Le navet : son histoire, sa description, sa culture, ses valeurs nutritionnelles, ses vertus, son utilisation et les précautions

Le nom latin napus désigne « le chou-navet », et le grec rápus signifie « rave ». La plus ancienne description est celle de Pline l’Ancien au I^er siècle. Ce naturaliste et écrivain romain parle de napus et de rapa, des légumes-racines reconnaissables à leur forme plate, ronde ou allongée.

Initialement écrite naviet en françaisdu XIII^e siècle, l’appellation est tirée du terme nef, un dérivé de napus. Plus tard, l’orthographe navet est adoptée pour le différencier de la nef qui correspond à un navire à voiles.

Sa domestication en Chine et en Inde remonte à plusieurs siècles. Son introduction en Amérique date de 1541, grâce à l’explorateur français Jacques Cartier. Après une première culture en Nouvelle-France, les Amérindiens emboîtent le pas et cultivent le navet.

En termes de production européenne, la France trouve en troisième position. Le navet fut très prisé au cours du XVIII^e siècle, avant d’être détrôné par la pomme de terre. Son utilisation en tant que plante potagère et fourragère remonte également au I^er siècle. En moyenne, un foyer français en consomme 900 g chaque année.

La mention du navet dans les cultures populaires témoigne de sa notoriété dans plusieurs régions du monde. Par exemple, un conte slave s’intitule Le navet géant. Des textes de haïku, poèmes traditionnels japonais, comportent des navets, notamment la variété longue. Un film qualifié de navet ne mérite pas d’être visionné. Ce qualificatif se révèle particulièrement péjoratif, au même titre que le sang de navet ou encore le jus de navet.

Ses variétés

Il existe entre 25 et 150 variétés de navets, respectivement dans le catalogue français et européen. On compte notamment des variétés non-hybrides et des variétés hybrides. La première liste comporte, entre autres, le demi-long de Croissy, le long du Palatinat ou encore le jaune boule d’or. Ces variétés sont souvent éponymes de leur localité d’origine. La seconde comprend les Clovis, les Alderton ainsi que les Sweetbell. Il existe aussi trois familles de navet, à savoir les variétés précoces, les tardives ainsi que les navets de saison.

Le rutabaga est une espèce voisine, dont les distinctions principales sont les feuilles et la couleur de la chair. En effet, le navet a des feuilles velues et rugueuses ainsi qu’une chair blanche. Le rutabaga présente des feuilles lisses et une chair jaune.

La culture du navet

Le navet pousse sur un sol meuble et frais, et nécessite un arrosage régulier. Il est cultivé dans une zone ensoleillée ou mi-ombre en été. Gourmand, il a besoin de compost au début du printemps et en automne. Dans le potager, il représente un bon compagnon pour le pois et le maïs, dont il apprécie l’ombrage.

Les variétés d’automne et d’hiver comprennent le jaune boule d’or et la rave d’Auvergne hâtive, entre autres. Les variétés de printemps et d’été regroupent le demi-long de Milan blanc ou encore le demi-long de Croissy. Leurs premières récoltes se font environ deux mois après les semis. Les variétés d’automne et d’hiver sont récoltées après les premières gelées. Ces types de navets sont surtout cultivés pour ensuite être conservés.

Les vertus du navet en phytothérapie

Grâce à ses propriétés nutritionnelles, le navet est bénéfique pour la santé. Il constitue une bonne source de fibres, excellentes pour le transit intestinal. Sa teneur en minéraux favorise le développement osseux, la santé des dents ainsi que la digestion. Le magnésium, le potassium et le phosphore jouent un rôle important dans l’organisme. De plus, ils renforcent les défenses immunitaires. Le potassium favorise l’équilibre acido-basique tout en protégeant des maladies cardiovasculaires, entre autres. Les antioxydants dans le navet préviennent certains cancers et agissent surtout contre les symptômes de vieillissement. Ils protègent aussi du stress oxydatif.

Peu calorique, ce légume constitue un bon allié pour perdre du poids, en plus d’être riche en eau. En outre, sa faible teneur en lipides justifie sa consommation dans un régime minceur. Les oligo-éléments, comme le cuivre, sont indispensables pour former le collagène et l’hémoglobine dans le corps. Le fer transporte l’oxygène dans l’organisme, aide les globules rouges à se former et participe dans la fabrication des cellules. Sa fonction est donc essentielle pour une bonne santé.

La vitamine C a des propriétés anti-infectieuses et cicatrisantes. Sa présence dans le navet permet de profiter des bienfaits : absorption de fer, maintien de la santé dentaire, etc. Les autres vitamines participent au bon fonctionnement de l’organisme, de la production d’énergie à la croissance normale. Elles consolident les défenses immunitaires en participant au métabolisme des protéines et en transformant le glycogène en glucose.

Les utilisations du navet

Cuit ou cru, le navet est surtout utilisé en cuisine. Il est présent dans diverses recettes, comme les « neeps and tatties »en Écosse ou le « navarin d’agneau » en France. Il accompagne la viande comme il sert à aromatiser les pot-au-feu et les potages. Il existe de nombreuses préparations de navet : en jardinière, en purée ou en gratin. Ce légume est aussi apprécié en salade, comme le radis. Les racines sont habituellement consommées, mais certaines variétés sont utilisées pour leurs feuilles, comme la Seven Top et la Shogoin.

En tant que plante fourragère, le navet est utilisé dans la rotation culturale de Norfolk, avec le blé, le trèfle et l’orge. De plus, il aide dans le désherbage.

Les précautions du navet

Comme certaines crucifères, le navet peut être difficile à digérer pour les personnes qui souffrent de syndrome de l’intestin irritable. Cette intolérance se manifeste par de la diarrhée, des ballonnements ou des douleurs abdominales. Des interactions avec des médicaments ont également été rapportées. Les indoles contenus dans le navet réduisent l’effet analgésique des traitements à base d’acétaminophène, entre autres.