L’oignon est une plante potagère parmi les herbacées bisannuelles. Cette espèce appartient à la famille des Amaryllidaceae. Son nom latin est Allium cepa. Utilisé comme légume et comme condiment, l’oignon possède de nombreuses vertus pour la santé.
L’espèce sauvage de l’oignon est originaire d’Asie centrale. Il a été domestiqué depuis plusieurs années dans la région de Baloutchistan.
Dès l’Antiquité, l’oignon est réputé pour de nombreuses raisons en fonction des régions. Des recettes de cuisine anciennes de la Mésopotamie contenaient des oignons. En Égypte, l’oignon avait diverses utilisations :
Les Grecs, les Gaulois et les Romains apprécient particulièrement l’oignon. La culture de ce dernier est d’ailleurs recommandée dans les domaines royaux de Charlemagne. Au milieu du Xème siècle, le voyageur Ibn Hawqal s’étonnait de la consommation quotidienne excessive d’oignons des Siciliens. Il partage même son avis dans l’un de ses écrits.
La taille d’un oignon varie de 60 à 100 cm.
L’oignon est une plante vivace annuelle ou bisannuelle. Il possède une tige dressée, creuse et épaisse, avec un renflement vers la base. Les feuilles de la plante ont une forme cylindrique. Elles sont également creuses, distinguant l’oignon des autres espèces du même genre botanique, comme le poireau et l’ail. Son bulbe est unique, gros et rond, avec une apparence plus ou moins aplatie.
Les fleurs de l’oignon sont petites, environ 4 à 5 mm de large. De couleur blanche ou verte, elles forment une ombelle sphérique en position terminale sur la tige. Elles sont composées de trois pétales, de trois sépales et de six étamines, formant ainsi une symétrie trimère.
Le fruit de l’oignon se présente sous forme de capsule. Il s’ouvre par trois valves qui donnent souvent deux graines noires et anguleuses.
Quelques variétés d’oignons ont reçu des labels d’appellation d’origine protégée (AOP) ou appellation d’origine contrôlée (AOC).
Pour la France, l’oignon doux des Cévennes et l’oignon de Roscoff ont obtenu le label AOC respectivement en 2003 et 2009. En Espagne, l’oignon des sources de l’Ebre a émis une demande de classement AOP au cours de l’année 2009. Elle a été validée fin 2010. Depuis, la culture couvre plus de 150 ha sur six municipalités, incluant les Fuentes de Ebro. En Italie, le petit oignon de l’Agro Nocerino Sarnese intègre le classement AOP en 2008. Au cours de cette même année, l’oignon rouge de Tropea-Calabre entre dans le classement IGP.
Le catalogue européen des espèces et variétés répertorie plus de 1 000 types d’oignons différents. Le catalogue officiel français en compte 50. Le classement français se fait en fonction de la couleur du bulbe :
La cyanidine et l’anthocyane sont les pigments responsables de la couleur des oignons rouges. La quercétine est le flavonoïde à l’origine de la couleur des écailles sèches. La pelure de l’oignon servait d’ailleurs de coloration pour les œufs de Pâques en Allemagne.
Les oignons colorés sont également riches en composés phénoliques, comme le pyrocatéchol et l’acide protocatéchique. Ce sont des antioxydants qui permettent à la plante de faire face aux maladies.
Ils contiennent également du fructane qui agit en tant que réserve glucidique. Ce composant se charge également de l’osmorégulation de la plante pour favoriser la croissance du bulbe. Les pectines contenues dans l’oignon servent dans les gelées culinaires, mais aussi en tant qu’antidiarrhéique pour les animaux.
Voici un tableau récapitulatif des apports nutritionnels pour 100 g d’oignon cru.
| Nutriments | Teneur |
| Calories | 40 |
| Glucides | 6,25 g |
| Lipides | 0,62 g |
| Protéines | 1,1 g |
| Fibres alimentaires | 1,7 g |
Mis à part ces nutriments, l’oignon est également une source de manganèse, de vitamine C et de vitamine B6. On retrouve aussi d’autres vitamines intéressantes dans ce légume : vitamines B1, B2, B3, B5, A et E.
L’oignon fait partie des légumes les plus faciles à cultiver dans le potager.
Les plants d’oignons ont une préférence pour les terres légères et peu argileuses. Ils apprécient particulièrement une exposition en plein soleil. Les oignons se développent aussi bien dans les régions tempérées que tropicales, et ne sont pas particulièrement sensibles aux conditions climatiques. Néanmoins, l’alternance de saisons permet d’augmenter le rendement de sa culture. Sous un climat doux et peu humide, vous pouvez obtenir jusqu’à 2 kg d’oignons jaunes par mètre de culture.
Il existe trois méthodes pour planter les oignons :
En général, le semis de l’oignon se fait au printemps, afin de profiter de la récolte au cours de l’été prochain. Les plants resteront ainsi secs pour l’hiver. Pour les régions ayant une période hivernale peu rigoureuse, il est possible de faire le semis durant l’automne. La récolte se fera le printemps de l’année suivante.
Les plants d’oignon ne supportent pas l’excès d’humidité. Un sol trop humide peut asphyxier les racines et pourrir le bulbe. L’arrosage n’est donc pas nécessaire, sauf en cas de sécheresse extrême. Néanmoins, au moment de la formation du bulbe, les plantes ont besoin d’un peu d’eau.
La maturité des oignons dépend de chaque variété. Avec plusieurs espèces plantées, il est possible d’avoir des oignons tout au long de l’année. Si la période de semis recommandée est respectée, les oignons blancs mûrissent à partir du mois de juin. Les oignons jaunes sont prêts pour la récolte vers le mois de septembre. Les oignons peuvent être récoltés lorsque les feuilles sont sèches et que la tige devient jaune.
Dans le potager, l’oignon apprécie la compagnie des plantes suivantes :
De nombreuses maladies affectent les plants d’oignons. Les dégâts peuvent être dévastateurs pour la culture si des mesures ne sont pas prises à temps.
La fonte des semis est une maladie courante qui se traduit par le pourrissement des semences. Plusieurs champignons en sont responsables : Fusarium, Pythium ou Rizhoctonia solani. Le charbon de l’oignon s’attaque également à la germination et aux jeunes plantules en cours de formation. Il s’agit d’une maladie fongique engendrée par le champignon Tuburcinae cepulae.
Les principales maladies de l’oignon sont le mildiou et le botrytis. Elles ciblent les feuilles de la plante. Le mildiou se caractérise par des taches blanches jaunâtres. Le Peronospora destructor est le champignon à l’origine de cette maladie. Pour le botrytis, le champignon Botrytis squamosa est son principal porteur. Il se manifeste par des taches blanchâtres ovoïdes qui se répandent en nécroses.
La pourriture blanche peut également affecter le bulbe de l’oignon. Causée par le champignon Sclerotium cepivorum, elle entraîne le jaunissement des feuilles et la cessation du développement de la plante. Cette dernière va, par la suite, commencer à dépérir.
Pour faire face à ces différentes maladies, la pulvérisation de chitosan liquide est recommandée. Néanmoins, il s’agit d’une mesure préventive à réaliser sur les bulbilles ou sur le terrain de plantation.
La mouche de l’oignon et la mouche du semis sont les principaux ravageurs de la plante. Ces insectes s’attaquent aux jeunes plants et entraînent leur jaunissement. Ils commenceront à flétrir lorsque la pourriture se répand. Pour protéger les plants d’oignons, le purin d’ail et le purin de fougère mélangés au savon noir sont efficaces.
Certaines espèces de thrips s’attaquent également aux oignons. Ces petits insectes font des ravages de mai à octobre, lorsque le temps est sec. Les plaques engluées bleu coltrap permettent de détecter ces ravageurs et de protéger les plantes.
La maladie vermiculaire de l’oignon ou anguillule des tiges fait partie des ravageurs les plus redoutables. Elle peut détruire jusqu’à 80 % de la culture une fois que le ver a infesté les jeunes tissus. Les symptômes courants sont la déformation et le gonflement des feuilles. Les plantes ne poussent pas correctement et les racines pourrissent peu à peu.
Lorsque les oignons sont bien mûrs et séchés, ils se conservent assez longtemps dans un lieu sec et bien aéré. Par ailleurs, les jeunes oignons récoltés trop tôt sont destinés à être consommés frais. Ils pourrissent rapidement.
Les nutriments contenus dans les oignons présentent de nombreux avantages pour la santé.
La quercétine est le composant de l’oignon qui lui confère ses propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires. La consommation régulière d’oignons crus contribue à réduire le risque de cancer, de maladies chroniques telles que le diabète et de maladies cardiaques en régulant la tension artérielle et le taux de cholestérol.
Sa haute teneur en antioxydant agit aussi sur la densité osseuse. En effet, les flavonoïdes contenus dans l’oignon participent à la réduction du stress oxydatif. Cet effet limite la perte osseuse. La consommation de ce légume est recommandée pour les femmes péri et post-ménopausées.
L’oignon est connu pour être riche en fibres alimentaires , qui contribuent à la santé intestinale en facilitant la digestion. Cette propriété digestive est bénéfique pour les personnes qui veulent perdre du poids. De plus, l’oignon est assez peu calorique, ce qui en fait un complément idéal à tout régime alimentaire.
La propriété antibactérienne de l’oignon est efficace contre le rhume, le taux et le catarrhe. La méthode orale ne s’avère pas être la seule façon de profiter de cette vertu de l’oignon. Le jus d’oignon appliqué sur la peau atténue les douleurs d’une piqûre d’abeille. Lorsqu’il est mélangé avec de l’huile chaude, il traite aussi efficacement les maux d’oreille.
L’oignon est recommandé pour les femmes enceintes pour sa teneur en acide folique. Ce dernier participe à la formation et au développement du fœtus. Il prévient également les malformations. Aussi connu sous le nom de vitamine B9, l’acide folique joue un rôle important dans la croissance des enfants.
Comme l’oignon est riche en vitamine C et se conserve plus facilement que les fruits, les marins s’en servaient pour faire face au scorbut. Actuellement, cet atout est exploité de manières différentes : médicaments, compléments alimentaires, etc.
L’oignon possède également des propriétés antifongiques et antibiotiques. Les effets sont tout de même assez faibles.
Il existe plusieurs façons de cuisiner l’oignon, que ce soit cru ou cuit.
L’oignon cru est souvent présent dans les salades, les sandwichs et les hamburgers. Accompagné de rondelles de tomates, de morceaux de feta ou encore de charcuteries, l’oignon apporte une saveur âcre pour relever le goût des mets.
La cuisson de l’oignon diminue sa teneur en flavonoïde, mais les plats restent toujours délicieux. Les recettes les plus classiques sont :
Les vertus de l’oignon en phytothérapie s’étendent aussi dans le domaine cosmétique. Ce légume est présent dans les composants de certains produits de beauté, notamment pour la peau et pour les cheveux.
Grâce à la quercétine et aux vitamines A et C, l’oignon adoucit et nourrit la peau. Il combat également le vieillissement à l’aide de ses propriétés antioxydantes. Des crèmes pour le visage à base d’oignon traitent d’ailleurs les acnés.
En plus de purifier le cuir chevelu, l’oignon favorise la repousse des cheveux. L’alopécie est traitée avec le jus de ce légume. Après quelques semaines d’utilisation, les résultats sont déjà palpables. L’huile essentielle d’oignon est souvent présente dans les shampoings.
La surconsommation d’oignons doit être évitée par les personnes ayant des intestins sensibles et celles souffrant du syndrome du côlon irritable. En outre, ce légume peut également provoquer une irritation de la muqueuse gastrique en cas de consommation excessive.
Les pelures d’oignon et les bulbes pourris sont souvent utilisés dans l’alimentation du bétail. Pourtant, l’ingestion de la moisissure de ce légume engendre la toxicose par hémolyse de certains animaux. À défaut d’action, elle devient fatale. La manifestation des symptômes est lente et se caractérise par :
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