©rimentalement la tempĂ©rature du charbon de 30 °C Ă  180 °C. On peut obtenir une augmentation de deux Ă  trois fois dans une fourchette basse de rĂ©chauffement de 30 °C Ă  70 °C. Le taux de Rn dĂ©couvert dans un charbon peut servir d’indice de chauffage du charbon. Cela est envisageable en profondeur et en chauffage lorsque les terrils chauffent le Soleil ou ont commencĂ© une combustion interne. Celle-ci transforme notamment le schiste noir des stĂ©riles miniĂšres en schiste rouge.

Les conditions mĂ©tĂ©o influent aussi sur les taux d’extraction naturelle de Rn Ă  partir du sol, des failles drainantes ou des mines. On parle notamment des hautes et des basses pressions. Dans les mines, le radon peut ĂȘtre localement trĂšs concentrĂ©, notamment dans les charbons. Cependant, la quantitĂ© est infĂ©rieure Ă  ce qui se trouve dans celles d’uranium. Certaines de celles pour le charbon produisent aussi de l’U et donnent parfois des quantitĂ©s importantes de Rn.

Au Royaume-Uni, on a Ă©tudiĂ© douze de ces sites destinĂ©s au charbon et dix autres. On a alors trouvĂ© davantage de radon dans trois mines d’hĂ©matite et deux d’étain que dans celles de charbon. Dans ceux-ci, il a Ă©tĂ© possible d’atteindre plusieurs points des niveaux supĂ©rieurs au niveau opĂ©rationnel. On compte une incidence importante de cancers dans les mines d’hĂ©matite.

Le lignite Ă©met du Rn et ses descendants radioactifs. Les mineurs de fond sont les plus exposĂ©s Ă  cela dans les sites souterrains. Le taux de Rn aĂ©roportĂ© est diffĂ©rent selon les lieux et le moment, comme dans les sites produisant du charbon. En l’occurrence, on a pu trouver des concentrations de radon variables dans trois exploitations de gisements de lignite en Turquie. Il s’agissait de 50 ± 7 Ă  587 ± 16 Bq/m3 d’air. Cela se trouve en dessous des seuils d’action en vigueur dans le pays. On s’est notamment rĂ©fĂ©rĂ© aux expositions Ă  l’élĂ©ment Ă©valuĂ©es pour les travailleurs des mines de lignite de Tunçbilek, d’Ömerler et d’Eynez. Celles-ci prĂ©sentent respectivement des taux de 1,23 ; 2,44 et 1,47 mSv par an.

Cela s’applique aussi aux mines de schistes bitumineux. Dans ce cadre, on peut notamment citer celle d’Amasra, du « bassin houiller bitumineux de Zonguldak » en Turquie. Elle prĂ©sente un taux de radon se situant entre 49 Bq/m3 (Ă  40 m de fond) et 223 Bq/m3 (Ă  -100 m). La moyenne est de 117 Bq/m3. Elle est infĂ©rieure au seuil d’intervention qui est de 500 Ă  1 500 Bq/m3 recommandĂ© par la CIPR en 1993. La « dose efficace moyenne » pour les travailleurs est de 3,4 ”Sv par jour. Cela est comparable Ă  celle subie dans d’autres mines. On parle notamment des celles de bore dans lesquelles l’air est riche en radon. Dans celles de chrome oĂč le minerai est peu dĂ©sorbant et oĂč la radioactivitĂ© de l’air est considĂ©rĂ©e comme faible. Il est possible de trouver une quantitĂ© considĂ©rable de Rn en raison des teneurs plus Ă©levĂ©es en charbon, en uranium et en thorium.

Dans d’autres cas, l’air intĂ©rieur des galeries de mines prĂ©sentait des taux de radon dĂ©passant les recommandations du CIPR. On comptait notamment plus de 1 000 Bq/m3 d’air dans les mines de Kozlu, de Karadon et d’ÜzĂŒlmez. Elles se situent dans le bassin minier bitumineux de Zonguldak, Ă©galement en Turquie.

Les mineurs de fond sont les principales victimes des effets connus du Rn Ă©mis par les mines de charbon. L’élĂ©ment semble aussi ĂȘtre Ă  l’origine de l’augmentation du fond radioactif de l’air aux alentours de certains sites miniers. Dans le bassin charbonnier des Appalaches, l’exposition au Rn constitue la premiĂšre cause d’une incidence accrue au cancer du poumon. Les victimes sont notamment les personnes vivant prĂšs des zones d’extraction. À l’évidence, le tabagisme et la pauvretĂ© sont aussi des facteurs contributifs.

Dans certaines rĂ©gions, heureusement, les eaux d’exhaures de pompages miniers perturbent le fond gĂ©ochimique et/ou le fond aĂ©rochimique naturels. La nature a en effet remontĂ© et dĂ©posĂ© ces eaux depuis plus de 100 ans par milliards de mĂštres cubes dans des bassins d’évaporation. Elle les a aussi Ă©vacuĂ©s dans les riviĂšres. En profondeur, ces eaux sont hautement minĂ©ralisĂ©es avec un taux de sel de 200 kg/m3. Elles renferment souvent un taux Ă©levĂ© de radium 226. Quant aux eaux radifĂšres, elles contiennent des quantitĂ©s considĂ©rables d’ions baryum. En surface, le radium coprĂ©cipite aisĂ©ment avec le baryum sous forme de BaSO4 + RaSO4. Parfois, la radioactivitĂ© spĂ©cifique de ces dĂ©pĂŽts est Ă©levĂ©e. Les dĂ©pĂŽts radioactifs peuvent alors produire un rayonnement gamma intense. De plus, il est possible de constater une Ă©lĂ©vation des concentrations de Rn et de ses descendants dans l’air. La partie du fond dit « naturel » de radioactivitĂ© ambiante aĂ©roportĂ©e peut ĂȘtre issue des mines de charbon, de fer, d’uranium, etc. Celles-ci sont actives ou l’étaient.

Des Ă©tudes menĂ©es en 2019 ont montrĂ© que mĂȘme les faibles expositions au Rn augmentent les risques de cancer du poumon.

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La concentration de radon domestique

Le radon est souvent présent dans les maisons. Il convient de porter une attention particuliÚre à cela, car il peut constituer un danger à une certaine quantité.

L’impact sanitaire de l’élĂ©ment

La majeure partie de l’exposition humaine Ă  la radioactivitĂ© est principalement issue du Rn. Selon l’OMS, l’élĂ©ment compte 42 % du total. Sur cette base, on applique le modĂšle linĂ©aire sans seuil. Celui-ci ne reflĂšte pas la rĂ©alitĂ© de l’exposition biologique. Les autoritĂ©s estiment alors que la radioactivitĂ© du radon est Ă  l’origine de 2,2 % Ă  12,4 % des dĂ©cĂšs par cancer du poumon en France. Il s’agit de la seconde cause de dĂ©cĂšs par ce type de cancer. Le premier est le tabac, au mĂȘme titre que le tabagisme passif.

Depuis les annĂ©es quatre-vingt-dix, les scientifiques ont rĂ©alisĂ© des Ă©tudes Ă©pidĂ©miologiques de type cas-tĂ©moins. À leur issue, on a pu constater que l’exposition domestique au radon augmente aussi les risques de cancer du poumon. NĂ©anmoins, on ne compte aucune conclusion prĂ©cise rendue publique.

D’autres Ă©tudes affirment le contraire de ces estimations. Ainsi, l’exposition Ă  de faibles doses de Rn peut rĂ©duire le nombre de cancers constatĂ©s. Par ailleurs, les rapports gĂ©ographiques entre la richesse du sol en uranium et le cancer du poumon sont aussi inverses. La raison Ă  cela peut ĂȘtre la rĂ©partition des fumeurs selon la zone. En dĂ©finitive, on Ă©value les risques de l’exposition rĂ©sidentielle au radon en extrapolant la relation dose-effet obtenue pour les mineurs d’uranium. MalgrĂ© cela, la question se pose toujours si l’élĂ©ment constitue rĂ©ellement un risque pour la population.

Le flux de radon dans les habitations

On peut constater que le flux naturel de Rn est plus concentrĂ© dans les espaces clos (maisons et caves mal ventilĂ©es). Cela s’explique par la dĂ©sintĂ©gration du radium issue de la dĂ©sintĂ©gration de l’uranium. Celui-ci se trouve naturellement dans les briques et dans les roches du sol.

Le radon dispose d’une courte durĂ©e de vie. À cet effet, faute de temps, il ne peut pas diffuser Ă  travers un matĂ©riau en quelques jours. Cela s’applique pour un sol compact, un mur ou une dalle sanitaire. L’élĂ©ment ne peut donc pas pĂ©nĂ©trer en grande quantitĂ© dans les bĂątiments. En revanche, le gaz peut migrer rapidement par les failles dans le sol ou par les fissures dans les dalles. Sur place, le Rn reste dans les lieux mal ventilĂ©s. L’élĂ©ment s’accumule avec les odeurs. Afin de rĂ©duire les concentrations de Rn dans les maisons, il est important de les aĂ©rer et de les ventiler. Il est aussi possible d’utiliser des vides sanitaires et de colmater les fissures au niveau du sol.

AndrĂ© Aurengo, un mĂ©decin français recommande d’aĂ©rer une maison cinq minutes le matin, cinq minutes Ă  midi, et cinq minutes le soir. Il affirme Ă©galement que les commerçants proposent des solutions lourdes et coĂ»teuses comparĂ©es Ă  cela.

Le taux de Rn dans les habitations ou les immeubles publics est alors trĂšs variable. Chaque piĂšce dispose Ă©galement d’un niveau diffĂ©rent selon le moment et la circulation Ă  l’intĂ©rieur du bĂątiment. En France, on compte une teneur domestique moyenne d’environ 65 Bq/m3. Par ailleurs, 92 % des habitations contiennent moins de 200 Bq/m3. 1,5 % d’entre elles se trouvent dans la limite d’intervention, c’est-Ă -dire entre 400 et 1 000 Bq/m3. 0,5 % se situent au-dessus de 1 000 Bq/m3 ou Ă  des niveaux similaires Ă  ceux dans les mines d’uranium. Dans les cas extrĂȘmes, la concentration du flux de Rn peut atteindre des valeurs considĂ©rables. Dans ce cadre, l’exemple de Stanley Watras, d’environ 100 000 Bq/m3 peut constituer une rĂ©fĂ©rence.

On trouve cette substance dans les habitations peu ventilĂ©es ou Ă©rigĂ©es au-dessus de sols Ă  fort dĂ©gagement de Rn. On trouve notamment cela dans les rĂ©gions oĂč la concentration en uranium dans les roches est Ă©levĂ©e. En raison de ses descendants Ă  vie courte, il entraĂźne une exposition interne consĂ©quente. La Creuse, la LozĂšre, le Tarn et la Corse-du-Sud disposent de bĂątiments avec des concentrations allant au-delĂ  de 250 Bq/m3. On trouve les taux les plus faibles (28 Bq/m3) dans les Landes. La raison est la nature sĂ©dimentaire des sols dans cet endroit.

Les normes de concentrations admissibles en radon

En Suisse, la valeur minimale pour assainir dans les piĂšces d’habitation et de sĂ©jour est de 1 000 Bq/m3. Il est prĂ©fĂ©rable d’intervenir au-dessus de 400 Bq/m3. La lĂ©gislation de 1994 Ă©nonce qu’il faut assainir tout bĂątiment dĂ©passant cette limite. Cela se fait aux frais du propriĂ©taire. Il convient de respecter la valeur de rĂ©fĂ©rence de 400 Bq/m3 pour les bĂątiments neufs, transformĂ©s ou qui ont bĂ©nĂ©ficiĂ© d’une remĂ©diation. Il faut mesurer le radon en hiver pendant au moins un mois.

Aux États-Unis et au Luxembourg, pour les habitations, il est important de ne pas dĂ©passer un taux maximal de 150 Bq/m3. L’Union europĂ©enne recommande une valeur de 400 Bq/m3 pour les immeubles existants et de 200 Bq/m3 pour les nouveaux bĂątiments. En Italie, dans les Ă©coles et sur les lieux de travail, il convient de respecter un taux de 500 Bq/m3. Au Canada, les habitations doivent respecter une quantitĂ© limite de 200 Bq/m3.

En France, on compte une limite d’intervention de 1 000 Bq/m3 pour les lieux qui reçoivent du public. Quant Ă  la valeur recommandĂ©e, elle est de 300 Bq/m3. En 2008, on ne compte que 31 dĂ©partements concernĂ©s par l’obligation de mesure systĂ©matique. De nos jours, il est obligatoire de surveiller les Ă©tablissements sanitaires et sociaux, thermaux, pĂ©nitentiaires ainsi que ceux d’enseignement. Il en va de mĂȘme pour les locaux souterrains dans lesquels on rĂ©alise des activitĂ©s professionnelles durant au moins une heure par jour. Pour l’instant, on ne compte aucune obligation pour les habitations. NĂ©anmoins, il existe un « plan national 2005-2008 contre le radon ». L’ASN a publiĂ© le premier bilan d’actions de ce document le 26 avril 2010. Cela est arrivĂ© aprĂšs la recommandation d’une importante rĂ©duction du seuil d’exposition au Rn par le Haut Conseil de la santĂ© publique.

Les applications du radon

En premier lieu, on utilise cet Ă©lĂ©ment en thĂ©rapie. Aux États-Unis comme en Europe on peut trouver des « spas au radon ». L’idĂ©e est de s’asseoir quelques minutes ou quelques dans cet endroit pour profiter d’une atmosphĂšre enrichie en Rn. En effet, selon les partisans de la mĂ©thode, le Rn ou ses radiations fortifient l’organisme. Cette thĂ©orie provient des traditions de bains d’eau chaude de Misasa, Tottori au Japon. L’eau dans cette rĂ©gion est naturellement riche en radium et expulse du Rn. L’hormĂšse est la seule approche scientifique qui peut constituer de base Ă  cette pratique. On ne compte aucun mĂ©canisme biologique scientifiquement dĂ©montrĂ© qui pourrait entraĂźner ce procĂ©dĂ©. À l’inverse, les scientifiques ont invalidĂ© les mĂ©canismes dans l’hypothĂšse contraire d’un effet linĂ©aire sans seuil des radiations.

On se sert aussi de cet Ă©lĂ©ment dans le traçage radioactif puisque la demi-vie du radon est courte. Il dispose de 3,8 jours et d’une Ă©nergie de 5,5 MeV. On utilise notamment la substance dans les recherches hydrologiques d’interactions entre l’eau du sol. Cela se fait dans le cadre d’un ruisseau ou d’une riviĂšre. Ainsi, les changements majeurs dans la concentration en Rn dans le ruisseau ou la riviĂšre constituent un indice d’apport local d’eau souterraine. Ils aident aussi Ă  dĂ©terminer le degrĂ© d’aĂ©ration de galeries de mines, de caves et de logements. GrĂące Ă  cela il est aussi possible d’évaluer les fuites Ă  partir d’un rĂ©servoir souterrain. En climatologie, l’élĂ©ment contribue Ă  l’étude de la circulation atmosphĂ©rique. On peut alors dĂ©terminer l’origine continentale ou ocĂ©anique d’une masse d’air avec la quantitĂ© mesurĂ©e. Il faut noter que le temps de transit de la masse d’air au-dessus d’un continent peut agir sur les concentrations du radon. Ce dernier sert donc de traceur de masses d’air continentales.

L’élĂ©ment s’utilise aussi dans le traitement antitumoral. Dans ce cadre, on place une capsule de rn sur le patient, plus prĂ©cisĂ©ment, prĂšs de la zone oĂč se situe la tumeur. Les radiations tuent alors les cellules cancĂ©reuses. En raison de la courte demi-vie du radon, le processus peut avoir un impact nĂ©gatif sur les cellules aux alentours.

L’application de la substance s’étend jusqu’aux alertes sismiques. On peut constater des anomalies d’émission de Rn durant les sĂ©ismes et les Ă©ruptions volcaniques. Elles peuvent donc contribuer Ă  des tremblements de terre ou Ă  des mouvements de terrain. On continue de discuter sur l’utilitĂ© d’un suivi prĂ©ventif. Cependant, une relation entre le taux de Rn dans les nappes souterraines et une activitĂ© sismique semble ĂȘtre en relation. Il est possible de faire un suivi en temps rĂ©el Ă  coĂ»t raisonnable. Dans les Alpes Françaises, on a pu constater que les variations de niveaux de deux lacs artificiels changent les Ă©missions de Rn dans les environs.

La mesure et la cartographie de l’élĂ©ment

Dans un intĂ©rĂȘt Ă©pidĂ©miologique, il est nĂ©cessaire de quantifier le radon dans l’air. Le procĂ©dĂ© reste, cependant, dĂ©licat en raison de la courte durĂ©e de vie de l’élĂ©ment. Sa mesure est aussi difficile en condition humide.

On a adaptĂ© les mĂ©thodes de mesure Ă  l’eau. Cela inclut le dĂ©gazage.

En France, on commence Ă  avoir des cartes de risques ou d’Ă©missions. La plupart du temps, elles se retrouvent interpolĂ©es et utilisent des modĂ©lisations du potentiel d’émanation. Le facteur d’émanation et d’évaluation dĂ©licate dĂ©crit ce dernier. Il varie considĂ©rablement en fonction du milieu. Il est aussi soumis Ă  des phĂ©nomĂšnes complexes de pression atmosphĂ©rique, aux cycles jour/nuit et saisonnier de tempĂ©rature en surface. Les mouvements de nappe, la modification de l’hydromorphie du sol, la sĂ©cheresse et le retrait/gonflement des argiles agissent aussi dessus.

On dĂ©finit le facteur d’émanation comme un rapport entre deux Ă©lĂ©ments. Le premier est le nombre d’atomes de radon qui parviennent dans l’espace des pores du matĂ©riau par unitĂ© de temps. Le second est le volume par rapport au nombre total d’atomes de Rn formĂ©s par unitĂ© de temps et de volume.

Le MinistĂšre français de la SantĂ© dĂ©livre deux types d’agrĂ©ments aux laboratoires d’analyse du Rn :

  • celui de niveau un concerne le dĂ©pistage simple pour dĂ©terminer les niveaux d’exposition,
  • celui de niveau deux porte sur l’identification des sources de Rn et sur la proposition de mesures correctrices.

En France, l’ANAH peut subventionner les propriĂ©taires bailleurs et les propriĂ©taires occupants sous certaines conditions. Celles-ci sont notamment l’accomplissement de travaux destinĂ©s au traitement des immeubles dans lesquels on peut trouver du radon.

Les conditions de mesures du Rn dans certains lieux de travail sont soumises Ă  des textes rĂ©glementaires. Il en va de mĂȘme pour les lieux publics qui nĂ©cessitent une surveillance. Cela s’applique davantage si ces locaux sont des bĂątiments souterrains, des Ă©tablissements thermaux, des cavitĂ©s ou des ouvrages souterrains. En aoĂ»t 2015, selon un arrĂȘtĂ©, la pĂ©riode de mesure est comprise entre le 15 septembre d’une annĂ©e et le 30 avril de l’annĂ©e suivante. Pour les activitĂ©s professionnelles saisonniĂšres, il est possible de procĂ©der Ă  une adaptation. L’organisme qui rĂ©alise la mesure doit, cependant, justifier cette derniĂšre.

La cartographie

Il est possible d’élaborer des cartes de risque ou d’exposition environnementale sur certaines bases. Ces derniĂšres sont des modĂ©lisations Ă©ventuellement que des contrĂŽles in situ recalent. Cela s’applique dĂ©jĂ  et des projets Ă  ce sujet sont en cours en France. Comme au Canada, une prĂ©cision est Ă©galement marquĂ©e pour les personnes vulnĂ©rables telles que les fumeurs.

En 2006, on a publiĂ© plusieurs cartes pour la France. Elles disposent de lĂ©gĂšres nuances Ă©tablies sur la base de donnĂ©es gĂ©ologiques et Ă©ventuellement de mesures in situ. Ces cartes montrent les moyennes mathĂ©matiques de risques d’exposition par rĂ©gion ou par dĂ©partement. NĂ©anmoins, elles ne considĂšrent pas les Ă©ventuels points chauds locaux d’origine gĂ©ologique ou rattachĂ©s Ă  la proximitĂ© des cavitĂ©s miniĂšres et d’affaissements miniers. Selon l’IRSN, les cartes ne donnent qu’une tendance gĂ©nĂ©rale du potentiel de radon sur une zone dĂ©terminĂ©e. À cet effet, elles ne permettent pas de prĂ©dire les concentrations en Rn dans un local. Elles ne peuvent pas non plus remplacer la rĂ©alisation de mesures.

Depuis 2008, on commence Ă  prĂ©parer une carte europĂ©enne appelĂ©e « Atlas europĂ©en des radiations naturelles ». Cela s’est fait sous l’égide du groupe dit « REM » (Radioactivity Environmental Monitoring). L’initiative provient de la Commission europĂ©enne et de l’IES/JRC. Les bases sont notamment une mĂ©thodologie commune et des donnĂ©es gĂ©ologiques. La publication de la carte s’est faite progressivement depuis 2016. Celle concernant le radon est toujours en cours de dĂ©veloppement.

Les dosimĂštres radon

Le Rn pose des difficultĂ©s dosimĂ©triques en raison de sa faible durĂ©e de vie. Son Ă©tat d’équilibre gazeux complexe, ses produits de filiation solides et sa faible pĂ©riode radioactive sont Ă©galement des blocages. Il en va de mĂȘme pour sa faible pĂ©nĂ©tration des Ă©missions alpha.

L’unitĂ© d’exposition Sievert mesure l’effet biologique sur un individu induit par le rayonnement absorbĂ©. On parle de dose efficace pour l’ensemble du corps exposĂ© de maniĂšre externe ou interne.

Une autre unitĂ© d’exposition mesure l’énergie alpha potentielle cumulĂ©e. Cela se base sur l’exposition Ă  une activitĂ© volumique prĂ©cise pendant une durĂ©e dĂ©terminĂ©e exprimĂ©e en joule-heure par mĂštre cube (J h/m3). On a attribuĂ© une Ă©quivalence en sievert Ă  cette grandeur en comparaison avec l’excĂšs de cancers de poumons induits.

En principe, on mesure le taux de l’élĂ©ment dans les habitations et dans les autres locaux avec un dosimĂštre radon. Le test dure entre 15 jours et plusieurs mois. Lorsque le Rn vient du sol, ce qui arrive souvent, il est prĂ©fĂ©rable de rĂ©aliser le procĂ©dĂ© en saison froide. En effet, on ne peut pas obtenir des rĂ©sultats significatifs avec une mesure en Ă©tĂ©. Durant cette saison, les fenĂȘtres sont presque toujours ouvertes.

Un dosimĂštre radon se compose d’un film plastique sur lequel une particule alpha laisse un trou microscopique aprĂšs chaque impact. Suite Ă  l’étalonnage, on peut dĂ©duire la concentration de Rn dans l’air grĂące au nombre de traces et Ă  la durĂ©e de la mesure.

La remĂ©diation de l’élĂ©ment

On peut remĂ©dier aux problĂšmes posĂ©s par le Rn grĂące Ă  deux mĂ©thodes. PremiĂšrement, on a l’usage de barriĂšres Ă  l’entrĂ©e en guise d’obstacle au flux naturel. Il s’agit d’une remĂ©diation passive. DeuxiĂšmement, on peut utiliser des appareils spĂ©ciaux qui vont extraire l’atmosphĂšre pour disperser le flux de radon. Cela constitue une remĂ©diation active.

L’OMS ainsi qu’une multitude d’organismes gouvernementaux Ă©mettent, cependant, des rĂ©serves sur l’efficacitĂ© de la premiĂšre option Ă  long terme et en absolu. MalgrĂ© cela, dans les pays nordiques, on fait souvent appel Ă  ce type de solution.

Les remĂ©diations actives sont efficaces. Cependant, elles occasionnent un coĂ»t Ă©nergĂ©tique (Ă©lectrique et thermique) assez consĂ©quent. En effet, cela est souvent en dĂ©saccord avec les volontĂ©s individuelles de rĂ©duire la facture Ă©nergĂ©tique globale dans un logement. En raison de cela, de nombreuses offres d’optimisation Ă©nergĂ©tique et de remĂ©diation du Rn apparaissent sur le marchĂ©.


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