Le noyer désigne un genre d’arbre de la famille des Juglandaceae. Il trouve son origine dans les régions chaudes et tempérées de l’hémisphère nord, soit en Amérique du Nord et en Eurasie. L’appellation Juglans de ce type d’arbreserait issue des mots latins Jovis glans signifiant « gland de Jupiter ». Il produit un fruit que l’on nomme communément « noix ».
Les noyers sont des arbres qui se caractérisent par leur grande taille et leur feuillage caduc possédant des folioles aromatiques. La saveur des feuilles touffues et à cime large est astringente. Leur branchage est particulièrement ramifié. Au moment de la chute des feuilles, le tanin, responsable de l’astringence, présent dans celles-ci, s’oxyde. Ce processus produit ainsi un dérivé toxique appelé juglone.
Les noyers sont des plantes à sexes séparés et sont alors monoïques. Le type de pollinisation est anémophile. Les petites fleurs vertes, quant à elles, ont un caractère unisexué. Les fleurs femelles se regroupent en deux à quatre et présentent un stigmate bilobé. Les mâles se réunissent pour former une sorte d’épis ou de chatons allongés. Elles disposent de 36 étamines. Le plus souvent, les noix prennent la forme de drupes indéhiscentes. Elles contiennent une graine unique dotée de cotylédons riches en matière grasse et développés.
Il existe de nombreuses espèces de noyers. Les plus connues sont :
Les principales espèces de noyers sont originaires d’Amérique du Nord, mais on peut en retrouver une en Europe : le noyer commun ou Juglans regia. Un système de culture courant est le greffage d’une espèce à fruits sur un tronc d’une autre de type noyer-bois. Un arbre à noix et à bois de valeur est ainsi produit.
La noix ou le fruit du noyer est déjà très connu durant l’Antiquité, où il était appelé « noyau ». Ce nom proviendrait du latin nux (noyau), ce qui aurait engendré le nom de l’arbre « noyer ». Son fruit est donc l’origine principale de son appellation. L’espèce a été baptisée Juglans en 1753 par le naturaliste suédois Carl Von Linné. Il s’agit d’ailleurs de la source du nom de la famille des Juglandaceae déterminé par les scientifiques en 1836.
L’expansion des noyers dans le monde a pu être retracée grâce à des recherches archéologiques. Ces arbres proviendraient donc des monts himalayens, de l’Ouzbékistan, de Kirghizie, du Tadjikistan et de l’Iran. Leur périple suivant les siècles leur a permis de s’adapter de plus en plus à l’environnement qui les entoure. Lorsqu’ils traversèrent les États balkaniques, l’Asie Mineure et le Caucase, ils sillonnèrent les mers. Un voyage possible grâce aux affrontements entre les Grecs et les Perses. Ils furent intégrés dans l’Empire romain et en Gaule par la suite.
Durant les conquêtes d’Alexandre le Grand, d’autres types de noyers à fructification latérale ont été rapportés. À l’époque de l’exploration de l’Amérique du Sud par Magellan, celui-ci y aurait amené des semis de Noyer.
Les noyers sont des arbres qui affectionnent un sol normal ou sableux. Il convient ainsi de les planter dans ces conditions, hors période de gel. Cependant, une bonne exposition au soleil est conseillée pour une pousse réussie. Ils doivent être plantés dans un endroit à l’abri des vents forts. Ils nécessitent un espace de 15 à 20 m de diamètre pour prospérer. Pour le semis, la saison privilégiée est le printemps. Pour ce faire, des noix récoltées à l’automne et stratifiées en hiver sont recommandées.
La taille n’est pas nécessaire pour les noyers. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’espacement autour d’un arbre doit être conséquent. Toutefois, si une taille est vraiment nécessaire, le mois de septembre est la meilleure période pour réaliser l’opération. Il faut également protéger l’arbre avec du mastic à greffer pendant le processus de taille.
Les noyers sont souvent sujets à certaines maladies telles que l’anthracnose, la pathologie de l’encre du noyer et la bactériose. Fatales pour l’arbre, elles peuvent toutefois être prévenues en utilisant du purin d’ortie et de la bouillie bordelaise. Les cochenilles et le papillon carpocapse figurent parmi les ravageurs de ce type d’arbre. Un noyer âgé d’une dizaine d’années est capable de produire pas moins de 20 kg de noix fraîches. Sèches, elles vont peser environ 15 kg.
Les noyers sont des arbres multi-usages. Ils se cultivent pour :
Les noyers sont également utilisés pour la beauté de ses fleurs, son écorce, ses feuilles et pour sa taille. Les bienfaits des noyers sont connus depuis l’Antiquité. Les feuilles sont généralement utilisées pour apaiser les symptômes liés à la syphilis, la tuberculose, l’herpès, l’eczéma et certaines lésions cancéreuses. Elles sont également employées pour soulager les abcès, les hémorroïdes, les paupières, les inflammations cutanées ou l’hyperhidrose des mains et des pieds. Leur utilisation permet également d’atténuer les effets des pellicules, des coups de soleil et des brûlures superficielles.
En usage interne, les feuilles de noyer aident à prévenir les complications du diabète de type 2. Elles abaissent le taux de sucre dans le sang et réduisent la soif. Leur prescription permet de traiter les déséquilibres de la flore intestinale. Elles auraient des propriétés dépuratives, stomachiques et toniques. Les praticiens recommandent ainsi les feuilles pour aider dans le traitement de lymphatisme, de rachitisme et de tuberculose osseuse et pulmonaire. Les brous de noix auraient des vertus vermifuges.
En usage externe, les feuilles sont recommandées en cas de transpiration excessive des pieds et des mains. Elles permettent de traiter les inflammations infectieuses des muqueuses digestives et génitales. Leur effet asséchant et leurs propriétés atténuent les symptômes liés aux vaginites, aux aphtes, aux leucorrhées, aux glossites et aux gingivites. Leur efficacité s’étend également à l’acné et à l’eczéma.
La feuille de noyer est utilisée pour appuyer le traitement des démangeaisons au niveau de la peau ainsi que la transpiration excessive. Pour les extraits liquides disponibles dans le commerce, la posologie proposée par les fabricants est à suivre à la lettre. Pour les feuilles séchées, préparez 2 à 3 g à faire bouillir durant 15 min à feu doux dans 100 ml d’eau. La décoction ainsi obtenue sera utile pour la réalisation de bains ou de compresses. Cette opération est à effectuer deux fois par jour le cas échéant.
Les personnes allergiques aux noix ne doivent pas prendre des feuilles de noyer sous n’importe quelle forme.
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