
Caractéristiques du Thé noir
- Nom : Thé noir
- Règne : Plantae
- Sous-règne : –
- Division : Magnoliophyta
- Classe : Magnoliopsida
- Sous-Classe : –
- Ordre : Theales
- Sous-Ordre : –
- Famille : Theaceae
- Sous-Famille : –
- Genre : Camellia
- Espèce : Camellia sinensis
Le thé noir provient de l’oxydation des feuilles de thé vert qui sont toutes issues de la plante Camellia sinensis, communément appelée « théier ». Il se distingue par la couleur de ses feuilles, par sa saveur distinctive ainsi que ses nombreux avantages pour la santé. Il est d’ailleurs fréquemment utilisé en phytothérapie.
Selon la légende, cette boisson aurait été découverte par hasard. Au XVIIe siècle, un navire chinois transportait du thé vert en destination de l’Angleterre. Pendant le voyage, la cargaison a été accidentellement exposée à l’humidité et à la chaleur, stockée sous la ligne de flottaison. Cela entraîna une fermentation des feuilles, provoquant un changement de couleur. Ce phénomène donna alors naissance au thé noir. Par la suite, les Anglais l’auraient tellement apprécié au point de le préférer à la version verte.
Cette boisson passe par plusieurs processus de transformation avant d’être conditionnée. Elle est totalement oxydée, contrairement aux autres types de thé. Cela permet de la conserver longtemps, sans perdre ni en qualité, ni en fraîcheur. Les Britanniques ont développé deux méthodes de fabrication :
Celui-ci se déroule en cinq étapes.
Les feuilles sont tout d’abord étalées et brassées sur de grandes claies. Cela peut se réaliser en plein air ou dans des pièces ventilées. Le but est de réduire de moitié leur taux d’humidité. La durée de cette étape varie en fonction des conditions climatiques, de l’humidité de l’air et de la température. Toutefois, elle dure généralement entre 12 et 16 h. Cette phase est essentielle, car elle a un impact significatif sur la qualité du thé produit.
L’objectif est de travailler les feuilles qui ont été assouplies lors du flétrissage. Ce processus vise à briser leurs cellules, sans les endommager, afin de déclencher une réaction enzymatique. Cette réaction, due à l’oxydation, entraîne un changement de couleur. Les composés aromatiques se retrouvent également modifiés. Le roulage s’effectue manuellement ou mécaniquement. Elle peut durer pendant près d’une demi-heure, pour être ensuite renouvelée après avoir mis de côté les bourgeons. Étant trop tendres, ces derniers risquent de se briser. La manière de rouler ces plantes joue un rôle important sur la qualité finale. Si le thé doux est obtenu à partir de feuilles légèrement roulées, un résultat plus corsé provient d’un roulage plus intense. C’est à ce stade que le fabricant déploie tout son savoir-faire et son expertise. Se fiant uniquement à la vue et à la senteur du produit, il est à même de déterminer s’il faut continuer le processus ou l’arrêter, suivant le type de thé recherché.
Cette étape est critique, car elle détermine la future saveur du thé. Les feuilles sont disposées avec une épaisseur de 4 à 6 cm. Le tout, dans une pièce maintenue à une température constante de 20 à 22 °C. Le taux d’humidité est compris entre 80 et 85 %. La durée de cette étape varie de deux à cinq heures. Cela dépend de plusieurs facteurs comme la couleur souhaitée, la qualité, la saison ou encore la région de production.
Les feuilles sont ensuite soumises à des séchoirs à air chaud ou dans des fours à haute température, atteignant généralement les 90 °C. Cette phase de dessiccation doit être rapide, entre dix à quinze minutes. Au-delà de cette durée, la déshydratation risque d’être complète, et le thé ne pourrait plus infuser. Cette étape a pour but de stopper le processus de fermentation et de réduire davantage l’humidité, soit à 5-6 %.
Les feuilles sont triées en fonction de leur taille et de leur épaisseur. Ce tamisage s’effectue à la main ou à la machine. Celles qui sont entières sont séparées de celles qui sont brisées. Cela permet d’obtenir des thés uniformes en qualité et en aspect.
La seconde méthode, appelée Crush-Tear-Curl (CTC), comprend trois étapes : le broyage, le déchiquetage et le bouclage.
Initialement, les feuilles légèrement flétries sont broyées, mais pas complètement. Elles sont par la suite déchiquetées à l’aide de cylindres munis de lames métalliques. Puis, elles sont roulées ou bouclées dans un dispositif appelé « ghoogi », qui est un grand tonneau en rotation. Cette méthode permet de les briser pour les transformer en poudre.
Les variétés existantes présentent diverses caractéristiques en fonction de leurs origines :
Ce thé noir est originaire des régions de Qimen et Huangshan, dans la province d’Anhui. Il se distingue par ses notes boisées et sa légère saveur fruitée. Il est apprécié pour sa clarté et sa capacité à produire une infusion savoureuse avec peu de feuilles.
Originaire de la province de Fujian, il est notamment célèbre pour son infusion à la couleur caramel foncé. Ce thé est utilisé dans diverses recettes comme le velouté de potimarron fumé.
Cultivé dans la région du Yunnan, ce thé noir d’altitude est considéré comme l’un des meilleurs au monde. Il offre un goût fort et équilibré, sans amertume.
Bien qu’elle ne soit pas entièrement oxydée comme les autres thés noirs, cette variété partage certaines caractéristiques. Elle offre des saveurs fraîches, florales et parfois légèrement grillées en fonction de son niveau d’oxydation.
Il s’agit du type de thé noir le plus produit au Japon. Il est élaboré avec un savoir-faire rare qui lui confère des notes fumées, parfois insolites, mais délicieuses.
Cultivé en Inde, le ‘thé Assam’ est de couleur claire, composé de grandes feuilles. Il est réputé pour son côté fort et vivifiant.
Ce thé noir est originaire des jardins de Darjeeling, dans le Bengale-Occidental. Il se distingue par son goût boisé et dense, ainsi que par ses variations de couleurs et de saveurs.
Cultivé au Sri Lanka, le « thé de Ceylan » est corsé, riche en tanins et présente un goût fort. Il peut être consommé avec du lait et constitue une alternative intéressante au café.
L’arrivée du thé sur l’île provient de l’immigration chinoise. Se trouvant à seulement 180 km de la Chine, notamment de Fujian, province d’origine du Lapsang Souchong, Taïwan est connu pour son Tarry Souchong. La caractéristique gustative de ce thé relève de son fumage à partir de résine de pin, si son prédécesseur est fumé avec du simple bois. On retrouve principalement les théiers dans la région du lac Sun Moon et sur la partie est de l’île, à Taitung et à Hualien.
Septième plus grand producteur théicole au monde, le Vietnam est réputé pour son « Trà đen », thé noir en vietnamien. Cette boisson de couleur rougeâtre et à saveur moins amère est souvent parfumée au jasmin. Plus de la moitié de la production annuelle de thé du pays est constituée de thé noir dont les plantations couvrent une grande partie des régions montagneuses de Vietbac et des plateaux du Sud.
Le thé noir est principalement composé de :
Ces composants en font une boisson bénéfique pour la santé physique et psychologique.
L’infusion de cette plante présente de nombreuses vertus pour la santé :
Le thé noir offre des avantages significatifs en matière de perte de poids grâce à sa teneur en polyphénols. Ces composés sont susceptibles de favoriser la prolifération de bactéries présentes dans l’intestin et considérées comme « anti-obésité ». Cela peut alors avoir des effets bénéfiques sur la perte de poids.
Cette boisson présente des propriétés bénéfiques pour la santé cardiovasculaire. Il a la capacité de lutter contre le mauvais cholestérol tout en prévenant l’oxydation. Cela permet de maintenir les artères en bonne santé et de prévenir la formation de caillots sanguins.
Le fonctionnement du coeur et des vaisseaux peut donc considérablement s’améliorer grâce à la consommation de thé noir. Les flavonoïdes sont à l’origine de cette vertu. Ils ont le potentiel de réduire les risques reliés à ces organes tels que les accidents cardio-vasculaires.
L’ostéoporose, une maladie des os qui résulte de la raréfaction du tissu osseux, est malheureusement de plus en plus courante. Cette condition rend les os fragiles et sujets aux fractures.
Tout au long du processus de production du thé noir, ce dernier libère de nombreuses composantes phytochimiques : théines, flavonoïdes, etc. Ces composés sont bénéfiques pour renforcer les os. D’ailleurs, il est possible d’observer une augmentation de la masse osseuse avec une consommation régulière. Cela en fait une option intéressante pour la prévention de l’ostéoporose et le maintien de la santé osseuse.
La préparation du thé noir nécessite quelques étapes pour conserver ses qualités. De l’eau pure, comme de l’eau de source en bouteille, est préférable. Elle doit être portée à ébullition dans une grande casserole pour permettre aux feuilles de bien s’ouvrir. Le thé est ajouté à l’eau bouillante ou légèrement refroidie, généralement à 95 °C environ. Le temps d’infusion, indiqué par le fabricant, varie généralement entre trois et sept minutes. L’ajout de lait est à éviter, car cela peut réduire l’absorption de certains composés bénéfiques tels que les flavonoïdes. Pour savourer au mieux, il est recommandé d’utiliser une tasse en porcelaine, car d’autres matériaux pourraient altérer son goût. La dose recommandée à respecter est de 2,5 g par tasse.
Le thé noir peut présenter certaines contre-indications :
En raison de la caféine présente dans cette boisson, elle est parfois contre-indiquée pour les femmes enceintes ou qui allaitent. La présence de ce composé dans le lait maternel peut avoir un impact sur le nourrisson.
Les personnes sujettes aux calculs rénaux doivent être attentives à leur consommation de thé noir. En effet, cette boisson contient des oxalates, qui sont des acides organiques. Or, ces derniers ont la capacité de lier les minéraux, ce qui peut contribuer à la formation de calculs rénaux.