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Scille

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Caractéristiques de la Scille

  • Nom : Scille
  • Règne : Plantae
  • Sous-règne : Tracheobionta
  • Division : Magnoliophyta
  • Classe : Liliopsida
  • Sous-Classe : Liliidae
  • Ordre : Liliales
  • Sous-Ordre :
  • Famille : Liliaceae
  • Sous-Famille : Hyacinthoideae
  • Genre : Scilla
  • Espèce :

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La scille : son histoire, son origine, sa description, ses espèces, son mode de plantation, ses principes actifs, ses propriétés, ses utilisations et ses contre-indications

La scille est une plante herbacée. Elle fait partie de la famille des Hyacinthaceae. Les scilles se divisent en deux catégories. Les premières, qualifiées de « scilles véritables », figurent dans le genre Scilla. Les secondes sont nommées « scilles » en raison de leur ressemblance morphologique aux premières. Selon des études récentes basées sur le séquençage ADN, certaines espèces du genre Scilla possèdent une phylogénie différente. À cet effet, le botaniste autrichien Franz Speta a décidé de diviser ce dernier en deux catégories. Il s’agit du Scilla sensu lato et des seize autres genres.

Histoire de la scille

L’utilisation de cette plante remonte à l’Égypte antique. À l’époque, elle était surtout consacrée au dieu Seth. Au début de l’ère commune, Dioscoride a commencé à s’en servir comme émétique et diurétique. Son usage a connu une longue pause, mais il a repris au XVIIIe siècle grâce à Van Swieten. À l’époque, il l’a employé contre l’œdème. En outre, la scille s’utilisait grandement dans la pharmacopée maritime des pays occidentaux durant le XVIIIe siècle. En effet, cette plante est un composé de la thériaque.

Elle a également servi dans la médecine traditionnelle sous forme de vins médicinaux renommés. En l’occurrence, il existe du vin diurétique de l’Hôtel-Dieu, ou vin Trousseau, et du vin diurétique de la Charité. De nos jours, elle est disponible sous forme de pilules, de cachets, de poudre et de teinture.

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Origine de la scille

La scille s’observe principalement dans les zones sablonneuses ou rocailleuses du littoral méditerranéen. Elle est abondante dans la région du Cap, dans les Canaries et en Afrique du Sud.

Description de la scille

La scille fait plus d’un mètre de haut. Sa racine se présente comme un bulbe ovoïde charnu. Ce dernier possède des tuniques épaisses de couleur blanche ou rougeâtre. Une membrane mince d’un brun foncé la recouvre. Le bulbe fait à peu près la taille de la tête d’une enfant. Son poids varie entre 3 et 4 kg.

La hampe est antérieure aux feuilles. Droite et élancée, elle est simple et de forme cylindrique. Sa taille peut atteindre 50 cm.

Toutes les feuilles de la scille sont radicales. Elles sont lisses, amples, ovales et lancéolées. Elles font généralement entre 20 et 30 cm, mais atteignent parfois 40 cm de long. Elles revêtent une couleur vert foncé.

Les fleurs sont nombreuses et réunies en un long épi terminal se présentant sous la forme d’un cône. Elles sont blanches, pédonculées et recouvrent la partie supérieure de la hampe. Leur base dispose de multiples bractées linéaires et simulées.

Espèces de scilles

Les scilles sont regroupées en plusieurs espèces. Elles sont réparties dans plusieurs pays du globe.

Les Scilla sensu lato

Ces espèces s’observent principalement en Europe. La France en abrite plusieurs.

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En France

Les espèces de scilles rencontrées en France sont :

  • La scille à deux feuilles ou Scilla bifolia L. : elle se présente comme une petite plante bulbeuse qui fleurit au printemps. Ses habitats sont les sous-bois frais du centre et de l’est de la France. Elle s’observe jusqu’à 1 500 m d’altitude.
  • La scille dite lis-jacinthe ou Tractema lilio-hyacinthus (L.) Speta (Syn. : Scilla lilio-hyacinthus L.) : elle est aussi connue sous l’appellation jacinthe des Pyrénées. Cette espèce est originaire du nord de l’Espagne et du sud-ouest de la France. Elle possède un bulbe écailleux s’apparentant à celui du lis, tandis que ses feuilles ressemblent à celles d’une jacinthe.
  • La scille d’automne, dite Prospero autumnale (L.) Speta (Syn. : Scilla autumnalis L.) : cette plante est une espèce miniature fleurissant en été et en automne. Elle vient d’Europe centrale et méridionale.
  • La scille dite printanière ou Tractema verna (Huds.) Speta (Syn. : Scilla verna Huds.) : cette espèce atlantique pousse en abondance dans les Pyrénées.
  • Prospero obtusifolium (Poiret) Speta (Syn. : Scilla obtusifolia Poir.) : le sud de la Corse est l’habitat naturel de nombreux spécimens de cette espèce.
  • La scille du Pérou ou Oncostema peruviana (L.) Speta (Syn. : Scilla peruviana L.) ou jacinthe du Pérou : cette plante méditerranéenne est originaire de Madère. Elle ne possède aucune caractéristique la reliant au Pérou. Son nom vernaculaire (erroné) est issu du nom du bateau (Pérou) qui a transporté les premiers bulbes de l’espèce depuis l’Angleterre.
  • La scille fausse-jacinthe ou Nectaroscilla hyacinthoides (L.) Parl. (Syn. : Scilla hyacinthoides L.) : cette espèce est d’origine méditerranéenne. Elle se rencontre en Provence et dans le Languedoc. Elle est souvent issue d’anciens jardins.

Ces scilles sont répandues un peu partout dans le pays.

Ailleurs en Europe

Plusieurs autres pays d’Europe abritent des scilles :

  • L’Oncostema hughii (Tineo ex Guss.) Speta (Syn.: Scilla hughii Tineo ex Guss.) : cette espèce partage de nombreuses similitudes avec l’Oncostema peruviana. Elle se retrouve principalement en Sicile.
  • Pfosseria bithynica (Boiss.) Speta (Syn. : Scilla bithynica Boiss.) : elle s’observe en Roumanie.
  • La scille de Sibérie ou Othocallis siberica (Haw.) Speta (Syn. : Scilla sibirica Haw.) : elle est originaire d’Europe de l’Est et a fait l’objet d’une naturalisation dans de nombreux pays européens. L’Othocallis amoena (L.) Speta (Syn. : Scilla amoena L.) est une espèce issue d’Asie Mineure qui ressemble grandement à la scille de Sibérie. L’Homme l’a également introduite en Europe centrale.
  • La Schnarfia messeniaca (Boiss.) Speta (Syn. : Scilla messeniaca Boiss.) : elle est majoritairement localisée en Grèce.
  • Le Tractema monophyllos (Link) Speta (Syn. : Scilla monophyllos Link), le Tractema odorata (Link) Speta (Syn. : Scilla odorata Link) et le Tractema ramburei (Boiss.) Speta (Syn. : Scilla ramburei Boiss.) : ces plantes sont des espèces endémiques de la péninsule ibérique.
  • La scille des prés ou Chouardia litardierei (Breistr.) Speta (Syn. : la Scilla litardierei Breistr.) : cette espèce endémique vient de l’ex-Yougoslavie.

Les populations de scilles sont particulièrement abondantes dans la région méridionale et centrale de l’Europe.

Les autres scilles

D’autres espèces de plantes figurant dans la famille des Hyacinthaceae sont aussi considérées comme des scilles :

  • La scille penchée, également appelée jacinthe des bois (ancien nom : Scilla non-scripta, nom actuel : Hyacinthoides non-scripta (L.) Chouard ex-Rothm.) : elle est reconnaissable à ses fleurs penchées, en forme de clochettes tubuleuses.
  • La scille d’Italie (ancien nom : Scilla italica, nom actuel : Hyacinthoides italica (L.) Rothm.) : il s’agit d’une espèce méditerranéenne. Elle est fréquemment rencontrée en Provence.
  • La scille d’Espagne (ancien nom : Scilla hispanica, nom actuel : Hyacinthoides hispanica subsp. Hispanica) : elle est native de la péninsule ibérique. Toutefois, cette espèce est désormais commune sur la côte atlantique. Contrairement à la jacinthe des bois, la scille d’Espagne possède une tige dressée et donne des fleurs campanulées. Ces deux espèces peuvent s’hybrider. La plante issue de ce processus dispose de caractéristiques intermédiaires qui la rendent typique de la région occidentale des Pays-Bas.
  • La scille éphémère (Drimia fugax (Moris) Stearn )et la scille à feuilles ondulées (Drimia undata Stearn) : ces deux espèces sont assez rares. Elles viennent de Corse.
  • Hyacinthoides mauritanica (Schousb.) Speta subsp. vicentina (Link & Hoffmanns.) S.Ortiz, Buján & Rodr.OubiñaSyn. Hyacinthoides vicentina (Hoffmanns. & Link) Rothm. (ancien nom : Scilla vicentina) : cette plante se retrouve notamment dans le nord du Portugal et remplace le Tractema lilio-hyacinthus.
  • Les scilles sud-africaines : elles appartiennent aux genres Ledebouria et Merwilla.
  • La scille maritime, Drimia maritima (L.) Stearn (ancien nom Scilla maritima) : cette espèce méditerranéenne s’observe dans une grande partie de la France.

Ces plantes se retrouvent presque partout dans le monde, mais elles se rencontrent majoritairement en Asie, en Europe et en Afrique.

Mode de plantation de la scille 

La scille est facile à cultiver, elle ne nécessite aucun entretien particulier. En effet, aucune taille n’est requise. En revanche, la limitation des semis spontanés est recommandée. Ainsi, les hampes florales doivent être coupées après la floraison. Toutefois, les feuilles fanées ne doivent pas être enlevées. Le bulbe doit être préservé afin que la plante puisse reconstituer ses réserves pour la prochaine efflorescence.

En pleine terre

L’idéal est de respecter une densité de cent plants par mètre carré. Cultiver des scilles en petits groupes est possible afin de bénéficier d’une plantation naturelle. Elle peut aussi être plantée en tapis fleuri ou sur une pelouse.

Cette plante a besoin d’un sol bien drainé et riche en matières organiques. Pour cela, les cailloux et les mauvaises herbes doivent être enlevés. Ameublir le sol est également nécessaire. Concernant le drainage, disposer du gravier en lit sous les bulbes est envisageable.

Pour la plantation, l’idéal est d’enfoncer le bulbe 8 à 10 cm dans le sol, en veillant à placer sa pointe vers le haut. Un espacement de 5 à 10 cm est à respecter. Néanmoins, afin d’éviter que les plants se touchent, un écartement allant jusqu’à 15 cm peut être requis.

En outre, recouvrir les bulbes de terre de deux fois sa hauteur est primordial. L’arrosage s’effectue deux fois par semaine durant la période de croissance de la plante. En revanche, en été, cela n’est pas nécessaire.

Le bulbe de la scille n’a pas besoin d’être transplanté. Sa propagation se fera automatiquement au fur et à mesure que le végétal se développe.

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En pot 

La scille peut être cultivée en pot comme les jacinthes. Elle peut ainsi fleurir sur une terrasse ou sur un balcon. Une plantation en lasagne est aussi possible. Cela signifie que les plantes sont disposées en étages. Dans ce cas, la procédure consiste à réaliser des couches successives. Ces dernières sont constituées de bulbes à fleurs, de tulipes botaniques, de bulbes printaniers, de narcisses, de jacinthes, de crocus, etc.

Principes actifs de la scille

Selon Vogel, un naturopathe, herboriste, nutritionniste et écrivain suisse, le bulbe de la plante contient un principe actif âcre, irritant, fugace et volatile. Il s’agit d’une substance amère et résinoïde que l’on appelle « scillitine ». Elle comporte du tannin, de la fibre, de la gomme, des sels et une matière grasse sucrée. D’après cet auteur, la scillitine ne peut pas se cristalliser. Cependant, elle peut être dissoute dans l’alcool (éthéré ou non), dans l’eau, mais pas dans l’éther pur. Cette matière est à l’origine de la plupart des propriétés de la scille. Elle représente 1 % des composants actifs de la plante.

Une autre analyse scientifique a montré que cette espèce végétale est constituée d’autres éléments. Cette recherche a montré qu’elle est composée de mucilage, de sucre, de matières colorantes, de tannin, de sels et de matières grasses. Des traces d’iode ont également été retrouvées dans le bulbe de ce végétal. À l’issue de cette étude, les chercheurs ont toutefois constaté que la scillitine est une matière qui peut se cristalliser et qui possède une réaction alcaline.

Des recherches menées sur cette plante indiquent qu’une substance appelée scalène explique sa toxicité. Néanmoins, celle-ci présente l’avantage de pouvoir être isolée.

En outre, le bulbe de scille contient des flavonoïdes et des hétérosides cardiotoniques. Il renferme aussi des bufadiénolides, notamment du scillarène A, à l’origine de la proscillaridine A.

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Propriétés de la scille

Ce végétal est connu pour ses propriétés tonicardiaque et diurétique grâce à la présence de scillarène A et de scillarène B. Ces principes actifs ont des propriétés similaires à celles de la digitaline (composant principal de la digitale). Cependant, contrairement à cette dernière, ils sont rapidement évacués de l’organisme. Ces molécules contribuent à l’élimination de l’urée issue des chlorures. Ainsi, elles agissent simultanément sur les reins et sur le cœur.

Par ailleurs, la scille permet de soulager certaines maladies cardiaques en l’absence ou durant l’arrêt d’un traitement à base de digitale. Ses effets ne sont pas aussi efficaces que ceux de cette dernière, mais elle constitue une alternative efficace. De plus, la scille s’utilise en tant qu’agent expectorant. À cet effet, elle favorise l’expulsion des sécrétions bronchiques. Utilisations de la scille

Cette plante s’utilise majoritairement en interne. Elle requiert un dosage correct afin d’éviter toute complication.

Indications

Les médecins prescrivent généralement la scille aux patients atteints de bronchites, de coqueluche, d’emphysème ou de pneumonie. De même, elle est indiquée pour les affections cardiaques. Cela s’explique notamment par son action rapide, similaire à celle de l’ouabaïne, lorsqu’un traitement à la digitaline s’avère inefficace. La scille soulage également l’hydropisie et les oliguries, l’excès d’urée sanguine, les œdèmes, les néphrites chroniques ainsi que les ascites.

Dosage

Pour la scille en poudre, 0,05 à 0,10 g par jour sont nécessaires. Pour un expectorant en poudre, la dose recommandée est de 0,10 à 0,50 g quotidiennement. De même, cette plante peut servir de diurétique. À cet effet, elle est disponible sous forme de cachets et contient du lactose en proportion égale.

En teinture, 1 g représente 56 gouttes. Cela correspond à 0,20 g de poudre. La teinture se consomme à raison de 1 à 3 g par jour.

En extrait hydroalcoolique : la dose journalière est de 0,05 à 0,20 g. Les pharmacies disposent de pilules de 0,05 g.

En oxymel, entre 10 et 30 g par jour sont nécessaires (25 g d’oxymel contiennent 0,50 g de scille). Pour les enfants, respecter un dosage de 1 g par année d’âge est primordial. Cette dose se consomme en potion au quotidien (expectorant).

Sous forme de vin, la dose recommandée est de 20 à 100 g par jour. Cela permet de profiter des propriétés diurétiques de la scille. Pour les enfants, la quantité à prendre au quotidien est de 2 à 4 g par année d’âge.

La préparation du vin requiert 100 g d’oignon de scille et 1,5 l de vin. Commencer par infuser le mélange à froid. Ensuite, prendre 1 à 4 cuillères à soupe quotidiennement. La dose dépend de la personne et de l’affection à traiter.

Contre-indications concernant l’usage de la scille

Les individus présentant des néphrites aiguës ou des inflammations du tube digestif doivent éviter de consommer cette plante. Il en va de même pour les enfants de moins de quinze mois.

Les sujets atteints d’affections graves des reins doivent également éviter la prise de remède à base de scille. Celle-ci peut en effet occasionner des diarrhées, des nausées et des vomissements. Ainsi, elle ne doit être administrée que chez les personnes avec tube digestif intact.

La scille est une plante toxique. En effet, sa poudre fait partie des composants destinés à éradiquer les rats. Tout achat et toute consommation de scille doit alors s’effectuer sous prescription médicale.

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