Le gaval, parfois orthographié qaval, appartient à une famille de tambours sur cadre qui s’étend du Maghreb à l’Asie centrale. Cet instrument de musique porte aussi le nom « daf ». En Azerbaïdjan, il s’agit de l’un des instruments à percussion les plus répandus, et actuellement, il jouit d’une grande popularité. Uzeyir Hajibeyov, le compositeur et chef d’orchestre éminent du pays, l’a présenté comme étant « le plus subtil ».
Le gaval est constitué d’un cercle de bois sur lequel est tendue une peau. Son cadre cylindrique mesure 60 à 75 mm de hauteur et son diamètre, de 340 à 450 mm. À l’intérieur, plus de 60 anneaux métalliques qui servent de sonnailles sont suspendus à des tiges, espacés de 18 à 20 mm.
Il a une finesse remarquable, avec une surface externe de la côte lisse et une partie interne légèrement convexe.
Le modèle spécifique utilisé dans le répertoire du mugam se distingue par sa petite taille. Ce trio regroupe un chanteur qui joue en même temps de cet instrument, un joueur de tar et un de kamancha. Il mesure environ 40 cm de diamètre et produit un timbre clair. De plus, il ne comporte pas de sonnettes.
Le gaval dispose d’une riche histoire écrite dans les œuvres de poètes médiévaux. Des miniatures anciennes témoignent de sa popularité en Azerbaïdjan au Moyen Âge. Elles illustrent son expansion dans le territoire. Il semble être l’un des rares instruments à avoir conservé sa forme originale, sans avoir été négligé au fil du temps. Principalement employé lors des majlis culturels des palais féodaux, le gaval a maintenu sa présence dans la culture de la région.
Dans le passé, cet instrument était souvent accompagné du gosha nagara, une paire de timbales en terre cuite jouée avec des baguettes. Parfois, le naqara le remplaçait. Il s’agit d’un tambour à deux faces qui est frappé avec les doigts et qui utilise uniquement l’une des membranes. Sa distribution géographique s’élargit davantage dans les pays de l’Est, comparée à celle du nagara.
Uzeyir Hajibeyov, un compositeur azerbaïdjanais renommé, a contribué à sa reconnaissance et à son développement. En effet, il l’a intégré en tant qu’élément majeur dans l’orchestre d’instruments anciens. Il est également réputé pour avoir écrit les premières partitions de ce tambour.
Le gaval se retrouve dans la musique classique et populaire. Il constitue un élément emblématique en Arménie et en Azerbaïdjan où la musique revêt une importance capitale. Effectivement, elle sert de pilier à l’identité et d’initiateur précoce du développement de la conscience nationale. La diversité de la culture musicale régionale se manifeste à travers une vaste gamme d’instruments folkloriques. Grâce à ses mélodies envoûtantes, le gaval en fait partie. Il transporte les auditeurs dans un tourbillon de sensations.
Ce tambour constitue aussi un élément essentiel du trio de mugham. Dans ce groupe, le chanteur l’utilise d’habitude pour amplifier sa voix lors des fractions non mesurées. Ensemble, les musiciens représentent divers genres de musique traditionnelle azerbaïdjanaise, tels que les « rangs », les « derameds », les « zarbi-mughams » et les « tasnifs ». Pendant son interprétation et celle des chansons folkloriques, l’emploi du gaval se limite généralement aux parties introductives et aux intermèdes. Son jeu est souvent improvisé et s’intègre également aux performances des danseurs.
La musique de mugam peut être entendue lors de concerts ou différentes occasions, notamment des concours, des festivités communales ou des mariages. Ainsi, bien qu’il soit principalement associé aux zones urbaines, ce trio s’adresse à un large public.
Grâce à sa polyvalence en termes de performance, le gaval occupe aujourd’hui une place significative au sein des orchestres. En effet, il peut produire une large gamme d’ornements musicaux, tels que des trilles, des trémolos, des mordants, etc.
Sa confection nécessite une grande précision. Son armature circulaire est élaborée à partir d’une variété de bois comme l’abricotier, l’acacia, le chêne, le mûrier, le noyer ou la vigne. Elle est tendue avec une peau de poisson-chat ou de chèvre, constituant ainsi la structure principale du tambour. Des anneaux en cuivre ou en laiton sont souvent ajoutés sur son pourtour intérieur. Des incrustations de corne noire, de nacre ou d’os peuvent parfois embellir sa surface. Les cuirs synthétiques, moins sensibles à l’humidité mais moins appréciés, sont aujourd’hui devenus monnaie courante.
La membrane du gaval est d’abord chauffée au soleil, au feu ou à l’aide d’une lampe électrique. Ce procédé assure une tension optimale pour produire un son net, clair et puissant.
Sa technique d’interprétation peut être assez sophistiquée, même si les Persiens la trouvent plus simple. Ce tambour est généralement tenu d’une main (souvent celle de la gauche), devant le corps. Sa face interne est tournée vers soi et les doigts des deux mains servent à taper la peau. Les sonorités graves s’obtiennent en frappant au centre. Les tonalités plus claires proviennent du bord, près du cadre.
Certains percussionnistes utilisent une technique plus habile. Ils combinent des roulements continus en heurtant tour à tour chaque doigt sur le pourtour de la membrane, afin de produire une variété de timbres. Lorsqu’un orchestre d’instruments folkloriques interprète diverses œuvres, le joueur peut frapper le cœur de la peau. En même temps, il presse la lisière contre ses genoux et sa poitrine. Enfin, au sommet du mugam, le chanteur le tient fréquemment près de sa bouche et plus proche de son oreille gauche. Le tambour agit ainsi comme un résonateur qui amplifie le son.
Une à deux fois par an, appliquez une petite quantité d’huile sur la peau du gaval à l’aide d’un torchon moelleux, ou de vos mains. Vous pouvez utiliser de l’huile de cameline ou d’amande douce. Cela la nourrira et renforcera sa résistance à la sécheresse.
Pour maintenir la partie en bois en bon état, il est essentiel de la nettoyer avec un chiffon adapté, après chaque usage. Les sonnailles en cuivre doivent être dégraissées, au moins une fois par mois. Vous pouvez les laver avec un peu de détergent doux et de l’eau tiède, en utilisant une brosse souple. Comme pour tout instrument, une housse appropriée, de préférence rembourrée, le préserve de tout choc.
L’initiation au gaval demande du temps et de la discipline. Cependant, un programme et une organisation efficaces peuvent grandement contribuer à la réussite du projet de l’apprenant. Voici quelques conseils pour entamer la formation de manière optimale.
Une bonne posture s’avère essentielle pour jouer sans risque de fatigue. De nombreuses ressources fournissent des conseils détaillés sur la façon de se tenir lors de sa pratique.
Pour vous habituer au gaval, prenez le temps de découvrir les différents sons que vous pouvez produire. L’accent doit être mis sur l’expérience plutôt que sur le résultat. Écouter des enregistrements peut également enrichir votre connaissance du répertoire musical.
Afin d’atteindre votre objectif, vous pouvez choisir entre différentes approches. Pour un autodidacte, l’exploration de plusieurs techniques aide à trouver celle qui correspond le mieux au style d’acquisition de l’instrument.
Une fois votre méthode choisie, fixez-vous des objectifs adaptés à votre niveau de compétence. Veillez à ce qu’ils se réalisent dans un délai raisonnable, afin d’éviter le découragement.
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Le gaval est disponible dans différentes dimensions. De plus, vous avez la possibilité de choisir le type de bois qui vous convient le mieux. Les sonnailles peuvent être en laiton ou en cuivre. En parcourant le catalogue de France Minéraux, vous trouverez le modèle qui répond à vos préférences.
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