La rhubarbe de Chine ou Rheum palmatum est une vivace sauvage originaire d’Asie. Depuis l’Antiquité, la plante est réputée pour ses propriétés laxatives. Toutefois, elle est à utiliser avec précaution car ses feuilles, bien qu’attrayantes, sont toxiques.
Elle ne doit pas être confondue avec la rhubarbe rhapontique ou Rheum rhaponticum. Les tiges de cette dernière sont comestibles et utilisées en cuisine.
Comme son nom l’indique, cette plante médicinale vient de la Chine, mais également du Tibet. Elle était utilisée dans la médecine traditionnelle contre la constipation, les douleurs dentaires, la diarrhée passagère et les douleurs abdominales.
Dans l’Antiquité, les médecins et les naturalistes s’en servaient pour la fabrication de produits laxatifs, et l’importaient d’Asie.
Depuis toujours, les racines de la rhubarbe de Chine sont connues dans le domaine de la teinture. Elles apportent par exemple une couleur orangée aux tapis tibétains.
La plante se retrouve dans les composants de produits cosmétiques. Elle est présente dans les teintures pour cheveux, dans les adoucissants pour le corps, dans les crèmes capillaires et dans les protections solaires. Elle entre également dans la composition de shampooings et de lotions diverses.
La rhubarbe de Chine est une plante pérenne : elle peut vivre durant plusieurs années. Elle se démarque par de longues tiges cylindriques mesurant jusqu’à 3 m. Sa base est constituée d’un lourd bulbe pouvant peser jusqu’à 6 kg. Ses racines sont pivotantes et rameuses.
Ses grandes feuilles alternes sont remarquables. Celles-ci sont dotées de longs pétioles dentés et rougeâtres avec sept lobes poilus à pointes aiguës. Les fleurs sont en panicules, nombreuses, petites et rouges.
La culture du Rheum palmatum est plutôt aisée. La plante se développe en particulier sur les terrains humides et dans des endroits ensoleillés. Elle apprécie les sols argileux et riches en humus qui favorisent la poussée de son abondant feuillage.
Elle se protège du climat hivernal en plongeant dans un repos végétatif. Elle réapparaît par la suite dès que la température devient clémente, entre février et avril.
Pour planter la rhubarbe de Chine, la meilleure période se situe entre mars et mai, ou entre août et novembre.
Idéalement, sa récolte s’effectue en avril, en mai, en septembre et en octobre.
En matière de phytothérapie, ce sont les propriétés des racines qui intéressent les spécialistes. Cette partie comporte des glucides ou sucres simples, qui produisent le glucose et le fructose, aussi appelés oses. Elle comprend aussi des lipides, dont des acides gras.
Parmi les matières minérales qu’elle contient, le calcium constitue une portion appréciable.
En outre, la racine recèle des composés phénoliques comprenant des acides, des flavonoïdes, des quinones, des tanins condensés et galliques. Des glucosides de stilbènes sont aussi relevés. Enfin, des traces de résines et d’huile essentielle sont également identifiées dans les tubercules.
La rhubarbe de Chine est une espèce à multiples vertus : la plante entière est indiquée en phytothérapie. Son efficacité face à la constipation occasionnelle est reconnue par les professionnels, même si aucune étude clinique n’a été mise en place en ce sens.
Les propriétés qui lui sont reconnues agissent sur différentes parties de l’organisme.
| Propriétés | Actions |
| Laxative, astringente | Stimulation de l’évacuation intestinale tout en contractant et en renforçant les tissus intestinaux |
| Anti-néphrotoxique | Protection des reins contre les substances toxiques potentielles, et favorise leur bon fonctionnement |
| Inhibitrice de la protéine kinase CK2 | Restauration du processus de mort programmée des cellules cancéreuses |
| Anti-inflammatoire | Inhibition de la production de monoxyde d’azote responsable de diverses pathologies inflammatoires |
| Antivirale par l’action du composé appelé chrysophanol | Empêchement de la réplication virale ou blocage du cycle de vie du virus |
| Antioxydante | Neutralisation des radicaux libres qui causent les dommages cellulaires, et affaiblissent le système immunitaire |
| Propriété œstrogénique | Régulation des fonctions hormonales. Notamment lors de la ménopause |
L’huile essentielle est préconisée dans l’aromathérapie. Le bourgeon est utilisé en gemmothérapie.
Le choix de la racine est primordial lors d’une préparation pour garantir la qualité et l’efficacité de produits à base de rhubarbe de Chine. Les racines sont ensuite séchées et réduites en poudre. Elles sont soumises à la technique dite HPLC (high performance liquid chromatography) ou chromatographie liquide à haute performance qui consiste à séparer les molécules afin de les extraire.
La poudre prend ensuite diverses formes galéniques, dont des capsules et des suppositoires. Elle entre également dans la composition de lotion, de pâte et d’injections liquides.
L’hydroxy-anthracène fait partie des molécules conférant à la rhubarbe de Chine ses vertus curatives. Pour cette substance, le dosage recommandé est de 30 mg par jour, soit l’équivalent de deux grammes environ de poudre de plante.
La Coopération scientifique européenne en phytothérapie ou ESCOP et l’OMS ou Organisation mondiale de la santé reconnaissent l’utilisation du Rheum palmatum contre la constipation occasionnelle. Celle-ci doit toutefois rester de courte durée. Il est crucial de préciser que son effet laxatif est causé par l’irritation de la paroi de l’intestin, d’où l’importance de limiter son usage.
L’EMA ou Agence européenne du médicament déconseille l’utilisation de la rhubarbe de Chine chez les enfants âgés de moins de douze ans.
Les produits fabriqués à partir de la plante sont également déconseillés aux personnes atteintes de constipation chronique ou d’inflammation du côlon. Il en est de même pour les personnes souffrant de maladies cardiaques.
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