Le sodium dans l’univers du nucléaire
Les caractéristiques de ce composant lui valent une place déterminante dans le domaine nucléaire. Le sodium possède une haute capacité calorifique, tout en disposant d’une grande conductivité thermique. Ainsi, il s’avère plus difficile pour les neutrons thermiques de capter les atomes du Na. À ce titre, le fluide caloporteur conçu à partir du sodium s’incorpore dans les centrales des réacteurs nucléaires à neutrons rapides.
Mais à cause de la difficulté à éteindre les feux de sodium, son usage est plus restreint. La manipulation du sodium liquide est très dangereuse. Aussi, le passage de la substance au cœur du réacteur en pleine marche laisse des traces de formation du sodium 24. Cet élément est connu pour sa radioactivité et propose une demi-vie de 15 heures, tout en produisant du magnésium 24 stable. Par précaution, les circuits sont mis en arrêt et en quarantaine pour une durée d’une semaine après chaque processus.
Jusqu’à ce jour, les chercheurs continuent de travailler sur les techniques éventuelles à adopter pour une utilisation et exploitation sécurisée de la matière. Le CEA de Cadarache se concentre principalement sur cette tâche et sur le démantèlement de Superphénix depuis 1998. Toutes ces actions tiennent lieu dans l’initiative de mettre en place le projet pilote « Astrid » : un réacteur à neutrons rapides.
En outre, il existe aussi le réseau « École internationale du sodium et des métaux liquides » créé depuis 1975. Il a accueilli plus de 4 000 stagiaires depuis son ouverture. Le centre se canalise sur la création d’un générateur de vapeur qui fonctionne grâce au sodium. Il travaille notamment sur l’exploitation d’un système d’alimentation par circuit de sodium et par un circuit tertiaire au gaz.
La maîtrise de la vapeur de sodium reste très difficile. Il y a matière à réfléchir sur les méthodes de neutralisation de la substance afin de limiter au mieux les incidents. L’objectif est de contrôler les phases les plus délicates du processus, notamment celles des vidanges ou du démantèlement d’installations. Le procédé actuel dit NOAH s’axe sur l’utilisation de deux produits redoutables : l’hydrogène et la soude.
Ainsi, les chercheurs développent l’approche par ultrasons pour détecter l’état d’engazement du sodium. Ils exploitent également d’autres conjectures telles que :
- l’acoustique pour évaluer le débit et la température du sodium en état liquide ;
- la chimie pour s’assurer de la teneur en oxygène présente dans le mélange ;
- les courants Foucault pour détecter les failles au niveau de l’installation ;
- la télémétrie pour jauger la portée des capteurs présents dans le sodium liquide.
Au final, ils sont fixés sur le procédé de carbonatation pour assainir les parois contaminées. La soude entre en contact avec du gaz carbonique. Cela conduit à la production de carbonates de sodium : une substance inerte et soluble. Le seul souci avec cette approche réside dans la lenteur du processus, qui met moins d’un millimètre/jour.
Comment le sodium est-il conçu ?
L’électrolyse du chlorure de sodium fondu permet de produire du sodium métallique. Cette matière première entre en fusion à 800 °C. Son mélange avec du chlorure de calcium et du chlorure de baryum permet de le travailler à 600 °C.
Les élèves peuvent tenter cette expérience avec une approche plus simple et moins dangereuse. Ils peuvent se servir d’une pipe en terre en guise de creuset. Une aiguille à tricoter en acier ou d’autres tiges en acier servent d’électrode négative pour capter le sodium. La mine graphite d’un crayon noir est utilisé comme électrode positive. C’est à partir de là que se dégage le chlore. Comme catalyseur, la source de chaleur d’un bec Bunsen fera l’affaire.
En outre, il existe également une méthode plus artisanale pour produire du sodium. Celle-ci se base sur la mise en fusion du mélange de soude et de magnésium. Cette technique d’oxydoréduction du mélange cristalline est simple à réaliser.
L’électrolyse d’hydroxyde de sodium ou NaOH fonctionne aussi. Cette pratique permet de concevoir du sodium métallique. Il suffit de fondre la substance à 300 °C. Mais dans tous les cas, les entreprises préfèrent prioriser la première méthode. Avec le NaOH, il n’est pas simple de dissocier le métal pur de la composition.
Les pays producteurs de sodium
En France, une industrie spécialisée dans le traitement de métaux spéciaux exploite cette filière. Elle se trouve près de Moûtiers en Savoie. Il s’agit de l’usine électrochimique de Plombière de MSSA. La production de cette matière ne se limite pas seulement dans l’Hexagone. La Chine exploite également le sodium dans des endroits clés comme en Mongolie-Intérieure, dans le Níngxià et le Henan.