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Terbium

element-chimique-65-terbium

Caractéristiques du terbium

  • Symbole : Tb
  • Masse atomique : 158,925 34 ± 0,000 02 u
  • NumĂ©ro CAS : 7440-27-9
  • Configuration Ă©lectronique : [Xe] 4f9 6s2
  • NumĂ©ro atomique : 65
  • Groupe : n. a
  • Bloc : Bloc f
  • Famille d’Ă©lĂ©ments : Lanthanide
  • ÉlectronĂ©gativitĂ© : 1, 2
  • Point de fusion : 1 356 °C

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Le terbium, élément atomique n°65 de symbole Tb : ses propriétés, ses isotopes, usages et historiques.

Le terbium est un élément chimique figurant sur le tableau périodique des éléments sous le numéro 65 et le symbole Tb. Ce métal de couleur argentée appartient à la famille des lanthanides. Il est rattaché au groupe des terres rares au même titre que la monazite et la bastnäsite.

Le terbium est utilisé dans plusieurs applications industrielles. Il fait partie des composants destinés à la fabrication de verres et de phosphores pour les écrans de télévision. Les constructeurs de lampes fluorescentes et de tubes cathodiques s’en servent également pour développer des produits à haute efficacité énergétique. Par ailleurs, ce minerai peut agir comme un dopant pour certains matériaux phosphorescents, en raison de sa capacité à émettre de la lumière verte intense. Il a également des applications dans la technologie de stockage de données, dans les aimants permanents et dans les supraconducteurs. Appartenant à la famille des terres rares, il est considéré comme un élément stratégique.

Histoire du terbium

Le terbium a été découvert en Suède, plus précisément près de Stockholm à Ytterby. Son nom lui a été donné en référence avec ce lieu. Il partage la même étymologie que les éléments chimiques ytterbium, erbium et yttrium. Comme une grande partie des lanthanides, ce minerai est principalement extrait du sable de monazite. Son épuisement inquiète beaucoup de nombreux scientifiques, car il s’agit d’une ressource non-renouvelable.

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Première découverte

Le lieutenant Carl Axel Arrhenius a découvert une roche appelée « ytterbite » en 1787. Par la suite, celle-ci a été baptisée « gadolinite » en l’honneur du chimiste finlandais Johan Gadolin. Ce dernier a mené des travaux plus poussés en 1789 qui ont abouti à l’identification d’un oxyde. Anders Gustaf Ekeberg confirme la véracité de ces résultats en 1797. La nouvelle terre est alors baptisée « yttria ».

Au fil des années, les chercheurs et les chimistes ont développé des techniques de cristallisation fractionnée plus performantes. Le suédois Carl Gustav Mosander les a utilisées au cours de ses nombreuses recherches dans les années 1840. Il a découvert diverses terres rares telles que le didyme, le lanthane et le cérium. Il pensait que l’yttria résulte du mélange de plusieurs éléments. En se penchant sur la question, il met à jour l’yttrium, un minerai blanc à l’origine des sels incolores.

Durant les différents procédés en laboratoire, Mosander découvrit aussi l’odinium, une terre jaune donnant des sels roses. Le nom choisi rend hommage au dieu Odin de la mythologie nordique. Le chimiste suédois a effectué des recherches supplémentaires en 1843 avant de rendre publiques ses découvertes. Celles-ci consistaient à fractionner les oxalates, permettant de mettre au jour un troisième oxyde. De couleur rose, il reçoit le nom de terbine.

Controverses et confusions

En 1860, des scientifiques ont remis en question les études effectuées par Mosander. Nils Johan Berlin, un chimiste et minéralogiste suédois, en faisait partie. Ses travaux ont permis d’identifier deux oxydes : l’yttrium et l’erbine. En revanche, il n’est pas parvenu à isoler la terbine. Friedrich Otto Popp a refait les mêmes expériences en 1864 à Göttingen. Marc Delafontaine a aussi procédé à de minutieuses recherches sur le sujet à Genève. Les conclusions des deux chimistes ont été contradictoires.

Popp confirme la présence de l’yttrium. En revanche, il prétend que le cérium et le didyme sont des oxydes déjà connus. De son côté, Delafontaine valide les résultats trouvés par Mosander.

Face à cette situation, Robert Bunsen et son assistant Johan Bahr reprirent le procédé de fractionnement en 1866. Ils ont mené leurs recherches à l’Université d’Heidelberg en isolant les sels d’yttrium et d’erbium. Le spectre d’absorption de ceux-ci était différent de celui du didyme.

Tous ces travaux ont donné lieu à une grande confusion. Les noms donnés par Mosander ont même été intervertis. Malgré les preuves détenues par Delafontaine, le terbium est supprimé de la première version du tableau périodique des éléments. Celui-ci a été mis au point en 1869 par Dimitri Mendeleïev.

En 1872, les Suédois Otto Magnus Höglund et Per Teodor Cleve ont tenté de vérifier les affirmations de Delafontaine. Cependant, ils ne sont pas arrivés à isoler d’autres oxydes à part l’erbium. Il a fallu attendre les recherches faites par l’astronome américain Charles Augustus Young pour démontrer la présence du terbium dans le spectre solaire.

Confirmations

Delafontaine poursuivit ses recherches jusqu’à retrouver la trace du minerai dans la samarskite. Il a envisagé de le baptiser « mosandrium » pour rendre hommage à Mosander. Finalement, il a conservé le nom « terbine » après qu’il s’est concerté avec son compatriote Jean Charles Galissard de Marignac.

Ce dernier a réalisé des travaux de fractionnement sur la gadolinite en 1878 et il est parvenu à isoler l’erbine jaune. L’Américain John Lawrence Smith a également découvert la terre jaune dans la samarskite. Il lui a attribué le nom de « mosandrum ». Ces différentes recherches ont provoqué une dispute entre les trois scientifiques. La publication du chimiste britannique Henry Enfield Roscoe en 1882 a permis de ratifier ces découvertes de manière définitive.

Caractéristiques du terbium

Comme toutes les lanthanides, le terbium est un métal ductile et malléable qui peut être coupé avec un couteau. Il existe sous deux formes allotropiques et change de phase à une température de 1 289 °C.

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Propriétés physiques

L’élĂ©ment chimique 65 possède une structure cristalline en empilement compact hexagonal. Ă€ moins de 54,15 °C (son point Curie), il a un agencement simple. Il atteint l’état antiferromagnĂ©tique hĂ©licoĂŻdal au-dessus de cette tempĂ©rature. Tous les Ă©lĂ©ments magnĂ©tiques sont orientĂ©s selon un angle fixe. Ils tournent autour de l’axe c Ă  l’instar d’une hĂ©lice ou d’une vis. Le terbium partage ces caractĂ©ristiques spĂ©cifiques avec le dysprosium. Ils ont tous deux une magnĂ©tostriction Ă©levĂ©e.

Le terbium III est un cation qui prĂ©sente une forte fluorescence de couleur verte. Celle-ci rĂ©sulte d’une transition 5D4 → 7F5, qui gĂ©nère une bande d’Ă©mission principale situĂ©e Ă  545 nm. Elle a une durĂ©e de vie de 0,1 Ă  2 ms.

Propriétés chimiques et composés

Dans les composés solides, l’élément chimique 65 a principalement une valence de III. Toutefois, on connaît également une valence de IV pour ce métal dans certains composés tels que le dioxyde de terbium (TbO2) et le tétrafluorure de terbium (TbF4). Par ailleurs, il existe plusieurs oxydes non stœchiométriques de terbium qui ont une composition approximative de Tb4O7. En solution, le minerai se trouve uniquement sous forme trivalente : [Tb(H2O)n]3+.

Il peut former divers composĂ©s binaires avec diffĂ©rents Ă©lĂ©ments tels que :

  • l’oxygène (TbO2, Tb2O3, Tb7O12, Tb11O20) ;
  • les halogènes (TbF3, TbF4, TbI3) ;
  • l’hydrogène (TbH2, TbH3) ;
  • le phosphore (TbP) ;
  • l’azote (TbN) ;
  • le sĂ©lĂ©nium (TbSe) ;
  • le soufre (TbS) ;
  • le tellure (TbTe) ;
  • le carbone ;
  • le silicium ;
  • le bore ;
  • l’arsenic ;
  • l’antimoine.

Le terbium est un Ă©lĂ©ment chimique très rĂ©actif, se combinant facilement avec l’oxygène et les halogènes. Au contact des acides, il produit des sels. AssociĂ© avec des ligands organiques et inorganiques, il forme divers composĂ©s utiles dans diffĂ©rentes applications en chimie.

Isotopes

Le terbium est un élément mononucléidique et monoisotopique dans la nature, avec un seul isotope stable, le 159Tb. Cependant, il existe 36 radioisotopes synthétiques de ce minerai qui ont été caractérisés, allant du terbium 135 au terbium 171. Parmi eux, les plus stables sont le terbium 158, qui a une demi-vie de 180 ans, et le terbium 157 avec une demi-vie de 71 ans. Deux principaux modes de fragmentation sont utilisés sur ces radioisotopes : la capture électronique et la désintégration bêta moins. Si le premier produit des isotopes de gadolinium, le second aboutit à la fabrication d’isotopes de dysprosium.

En plus de ces radioisotopes, le terbium possède également 27 isomères nucléaires. Le plus stable est le 156mTb avec une demi-vie de 24,4 heures.

Abondance naturelle

L’élĂ©ment chimique 65 est Ă©galement prĂ©sent avec d’autres terres rares dans diffĂ©rents minĂ©raux tels que :

  • le xĂ©notime (qui en contient environ 1 %) ;
  • l’euxĂ©nite (qui en contient environ 1,3 %) ;
  • la cĂ©rite ;
  • la monazite ;
  • la gadolinite.

Ce minerai a aussi Ă©tĂ© dĂ©tectĂ© dans la matière stellaire. Bien qu’il soit relativement rare dans la croĂ»te terrestre, son abondance est estimĂ©e Ă  environ 1,2 milligramme par kilogramme. De ce fait, il est deux fois plus commun que l’argent. Il est principalement extrait Ă  partir de minĂ©raux contenant des terres rares.

Production

La Chine est le principal producteur mondial du terbium. Ce dernier est utilisĂ© dans une variĂ©tĂ© d’applications, notamment dans la fabrication d’aimants permanents pour les moteurs Ă©lectriques. Il est aussi prĂ©sent dans les lampes fluorescentes ainsi que dans les Ă©crans Ă  cristaux liquides pour les tĂ©lĂ©viseurs et les ordinateurs.

En 2018, les principales ressources minières se trouvaient dans plusieurs pays, notamment la Chine, les États-Unis et le Brésil. Le terbium est également présent en Inde, au Sri Lanka et en Australie. Il est considéré comme un élément rare et précieux. Ses réserves sont estimées à environ 300 000 tonnes. La production mondiale ne dépasse pas 10 tonnes par an (selon les données de 2001).

Cependant, des dĂ©couvertes rĂ©centes ont rĂ©vĂ©lĂ© l’existence de nouveaux gisements de terres rares dans l’est du Japon. DiffĂ©rents chercheurs nippons ont estimĂ© que ceux-ci se situent dans le sĂ©diment marin, Ă  des profondeurs de plus de 5 000 mètres. Leur superficie est de 2 500 km2. Leurs apprĂ©ciations suggèrent que ces zones pourraient contenir plus de 16 millions de tonnes d’oxydes de terres rares. Cela Ă©quivaut Ă  420 ans d’approvisionnement en terbium pour le monde entier. De plus, ces sites pourraient Ă©galement fournir 620 ans d’approvisionnement mondial en Europium, 780 ans en yttrium et 730 ans en dysprosium.

Bien que ces ressources soient considĂ©rables, leur exploitation est actuellement limitĂ©e par les difficultĂ©s d’accès Ă  ces gisements et par leur coĂ»t Ă©levĂ©. Ces gisements pourraient avoir des implications importantes pour la sĂ©curitĂ© Ă©nergĂ©tique et la stratĂ©gie Ă©conomique des pays qui dĂ©pendent de ces rĂ©serves rares.

Extraction

Les procĂ©dĂ©s d’extraction du terbium sont similaires Ă  ceux employĂ©s pour prĂ©lever d’autres lanthanides. Pour sĂ©parer l’Ă©lĂ©ment des autres terres rares, des mĂ©thodes basĂ©es sur l’Ă©change d’ions sont souvent utilisĂ©es. Elles sont plus faciles et rapides Ă  mettre en place que les techniques de cristallisation fractionnĂ©e.

Pour obtenir ce minerai, il est possible de le produire à partir de son trifluorure (TbF3). Les scientifiques peuvent aussi recourir à son trichlorure (TbCl3) anhydre en réalisant une réduction thermique avec du calcium métallique dans un creuset en tantale. Le métal peut ensuite être purifié par refusions sous vide.

En 2015, le prix d’un gramme de terbium pur Ă  99,9 % Ă©tait d’environ 40 dollars amĂ©ricains. Le coĂ»t rĂ©el de production et d’extraction de ce minerai varie en fonction de nombreux facteurs. Il dĂ©pend notamment de la disponibilitĂ© des matières premières, des dĂ©penses Ă©nergĂ©tiques, des tarifs de la main-d’Ĺ“uvre et des frais de transport.

En raison de sa raretĂ© et de ses propriĂ©tĂ©s uniques, cet oxyde est largement utilisĂ© dans des applications technologiques de pointe. Il trouve Ă©galement son intĂ©rĂŞt en mĂ©decine pour produire des photographies de haute qualitĂ© lors de l’imagerie par rĂ©sonance magnĂ©tique (IRM).

Utilisations du terbium

Les ions trivalents de plusieurs lanthanides ont la particularité de fluorescer après avoir été stimulés par des rayons UV ou par une décharge électrique. Grâce à cette propriété, le terbium fait partie des composants de choix pour la conception de luminophores. Il est particulièrement connu pour sa fluorescence verte.

Propriétés optiques

Ce minerai trouve de nombreuses applications industrielles telles que la technologie des tubes cathodiques pour les tĂ©lĂ©viseurs et les Ă©crans d’ordinateur. Il est aussi utilisĂ© dans la production de tubes fluorescents trichromatiques pour l’Ă©clairage et la radiographie mĂ©dicale. Dans ce dernier cas, le terbium sert Ă  convertir les rayons X en lumière visible. Ce processus permet de produire des images de haute qualitĂ© lors des examens radiographiques.

Cet oxyde sert Ă©galement dans la conception :

  • de lasers Ă  semi-conducteurs ;
  • de matĂ©riaux magnĂ©tiques ;
  • de verres optiques ;
  • de dĂ©tecteurs de rayonnement.

Sa fluorescence verte est particulièrement apprĂ©ciĂ©e pour la production de marqueurs pour l’imagerie biologique et la biologie cellulaire.

Cet oxyde est donc un Ă©lĂ©ment clĂ© dans de nombreuses technologies modernes. Ses propriĂ©tĂ©s uniques en font une ressource prĂ©cieuse pour plusieurs secteurs de l’Ă©conomie mondiale.

Il est Ă©galement utilisĂ© Ă  plus petite Ă©chelle dans des applications en biochimie. Par exemple, une mĂ©thode spectrophotomĂ©trique de dĂ©tection des spores bactĂ©riennes a Ă©tĂ© proposĂ©e. Elle repose principalement sur l’ajout de chlorure de terbium Ă  un lysat d’endospores et permet de produire de l’acide dipicolinique. Ce marqueur chimique unique des spores se lie Ă  l’ion terbium (III) pour former un complexe fluorescent intense dans le spectre visible. Cette technique de dĂ©tection permet d’identifier les spores bactĂ©riennes dans les Ă©chantillons environnementaux tels que les sols, les aliments et les eaux usĂ©es.

En outre, la fluorescence verte du terbium protège les billets de la monnaie europĂ©enne contre la contrefaçon. Elle permet Ă©galement de prĂ©server l’authenticitĂ© d’autres produits tels que les cartes de crĂ©dit et les passeports.

Propriétés magnétiques

L’élĂ©ment chimique 65 possède des propriĂ©tĂ©s magnĂ©tiques très intĂ©ressantes. Ă€ tempĂ©rature ambiante, il se prĂ©sente comme un mĂ©tal ferromagnĂ©tique. Il peut ĂŞtre aimantĂ© dans une direction particulière en prĂ©sence d’un champ magnĂ©tique externe.

Cependant, il subit une transition de phase Ă  des tempĂ©ratures plus Ă©levĂ©es. Ce processus le transforme en mĂ©tal antiferromagnĂ©tique. Les moments magnĂ©tiques des atomes de terbium s’organisent en une structure ordonnĂ©e. Quant aux moments magnĂ©tiques de chaque atome, ils sont orientĂ©s en sens opposĂ© les uns aux autres.

L’élĂ©ment chimique 65 possède Ă©galement une propriĂ©tĂ© magnĂ©tique appelĂ©e « magnetocrystalline anisotropie ». Les propriĂ©tĂ©s magnĂ©tiques de cet Ă©lĂ©ment chimique sont liĂ©es Ă  la direction dans laquelle les atomes sont arrangĂ©s dans la structure cristalline du matĂ©riau. Elles sont responsables de la forte magnĂ©tisation de l’oxyde et expliquent l’utilitĂ© du minerai dans la production d’aimants permanents.


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