Le pétasite désigne une plante vivace dioïque du genre Petasites, appartenant à la famille des Astéracées. Se développant dans les zones humides, il mesure entre 20 et 50 cm pendant la floraison. Sa taille atteint 1 m après cette phase.
Il est reconnaissable grâce à ses hampes florales et à ses larges feuilles situées au niveau inférieur de la tige. D’aspect écailleux, celles-ci sont munies de capitules accompagnés de bractées brunes. Les fleurs du pétasite sont de couleur rougeâtre, desquelles émane un léger parfum semblable à celui de la vanille.
Les pieds mâles disposent de fleurons tubuleux. Les pieds femelles sont caractérisés par un prolongement des inflorescences après la période de floraison. Les plants femelles permettent de distinguer le pétasite du tussilage, plante avec laquelle on le confond souvent.
Les hampes florales portent des inflorescences blanc-jaunâtre ou rosées. Les fleurs du pétasite ne sont pas abondantes, surtout en comparaison avec son feuillage. Par ailleurs, leur apparition précède celle des feuilles. Les feuilles du pétasite sont relativement dentées. Elles peuvent atteindre 1 m de largeur selon les variétés et les espèces. En effet, l’environnement dans lequel le pétasite pousse conditionne la largeur de ses feuilles.
Parfois, son feuillage étouffe d’autres plantes, tant il est large et recouvre la quasi-totalité du sol. Ses feuilles velues sont en forme de cœur. Le pétiole du pétasite est fétide.
La classification APG III du pétasite en 2009 est le suivant :
Sous-tribu : Tussilagininae
Le pétasite connaît plusieurs dénominations internationales, dont Petasites officinalis, Petasites vulgaris et Petasites hybridus.
Le nom vernaculaire du pétasite est d’origine grecque. Il est tiré du mot « petasos », qui signifie chapeau à larges bords. La traduction française de ce mot est « pétase ». Il fait référence au chapeau rond et plat autrefois porté par les voyageurs grecs. Cette plante doit son appellation à son apparence similaire, surtout à ses larges feuilles basales. Les Anglais la nomment « butterbur », ses feuilles ayant servi jadis à protéger le beurre de la chaleur. Les Savoyards l’appellent « tacounet ».
Connu depuis des siècles en Europe, le pétasite est apprécié pour ses propriétés médicinales. Depuis le Moyen Âge, cette plante a fait ses preuves dans la lutte contre la fièvre et la peste. Les connaissances de ses vertus se sont étendues à l’asthme et à la toux à partir du XVIIe siècle. Ses actions anti-inflammatoires et antiallergiques ont été découvertes au cours des années 1950. Aujourd’hui, le pétasite se retrouve dans la composition de nombreux produits pharmaceutiques. Les recherches cliniques à son sujet se multiplient.
Le pétasite est une plante rustique capable de survivre dans des régions à basse température. Il affectionne particulièrement les marécages et les zones humides. On le rencontre à l’état sauvage dans plusieurs continents comme en Asie occidentale, en Europe ou en Afrique du Nord. On le retrouve aussi en Amérique du Nord, au Moyen-Orient et dans la partie sud des États-Unis.
Cette plante vigoureuse se développe dans un sol léger, riche et frais. Le pétasite ne nécessite pas d’apport hydrique régulier si le sol est humide.
Il pousse à l’ombre ou à la mi-ombre. En cas de forte exposition au soleil, le pétasite perd son feuillage.
Il est classé comme une espèce envahissante. En effet, ses racines se développent rapidement et ses rhizomes sont traçants. Il se multiplie par division, à l’automne ou au printemps.
Le genre Petasites comprend de nombreuses espèces, dont le pétasite blanc, le grand pétasite ou encore le pétasite du Japon. Les espèces japonaises se divisent en deux variétés : la giganteus et la variegatus. La première offre un feuillage pouvant atteindre jusqu’à 70 de diamètre. La deuxième se distingue par son feuillage panaché. Le Petasites pyrenaicus est connu comme le pétasite odorant ou le pétasite des Pyrénées. Il possède une espèce synonyme : l’héliotrope d’hiver.
Au départ, les espèces de pétasites se déclinaient en trois variétés selon le Système d’information taxinomique intégré. Il s’agissait du Petasites frigidus, du Petasites japonicus et du Petasites hybridus.
Par sa présence dans les zones humides et son apparence, le pétasite est parfois confondu avec le tussilage. L’espèce Tussilago farfara présente des fleurs jaunes. Les adénostyles (genre Adenostyles) partagent également quelques similarités avec le pétasite. Leur floraison est reconnaissable aux teintes plus vives de leurs fleurs.
On utilise surtout la racine fraîche et le rhizome du pétasite. Toutefois, son feuillage est intéressant pour le jardinage, particulièrement en tant que plante couvre-sol.
Le pétasite a des propriétés thérapeutiques intéressantes, justifiant ainsi sa grande utilisation en phytothérapie. Il a des vertus anti-inflammatoires, antimigraineuses et spasmolytiques. Il agit efficacement contre les allergies. En plus d’être analgésique, il est aussi diurétique, sudorifique et mucolytique. Par ailleurs, il agit en tant que gastro-protecteur.
Cette plante est indiquée pour prévenir la migraine. Elle atténue les spasmes des voies urinaires et les spasmes gastro-intestinaux. Le pétasite est utilisé pour traiter les troubles respiratoires. Il est efficace pour soigner l’asthme bronchite, la toux et la rhinite allergique (rhume des foins). En application externe, cette plante accélère la guérison des plaies et de certaines affections cutanées. Les femmes l’utilisent pour soulager les règles douloureuses en cas de dysménorrhées.
Au-delà de son indication en phytothérapie, cette plante est beaucoup utilisée dans le domaine pharmaceutique et médical. De nombreuses recherches scientifiques témoignent de cet intérêt pour le pétasite.
Par exemple, le Tesalin ® ou ZE339 contient un extrait de feuilles de pétasite. Ce médicament est prescrit pour traiter la rhinite allergique. Le Petadolex® renferme un extrait normalisé du rhizome de cette plante. Il est indiqué pour soulager les migraines. D’autres essais cliniques sont focalisés sur les propriétés thérapeutiques du pétasite. Ces recherches portent, entre autres, sur les problèmes respiratoires et sur les spasmes des voies urinaires causées par les calculs. D’autres études sur les propriétés de cette espèce ambitionnent de trouver des solutions pour prévenir les ulcères.
Certains composants du pétasite sont cancérogènes pour les poumons et le foie. Les alcaloïdes de pyrrolizidine contenus dans cette plante sont toxiques. Leur présence explique l’interdiction de consommer cette plante dans son état brut. Les produits disponibles sur le marché sont exempts de ces alcaloïdes. De même, la prudence est de rigueur pour les sujets allergiques aux plantes de la famille des Astéracées. Cette dernière comprend notamment le tournesol, la laitue et la marguerite.
Les effets indésirables connus sont des maux de tête ainsi que des troubles gastro-intestinaux légers. Dans certains cas très rares, des vomissements ou de la diarrhée peuvent apparaître. Le pétasite sous toutes ses formes est contre-indiqué en cas de grossesse, d’allaitement, de maladie du foie ou d’antécédents hépatiques.
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