Principales caractéristiques
Les métaux de transition sont notamment caractérisés par leur capacité à conduire l’électricité, ainsi que leur solidité à température et pression normales. Ils sont également connus pour leur densité et leur température de fusion élevées. Dans la majorité des cas, ils sont en mesure de catalyser des réactions chimiques, soit en tant qu’atomes individuels, soit sous forme ionique. De même, ils sont capables de former de nombreux ions dans différents états d’oxydation. Ceux-ci peuvent avoir des couleurs variées en raison des mouvements des électrons entre différents niveaux d’énergie. Ces transitions électroniques se produisent généralement au sein de la sous-couche d incomplète.
Aussi, les métaux de transition peuvent former des composés attirés par un champ magnétique externe. Cette propriété est due à la présence d’électrons non appariés dans leur sous-couche électronique incomplète. Elle est importante dans la chimie des éléments de transition. En effet, elle peut influencer leur réactivité et leur capacité à former des liaisons avec d’autres atomes.
Catégorisation
Selon cette définition de l’UPAS, les métaux de transition sont des éléments chimiques appartenant au groupe 3 jusqu’au groupe 11 du tableau périodique. Ils appartiennent également à la même catégorie de la plupart des lanthanides et des actinides. En revanche, les éléments du groupe 12 (zinc, cadmium, mercure et copernicium) ne sont pas considérés comme des métaux de transition. Ils ont une configuration électronique particulière qui leur permet de former des liaisons avec les électrons de leur sous-couche ns. Celle-ci laisse leur sous-couche (n-1)d complète avec 10 électrons.
En réalité, les éléments du groupe 12 sont inclus dans la catégorie des métaux de transition pour des raisons pratiques et de commodité. Même s’ils ne répondent pas à la définition de l’UPAC, ils sont tous regroupés dans le bloc d, à l’exception des lanthanides et des actinides. Ainsi, il n’est plus obligatoire de créer une catégorie distincte pour eux. Cependant, les éléments du bloc f, qui répondent à la définition de l’UPAC, sont parfois appelés « métaux de transition internes ». Toutefois, ils ne sont généralement pas considérés comme des métaux de transition.
Cas du mercure
Le mercure (Hg) est souvent considéré comme faisant partie du groupe 12 et non pas des métaux de transition. Néanmoins, il pourrait être classé comme tel dans certains cas. En particulier, il est possible pour cet élément chimique de former des composés dans lesquels il a un état d’oxydation supérieur à 2. Autrement dit, il mobilise un ou plusieurs électrons de sa couche 5d pour former des liaisons chimiques. Cet état est typique des métaux de transition et conduit certains scientifiques à inclure le mercure dans cette catégorie. Cependant, cette classification n’est pas universelle et dépend de la définition spécifique des métaux de transition qui est utilisée.
Le fluorure de mercure (IV) HgF4 a notamment été observé en 2007 dans une matrice cryogénique de néon et d’argon à une température de 4 K. Ce composé chimique est intéressant, car il implique un état d’oxydation de +4 pour l’atome de mercure. Ainsi, il mobilise au moins un électron de la couche 5d comme mentionné précédemment. Cependant, cette analyse n’a pas été reproduite dans une expérience similaire l’année suivante. Elle a suscité des débats sur sa validité en tant que représentation de la chimie de l’élément mercure. Certains auteurs ont suggéré que cette observation ne serait représentative que dans des conditions hors équilibre. Ils estiment également que le mercure devrait être considéré comme un métal pauvre.
Cas du copernicium
Le copernicium est un élément chimique de numéro atomique 112 qui est placé dans la colonne 12 du tableau périodique. Il se positionne également dans la septième période, car il contient 7 couches électroniques autour de son noyau atomique. Aussi, il peut être classé en tant que métal de transition. Selon les effets de la relativité restreinte sur les électrons lourds, la sous-couche 7s est plus stabilisée que la sous-couche 6d pour les éléments superlourds. Par conséquent, l’ion Cn2+ aurait une configuration électronique avec une sous-couche 6d incomplète, caractéristique des métaux de transition. En solution aqueuse, le copernicium serait à l’état d’oxydation +2 ou +4. Cependant, il est important de noter que la chimie de cet élément n’est pas encore très bien comprise. Celui-ci est difficile à produire et à étudier en raison de sa grande instabilité et de sa radioactivité.
Configuration électronique
Selon la règle de Klechkowski, les électrons remplissent les orbitales atomiques en partant de la plus basse énergie. Ils augmentent graduellement jusqu’à atteindre la plus haute énergie disponible. Dans le cas des métaux de transition, ces éléments ont une configuration électronique particulière où une sous-couche d est remplie progressivement après une sous-couche s saturée. Celle-ci leur donne des propriétés particulières comme leur capacité à former des complexes colorés et des liaisons métalliques solides.
Exceptions
La règle de Klechkowski permet de décrire la configuration électronique d’environ 80 % des éléments chimiques. Les métaux de transition, les lanthanides et les actinides représentent les 20 % restants. Ils peuvent présenter des exceptions à cette règle. Plus précisément, certains éléments de ces groupes peuvent avoir une configuration électronique de type s1 d5 ou s1 d10. Celle-ci est plus favorable sur le plan énergétique que la configuration de type s2 d4 ou s2 d9. Elle peut également être observée pour certains éléments adjacents aux groupes 6 et 11. Cependant, pour les métaux de transition de la septième période, la configuration électronique exacte à l’état fondamental reste largement inconnue. Elle empêche de caractériser de telles exceptions pour les transactinides.
Orbitales électroniques
Les orbitales électroniques (n-1)d des métaux de transition jouent un rôle plus important dans leurs caractéristiques chimiques et physiques, car elles se remplissent progressivement. Elles sont notamment responsables de leurs propriétés magnétiques, car les électrons dans ces orbitales peuvent avoir des spins parallèles ou antiparallèles. Or, cette situation peut donner lieu à des moments magnétiques élevés. De plus, la présence d’électrons dans les orbitales d peut conduire à des états d’oxydation multiples, qui sont caractéristiques des métaux de transition. Aussi, les couleurs des différents composés ioniques de ces éléments sont souvent associées aux transitions d’électrons entre les orbitales d partiellement remplies et d’autres orbitales. Ces dernières peuvent notamment inclure les orbitales p et les orbitales d de niveaux d’énergie plus élevés.
Quant aux orbitales (n-1)p et ns, elles restent constantes le long d’une période. Leur rôle est beaucoup moins important que celui des orbitales (n-1)d. Cependant, les éléments de transition qui se trouvent dans la même période ont des configurations électroniques similaires pour leurs électrons de valence. De ce fait, ils ont des propriétés chimiques similaires les uns aux autres, malgré leurs différences dans le nombre de protons et d’électrons.