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Nickel

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Caractéristiques du nickel

  • Symbole : Ni
  • Masse atomique : 58,693 4 ± 0,000 2
  • NumĂ©ro CAS : 7440-02-0
  • Configuration Ă©lectronique : [Ar]3d84s2 ou [Ar]3d94s1
  • NumĂ©ro atomique : 28
  • Groupe : 10
  • Bloc : Bloc D
  • Famille d’Ă©lĂ©ments : MĂ©tal de transition
  • ÉlectronĂ©gativitĂ© : 1,91
  • Point de fusion : 1 455 °C

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Le nickel, élément atomique n°28 de symbole Ni : ses généralités, ses gisements, son extraction, ses propriétés, ses utilisations, sa production, son histoire et sa toxicité.

De symbole Ni, le nickel est un Ă©lĂ©ment chimique de numĂ©ro atomique 28 dans le tableau pĂ©riodique. Il s’agit d’un mĂ©tal fascinant qui a su conquĂ©rir de nombreux domaines d’application grĂące Ă  ses caractĂ©ristiques remarquables. Que ce soit dans l’industrie automobile, l’aĂ©ronautique ou encore l’Ă©lectronique, ce matĂ©riau est aujourd’hui incontournable. Mais au-delĂ  de ses usages industriels, le nickel a aussi une place importante dans notre quotidien, que l’on pense aux piĂšces de monnaie ou encore Ă  certains bijoux. DĂ©couvrons en dĂ©tail ce mĂ©tal aux multiples facettes.

La configuration atomique du nickel

Membre du groupe des mĂ©taux non ferreux, le nickel est le mĂ©tal de transition le plus lĂ©ger dans le bloc d. Il possĂšde deux configurations Ă©lectroniques rĂ©solument proches en Ă©nergie : [Ar] 3d8 4s2 et [Ar] 3d9 4s1. Cependant, la rĂšgle de Klechkowski, qui prĂ©dit l’ordre de remplissage des Ă©lectrons dans les sous-couches, indique que la configuration [Ar] 4s2 3d8, notamment le niveau 3d8(3F) 4s2 3F, J = 4, constitue l’état d’énergie le plus faible de l’atome de nickel. En effet, les observations expĂ©rimentales montrent que la sous-couche 4s est remplie avant la 3d.

NĂ©anmoins, il est important de souligner que ces deux configurations correspondent Ă  des Ă©tats quantiques d’Ă©nergies distinctes, bien que leurs ensembles d’Ă©nergie se chevauchent. En outre, l’Ă©nergie moyenne des Ă©tats de [Ar] 3d9 4s1 se rĂ©vĂšle infĂ©rieure Ă  celle du niveau [Ar] 3d8 4s2. Les recherches sur la structure atomique considĂšrent donc la configuration Ă©lectronique fondamentale du nickel comme Ă©tant [Ar] 3d9 4s1. Par ailleurs, il faut savoir que le nickel possĂšde des propriĂ©tĂ©s paramagnĂ©tiques et ferromagnĂ©tiques.

À titre d’information, le symbole [Ar] indique que les Ă©lectrons du noyau adoptent la mĂȘme configuration que celle de l’atome d’argon.

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DĂ©couverte et gĂ©nĂ©ralitĂ©s notables du corps simple et de l’Ă©lĂ©ment

Le nickel est un mĂ©tal souvent prĂ©sent dans les dĂ©pĂŽts miniers aux cĂŽtĂ©s du cobalt. Il est particuliĂšrement recherchĂ© pour ses propriĂ©tĂ©s en matiĂšre de production d’alliages, de batteries et de revĂȘtements protecteurs. Longtemps confondu avec l’argent ou le cuivre, il est aujourd’hui utilisĂ© dans divers secteurs industriels, notamment pour la confection de monnaie.

DĂ©couverte du corps simple et de l’élĂ©ment chimique

Le nickel est un mĂ©tal connu depuis l’AntiquitĂ© pour ses propriĂ©tĂ©s de rĂ©sistance et de durcissement. Toutefois, ce n’est qu’en 1751 que le chimiste suĂ©dois Axel Frederik Cronstedt a identifiĂ© cette substance en tant qu’Ă©lĂ©ment distinct. Il a rĂ©alisĂ© ses expĂ©rimentations sur un minerai de Kupfernickel, croyant y trouver du cuivre. Cependant, il est parvenu Ă  isoler un mĂ©tal inconnu qu’il a nommĂ© « nickel », pour souligner sa singularitĂ© par rapport aux autres alliages similaires.

Cronstedt a fait cette dĂ©couverte alors qu’il Ă©tudiait des rĂ©sidus verts provenant d’une mine de minerai de cobalt Ă  Helsingland. Il a d’abord chauffĂ© les rĂ©sidus en prĂ©sence de soufre et de carbonate de potassium pour obtenir de l’oxyde de nickel. Il a ensuite rĂ©duit le protoxyde de nickel en creuset avec du charbon actif pour obtenir une poudre de mĂ©tal blanc brillant.

À l’Ă©poque, le nickel Ă©tait considĂ©rĂ© comme le « cuivre du diable » en raison de son apparence verdĂątre. Aujourd’hui, ce mĂ©tal est largement utilisĂ© dans la production de piĂšces de monnaie, de bijoux, de batteries, de composants Ă©lectroniques et bien d’autres produits. La dĂ©couverte de Cronstedt a donc eu un impact considĂ©rable sur l’industrie et l’Ă©conomie mondiale.

Les différentes appellations liées au nickel

D’aprĂšs les croyances, les nains, les gĂ©nies et les gnomes Ă©taient protĂ©gĂ©s par Saint Nicolas, surnommĂ© « sankt Nickelaas » en nĂ©erlandais, afin de garantir la sĂ©curitĂ© et la sĂ©rĂ©nitĂ© des mineurs lors de pratiques ritualisĂ©es.

La terminologie « nickel » Ă©tait ainsi associĂ©e aux ĂȘtres malĂ©fiques habitant les mines qui influencent nĂ©gativement les veines de cuivre et les minerais prĂ©cieux. Ces derniers Ă©taient associĂ©s Ă  des phĂ©nomĂšnes inquiĂ©tants tels que des failles, des bruits et des rĂ©sonances Ă©tranges ou encore des fissures par lesquelles l’eau s’infiltrait et noyait les galeries. En rĂ©alitĂ©, les scientifiques avaient tout simplement confondu les minerais de cuivre avec ceux du nickel, un Ă©lĂ©ment chimique qui Ă©tait encore inconnu et distinct.

En français, le terme « nickel » a Ă©tĂ© utilisĂ© pour dĂ©signer une matiĂšre contenant du nickel dĂšs 1765. Ensuite, l’adjectif « nickĂ©lifĂšre » est apparu en 1818 et s’est rĂ©pandu en 1900. Il qualifie les matĂ©riaux ou les corps contenant du nickel. Le nickelage, qui consiste Ă  recouvrir une surface de nickel, est apparu avant le milieu du XIXe siĂšcle.

Apparu en 1857, le mot « nickelĂ© » qualifie, quant Ă  lui, un mĂ©tal ou un alliage recouvert d’une couche de nickel, tandis que la nickelure dĂ©signe une technique spĂ©cifique de nickelage.

En 1873, le chimiste français Adolphe Wurtz a popularisĂ© l’adjectif « nickĂ©lique » pour qualifier certains composĂ©s du nickel. Enfin, l’alliage de nickel-chrome, Ă©galement appelĂ© NiCr, a fait son apparition dans le Grand Larousse EncyclopĂ©dique en 1932.

Les termes liĂ©s au nickel continuent d’Ă©voluer, tout comme l’utilisation Ă  grande Ă©chelle de cet Ă©lĂ©ment. Ainsi, il est devenu un Ă©lĂ©ment essentiel dans notre vie quotidienne, immortalisĂ© dans la langue française par une histoire fascinante et complexe.

Ses isotopes

Les scientifiques ont Ă©tudiĂ© de prĂšs les isotopes du nickel afin de mieux comprendre ses propriĂ©tĂ©s physiques et chimiques. Les rĂ©sultats de leurs recherches ont notamment permis d’explorer leurs diverses applications potentielles dans des domaines tels que la physique et la mĂ©decine nuclĂ©aire, la gĂ©ologie et la cosmochimie. En outre, elles permettent de mieux comprendre les processus de formation des astres cĂ©lestes et de la Terre elle-mĂȘme.

D’un cĂŽtĂ©, le nickel possĂšde 31 isotopes avec un nombre de masse allant de 48 Ă  78 et 7 isomĂšres nuclĂ©aires. Cependant, seuls 5 d’entre eux sont stables ou quasi-stables. Il s’agit du nickel 58, 60, 61, 62 et 64. Dans tous les cas, le nickel 58 est le plus courant avec une abondance naturelle d’environ 68,077 % et une masse atomique standard de 58,6934(2) u.

De l’autre, les chercheurs ont rĂ©ussi Ă  caractĂ©riser 26 radioisotopes du nickel. Parmi ces derniers, le nickel 59 est le plus stable, avec une demi-vie de 76 000 ans. Il est suivi de loin par le nickel 63 (100,1 ans) et le nickel 56 (6 077 jours). Tous les autres radioisotopes, quant Ă  eux, ont une demi-vie infĂ©rieure Ă  60 heures, la majoritĂ© Ă©tant en deçà de 30 secondes.

Les occurrences

Le nickel est un Ă©lĂ©ment qui se trouve en grande quantitĂ© dans la terre, mais bien loin derriĂšre les quatre plus grands constituants que sont le fer (35 %), l’oxygĂšne (30 %), le silicium (15 %) et le magnĂ©sium (13 %). Selon les Ă©tudes, il s’agit du vingt-quatriĂšme Ă©lĂ©ment le plus courant dans la croĂ»te terrestre, avec une concentration moyenne de 75 Ă  80 g/t, ou 75 Ă  80 ppm. Cependant, il est considĂ©rĂ© comme Ă©tant le neuviĂšme Ă©lĂ©ment le plus abondant dans le manteau terrestre avec une concentration de 1 860 ppm.

Bien que le nickel soit considéré comme étant relativement commun sur la surface terrestre, il joue également un rÎle majeur dans le noyau terrestre. En effet, il est le deuxiÚme élément le plus présent aprÚs le fer, représentant environ 20 % de la composition du noyau interne. Dans le noyau externe, il est aussi présent en quantité significative, représentant approximativement 5 %.

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Le nickel dans la nature et ses formes minérales associées

Le nickel est l’un des Ă©lĂ©ments les plus courants dans la nature. On le retrouve sous de nombreuses formes, notamment sous forme de nickel mĂ©tallique. Aussi appelĂ© nickel natif, ce dernier est souvent trouvĂ© sous forme d’alliage avec d’autres mĂ©taux dans la nature ainsi que dans les mĂ©tĂ©orites de fer, les noyaux terrestres et les astĂ©roĂŻdes de type M. De mĂȘme, les nodules polymĂ©talliques des fonds ocĂ©aniques contiennent du nickel ainsi que d’autres Ă©lĂ©ments tels que le manganĂšse, le cobalt, le fer et le chrome.

Par ailleurs, le nickel se trouve dans diverses compositions rocheuses. En outre, il peut remplacer le fer ou le magnĂ©sium dans divers silicates de la croĂ»te et du manteau des roches magmatiques. Les pĂ©ridotites sont un exemple de roche riche en nickel. En effet, ils contiennent habituellement plus de 3,1 kg/t de cet Ă©lĂ©ment. Ainsi, il peut apparaĂźtre sous forme de silicates ou d’hydrosilicates comme garniĂ©rite ou la noumĂ©ite, deux composantes des roches dĂ©tritiques ou des latĂ©rites.

De plus, ce mĂ©tal se trouve souvent sous forme de minĂ©raux. Il est gĂ©nĂ©ralement combinĂ© avec du soufre dans la polydymite et la millĂ©rite insĂ©rĂ©es dans une matrice rocheuse contenant de la pyrrhotite. Il peut aussi ĂȘtre combinĂ© avec de l’arsenic dans la chloanthite et la smaltite. Enfin, l’Ă©lĂ©ment chimique peut apparaĂźtre sous forme d’oxydes, de sulfates, de carbonates, de phosphates, d’antimoniures ou de sulfoarsĂ©niures que l’on trouve majoritairement dans des filons excentrĂ©s des gĂźtes rocheux magmatiques.

Les gisements de nickel dans le monde

CommunĂ©ment prĂ©sent dans les rĂ©sidus de la prĂ©paration du smalt, le nickel est principalement extrait des complexes ignĂ©s litĂ©s provenant du manteau terrestre et des volcans mantelliques primitifs riches en magnĂ©sium de l’ArchĂ©en. Deux types de minerais peuvent ĂȘtre exploitĂ©s lorsque leur concentration en nickel dĂ©passe 1,3 %.

  • Les latĂ©rites reprĂ©sentent 70 % des rĂ©serves mondiales de nickel et 40 % de la production mondiale. Ils sont essentiellement destinĂ©s Ă  la production de ferronickel.
  • Les sulfures de nickel sont exploitĂ©s dans de nombreux gisements dans le monde pour la production du nickel pur. Ils sont soumis Ă  un grillage Ă  des tempĂ©ratures comprises entre 500 et 700 degrĂ©s Celsius, puis Ă  des procĂ©dĂ©s d’hydromĂ©tallurgie classiques.

AprĂšs sa dĂ©couverte en 1864 par l’ingĂ©nieur Jules Garnier, le nickel Ă©tait la principale ressource de la Nouvelle-CalĂ©donie. Elle Ă©tait d’ailleurs considĂ©rĂ©e comme le leader de l’industrie avec plus de 30 % des rĂ©serves mondiales estimĂ©es Ă  prĂšs de 174 millions de tonnes.

La Russie, le Canada, l’Australie, Cuba et les États-Unis ont Ă©galement Ă©tĂ© trĂšs prĂ©sents sur ce marchĂ© Ă  partir des annĂ©es 1900. En Russie, des gisements importants sont encore exploitĂ©s dans la rĂ©gion de Norilsk. Les mines du bassin de Sudbury au Canada reprĂ©sentent, quant Ă  eux, environ 27 % de la production mondiale de nickel. En France, les PyrĂ©nĂ©es et les Alpes sont les deux principales zones d’extraction de ce prĂ©cieux mĂ©tal au XIXe siĂšcle.

L’extraction et la purification du mĂ©tal

L’extraction du nickel est une opĂ©ration complexe qui nĂ©cessite une expertise spĂ©cifique en raison de nombreux facteurs Ă  prendre en compte tels que la qualitĂ© du minerai extrait et la composition de la gangue. Les experts du domaine ont dĂ©veloppĂ© plusieurs mĂ©thodes pour faciliter la production de cette matiĂšre premiĂšre stratĂ©gique.

La vaporisation et le procédé Mond

Le processus de vaporisation des minerais sulfurĂ©s est l’une des mĂ©thodes les plus efficaces et couramment utilisĂ©es pour extraire le nickel. Il consiste Ă  chauffer le minĂ©ral sulfurĂ© Ă  haute tempĂ©rature dans un four de vaporisation oĂč il est exposĂ© Ă  des gaz rĂ©ducteurs pour produire des particules de nickel. L’efficacitĂ© de cette mĂ©thode dĂ©pend toutefois de divers facteurs clĂ©s tels que la nature et la composition chimique du minĂ©ral sulfurĂ© ainsi. Elle varie Ă©galement en fonction de la tempĂ©rature, de la pression dans le four de vaporisation et de la qualitĂ© des gaz oxydants et des rĂ©ducteurs utilisĂ©s.

La vaporisation des minerais sulfurĂ©s est une mĂ©thode couramment utilisĂ©e pour extraire le nickel. Cette technique consiste Ă  chauffer le minĂ©ral Ă  haute tempĂ©rature dans un four de vaporisation oĂč il est exposĂ© Ă  des gaz oxydants et Ă  des rĂ©ducteurs pour produire des particules de nickel. Toutefois, l’efficacitĂ© de cette mĂ©thode dĂ©pend de divers facteurs. Ils concernent la nature et la composition chimique du minĂ©ral sulfurĂ© ou encore la tempĂ©rature et la pression dans le four de vaporisation.

La purification demeure Ă©galement une Ă©tape critique, puisque le nickel est habituellement mĂ©langĂ© avec d’autres minerais tels que le fer, le cuivre et le cobalt dans son Ă©tat naturel. Par consĂ©quent, il est impĂ©ratif de le sĂ©parer de ces mĂ©taux pour obtenir un nickel aussi pur et concentrĂ© que possible. Le procĂ©dĂ© Mond s’avĂšre ainsi inĂ©vitable. Il permet la formation d’une molĂ©cule volatile, Ni(CO)4 Ă  une tempĂ©rature comprise entre 60 °C et 80 °C. Celle-ci est ensuite pyrolysĂ©e Ă  180 °C afin d’obtenir du nickel mĂ©tal purifiĂ©.

La rĂ©duction de l’oxyde de nickel

La mĂ©thode de rĂ©duction de l’oxyde de nickel (NiO) est un procĂ©dĂ© couramment utilisĂ© pour extraire le nickel de son Ă©tat oxydĂ©. Cette mĂ©thode nĂ©cessite l’utilisation d’un agent rĂ©ducteur pour convertir le NiO en nickel mĂ©tallique. Dans cette optique, diverses techniques peuvent ĂȘtre utilisĂ©es.

Le traitement Ă  l’acide oxalique

Le traitement des minerais d’arsĂ©niures ou de sulfo-arsĂ©niures pour extraire le nickel a Ă©tĂ© rendu possible grĂące Ă  la dĂ©couverte du chimiste Georg Brandt qui a identifiĂ© l’Ă©lĂ©ment en chauffant des minerais avec du soufre et du carbonate de potasse.

Aujourd’hui, l’acide oxalique est couramment utilisĂ© pour obtenir du nitrate purifiĂ©. Le processus commence par le traitement de l’oxyde de nickel avec de l’acide oxalique pour produire du C4O6. Ensuite, en chauffant ce composĂ© au feu de forge en vase clos, la substance se dĂ©compose en dioxyde de carbone et en nickel purifiĂ©. Ce dernier est rĂ©cupĂ©rĂ© sous forme mĂ©tallique dans un creuset fermĂ© adaptĂ©.

Cependant, le nickel mĂ©tallique obtenu contient encore de l’oxyde de cobalt qui doit ĂȘtre sĂ©parĂ©. Pour ce faire, une solution saline concentrĂ©e est neutralisĂ©e avec de la potasse ainsi qu’une solution de nitrite de potasse ajoutĂ©e en excĂšs. Elle est ensuite mise au repos en milieu acĂ©tique pendant une journĂ©e. Le nitrite double de potassium et de cobalt CoK(NO2)3 rĂ©sultant est ensuite rĂ©cupĂ©rĂ© par filtration de la solution aprĂšs un lavage avec une solution aqueuse de chlorure de potassium.

Ce corps rĂ©cupĂ©rĂ© peut ĂȘtre utilisĂ© pour produire du jaune de cobalt, un pigment de peinture aquarelle. La liqueur filtrĂ©e contenant de l’ion nickel est, quant Ă  elle, traitĂ©e avec de l’hydroxyde de potasse pour produire de l’hydroxyde de nickel ou « oxyde de nickel hydratĂ© ».

La réduction à basse température

Des scientifiques ont créé une mĂ©thode innovante pour transformer l’oxyde de nickel en nickel mĂ©tallique Ă  basse tempĂ©rature en laboratoire. Cette technique implique un processus continu d’injection de gaz d’hydrogĂšne dans un tube en verre contenant de l’oxyde de nickel. Elle transforme ensuite la substance en nickel mĂ©tallique sous forme de particules fines et pulvĂ©rulentes de nickel mĂ©tallique.

Malheureusement, les poudres obtenues ont un haut degrĂ© de rĂ©activitĂ© et peuvent s’enflammer spontanĂ©ment au contact de l’oxygĂšne.

La réduction au charbon

Dans le secteur industriel, on utilise la mĂ©thode de rĂ©duction de l’oxyde de nickel au charbon dans un creuset rĂ©fractaire pour extraire le nickel mĂ©tallique. Bien que cette technique soit moins coĂ»teuse, la qualitĂ© produite est souvent infĂ©rieure en termes de puretĂ©. En effet, le produit fini contient gĂ©nĂ©ralement d’autres Ă©lĂ©ments tels que le cobalt, le cuivre et le fer. Cela peut entraĂźner des retombĂ©es nĂ©gatives sur les performances industrielles oĂč l’utilisation de nickel pur est un facteur dĂ©cisif.

La récupération du sulfure de nickel

Il est Ă©galement possible de rĂ©cupĂ©rer le sulfure de nickel des minerais sulfurĂ©s concentrĂ©s en utilisant la pentasulfure de potassium K5S5, un composĂ© soluble dans l’eau. Une fois sĂ©parĂ©, le sulfure de nickel est brĂ»lĂ© et traitĂ© avec de l’acide sulfurique selon une technique ancienne créée au laboratoire de Friedrich Wöhler.

Lors de ce traitement, le soufre se transforme en gaz d’hydrogĂšne sulfurĂ©. Par la suite, le traitement avec de la potasse donne un oxyde de nickel hydratĂ© Ni(OH)2 insoluble de couleur vert pomme. Cette pratique est assez avancĂ©e et offre une possibilitĂ© supplĂ©mentaire de rĂ©cupĂ©rer des mĂ©taux prĂ©cieux Ă  partir de matiĂšres premiĂšres naturelles.

L’hydromĂ©tallurgie et la pyromĂ©tallurgie

Les mĂ©thodes actuelles d’extraction du nickel sont souvent basĂ©es sur la combinaison de techniques d’hydromĂ©tallurgiques et de pyromĂ©tallurgiques. Bien qu’elles soient efficaces, leur succĂšs dĂ©pend essentiellement des propriĂ©tĂ©s uniques de chaque minerai.

De plus, il s’agit d’une opĂ©ration coĂ»teuse qui requiert un investissement considĂ©rable. Par exemple, la construction de l’usine Koniambo en Nouvelle-CalĂ©donie qui produit environ 60 000 tonnes de ferronickel par an Ă  partir de latĂ©rite a coĂ»tĂ© jusqu’Ă  quatre milliards de dollars. En chiffres, le coĂ»t de la construction reprĂ©sente 70 000 dollars par tonne de nickel par an. À cet Ă©lĂ©ment s’ajoute le coĂ»t de transformation du minerai en ferronickel qui avoisine les 4 000 Ă  6 000 dollars par tonne, alors que le prix de vente est d’approximativement 26 000 dollars par tonne.

Les propriétés physiques

Le nickel est un mĂ©tal blanc argentĂ© avec parfois des nuances de gris. Une fois poli, il affiche une surface lisse et brillante grĂące Ă  sa structure cristalline en maille cubique. Bien connu pour sa densitĂ© Ă©levĂ©e pouvant aller jusqu’à 8,9 en fonction du processus d’Ă©crouissage, il se dĂ©cline en deux formes allotropiques distinctes :

  • Le Niα hexagonal instable
  • Le NiÎČ cubique Ă  faces centrĂ©es qui prĂ©sente une stabilitĂ© remarquable, mĂȘme sous des pressions Ă©levĂ©es jusqu’Ă  70 GPa.

Par ailleurs, le nickel est un mĂ©tal prisĂ© en mĂ©tallurgie pour sa rĂ©sistance et sa durabilitĂ©. D’une part, il fait partie des mĂ©taux les plus rĂ©sistants aprĂšs le chrome et devant le fer. De plus, il possĂšde des propriĂ©tĂ©s mĂ©caniques similaires Ă  celles du fer, lequel peut ĂȘtre laminĂ© et Ă©tirĂ© en fils fins. D’autre part, cet Ă©lĂ©ment surpasse de loin la mallĂ©abilitĂ© et la ductilitĂ© du cobalt.

En outre, le nickel est connu pour ses propriĂ©tĂ©s hors du commun en termes de conductivitĂ© thermique et Ă©lectrique. En effet, malgrĂ© sa conductivitĂ© Ă©lectrique infĂ©rieure Ă  celle du cuivre pur, elle reste impressionnante avec 24 % IACS.  En ce qui concerne le corps simple de nickel, il est dilatable sous l’effet de la chaleur et Ă  une tempĂ©rature de fusion qui dĂ©passe 1 452 °C. Sa tempĂ©rature d’Ă©bullition, quant Ă  elle, atteint 2 730 °C. Toutefois, lorsque sa tempĂ©rature de Curie dĂ©passe les 355 °C, il devient non magnĂ©tique. En rĂ©alitĂ©, le champ magnĂ©tique diminue dĂšs 250 °C.

Les propriétés chimiques du nickel

Le nickel est rĂ©putĂ© pour sa stabilitĂ© face Ă  l’air et Ă  l’eau, en particulier, Ă  basse tempĂ©rature. Cependant, Ă  haute tempĂ©rature, il peut subir une oxydation qui entraĂźne des changements de teinte allant du jaune pĂąle au brun rougeĂątre.

Par ailleurs, il est important de souligner que cet Ă©lĂ©ment chimique peut s’enflammer dans certaines circonstances. C’est notamment le cas pour le fil fin de nickel chauffĂ© qui s’enflamme au contact du gaz oxygĂšne pur. Il en va de mĂȘme pour la mousse de nickel, utilisĂ©e en hydrogĂ©nation et en Ă©lectrochimie. En effet, ce corps poudreux est rĂ©actif et peut s’enflammer facilement Ă  la suite d’une Ă©tincelle ou s’il est placĂ© Ă  proximitĂ© d’une source de chaleur. En outre, le nickel de Raney requiert des prĂ©cautions de manipulation supplĂ©mentaires en raison de son caractĂšre pyrophorique.

Il convient aussi de mentionner le nickel pulvĂ©rulent qui possĂšde une remarquable capacitĂ© d’absorption de molĂ©cules gazeuses comme le monoxyde de carbone ou l’hydrogĂšne. À titre d’exemple, il peut retenir plus de 8 litres de monoxyde de carbone.

Enfin, le nickel massif est plus sensible Ă  la corrosion lente provoquĂ©e par des acides non oxydants. Il peut se dissoudre dans de l’acide sulfurique ou chlorhydrique avec production de l’hydrogĂšne gazeux. Cette rĂ©action est possible avec des acides diluĂ©s ou mĂ©langĂ©s avec de l’eau, mais pas avec des acides oxydants concentrĂ©s.

À l’instar de la surface du fer, celle du nickel devient passive en contact avec de l’acide nitrique concentrĂ©.

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Les applications du nickel

ApprĂ©ciĂ© pour ses propriĂ©tĂ©s anticorrosion et protectrices, le nickel est insoluble dans le solvant ammoniac. Il se prĂ©sente ainsi comme un choix idĂ©al pour les revĂȘtements et les plaques de nickelage. Entre autres, en formant une couche d’oxyde passivante ou protectrice appelĂ©e NiO, il agit comme une barriĂšre qui protĂšge d’autres mĂ©taux de l’environnement extĂ©rieur. Cette couche est efficace pour isoler les mĂ©taux oxydables tels que le fer, l’acier, le cuivre et prĂ©vient leur corrosion.

Par ailleurs, le nickel affiche une rĂ©sistance accrue face aux conditions difficiles. Il ne subit pas la corrosion dans les solutions neutres ou alcalines, l’eau de mer et les conditions atmosphĂ©riques mitigĂ©es.

De plus, mĂȘme lorsqu’il est soumis Ă  des bases chaudes, cet Ă©lĂ©ment chimique ne subit pas de dĂ©tĂ©rioration. Cette rĂ©sistance exceptionnelle en fait un matĂ©riau trĂšs recherchĂ© pour la manipulation et/ou le transport d’alcalis concentrĂ©s. En outre, sa rĂ©sistance Ă  l’oxydation et Ă  la corrosion lui permet de jouer un rĂŽle important dans la fabrication de piĂšces de monnaie et pour le placage de mĂ©taux tels que le fer, le cuivre et le laiton. Il est Ă©galement prĂ©sent dans diverses combinaisons chimiques ainsi que dans une large variĂ©tĂ© d’alliages.

Facile Ă  usiner, mouler et souder, le nickel trouve aussi son utilitĂ© dans une variĂ©tĂ© d’applications industrielles. Comme il se soude bien au fer, il est notamment possible d’obtenir des tĂŽles plaquĂ©es de nickel sur les deux faces en laminant des feuilles d’acier prises entre deux plaques de nickel.

Propriétés et utilisations des alliages à base de nickel

Le nickel est un mĂ©tal qui a une grande capacitĂ© Ă  se combiner avec diffĂ©rents Ă©lĂ©ments, tels que le fer, le manganĂšse, le chrome, le cobalt, le cuivre, le zinc, l’aluminium et mĂȘme certains non-mĂ©taux comme le silicium. Toutefois, il ne peut pas s’allier avec le plomb, l’argent, le thorium et les mĂ©taux alcalins.

En raison de sa compatibilitĂ© avec de nombreux autres Ă©lĂ©ments, il peut ainsi former une grande variĂ©tĂ© d’alliages. De plus, son utilisation renforce la rĂ©sistance mĂ©canique et la rĂ©sistance Ă  la corrosion des autres matĂ©riaux.

Entre autres, l’acier-nickel est connu pour sa haute rĂ©sistance Ă  la rupture et Ă  l’attaque chimique. C’est la raison pour laquelle il est souvent utilisĂ© dans des applications industrielles, comme la construction navale, la production de tubes et de tuyaux, ainsi que dans la fabrication de piĂšces automobiles.

Propriétés des alliages à base de nickel

La prĂ©sence de nickel dans les aciers renforce leur rĂ©sistance Ă  la rupture et Ă  la corrosion. Les aciers inoxydables austĂ©nitiques tels que le 18/8 ou le 18/10 tirent notamment leur rĂ©sistance Ă  la corrosion grĂące Ă  ce mĂ©tal. De mĂȘme, les alliages Ă  base de nickel jouent un rĂŽle crucial dans l’amĂ©lioration des propriĂ©tĂ©s des aciers et des superalliages.

Entre outre, sa capacitĂ© Ă  favoriser la formation d’une structure martensitique lors de la trempe en fait un Ă©lĂ©ment gammagĂšne essentiel. La dĂ©formation Ă  chaud de l’acier ou de l’alliage affecte Ă©galement sa microstructure, ce qui peut avoir un impact significatif sur leur propriĂ©tĂ©.

Par ailleurs, les alliages Ă  base de nickel sont des matĂ©riaux critiques pour les processus industriels exigeant une rĂ©sistance et une fiabilitĂ© accrues Ă  des tempĂ©ratures Ă©levĂ©es et aux environnements corrosifs. En effet, grĂące Ă  ses propriĂ©tĂ©s mĂ©caniques et thermiques exceptionnelles, le nickel est largement utilisĂ© dans de nombreuses applications. On cite notamment l’aĂ©rospatiale, l’industrie chimique, l’automobile, la biomĂ©decine et l’Ă©nergie.

Il offre Ă©galement une rĂ©sistance accrue Ă  l’usure sur une large plage de tempĂ©ratures. Celle-ci peut aller des basses tempĂ©ratures Ă  des tempĂ©ratures extrĂȘmes allant jusqu’Ă  plus de 1 000 °C. De plus, les alliages Ă  base de nickel sont connus pour leur faible dilatation, ainsi que leur excellente rĂ©sistance Ă  la corrosion atmosphĂ©rique et aux rĂ©actifs chimiques. Leur remarquable combinaison de caractĂ©ristiques physico-chimiques explique d’ailleurs la hausse significative de l’utilisation de ces alliages ces derniĂšres annĂ©es.

Les alliages courants

Les alliages Ă  base de nickel gagnent en popularitĂ© dans divers secteurs grĂące Ă  leur rĂ©sistance et Ă  leur fiabilitĂ© dans les environnements extrĂȘmes. Ils offrent une rĂ©sistance exceptionnelle Ă  la corrosion et Ă  l’usure, ainsi qu’une grande stabilitĂ© Ă©lectrique qui en font des matĂ©riaux incontournables dans l’industrie moderne.

Entre autres, le nickel est frĂ©quemment utilisĂ© dans la fabrication d’aciers inoxydables et rĂ©fractaires Ă  haute teneur en chrome, de fontes de nickel comme le Ni-resist ou d’alliages de blindage magnĂ©tique. On le retrouve Ă©galement dans les aimants Alnico et de Hastelloy, ainsi que dans les alliages Monel anti-corrosion. Les cupronickels sont Ă©galement courants dans les piĂšces de monnaie ou dans le nigusil.

Dans les faits, il existe trois catĂ©gories distinctes d’alliages de nickel : les alliages fer-nickel, les alliages cuivre-nickel et les superalliages Ă  base de nickel tels que le nichrome. Cet alliage peut rĂ©sister Ă  la corrosion sĂšche Ă  haute tempĂ©rature avec de bonnes propriĂ©tĂ©s mĂ©caniques.

Les alliages fer-nickel

Le nickel est couramment utilisĂ© en association avec le fer. Il permet d’obtenir des matĂ©riaux prĂ©sentant des propriĂ©tĂ©s mĂ©caniques et thermiques remarquables ainsi qu’une forte rĂ©sistance Ă  la corrosion et Ă  l’attaque chimique, notamment Ă  basses tempĂ©ratures.

En outre, sa forte rĂ©sistance Ă  la corrosion en fait un matĂ©riau de choix pour les alliages populaires tels que l’invar, le constantan, le kovar, l’alumel, la platinite, le cunife, l’inconel et la platinite. D’ailleurs, les alliages fer-nickel sont connus pour leur rĂ©sistance accrue Ă  la rupture et Ă  l’usure.

Les alliages cuivre-nickels

Les alliages cuivre-nickels comprennent notamment les maillechorts, les bronzes au nickel et les cupronickels. Ils sont largement utilisĂ©s pour leur durabilitĂ©, leur rĂ©sistance Ă  la corrosion et Ă  l’usure, ainsi que pour leurs propriĂ©tĂ©s thermiques et mĂ©caniques.

Le nickel est Ă©galement recherchĂ© pour ses propriĂ©tĂ©s magnĂ©tiques, notamment pour la fabrication d’aimants permanents tels que l’alnico, et peut ĂȘtre utilisĂ© dans des alliages Ă  mĂ©moire de forme comme le nitinol.

Enfin, les alliages cuivre-nickel sont réputés pour résister à la corrosion en milieu acide ou marin tout en étant faciles à forger et à souder.

Les superalliages Ă  base de nickel

Les superalliages Ă  base de nickel sont des matĂ©riaux performants pour les applications industrielles qui requiĂšrent des propriĂ©tĂ©s mĂ©caniques exceptionnelles. Ces alliages complexes, comme le nichrome, prĂ©sentent une rĂ©sistance exceptionnelle Ă  la corrosion sĂšche Ă  haute tempĂ©rature et des propriĂ©tĂ©s mĂ©caniques supĂ©rieures. Entre autres, ils prĂ©sentent une limite d’Ă©lasticitĂ© Ă©levĂ©e et affichent une excellente rĂ©sistance au fluage.

Leur dĂ©veloppement est Ă©troitement liĂ© Ă  l’Ă©volution des moteurs d’avion depuis le milieu du XXe siĂšcle. Les Nimonic, un type spĂ©cifique de superalliage Ă  base de nickel, sont particuliĂšrement adaptĂ©s pour la fabrication de turbines Ă  gaz et de rĂ©acteurs, grĂące Ă  leur rĂ©sistance aux pressions et aux tempĂ©ratures extrĂȘmement Ă©levĂ©es.

Les nombreuses utilisations des alliages Ă  base de nickel dans l’industrie et l’artisanat

Les alliages de nickel sont utilisĂ©s dans divers secteurs industriels, notamment la bijouterie, la production de composants de prĂ©cision, l’optique et les revĂȘtements Ă©lectrochromes.

On le retrouve notamment dans la fabrication de jauges de dĂ©formation et dans la production d’aciers spĂ©ciaux pour les plaques blindĂ©es, les coffres-forts, les portes blindĂ©es et les chars d’assaut pour les mesures de sĂ©curitĂ©. En outre, le nickel-chrome est une excellente rĂ©sistance chauffante. Ainsi, il peut ĂȘtre utilisĂ© comme matĂ©riau de soudure. Il est Ă©galement Ă  noter que les alliages de nickel trouvent aisĂ©ment leur place dans la production de catalyseurs tels que le NiO/TiO2-SiO2.

En joaillerie, cet Ă©lĂ©ment chimique est souvent combinĂ© avec de l’or pour amĂ©liorer la rĂ©sistance des bijoux et crĂ©er des couleurs uniques. En outre, le bronze au nickel est utilisĂ© dans les Ă©lĂ©ments dĂ©coratifs et les couverts de table. Il est Ă©galement prĂ©sent dans les instruments de dessin industriel et les mĂ©canismes d’horlogerie.

Dans le secteur de l’architecture, les alliages Ă  base de nickel sont utilisĂ©s pour les bronzes dĂ©coratifs, les Ă©lĂ©ments ornementaux et les couverts de table.

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Les propriĂ©tĂ©s d’oxydation et de liaison

Le nickel est un Ă©lĂ©ment chimique qui se caractĂ©rise par sa faible rĂ©activitĂ© aux acides et Ă  l’oxygĂšne, en comparaison avec d’autres mĂ©taux tels que le fer ou le cobalt. Ses propriĂ©tĂ©s d’oxydation et de liaison prĂ©sentent une diversitĂ© remarquable et constituent un domaine de recherche important dans les sciences des matĂ©riaux.

Dans les faits, cet Ă©lĂ©ment chimique prĂ©sente diffĂ©rentes possibilitĂ©s d’oxydation, mais la plus courante est la forme II qui confirme sa propriĂ©tĂ© ionique. Toutefois, il peut Ă©galement atteindre des niveaux d’oxydation moins frĂ©quents tels que -II, -I, I, III et IV. Bien que minoritaire, le niveau III est utilisĂ© dans de nombreux complexes avec des ligands donneurs pour la liaison σ, comme les thiols et les phosphines. En chimie, les ligands jouent un rĂŽle crucial dans la formation de complexes molĂ©culaires. Ces espĂšces, qu’elles soient atomiques, ioniques ou molĂ©culaires, sont caractĂ©risĂ©es par leur capacitĂ© Ă  se lier Ă  un ou plusieurs atomes centraux.

Par ailleurs, l’alliage de nickel-sodium, l’enzyme hydrogĂ©nase et les complexes tĂ©traĂ©driques bien stabilisĂ©s contiennent du nickel avec un degrĂ© d’oxydation de niveau II et parfois de niveau I. Le niveau IV est, quant Ă  lui, principalement fabriquĂ© sous forme d’oxyde par des spĂ©cialistes en Ă©lectrochimie et utilisĂ© dans les cathodes.

En solution aqueuse, l’ion Ni(II) peut adopter des structures complexes avec des ligands tels que l’ammoniac, l’Ă©thylĂšne diamine ou le chlorure. Chacun d’entre eux affiche une couleur diffĂ©rente. Par exemple, le complexe hexaammoniĂ© [Ni(NH3)6]2+ est de couleur violet foncĂ©, tandis que le tĂ©trachlorĂ© [NiCl4]2− est d’un jaune-vert.

Ses principaux composés

Le nickel peut former divers composĂ©s avec diffĂ©rents Ă©lĂ©ments, tels que le carbone, l’oxygĂšne, le chlore, le soufre et l’arsenic. Cette rĂ©activitĂ© peut notamment se manifester Ă  haute tempĂ©rature en prĂ©sence de corps oxydants. Le nickel est Ă©galement arsĂ©nophile et chalcophile. Ainsi, il peut rĂ©agir avec le soufre et l’arsenic pour produire de l’hydroxyde de nickel II.

En outre, il est possible de produire du mĂ©tal carburĂ© ou de la fonte au nickel en chauffant du nickel solide avec du charbon de bois. En rĂ©duisant directement l’oxyde de nickel avec du charbon de bois, on peut former du mĂ©tal nickel carburĂ© fondu et du gaz CO.

Dans tous les cas, parmi les principaux composés du nickel, on peut citer :

Les sulfates de nickel

Les sulfates de nickel ont une structure similaire Ă  celle du fer et prĂ©sentent diffĂ©rents degrĂ©s d’hydratation. Ils sont souvent associĂ©s Ă  des mĂ©taux alcalins et au cation ammonium. Le NiSO4.(NH4)2SO4 est un exemple de sulfate double de nickel qui possĂšde une structure isomorphe semblable avec d’autres composĂ©s oĂč le nickel(II) est remplacĂ© par d’autres ions divalents comme le fer, le cobalt ou le magnĂ©sium.

Par ailleurs, il faut savoir que plusieurs sulfates de nickel divalents ont une couleur vert pomme, tout comme les cristaux sous forme hydratĂ©e (hexahydratĂ©e et heptahydratĂ©e). Ce phĂ©nomĂšne s’explique par la prĂ©sence de l’ion hydratĂ© [Ni(H2O)6]2+.

En revanche, sous forme anhydre, ils ont une couleur qui tend plutĂŽt vers le jaune ou une nuance de vert plus clair. Il est toutefois Ă  noter que la couleur varie en fonction de l’anion, notamment de son Ă©lectronĂ©gativitĂ© et de sa polarisabilitĂ©. Par exemple, le NiBr2 est jaune tandis que le NiI2 est noir.

En outre, en dissolvant les sulfates de nickel dans l’ammoniac, il est possible de crĂ©er une solution aux teintes bleues ou violettes. Cette coloration est due Ă  la formation d’ions complexes de nickel ammoniacal [Ni(NH3)n]2+

Les complexes de nickel colorés

La chimie du nickel offre un terrain d’Ă©tude passionnant qui peut ĂȘtre explorĂ© Ă  travers les complexes colorĂ©s que l’élĂ©ment chimique forme avec diffĂ©rents ligands conformes Ă  la thĂ©orie de base de la chimie de coordination. Ces derniĂšres prĂ©sentent des caractĂ©ristiques et des structures uniques que l’on peut classer en trois catĂ©gories selon l’hybridation.

Tout d’abord, les complexes de nickel dsp2 en plan-carrĂ© montrent un comportement diamagnĂ©tique et sont gĂ©nĂ©ralement rouges, bruns ou jaunes. Parmi eux, le complexe [Ni(CN)4]2- est couramment utilisĂ© en raison de son stĂ©risme et de sa stabilitĂ© chimique. Cependant, il est extrĂȘmement toxique et nĂ©cessite des prĂ©cautions de manipulation. Ensuite, les complexes sp3 tĂ©traĂ©driques sont des complexes paramagnĂ©tiques bleus ou verts. Le [Ni(Cl)4]2- est un exemple de ce type de complexe de nickel. Il s’agit d’un complexe de nickel tĂ©trachlorure d’ions avec une charge globale de 2- et une gĂ©omĂ©trie molĂ©culaire octaĂ©drique. Enfin, les complexes sp3d2 octaĂ©driques que l’on observe facilement dans les composĂ©s [Ni(H2O)6]2+ ou [Ni(NH3)6]2+.

Par ailleurs, contrairement aux ions et aux complexes de cobalt et de fer, les complexes de Ni(II) ont une faible capacitĂ© Ă  se transformer en complexes de Ni(III) par oxydation. NĂ©anmoins, ils peuvent ĂȘtre rĂ©duits en Ni(I) ou mĂȘme en Ni(0). Par exemple, le complexe cyanurĂ© [Ni(CN)4]2- peut ĂȘtre rĂ©duit en [Ni(CN)3]2- ou en [Ni(CN)4]4-.

Les clathrates

Les clathrates sont des complexes formĂ©s de molĂ©cules de cyanure de nickel et d’ammoniaque se liant ensemble pour former une structure cristalline particuliĂšre.

D’une part, les molĂ©cules d’ammoniaque sont responsables de la formation de la structure cristalline en crĂ©ant des liaisons avec les atomes de nickel. D’autre part, les molĂ©cules de cyanure se combinent aux molĂ©cules d’ammoniaque et s’organisent autour d’elles pour crĂ©er des cages. Ces derniĂšres peuvent capturer des molĂ©cules plus petites, comme celles prĂ©sentes dans l’air environnant des clathrates.

Cette dĂ©couverte pourrait avoir des implications importantes pour la fabrication de nouveaux matĂ©riaux et pour la capture de gaz dans l’atmosphĂšre.

Il est possible de produire de la « fonte au nickel » ou du « mĂ©tal carburĂ© » en chauffant du nickel solide cristallin avec du charbon de bois, ce qui forme du nickel carburĂ© (Ni1-xCx) avec x fraction de plusieurs pourcents. L’oxyde de nickel peut ĂȘtre rĂ©duit directement dans un creuset brasquĂ© au feu de forge avec du charbon de bois, formant du mĂ©tal nickel carburĂ© fondu (NiC) et du monoxyde de carbone. À haute tempĂ©rature, le nickel rĂ©agit avec les corps oxydants (gaz oxygĂšne) et les halogĂšnes (chlore). Enfin, le nickel est chalcophile et arsĂ©nophile, rĂ©agissant facilement avec le soufre et l’arsenic. On peut Ă©galement obtenir un prĂ©cipitĂ© d’hydroxyde de nickel II.

Les oxydes de nickel et oxydes mixtes

Les oxydes de nickel sont des composĂ©s inorganiques qui possĂšdent des propriĂ©tĂ©s physiques et chimiques intĂ©ressantes. Ils peuvent ĂȘtre utilisĂ©s dans de nombreux domaines, tels que l’industrie de l’acier, la catalyse ou encore dans la fabrication de batteries.

Nous retrouvons diffĂ©rents types d’oxydes de nickel, allant du monoxyde de nickel au dioxyde de nickel, en passant par les oxydes mixtes. Chacun de ces composĂ©s a des propriĂ©tĂ©s chimiques et physiques spĂ©cifiques, mais ils ont tous en commun la prĂ©sence de l’Ă©lĂ©ment nickel.

Oxyhydroxydes de nickel

Les oxyhydroxydes de nickel sont des composés importants du nickel. Ils jouent un rÎle clé dans différents processus. Dans cette catégorie, on retrouve trois composés.

  • Tout d’abord, les oxyhydroxydes de NiOOH que l’on utilise le plus souvent comme matĂ©riau de cathode pour les batteries rechargeables.
  • Ensuite, les oxyhydroxydes de Ni(III) qui sont des composĂ©s chimiques contenant du nickel Ă  l’Ă©tat d’oxydation +3 liĂ© Ă  des groupes hydroxydes (OH-). Ils sont gĂ©nĂ©ralement de couleur vert foncĂ© Ă  noire et ont des propriĂ©tĂ©s magnĂ©tiques. Ces oxyhydroxydes ont des applications dans la catalyse, la production de batteries et le magnĂ©tisme.
  • Enfin, les oxyhydroxydes de Ni(IV) qui sont des composĂ©s chimiques contenant du nickel et de l’oxygĂšne ainsi que des groupes hydroxyle (OH-). Ils ont une valence de +4 pour le nickel et s’utilisent habituellement dans la production d’hydrogĂšne et la rĂ©duction de CO2.

Hydroxydes de nickel

Les hydroxydes de nickel prĂ©sentent des propriĂ©tĂ©s utiles pour diffĂ©rents usages dans l’industrie des batteries ou des catalyseurs. Ces composĂ©s se dĂ©clinent en trois formes :

  • Le Ni(OH)2 qui se prĂ©sente sous la forme de poudre ou de cristaux verts insolubles dans l’eau. Il est utilisĂ© dans les piles Ă©lectriques rechargeables, notamment dans les batteries nickel-cadmium et nickel-mĂ©tal hydrure.
  • L’hydroxyde de nickel hydratĂ© qui se prĂ©sente sous la forme d’un solide cristallin de couleur verte.
  • L’hydroxyde de nickel III qui se prĂ©sente comme un excellent catalyseur pour certaines rĂ©actions chimiques.

Les fluorures de nickel

Les fluorures de nickel sont des composĂ©s chimiques contenant du nickel et des atomes de fluor. Ils sont largement utilisĂ©s dans l’industrie pour diverses applications, y compris la production d’alliages solides, de catalyseurs, de batteries et d’autres produits chimiques. Cependant, leur toxicitĂ© Ă©levĂ©e rend leur manipulation et leur utilisation extrĂȘmement dĂ©licates.

Le fluorure de nickel NiF2 est l’un des composĂ©s les plus courants de cette famille, tandis que l’hexafluoronickĂ©late(IV) de potassium est moins commun Ă  cause de son instabilitĂ©.

Chlorures de nickel

Les chlorures de nickel sont des composés chimiques formés de nickel et de chlorure. Leur forme et leur couleur peuvent varier en fonction des conditions de formation.

Le chlorure de nickel divalent, de formule NiCl2, est l’une des formes les plus courantes. L’hexahydrate de chlorure de nickel, de formule NiCl2. 6 H2O, peut ĂȘtre trouvĂ© sous forme de cristaux vert Ă©meraude. D’autres arrangements avec des ligands ammoniacaux sont Ă©galement possibles.

Bromures de nickel

Les bromures de nickel peuvent se présenter sous différentes formes, telles que le NiBr2, le NiBr2. 3 H2O ou encore le bromure de nickel(II) hexammonié. Ces composés ont des propriétés physiques et chimiques uniques qui les rendent utiles dans plusieurs applications industrielles.

Sulfures de nickel

Les sulfures de nickel sont des composĂ©s chimiques d’une grande importance dans l’industrie miniĂšre et la production de mĂ©taux. Ils se forment naturellement dans les dĂ©pĂŽts minĂ©raux et sont extraits pour leur valeur commerciale en tant que source de nickel. Ils se dĂ©clinent sous diffĂ©rentes formes. On retrouve tout d’abord le sulfure de nickel noir, Ă©galement connu sous le nom de sulfure de nickel(II) ou sulfure de nickel monoclinique. Ensuite, il y a le sous-sulfure de nickel ou heazlewoodite qui est un autre composĂ© important dans l’industrie miniĂšre du nickel. Enfin, le sulfure de fer et de nickel, aussi connu sous l’appellation pentlandite, est un minĂ©ral associĂ© Ă  des gisements de nickel.

Ses ions

À l’instar du vanadium, les ions nickel se retrouvent emprisonnĂ©s dans des structures supramolĂ©culaires de type porphyrine comme les fractions lourdes de pĂ©trole brut. Ils sont solubles dans l’eau pour former des solutions nickelĂ©es. De plus, les ions nickel peuvent se lier avec des ligands tels que les amines ou les thiols pour former des complexes de coordination stables.

Comme ils peuvent se transformer entre les Ă©tats Ni2+ et Ni3+, ils participent Ă©galement Ă  des rĂ©actions d’oxydo-rĂ©duction. Enfin, il est Ă  noter que le nickel est prĂ©sent dans de nombreux minĂ©raux. Sa prĂ©sence peut ĂȘtre dĂ©tectĂ©e par des mĂ©thodes telles que la spectromĂ©trie de masse ou la fluorescence des rayons X.

Ses utilisations

Le nickel est un mĂ©tal utilisĂ© pour la fabrication d’alliages mĂ©talliques, la bijouterie, l’industrie, la catalyse, la biochimie et bien d’autres domaines encore. Sa capacitĂ© de recyclage en fin de vie en fait un Ă©lĂ©ment souvent privilĂ©giĂ© dans diffĂ©rentes utilisations.

Les alliages

Le nickel est frĂ©quemment utilisĂ© dans la fabrication d’alliages mĂ©talliques. Les aciers inoxydables sont le plus souvent composĂ©s de 68 % de nickel. Il permet aussi de crĂ©er des alliages non ferreux Ă  hauteur de 10 %, en fonderie Ă  3 % et des accumulateurs Ă  4 %. Trois catĂ©gories d’alliages peuvent ĂȘtre distinguĂ©es : les alliages fer-nickel, les alliages cuivre-nickel et les superalliages.

En bijouterie

AssociĂ© Ă  l’or, le nickel est utilisĂ© pour obtenir une meilleure rĂ©sistance mĂ©canique ainsi que des couleurs originales. Du cuivre, du nickel et de l’or donnent de l’or jaune ou rosĂ©, tandis que l’or et le nickel donnent de l’or blanc.

L’industrie et la production d’Ă©nergie

Le nickel est un métal précieux avec de nombreuses utilisations industrielles et énergétiques. Il intervient notamment dans la fabrication des aimants, des écrans magnétiques, des contacteurs électriques et des bougies de moteurs à combustion et à explosion, et des accumulateurs alcalins. Grùce à sa conductivité électrique élevée, il trouve également sa place dans les fils et cùbles électriques.

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En biochimie

En biochimie, les billes de nickel agarose sont utilisĂ©es comme matrice ou rĂ©sine pour effectuer la chromatographie d’affinitĂ© des protĂ©ines ou leur purification aprĂšs marquage. Ils garantissent une meilleure concentration et purification des protĂ©ines.

Les accumulateurs

Que ce soit pour les vĂ©hicules Ă©lectriques, les appareils Ă©lectroniques portables ou encore les installations de stockage d’Ă©nergie renouvelable, les batteries rechargeables sont dĂ©sormais incontournables. Et dans ces Ă©quipements, le nickel joue un rĂŽle primordial.

En effet, cet Ă©lĂ©ment chimique fait partie des composants clĂ©s de nombreux accumulateurs alcalins comme les batteries fer-nickel, nickel-cadmium, nickel-mĂ©tal hydrure et nickel-zinc. Il est aussi prĂ©sent dans les cathodes des piles alcalines nickel-dioxyde de manganĂšse que l’on retrouve dans les appareils Ă©lectroniques grand public.

La catalyse et la photochimie

En plus de son rĂŽle d’élĂ©ment d’alliage, le nickel est un important catalyseur dans les rĂ©actions d’hydrogĂ©nation. Entre autres, ces derniers trouvent une application dans la production d’huiles et de graisses saturĂ©es pour la fabrication notamment de la margarine et de certains savons.

Les sels de nickel de Raney ou de nickel de Sabatier-Senderens ont Ă©galement des propriĂ©tĂ©s catalytiques qui se rĂ©vĂšlent vraiment utiles dans l’hydrogĂ©nation de composĂ©s organiques. Ils trouvent aussi leur utilitĂ© dans la rĂ©duction de composĂ©s chimiques et la production de biodiesel. Les sels de nickel, tels que l’hydroxycarbonate, le chlorure, le sulfate ou encore l’hypophosphite, sont, quant Ă  eux, utilisĂ©s dans diffĂ©rents secteurs industriels, comme l’Ă©lectronique et la galvanoplastie.

En chimie radicalaire, les complexes de Ni(II) tels que les dialkylthiocarbamates, les thiobisphĂ©nolates ou encore les phosphites trouvent des applications en tant que piĂ©geurs de radicaux libres et dĂ©sactivateurs d’hydroxy-peroxydes. Certains complexes de Ni(II), tels que les thiophĂ©nolates alkyl-aminĂ©s, peuvent jouer un rĂŽle stabilisant vis-Ă -vis de la lumiĂšre. Ils sont utilisĂ©s dans le stockage de l’énergie, pouvant ĂȘtre ensuite libĂ©rĂ©s par la chaleur, la fluorescence ou la phosphorescence.

Enfin, le nickel peut ĂȘtre utilisĂ© comme cocatalyseur dans certaines enzymes oĂč il est prĂ©sent en tant que centre catalytique.

Les différents usages du nickel dans la vie courante

Si le nickel joue un rĂŽle dans de nombreux secteurs industriels, il s’agit aussi d’un mĂ©tal indispensable dans notre vie quotidienne. Que ce soit pour lutter contre la corrosion ou pour la fabrication de diffĂ©rents objets Ă©lectroniques ou d’analyse, le nickel est un matĂ©riau incontournable.

Le nickelage pour lutter contre la corrosion

La corrosion est un phĂ©nomĂšne qui affecte de nombreux mĂ©taux, notamment le fer. Pour prĂ©venir ce phĂ©nomĂšne, le nickelage se prĂ©sente comme une solution Ă  privilĂ©gier. Ce processus Ă©prouvĂ© implique un dĂ©pĂŽt Ă©lectrolytique de nickel sur la surface de l’objet. Cette derniĂšre forme une fine couche de protection contre la corrosion et lui donne une finition brillante.

Les piĂšces de monnaie

Le nickel est un choix populaire pour la production de piĂšces de monnaie en raison de sa mallĂ©abilitĂ© et de sa rĂ©sistance Ă  l’usure. En effet, la qualitĂ© de ce matĂ©riau en fait un choix idĂ©al pour les piĂšces qui doivent rĂ©sister Ă  une utilisation rĂ©guliĂšre et Ă  l’usure constante. C’est d’ailleurs pour cette raison que les piĂšces de monnaie amĂ©ricaines, canadiennes et europĂ©ennes (telles que les piĂšces d’un et de deux euros) sont toutes fabriquĂ©es avec du nickel.

Les spatules et les creusets pour l’analyse

Les spatules et les creusets sont des Ă©lĂ©ments indispensables pour l’analyse en laboratoire. À cette fin, le nickel est privilĂ©giĂ© pour leur fabrication en raison de sa rĂ©sistance Ă  la corrosion et aux tempĂ©ratures Ă©levĂ©es. De plus, grĂące Ă  sa robustesse et Ă  sa durabilitĂ©, ce mĂ©tal est idĂ©al pour une utilisation dans des processus chimiques et mĂ©tallurgiques exigeants.

Les cuves pour le transport de produits corrosifs

Le nickel est un matĂ©riau prĂ©cieux dans la production de rĂ©servoirs pour le transport de produits corrosifs tels que la soude caustique. Ce mĂ©tal garantit une protection accrue contre les contaminations et les altĂ©rations des produits transportĂ©s. Il est ainsi utilisĂ© dans les industries chimiques et pĂ©trochimiques oĂč les rĂ©servoirs en nickel peuvent prĂ©server la qualitĂ© des produits stockĂ©s en toute sĂ©curitĂ©.

Le recyclage

En Europe, environ 80 % des produits contenant du nickel arrivant en fin de vie sont collectés et recyclés, contre 50 % au niveau mondial.

La production de nickel et l’Ă©conomie mondiale

Le nickel est un mĂ©tal prĂ©cieux qui trouve une application clĂ© dans une variĂ©tĂ© d’industries, de l’électronique Ă  l’informatique, en passant par l’aĂ©ronautique. Toutefois, les rĂ©serves sont limitĂ©es et de nombreuses Ă©tudes confirment aujourd’hui les risques de pĂ©nurie de ce mĂ©tal stratĂ©gique.

À titre d’illustration, une Ă©tude menĂ©e par les experts du cabinet McKinsey, CRU et BRGM sur la disponibilitĂ© de ce matĂ©riau met en lumiĂšre les diffĂ©rentes problĂ©matiques qui auront un impact majeur sur l’avenir des mĂ©taux stratĂ©giques moyennement rares. Parmi eux, on cite le cobalt, le tungstĂšne et bien sĂ»r le nickel. L’Ă©tain est un autre mĂ©tal en risque de pĂ©nurie, en raison de la sous-estimation de la demande et de l’Ă©puisement des mines faciles Ă  exploiter.

Dans tous les cas, les conditions techniques et Ă©conomiques actuelles, les risques gĂ©opolitiques, ainsi que le faible nombre d’acteurs dans la chaĂźne d’approvisionnement affectent l’exploitation de nouvelles matiĂšres premiĂšres en amont du dĂ©veloppement des filiĂšres.

Cette Ă©tude souligne ainsi l’enjeu de la production de mĂ©taux stratĂ©giques pour l’industrie mondiale et encourage la recherche de solutions alternatives et durables.

La production mondiale de nickel par pays

Le nickel est un mĂ©tal stratĂ©gique important pour l’industrie automobile, aĂ©ronautique, Ă©lectronique et de la construction. Sa production mondiale est concentrĂ©e dans quelques pays, avec une forte demande en Asie. La production de nickel minier est donc un enjeu majeur pour de nombreux pays.

Selon une Ă©tude rĂ©alisĂ©e par GlobalData, la production de nickel dans le monde a connu une baisse de 7,4 % en 2020, avec un total de 2 195 000 tonnes produites. Les donnĂ©es de l’Institut d’Ă©tudes gĂ©ologiques des États-Unis rĂ©vĂšlent une baisse d’environ 4 % de la production mondiale la mĂȘme annĂ©e, avec un total de 500 kt. Cette diminution de la production peut s’expliquer par diffĂ©rents facteurs, tels que la pandĂ©mie de la Covid-19 ou encore les restrictions environnementales.

Toutefois, les experts prĂ©voient que la croissance du secteur du nickel sera stimulĂ©e par l’augmentation de la demande pour les alliages d’acier inoxydable et pour le marchĂ© des voitures Ă©lectriques. Les derniĂšres donnĂ©es publiĂ©es mettent Ă©galement en Ă©vidence les cinq principaux producteurs de nickel dans le monde. En tĂȘte de liste se trouve l’IndonĂ©sie, avec une production de 760 kt, suivie des Philippines avec une production de 320 kt. La Russie occupe la troisiĂšme place avec une production de 280 kt, tandis que la France (Nouvelle-CalĂ©donie) enregistre une production de 200 kt, se classant ainsi en quatriĂšme position. L’Australie clĂŽture ce classement avec une production de 170 kt.

Il convient de souligner que ce classement a considĂ©rablement changĂ© depuis 2014. À cette Ă©poque, les principaux producteurs de nickel Ă©taient classĂ©s comme suit :

ClassementProducteurProduction par tonne
1Philippines440 000
2Russie260 000
3Indonésie244 000
4Canada233 000
5Australie220 000
6Nouvelle-Calédonie (France)165 000
7Brésil126 000
8Chine100 000
9Colombie75 000
10Cuba66 000
11Afrique du Sud54 700
12Madagascar37 800
13Macédoine*21 100
14Botswana19 600
15GrĂšce19 400

En ce qui concerne le nickel raffinĂ©, la Russie est en tĂȘte des producteurs, reprĂ©sentant 20,7 % de la production mondiale. Le Japon, le Canada et l’Australie le suivent de prĂšs avec respectivement 13,5 %, 12,1 % et 9,6 %. L’ensemble composĂ© de la France mĂ©tropolitaine et de la Nouvelle-CalĂ©donie se classe Ă  la septiĂšme place avec une part de production de 4,2 %.

La production mondiale de nickel par entreprise

Le marché international du nickel est largement contrÎlé par cinq industries miniÚres majeures qui représentent prÚs de 50 % de la production totale.

Norilsk, basĂ©e en Russie, est le leader incontestĂ© du marchĂ© avec une production annuelle de 283 000 tonnes. Elle est suivie par Vale, l’entreprise miniĂšre brĂ©silienne, qui produit environ 155 000 tonnes par an. BHP Billiton, le patron de WMC, trĂŽne Ă  la troisiĂšme place avec une production annuelle d’approximativement 93 000 tonnes. Suivent enfin Glencore et Jinchuan Group International Resources Co. Ltd., respectivement quatriĂšme et cinquiĂšme plus grands producteurs de nickel au monde.

L’histoire du nickel

Depuis des millĂ©naires, le nickel est prĂ©sent dans notre quotidien sous diverses formes. UtilisĂ© Ă  l’origine pour colorer le verre ou pour la confection de piĂšces de monnaie, ce mĂ©tal a su se faire une place centrale dans une myriade de domaines grĂące Ă  ses propriĂ©tĂ©s mĂ©caniques et physico-chimiques remarquables. De la crĂ©ation de nouvelles techniques de nickelage Ă  la mise au point d’alliages de nickel pour amĂ©liorer la rĂ©sistance des aciers et des fers, retour sur l’histoire du nickel et son Ă©volution au fil des siĂšcles.

L’utilisation ancienne et la dĂ©couverte de nouvelles propriĂ©tĂ©s

Depuis 3500 av. J.-C., le nickel est utilisĂ© dans diffĂ©rentes cultures Ă  travers le monde. Entre autres, des bronzes dĂ©couverts en Syrie contiennent jusqu’Ă  2 % de nickel, tandis que des manuscrits chinois indiquent que le cuivre blanc Ă©tait utilisĂ© en Chine entre le XVIIIe et le XVe siĂšcle av. J.-C. Cependant, Ă  cette Ă©poque, le minerai de nickel Ă©tait souvent confondu avec celui d’argent, ce qui retardait la comprĂ©hension de son utilisation effective.

Par ailleurs, il y a environ 2 100 ans, dans la rĂ©gion de Bactria en Asie Mineure, les premiĂšres piĂšces de monnaie en cupronickel ont Ă©tĂ© produites. Elles Ă©taient composĂ©es de prĂšs de 20 % de nickel, leur confĂ©rant une couleur blanc argentĂ©. Ensuite, pendant le rĂšgne d’Euthydemus II, d’Agathocles et de PantalĂ©on, les piĂšces de cupronickel ont commencĂ© Ă  ĂȘtre frappĂ©es vers l’an 190 avant J.-C.

La fusion de la Mond Nickel Company et de l’International Nickel Company

En 1900, la Mond Nickel Company a connu une croissance spectaculaire grĂące Ă  l’exploitation d’un gisement de pyrrhotines nickĂ©lifĂšres au Canada.

En octobre 1929, la compagnie Mond Nickel a Ă©tĂ© intĂ©grĂ©e Ă  l’International Nickel Company aprĂšs que Robert Mond, fils aĂźnĂ© de Ludwig, ait donnĂ© son approbation pour l’exploitation du gisement situĂ© Ă  Sudbury, dans le Nord de l’Ontario, au Canada. Cette dĂ©cision a Ă©tĂ© prise dans le but d’Ă©tendre les activitĂ©s de la sociĂ©tĂ© et d’augmenter sa production du mĂ©tal. La fusion de ces deux entreprises a ainsi permis Ă  la compagnie d’amĂ©liorer sa position sur le marchĂ© mondial de l’extraction de mĂ©taux et de renforcer sa position dans l’industrie du nickel.

Le dĂ©veloppement d’alliages de nickel

L’ajout de nickel Ă  l’acier a rĂ©volutionnĂ© l’industrie mĂ©tallurgique en amĂ©liorant considĂ©rablement les performances mĂ©caniques et physiques des alliages. GrĂące Ă  des mĂ©thodes de production sophistiquĂ©es, l’incorporation de cet Ă©lĂ©ment se fait dĂ©sormais de maniĂšre plus prĂ©cise et efficace, offrant ainsi des propriĂ©tĂ©s exceptionnelles Ă  ces mĂ©taux. Par exemple, l’acier contenant 3 % de nickel est utilisĂ© dans la fabrication des roues de wagons Ă  grande capacitĂ© de charge, capables de supporter jusqu’Ă  160 kg/m2. Les navires de guerre utilisent Ă©galement des alliages de nickel pour un blindage optimal.

Le développement de nouvelles techniques

Le procĂ©dĂ© de nickelage a vu le jour en 1834 grĂące aux travaux du cĂ©lĂšbre chimiste britannique Michael Faraday. Cette technique Ă©tait initialement utilisĂ©e pour amĂ©liorer la rĂ©sistance Ă  l’oxydation des surfaces d’autres matĂ©riaux. Cependant, elle n’a rĂ©ellement connu un essor important qu’Ă  la Belle Époque grĂące aux recherches menĂ©es par Louis Becquerel, EugĂšne Roseleur, George Adams et Josef Pfannhauser. Ces derniers ont Ă©laborĂ© un procĂ©dĂ© Ă  base de sulfate double de nickel et d’ammonium permettant la production de piĂšces nickelĂ©es.

Au fil des annĂ©es, le nickelage est Ă©galement devenu un procĂ©dĂ© de galvanoplastie de plus en plus rĂ©pandu. Les bains d’Ă©lectrolyse contiennent souvent des quantitĂ©s importantes de sulfate double de nickel et d’ammonium avec une densitĂ© de courant situĂ©e entre 0,3 et 0,6 A/dm2

Enfin, au dĂ©but des annĂ©es 1920, les alliages de nickel ont commencĂ© Ă  ĂȘtre trĂšs demandĂ©s pour la fabrication d’ustensiles de cuisine. En consĂ©quence, le procĂ©dĂ© de nickelage est devenu un processus courant.

Les  restrictions d’usage pendant la Seconde Guerre mondiale

La Seconde Guerre mondiale a eu un impact notable sur l’utilisation du nickel dans divers secteurs industriels. Leur incorporation dans les aciers des blindages Ă©tant cruciale durant la guerre, les belligĂ©rants ont limitĂ© son utilisation dans la production de piĂšces de monnaie.

Par ailleurs, bien que les restrictions aient Ă©tĂ© levĂ©es aprĂšs la guerre, l’utilisation de nickel dans la bijouterie est aujourd’hui soumise Ă  des rĂ©glementations strictes pour prĂ©server la santĂ© des utilisateurs. En effet, la teneur en nickel dans les bijoux est rĂ©guliĂšrement contrĂŽlĂ©e et ajustĂ©e suivant les normes en vigueur.

Toxicité du nickel

En trĂšs faible quantitĂ© et sous des formes assimilables par l’organisme, le nickel est considĂ©rĂ© comme un oligo-Ă©lĂ©ment pour les animaux et Ă©galement indispensable Ă  la croissance des plantes. Cependant, il peut ĂȘtre toxique pour l’Homme et l’environnement.

Effets sur la santé humaine

Bien que le corps simple de nickel sous forme massive et compacte ne soit pas considĂ©rĂ© comme toxique, un contact prolongĂ© et rĂ©pĂ©tĂ© avec la peau et les muqueuses (nasale et buccale) peut entraĂźner des dĂ©mangeaisons, des irritations et, dans certains cas, des rĂ©actions allergiques.  D’ailleurs, le nickel est considĂ©rĂ© comme le mĂ©tal le plus allergĂšne, avec plus de 12 % de la population mondiale qui y est allergique. Cette allergie se manifeste souvent par une dermatite de contact.

L’ingestion de sels de nickel dissous dans l’eau, quant Ă  elle, peut provoquer des symptĂŽmes tels que des nausĂ©es, des vomissements et des diarrhĂ©es. De plus, il est connu que certains composĂ©s Ă  base de nickel, comme le nickel tĂ©tracarbonyle, sont extrĂȘmement dangereux et toxiques. Ce composĂ© en particulier est considĂ©rĂ© comme Ă©tant un carcinogĂšne majeur. Le nickel tĂ©tracarbonyle est Ă©galement prĂ©sent dans les fumĂ©es et les vapeurs. Il reprĂ©sente ainsi un danger pour les personnes exposĂ©es Ă  ces Ă©missions.

En outre, le Centre international de recherche sur le cancer classe le nickel comme potentiellement cancĂ©rigĂšne pour l’Homme. Selon les rĂ©sultats de ses Ă©tudes, une exposition prolongĂ©e au nickel peut augmenter le risque de dĂ©velopper un cancer du poumon.

Contamination environnementale

Une concentration importante de nickel d’origine naturelle peut avoir des effets toxiques sur l’environnement. Les sols qui subissent notamment une contamination massive par le nickel deviennent impropres Ă  la vĂ©gĂ©tation, Ă  l’exception de certaines espĂšces qui possĂšdent une rĂ©sistance Ă©levĂ©e.

Il faut Ă©galement savoir que le monde est confrontĂ© Ă  une Ă©mission annuelle de 24 000 Ă  87 000 tonnes de nickel dans l’atmosphĂšre, en plus des 26 000 tonnes Ă©mises par les volcans ou l’Ă©rosion Ă©olienne.

En matiĂšre de pollution de l’air en France, la combustion de pĂ©trole et de charbon ainsi que l’industrie mĂ©tallurgique sont responsables d’Ă©missions estimĂ©es Ă  218 tonnes par an. Dans la rĂ©gion de la Seine-Normandie, l’Agence de l’eau a observĂ© une prĂ©sence d’environ une centaine de tonnes de nickel dans les cours d’eau, en grande partie due au ruissellement agricole. Outre cette source, la fabrication de piĂšces en euros, contenant des alliages de cuivre et de nickel, peut Ă©galement causer une pollution au nickel.

ÉcotoxicitĂ©

La toxicitĂ© du nickel sur l’environnement est un sujet peu Ă©tudiĂ©. Cependant, on sait que le nickel a une forte affinitĂ© avec les ligands organiques contenant des thiols (SH-). La prĂ©sence de tels ligands, de la matiĂšre organique dissoute (COD) et de la matiĂšre en suspension (MES) rĂ©duit sa toxicitĂ©.

Dans tous les cas, le nickel est dangereux pour l’environnement et la santĂ©. Ses effets varient selon le milieu et la façon dont l’exposition a lieu. Des Ă©tudes ont montrĂ© que les mollusques aquatiques, notamment les escargots d’eau douce, bioconcentrent le nickel. Ainsi, l’absorption est bien plus risquĂ©e. En revanche, l’eau contenant du nickel est moins toxique pour les escargots que le sĂ©diment ou leur nourriture.

En ce qui concerne les huĂźtres, elles sont vulnĂ©rables Ă  partir de 349 ÎŒg/L de sulfate de nickel et les moules peuvent rĂ©sister jusqu’à 891 ÎŒg/L. D’ailleurs, il faut savoir que les moules d’eau douce, comme la moule zĂ©brĂ©e, accumulent une quantitĂ© non nĂ©gligeable de nickel dans leur coquille.


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