Le petit houx est un sous-arbrisseau du genre Ruscus et de la famille des Liliaceae. Sur cette plante dioïque, les fleurs mâles et les femelles poussent sur des pieds séparés. En effet, pour cette espèce, ces deux individus de sexes différents sont nécessaires pour la reproduction. Le petit houx présente la particularité de garder ses feuilles vertes pendant toute l’année, quelle que soit la saison. Ainsi, il est utilisé comme plante médicinale en raison de ses composants qui lui confèrent diverses propriétés.
La dénomination latine internationale du petit houx est Ruscus aculeatus. Le terme Ruscus est issu du latin ruscum qui désigne le fragon épineux. Aculeatus signifie « en forme d’aiguillon », faisant référence aux extrémités des rameaux appelés cladodes, semblables à des feuilles.
Le petit houx est connu sous d’autres noms vernaculaires. En français, il est appelé fragonnette, fragon épineux, fragon piquant, fragon petit houx ou fragon faux houx. Il porte aussi les surnoms de frelonette, de houx-frelon, de vergandier, de gringon, de buis piquant, de myrte sauvage ou encore d’épine de rat.
En gallo, sa dénomination est « hagun » ou « hayen ». En Corse, son nom est « pugnitopu ». En anglais, il est dénommé « butcher’s broom », signifiant « balai du boucher » en français. Les bouchers européens avaient coutume d’utiliser de petits balais composés de ses tiges pour nettoyer leurs étals.
Le médecin et botaniste grec Dioscoride utilisait déjà le petit houx pour ses vertus diurétiques et antiœdémateuses. Plus tard, le médecin Platearius, auteur de l’ouvrage sur les plantes médicinales intitulé Liber de simplici medicina (Livre des simples médecines) en parla. Il le recommandait pour soulager les gonflements et les douleurs des testicules, ainsi qu’en cas de douleur lors de la miction.
Le fragon petit-houx était déjà préconisé à l’époque pour le traitement des gouttes et des calculs rénaux. Ses vertus anti-ictériques et fébrifuges étaient reconnues. Il entre dans la préparation du fameux sirop des cinq racines. Il représente le cinquième ingrédient avec les racines de persil, de fenouil, d’asperge et de céleri sauvage.
Ce sous-arbrisseau rhizomateux et sempervirent a une hauteur de 30 à 80 cm, dépassant rarement les 100 cm.
Ses tiges aériennes et dressées sont robustes et cannelées.
Ses feuilles sont en réalité des cladodes, c’est-à-dire des tiges aplaties ayant l’aspect d’une feuille. Ceux-ci sont persistants, verts et bien lustrés. Ils poussent sur des rameaux qui portent une dizaine de foliaires de 1 à 4 cm. De forme ovale, ils sont sessiles et alternes, avec une extrémité se terminant par une épine particulièrement aiguë.
Ses minuscules fleurs, munies d’un court pédicelle et d’une courte bractée écailleuse, sont solitaires ou poussent par deux sur les cladodes. Elles présentent six tépales (le calice et la corolle ayant le même aspect), dont trois grands et trois petits. Leur couleur est jaune-verdâtre, avec parfois une touche de violet sur la partie inférieure.
Entre l’été et l’automne, des baies rouges et sphériques de 1 à 1,5 cm de diamètre apparaissent sur les cladodes. Elles vont y rester tout au long de l’hiver. Ces fruits à trois loges contiennent une à deux graines très dures qui sont disséminées par endozoochorie.
Le petit houx aime les sols calcaires et pousse dans les anciennes haies, les talus, les taillis, les maquis, les fourrés et les broussailles. Il se rencontre également dans les forêts de feuillus et de chênes, plus précisément dans les sous-bois et aussi dans les lisières mésophiles.
Le fragon épineux prospère un peu partout : en Europe méridionale et centrale, aux Açores et aux Baléares, ainsi qu’en Asie occidentale. Il pousse aussi en Afrique septentrionale, surtout au Maroc. Il se cultive bien en France et en Corse.
Le fragon piquant apprécie les sols humifères, profonds et bien drainés qui auront été amendés l’automne précédent. Par ailleurs, il supporte les terrains acides et préfère les emplacements en plein soleil ou à mi-ombre. Bien exposée au soleil, la plante fructifie au maximum et le feuillage est beaucoup plus beau.
La meilleure période pour le planter est l’automne ou le printemps. L’été est trop chaud et l’hiver ne permet pas aux racines de s’installer et de se développer. En effet, celles-ci craignent le gel.
Pendant la phase de préparation du terrain, immergez la motte dans de l’eau. Préparez le terrain : creusez le trou de plantation (deux fois le volume de la motte) et répartissez une couche de compost dans le trou. Recouvrez d’un peu de terre, laissez la motte s’égoutter, puis mettez-la en terre. Mélangez de la terre de jardin avec du compost ou du terreau et versez le mélange autour de la motte pour combler le trou. Tassez bien, formez une cuvette et terminez par un arrosage copieux.
Le Ruscus aculeatus contient :
Le Ruscus aculeatus renferme également des traces d’huile essentielle. Tous ses composants confèrent à la plante des propriétés médicinales reconnues.
Le Ruscus aculeatus est reconnu en phytothérapie pour ses propriétés diurétiques qui le rendent utile dans le traitement de gouttes, de l’urémie et des lithiases urinaires.
Ses effets diurétiques sont renforcés par ses vertus anti-œdémateuses, permettant de venir à bout des problèmes d’œdèmes, de cellulite, de syndrome prémenstruel et de règles douloureuses. Il est conseillé dans les cas d’hypotension orthostatique, de rétention prémenstruelle et de troubles de la microcirculation.
Vasoprotecteur et anti-inflammatoire, le petit houx est préconisé pour traiter l’insuffisance veineuse et ses manifestations cliniques : hémorroïdes, jambes lourdes, crampes et varices. Il est aussi utilisé en cas d’insuffisance veinolymphatique et capillaire.
Les gélules renferment de l’extrait sec de petit houx, de la vitamine C et de l’hespéridine. Il convient de prendre deux à trois gélules dans une journée. La posologie peut être de quatre à cinq gélules en cas de crise d’hémorroïdes.
La décoction se prépare avec une petite cuillère de racine pour une tasse d’eau qu’il faut faire bouillir pendant cinq minutes avant de filtrer. Le dosage recommandé équivaut à deux à trois tasses par jour, à boire en dehors des repas pendant trois semaines.
En dehors des repas, la dose usuelle est de 20 à 30 gouttes, à mélanger à un peu d’eau. La prise est à répéter deux à trois fois dans la journée.
Pour le préparer, il convient de mettre 80 g de rhizome dans 1 l de vin blanc. Laissez le tout macérer pendant 21 jours. Agitez la bouteille régulièrement. Au bout de ce délai, filtrez le vin au fragon et conservez-le dans une bouteille. Il est préconisé d’en boire deux petits verres dans la journée.
Cette pommade s’applique sur le rectum une fois par jour.
Après avoir préparé une décoction, appliquez-la localement en compresse.
Une fois par jour, appliquez la pommade et massez en remontant des chevilles jusqu’aux cuisses.
À l’instar de tout traitement à base de plantes médicinales, il faut se conformer à l’avis médical d’un professionnel de santé ou aux indications sur l’emballage.
La prudence est de rigueur chez les personnes souffrant d’hypertension, car le Ruscus aculeatus peut faire monter la tension artérielle.
Il arrive que certaines personnes soient allergiques au fragon petit houx.
En usage externe, il est déconseillé d’appliquer le petit houx sur les plaies en raison de la présence de saponines.
Le fragon est contre-indiqué chez les femmes enceintes et allaitantes.
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