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Chlore

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Caractéristiques du chlore

  • Symbole: Cl
  • Masse atomique: 35,453 ± 0,002u1
  • NumĂ©ro CAS: 7782-50-55
  • Configuration Ă©lectronique: [Ne] 3s2 3p5
  • NumĂ©ro atomique: 17
  • Groupe: 17
  • Bloc: Bloc P
  • Famille d’Ă©lĂ©ments: HalogĂšne
  • ÉlectronĂ©gativitĂ©: 3,04
  • Point de fusion: −101,5 °C1

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Le chlore, élément atomique n°17 de symbole CI : sa découverte, ses caractéristiques, ses utilisations, son histoire et sa provenance.

Les informations essentielles Ă  connaĂźtre

De symbole Cl, le chlore est l’élĂ©ment chimique portant le numĂ©ro atomique 17 dans le tableau pĂ©riodique des Ă©lĂ©ments. Il appartient Ă  la famille des halogĂšnes. Il est abondant dans la nature. Son dĂ©rivĂ© le plus important est le chlorure de sodium (NaCl) qui est nĂ©cessaire Ă  de nombreuses formes de vie.

Le chlore est un gaz jaune-vert et son odeur est suffocante. On retrouve souvent ce produit chimique dans la purification de l’eau, les dĂ©sinfectants, les agents de blanchiment et le gaz moutarde. L’exposition au chlore peut impacter la santĂ© d’une personne ou d’un animal. Toutefois, l’effet dĂ©pend de la quantitĂ© de chlore prĂ©sente, ainsi que de la durĂ©e et de la frĂ©quence de l’exposition. Certaines bactĂ©ries et certains virus tels que le norovirus peuvent rĂ©sister au chlore.

Étymologie et dĂ©couverte du chlore

Le chlore vient du grec ancien « khlĂŽros » signifiant vert pĂąle (jaune lĂ©gĂšrement verdĂątre). La premiĂšre personne Ă  avoir isolĂ© du dichlore fut Carl Wilhelm Scheele, bien qu’il l’identifia d’abord comme un acide. Ce chimiste suĂ©dois rĂ©alisa des expĂ©riences de façon simple, sans recourir Ă  des instruments compliquĂ©s. En 1774, il versa quelques gouttes d’acide chlorhydrique sur du dioxyde de manganĂšse, et la rĂ©action se produisit. Scheele lui donna alors le nom d’acide muriatique dĂ©phlogistiquĂ© en pensant avoir affaire Ă  un gaz composĂ©. Sur la base de la thĂ©orie du phlogistique, il Ă©tait naturel de croire que ce dernier contenait de l’oxygĂšne.

Pourtant, il a fallu attendre 1809 pour que Humphry Davy prouve qu’il s’agissait d’un corps simple. En effet, ce chimiste et physicien britannique a dĂ©montrĂ© qu’il Ă©tait question en rĂ©alitĂ© de dichlore. Il donna ensuite Ă  cet Ă©lĂ©ment sa dĂ©nomination actuelle en raison de sa couleur vert jaunĂątre.

Isotopes

Le chlore possĂšde deux isomĂšres nuclĂ©aires (34 mCl et 38 mCl) ainsi que 24 isotopes connus ayant un nombre de masse allant de 28 Ă  51. Le chlore naturellement prĂ©sent est essentiellement constituĂ© de deux isotopes stables, notamment le 35Cl et le 37Cl. Ces derniers reprĂ©sentent respectivement 75,77 % et 24,23 % de l’isotope prĂ©sent sur Terre. Ces proportions permettent d’attribuer Ă  cet Ă©lĂ©ment une masse atomique standard de 35,453(2) u. Le reste du chlore naturel est composĂ© de chlore 36 (36Cl) et de traces de radio-isotope cosmogĂ©nique.

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Les caractéristiques essentielles du chlore

Le chlore appartient Ă  la famille des halogĂšnes, porte le numĂ©ro atomique 17 et a comme symbole Cl. À l’état de corps simple, il se prĂ©sente sous forme de la molĂ©cule de dichlore Cl2 qui est un gaz jaune-vert. Aux conditions normales de tempĂ©rature et de pression, il est 2,5 fois plus dense que l’air. Ce gaz diatomique a une odeur dĂ©sagrĂ©able et est extrĂȘmement toxique.

On obtient le chlore par oxydation des chlorures, principalement par Ă©lectrolyse. Cet Ă©lĂ©ment chimique est aisĂ©ment liquĂ©fiable par compression sous 7 Ă  10 bars, ou encore par refroidissement au-dessous de -35 °C. Un litre d’eau dissout 3,10 l de chlore Ă  10 °C et Ă  pression atmosphĂ©rique, et 1,77 l Ă  30 °C. Le chlore est transportĂ© et conservĂ© Ă  l’état liquide, sous pression (vers 7 bars) et Ă  tempĂ©rature ambiante (sous 6,95 bars Ă  21 °C).

Tout comme les autres Ă©lĂ©ments appartenant aux halogĂšnes (fluor, brome et iode), le chlore est trĂšs Ă©lectronĂ©gatif, et ainsi hyper rĂ©actif. En effet, la liaison entre les deux atomes est relativement faible avec une Ă©nergie de 242,580 ± 0,004 kJ/mol. Le chlore se combine facilement avec la plupart des Ă©lĂ©ments chimiques. Il forme des sels dĂ©nommĂ©s chlorures avec des mĂ©taux. D’ailleurs, il est abondant dans la nature et son dĂ©rivĂ© le plus important est le chlorure de sodium (NaCl), notamment le sel de table. En solution, le chlore se prĂ©sente souvent sous forme d’ion chlorure Cl qui est le principal dissous dans l’eau de mer. En effet, les ions chlorure occupent environ 1,9 % de la masse de l’eau de mer.

Il existe Ă©galement des composĂ©s que le chlore forme avec l’oxygĂšne, le xĂ©non, l’azote et le krypton. Toutefois, leur rĂ©action doit ĂȘtre initiĂ©e par un agent externe, sous l’effet d’un catalyseur ou par ionisation. Par ailleurs, le gaz de chlore pur est un comburant. Tel est Ă©galement le cas pour l’oxygĂšne. Tels les hydrocarbures, il a la capacitĂ© de soutenir la combustion des composĂ©s organiques, mĂȘme si le carbone contenu dans le carburant ne brĂ»le pas complĂštement. Une grande partie reste sous forme de suie, ce qui prouve la forte affinitĂ© du chlore pour l’oxygĂšne, et produit du chlorure d’hydrogĂšne. Ce dernier est un corps mieux liĂ© que l’oxyde d’hydrogĂšne (l’eau).

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Les utilisations de cet élément

En raison de sa toxicitĂ©, le dichlore fut utilisĂ© au dĂ©but du XXe siĂšcle, surtout lors de la PremiĂšre Guerre mondiale, comme gaz de combat. Pour s’en protĂ©ger, on utilisait des masques Ă  gaz qui Ă©taient en rĂ©alitĂ© des compresses ou des cagoules de toiles imbibĂ©es de thiosulfate de sodium. DĂšs lors, le chlore est largement prĂ©sent dans divers objets et produits courants :

  • Pour tuer les bactĂ©ries et d’autres microbes, il est utilisĂ© comme biocide dans de l’eau de Javel. Cet Ă©lĂ©ment chimique a des propriĂ©tĂ©s rĂ©manentes, d’oĂč son action dĂ©sinfectante valide Ă  tous les stades du rĂ©seau de distribution d’eau. Afin de purifier l’eau, il est aussi possible d’utiliser du dioxyde de chlore, un gaz hyper oxydant, dĂ©colorant et dĂ©sodorisant qui a l’avantage de ne pas produire de chlorophĂ©nols.
  • En traitement d’eau de piscine, le chlore est employĂ© comme biocide sous forme d’acide trichloroisocyanurique (solide) ou de chloroisocyanurates.
  • Cet Ă©lĂ©ment chimique joue un grand rĂŽle en blanchissement industriel du papier, puisqu’il constitue un produit dĂ©colorant. Autrefois, on utilisait du chlore gazeux. Toutefois, comme ce procĂ©dĂ© est hyper polluant, on utilise dĂ©sormais du dioxyde de chlore combinĂ© avec du peroxyde d’hydrogĂšne.
  • D’autres produits de consommation tels que les mĂ©dicaments, les textiles et les dissolvants contiennent Ă©galement du chlore. On peut aussi citer les peintures, les insecticides, les produits antiseptiques, les colorants, des plastiques, les produits pĂ©troliers


Par ailleurs, le chlore intervient Ă©galement dans l’extraction de brome, et dans la production de chlorate, de chloroforme et de tĂ©trachlorure de carbone.

En chimie organique, le chlore est utilisĂ© comme oxydant et remplace l’hydrogĂšne. Cette substitution est intĂ©ressante dans le sens oĂč elle donne gĂ©nĂ©ralement des propriĂ©tĂ©s aux composĂ©s organiques tels que le nĂ©oprĂšne (caoutchouc synthĂ©tique rĂ©sistant aux hydrocarbures). En palĂ©osismologie et en gĂ©omorphologie, l’isotope 36Cl (radioactif) est employĂ© dans la dĂ©termination d’un taux d’érosion ou encore dans la datation d’une surface.

Histoire du chlore

En remontant dans l’Histoire, le dichlore a Ă©tĂ© dĂ©couvert en 1774 par le chimiste Carl Wilhelm Scheele en versant des gouttes d’acide chlorhydrique sur du dioxyde de manganĂšse. Il croit Ă  tort que l’élĂ©ment isolĂ© est un gaz composĂ© contenant de l’oxygĂšne. En 1810, le chimiste et physicien britannique dĂ©couvrit qu’il s’agit en rĂ©alitĂ© d’un Ă©lĂ©ment chimique bien distinct et lui donna le nom de chlore.

À partir du XIXe siĂšcle, le chlore sous forme d’eau de Javel est employĂ© comme dĂ©sinfectant et produit de traitement de l’eau potable. Il joue aussi un rĂŽle en blanchiment de tissus dans l’industrie textile.

À partir de la fin de la Seconde Guerre mondiale, le chlore est beaucoup utilisĂ© dans les processus de dĂ©sinfection de centres de remise en forme. Tel est Ă©galement le cas pour le traitement d’eaux de piscines privĂ©es et publiques. Il est parfois associĂ© Ă  d’autres produits algicides afin d’arrĂȘter le dĂ©veloppement des algues dans les eaux de baignade chaudes et froides.

En 2010, le chlore est utilisĂ© en xĂ©nobiologie sous la forme du 5-chloro-uracile Ă  la place de la thymine du code gĂ©nĂ©tique d’une bactĂ©rie afin de former un AXN.

Provenance du chlore

Dans la nature, le chlore est toujours combinĂ© avec d’autres Ă©lĂ©ments chimiques, notamment le sodium, la carnallite et la sylvine.

La production du chlore se rĂ©alise principalement par Ă©lectrolyse chlore-soude. Cette mĂ©thode utilise une solution aqueuse de chlorure de sodium. ConcrĂštement, le chlore se dĂ©gage Ă  l’anode. Quant Ă  l’eau, elle est dĂ©composĂ©e Ă  la cathode en hydrogĂšne et en ions hydroxyde qui forment progressivement une solution de soude. Par ailleurs, il est aussi possible d’électrolyser directement le sel fondu.

En laboratoire, on obtient du chlore en chauffant un mĂ©lange de solutions de dioxyde de manganĂšse et d’acide chlorhydrique.

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Les composés possibles avec du chlore

Une fois dans l’eau ou dans l’air, le chlore rĂ©agit avec d’autres produits chimiques. Lorsque l’acide chlorhydrique se combine avec une base, on assiste Ă  la formation des chlorures. À l’état d’oxydation +1, l’atome de chlore peut former des composĂ©s chimiques contenant l’anion hypochlorite, appelĂ©s hypochlorites. L’ion chlorite ou dioxochlorate est la base conjuguĂ©e de l’acide chloreux et peut former des esters ou des sels appelĂ©s chlorites (ou dioxochlorates). Les chlorates, quant Ă  eux, sont des sels de l’acide chlorique HClO3, dont l’anion chlorate ClO–3 est la base conjuguĂ©e. Les perchlorates, par ailleurs, sont des oxydants contenant du chlore ayant un degrĂ© d’oxydation de VII.

L’oxygĂšne et le chlore forment ce qu’on appelle les oxydes de chlore. On cite les oxydes chlore neutres tels que le monoxyde de chlore (ClO), le chloroperoxyle (ClOO), le trioxyde de dichlore (Cl2O3), etc. On retrouve Ă©galement les oxydes de chlore ionisĂ©s comme le chloryle (ClO2+), l’hypochlorite (ClO), le chlorite (ClO2), etc.

Parmi les composĂ©s organochlorĂ©s, on peut citer la chloramine, le chloroalcane, le chloroalcĂšne, le chlorure de sulfonyle, le chlorure d’acyle


En analyse biologique

On appelle chlorĂ©mie le taux de chlore prĂ©sent dans le sang. Chez un adulte de poids moyen Ă  jeun, ce taux doit ĂȘtre compris entre 98 et 107 mEq/L.

Les impacts du chlore

Il est possible qu’on soit exposĂ© au chlore sur un lieu de travail ou dans l’environnement aprĂšs des rejets dans le sol, l’eau ou l’air. Toutefois, ses effets sur la santĂ© des Hommes et des animaux dĂ©pendent de la quantitĂ© prĂ©sente, de la durĂ©e et de la frĂ©quence d’exposition. La santĂ© de l’ĂȘtre vivant et les conditions environnementales lors de l’exposition entrent aussi en jeu.

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Sur la santé

Selon des Ă©tudes, la chloration des piscines influence le risque d’asthme et de rhinites allergiques. Cela peut ĂȘtre dĂ» au chlore lui-mĂȘme, mais Ă©galement Ă  cause des produits secondaires gĂ©nĂ©rĂ©s par son utilisation. En effet, respirer de petites quantitĂ©s de chlore pendant de courtes durĂ©es irrite le systĂšme respiratoire, surtout chez les personnes ĂągĂ©es et les enfants. Cela se traduit gĂ©nĂ©ralement par de la toux, une douleur Ă  la poitrine, une rĂ©tention d’eau dans les poumons… Toutefois, une exposition chronique Ă  l’air des piscines intĂ©rieures risque d’entraĂźner un asthme induit : le syndrome de Brooks. Cette maladie s’accompagne d’une destruction des cellules de Clara.

Provenance du chlore

À l’état liquide, le chlore brĂ»le la peau. À l’état gazeux, il irrite les membranes des muqueuses. Cependant, bien que 3,5 ppm suffisent pour distinguer son odeur, l’exposition Ă  ce gaz ne devrait pas excĂ©der 0,5 ppm. Cela correspond Ă  la valeur d’exposition moyenne pondĂ©rĂ©e sur 8 h, Ă  raison de 40 h par semaine. Il est Ă  noter que ce gaz est mortel Ă  partir de 1 000 ppm, valeur d’exposition d’une bouffĂ©e d’environ une minute.

Ainsi, des détecteurs de chlore sont mis en place sur les sites industriels afin de préserver la sécurité des personnes.

L’utilisation du chlore en dĂ©sinfection d’eau potable et de piscine gĂ©nĂšre des sous-produits dangereux, surtout au contact de l’urine et de la sueur. On peut citer certains gazeux tels que les chloramines. Certains de ces sous-produits sont toxiques, tandis que d’autres sont gĂ©notoxiques ou encore cancĂ©rigĂšnes.

Comme effets secondaires, l’exposition au chlore peut entraĂźner des dĂ©fauts de naissance, des irritations de la peau, une sensation de sĂ©cheresse en bouche


Sur l’environnement

La plupart des rejets directs de chlore dans l’environnement s’effectuent dans les eaux de surface et dans l’air. Une fois dans l’eau ou dans l’air, cet Ă©lĂ©ment rĂ©agit avec d’autres produits chimiques. Les animaux et les plantes ne sont pas susceptibles de stocker du chlore. Toutefois, des Ă©tudes montrent que l’exposition chronique au chlore dans l’air affecte le sang, le systĂšme immunitaire, le cƓur et le systĂšme respiratoire des animaux. Cet Ă©lĂ©ment chimique engendre aussi des dommages environnementaux Ă  des concentrations faibles. Il est donc nocif pour les organismes vivant dans le sol et l’eau.


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