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Tantale

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Caractéristiques du tantale

  • Symbole : Ta
  • Masse atomique : 180,947 88 ± 0,000 02 u
  • NumĂ©ro CAS : 7440-25-7
  • Configuration Ă©lectronique : [Xe]4f145d36s2
  • NumĂ©ro atomique : 73
  • Groupe : 5
  • Bloc : Bloc d
  • Famille d’Ă©lĂ©ments : MĂ©tal de transition
  • ÉlectronĂ©gativitĂ© : 1,5
  • Point de fusion : 3 017 °C

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Le tantale, élément atomique n°73 de symbole Ta : histoire, géologie et minéralogie, isotopes, production et raffinage, applications et propriétés.

De symbole « Ta », le tantale correspond au numĂ©ro atomique 73 du tableau pĂ©riodique des Ă©lĂ©ments chimiques. De couleur gris-bleu, ce mĂ©tal de transition est connu pour sa rĂ©sistance Ă©levĂ©e Ă  la corrosion des acides. Bien qu’il soit lourd et dur, le tantale est ductile tout en Ă©tant un excellent conducteur de chaleur et d’électricitĂ©.

Le tantale tire son nom du latin scientifique moderne « tantalum ». Anders Gustaf Ekeberg, chimiste suĂ©dois, chimiste suĂ©dois et professeur Ă  l’universitĂ© d’Uppsala l’a baptisĂ© ainsi en 1802 Ă  cause de son insolubilitĂ© dans les acides. La plupart du temps, il se trouve dans la tantalite. Cependant, il est aussi possible de le rencontrer dans des minerais complexes comme le coltan. Il se prĂ©sente alors sous forme d’oxyde en s’associant avec le niobium.

Le tantale est caractĂ©risĂ© par un point de fusion Ă©levĂ© de 3 016,85 °C. Il vient juste aprĂšs l’osmium, le tungstĂšne, le carbone et le rhĂ©nium. Par ailleurs, son point d’ébullition est de 5 457,85 °C.

Les deux principaux domaines d’utilisation du tantale sont l’électronique et la mĂ©decine. Pour le premier, il est notamment utilisĂ© dans la fabrication de condensateurs appelĂ©s « gouttes » en raison de leur forme. Par unitĂ© de volume, ils possĂšdent la plus grande capacitĂ©. Pour la mĂ©decine, le tantale entre dans la production d’implants et d’instruments mĂ©dicaux, car il a la particularitĂ© de ne pas rĂ©agir avec les fluides corporels.

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Histoire du tantale

À l’Ă©poque de sa dĂ©couverte, les chercheurs ont confondu le tantale avec le niobium et les ont pris pour un seul et mĂȘme Ă©lĂ©ment.

En 1801, Charles Hatchett, un chimiste anglais, a dĂ©couvert un nouveau mĂ©tal aprĂšs avoir analysĂ© un minĂ©ral noir, qui provenait de la collection personnelle du gouverneur de Columbia (le Connecticut d’aujourd’hui). Il a nommĂ© le nouveau mĂ©tal « columbium ».

En 1802, Anders Gustaf Ekeberg mena des Ă©tudes sur un oxyde difficile Ă  dissoudre et Ă  travailler. Il rĂ©ussit Ă  en tirer un Ă©lĂ©ment qu’il croyait pur et le nomma tantale en l’honneur de TĂĄntalos, un demi-dieu grec cĂ©lĂšbre pour son supplice.

En 1809, William Hyde Wollaston a effectuĂ© un nouvel examen du minerai de columbium et la tantalite. Il a alors conclu que c’étaient en rĂ©alitĂ© deux Ă©lĂ©ments identiques.

Ce n’est qu’en 1820 que Jöns Jacob Berzelius a rĂ©ussi Ă  isoler le tantale. 24 ans plus tard, Heinrich Rose a distinguĂ© deux Ă©lĂ©ments distincts dans la tantalite. En effet, en plus du tantale, il a dĂ©couvert un  nouvel Ă©lĂ©ment chimique, qu’il a nommĂ© niobium, tirĂ© du nom de la fille de Tantale, NiobĂ©. Les travaux ultĂ©rieurs ont trĂšs vite conclu que columbium et niobium ne formaient qu’un seul et unique Ă©lĂ©ment chimique. Quant au nom Ă  utiliser, le premier a finalement Ă©tĂ© abandonnĂ© au profit du second.

Au dĂ©but des annĂ©es 1900, on a tout d’abord utilisĂ© le tantale pour les filaments Ă  incandescence des ampoules. Par la suite, il a Ă©tĂ© remplacĂ© par le tungstĂšne. Ce n’est qu’à partir de 1940 qu’on le retrouve dans la fabrication des condensateurs.

Géologie et minéralogie

Dans la nature, le tantale ne reprĂ©sente que 2 ppm environ de la masse de la couche superficielle du globe terrestre. Il est surtout abondant dans les filons hydrothermaux. Ces zones sont des endroits oĂč les Ă©lĂ©ments contenus dans l’eau se minĂ©ralisent au contact d’une source importante de chaleur provenant d’une poche de magma souterraine. Elles se retrouvent gĂ©nĂ©ralement dans les endroits proches d’une faille tectonique et dans les rĂ©gions volcaniques.

Les filons hydrothermaux renferment beaucoup de mĂ©taux lourds pour ne citer que l’or, le cobalt, le tantale et le niobium. Du fait de l’érosion, ils sont emportĂ©s pour se retrouver dans le lit d’un cours d’eau. Ils se dĂ©posent alors dans les parties oĂč le courant est le plus faible comme les marmites et les mĂ©andres. Le cas Ă©chĂ©ant, ces zones riches en Ă©lĂ©ments lourds vont former des veines et par la suite ensevelies. Cela explique la prĂ©sence de colombo-tantalite dans les roches sĂ©dimentaires et les roches mĂ©tamorphiques.

Le coltan ou columbo tantalite est le principal minerai qui contient du tantale en proportion notable. Il provient de l’association de la colombite et de la tantalite dans des proportions et compositions variables. La tantalite englobe la sĂ©rie entre la tantalite-(Fe) et la tantalite-(Mn), avec comme composition gĂ©nĂ©rique (Fe,Mn)Ta2O6. Pour rappel, les minĂ©raux spĂ©cifiques formĂ©s de tantale comme le tantalcarbide, un carbure de formule TaC, sont rares.

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Isotopes

Le tantale compte 36 isotopes dont le nombre de masses varie de 155 Ă  188 et seul le 181Ta est stable. Il possĂšde 37 isomĂšres nuclĂ©aires avec le 180mTa Ă©galement stable. Ce qui est unique en son genre. Bien que cet Ă©tat soit en principe mĂ©tastable, aucune dĂ©sintĂ©gration n’a Ă©tĂ© observĂ©e Ă  ce jour. L’intĂ©gralitĂ© du tantale naturellement prĂ©sent est constituĂ©e de 181Ta (99,998 %) et 180mTa (0,012 %). Sa masse atomique standard est de 180,947 88(2) u.

Les différentes sources de tantale

En 2019, on a estimĂ© la production annuelle de tantale Ă  1 800 tonnes, dont 58 % sont issus des mines. Avec environ 30 % de la production mondiale produite par le gisement de Greebushes de la mine « Sons of Galia », l’Australie est le premier producteur de ce mĂ©tal. Dans ce pays, les mines industrielles sont Ă  ciel ouvert. Au Canada, le tantale est extrait dans des mines en galeries. En RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo, il est extrait dans des mines artisanales avec des moyens rudimentaires, comme dans celle dans l’est du Kivu, Ă  proximitĂ© de la zone volcanique du Nyiragongo.

33 % de la production mondiale de tantale sont issus des oxydes de tantale associĂ©s Ă  l’étain. Longtemps considĂ©rĂ©s comme des dĂ©chets, ils ont pris de la valeur Ă  partir de 1980, quand le prix du tantale a commencĂ© Ă  augmenter. Avant d’ĂȘtre acheminĂ©s vers les entreprises d’affinage, les dĂ©chets sont prĂ©alablement recyclĂ©s en concentrĂ© synthĂ©tique.

Le reste de la production mondiale vient des rĂ©serves de colombo-tantalite que le gouvernement des États-Unis a constituĂ©es entre 1952 et 1958. En 2001, le gouvernement amĂ©ricain en a vendu 91,3 millions de dollars pour rĂ©duire son stock.

Production et raffinage

L’extraction du tantale passe par plusieurs Ă©tapes. La premiĂšre consiste Ă  concasser les minerais et Ă  les concentrer par gravimĂ©trie, Ă  proximitĂ© du site d’extraction. Puis, vient la sĂ©paration du tantale et du niobium par un traitement avec de l’acide fluorhydrique et l’acide sulfurique Ă  une tempĂ©rature supĂ©rieure Ă  90 °C. Les deux Ă©lĂ©ments chimiques se dissolvent en fluorures complexes et se dissocient des impuretĂ©s insolubles suivant les rĂ©actions chimiques suivantes :

Ta2O5 + 14 HF → 2 H2[TaF7] + 5 H2O

Nb2O5 + 10 HF → 2 H2[NbOF5] + 3 H2O

Jean Charles Galissard de Marignac fut le premier Ă  mettre au point le procĂ©dĂ© de sĂ©paration Ă  l’échelle industrielle. Il repose sur la diffĂ©rence de solubilitĂ© du niobium et du fluorure de tantale complexe (K2 [NbOF5] ‱ H2O et [K2 TaF7]) dans l’eau.

Un autre procĂ©dĂ© basĂ© sur l’extraction liquide-liquide a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ© plus tard. Les fluorures sont extraits d’une solution aqueuse en utilisant un solvant organique comme la cyclohexanone. Puis, les deux Ă©lĂ©ments sont sĂ©parĂ©s du solvant avec de l’eau. Ensuite, ils sont prĂ©cipitĂ©s en ajoutant de l’ammoniaque ou du fluorure de potassium :

2 H2[TaF7] + 14 NH4OH → Ta2O5↓ + 14 NH4F + 9 H2O

H2[TaF7] + 2 KF → K2[TaF7]↓ + 2 HF

Il en rĂ©sulte du sel fluorotantalate de potassium qu’on rĂ©duit au sodium liquide pour obtenir finalement de la poudre de tantale secondaire.

Applications et propriétés

La premiĂšre utilisation du tantale remonte au dĂ©but du 20Ăšme siĂšcle. Il a Ă©tĂ© utilisĂ© pour fabriquer du filament Ă  incandescence pour les ampoules jusqu’à son remplacement par le tungstĂšne. Vers 1940, il entre dans la construction de condensateurs.

Électronique

Le principal domaine d’application du tantale est l’électronique avec une utilisation des 68 % de la production annuelle, essentiellement dans la fabrication de condensateurs. Dans ces derniers, le tantale peut ĂȘtre pur (conducteur Ă©lectrique) ou sous forme de pentoxyde ou Ta2O5, (diĂ©lectrique).

On distingue trois types de condensateurs au tantale :

  • Condensateurs en plaque : peu frĂ©quents, ils sont rĂ©servĂ©s aux domaines oĂč la tension Ă©lectrique est Ă©levĂ©e.
  • Condensateurs Ă©lectrolytiques secs : ils sont destinĂ©s Ă  la fabrication de divers appareils Ă©lectroniques comme les smartphones, les ordinateurs portables, les consoles de jeux, etc. Ils prĂ©sentent l’avantage de rester performants mĂȘme en Ă©tant miniaturisĂ©s (CMS).
  • Condensateurs Ă©lectrolytiques humides : dont la performance dĂ©passent celle des condensateurs Ă©lectrolytiques secs et ils sont utilisĂ©s en technologie de pointe (aĂ©rospatiale, armement, etc.). Toutefois, leur utilisation est restreinte due Ă  leur coĂ»t de production jugĂ© trop Ă©levĂ©.

Les autres applications du tantale dans le domaine de l’électronique comprennent les Ă©crans Ă  cristaux liquides et les DRAM ou puces de mĂ©moire vive dynamique, etc.

Par ailleurs, le secteur de l’automobile a de plus en plus recours Ă  l’utilisation du tantale dans les systĂšmes Ă©lectroniques des vĂ©hicules modernes : anticollision, GPS et autres gadgets. Cette course Ă  la technologie a dĂ©butĂ© en 2010 et ne cesse de continuer. Cela augure une hausse importante de la consommation de tantale dans ce secteur dans les dĂ©cennies Ă  venir.

Industrie chimique

GrĂące Ă  sa rĂ©sistance Ă  la corrosion des acides et Ă  des tempĂ©ratures Ă©levĂ©es, l’emploi du tantale est rĂ©pandu dans l’industrie chimique. Ainsi, il entre dans la fabrication de revĂȘtement pour les tuyaux et les rĂ©acteurs chimiques. Il s’avĂšre aussi essentiel dans les applications qui sont en contact avec l’acide sulfurique. Cependant, les Ă©changeurs de chaleur restent sa principale utilisation dans ce secteur. À des tempĂ©ratures qui n’excĂšdent pas les 150 °C, cet Ă©lĂ©ment chimique ne craint aucune attaque chimique acide. Seuls l’acide fluorhydrique, les solutions acides aux ions fluorures et l’eau rĂ©gale peuvent l’éroder.

Superalliages

Le tantale joue aussi le rĂŽle d’additif dans l’élaboration de divers superalliages, particuliĂšrement dans le secteur de l’aĂ©ronautique civile. Ces alliages de trĂšs haute performance sont utilisĂ©s dans les milieux oĂč les exigences thermiques et/ou chimiques sont extrĂȘmement Ă©levĂ©es. Par exemple, ils servent Ă  fabriquer les aubes de turbine Ă  combustion et celles des rĂ©acteurs d’avion. Les superalliages se prĂ©sentent en monocristal qui leur confĂšre d’excellents comportements face au fluage, Ă  la corrosion des acides et Ă  la tempĂ©rature.

Autres applications

Biocompatible, le tantale est prĂ©sent sous diverses formes dans le domaine de la mĂ©decine. La production de prothĂšses, d’implants dentaires et de pacemakers fait partie de ses nombreuses utilisations. Il intervient aussi dans la fabrication de diffĂ©rents instruments et outils chirurgicaux.

Avec ses 1 700 HV de duretĂ© et sous forme de carbure (TaC), le tantale est le parfait matĂ©riau pour rĂ©aliser des outils de coupe. L’acier au tantale est un composant essentiel dans la rĂ©alisation des fraises dentaires.

Le tantalate de lithium (LiTaO3) trouve aussi une application dans le domaine de l’optique. En tant qu’additif dans la fabrication de lentilles, il permet de modĂ©rer l’aberration chromatique. En effet, son oxyde possĂšde un important indice de rĂ©fraction. Sous forme de nanocouche, il confĂšre aux optiques des propriĂ©tĂ©s antireflets ou leur donne une autre couleur.

L’horlogerie et l’audio sont deux autres domaines d’application du tantale. Les industriels s’en servent comme Ă©lĂ©ment d’alliage avec des mĂ©taux prĂ©cieux pour favoriser le dĂ©colletage. Le cĂ©lĂšbre fabricant de haut-parleurs Tannoy a recours Ă  cet Ă©lĂ©ment chimique pour ses redresseurs Ă©lectrolytiques. Les horlogers l’utilisent comme un filtre pour les rayons X.

Précautions

Dans le domaine mĂ©dical, le tantale est utilisĂ© pour la structure ou le revĂȘtement des implants mĂ©dicaux. En raison de sa biocompatibilitĂ©, il ne prĂ©sente pas de risque de sĂ©curitĂ©. En revanche, il faut porter une attention particuliĂšre aux Ă©lĂ©ments d’alliage utilisĂ©s avec le tantale comme le mercure et l’étain.


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