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Gallium

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Caractéristiques du gallium

  • Symbole : Ga
  • Masse atomique : 69,723 ± 0,001 u
  • NumĂ©ro CAS : 7440-55-3
  • Configuration Ă©lectronique : [Ar] 4s2 3d10 4p1
  • NumĂ©ro atomique : 31
  • Groupe : 13
  • Bloc : Bloc p
  • Famille d’Ă©lĂ©ments : MĂ©tal pauvre
  • ÉlectronĂ©gativitĂ© : 1,81
  • Point de fusion : 29,764 6 °C

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Le gallium, Ă©lĂ©ment atomique n°31 de symbole Ga : sa dĂ©couverte, ses caractĂ©ristiques, ses utilisations, sa production et ses risques sur la santĂ© et l’Ă©cologie.

Au mĂȘme titre que le mercure, le gallium est capable d’exister dans un environnement Ă  tempĂ©rature plus ou moins ambiante de 30 Â°C. Parmi tous les Ă©lĂ©ments, c’est le seul qui dispose de la plage d’état liquide la plus importante. À noter que la notion « Ă©tat liquide Â» reprĂ©sente la diffĂ©rence entre le point de fusion et d’ébullition.

Le gallium est l’élĂ©ment chimique de symbole Ga et de numĂ©ro atomique 31. Il appartient Ă  la famille des mĂ©taux pauvres ainsi qu’au groupe 13 du tableau pĂ©riodique. Son corps simple est un mĂ©tal qui est caractĂ©risĂ© par un point de fusion bas de 29,76 Â°C. Il peut alors fondre dans la main. Des traces de gallium se retrouvent dans les minĂ©raux de zinc et dans la bauxite.

Découverte du gallium et étymologie

Le gallium a tout d’abord Ă©tĂ© prĂ©dit par Dmitri MendeleĂŻev sous la dĂ©nomination d’éka-aluminium. Il a ensuite Ă©tĂ© identifiĂ© par le chimiste français Paul-Émile Lecoq de Boisbaudran en 1875, Ă  qui il doit son nom actuel. Selon une thĂ©orie, le nom gallium proviendrait de celui qui l’a trouvĂ©. En effet, « coq » en latin signifie « gallus ». Cependant, l’appellation de l’élĂ©ment aurait Ă©tĂ© donnĂ©e en l’honneur de la France, selon son dĂ©couvreur. Il faut noter que le germanium et le scandium ont Ă©tĂ© nommĂ©s en rĂ©fĂ©rence Ă  la Germanie et Ă  la Scandie par ceux qui l’ont dĂ©couvert. Il s’agit respectivement de l’Allemand Clemens Winkler et du SuĂ©dois Lars Fredrik Nilsson.

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Les caractéristiques notables du gallium

Le gallium pur se caractĂ©rise par un aspect argentĂ©. Il se brise facilement sous sa forme solide, comme le verre. Une fois qu’il se solidifie, son volume peut augmenter de 3,1 %. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il ne doit pas ĂȘtre entreposĂ© dans un contenant en verre ou en mĂ©tal. De plus, le gallium est corrosif pour la majoritĂ© des autres mĂ©taux. En effet, il se diffuse dans le rĂ©seau mĂ©tallique.

GrĂące Ă  un phĂ©nomĂšne de surfusion, on peut maintenir le gallium dans un Ă©tat liquide. C’est son point de fusion de 29,76 Â°C, assez proche de la tempĂ©rature ambiante, qui rend cela possible. Le cĂ©sium et le rubidium jouissent de la mĂȘme particularitĂ©. Pour le mercure, il s’agit de l’unique mĂ©tal liquide possĂ©dant un point de fusion infĂ©rieur Ă  0 Â°C. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il est utilisĂ© dans les thermomĂštres Ă  haute tempĂ©rature. On sait Ă©galement qu’il dispose d’une faible pression de vapeur dans des conditions identiques.

Les isotopes du gallium

Le gallium dispose de 31 isotopes. Leur nombre de masse varie entre 56 Ă  86. On sait aussi qu’il possĂšde trois isomĂšres nuclĂ©aires. Parmi tous ces isotopes, on en compte deux stables, soit 69Ga et 71Ga. Ces derniers constituent l’ensemble du gallium naturel. La proportion est de 60/40. Pour ce qui est de la masse atomique du gallium, celle-ci est de 69,723(1) u.

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La production de gallium

La capacitĂ© mondiale de production de gallium primaire Ă  99.99 % en 2020 est de l’ordre de 724 tonnes par an. Celle du gallium raffinĂ© primaire est de 205 tonnes, avec un rythme de production de 325 tonnes par an en Chine, au Japon, aux États-Unis et en Slovaquie. Pour les rĂ©serves, on estime qu’elles sont Ă  plus d’un million de tonnes.

Technique de production du gallium

Dans la classification pĂ©riodique, le gallium est prĂ©sent dans la nature dans un Ă©tat d’oxydation +3. On le retrouve dans les minerais d’aluminium (bauxite) sous la forme d’impuretĂ©s. C’est avec le procĂ©dĂ© Bayer que l’on obtient l’alumine par hydromĂ©tallurgie. Ainsi, les ions Ga3+ (disposant des mĂȘmes propriĂ©tĂ©s que les ions Al3+) sont extraits dans une forme d’ions gallate GaO2. Cette opĂ©ration est rĂ©alisĂ©e en mĂȘme temps que l’extraction des ions aluminate AlO2. En revanche, les ions gallate ne prennent pas la forme d’hydroxyde de gallium ou Ga(OH)3 au moment de la phase de prĂ©cipitation de l’hydroxyde d’aluminium Al(OH)3. En effet, leur concentration est trop faible. On fait ainsi subir un phĂ©nomĂšne de concentration en rĂ©utilisant la mĂ©thode basique surnageante de l’étape de prĂ©cipitation. La solution s’oriente ensuite vers une cellule d’électrolyse lorsque les ions de gallate sont suffisamment concentrĂ©s.

En outre, il est possible de rĂ©duire le gallium sous forme d’amalgame Ga[Hg], de maniĂšre sĂ©lective. Cela se rĂ©alise par Ă©lectrolyse Ă  l’intĂ©rieur de cellules Ă  cathode de mercure. En milieu basique, la dĂ©composition de l’amalgame procure du gallium de sodium, sans aluminium. Une autre Ă©lectrolyse permet d’obtenir du gallium mĂ©tallique avec un niveau de puretĂ© satisfaisant. Puisque les informations industrielles sont confidentielles, de nombreuses donnĂ©es sont inaccessibles. En revanche, on sait que l’obtention par Ă©lectrolyse du cuivre fournit une puretĂ© Ă©quivalente Ă  99,99 %.

L’ultrapurification du gallium Ă  99,9999 % utile Ă  l’industrie des semi-conducteurs est possible grĂące au procĂ©dĂ© de croissance monocristalline. On parle ici de la mĂ©thode de la zone fondue, commercialement et largement disponible dans les dĂ©cennies 2000/2010. Enfin, l’usage principal du gallium s’oriente vers la production d’arsĂ©niure de gallium ou GaAs et de nitrure de gallium ou GaN.

Les utilisations du gallium

Le gallium est principalement employĂ© pour la fabrication de matĂ©riaux semi-conducteurs divers. On compte notamment les semi-conducteurs binaires III-V :

  • l’arsĂ©niure de gallium GaAs ;
  • l’antimoniure de gallium GaSb ;
  • le nitrure de gallium GaN ;
  • le phosphure de gallium GaP.

Il existe aussi les principaux semi-conducteurs ternaires :

  • l’arsĂ©niure d’aluminium-gallium AlGaAs ;
  • le nitrure d’aluminium-gallium AlGaN.

De toutes ces matiĂšres, l’arsĂ©niure de gallium est le plus courant. Il s’agit du deuxiĂšme matĂ©riau semi-conducteur le plus employĂ© aprĂšs le silicium. NĂ©anmoins, son avantage est que ses propriĂ©tĂ©s Ă©lectroniques et optoĂ©lectroniques sont intĂ©ressantes. On peut par exemple parler d’une plus importante conductivitĂ© des Ă©lectrons. Il possĂšde aussi un gap direct qui lui permet d’ĂȘtre dĂ©ployĂ© dans des dispositifs LED et de dĂ©tection de type photodĂ©tecteur. En outre, l’arsĂ©niure de gallium est un substrat majeur de composants actifs hyperfrĂ©quences.

Le gallium est également utilisé dans le cadre de dépÎts en couche mince en épitaxie en phase gazeuse ou MOCVD. Il est recouru pour le dépÎt de couches de GaAs ou de GaN épitaxiées qui prennent deux formes :

  • trimethylgallium TMGa, avec la formule (CH3)3Ga du numĂ©ro CAS 1445-79-0 ;
  • trimethylgallium TEGa, avec la formule (C2H5)3Ga du numĂ©ro CAS 1115-99-7.

Par ailleurs, on compte le galinstan qui est un alliage de gallium et d’indium. C’est ce dernier qui est prĂ©sent dans les thermomĂštres depuis l’interdiction du mercure. On se sert Ă©galement d’un radioisotope du gallium, soit le 67Ga, en imagerie mĂ©dicale. On parle alors de scintigraphie au gallium 67. Ce procĂ©dĂ© est utile pour la dĂ©tection de :

  • sites d’inflammation ;
  • sites d’infection (ostĂ©omyĂ©lite) ;
  • abcĂšs et d’infections localisĂ©es ;
  • infections tuberculeuses et Ă  mycobactĂ©ries ;
  • pneumonie Ă  P. Carinei ;
  • etc.

On l’utilise aussi dans la recherche de genres de nĂ©oplasies tels que les lymphomes et les carcinomes hĂ©patocellulaires.

Le radioisotope 68Ga, quant Ă  lui, est exploitĂ© en tant qu’émetteur de positron en PET scan ou tomographie par Ă©mission de positrons.

Le gallium sert en tant que dĂ©tecteur de neutrinos et est, d’une maniĂšre gĂ©nĂ©rale, la source d’ions employĂ©e dans la sonde ionique focalisĂ©e.

Toxicologie et santé environnementale

Le gallium est une matiĂšre qui n’a pas fait l’objet d’études toxicologiques et Ă©cotoxicologiques avancĂ©es. Une situation dĂ©plorable malgrĂ© les risques Ă©ventuels d’exposition Ă  l’arsĂ©niure de gallium GaAs dans l’industrie des semi-conducteurs. On considĂ©rait effectivement que le gallium Ă©tait faiblement toxique. On pensait qu’il ne prĂ©sentait aucun souci pour la santĂ© avec les doses prĂ©sentes dans l’environnement et dans l’alimentation. En revanche, selon les derniers rapports, il est corrosif pour les muqueuses et la peau. Par ailleurs, des composants du gallium disposent d’une toxicitĂ© mal comprise. Le nitrate de gallium Ga(NO3) et l’oxyde de gallium Ga2O3 semblent dĂ©montrer une certaine toxicitĂ© lorsqu’ils sont ingĂ©rĂ©s (environ 4,360 g/kg de DL50 pour le nitrate et 10 g/kg pour l’oxyde). Chez des rats exposĂ©s, on a Ă©galement remarquĂ© de lĂ©gĂšres nĂ©croses pulmonaires.

L’arsĂ©niure de gallium paraĂźt reprotoxique en se montrant facteur de dĂ©lĂ©tion de la spermatogenĂšse chez des rats exposĂ©s. On constate aussi une nette toxicitĂ© testiculaire chez ces rongeurs Ă  une exposition Ă  des doses de 7,7 mg d’arsĂ©niure de gallium par kg. Cela a Ă©tĂ© fait deux fois par semaine avec un total de 16 inhalations. Une diminution du nombre de spermatozoĂŻdes et une augmentation anormale sont ensuite remarquĂ©es. En outre, dans le groupe exposĂ©, un dĂ©veloppement d’une anomalie dĂ©gĂ©nĂ©rative de la tĂȘte des spermatozoĂŻdes a Ă©tĂ© observĂ©.

L’arsĂ©niure d’indium, un produit chimique proche employĂ© dans l’industrie de l’électronique, a aussi provoquĂ© la baisse du taux de spermatozoĂŻdes. Cela se voit dans l’épididyme. En revanche, sa toxicitĂ© testiculaire paraĂźt plus faible de maniĂšre plus nette si on la compare avec celle de l’arsĂ©niure de gallium. Il serait donc logique de penser que le trioxyde d’arsenic (As2O3) est le principal responsable de la dissolution et de la dĂ©gradation de certains Ă©lĂ©ments. On parle de l’arsĂ©niure d’indium in vivo et de l’arsĂ©niure de gallium. Cependant, il ne montre pas de toxicitĂ© testiculaire.

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La cinétique corporelle du gallium

Aujourd’hui, on connaĂźt encore mal la mĂ©tabolisation et la cinĂ©tique corporelle du gallium inhalĂ© ou ingĂ©rĂ©. En revanche, selon des Ă©tudes, on a pu Ă©tablir certaines conclusions.

Ainsi, l’exposition orale unique Ă  l’arsĂ©niure de gallium GaAs a des effets hĂ©matologiques et physiologiques. Ces derniers peuvent ĂȘtre observĂ©s Ă  partir de 1 Ă  15 jours suite Ă  l’administration. D’ailleurs, il faut savoir que le GaAs tend Ă  modifier l’activitĂ© de l’acide ÎŽ-dĂ©shydratase aminolĂ©vulinique ou ALAD dans le sang et le cƓur. AprĂšs une exposition Ă  2 g/kg, on peut voir ce phĂ©nomĂšne au 7e jour. L’acide ÎŽ-aminolĂ©vulinique urinaire ou ALA, quant Ă  lui, prĂ©sente une excrĂ©tion plus importante. Dans cette expĂ©rience, les effets sur l’hĂ©moglobine, la protoporphyrine du zinc et l’hĂ©matocrite de l’arsĂ©niure de gallium n’étaient pas notables.

Pour ce qui est du taux sanguin de Glutathion ou GSH, celui-ci a diminuĂ© de maniĂšre significative au 7e jour. NĂ©anmoins, il reste inchangĂ© au premier ou au 15e jour suite Ă  une exposition. La respiration, la pression artĂ©rielle, le rythme cardiaque et la contraction en rĂ©ponse ne changent pas non plus. On remarque toutefois des modifications mineures au 7e jour aprĂšs une exposition Ă  2 000 mg/kg de GaAs. En revanche, le taux de gallium dans le sang chez les rats et les animaux normaux qui ont Ă©tĂ© exposĂ©s Ă  500 mg/kg n’était pas dĂ©tectable.

En ce qui concerne le taux d’arsenic dans le sang, celui-ci avait connu une augmentation. Cela a Ă©tĂ© dĂ©tectable, de maniĂšre dose-dĂ©pendante, mĂȘme Ă  faible dose. Notons que les modifications physiologiques sont rĂ©versibles. En effet, une tendance Ă  la rĂ©cupĂ©ration a Ă©tĂ© observĂ©e chez tous les animaux exposĂ©s. À long terme, on sait nĂ©anmoins que l’arsenic est un Ă©lĂ©ment cancĂ©rigĂšne.

Par ailleurs, pour le rat, une grande partie du gallium inhalĂ© reste stockĂ©e un certain temps dans les poumons. On a donc pu dĂ©montrer une toxicitĂ© pulmonaire chez le rat de laboratoire exposĂ© Ă  de l’oxyde de gallium par inhalation. Une suspension de particules d’oxyde de gallium Ă©quimolaire Ga2O3 Ă  65 mg/kg a Ă©tĂ© utilisĂ©e dans ce sens. Cela semble ĂȘtre liĂ© Ă  un phĂ©nomĂšne important de rĂ©tention pulmonaire de 36 % Ă  14 jours aprĂšs l’exposition.

Écotoxicologie du gallium

Par rapport Ă  l’environnement, la toxicitĂ© du gallium est aujourd’hui peu Ă©tudiĂ©e. En revanche, on sait qu’il en prĂ©sente, Ă  un niveau spĂ©cifique, chez les bactĂ©ries. Cette situation se remarque chez le Pseudomonas fluorescens en fonction de l’absence ou de la prĂ©sence d’oligo-Ă©lĂ©ments. Ceux-ci peuvent ĂȘtre des phosphates ou du fer. La bactĂ©rie concernĂ©e possĂšde nĂ©anmoins une certaine capacitĂ© d’excrĂ©tion de gallium.

Le gallium dans les romans

Le gallium prend une place importante dans l’intrigue du roman « Gallium » d’Olivier Marchand. On le reprĂ©sente sous forme de dopage semi-conducteur et de transmutation. Il s’agit d’une histoire racontant un monde privĂ© brutalement de toute forme de technologie moderne.


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