La bouche sèche est liée principalement à un manque de salive connue sous la qualification d’ « hyposialie » ou à une faible production de ce liquide physiologique appelée « asialie ». Il arrive que la quantité produite soit suffisante, mais que la composition de ce dernier change et qu’il soit plus visqueux.
La xérostomie est ressentie de manière différente d’une personne à une autre. Certains individus peuvent présenter une hyposialie sans éprouver une sensation de sécheresse buccale. À l’inverse, d’autres peuvent se plaindre d’avoir la bouche sèche sans que leur production de salive baisse.
Cette dernière est produite par différentes glandes salivaires. Les glandes submandibulaires, localisées sous la mâchoire inférieure, sont munies d’un canal d’excrétion situé près du frein de la langue. Les glandes sublinguales, placées sous la langue, ont la même caractéristique. Les glandes parotides, situées dans la joue et près de l’oreille, produisent la salive au niveau des molaires.
Il convient de rappeler les rôles que joue ce liquide physiologique pour mieux comprendre la relation de cause à effet :
Par ailleurs, les sécrétions salivaires protègent les gencives et les muqueuses contre les agents infectieux tels que les champignons, les virus et les bactéries.
L’absence de salive, en particulier sous la langue, est un signe caractéristique de la bouche sèche. En effet, ce liquide physiologique est normalement produit en abondance à cet endroit. D’autres symptômes sont liés à cette hyposialie.
La personne atteinte de xérostomie a la sensation que sa gorge et sa bouche sont sèches et collantes. Elle ressent une soif accrue et une irritation, voire une impression de brûlure au niveau de la cavité buccale. Ce sentiment est renforcé lors de l’absorption d’aliments épicés. Les lèvres sont fendillées et la langue sèche, parfois irritée. Des maux de gorge, des caries dentaires, des maladies gingivales et une mauvaise haleine peuvent apparaître.
Par moments, la sécheresse buccale peut s’accompagner de problèmes d’élocution, de difficultés à mastiquer et à avaler ou d’une baisse de la perception des goûts. Ces affections sont respectivement appelées « dysphonie », « dysphagie » et « dysgueusie ». Une personne qui porte une prothèse dentaire peut également avoir des difficultés à porter son appareil.
Cet état peut être passager ou permanent. Toutefois, il est normal d’avoir une sensation de bouche pâteuse au réveil et de sécheresse buccale après un effort physique. Elle est inhérente à un manque d’apport en liquide et se corrige facilement en buvant de l’eau. En revanche, si elle persiste, il s’agit de xérostomie.
Elle peut être isolée ou accompagnée d’autres signes tels qu’une sécheresse de la peau, des yeux, du vagin ou de la muqueuse digestive.
La bouche sèche peut avoir plusieurs causes, car un grand nombre de mécanismes interviennent dans l’hyposialie. Les principales origines en sont la déshydratation, la dégradation des glandes salivaires et une éventuelle perturbation dans leur fonctionnement. Certaines situations favorisent également son apparition :
Avec le temps, la production de salive par les glandes salivaires est réduite. En vieillissant, la xérostomie devient permanente.
Lors d’une déshydratation temporaire, la sécheresse buccale s’accompagne de sensation aiguë de soif et de lèvres fendillées. Tout rentre dans l’ordre aussitôt que le manque d’eau de l’organisme est corrigé.
Le tableau suivant donne une liste non exhaustive des médicaments qui peuvent causer la bouche sèche.
| Classes de médicaments | Exemples de médicaments |
| Antipsychotiques | Thioridazine (Mellaril®), Chlorpromazine (Largactil®) |
| Diurétiques | Hydrochlorothiazide (Apo-Hydro®), Furosémide (Lasix®) |
| Antihypertenseurs | Clonidine (Catapres®), Aténolol (Ténormin®) |
| Antispasmodiques | Tiémonium (Viscéralgine®), Dihexyvérine (Spasmodex®), |
| Anticholinergiques | Trihexyphénidyle (Artane®, Benztropine®, Cogentin®) |
| Analgésiques narcotiques | Hydromorphe (Dilaudid®), Oxycodone (Percodan®) |
| Antiparkinsoniens | Lévodopa (L-Dopa®) |
| Anxiolytiques | Lorazépam (Ativan®), Diazépam (Valium®) |
| Antidépresseurs tricycliques | Sinequan (Doxépine®), Tofranil (Imipramine®) |
Certaines situations ou maladies peuvent entraîner une hyposialie. Une radiothérapie du cou ou de la tête ainsi que l’ablation d’une ou de plusieurs glandes salivaires ont le même effet. Des maladies chroniques sont aussi connues pour provoquer la bouche sèche : la maladie rénale chronique, le diabète, la maladie d’Alzheimer et le VIH/sida.
Les pathologies auto-immunes telles que le syndrome de Gougerot-Sjögren sont aussi impliquées. Cette affection génère une sécheresse de la bouche, des yeux et des muqueuses génitales. Elle touche surtout les femmes de 40 à 60 ans, et peut être associée à un lupus érythémateux ou encore à une polyarthrite rhumatoïde.
Le stress et l’anxiété peuvent aussi engendrer une xérostomie. Le phénomène est courant, mais est heureusement de courte durée. Il s’estompe de lui-même dès lors que le stress disparaît.
La sensation de bouche sèche peut être évitée en se servant de quelques remèdes de grand-mère. Voici quelques conseils faciles à suivre dans ce sens :
Pour rester hydraté, il faut boire 1,5 L d’eau par jour avant, pendant et après les repas. Il est conseillé d’opter pour un liquide à température ambiante, ni trop froid, ni trop chaud.
Une bonne hydratation contribue à humidifier les muqueuses buccales, notamment lors de longues discussions. Cette initiative peut être renforcée par l’utilisation de vaporisateurs d’eau ou de salive artificielle. Une autre option est d’installer un humidificateur dans la chambre à coucher pendant la nuit.
La salivation peut être stimulée, par exemple, en suçant des bonbons sans sucre ou en mâchant un chewing-gum. Cette dernière pratique peut toutefois engendrer des ballonnements ou de l’aérophagie. La meilleure alternative est de consommer des fruits et des légumes frais et croquants qui requièrent une longue mastication.
Le tabac est un facteur de sécheresse buccale et de mauvaise haleine. Le fumeur inhale des produits chimiques susceptibles d’enflammer les glandes salivaires, affectant ainsi la production de salive.
Certains breuvages sont dits déshydratants : chocolat, thé, café, boissons énergisantes et boissons gazeuses. Il convient d’éviter ou du moins de limiter leur consommation pour éviter la bouche sèche. Les aliments sucrés, salés, acides et piquants font aussi partie de cette catégorie. Les plats consommés tièdes aident à réduire l’inconfort de la xérostomie.
Certaines maladies telles que les caries et le tartre peuvent résulter d’une sécheresse buccale. Pour les prévenir ou les traiter, une excellente hygiène bucco-dentaire est requise : brossage des dents après chaque repas, suivi d’une utilisation de soie dentaire et de rince-bouche. Une solution maison est accessible à tous : une pincée de sel et une de bicarbonate de soude à diluer dans une tasse d’eau chaude pour se gargariser.
Il convient de préciser que les bains de bouche qui contiennent de l’alcool sont susceptibles d’assécher la muqueuse buccale. Il faut alors choisir son produit en se référant à l’étiquette pour s’assurer qu’il n’en contient pas.
La bouche sèche peut être traitée par la lithothérapie. À titre indicatif, l’aigue-marine est reconnue utile contre tous les problèmes respiratoires et les troubles de la gorge. Elle contribue à stimuler la salivation dans les cas d’angoisse, de stress et d’anxiété.
La sécheresse buccale peut être soulagée par l’homéopathie. Le choix du traitement varie en fonction des symptômes. En cas de soif intense avec une sensation de sécheresse au niveau de la bouche et de langue pâteuse, le Natrum muriaticum 5 CH est à privilégier. Les muqueuses sèches, accompagnées de soif excessive, requièrent le Bryonia alba 5 CH.
La bouche sèche est généralement bénigne en tant que telle, mais elle a un impact sur la qualité de vie. Ceci peut survenir en raison de la possibilité d’une affection consécutive. Elle peut entraîner par exemple :
De telles complications sont susceptibles d’entraîner une diminution des prises d’aliments et engendrer un amaigrissement, voire un risque de dénutrition.
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