L’histoire du thé du Labrador remonte aux temps anciens, où les Amérindiens l’appréciaient déjà pour ses vapeurs parfumées et ses propriétés bénéfiques pour la santé. Dès l’époque de la Nouvelle-France, les premiers colons l’ont consommée sous forme de thé.
Durant la guerre d’indépendance américaine (1775-1780), et au cours de la grande dépression (1930), lorsque le thé de Chine a commencé à se faire rare, le thé du Labrador est devenu une alternative prisée par de nombreux amateurs de thé.
Les peuples autochtones, tels que les Athabaskans, consommaient le thé du Labrador en le buvant. Ils l’utilisaient également comme médicament pour traiter divers maux. Parmi ceux-ci, peuvent être notamment cités le sang faible, la tuberculose, le rhume, les étourdissements, les problèmes rénaux, les brûlures d’estomac et la veisalgie (familièrement « gueule de bois »).
Par ailleurs, les Amérindiens considéraient le Labrador comme l’une des 17 plantes les plus bénéfiques sur le plan thérapeutique.
L’utilisation du thé du Labrador par les peuples autochtones d’Amérique du Nord incluait également des applications culinaires. En effet, ils mâchaient les feuilles pour en extraire leur arôme caractéristique et pour aromatiser les aliments, notamment lors de la cuisson des viandes de gibier.
En ajoutant des feuilles du lédon aux préparations culinaires, ils ajoutaient une touche d’arôme distinctif à leurs plats, améliorant ainsi le goût des viandes. Cette pratique s’est d’ailleurs perpétuée jusqu’à nos jours.
La plante était également utilisée dans les cérémonies rituelles, notamment lors des rassemblements avec d’autres tribus ou groupes. Elle entrait alors comme ingrédient dans la préparation du calumet de la paix.
Le lédon du Groenland provient du latin Ledum groendladicum. Il est également appelé « thé velouté » et « thé des Esquimaux ». En France, la plante est connue sous le nom « lède », dérivé du latin et emprunté au grec, signifiant simplement « plante ».
Le lédon du Groenland montre des similitudes avec le lédon palustre (Rhododendron tomentosum). Quelques auteurs le considèrent même comme une sous-espèce de ce dernier.
Ce sous-arbrisseau présente un port dressé et mesure quelques dizaines de centimètres de hauteur. Dans des conditions de croissance favorables, il peut se développer sous forme de buisson de 1,50 m de hauteur et de diamètre.
Ses feuilles sont persistantes, alternes, de forme allongée et elliptique, et dont les bords des limbes sont recourbés vers le dessous. La face supérieure des feuilles est d’un vert brillant et luisant. La face inférieure est recouverte d’un épais duvet, dont la couleur varie en fonction de l’âge de la feuille.
Sous les jeunes feuilles en formation, la couleur est plutôt vert pâle, tandis que sous celles pleinement développées, elle vire au roux. Cette particularité, avec l’invisibilité de la nervure par-dessous la feuille, permet de distinguer le thé du Labrador du lédon palustre.
En outre, les baies du thé du Labrador constituent une source de nourriture pour divers oiseaux aquatiques sauvages. Parmi ceux-ci, notamment les oies, les échassiers, les cygnes et les canards les apprécient particulièrement.
Le thé du Labrador se rencontre dans une vaste partie nord du continent américain. Cette région s’étend depuis le Groenland, passe par le Canada et atteint l’Alaska. Aussi, il peut pousser dans plusieurs pays des États-Unis.
La plante a une préférence pour les environnements humides, comme les tourbières, les sous-bois des conifères ou les toundras. Elle prospère spécifiquement dans les sols acides. Les rochers dénudés sont également des endroits propices à sa présence.
La plante recèle une abondance de tanins et la présence d’un composé toxique, l’andromédotoxine, en infime quantité. L’huile essentielle extraite du thé du Labrador contient, quant à elle, des composés tels que le limonène et le sélinène, qui sont responsables de ses propriétés analgésiques.
En boisson, le thé du Labrador présente des effets astringents, avec une saveur à la fois camphrée et piquante, mais qui reste délicate. La plante renferme plusieurs vertus thérapeutiques.
Le thé du Labrador présente une action anti-inflammatoire qui contribue à calmer les infections pulmonaires. Cela en fait un remède potentiel pour soulager les symptômes du rhume ou de la grippe, souvent accompagnés d’une inflammation des voies respiratoires et de la gorge.
Le thé du Labrador est riche en huiles essentielles, lui conférant des propriétés antiseptiques et antibiotiques. Ces huiles contribuent à combattre les infections bactériennes et à prévenir leur propagation. En outre, elles sont prescrites pour lutter contre la coqueluche, la dysenterie et les affections de la vessie.
Des études russes ont montré que le thé du Labrador compte des effets antimutagènes en présence de certaines substances, telles que l’uréthane.
En outre, elle possède des propriétés antioxydantes, lui permettant de combattre les radicaux libres. Les radicaux libres sont des molécules instables produites naturellement lors de réactions chimiques du corps. Ils proviennent également de réponses à des facteurs externes tels que la pollution, le tabagisme ou le stress.
Lorsqu’ils ne sont pas neutralisés, les radicaux libres peuvent endommager les cellules et les tissus de l’organisme. Leur présence contribue ainsi au vieillissement prématuré et à diverses maladies chroniques.
En agissant comme des antioxydants, les composés présents dans le thé du Labrador neutralisent les radicaux libres. Ils aident ainsi à réduire leurs dommages oxydatifs et à protéger les cellules contre les conséquences toxiques.
Selon les études russes mentionnées, le thé du Labrador possède des qualités qui lui permettraient de combattre certaines formes d’irradiation. Cela signifie que cette plante pourrait offrir une certaine protection ou des effets bénéfiques lorsqu’elle est exposée à des rayonnements ionisants, tels que les rayons X ou les rayons gamma.
Grâce à ses propriétés analgésiques, le thé du Labrador aide à soulager les migraines. À cet effet, les feuilles sont réduites en poudre et utilisées pour soulager le mal de tête.
Le thé du Labrador est bénéfique pour le foie, en raison de son action drainante. Il favorise l’élimination des toxines du foie et la régénération des cellules correspondantes. Il a été depuis longtemps exploité pour traiter divers problèmes hépatiques. Les intoxications d’origine circulatoire, les séquelles d’hépatites virales et l’insuffisance hépatique peuvent être notamment citées.
Le lédon du Groenland possède des propriétés anti-inflammatoires. L’inflammation est une réaction naturelle du système immunitaire en réponse à une blessure ou à une infection. Une inflammation chronique peut être associée à certaines maladies chroniques telles que l’arthrite, les maladies cardiovasculaires et certaines maladies auto-immunes. En réduisant l’inflammation, le thé du Labrador contribue à atténuer les symptômes de ces affections et favorise un état de santé plus équilibré.
Par ailleurs, ce lédon est associé à des effets anti-cancérigènes. Il pourrait jouer un rôle potentiel dans la prévention de certains types de cancer. Cette action inclut une protection des cellules du corps contre les dommages oxydatifs et l’instabilité génétique, des facteurs qui peuvent favoriser le développement du cancer.
Cependant, les recherches sur ces caractéristiques sont encore en cours. Les études actuelles fournissent des indications prometteuses, mais des recherches supplémentaires et des essais cliniques sont nécessaires pour confirmer leur efficacité chez l’homme.
Le thé du Labrador est appliqué en externe pour lutter contre les poux, la teigne et la gale. Il a servi dans le traitement d’autres affections cutanées telles que la lèpre, en usage interne.
Le lédon du Groenland est utilisé pour soigner les allergies chez les personnes hypersthéniques. Il est également préconisé pour les personnes atteintes d’insomnies, de nervosité, de spasmes du plexus solaire et de déséquilibre thyroïdien.
Il permet de soigner des affections telles que les entérites, les néphrites toxémiques ou microbiennes, les adénites toxémiques, la gravelle et la prostatite infectieuse.
Le thé du Labrador est préparé de différentes manières pour ses bienfaits thérapeutiques.
En tant que boisson, il peut servir à préparer de la limonade ou une infusion. Pour la limonade, prendre douze feuilles, 4 à 5 tranches de citron et 2 cuillères à café de miel. Infusez les feuilles dans une demi-tasse d’eau chaude. Ce processus permet d’extraire les principes actifs du thé. Ajouter ensuite les autres ingrédients et déposer la préparation sur des glaçons. Cette limonade peut être allongée avec de l’eau froide avant d’être bue.
Pour l’infusion, mettre 2 à 3 feuilles séchées de thé du Labrador dans de l’eau bouillante et laisser infuser pendant 5 minutes avant de la boire.
Le lédon du Groenland peut également être utilisé en application externe pour soulager la douleur, notamment les migraines. Pour cela, préparer un concentré de thé en utilisant une cuillère à soupe de feuilles séchées et broyées, laisser infuser et refroidir dans une demi-tasse d’eau. Verser ensuite cette décoction sur une compresse et appliquer sur la nuque et le front pour obtenir l’effet escompté.
Les feuilles de thé du Labrador sont consommées de différentes façons. Certains les mâchent directement, appréciant ainsi la saveur caractéristique de la plante. D’autres utilisent les feuilles comme condiment pour donner du goût à la viande. Ils les ajoutent aux plats cuisinés pour en rehausser la saveur et leur donner une touche camphrée et piquante. Par ailleurs, des branches de la plante sont parfois jointes aux feuilles, créant ainsi un plat aromatique et parfumé.
Le lédon du Groenland peut servir de substitut à la menthe dans les rouleaux printaniers. Il peut remplacer avantageusement l’essence de vanille dans les desserts.
Pour profiter des bienfaits du lédon de Groenland tout en évitant les réactions indésirables, quelques précautions sont à prendre. Il est important de respecter les dosages et les modes d’emploi recommandés pour tirer le meilleur parti des vertus thérapeutiques du thé du Labrador.
Tout d’abord, veiller à ne pas dépasser une tasse par jour.
Ensuite, ne pas le laisser mijoter trop longtemps lors de la préparation. En effet, une cuisson prolongée peut libérer des composants potentiellement indigestes. Bien que certaines nations amérindiennes aient laissé décocter les feuilles pendant une demi-heure, il est préférable de limiter le temps de préparation pour préserver les effets bénéfiques du thé du Labrador.
Enfin, sa consommation est déconseillée aux femmes enceintes et aux enfants de moins de 6 ans.
Avant de consommer cette plante à des fins médicinales, consulter un herboriste ou un professionnel de la santé pour obtenir des conseils appropriés et s’assurer de son utilisation en toute sécurité.
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