La Lavandula stoechas fait partie des espèces les plus connues, après la Lavandula angustifolia. Cet arbrisseau très florifère doit notamment son nom à ses origines situés dans les îles d’Hyères. Ces dernières ont été anciennement appelées « îles Stoechades », et appartiennent au département du Var.
Si, au Royaume-Uni, cette plante est appelée french lavender, ses appellations sont encore plus variées dans d’autres parties du globe. Elle est surtout connue sous le nom de « lavande papillon » ou de « lavande stéchade ». Certains la qualifient également de « maritime », d’ « espagnole », « des îles d’Hyères » ou encore « à toupet ».
La Lavandula stoechas est connue depuis toujours par son caractère contradictoire à celui des autres espèces de lavande. Ces dernières, en effet, croissent facilement sur des terres riches en calcaire. Celle-ci s’est épanouie en Afrique du Nord et en Corse, dans le massif de l’Esterel, là où le sol est plutôt siliceux. Elle pousse naturellement en touffe sur les collines en bord de mer.
Considérée comme l’aïeule de toutes les espèces de lavande existantes, elle se reconnaît facilement par ses belles fleurs en forme de papillon qui culminent à la pointe de ses tiges.
Les Grecs n’hésitaient pas à la cueillir pour ses vertus détoxifiantes. Les Romains en faisaient usage comme antidote, en cas d’ingestion de substances empoisonnées. Ses fleurs faisaient partie des composants de la thériaque. Cette préparation faisait partie de la pharmacopée maritime de l’Occident au XVIIIe siècle.
Il s’agit d’une plante moyennement rustique qui se rencontre dans les parties humides et froides du globe. Elle nécessite une protection particulière, lorsqu’elle est cultivée dans des régions aux hivers glaciaux, à partir de -5 °C. En revanche, elle s’épanouit en pot.
Cette espèce fleurit généralement de début avril à début juin. Cette floraison de printemps peut être remontante en automne, vers le mois de septembre. De forme ovoïde, ses fleurs de couleur bleue ou violette sont portées par de petites tiges quadrangulaires non ramifiées. Elles sont surmontées de deux bractées d’un ton rose pourpre, semblables à des ailes de papillon.
Ses feuilles sont persistantes et tomenteuses. Elles sont linéaires, étroites et mesurent de deux à quatre centimètres de long. Elles se démarquent par de belles notes de gris argenté, et dégagent une senteur plus ou moins intense après froissement. Toutefois, les nez les plus sensibles ressentent déjà une odeur terreuse ou rocailleuse à quelques centimètres du plant.
D’apparence buissonnante et touffue, la lavande papillon atteint les 50 cm à maturité, aussi bien en hauteur qu’en largeur. Ses fleurs en épi mesurent environ sept centimètres : ce sont les plus grandes de toutes les espèces de lavande.
Ses trois variétés les plus connues sont :
Il faut noter que ces trois déclinaisons diffèrent surtout par leur apparence. Elles demeurent similaires par leurs caractéristiques.
La lavande papillon se cultive dans un environnement ensoleillé, sur un sol neutre, alcalin ou acide, de préférence caillouteux et bien drainé. Comme elle craint l’excès d’humidité, il n’est donc pas nécessaire de l’arroser, même en cas de forte chaleur estivale. Dans les régions froides, par contre, l’idéal est de la mettre en pot et de la placer en serre.
La plantation s’effectue au printemps. Comme les pieds vont s’étendre sur 30 à 40 cm chacun, il est nécessaire de les espacer de 50 cm environ. Le semis se fait généralement sous châssis froid, mais certaines boutures peuvent aisément réussir vers la mi-août, en été.
Outre son développement dans son milieu naturel, la lavande stéchade se reproduit de trois manières différentes.
Dans le cadre de cette dernière technique, les plantules peuvent être gardées puis repiquées en serre froide pendant deux hivers avant d’être plantées dans le jardin le printemps qui suit.
Il est fortement conseillé de tailler la plante après la floraison. Cette technique permet, en effet, de préserver un port compact, tout en évitant le développement de son bois.
La taille se fait toujours au-dessus des feuilles, en mars ou en avril. La suppression des fleurs fanées doit aussi être réalisée par la même occasion. L’astuce, pour ce faire, est de sectionner les hampes florales flétries, et de couper les rameaux qui dépassent la touffe.
Cet arbrisseau est très aromatique. Quelques plants suffisent pour pouvoir profiter d’un jardin ou d’un balcon profusément parfumé lors de sa floraison. Grâce à cette forte senteur, la mésange bleue préserve son nid des intrusions de parasites et d’autres nuisibles.
La Lavandula stoechas est très appréciée en aromathérapie. En infusion, elle trouve plusieurs applications en oto-rhino-laryngologie. Elle est surtout utilisée dans la pharmacopée marocaine.
L’huile essentielle de lavande stéchade est la forme la plus courante. Toutefois, elle est concentrée, et reste réservée à des utilisateurs avertis. Ses composants sont constitués de fenchone, d’a-pinène, de camphre, de cinéole et de camphène. Elle est très prisée pour les propriétés thérapeutiques suivantes :
Cette forme galénique est recommandée en cas de mucoviscidose, d’adiposités, d’hémorroïdes, de psoriasis, d’eczéma ainsi que d’otite. De même, elle contribue à soulager la sinusite chronique ou d’autres pathologies respiratoires. Grâce à sa vertu cicatrisante, elle est également d’une efficacité notable pour apaiser les escarres et autres plaies suintantes. À ce jour, de plus en plus de salons l’adoptent comme base d’huile de massage. Elle est utilisée comme produit minceur, en accompagnement d’un régime alimentaire bien étudié et de séances d’activités physiques régulières.
L’huile essentielle de lavande stéchade étant concentrée, il est nécessaire de la diluer. La substance rajoutée varie en fonction du soin escompté, mais d’une manière générale, il s’agit d’huile végétale.
En traitement des adiposités, par exemple, le mélange de ces huiles essentielles est très efficace : Lavandula stoechas + Cedrus atlantica ou cèdre d’Atlas + Cedrelopsis grevei ou katrafay. Le tout est additionné d’huile végétale de jojoba ou de noisette. Cependant, seul un professionnel est à même de doser chaque composant.
L’huile essentielle de la lavande papillon peut s’avérer nocive de par sa concentration. Par précaution, il convient de la garder hors de portée des enfants, de l’éloigner des muqueuses (yeux, narines, etc.), et de ne pas l’appliquer sur la peau, même diluée, avant une exposition au soleil.
Substance neurotoxique, elle est à proscrire chez les jeunes enfants. Son usage est également interdit chez la femme enceinte. En effet, à cause de sa forte concentration en cétones, ce produit peut avoir des effets abortifs. La présence de géraniol, de linalol et de néral en fait un produit hautement allergène. Chez les personnes sensibles, les asthmatiques entre autres, l’utilisation doit donc se faire avec modération. Dans tous les cas, il est recommandé de consulter un professionnel de santé avant toute prise de Lavandula stoechas à des fins thérapeutiques.
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