La primevère officinale est associée au printemps, avec son appellation espagnole la Primavera. Elle dénombre plus de 400 espèces avec un feuillage persistant ou une souche ligneuse. Dans certains endroits de France, sa cueillette est restreinte, voire interdite. Toutes les parties de cette plante sont utilisées en cuisine et en phytothérapie. Elles possèdent de nombreuses propriétés et leur consommation nécessite beaucoup de précautions.
La primevère officinale était connue au Ier siècle, à l’époque de Pline l’Ancien. Surnommée fleur-clef, elle constitue un des ingrédients des préparations et des onguents destinés à traiter les rhumatismes. Dans la tradition chrétienne, celle-ci ouvre la porte du royaume des cieux. Un herboriste du XVIe siècle, William Turner, raconte que cette plante était utilisée pour ses bienfaits beauté. Les femmes la mélangeaient avec du vin blanc et nettoyaient leur visage avec cette solution. Cette plante avait servi dans la préparation d’hydromel, une boisson avec un mélange de fleurs, de miel et d’eau. En ancien français, celle-ci était appelée primevoire ou premevaire.
La primevère officinale, aussi connue sous le nom de Primula veris, appartient à la famille des Primulacées. Cette plante herbacée vivace est également appelée coqueluchon, coucou, primerolle, brérelle, herbe à la paralysie ou primevère printanière. Primula vient du latin primulus qui signifie « tout premier ». Elle fait référence aux fleurs précoces. Veris veut dire « du printemps » et officinalis est défini comme « médicinal ».
Ses feuilles ovales et velues sont allongées et présentent des hampes florales. Ses tiges portent des fleurs en forme de clochettes dont les 5 pétales jaune foncé ont une tache orange. Leurs corolles et leurs calices sont soudés. Les fleurs produisent un nectar parfumé. Ses racines se présentent sous forme de rhizome court. Le Primula officinalis dispose de deux types de fleurs hermaphrodites. Il peut mesurer entre 10 et 30 cm.
Le coucou se décline en quatre variétés : le Primula veris veris, le Primula veris canescens, le Primula veris columnae et le Primula veris macrocalyx.
La primevère officinale constitue une plante rustique qui pousse sur les sols calcaires, argileux, pauvres dans les bois clairs, dans les talus, dans les prairies et dans les prés. Celle-ci se développe en pleine lumière ou à mi-ombre. Elle se cultive en automne ou au printemps, en semis direct. La plante fleurira au bout de un an.
Elle se trouve principalement en Europe, au nord de la France et en Asie Mineure, à 2 000 m d’altitude. Ses racines se récoltent à l’automne. Ses feuilles et ses fleurs sont cueillies au printemps. Le coucou ne tolère pas la sécheresse.
Facile à entretenir, cette plante se cultive dans une pelouse fleurie, en pot, en bordure ou en massif. Elle supporte la tonte et repousse au prochain printemps. Les fleurs et les feuilles peuvent être conservées une fois séchées. Mettez-les ensuite dans un récipient en porcelaine ou en verre. Les racines doivent être lavées et fendues en longueur avant d’être séchées pour les conserver.
La primevère officinale renferme différents principes actifs :
Les saponosides contenus dans le système racinaire de cette plante sont utilisés en pharmacie.
Utilisées comme composants dans les mélanges pectoraux, les fleurs de la primevère printanière sont à la fois calmantes, adoucissantes et anti-inflammatoires. Elles apaisent les allergies et l’asthme, et luttent contre les maux de tête. Celles-ci sont conseillées pour traiter la pneumonie, la coqueluche et la grippe. Elles possèdent un effet sédatif, recommandées en cas d’insomnie, de nervosité ou de stress chez les personnes de tous âges. Sa vertu fébrifuge fait de la primevère officinale un remède qui fait baisser la fièvre. Ses feuilles possèdent des propriétés antiecchymotiques.
Ses racines sont reconnues pour leur pouvoir pectoral, analgésique, expectorant et antispasmodique. En raison de la présence des saponines triterpéniques dans la racine, la plante favorise la fluidification et l’évacuation des mucosités bronchiques. Elle est efficace en cas de bronchite et de toux grasses. Grâce à leur pouvoir diurétique, les racines stimulent également l’élimination de l’eau par les reins. Elles produisent un effet positif sur la goutte, les rhumatismes et diverses névralgies.
Cette plante doit son nom d’herbe à la paralysie à sa capacité à apaiser les spasmes et les rhumatismes. Elle dispose aussi de propriétés digestives et dépuratives.
Pour un usage externe, le Primalus veris constitue un bain de bouche en cas de douleurs dentaires ou pour apaiser la gingivite et l’aphte. Ses fleurs et ses feuilles infusées servent de cataplasmes en cas d’entorses, de contusions ou tous types de dermatoses. En raison de leur effet cicatrisant et apaisant, elles remédient aux coups de soleil, aux ecchymoses, aux acnés et à la réparation de la peau. Les fleurs du coucou macérées avec de l’huile soulagent les œdèmes et les enflures.
La primevère de printemps est particulièrement prisée en cuisine et apporte des bienfaits en phytothérapie.
Les feuilles et les fleurs de cette plante se consomment crues et cuites. Crues, les feuilles fraîches confèrent un goût anisé à une salade composée. Quand elles deviennent matures, elles sont plus délicieuses cuites avec des légumes ou préparées en soupe pour éviter leur saveur prononcée. Les feuilles frites sont croustillantes.
Les fleurs légèrement sucrées se dégustent en salades, mélangées avec d’autres fleurs. Elles servent également à décorer tous les types de plats. Confites au sucre, celles-ci sont utilisées en pâtisserie, et parfument les desserts, les confitures et les crèmes. Elles constituent des ingrédients pour préparer du sirop, une infusion ou du thé. Elles donnent un arôme au vinaigre et au vin. Les racines intégrées dans l’eau de cuisson procurent une odeur anisée aux aliments.
Préparez une décoction de racine de coucou en mélangeant deux cuillères à café par tasse d’eau. Buvez trois tasses par jour, entre les repas, après avoir laissé infuser dix minutes.
L’infusion de feuilles ou de fleurs de primevère printanière se prépare de la même façon que la décoction de racines. Pour un usage digestif, buvez après le repas. Cette tisane est efficace pour soulager les maux de tête et combattre les troubles du sommeil.
Dans le cas d’un extrait fluide, consommez 1 à 1,5 g par jour. Cette plante est également proposée sous forme de gélules.
Pour une utilisation par voie externe, une compresse avec 5 % d’extrait fluide de la plante mélangé avec de l’eau bouillie s’avère efficace pour traiter une contusion. Préparez aussi une décoction avec 1 L d’eau et 100 g de racines et laissez réduire jusqu’à un tiers.
La teinture mère du Primula officinalis est obtenue à partir de ses fleurs. Ces dernières subissent un traitement thermique à une température de 37 °C, et ce, durant 1 h. Elles sont mélangées avec de l’éthanol dans un récipient fermé et sont macérées durant 10 à 30 jours.
La primevère officinale est déconseillée chez les femmes enceintes et les personnes allergiques à l’aspirine ou qui suivent un traitement anticoagulant. Il en va de même pour les individus souffrant d’ulcère gastrique ou de gastrite.
Un surdosage peut induire des diarrhées ou à des vomissements.
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