Le séné d’Alexandrie est un arbuste de la famille des Fabaceae originaire d’Afrique tropicale. Il est connu sous le nom scientifique Senna alexandrina et, parfois, Cassia angustifolia. Il est utilisé comme plante médicinale depuis de nombreux siècles, notamment en tant que laxatif.
L’Inde en est le plus gros producteur au monde.
Le séné d’Alexandrie est une plante originaire de Somalie et du Yémen. Elle pousse naturellement en Afrique, en Inde et au Moyen-Orient, mais elle se rencontre également dans d’autres pays. Elle pousse dans des régions semi-désertiques à climat chaud ou tropical.
L’application thérapeutique de la plante remonte à plusieurs siècles. Son premier usage documenté date du IXe siècle par les médecins arabes. Ces derniers l’ont par la suite introduit en Occident. Elle était employée par les anciens Égyptiens comme laxatif et purgatif administré par voie rectale. En Europe, elle est utilisée à ces effets depuis la Renaissance. De nos jours, elle est cultivée en Inde principalement pour ses gousses et ses feuilles.
Le nom courant de la plante, « séné », est issu de l’arabe « sana », signifiant « élévation » ou « grandeur ». Le terme « Alexandrie » fait référence au port d’Alexandrie, lieu historique d’exportation de la plante.
La Senna alexandrina est une plante annuelle ou vivace. Dans le second cas, elle peut vivre jusqu’à trois ans. Cette espèce à croissance rapide commence à fleurir dès la première année.
Elle se présente sous la forme d’un buisson étalé, allant de 1 à 2 m de hauteur. Elle est pourvue d’une tige vert pâle qui s’élève verticalement. Ses longues branches portent quatre ou cinq paires de feuilles. Celles-ci sont lisses et se composent de trois à six folioles. Lorsqu’elles sont froissées, elles dégagent une agréable odeur de cacahuète.
Les fleurs, de couleur jaune et mesurant environ 3 cm de diamètre, sont rassemblées en épis denses. Elles donnent naissance à des gousses brunes, arquées et plates. Celles-ci s’ouvrent ensuite en deux parties et dévoilent des graines toxiques, au nombre de six.
Le feuillage vert du séné d’Alexandrie est persistant ou semi-persistant, selon le climat. Sa floraison se déroule entre juin et septembre.
La culture de cette plante peut être effectuée soit entre avril et mai, après les dernières gelées, soit à l’automne, jusqu’à la fin d’octobre.
La Senna alexandrina se cultive par semis ou par bouturage. Pour une plantation en pleine terre, choisissez un emplacement ensoleillé et à l’abri du vent, avec un sol frais et limoneux. Il suffit ensuite d’arroser régulièrement au cours de la première année qui suit la mise sous terre, notamment durant les mois d’été.
Si vous préférez la culture en pot, optez pour un récipient d’au moins 30 cm de profondeur, avec des trous de drainage. Un arrosage est conseillé une fois par semaine en été et une fois toutes les trois semaines en hiver.
En tant que plante décorative, elle orne parfaitement les murs extérieurs, les massifs ou même les rocailles. Sous un climat plus frais et humide, il est recommandé de la cultiver dans un bac et de l’installer à l’intérieur pendant l’hiver afin de la protéger.
Les feuilles et les gousses du séné d’Alexandrie peuvent être séchées au soleil et réduites en poudre. De cette manière, elles sont utilisées pour leurs propriétés laxatives.
La Senna alexandrina renferme plusieurs substances actives importantes, dont :
La plante tire ses propriétés médicinales de ces divers composés actifs.
Le séné d’Alexandrie est principalement indiqué comme laxatif et purgatif. Il partage des effets similaires à ceux de l’aloès et de la rhubarbe. Les principes actifs de ces plantes sont des dérivés naturels de l’anthraquinone. Ces derniers agissent en augmentant les mouvements péristaltiques du côlon. Ils stimulent les contractions musculaires de l’intestin, favorisant ainsi l’évacuation des selles.
L’anthraquinone contenue dans la plante agit comme laxatif à partir d’un seuil d’ingestion quotidienne de 30 à 36 mg. Ses dérivés naturels, tels que les glucosides d’anthraquinone, subissent une transformation dans le côlon et deviennent des sennosides. Ces derniers ont la particularité d’être hydrophiles. Ils interviennent dans la réduction de la quantité d’eau dans le côlon, maintenant ainsi les selles sous forme de bol fécal fluide. Cela empêche la formation de selles grumeleuses.
Le séné d’Alexandrie est donc indiqué en cas de transit paresseux, de fissures anales et de constipation passagère. Il apporte un soulagement aux personnes souffrant de douleurs liées aux hémorroïdes, particulièrement lorsque celles-ci sont provoquées par une constipation chronique.
En tant que laxatif, la plante facilite une évacuation rapide et complète des selles, contribuant à l’élimination des résidus de matières fécales dans les intestins. De ce fait, elle est parfois prescrite par les médecins avant un examen radioscopique ou endoscopique, comme une coloscopie.
Un traitement au séné d’Alexandrie ne doit pas dépasser 10 jours afin de prévenir tout affaiblissement des muscles du côlon. En outre, au-delà de la dose quotidienne recommandée d’anthraquinone, les selles ont tendance à devenir très molles ou liquides.
La Senna alexandrina est disponible sous diverses formes dans le commerce : en poudre, en gélules ou en feuilles séchées. La posologie peut varier en fonction de la concentration de la plante en sennosides.
Le séné d’Alexandrie se consomme en infusion de feuilles ou de gousses. Pour les feuilles, infuser de 0,5 à 2 g de feuilles dans de l’eau chaude pendant 10 min. Pour les gousses, verser 2 g de poudre dans 200 ml d’eau bouillante. La dose recommandée est d’une tasse le matin et une tasse le soir.
Les gélules sont également une option, avec une dose moyenne de 30 mg par jour. Toutefois, veillez à suivre les instructions spécifiques du produit.
Les effets de la plante se manifestent généralement environ 10 à 12 heures après l’ingestion.
Le séné d’Alexandrie doit être utilisé avec précaution, car un usage excessif ou prolongé risque de causer des effets indésirables. Il est déconseillé aux femmes enceintes, allaitantes et aux enfants.
Il est contre-indiqué en cas d’inflammation du côlon, de syndrome occlusif et de constipation chronique. De même, il est proscrit en cas de déshydratation importante, de maux digestifs inconnus et de troubles cardiaques.
L’usage prolongé du séné d’Alexandrie risque d’entraîner plusieurs effets indésirables, notamment une irritation des parois intestinales, des spasmes digestifs et des diarrhées. Une perte de potassium et une inflammation intestinale ont aussi été signalées. Il peut même aboutir à une dépendance à l’effet laxatif, conduisant à une constipation sévère en cas d’arrêt de traitement.
À de fortes doses, le séné d’Alexandrie montre un effet purgatif puissant. Cela mène à des épisodes de diarrhées abondantes, des troubles cardiaques sévères et des hépatites toxiques.
La Senna alexandrina interagit avec les médicaments destinés au traitement des problèmes cardiaques et rénaux, ainsi qu’avec les pilules contraceptives. De plus, il peut perturber les résultats des tests urinaires. Ainsi, il est important de ne pas l’associer à d’autres plantes ou substances ayant des propriétés laxatives.
Enfin, veillez à toujours solliciter l’avis d’un professionnel de la santé avant d’entamer un traitement à base de plantes afin d’éviter tout effet nocif.
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