L’aubépine à un style est un arbuste natif des régions tempérées d’Europe. Elle appartient à la famille des Rosacées et au genre Crataegus. Elle se démarque par sa magnifique floraison printanière, son feuillage caractéristique et ses fruits parfumés, assurant refuge et nourriture à plusieurs espèces animales. Il s’agit d’une plante appréciée dans le monde entier grâce à ses nombreuses vertus culinaires et médicinales.
Des médecins américains et français comme Jennings, Clément et Leclerc étaient les premiers à parler de l’arbuste au XIXe siècle et lui attribuaient des vertus thérapeutiques. Sous forme d’extraits fluides, les solutions à base d’aubépine à un style étaient utilisées pour traiter les problèmes cardiaques. À ce jour, des éléments scientifiques démontrent leur efficacité dans l’insuffisance cardiaque.
Le nom « aubépine » est tiré du latin albispinus ou albus spinus qui signifie « épine blanche ». Le terme spinus désigne le prunier sauvage, qui est une espèce particulièrement épineuse, connue sous l’appellation d’épine noire avec laquelle elle est souvent confondue. Le terme Crataegus veut dire « force » et fait allusion à la dureté de son bois qui était utilisé pour fabriquer des pièces mécaniques et des planches pour décapiter les condamnés.
À part cette dernière particularité, l’aubépine à un style est aussi un arbrisseau qui se distingue par sa longévité optimale allant jusqu’à 600 ans. Une aubépine millénaire est implantée à Saint-Mars-sur-la-Futaie, en Mayenne.
Selon certaines croyances en Gascogne, l’aubépine avait le pouvoir de faire baisser la fièvre. Le malade devait se rendre devant l’arbre avant le lever du soleil et prononcer une formule magique. En même temps, il devait accrocher une miche de pain sur une épine en le saupoudrant de sel. À l’issue de ces étapes, il était tenu d’emprunter un autre chemin pour rejoindre sa maison. Si sa demeure n’avait qu’une seule porte, il était contraint d’entrer par la fenêtre.
Les fruits du Crataegus monogyna étaient également réputés pour leur apport nutritif, même si leur goût était fade et farineux. Une fois séchés, ils étaient transformés en farine et servaient lors des périodes de famine pour confectionner du pain.
En langage des fleurs, l’aubépine à un style symbolise le printemps, le bonheur et le renouveau.
L’aubépine à un style est un arbuste épineux qui mesure entre 2 et 4 m. Elle se caractérise par son port compact et érigé, ainsi que par son feuillage caduc verdoyant. Ce dernier devient pourpre foncé en début d’automne.
L’écorce des jeunes rameaux est lisse au départ et présente une couleur marron clair. Elle vire légèrement au gris cendré en prenant de l’âge et devient écailleuse. Les bourgeons sont arrondis et peuvent atteindre 3 mm de haut en hiver. La plante fleurit en mai et diffuse un parfum subtil dans l’atmosphère ambiante.
La forme de ses feuilles varie en fonction de la longueur des pousses. Sur les variétés courtes, elles sont découpées et composées de stipules incisées. À l’instar des autres rosacées, son feuillage est alterne et possède un pétiole de 3 cm de long qui devient coriace à sa maturité. Il est pourvu de 3 à 7 lobes profonds entiers, écartés ou dentés. Les feuilles basales sont glabres, tandis que celles du dessus portent des petites touffes de poils blancs.
L’aubépine à un style propose une belle floraison blanche et parfois rosée qui s’étale sur deux semaines environ. L’inflorescence est en corymbes de 10 à 18 fleurs se terminant sur des petits rameaux. Mellifères, les fleurs constituent une excellente source de nourriture pour les abeilles et les insectes friands de pollen.
En fin d’été, elles sont remplacées par des fruits charnus (cenelles) qui ressemblent à de petites baies rouges de 0,5 cm de long. De forme sphérique, ils contiennent quelques graines et sont comestibles, particulièrement appréciés par certaines espèces d’oiseaux. Ils renferment un seul noyau. Un caractère observable également chez sa fleur qui a un seul style, contre deux ou trois chez les autres espèces !
Les autres appellations de l’aubépine à un style les plus connues sont :
La multiplication végétative du bois de mai se fait principalement par voie asexuée. Les espèces animales, comme les oiseaux et certaines espèces d’insectes, peuvent intervenir dans sa pollinisation. Les mammifères tels que les renards ou les loups consomment ses graines, qui sont ensuite expulsées dans les excréments.
Le genre Crataegus compte à peu près 200 espèces dont les plus populaires sont :
le Crataegus rosiformis Janka (aubépine à feuilles en éventail).
Très répandue dans toute l’Europe, l’aubépine à un style apprécie particulièrement les régions à climat tempéré, froid et humide. Elle s’épanouit aussi en Asie occidentale, en Inde et en Afrique septentrionale. En France, elle couvre une grande partie du territoire, de régions bordant la mer Méditerranée jusqu’aux zones montagneuses à 1 600 m d’altitude. Elle se retrouve principalement dans les lisières forestières, les paysages bucoliques et les forêts caducifolées.
Cette espèce est favorisée dans les haies défensives pour délimiter les pâtures et les propriétés. Elle dispose d’une aire de répartition extrêmement large et n’est pas trop exigeante en termes de sol, qui va de très basique à très acide. La plante a été introduite en Australie, en Argentine et en Nouvelle-Zélande.
L’épine blanche accepte tous les types de sols, hormis les terres tourbeuses qui sont trop pauvres. Elle se développe bien sur les sols frais et compacts, sous le soleil ou à mi-ombre. Cette plante est de nature rustique et peut supporter des températures inférieures à -29 °C. Elle ne craint pas non plus les pollutions atmosphériques, la sécheresse et le gel.
Cet arbre présente une croissance lente. Si une taille s’avère indispensable, il faut la réaliser avant la mi-août pour ne pas compromettre la floraison. L’opération se limite à couper les tiges rebelles ainsi que les brindilles sèches et enchevêtrées. De cette manière, l’arbre conserve aussi son port majestueux. La noble épine est vulnérable au feu bactérien qui devient un obstacle à sa croissance à proximité des poiriers et des pommiers. À ce titre, la multiplication par semis fait l’objet d’une demande d’autorisation, stipulée dans l’arrêté du 12 août 1994.
L’aubépine à un style se cultive généralement en mars sur un terrain chaud, calcaire et bien drainé. Cet arbre peu exigeant ne demande pas beaucoup d’entretien. Les jeunes pieds prennent de la hauteur via la tige principale et sortent des rameaux latéraux quand ils voient la lumière. Le nombre de feuilles et leur épaisseur croissent rapidement en plein soleil.
Grâce à ses caractéristiques, cet arbuste favorise la biodiversité. À peu près 159 espèces d’insectes y élisent domicile. Au milieu de l’automne, les feuilles mortes d’aubépine monogyne jaunissent et tombent abondamment. Dans les zones de friches, elles permettent d’enrichir le sol.
L’aubépine à un style renferme :
Elle est aussi riche en vitamines A, B1 et C, et en potassium.
Les effets de l’épine blanche sur la santé sont nombreux. En médecine chinoise, elle est connue pour ses propriétés cardio-protectrices pour soigner les problèmes cardiaques légers.
Dans la médecine occidentale, elle intervient en tant que plante spasmo-relaxante afin de traiter le stress, l’insomnie, l’anxiété, etc. Bref, la plante vient à bout des troubles du sommeil chez les sujets angoissés et nerveux. Des actions astringentes et diurétiques lui sont aussi attribuées. Sa prise peut également aider à réduire les troubles liés à la ménopause tels que les bouffées de chaleur.
La plante intervient dans de nombreux domaines.
Au Moyen Âge, l’aubépine monogyne faisait office de calmant pour soulager la pleurésie et les crises de goutte. Plus tard, une multitude d’études cliniques ont prouvé l’efficacité de la plante dans le traitement de l’insuffisance cardiaque. Les flavonoïdes qui font partie de ses principes actifs régulent à la fois le rythme cardiaque et la tension. Ces molécules ont également un rôle à jouer dans la prévention de l’angine de poitrine. Elles assurent un apport de sang oxygéné au muscle du cœur.
Les jeunes fleurs du bois de mai se révèlent nutritives. Tendres, elles se consomment crues en salade avec un arrière-goût de noisette. Quant aux pétales, ils s’ajoutent aux plats pour sublimer l’aspect visuel des assiettes.
Les baies de l’aubépine ont une saveur fade, âpre et farineuse. Il est préférable de les cuire et de les transformer en confiture ou en purée. Cette dernière consistance mélangée à de la farine est utilisée pour fabriquer des galettes et des biscuits.
L’aubépine monogyne est un combustible d’exception qui brûle vite comparé aux autres bois. Il était aussi utilisé dans la fabrication de pièces métalliques et était plébiscité en marqueterie et en petite menuiserie. Ce matériau dur, lourd et homogène est particulièrement résistant aux chocs et aux frottements.
Dans les régions bocagères, la poire du seigneur était utilisée pour marquer les paysages. Grâce à la présence de ses fruits et épines abondantes, elle met en avant un caractère défensif vis-à-vis du bétail. Aujourd’hui, elle fait une plante ornementale très prisée. Elle est cultivée par les jardiniers à des fins décoratives. Enfin, elle sert de porte-greffe aux poiriers, aux pommiers, aux cognassiers et aux néfliers.
Le dosage diffère selon l’usage souhaité : infusion, gélule, poudre ou teinture mère.
Une infusion se prépare avec 2,5 à 5 g de sommités fleuries qu’on mélange à 1 à 3 g de fruits dans respectivement ¼ et ½ l d’eau au quotidien. Cette solution est à prendre en 3 fois après les repas. Elle est idéale en cas de nervosité et de palpitations persistantes.
Le dosage pour une cure de bois de mai en poudre est de 4 gélules par jour. Chacune d’elles est enrobée d’une gélatine végétale et pèse 210 mg.
L’utilisation de l’aubépine de teinture mère est de 3 à 8 gouttes, à raison de 2 à 3 fois par jour, à diluer dans un verre d’eau. Il est à noter que la durée doit être limitée afin d’éviter tout éventuel effet indésirable.
L’aubépine à un style n’est pas toxique et sa consommation n’est pas risquée, même sur une période prolongée. Six semaines de traitement sans interruption sont essentielles avant de ressentir les effets de la plante. Dans certains cas, ils tardent à faire leur apparition et sont perceptibles après seulement quelques mois.
Il n’existe aucune contre-indication connue concernant l’utilisation de l’aubépine monogyne. Toutefois, les personnes sujettes aux troubles cardiaques doivent demander l’avis de leur médecin avant d’en prendre. Dans de rares cas, de légères allergies cutanées ou des troubles digestifs peuvent être notés à des doses élevées. Ces symptômes mineurs se soignent rapidement. En revanche, si des signes évoquant un problème cardiaque se présentent, à savoir douleur au thorax, gonflement des chevilles ou problème respiratoire, une consultation médicale d’urgence est préconisée.
Le bois de mai est interdit pendant la grossesse et pendant l’allaitement. Il est également déconseillé aux enfants. Néanmoins, des préparations à base d’aubépine à un style existent en pharmacie. Elles sont administrées aux enfants nerveux ou qui souffrent de trouble du sommeil léger.
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