L’intérêt pour la pierre marcassite a été irrégulier au cours des siècles. En Europe, elle a principalement été utilisée pour les objets d’apparat, suivant l’évolution de la mode et des codes sociaux. Elle fut d’abord utilisée pour orner les broches, les médaillons et les boucles de chaussures, avant que l’on s’en désintéresse pendant une longue période. Un regain d’intérêt a eu lieu au XIXe siècle, lorsqu’une grande quantité de marcassite arriva à Paris. Les Français l’utilisèrent à la manière des bijoux anciens, ce qui eut beaucoup de succès à Paris et à Genève. Sous le Second Empire, les Françaises étaient particulièrement friandes de ces bijoux dont le prix équivalait ceux composés de gemmes et métaux précieux. En Angleterre victorienne, elle était taillée de façon régulière et symétrique (ronds ou carrés) puis sertie de manière à créer un pavage étincelant, à l’image des rivières de diamants ; les femmes associaient volontiers la pierre scintillante à leurs tenues raffinées ou en dentelle. On s’inspirait alors du style rococo en vogue à l’époque de Louis XV pour la marier aux pâtes de verre colorées et aux émaux. Devenue trop commune et la production de moins bonne qualité, les grands de ce monde ont fini par se lasser de son éclat. Néanmoins, quelques décennies plus tard, elle fut à nouveau à l’honneur, succédant dignement au diamant noir prisé pendant les années folles. En effet, la crise économique aidant, elle redevint une pierre à la mode, montée sur des bijoux s’inspirant alors de l’Art Déco caractéristique des années 20.
Aujourd’hui, c’est la mode vintage qui la remet au goût du jour en l’associant à l’argent, ce qui donne à la tenue vestimentaire une authenticité historique rappelant l’ère victorienne. Le Pérou a longtemps fourni les plus grands spécimens de cette roche, lesquels étaient utilisés pour faire des miroirs. Malheureusement, ces grandes plaques sont introuvables désormais. Les mines européennes, notamment les gisements jurassiens et allemands, fournissent des spécimens de petite taille d’environ deux carats. C’est le travail minutieux du joaillier qui révèle l’éclat lumineux caractéristique des gemmes pyriteuses. La taille en “roses” associe une base plate et des facettes triangulaires. Ainsi, l’opacité du minéral est mise à profit pour refléter la lumière. Montées en pavage sur des métaux blanc ou sur de l’argent, elles offrent un éclat particulièrement brillant.