Bouzouki

Le bouzouki grec

D’une longueur totale de 70 cm, cette version comporte un manche long et étroit doté de 27 frettes. Elle dispose d’une caisse à la forme d’une poire, avec un fond bombé en lamellé-collé et la partie avant incrustée de nacre. Le bouzouki grec traditionnel compte trois chœurs, c’est-à-dire six cordes accordées en ré-la-ré, d’où le nom de trichordo. La mélodie est jouée sur la double corde la plus aiguë et les deux plus graves sont utilisées comme bourdon.

Vers le milieu du XX^e siècle, la version la plus populaire fut le tetrachordo, à huit cordes disposées en quatre cours. L’accordage ressemble à celui des cordes les plus aiguës de la guitare : ré-sol-si-mi et do-fa-la-ré. Joué avec un plectre, l’instrument à quatre chœurs a permis pour la première fois un jeu plus rapide et virtuose. Ses cordes métalliques lui attribuent un son proche de celui d’une mandoline, mais avec un ton plus bas.

Le bouzouki irlandais 

Le bouzouki grec a été introduit dans la musique irlandaise vers 1960. Son arrivée dans le pays fut revendiquée par de nombreux musiciens tels que Johnny Moynihan ou Alec Finn. Dans les années 1970, des artistes notoires comme Moynihan, Dónal Lunny ou Andy Irvine ont fait connaître l’instrument en Irlande. Ils l’ont fait de manière durable et ont contribué à son évolution. Il se retrouve aujourd’hui à large échelle dans les musiques celtiques. Les accords sur trois cordes sont ré-la-ré et sur quatre cordes do-fa-la-ré ou parfois sol-ré-la-mi qui est celui de la mandoline.

Le buzuq arabe

Bien qu’il ait été cité dès le Xᵉ siècle par Farabi, le buzuq arabe était resté très discret. Ce luth de 120 cm, au manche fretté et à caisse piriforme au fond bombé ou plat, était rural à l’origine. En 1960, il avait commencé à devenir citadin et à être utilisé pour exécuter de la musique précieuse arabe et occidentale. Les communautés tsiganes qui vivent en Orient l’ont choisi comme instrument de prédilection et en jouent à l’aide d’un plectre à plume.

Le bouzouki dans la culture

Depuis toujours, la musique a été l’activité culturelle prépondérante en Grèce, d’où la présence de 213 conservatoires et de 146 écoles. Dans chaque région, la musique et la danse se retrouvent au cœur de toutes les activités collectives. Le pays s’est forgé une réputation mondiale dans le domaine de la musique classique et de la musique moderne.

La Grèce se démarque par la richesse de sa musique traditionnelle qui ne cesse d’évoluer au fil des années. Le bouzouki est l’instrument emblématique utilisé dans le rébétiko qui s’est retrouvé à son apogée après la Seconde Guerre mondiale. De jeunes compositeurs tels que Dionysis Savvopoulos ont composé un mélange osé de rébétiko, de rock occidental et de pop.

L’amour que les Grecs portent à la musique se traduit par le nombre impressionnant de compositeurs, chanteurs et musiciens de renommée mondiale. Le bouzouki répond également présent dans les spectacles célèbres offerts par les troupes de danse populaire. Ils sont actuellement au nombre de 580.

La fabrication du bouzouki

La facture est la même pour les bouzoukis grec et irlandais. La poignée est longue, avec 26 ou 27 touches, des frettes en métal et un mécanisme de roues dentées destinées à régler la tension des cordes. Construite en bois d’ébène, elle est souvent décorée de nacre. 

La boîte sonore à dos bombé est constituée de douves ou lamelles de bois fixées les unes aux autres. Les essences utilisées sont souvent le bois de rose ou de noyer. Elle est doublée d’une mince feuille métallique à l’intérieur pour obtenir le timbre caractéristique de l’instrument.

La table d’harmonie est souvent réalisée en forme de goutte avec du bois d’épicéa. Son sommet est incrusté de nacre et comporte différentes décorations. Le trou peut être ovale, rond ou de forme variable.

Le fonctionnement et la manière de jouer du bouzouki

Le bouzouki peut avoir trois ou quatre rangées doubles de cordes sur une touche. Quel que soit le type de modèle, le musicien appuie sur les cordes de la main gauche. De la droite, il tient un plectre avec lequel il pince les cordes au-dessus de la rosace. Cet accessoire était à l’origine une plume de rapace, puis taillé dans une écorce de cerisier ou dans de la corne. Le son est alors produit grâce à la vibration des cordes. L’effet de tremolo est très populaire avec cet instrument : il s’agit de la répétition rapide d’une note pour en prolonger la sonorité.

La notation musicale : la conservation de la musique 

Pour jouer du bouzouki, l’utilisation de tablatures est essentielle. Il s’agit de feuilles de notations musicales destinées à montrer les notes à jouer. Une partition standard avec les notes et les accords peut aussi être utilisée. Le plus souvent, la musique pour cet instrument traditionnel est transmise oralement par l’écoute et la répétition. 

Le réglage et l’entretien du bouzouki

Le plus grand souci dans le bouzouki est d’obtenir le son qui lui est caractéristique et distinctif. La tenue du plectre et la position du poignet jouent un rôle important dans ce sens. Outre la marque, la qualité et le remplacement régulier des cordes, leur réglage conditionne la qualité du son.

Plusieurs méthodes peuvent être utilisées pour effectuer l’accordage. La plus courante consiste à se servir de son oreille, mais cela peut se révéler difficile pour un débutant. Une autre est l’usage d’un tuner numérique, plus fiable et plus facile. Il suffit de fixer l’accordeur à la tête du bouzouki où il va capter la fréquence de vibration des cordes.