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Ricin commun

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Caractéristiques du Ricin commun

  • Nom : Ricin commun
  • Règne : Plantae
  • Sous-règne : Tracheobionta
  • Division : Magnoliophyta
  • Classe : Magnoliopside
  • Sous-classe : Dilleniidae
  • Ordre : Malvales
  • Sous-Ordre : Malvoideae
  • Famille : Euphorbiaceae
  • Sous-famille :Acalyphoideae
  • Genre : Ricinus
  • Espèce : Ricinus communis

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Le ricin commun : origine et histoire, description, variétés, culture, modes de fabrication des produits issus de cette plante, compositions, vertus, utilisations, contre-indications

Le ricin commun, dont le nom botanique est Ricinus communis, est une plante herbacée originaire d’Afrique tropicale. Appartenant à la famille des Euphorbiacées, cette espèce vivace est cultivée dans de nombreuses régions du monde pour ses graines. Cependant, ses différentes parties contiennent une toxalbumine hautement nocive appelée « ricine ». De ce fait, ce végétal doit être employé avec précaution.

Origine et histoire du ricin commun

Les premières traces de culture du ricin commun remontent à l’Égypte ancienne où il était utilisé comme source d’huile et comme plante ornementale. Le nom de cette espèce vivace est notamment mentionné dans des écrits babyloniens datant du VIIIe siècle av. J.-C. Il fut ensuite introduit en Europe par les Arabes au IXe siècle. Ces derniers l’appelaient « kiker », ou « kikerion » en grec. Au Moyen-Âge, il était présent dans les jardins monastiques en raison de ses graines oléagineuses et de ses feuilles décoratives. Ses vertus médicinales étaient alors largement exploitées. Au XVIe siècle, les Portugais contribuèrent à sa diffusion dans leurs colonies en Afrique et en Asie grâce à ses qualités lubrifiantes. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, il fut introduit en Amérique où il devint une culture majeure, particulièrement aux Antilles et au Brésil.

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Description botanique du ricin commun

Le ricin commun est une plante herbacée annuelle ou vivace pouvant atteindre deux à six mètres de hauteur. Son système racinaire principal est pivotant, il peut s’enfoncer dans le sol sur plus d’un mètre. Ses tiges, extrêmement ramifiées, sont striées et de section anguleuse. Ses feuilles palmées mesurent de 5 à 30 cm de diamètre avec cinq à sept lobes.

Ses fleurs, de couleur verte ou rougeâtre, poussent seules ou par groupe de deux à trois en longues grappes pendantes. Elles donnent naissance à des capsules globuleuses contenant trois graines noires et luisantes lorsqu’elles sont sèches. Celles-ci s’avèrent particulièrement toxiques.

Le ricin commun dégage une odeur âcre lorsque ses tiges et ses feuilles sont froissées.

Variétés du ricin commun

Bien que de cette plante exotique soit l’espèce la plus connue, il existe plusieurs variétés au sein du genre Ricinus.

Ricin palmé

Originaire d’Afrique, le ricin palmé peut atteindre jusqu’à cinq mètres de hauteur. Sa tige est droite et cannelée, ses feuilles palmées mesurent de 10 à 30 cm de diamètre. Ses fleurs unisexuées, verdâtres ou roses, poussent en branchements terminaux. Son fruit est composé d’une capsule globuleuse contenant trois loges dans lesquelles mûrissent des graines noires et luisantes. Cette plante vivace, également appelée « arbre à castor », est cultivée pour son huile comestible extraite de ses pépins. Bien que toxique, elle a de nombreuses autres utilisations traditionnelles et industrielles. Par ailleurs, elle supporte des conditions climatiques variées. Sa culture est répandue dans les régions tropicales du monde entier.

Ricin nain

Le ricin nain ne dépasse pas 50 cm de hauteur. Ses feuilles sont plus petites, de forme arrondie, et lui donnent un port buissonnant caractéristique. En revanche, ses fruits et ses graines sont similaires à ceux de la variété palmée. Les capsules globuleuses renferment trois loges contenant chacune un pépin noir luisant. Cette espèce supporte aussi bien le soleil que la mi-ombre. Elle est souvent cultivée comme plante ornementale dans les jardins, en bordure ou en massif. En outre, elle séduit par son faible encombrement et par sa floraison estivale attractive pour les pollinisateurs.

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Culture du ricin commun

Le ricin commun s’adapte à des conditions de culture variées, mais apprécie les climats chauds et ensoleillés. Il peut être annuel ou vivace. Il s’épanouit en pleine lumière et supporte bien la chaleur, raison pour laquelle il est cultivé en abondance dans les régions tropicales.

Semé directement en place après les dernières gelées, il demande un sol riche, profond et drainant avec un pH neutre ou légèrement alcalin. L’irrigation doit être régulière pendant la croissance, sans excès d’humidité néfaste. La germination s’effectue entre 15 et 30 jours, selon la variété et la température. La jeune pousse tolère bien l’ombre jusqu’à ce qu’elle atteigne 30 cm, puis elle a besoin de soleil direct pour se développer.

Cette plante se sème à une profondeur égale à la taille de la graine, en rangs espacés de 50 cm. Le désherbage doit être fréquent les premiers mois. Ricinus communis est une plante rustique. Par ailleurs, il résiste bien aux maladies, mais il craint les limaces et les escargots. La récolte des fruits intervient entre quatre à cinq mois après les semis, selon le cultivar. Il peut être planté en association avec d’autres légumes ou herbes aromatiques.

Modes de fabrication des principaux produits issus du ricin commun

Le ricin commun constitue l’ingrédient principal de nombreux produits, notamment des huiles, des tourteaux, des savons, des cires et des teintures.

Huile de ricin

Pour son élaboration, les graines sont d’abord récoltées manuellement lorsqu’elles sont sèches et brunes. Elles sont ensuite broyées afin d’en extraire l’huile par pression à froid, sans apport de chaleur pour éviter sa détérioration.

Le liquide brut est de couleur verdâtre. Contenant des impuretés, il a une odeur et un goût désagréables. Puis, il est raffiné par un procédé de dégommage et par l’utilisation de solutions alcalines. Une désodorisation sous vide et à haute température assainit l’huile en évaporant les composés volatils à l’origine de son émanation caractéristique.

Tourteaux oléagineux

Après l’extraction du liquide gras, il reste un résidu solide appelé tourteau oléagineux. Il est principalement constitué d’enveloppes broyées de graines. Ce sous-produit est composé de nombreux nutriments.

En effet, il contient environ 35 % à 40 % de protéines de bonne qualité. Sa composition en acides aminés se rapproche de celle des substances d’origine animale. De plus, il renferme des fibres ainsi que des minéraux tels que le calcium, le phosphore et le magnésium.

En raison de son apport nutritionnel équilibré, le tourteau de ricin commun est extrêmement prisé pour l’alimentation de certaines faunes. Il est essentiellement utilisé pour nourrir les bovins, les ovins, les porcins ou la volaille. Par ailleurs, il peut servir d’engrais organique naturel grâce à sa teneur en azote et en oligo-éléments, rendant les sols plus fertiles.

Savon de ricin

Le savon de ricin commun est obtenu par saponification entre l’huile de la plante et une base forte. Cette dernière peut notamment être l’hydroxyde de sodium ou de potassium. Durant ce processus, les acides gras de la substance oléagineuse sont transformés en produit nettoyant grâce à un dégagement d’alcool (glycérol). Le produit ainsi fabriqué possède une texture douce et crémeuse de couleur blanche ou légèrement beige. Sa formulation lui confère un puissant pouvoir émollient et hydratant pour le corps. En effet, l’acide ricinoléique possède la particularité de se fixer sur la peau. Il forme un film protecteur qui limite la perte en eau. De consistance fondante, le savon de ricin commun respecte l’épiderme tout en lavant en douceur. Il convient particulièrement aux peaux sèches ou sensibles, en exerçant une action nourrissante et réconfortante.

Cire de ricin

Ce produit est obtenu par hydrogénation de l’huile de la plante. Ce procédé consiste à saturer les doubles liaisons des acides gras insaturés en ajoutant de l’hydrogène. Ainsi, à température ambiante, le liquide se transforme en une matière solide.

La masse compacte obtenue est de couleur blanche ou crème. Elle est dure et cassante. Son point de fusion est élevé et est compris entre 82 °C et 94 °C, garantissant la stabilité de la cire. De ce fait, la cire ne fond ni ne s’oxyde facilement.

Ses excellentes propriétés filmogènes, ainsi que la protection qu’elle offre à la peau, ont font un produit très utilisé en cosmétique. Il entre dans la composition de baumes, de sticks ou de rouges à lèvres. Il sert aussi d’agent épaississant dans les crayons. De même, il est appliqué comme cire de finition pour les encres et les vernis.

Teintures et vernis

Le ricin commun renferme des colorants naturels qui se trouvent dans ses graines. Après extraction, ces pigments rouge orangé sont utilisés dans la production de teintures. Ils servent à la peinture de tissus, de cuirs ou de fibres végétales, notamment en Afrique. Quant à l’écorce, elle délivre des composés tannants donnant des tonalités brunes. Ces composants naturels permettent de colorer de manière écologique.

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Le latex, riche en tanins, peut aussi être appliqué en finition sur le bois sous forme de vernis traditionnel. Il s’agit d’un suc sécrété par le végétal. Autrefois utilisée en ébénisterie, cette laque renforce le caractère des matériaux sur lesquels elle est posée tout en lui conférant un aspect chaleureux.

Compositions du ricin commun

Le ricin commun possède une composition riche et variée.

  • Les graines contiennent entre 25 % et 40 % d’huile, riche en acide ricinoléique (de 80 % à 90 %). Elles sont également constituées de protéines, de glucides et de sels minéraux.
  • Les feuilles sont une bonne source de calcium, de phosphore ainsi que de vitamines A, B et C.
  • L’écorce des tiges renferme du tanin, une substance astringente.
  • La résine est extraite des glandes. Elle recèle des aglycones toxiques comme la ricinine.
  • Le latex est présent dans les vaisseaux laticifères des tiges et des feuilles. Il contient de la ricinoléine, du phytostérol ainsi que des lectines extrêmement nocives telles que la ricine.

La plante dans son intégralité regorge de molécules à propriétés médicinales, mais aussi potentiellement vénéneuses.

Vertus du ricin commun en phytothérapie

Le ricin commun possède de nombreuses vertus curatives et exploitables en raison des molécules actives qui la composent.

  • Grâce à ses propriétés émollientes, elle est utilisée en massage pour soulager les muscles ou hydrater la peau sèche. Son action cicatrisante en fait un produit recherché en dermocosmétique.
  • Les graines assurent des fonctions purgatives. Leur décoction permet de traiter la constipation. Dans certains usages folkloriques, elles servent à soigner quelques affections dermatologiques.
  • Le latex a montré des effets anti-inflammatoires, antimicrobiens, et même insecticides. Ces vertus sont actuellement le sujet de nombreuses recherches.
  • Les feuilles sont réputées pour leurs bienfaits diurétiques. Elles ont longtemps servi dans la lutte contre certaines maladies rénales ou la goutte.

En pharmacopée traditionnelle, chaque partie de la plante propose ainsi des vertus particulières en fonction de sa composition chimique.

Utilisations du ricin commun

Le ricin commun offre de nombreuses applications possibles en raison de ses divers éléments constitutifs. Son huile entre souvent dans la composition de nombreux produits capillaires, de soins du corps ou de protection solaire.

  • Ses graines servent à fabriquer des purgatifs traditionnels. Elles sont aussi valorisées en agriculture pour la fabrication de tourteaux riches en protéines.
  • Les feuilles séchées peuvent être utilisées en décoction pour leurs vertus médicinales en tant que diurétique, laxatif ou anti-inflammatoire.
  • Le latex est présent dans certains vernis, encres ou peintures. Il apporte brillance et tenue grâce à sa teneur en résines.
  • La cire trouve sa place dans l’industrie des bougies, de la coutellerie ou de la papeterie par exemple.

De l’alimentation au cosmétique en passant par l’industrie, le ricin commun offre donc de multiples utilisations.

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Contre-indications du ricin commun

Bien que ce végétal présente de nombreux intérêts, il nécessite certaines précautions d’emploi du fait de sa potentielle toxicité. Chez la femme enceinte, notamment, son usage est à proscrire pour éviter d’éventuels effets indésirables.

Ingérées crues, ses graines sont susceptibles de provoquer des vomissements et des diarrhées sévères, voire une déshydratation, en raison de la présence de ricine. Toutefois, une cuisson prolongée les rend inoffensives. Cependant, à dose importante, des troubles digestifs et des allergies sont possibles. Un avis médical est nécessaire en cas de pathologie sous-jacente.

Par ailleurs, l’utilisation du latex et des feuilles par voie cutanée est à éviter, car ces parties de la plante peuvent causer des irritations. Dans leur préparation traditionnelle, un échaudage est préconisé.

L’huile doit être conservée loin de la chaleur et de l’oxygène pour ne pas se dégrader et dégager des composés allergisants. Son application pure sur la peau peut provoquer des rougeurs.

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