Le trombone fait partie de la catégorie des instruments à vent, plus précisément de la famille des cuivres. Il se distingue par l’utilisation d’une coulisse. Cette dernière offre au musicien la possibilité de modifier la longueur du tube, lui permettant ainsi d’ajuster la hauteur des notes.
Anciennement appelé « sacqueboute », le trombone est réputé pour sa coulisse télescopique. Il ne requiert pas l’action individuelle des doigts.
Qu’il s’agisse du modèle ténor ou de la version basse, cet instrument offre un registre plus grave que celui d’une trompette. Sa forme courbée en « S » et son tube cylindrique lui confèrent une sonorité typique qui le distingue des instruments similaires tels que les euphoniums ou les saxhorns. Ces derniers sont dotés d’un son plus doux en raison de leur tube conique.
La sacqueboute est également employée dans divers ensembles musicaux tels que les fanfares, les brass bands, les orchestres d’harmonie, les big bands et les orchestres symphoniques.
Les musiciens qui jouent de cet instrument sont généralement appelés les « trombonistes ».
L’embouchure assure la liaison entre le musicien et le trombone. Il facilite le contrôle du flux d’air et l’initiation des vibrations des lèvres afin de produire une mélodie.
Le corps principal suit l’embouchure. La coulisse, située sur cette partie, joue un rôle crucial. En effet, elle permet au musicien de moduler la hauteur du son, lui offrant ainsi la capacité de jouer différentes gammes selon ses besoins. Elle est également essentielle pour l’ajustement de la tonalité : en l’étirant, la sacqueboute devient plus longue, produisant des notes graves. En la rétractant, la longueur diminue, et ces dernières sont plus aiguës.
Le trombone est alors différent des autres instruments de la même famille où les notes sont obtenues par la fermeture ou l’ouverture de trous spécifiques. En outre, le pavillon est la partie évasée à travers laquelle le son est projeté.
Les premières origines des trombones remontent vraisemblablement au buccin, un type de tuba joué par les Romains. Il existait même une variante en forme de « S » qui rappelle l’apparence actuelle de cet instrument. Au XIXe siècle, le terme « buccin » a été adopté pour décrire un trombone dans les orchestres militaires. Le pavillon de celui-ci évoquait la tête d’un serpent.
La conception de la coulisse est apparue vers le XIIIe siècle. Ce système consiste à associer deux tubes coulissants pour modifier la longueur de l’instrument. Cela a donné naissance à la « sacqueboute », une version légèrement plus petite, dérivée des termes « sacquer » et « bouter ». Ces derniers signifient respectivement « étirer » et « pousser ». Le terme « trombone » a commencé à être utilisé à partir du XVIIe siècle, en référence à tromba, signifiant « trompette », et one, un suffixe qui veut dire « grand » en italien.
Au fil de son évolution, cet instrument est resté relativement simple dans sa conception, subissant peu de modifications, surtout en ce qui concerne sa taille et sa forme. Les changements notables incluent l’émergence de la version à pistons au début du XIXe siècle. Ce nouveau système a été conçu par Heinrich Stölzel, musicien allemand, en 1814.
Il existe plusieurs types de trombones, chacun produisant un son différent.
Le soprano, accordé en si♭, possède un timbre semblable à celui de la trompette. Bien qu’il soit utilisé dans des ensembles de cuivres, il est moins présent dans les œuvres classiques et son origine reste incertaine.
Ce modèle est habituellement accordé en mi♭ (parfois en fa, mais avec une longueur plus courte). Il n’est pas transpositeur, et ses partitions sont généralement notées en ut sur la clef d’ut 3.
Le trombone ténor est considéré comme la version standard de l’instrument. Il est accordé à la note fondamentale en si♭, occasionnellement en do (un peu plus court que le si♭). Étant non transpositeur, ses parties sont écrites en ut sur clef de fa ou clef d’ut 4.
Ce type de sacqueboute est doté d’un mécanisme qui dirige l’air vers un tube supplémentaire, modifiant ainsi la note d’une quarte juste vers le bas. Cela augmente la tessiture de l’instrument et facilite le jeu.
Dans cette variante, trois pistons remplacent la coulisse. Il est parfois pourvu de deux tubes interchangeables, offrant la possibilité de régler sa tonalité fondamentale en si ♭\flat ou en ut. Son mode d’articulation est comparable à celui de la trompette. Étant souvent considéré comme délicat à jouer, il est moins couramment utilisé de nos jours.
Le trombone basse est accordé en si♭, ce qui correspond à la même tonalité que celle du ténor. Cependant, il produit un son en ut lorsqu’il est joué, ce qui en fait un instrument non transpositeur.
Écrit en clef de fa, il possède la même longueur que le ténor, mais avec un tuyau plus large et un pavillon plus grand. Il produit un son plus puissant dans les registres graves. Généralement équipée de deux clés de pouce (fa et ré, parfois si ♭\flat), cette version offre une facilité supplémentaire dans les graves. Elle est fréquemment sollicitée dans les ensembles de cuivres modernes, les big bands, les orchestres symphoniques et les brass bands.
Plus rare, le trombone contrebasse est accordé une quarte en dessous du ténor. Il se décline en deux types : en fa, plus large que la basse, et en si ♭\flat, avec une coulisse à double enroulement. La version en fa est plus préférée, car elle se combine mieux avec la section trombones/tuba.
Le cimbasso, semblable à la sacqueboute contrebasse, existe en fa et en si ♭\flat. Utilisé dans les opéras, il trouve aussi sa place dans les musiques de film et, de temps en temps, dans le jazz.
L’histoire du trombone est riche et diversifiée, reflétant son influence à travers différents genres musicaux. Son évolution depuis ses origines anciennes jusqu’à ses adaptations modernes a façonné sa place dans la culture musicale mondiale.
La sacqueboute joue un rôle significatif dans la musique classique. Au XVIIIe siècle, des compositeurs tels que Leopold Mozart, Georg Christoph Wagenseil et Johann Albrechtsberger l’ont intégré dans leurs compositions de musique de chambre. Wolfgang Amadeus Mozart a aussi utilisé le trombone pour composer ses œuvres, notamment le célèbre « Tuba Mirum ». Tel est aussi le cas de Beethoven et de sa « Symphonie du destin ».
Christoph Willibald Gluck fut l’un des premiers à l’utiliser symphoniquement dans ses opéras, en l’associant souvent au monde des esprits ou des créatures surnaturelles.
En outre, des solos emblématiques de cet instrument peuvent être entendus dans la « Troisième symphonie » de Gustav Mahler et le « Boléro » de Maurice Ravel.
Ferdinand David a composé des morceaux solos et orchestraux pour la sacqueboute. Par ailleurs, Vinko Globokar est connu pour avoir interprété la « Sequenza V » de Luciano Berio, dédiée au trombone solo. D’autres œuvres notables incluent la « Ballade » d’Eugène Bozza, la « Romance » de Carl Maria von Weber et « Thoughts of Love » d’Arthur Pryor. Tel est aussi le cas des concertos de Friedebald Gräfe, d’Ernst Sachse et de Rimsky Korsakov.
Il existe également des pièces destinées au violoncelle ou au basson que les trombonistes interprètent. Certains revendiquent la possibilité de jouer les suites pour violoncelle de Bach, mais cela reste un sujet de débat dans la communauté des musiciens classiques.
Bien que le saxophone soit emblématique, le trombone est étroitement lié au jazz. Le style « tailgate » est né à la Nouvelle-Orléans. Ce dernier est caractérisé par des orchestres défilant sur des chariots avec lesquels le tromboniste, ouvrant le hayon, jouait avec des glissandos et des effets sonores comiques.
Dans les années 1920, la sacqueboute a gagné en popularité avec le swing et les big bands. Elle a été mise en valeur par des solistes comme Jimmy Harrison, Benny Morton, et Dickie Wells.
Dans les années 1940, des trombonistes tels que Jay Jay Johnson et Frank Rosolino ont repoussé les limites du trombone pour jouer du bebop à grande vélocité.
Des figures comme Carl Fontana, Kai Winding et Frank Rosolino ont émergé grâce au cool jazz. Le free jazz des années 1960 a ramené des particularités perdues de cet instrument telles que les effets de coulisse. Des musiciens comme Roswell Rudd et Albert Mangelsdorff ont excellé dans ce domaine.
Le trombone est aussi présent dans d’autres styles musicaux :
La capacité de cet instrument à se fondre dans ces divers styles atteste de sa polyvalence dans la richesse culturelle de la musique mondiale.
Le trombone produit du son lorsque le tromboniste fait vibrer la colonne d’air en soufflant à travers ses lèvres. L’embouchure canalise cette vibration afin de créer une onde de pression, déterminée par l’instrument lui-même. L’ajustement de la fréquence sonore se fait par la manipulation de la coulisse ou des pistons. Cette action modifie la longueur du tube et influe sur la tonalité. La sacqueboute est connue pour sa puissance sonore, atteignant jusqu’à 104 décibels dans les orchestres.
L’articulation sonore est réalisée en manipulant la langue à l’intérieur de l’embouchure de l’instrument. Les trombonistes utilisent diverses techniques telles que le « staccato » et le « legato ». Ces derniers sont réalisés respectivement avec les consonnes « t » et « l ». En outre, le trombone permet aux musiciens de glisser entre les notes sur un même ton, ajoutant ainsi une expression musicale unique.
Le tromboniste ne contrôle pas directement le son de la sacqueboute avec ses lèvres. En modifiant la tension de celles-ci, il peut choisir différents harmoniques, sans modifier la pression des muscles abdominaux. Le diaphragme, crucial pour la respiration, reste inactif pendant le jeu.
Selon la longueur de l’instrument, le tromboniste peut générer une série de sons supplémentaires à partir de la note principale. Celles-ci suivent une séquence naturelle : octave, quinte, tierce, et ainsi de suite. À titre d’exemple, pour un trombone ténor en première position (coulisse fermée), les notes produites sont : si♭, si♭, fa, si♭, ré, fa, la♭, si♭, etc. Les capacités physiques du musicien déterminent le nombre d’harmoniques qu’il peut jouer. Les meilleurs artistes peuvent maîtriser jusqu’à trois octaves, voire davantage.
Pour interpréter toutes les notes, le tromboniste ajuste la longueur de l’instrument via des mécanismes tels que la coulisse, le barillet ou le piston. Grâce à cette méthode, il est capable de produire plusieurs sons en simultané, tous appartenant à une série harmonique commune.
La coulisse d’un trombone peut être segmentée en plusieurs positions, souvent jusqu’à sept pour le ténor. Chacune correspond à un demi-ton, facilitant ainsi la variation de la tonalité des notes.
Contrairement aux cuivres à pistons, la coulisse offre une variation continue de la longueur de l’instrument. Cette caractéristique permet d’atteindre des longueurs intermédiaires entre les positions. Cela donne la possibilité à un musicien expérimenté d’ajuster précisément la hauteur des notes afin de jouer juste. Cependant, cette flexibilité peut être difficile à gérer pour les débutants ou les moins expérimentés.
L’utilisation de la coulisse exige de grands mouvements, ce qui peut limiter la virtuosité du tromboniste par rapport aux instruments à pistons. De plus, sa taille et sa vulnérabilité en font un élément encombrant et pouvant tomber facilement.
Les trombones sont parfois dotés d’un dispositif supplémentaire, habituellement appelé « noix », « barillet », « clés de pouce » ou « palette », agissant de concert avec la coulisse. Il offre au musicien la possibilité de baisser la note (d’une quarte complète sur une sacqueboute ténor standard). Semblable à un piston, il dévie l’air dans un tube supplémentaire pour allonger la longueur de l’instrument. Cette action permet d’étendre la tessiture.
Certains modèles de trombone sont dotés de pistons à la place de la coulisse. Chacun de ces derniers ajuste la longueur de la colonne d’air via des tubes additionnels de différentes longueurs. Ils peuvent être enclenchés simultanément et offrent sept configurations distinctes. Typiquement utilisée en si♭, la sacqueboute à pistons est transpositeur, au même titre que la clarinette.
Le maintien d’un trombone en bon état de fonctionnement nécessite une routine d’entretien régulière pour préserver sa qualité sonore et sa longévité.
Après chaque utilisation, lavez soigneusement l’embouchure à l’aide d’eau tiède et de savon doux. Cette précaution permet d’éliminer les résidus de salive et de graisse. Un rinçage complet et un séchage adéquat sont essentiels afin de maintenir la propreté de cette zone.
Utilisez une brosse spéciale dans le but de nettoyer la coulisse avec de l’eau savonneuse. Après un rinçage, assurez-vous de sécher complètement cette partie du trombone avant d’appliquer une fine couche de graisse.
En inspectant toutes les pièces de l’instrument, vous pourrez détecter les éventuelles usures. Si vous repérez des défauts, il est recommandé de les remplacer en vous adressant à un magasin spécialisé ou à un réparateur professionnel.
De manière régulière, démontez les coulisses pour un nettoyage minutieux. Après leur lavage et leur séchage, replacez-les soigneusement sur la sacqueboute.
L’apprentissage du trombone peut débuter dès l’âge de 6 ans, avec des modèles adaptés aux plus jeunes.
Pour commencer, il est d’abord nécessaire d’acquérir l’instrument en question. En ce qui concerne les débutants, il n’est pas nécessaire de se procurer un modèle haut de gamme. La location durant la première année constitue une option souvent disponible dans certains magasins de musique et conservatoires.
Plusieurs possibilités s’offrent aux apprentis trombonistes, comme les écoles de musique, les conservatoires ou les cours particuliers. Les apprentissages en ligne sont également une alternative adaptée pour les personnes ayant des emplois du temps chargés. Par ailleurs, grâce à des livres ou des vidéos, certains préfèrent être autodidactes.
Les bases de la pratique du trombone impliquent des exercices de respiration et la compréhension du solfège. Ces derniers sont incontournables pour la lecture musicale et la reproduction précise des morceaux. La maîtrise du son, articulé notamment en staccato ou en legato, et l’apprentissage des notes, gammes et techniques demandent de la patience et de la persévérance.
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