La levure de riz rouge ou Monascus purpureus en latin est un champignon microscopique provenant de Chine. Elle est d’abord cultivée sur du riz blanc stérile et humide en vue d’une fermentation, puis récoltée, et enfin séchée avant de servir de colorant alimentaire. En effet, la coloration rouge est attribuée à la levure et non au riz.
Après récolte, elle s’utilise également dans différentes préparations culinaires. En Asie, particulièrement, elle est réduite en poudre par broyage pour servir d’exhausteur de goût. Elle est employée entre autres dans la préparation de mousses de poisson, de légumes marinés, de salaisons, de tofus et de vin de riz.
Outre ses utilisations en restauration, ce produit est aussi employé en phytothérapie. D’une couleur rouge intense, il est présenté sous forme de gélules ou de comprimés et est prescrit comme complément alimentaire. Ses effets sur la santé et le bien-être sont avérés depuis des décennies.
La levure de riz rouge était déjà utilisée en Chine en l’an 800 avant notre ère. Les Chinois en faisaient d’abord usage dans leurs préparations culinaires. Puis, peu à peu, ils lui ont attribué des vertus remarquables sur la circulation sanguine et le système digestif.
Le Ben Cao Gang Mu-Dan Shi Bu Yi, écrit entre 1368 et 1644, détaille le processus de fermentation du riz pour l’obtention de la levure rouge. Toutefois, malgré l’existence de cet ouvrage de la pharmacopée traditionnelle chinoise, l’effet anti-cholestérol de ce produit n’a été reconnu que dans les années quatre-vingt. Parmi les pays ayant accepté l’usage de ce produit figurent les États-Unis et quelques nations européennes.
Depuis la découverte de sa teneur élevée en monacoline K, la levure de riz rouge a davantage suscité l’intérêt des scientifiques. Après des années de recherches, la European Food Safety Authority et la Commission européenne se sont prononcées sur l’authenticité de ses bienfaits en 2012. Ces institutions ont surtout mis en avant son potentiel dans le maintien d’un faible taux de cholestérol pour une dose journalière de 10 mg de monacoline K. À ce jour, ce complément alimentaire est largement commercialisé en Asie, en Italie et en Norvège.
Aux États-Unis, une compagnie pharmaceutique a lancé un produit à base d’extraits de levure de riz rouge en 1990. En raison de son efficacité, ce dernier a rapidement intéressé le public. De plus, son coût s’est avéré moins onéreux que celui des statines de synthèse.
Cependant, la Food and Drug Administration a ordonné le retrait de ce complément alimentaire du marché. En effet, cette institution chargée de normaliser la commercialisation des médicaments sur le territoire américain a statué que le produit faisait partie des traitements non approuvés. En 2007, elle a donné un avertissement aux firmes ayant fait de la publicité sur les caractéristiques hypocholestérolémiantes de la levure de riz rouge. Par la même occasion, elle a recommandé aux consommateurs d’éviter cette dernière.
À la suite de longues batailles judiciaires, le fabricant du complément alimentaire a décidé d’en abandonner la production. Cependant, il a conservé le nom de sa gamme de produits et l’a attribué aux lipides marins qu’il commercialise.
Le Centre de pharmacovigilance de Marseille a lui aussi rapporté la gravité de certains effets indésirables de la levure de riz rouge en 2011. L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail s’est saisie de l’analyse des risques relatifs à la consommation de cette substance en septembre 2012. À la suite de cette évaluation, 30 effets secondaires à apparition rapide et nécessitant une surveillance continue ont été recensés. À ce jour, ce produit a encore le vent en poupe en Europe. En effet, sa commercialisation sous forme de complément alimentaire n’y est pas interdite.
Par ailleurs, cinq essais contrôlés ont été réalisés aux États-Unis, en Norvège et en Égypte entre 2008 et 2010. Les tests ont duré entre 90 et 180 jours, et la ration de levure de riz rouge administrée était équivalente au taux de monacoline K utilisée en Chine. Des résultats concluants provenant d’études effectuées sur 293 sujets sur la baisse du taux de cholestérol dans le sang ont été signalés.
Utilisée en médecine non conventionnelle, la Monascus purpureus contient de la monacoline K, un composant chimiquement similaire aux médicaments prescrits dans le traitement de l’hypercholestérolémie. La teneur en cette substance dans la levure de riz rouge est suffisante pour que ses effets thérapeutiques soient notables.
Des analyses ont été par ailleurs effectuées aux États-Unis sur des compléments alimentaires à base de ce champignon. Ces tests ont mis en évidence la présence de monacoline K à raison de 0,1 à 10,09 mg par capsule.
D’autres composants y sont également présents, mais en petite quantité, pour en augmenter les bienfaits, notamment :
Ces derniers ont la capacité de faire baisser le taux de cholestérol sanguin en minimisant son absorption au niveau des intestins.
La levure de riz rouge a des vertus hypocholestérolémiantes grâce à la concentration élevée de monacoline K. Cette statine naturelle permet de garder un taux de cholestérol relativement bas si elle est associée à une hygiène de vie saine et à une alimentation équilibrée.
Elle concourt à l’amélioration de la santé vasculaire et cardiaque. De plus, elle aide à entretenir les fonctions des reins. Le cholestérol étant à l’origine de nombreux problèmes comme l’hypertension, l’insuffisance rénale, la tachycardie, etc., ce produit contribuerait ainsi à la prévention de ces maladies.
Selon des études cliniques menées en Chine, cette substance participerait à la réduction des taux de décès dû à un infarctus du myocarde (-35 %). En outre, elle contribuerait à faire baisser le taux de rechute après un accident cardiovasculaire et vasculaire cérébral (-45 %).
Ce complément alimentaire couramment employé dans la médecine traditionnelle chinoise agit également sur le système digestif. Son efficacité est avérée dans le cas d’une indigestion, ou de diarrhées chroniques. Il offre des effets bénéfiques sur la circulation sanguine. À cet effet, la levure de riz rouge permet de soulager les jambes lourdes et les douleurs relatives à une insuffisance veineuse.
Le pouvoir antioxydant de cette substance figure aussi parmi ses avantages en phytothérapie. Elle doit cette caractéristique à sa teneur en acides gras, en isoflavones et en amidons. Grâce à ces composants, elle aide à prévenir le vieillissement prématuré des cellules. De même, elle contribue à l’atténuation des signes de l’âge (rides, ridules, cernes…).
La levure de riz rouge est une préparation à base de microorganismes et d’extraits de plantes. Ainsi, son utilisation doit se faire dans le cadre d’un mode de vie sain. En aucun cas, ce produit ne peut se substituer à un régime alimentaire équilibré.
Quelle qu’en soit la finalité, la posologie doit être conforme à la dose journalière prescrite par un spécialiste. Pour en préserver les qualités nutritionnelles, cette substance est à garder à l’abri de l’humidité, de la lumière et de la chaleur.
La levure de riz rouge est déconseillée aux moins de 18 ans ainsi qu’aux femmes enceintes et allaitantes. Son utilisation n’est pas recommandée aux sujets sensibles aux statines. En raison de sa composition, il serait préférable d’en éviter la consommation pour les personnes :
La transaminase est un enzyme localisé dans les cellules des muscles et du foie. Son taux sérique s’accroît lorsque la personne souffre d’une hépatite virale ou d’un infarctus. D’où l’inconvenance de la levure de riz rouge.
La « red yeast rice », comme on l’appelle en anglais, peut être à l’origine de troubles digestifs et d’étourdissements passagers. Ces réactions sont cependant rares et sans gravité. Chez certaines personnes, ce produit peut perturber la fonction hépatique. Toutefois, cet effet secondaire est généralement bénin et ne laisse pas de séquelles à la suite du traitement.
Comme la levure de riz rouge contient des statines, elle peut ainsi être à l’origine d’une myopathie. Dans 10 à 15 % des cas, elle provoque de fortes douleurs au niveau des muscles. Des cas de rhabdomyolyse ont été observés chez les sujets les plus intolérants. Bien que ces éventualités soient peu fréquentes, elles peuvent être handicapantes pour certains malades, car ces lésions sont irréversibles.
Bien que la levure de riz rouge présente de nombreuses vertus, de mauvaises associations avec d’autres produits pourraient être dangereuses. Tel est notamment le cas pour les individus souffrant de maladies cardiovasculaires.
L’usage de ce champignon microscopique doit faire l’objet d’une surveillance stricte. Des complications pourraient en effet y avoir lieu s’il est pris avec des médicaments antifongiques, antidépresseurs, antibiotiques et immunodépresseurs. Les interactions avec les inhibiteurs de protéase sont également possibles, notamment chez un sujet qui suit un traitement du VIH. L’association de ce type de traitement avec de la levure de riz rouge est déconseillée dans ce cas.
En raison des effets hypocholestérolémiants de cette dernière, sa consommation est à surveiller. Cette précaution est d’autant valable si elle est associée à des traitements qui font baisser le taux de lipides dans le sang. Cela permet d’éviter tout risque de surdose. Il en est de même pour les médicaments contenant des statines, des fibrates et de la niacine.
Des interactions avec des produits naturels ont été signalées. Pour maintenir un taux de cholestérol normal, par exemple, les consommations de levure de riz rouge et de jus de pamplemousse doivent être espacées d’au moins deux heures. Tel est aussi le cas pour les plantes riches en policosanol et en phytostérol.
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