Les premiers témoignages de son utilisation datent de l’âge du bronze, notamment en Tchécoslovaquie, la principale source d’extraction du Pyrope. On retrouve ensuite des traces de son utilisation dans les premiers âges de l’Égypte antique. C’est une roche qui était fréquemment utilisée pour les apparats des pharaons, de véritables trésors sacrés qu’ils emmenaient dans leur tombeau. À ce moment de l’histoire, la roche était d’ailleurs dédiée à Sekhmet, la déesse de la guerre, une femme dotée d’une tête de lion et arborant un disque solaire. Les occurrences au cours de l’Histoire sont très nombreuses : la roche est utilisée par les Sumériens aux alentours de 2100 av. J.-C. Ils s’en servaient notamment pour ciseler les roches. D’autres traces de la roche ont été découvertes en Suède, entre 2000 et 1000 av. J.-C. Le grec Théophase (-372,-287) le mentionne sous le nom d’anthrax ou ” charbon “. Dans la Grèce antique, on pensait qu’il rendait nyctalope, c’est-à-dire qu’il permettait de voir la nuit. Le Romain Pline l’ancien en fait aussi la description. Il nomme la roche ” almandin carbunculus ” ou charbon ardent en raison de sa couleur. Les Celtes l’utilisaient couramment dans leurs armes et dans leurs bijoux afin de s’octroyer protection et courage. Le Talmud des Hébreux raconte que la roche permettait d’éclairer l’arche de Noé. Ils la nommaient Bareketh ce qui signifie ” roche clignotante ” ou Barak, ” la foudre “. Dans la Bible, une pierre d’Hessonite trônait sur la cuirasse d’Aaron.
Au cours du Moyen-âge, les gens pensaient que cette roche permettait d’augmenter la constance et la foi, et éloignait la mélancolie. Les Croisés la portaient pour se donner valeur au combat et foi en leur entreprise. Elle était aussi utilisée comme remède contre la peste et contre les lésions tissulaires. Les dirigeants arabes en portaient toujours. Pour eux, elles symbolisaient la sincérité. La roche est également considérée comme sacrée par de nombreuses tribus amérindiennes. Elle est d’ailleurs très présente dans l’histoire des Mayas et des Aztèques. Dans les tribus des Amérindiens du Nord, la roche était souvent utilisée pour décorer les boucliers, pour confectionner des bijoux, mais aussi pour orner les attrape-rêves. Les Amérindiens considéraient qu’elle leur permettait de montrer ce qui était invisible. Dans de nombreuses traditions, la roche est associée au sang, principalement à cause de sa couleur. C’est notamment le cas dans certaines tribus asiatiques où l’on considérait qu’elle pouvait non seulement protéger des blessures, mais qu’elle pouvait aussi causer des dommages importants si elle était utilisée comme projectile. La roche était donc fréquemment utilisée comme balles ou comme pointes de flèche. Les Hanzas s’en servirent comme arme lorsqu’ils furent confrontés aux troupes britanniques au cours de la rébellion de 1892 qui se déroula au Cachemire, à la frontière. En Inde et, plus largement, en Extrême-Orient, elle était utilisée comme amulette qui protégeait contre la peste et le poison et qui permettait d’attirer santé et bonheur. Selon des croyances populaires, cette roche protégerait du poison et des blessures, pourrait arrêter les saignements, apporterait la prospérité et symboliserait la fidélité et la vérité. Il s’agit en tout cas de la roche semi-précieuse qui est traditionnellement associée aux naissances du mois de janvier par les joailliers.