Le genre Veronica doit son nom à Sainte Véronique, en raison de ses vertus guérisseuses de la lèpre. Selon une légende, Sainte Véronique utilisa un morceau de linge pour essuyer le visage du Christ. Les traits du visage de ce dernier seraient restés dessinés sur ce tissu. Une autre légende prétend que Sainte Véronique avait guéri l’empereur Tibère de la lèpre en utilisant ce même linge.
Au cours de l’Antiquité et du Moyen Âge, la véronique officinale était peu connue. Au XVIe siècle, elle a été acclamée par Matthiole et par des médecins botanistes allemands. Ils ont vanté la plante comme étant miraculeuse contre la tuberculose pulmonaire. Actuellement, elle n’est plus couramment utilisée, bien qu’elle présente des propriétés intéressantes pour traiter les affections respiratoires et digestives.
La véronique officinale est connue sous plusieurs appellations :
En d’autres langues, elle est connue comme :
Cette plante herbacée offre une floraison décorative. La véronique officinale est une plante à feuillage caduc. Ses tiges, peu velues, sont rampantes. Elle peut atteindre une hauteur de 30 à 40 cm. Les feuilles, de forme ovale à elliptique, sont opposées et pétiolées. Elles ont un limbe bordé de dents et recouvert de poils doux.
Ses fleurs sont hermaphrodites. Elles sont pollinisées par les abeilles et d’autres insectes volants, dont les mouches. De couleur bleu lilas, elles sont regroupées en grappes le long des pédoncules, avec de petites bractées linéaires. La floraison est progressive et se fait du bas vers le haut. Lorsque les premiers fruits commencent à se former en bas de la grappe, les dernières fleurs s’épanouissent en haut. Chaque fleur possède quatre petits sépales, une petite corolle, quatre pétales striés, deux étamines et un ovaire à deux carpelles.
Son fruit est en forme de cœur encapsulé. Ses sommités fleuries sont à la fois amères et aromatiques. La véronique officinale symbolise l’offrande du cœur ainsi que la sainteté et la fidélité.
La véronique officinale pousse le long des chemins et des talus en Europe, l’Asie occidentale et l’Amérique du Nord. Elle colonise les bois et les pâturages à travers la France, y compris la Corse.
Cette plante se développe sur les terrains légers, bien drainés avec un sol plutôt acide. Elle préfère une exposition en plein soleil. Elle entre en floraison de mai à juillet. Un espacement de 40 cm entre chaque plante est nécessaire. La véronique mâle n’ayant pas besoin d’un apport hydrique conséquent, un bon arrosage après la plantation est suffisant. Elle ne demande pas d’entretiens particuliers, mis à part une taille après la floraison. Son atout réside dans sa couverture dense qui empêche le développement des mauvaises herbes.
Il est recommandé de cueillir la plante sans la racine, donc avec les tiges, les fleurs et les feuilles.
Une huile essentielle peut être extraite de la véronique mâle. Cependant, sa production n’est pas rentable. Pour bénéficier de ses vertus, faites sécher la plante à l’abri de la lumière.
Pour obtenir une teinture mère de véronique officinale, il suffit de la faire macérer pendant trois semaines. La macération doit être faite immédiatement après la récolte. Ce procédé requiert l’usage d’alcool biologique. Pour la réussite de l’opération, il faut remuer le mélange au quotidien. Le but de ce procédé est d’extraire l’alcool en déshydratant la solution. Par ailleurs, l’alcool restant servira de conservateur à la teinture mère. L’herbe de Sainte Véronique peut être utilisée en suc. Ce mode d’extraction permet d’extraire du jus de véronique officinale pur. Pour ce faire, la plante sera pilée ou pressée puis filtrée.
Cette plante médicinale est constituée de plusieurs éléments :
La présence d’aucuboside attribue à la véronique officinale une propriété anti-inflammatoire. Elle possède d’autres bienfaits pour le fonctionnement de plusieurs organes comme la vésicule biliaire, les reins, l’estomac.
Ses bienfaits sur la peau confèrent à la véronique officinale son application en cosmétologie.
L’herbe de Sainte Véronique entre dans la composition de plusieurs produits cosmétiques :
En usage interne, son suc est indiqué dans les maladies rhumatologiques comme la goutte, les rhumatismes et l’arthrose.
Son effet antioxydant lutte contre le diabète. La véronique officinale améliore l’état de santé du cœur en combattant l’excès de cholestérol. Elle prévient l’apparition de l’artériosclérose. Les troubles digestifs font partie de ses champs d’application :
Côté pulmonaire, elle est recommandée dans le traitement de l’asthme, des vieilles bronchites, des rhumes et de la trachéite. Elle soulage les irritations de la gorge et les angines.
Cette plante est utilisée pour lutter contre la fatigue, les céphalées, le surmenage intellectuel et les vertiges. Elle a sa place dans le traitement des affections neurologiques : insomnie, amnésie, stress, saute d’humeur. Les infusions de véronique officinale atténuent les irritations oculaires et l’asthénie visuelle.
En usage externe, elle apaise les problèmes cutanés comme l’eczéma chronique, les prurits et les dartres. Elle accélère la guérison des blessures enflammées à cicatrisation difficile.
On privilégie les infusions, les sucs frais, les teintures mères, les sirops et les décoctions pour la consommation par voie orale. En usage cutané, on opte pour les infusions et les décoctions en lavages tièdes ou en compresses.
Pour faire une tisane de véronique officinale, il faut 30 g de feuilles et fleurs. Ces parties de plante sont à infuser dans un litre d’eau pendant 3 min. On utilise cette tisane en gargarisme pour traiter les maux de gorge. Il est conseillé d’en prendre une tasse après chaque repas pour les problèmes respiratoires. Pour augmenter son effet sur la digestion, on peut y ajouter des racines séchées de pissenlit, des feuilles de chicorée et de l’asperula.
Pour une décoction, on a besoin de 50 g de véronique mâle que l’on placera dans un litre d’eau. Après avoir porté ce mélange à ébullition, on peut s’en servir pour laver les ulcères et les dartres. Une tasse après chaque repas est recommandée pour les problèmes respiratoires, digestifs et neurologiques. Elle peut aussi être utilisée en gargarisme. Froide, elle sert de tonique pour le visage et d’après-rasage.
Pour un bain aromatique, on ajoute une poignée de véronique officinale dans un litre d’eau froide. Une fois que la préparation est portée à ébullition, on laisse la plante infuser dedans pendant 10 min. Pour finir, on verse le mélange obtenu dans l’eau du bain.
Il est conseillé de ne pas dépasser les posologies et le délai de traitement prescrits. À forte dose ou en consommation prolongée, une diarrhée peut survenir.
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