L’hysope, connue scientifiquement sous le nom de Hyssopus officinalis est un arbrisseau rustique appartenant à la famille des Lamiaceae. Elle est aussi nommée « hiope », « issop », « lissop » et « herbe sacrée » en raison de ses vertus purificatrices. Elle est l’une des plantes aromatiques les plus renommées dans les pays méditerranéens. Elle pousse jusqu’à 2 000 m d’altitude, sur les collines arides de la Haute Provence.
L’hysope trouve ses origines en Europe méridionale, en Asie occidentale et en Afrique du Nord. Elle a été introduite en Europe et en Amérique du Sud.
L’histoire de l’hysope remonte à l’époque de Dioscoride, Galien et Hippocrate.
Au IVe siècle, elle a figuré sur la liste des plantes destinées au domaine royal du Capitulare de Villis vel curtis imperii.
Au IXe siècle, l’utilisation de cette plante en fumigation était une pratique courante pour essayer d’enrayer les épidémies de peste. Ses composés volatils et aromatiques étaient réputés pour avoir des propriétés antiseptiques et purifiantes.
Au XVIIe siècle, l’hysope était considérée comme une plante médicinale efficace pour traiter les infections des voies respiratoires. Son utilisation dans la fabrication de sirops expectorants était courante. Ces derniers soulageaient les symptômes de la toux et servaient également à traiter les affections pulmonaires.
L’hysope ne porte pas son nom d’herbe sacré en vain. Elle est mentionnée dans la Bible lors de la Pâque des juifs et de la crucifixion de Jésus. Elle est associée à des rituels de purification, de protection et de guérison des lépreux. Dans la tradition juive, l’hysope est un symbole d’humilité.
Le terme Hyssopus est dérivé du grec « hyssôpos ». Son origine provient aussi de l’arabe « azzof » et de l’hébreu « esobh », qui signifie dans les deux langues « plante sacrée et guérisseuse ».
La Hyssopus officinalis est un arbrisseau buissonnant et vivace, capable d’atteindre 40 à 70 cm de hauteur. Il présente des tiges ligneuses, érigées et duveteuses. Les fines et étroites feuilles vert luisant sont lisses, pointues et ovales, avec une longueur entre 3 et 5 cm. Elles dégagent une senteur qui rappelle celle du romarin et de la sarriette. Le feuillage de l’hysope est semi-persistant, il tombe en début d’hiver.
Durant l’été, des fleurs bilabiées bleu-violet, blanche ou rose, apparaissent en épis à l’extrémité de la tige. Leur odeur aromatique attire les insectes pollinisateurs tels les abeilles et les papillons. La floraison de cette plante fait penser à celle de la lavande. Ses fruits sont des tétrakènes.
La Hyssopus officinalis préfère les endroits ensoleillés où le sol est plutôt sec, pauvre, caillouteux et bien drainé. On les trouve sur les talus, les terres légères ou dans les éboulis. En effet, la couleur bleu-violacée des fleurs ne ressort pas si elle est cultivée dans des zones ombragées.
La culture de l’hysope est facile et gratifiante. Elle se fait en pleine terre dans un jardin ou en pot sur la terrasse. Pour ce dernier, choisissez un grand contenant, en raison de ses racines vigoureuses qui occupent beaucoup d’espace.
Semez les graines en lignes distantes de 30 cm dans un sol léger et bien nivelé, en avril ou en mai. Arrosez délicatement jusqu’à la germination, qui prend environ 15 jours. Également, vous pouvez les planter sous châssis au mois de mars, à l’abri dans une serre ou une mini-serre.
Les jeunes plants de 20 cm sont suffisamment robustes pour être repiqués en été. Leur mise en terre définitive se fait à l’automne, généralement en octobre. Dans un endroit bien exposé au soleil, elles pourront s’épanouir pleinement. Pensez à désherber et à pailler et le sol entre les jeunes plants dès le début. Un arrosage régulier et non excessif favorise une bonne croissance. Un apport de compost au début de chaque nouvelle saison printanière sera bénéfique.
Les plantes peuvent être renouvelées en les divisant ou en réalisant de nouveaux semis après quatre ans. La taille de l’hysope n’est pas obligatoire, mais elle peut être pratiquée pour multiplier les rameaux et stimuler la floraison.
La récolte des feuilles fraîches se fait tout au long de l’année. Celle des fleurs est opportune au début de la floraison, entre juillet et septembre.
La Hyssopus officinalis est généralement résistante aux maladies et nuisibles Cependant, un arrosage excessif, surtout en hiver, peut entraîner l’apparition de la rouille qui nuit à ses racines.
En suivant ces conseils simples, vous pourrez aisément profiter des multiples usages de cette plante cultivée dans votre jardin ou sur votre balcon.
Le genre Hyssopus renferme une dizaine de plantes aromatiques. On distingue quelques variétés de l’hysope, dont les deux premières sont exploitées en phytothérapie :
Toutefois, seule la Hyssopus officinalis est couramment cultivée au jardin.
L’hysope renferme une multitude de composés actifs qui lui confèrent ses qualités médicinales, aromatiques et gustatives.
La plante contient des diterpènes qui sont des composés organiques présents dans de nombreuses plantes. Elle renferme également des triterpènes tels que les acides oléanoliques et ursoliques. Ces acides gras sont associés à divers effets bénéfiques pour la santé. Des flavonoïdes sont également présents dans l’hysope, notamment le diosmoside, qui est un glycoside.
Ces substances sont connues pour leurs propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires. On y retrouve entre autres l’acide rosmarinique, un acide phénolique ayant des effets anti-inflammatoires et antimicrobiens potentiels.
La choline est également trouvée dans l’hysope. Elle est un nutriment essentiel du complexe de la vitamine B. Elle joue un rôle important dans la santé du foie, dans la fonction cérébrale et dans le métabolisme lipidique.
L’huile essentielle extraite de la Hyssopus officinalis contient divers composés volatils tels que des cétones, des monoterpènes, des sesquiterpènes et des oxydes. Ils ont des vertus antiseptiques, expectorantes et antispasmodiques, et confèrent à la plante son arôme caractéristique.
La concentration et la proportion de ces composants varient selon des variétés de l’hysope et leurs conditions de croissance. Par ailleurs, leurs effets sur la santé varient d’une personne à une autre.
Les propriétés expectorantes de l’hysope sont principalement attribuées à ses composés chimiques tels que les huiles essentielles et les flavonoïdes. Ses fleurs et ses feuilles ont des vertus antiseptiques, expectorantes et antispasmodiques. Elles sont utilisées pour traiter divers problèmes respiratoires. Elles soignent la bronchite chronique, la toux, le rhume et l’asthme avec excès de sécrétions.
Grâce à la présence des flavonoïdes, l’hysope agit comme un antiseptique efficace. Elle lutte contre les infections et les germes nocifs dans l’estomac, contribuant ainsi à maintenir une bonne santé digestive. Ses propriétés émollientes combattent l’inflammation et soulagent les irritations du tube digestif. Carminative, la plante favorise l’élimination des gaz intestinaux et réduit les ballonnements et les flatulences. L’hysope possède, entre autres, des effets antispasmodiques qui détendent les muscles de l’estomac et des intestins. Les crampes et les spasmes douloureux sont réduits et apaisés. En cas de diarrhée infectieuse, cette plante aide à amoindrir les écoulements excessifs.
Les huiles essentielles de la plante sont essentiellement destinées à des usages externes.
L’huile essentielle de la Hyssopus officinalis présente des propriétés antiseptiques, utiles dans la prévention et la guérison des infections cutanées. Ses propriétés résolutives favorisent la régénération des tissus endommagés par des ecchymoses, des ulcères non purulents ou des plaies. Elle peut être utilisée en massage ou en inhalation pour soutenir la santé respiratoire.
L’huile essentielle de la variété montana est couramment employée pour soulager les troubles ORL tels que les congestions nasales, les toux ou les maux de gorge. Elle est inhalée ou diffusée dans l’air pour favoriser la respiration et dégager les voies respiratoires.
La tisane aux fleurs séchées de la Hyssopus officinalis aide à soulager les voies respiratoires supérieures et les états grippaux. Infusez dans un litre d’eau bouillante environ 10 grammes. Buvez la préparation en plusieurs fois par jour pendant une semaine.
Le gargarisme à l’hysope est une pratique connue pour traiter les affections du pharynx et de la gorge. Pour le réaliser, portez à ébullition 10 g de feuilles et de fleurs dans 50 cl d’eau, puis laissez infuser pendant 15 minutes. Cette solution apaise les irritations et combat les germes responsables des infections.
Les feuilles hachées de la Hyssopus officinalis sont utilisées en cataplasme pour soulager les ecchymoses causées par un choc ou un coup. Appliquez directement sur la zone affectée, puis couvrez le tout avec une compresse et maintenez en place à l’aide d’un bandage. Laissez agir pendant environ une à deux heures.
L’ajout de quelques gouttes d’huile essentielle d’hysope dans l’eau du bain peut avoir de multiples bienfaits. Cette pratique favorise la relaxation, calme l’anxiété et le stress et soulage les symptômes de la dépression. Également, elle contribue à atténuer et à apaiser les douleurs rhumatismales.
Pour soigner les affections cutanées telles que les dartres, l’acné, l’eczéma ou les irritations, vous pouvez préparer une infusion d’hysope. Pour cela, prenez 2 cuillères à soupe de la plante séchée et versez dans 200 ml d’eau bouillante. Laissez infuser pendant quelques minutes pour obtenir une solution claire, puis filtrez. Faites une application à l’aide d’un coton ou un tissu doux sur les zones irritées de la peau, matin et soir.
L’hysope offre une utilisation alimentaire variée grâce à ses feuilles et fleurs. Elle est l’ingrédient de base du za’atar, un mélange d’épices populaire dans le Moyen-Orient
En cuisine, cette plante aromatique est employée pour parfumer diverses préparations. Les fleurs cueillies enrichissent des sauces ou des soupes et rehaussent délicieusement le goût des salades et légumes. Une fois séchées, avec les feuilles, elles deviennent d’excellents aromates pour relever les huiles et vinaigrettes.
En outre, la Hyssopus officinalis est employée dans la préparation du fameux vin d’hysope. Ses fleurs sont macérées dans du vin blanc sec. Ce breuvage est un apéritif agréable favorisant la digestion.
L’hysope entre aussi dans la composition de quelques liqueurs, de l’eau de mélisse, du pastis, et de l’absinthe suisse. Elle est aussi utilisée comme aromatisant de la bière. Cela témoigne de sa polyvalence en matière de boissons.
Traditionnellement, toutes les parties de la plante sont exploitées à des fins médicinales. Cependant, l’huile essentielle extraite spécifiquement de la variété officinalis est considérée comme neurotoxique et abortive. En raison de son caractère potentiellement dangereux, sa commercialisation est réglementée. En effet, elle contient du pinocamphone, un composant toxique pour le cerveau. Il risque également de provoquer des réactions allergiques chez certaines personnes. La préparation doit être manipulée avec prudence et sur avis médical, et son usage est en externe uniquement.
En outre, l’huile de l’hysope est présente sur une liste d’additifs utilisés dans les cigarettes. Cela soulève des préoccupations quant à son utilisation potentielle dans l’industrie du tabac et son impact sur la santé des fumeurs.
L’utilisation de la Hyssopus officinalis est déconseillée aux femmes enceintes, allaitantes, ainsi qu’aux enfants et aux personnes nerveuses et hyperactives.
Une consommation mal dosée peut provoquer des crises d’épilepsie et des convulsions.
Enfin, il est important de consulter un médecin avant de consommer de l’hysope en cas de traitement médicamenteux, notamment pour les antidiabétiques et les immunodépresseurs.
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