X

Thorium

element-chimique-90-thorium

Caractéristiques du thorium

  • Symbole : Th
  • Masse atomique : 232,037 7 ± 0,000 4
  • NumĂ©ro CAS : 7440-29-1
  • Configuration Ă©lectronique : [Rn] 6d2 7s 2
  • NumĂ©ro atomique : 90
  • Groupe : n. a.
  • Bloc : Bloc f
  • Famille d’Ă©lĂ©ments : Actinide
  • ÉlectronĂ©gativitĂ© : 1,3
  • Point de fusion : 1 750 °C

Voir les produits associés au thorium

Le thorium, élément atomique n°90 de symbole Th : ses généralités, son histoire, ses propriétés, sa géologie et ses utilisations.

Le thorium fait honneur au dieu scandinave « Thor » depuis lequel on a d’ailleurs tirĂ© son nom. Son potentiel est Ă©norme dans le domaine nuclĂ©aire. Cette substance pourrait constituer une alternative Ă  l’uranium, car elle est quatre fois plus abondante que le 238U. Elle reprĂ©sente aussi une piste sĂ©rieuse pour Ă©viter les dangers et la pollution engendrĂ©s par l’utilisation du plutonium dans l’industrie atomique. Plusieurs dĂ©tails importants sont alors Ă  connaĂźtre sur cet Ă©lĂ©ment.

Les généralités sur le thorium

Le thorium fait partie de la famille des actinides. Il s’agit d’un mĂ©tal dont le symbole est Th et le numĂ©ro atomique, 90. Le chimiste suĂ©dois Jöns Jacob Berzelius a nommĂ© cet Ă©lĂ©ment en rĂ©fĂ©rence au dieu nordique du tonnerre « Thor ». Cela s’est fait aprĂšs sa dĂ©couverte en 1829.

Cette substance sert notamment dans les alliages de magnĂ©sium que l’on utilise dans les moteurs d’aĂ©ronefs. En effet, le potentiel du thorium est Ă©norme pour la combustion nuclĂ©aire. À cet effet, l’élĂ©ment rĂ©duirait les risques d’accident et la production de dĂ©chets dans ce domaine. Dans l’exploration de cette voie, les scientifiques commencent Ă  concevoir divers rĂ©acteurs. Certains d’entre eux sont nuclĂ©aires et pilotĂ©s par accĂ©lĂ©rateur, d’autres sont Ă  sels fondus ou Ă  trĂšs haute tempĂ©rature.

L’histoire de l’élĂ©ment thorium

L’üle de LĂžvĂžya en NorvĂšge est le premier endroit oĂč l’on a trouvĂ© cet Ă©lĂ©ment. Ce dernier se prĂ©sentait sous forme de minĂ©ral noir lorsque Morten Thrane Esmark l’a dĂ©couvert. Celui-ci en envoie un Ă©chantillon Ă  son pĂšre, le professeur Jens Esmark, un minĂ©ralogiste. Cependant, malgrĂ© ses efforts, ce dernier n’a pas pu identifier l’élĂ©ment. Il passe alors l’échantillon au chimiste suĂ©dois Jöns Jacob Berzelius pour un examen en 1829. Ce scientifique l’analysa et trouva un Ă©lĂ©ment qu’il nomma « thorium » selon le dieu scandinave du tonnerre « Thor ».

En dĂ©pit de cela, on n’a utilisĂ© cet Ă©lĂ©ment qu’à partir de l’invention du manchon Ă  incandescence en 1885. Il a majoritairement servi pour ces lampes jusqu’à la fin de la PremiĂšre Guerre mondiale, puis le marchĂ© s’est effondrĂ©.

En 1898, la physicienne Marie Curie et le chimiste Gerhard Carl Schmidt ont découvert que le thorium était radioactif. Ces deux scientifiques ont pu parvenir à cette conclusion indépendamment.

En 1900 et en 1903, Ernest Rutherford et Frederick Soddy ont rĂ©ussi Ă  dĂ©montrer que cette substance se dĂ©sintĂšgre en d’autres Ă©lĂ©ments. Cela se fait suivant une loi de dĂ©croissance exponentielle. Cette trouvaille a contribuĂ© Ă  la dĂ©couverte de la demi-vie comme Ă©tant l’une des caractĂ©ristiques principales en relation avec les particules α. L’expĂ©rience a menĂ© les deux scientifiques Ă  leur thĂ©orie de la radioactivitĂ©.

Avec la méthode de la zone fondue, Eduard van Arkel et Jan Hendrik de Boer ont réussi à produire du thorium métallique en 1925. Celui-ci se distinguait par sa pureté.

On a nommĂ© « ionium » (Io) l’isotope 230Th dans la chaĂźne de dĂ©sintĂ©gration du 238U au commencement de l’étude de la radioactivitĂ©. Par le passĂ©, le Th et l’Io Ă©taient identiques du point de vue chimique.

thorium-01

Les propriétés de la substance

Plusieurs points sont à mettre en exergue sur les caractéristiques physiques et chimiques du thorium.

Propriétés physiques et chimiques de la substance

Le thorium Ă  l’état pur se prĂ©sente comme un mĂ©tal de couleur gris-blanc. Il peut garder son lustre pendant quelques mois en raison de la prĂ©sence d’un oxyde qui le protĂšge. L’oxygĂšne est notamment l’élĂ©ment qui le ternit. Ainsi, une fois exposĂ© Ă  l’air, il devient gris, puis noircit totalement.

Le dioxyde de thorium (ThO2) constitue l’un des meilleurs matĂ©riaux rĂ©tractiles. Il dispose d’une tempĂ©rature de fusion de 3 300 °C.

En principe, la poudre de Th mĂ©tal est pyrophorique, d’oĂč la nĂ©cessitĂ© de le manipuler avec soin. Une fois chauffĂ©s dans l’air, les copeaux de Th peuvent s’enflammer et brĂ»ler tout en brillant avec une lumiĂšre blanche.

Le thorium est l’élĂ©ment ayant la tempĂ©rature de plage la plus Ă©levĂ©e pour son Ă©tat liquide. En l’occurrence, Ă  pression atmosphĂ©rique, on a 3 033 K entre son point d’ébullition et son point de fusion.

Isotopes du thorium

Les isotopes du Th sont tous radioactifs. À l’état naturel, le thorium se compose uniquement de 232Th disposant d’une trĂšs longue demi-vie de 14 milliards d’annĂ©es. L’abondance considĂ©rable du 230Th ne rend pas cet Ă©lĂ©ment mononuclĂ©idique. Le 232Th constitue un isotope fertile qui se transmute en 233Th radioactif aprĂšs l’absorption d’un neutron. Suite Ă  cela, l’élĂ©ment se dĂ©sintĂšgre en protactinium 233 qui se dĂ©compose et devient de l’uranium 233 (fissile).

L’activitĂ© massique de la substance est de 4,10 × 103 Bq/g.

RadiotoxicitĂ© de l’élĂ©ment

Par rapport aux autres matiÚres radioactives, le thorium naturel se désintÚgre plus lentement. En outre, les rayonnements α émis ne peuvent pas pénétrer la peau humaine.

MĂȘme en petite quantitĂ©, il est dangereux de dĂ©tenir et de manipuler cet Ă©lĂ©ment comme celles prĂ©sentes dans un manchon Ă  incandescence. Il est donc prĂ©fĂ©rable de ne pas inhaler ou avaler la substance, par exemple Ă  la suite d’un feu de Th dans l’industrie nuclĂ©aire.

Le Th constitue un danger radiologique pour les poumons et les autres organes internes une fois inhalĂ© ou ingĂ©rĂ© en grande quantitĂ©. Les rayonnements α sont notamment les principales menaces qui agissent sur ces parties du corps humain. Ainsi, le risque de cancer du poumon, du pancrĂ©as ou du sang s’accroĂźt Ă  la suite d’une exposition massive Ă  un aĂ©rosol de Th. L’ingestion d’une dose importante de l’élĂ©ment augmente aussi le risque de maladies du foie.

Étant consommĂ©e, la radiotoxicitĂ© du thorium 232 (unique isotope naturel) est de 2,3 × 10-7 Sv/Bq. Elle est de 1,1 × 10-4 Sv/Bq lorsqu’on l’inhale. Il faut noter que l’activitĂ© massique du Th est de 4,1 kBq/g. À cet effet, on peut atteindre une dose efficace d’un sievert par inhalation de 2,22 g ou par ingestion de 1,06 kg de Th. Cela reste, cependant, dangereux Ă  rĂ©aliser en une seule fois.

La valeur limite d’exposition des travailleurs nuclĂ©aires par an est de 20 mSv. Cela correspond Ă  4,44 mg de 232Th inhalĂ©. On ne compte ici que la valeur d’exposition annuelle du 232Th. Le Th naturel est, nĂ©anmoins, en Ă©quilibre sĂ©culaire avec ses descendants. Ainsi, on peut considĂ©rer la radiotoxicitĂ© de ceux-ci. Cet Ă©lĂ©ment se trouve alors parmi les radionuclĂ©ides les plus nocifs qui existent.

Le thorium ne joue aucun rîle connu dans la biologie. En revanche, il sert parfois d’agent de contraste pour les radiographies.

On peut obtenir du « thoron » (220Rn), un Ă©metteur α, dans la chaĂźne de dĂ©sintĂ©gration du thorium. Il prĂ©sente un risque radiologique thĂ©orique au mĂȘme titre que tous les isotopes du radon. Il se prĂ©sente Ă  l’état gazeux. On peut donc l’inhaler facilement. En pratique, il est trĂšs peu mobile en raison de sa demi-vie trĂšs faible (55,6 s). Il convient alors de bien ventiler les endroits oĂč l’on stocke et manipule le Th en grande quantitĂ©.

La géologie et la minéralogie du thorium

Il faut aussi parler de la prĂ©sence de l’élĂ©ment sur Terre. Ci-aprĂšs les dĂ©tails.

Abondance et gisements de l’élĂ©ment

Le thorium 232 est trois Ă  quatre fois plus abondant que l’uranium 238 sur la planĂšte. Il est peu radioactif et se dĂ©sintĂšgre tout en douceur. Sa demi-vie est de 1 405 × 1010 annĂ©es. Cela correspond Ă  trois fois l’ñge de la Terre. Seulement un cinquiĂšme du Th prĂ©sent sur cette derniĂšre s’est dĂ©sintĂ©grĂ© pour donner du plomb 208 en fin de chaĂźne radioactive. Le 232Th est l’élĂ©ment possĂ©dant la plus longue demi-vie dans la chaĂźne de dĂ©sintĂ©gration du 244Pu. Il s’agit d’une radioactivitĂ© Ă©teinte.

Le thorium est prĂ©sent en petite quantitĂ© dans la majoritĂ© des roches et des sols. Par rapport Ă  l’uranium, il est quatre fois plus abondant. Cependant, il est presque aussi frĂ©quent que le plomb. Dans un terrain normal, il existe 12 ppm (parties par million) de Th.

On peut trouver cet élément dans plusieurs minéraux. Les minerais de Th sont la thorianite ThO2 et la monazite (Ce,La,Nd,Th)PO4. Ce dernier est le plus commun. On a aussi le phosphate de thorium et de terres rares contenant 12 % ThO2.

Les gisements majeurs de Th se situent en France, en Australie, en Inde et en Turquie. Par ailleurs, de la monazite avec une teneur importante en Th est présente en Afrique, en Antarctique et en Australie. On peut aussi trouver cela en Europe, en Amérique du Nord et en Amérique du Sud.

Il est possible de distinguer des isotopes du thorium Ă  l’état de traces. En l’occurrence, dans la chaĂźne de dĂ©sintĂ©gration de l’élĂ©ment (228Th, 1,91 an). De plus, on a celle de l’uranium 238 (le 230Th, 75 000 ans) et de l’uranium 235 (le 231Th, 25,2 h). En raison de leur courte durĂ©e de vie, leur activitĂ© massique est importante. Cela les rend plus radioactifs que le 232Th. Pourtant, en termes de masse, ils sont peu abondants.

Extraction miniĂšre du thorium

Le thorium provient de la monazite et son traitement se fait en plusieurs Ă©tapes. D’une part, on dissout le sable de monazite dans un acide inorganique, dont l’acide sulfurique (H2SO4). D’autre part, on extrait le Th dans une phase organique se composant d’une amine. On le sĂ©pare ensuite avec des ions tels que les nitrates, le chlorure, l’hydroxyde et le carbonate. Cela fait passer l’élĂ©ment en phase aqueuse. On prĂ©cipite le Th sous forme impure et on le recueille pour le convertir en nitrate de thorium.

Il est aussi possible d’exploiter la rĂ©action entre la monazite et une solution concentrĂ©e d’hydroxyde de sodium (NaOH). Une fois traitĂ© avec un acide inorganique tel que l’acide chlorhydrique (HCl), il produit un hydroxyde solide. On peut aussi ajouter de l’hydroxyde de sodium Ă  la solution pour obtenir de l’hydroxyde de thorium relativement impur. Il est possible de sĂ©parer ce dernier de la solution. Lorsque l’hydroxyde obtenu se trouve au contact d’acide nitrique (HNO3), on obtient du Th(NO3)4.

On peut purifier le nitrate rĂ©sultant par dissolution dans du phosphate de tributyle diluĂ© dans un hydrocarbure adaptĂ©. Il convient ensuite d’exposer la solution Ă  de l’acide nitrique. En consĂ©quence, on peut Ă©liminer la majoritĂ© des terres rares rĂ©siduelles et d’autres impuretĂ©s mĂ©talliques. L’U reste dans la mĂȘme solution que le Th. Pour les sĂ©parer, il faut exposer le phosphate de tributyle Ă  de l’acide nitrique. Cela laisse l’uranium dans cette solution. Le Th est alors extrait.

Une fois purifié, on peut thermolyser le nitrate de thorium pour obtenir du ThO2.

Pour réduire ce dernier, il faut passer par le ThF4 qui se forme grùce à la réaction entre le ThO2 et le HF gazeux. On mélange ensuite du ThF4 avec du calcium et un halogénure de zinc, le tout sous forme pulvérulente. On expose le mélange à une température avoisinant les 650 °C pour donner un alliage de thorium et de zinc. On peut aussi obtenir du chlorure ou du fluorure de calcium en fonction des réactions.

ThF4 + 3Ca + ZnCl2 ⟶ Th + Zn + 2CaF2 + CaCl2 ;

ThF4 + 3Ca + ZnF2 ⟶ Th + Zn + 3CaF2. On porte ensuite l’alliage obtenu Ă  une tempĂ©rature supĂ©rieure Ă  907 °C. Il s’agit du point d’ébullition du Zn, mais le point de fusion du Th est en dessous. Cela laisse une Ă©ponge de Th fondue et moulĂ©e en lingots.

thorium-02

L’utilisation du thorium

On utilise le thorium Ă  de nombreuses fins dans l’industrie. En premier lieu, il a un travail de sortie bas dans la conception d’électrodes et de cathodes. Cela donne lieu Ă  une intense Ă©mission d’électrons de maniĂšre thermoĂŻonique. À cet effet, on peut trouver une addition de ThO dans certaines Ă©lectrodes en tungstĂšne utilisĂ©es dans le soudage sous gaz inerte. Les proportions vont de 0,35 % Ă  4,20 %. D’une part, cela permet de faciliter l’amorçage de l’arc Ă©lectrique. D’autre part, les propriĂ©tĂ©s rĂ©fractaires de l’oxyde augmentent la longĂ©vitĂ© de l’électrode en lui offrant un point de fusion avoisinant les 4 000 °C. Le thorium sert aussi de revĂȘtement de filaments de tungstĂšne des Ă©lectrodes de tubes Ă  dĂ©charge. On le trouve Ă©galement dans les cathodes d’une multitude de dispositifs Ă©lectroniques.

En second lieu, on utilise le Th pour la conception des verres optiques. Il contribue Ă  fabriquer des lentilles de qualitĂ© pour les appareils photo et d’autres instruments scientifiques. En effet, un verre contenant de l’oxyde de thorium possĂšde un indice de rĂ©fraction Ă©levĂ© et une faible dispersion. Cela rĂ©duit l’aberration optique.

Ensuite, cet Ă©lĂ©ment joue un rĂŽle dans le manchon Ă  incandescence. En l’occurrence, la trĂšs mauvaise conductivitĂ© thermique du ThO peut aider Ă  augmenter la tempĂ©rature des manchons d’éclairage et leur luminositĂ©. Il faut notamment le mĂ©langer Ă  de l’oxyde de cĂ©rium.

Par ailleurs, on a le produit rĂ©fractaire. Il s’agit surtout des applications Ă  haute tempĂ©rature de matĂ©riau cĂ©ramique. L’ajout d’oxyde de thorium donne comme rĂ©sultat une porcelaine rĂ©sistante Ă  la chaleur et trĂšs dure.

La substance sert aussi comme agent d’alliage dans les structures en acier et dans l’industrie en guise de dĂ©tecteur d’oxygĂšne.

Dans la chimie, le Th agit en tant que catalyseur dans la transformation de l’ammoniac en acide nitrique. Le secteur pĂ©trolier a aussi besoin de cet Ă©lĂ©ment pour le cracking et pour extraire des hydrocarbures de carbone. On l’utilise Ă©galement dans la production industrielle d’acide sulfurique.

Dans les annĂ©es trente et quarante, cet Ă©lĂ©ment contribuait Ă  la prĂ©paration de thorotrast. Ce dernier est une suspension colloĂŻdale injectable qui possĂšde des qualitĂ©s d’absorption des rayons X. En raison de cela, il constitue un produit de contraste en radiologie.

À court terme, les substances contenant du thorium ne provoquent pas d’effets secondaires. En revanche, Ă  long terme, l’élĂ©ment peut ĂȘtre cancĂ©rogĂšne en raison des particules α qu’il Ă©met. Il figure alors parmi les produits cancĂ©rogĂšnes pour l’homme.

Dans les années cinquante, on a remplacé les agents de contraste pour les examens aux rayons X par des molécules iodées hydrophiles.

L’élĂ©ment dans l’industrie nuclĂ©aire

Le Th joue un rĂŽle important dans l’industrie nuclĂ©aire. Ses propriĂ©tĂ©s sont en effet trĂšs utiles dans ce domaine.

Isotope fertile

Il est possible d’utiliser le thorium, l’uranium et le plutonium comme combustible dans un rĂ©acteur nuclĂ©aire. Au mĂȘme titre que le 238U, le 232Th constitue un isotope fertile malgrĂ© le fait qu’il n’est pas fissile. En rĂ©acteur, il peut absorber un neutron et produire un atome d’uranium 233 fissile aprĂšs deux Ă©missions ÎČ.

En absorbant un neutron, le 232Th devient du 233Th. Ce dernier Ă©met un Ă©lectron et un antineutrino par dĂ©sintĂ©gration ÎČ. Il se transforme alors, par une seconde dĂ©sintĂ©gration ÎČ, en protactinium 233 (233Pa) qui Ă©met un Ă©lectron et un antineutrino. Puis, au bout d’une pĂ©riode d’environ 27 jours, il devient du 233U.

Ensuite, il est possible d’irradier le combustible du rĂ©acteur. On peut alors sĂ©parer le 233U du Th. Ce processus est relativement simple, car il convient de rĂ©aliser une sĂ©paration chimique et non isotopique. On injecte alors le combustible dans un autre rĂ©acteur pour le cycle du combustible nuclĂ©aire fermĂ©.

Cycle du thorium

Le 233U est un produit fissile. Cependant, ses propriĂ©tĂ©s sont plus avantageuses que les deux autres isotopes fissiles utilisĂ©s dans l’industrie nuclĂ©aire (le 235U et le 239Pu).

L’élĂ©ment fissionne une fois avec des neutrons lents. Il produit alors plusieurs neutrons dĂšs qu’il en absorbe un. On peut s’en servir dans un cycle surgĂ©nĂ©rateur plus efficace que celui qui est possible avec l’uranium ou le plutonium. Cela se fait avec des matiĂšres fissibles telles que le 235U et le 239Pu.

Divers moyens permettent d’exploiter l’énergie du thorium. Par exemple, on a les rĂ©acteurs nuclĂ©aires Ă  sels fondus qui constituent la voie la plus prometteuse. Plusieurs pays dont la France, les États-Unis, la Chine, l’Inde et le Japon Ă©tudient dĂ©jĂ  cette option. Il faut, cependant, davantage de recherches ainsi que des moyens financiers et industriels considĂ©rables pour rĂ©aliser des rĂ©acteurs commerciaux. Il semble que la faisabilitĂ© de la technologie est presque acquise. Les Ă©quipes de dĂ©veloppement les plus actives avancent d’ailleurs l’horizon 2025.

En janvier 2012, l’AcadĂ©mie des sciences de Paris a Ă©mis un avis concernant l’importance de soutenir les recherches sur les technologies Ă©mergentes pour l’industrie nuclĂ©aire. Il s’agit principalement des rĂ©acteurs de quatriĂšme gĂ©nĂ©ration et de la filiĂšre du Th.

ContrÎle des matiÚres nucléaires

Le thorium est un isotope fertile. À cet effet, il fait partie des matiĂšres visĂ©es par le traitĂ© sur la non-prolifĂ©ration des armes nuclĂ©aires.

En France, cet Ă©lĂ©ment constitue une matiĂšre nuclĂ©aire que l’on ne peut pas dĂ©tenir Ă  son grĂ©. Sa possession est soumise Ă  une rĂ©glementation.

Thorium : prospective, recherche et développement

Les Chinois comptent mener des recherches sur le Th, car ils ont constatĂ© une pollution croissante de l’air due aux Ă©nergies fossiles. Ils prĂ©voient notamment de construire un prototype de rĂ©acteur Ă  sel fondu alimentĂ© au thorium en 2028. En thĂ©orie, cela produirait moins de dĂ©chets radioactifs qu’une centrale Ă  uranium. Sa durĂ©e de vie est aussi plus courte (500 ans).

Ils envisagent de dĂ©velopper un pĂŽle de recherche Ă  Shanghai, mais les chercheurs restent prudents. En octobre 2021, les scientifiques ont dĂ©marrĂ© un rĂ©acteur expĂ©rimental, Ă  sels fondus. Il s’agit du modĂšle TMSR-LF.


Retour en haut de la page

Recherche de produits

Le produit a été ajouté à votre panier