Le guar (Cyamopsis tetragonoloba), également appelé haricot de guar, est une légumineuse de la famille des Fabacées. Il est traditionnellement exploité en fourrage et en culture maraîchère. Cependant, la plante est surtout connue pour sa gomme. Les propriétés physiques et la composition chimique de cette dernière permettent son utilisation en phytothérapie. Elle est aussi exploitée dans d’autres domaines.
L’origine du guar n’est pas connue. Les hypothèses suggèrent que cette plante proviendrait de C. senegalensis, une espèce indigène en Afrique. Par la suite, elle aurait été naturalisée en Asie du Sud. Aujourd’hui, elle pousse essentiellement en Inde, devenue son pays d’origine.
Avec l’avancée des recherches le concernant, le Cyamopsis tetragonoloba est passé de simple fourrage à un véritable joyau dans les industries de transformation. Sa gomme était privilégiée par les usines de raffinement du pétrole grâce à sa viscosité. Depuis, elle est hautement prisée par les compagnies parapétrolières. En 2012, l’exportation de la gomme de guar vers l’Europe, la Chine et les États-Unis a connu une forte dynamique. Environ 300 000 tonnes de cette substance ont pu être commercialisées dans ces pays, au profit du pays producteur.
Suivant les cultivars, le C. tetragonoloba mesure entre 0,5 m et 1 m de hauteur. Il peut même atteindre 3 m, surtout lorsque les conditions de culture sont favorables. Sa tige est ramifiée et parfois velue.
Le guar possède des racines pivotantes sur lesquelles se développent des bactéries appelées rhizobiums. Ces derniers forment des nodules racinaires et assurent la fixation de l’azote atmosphérique. Ils favorisent la croissance de la plante et celle des végétaux environnants.
Les feuilles du guar, mesurant entre 5 et 10 cm, sont alternes, fines et de forme ovale. En fonction des cultivars, le limbe peut présenter ou non des poils.
Les fleurs sont composées de quatre lobes, à l’origine de son nom spécifique tetragonoloba. Elles sont disposées en grappes à l’aisselle de la plante. Elles sont blanches et peuvent apparaître légèrement rosées.
Les gousses sont plates et minces. Chacune comporte 5 à 12 graines, ovales ou cubiques, mesurant environ 5 mm de longueur. Elles sont blanches ou grises, mais elles peuvent noircir en cas de forte humidité et perdre leur pouvoir germinatif.
Les graines du haricot de guar sont constituées de germe (43 à 47 %), d’endosperme de grande taille (35 à 42 %) et de tégument (14 à 17 %). Isolé, l’endosperme est utilisé pour la production de gomme.
L’habitat naturel du Cyamopsis tetragonoloba ne peut être décrit, la plante n’ayant pas été découverte à l’état sauvage. En revanche, ses conditions de culture sont connues.
Cette herbacée pousse dans les zones à climat tempéré chaud. Elle se cultive dans les régions tropicales ou subtropicales. La plantation peut se faire au niveau des plaines ou dans des zones de haute altitude (jusqu’à 1000 m).
Pour une croissance optimale, le guar requiert une température de sol comprise entre 25 et 30 °C, voire 45 °C. En matière de pluviométrie, ses besoins fluctuent entre 500 et 800 mm par an. Cependant, cette plante peut supporter un niveau de pluie annuelle allant jusqu’à 2700 mm.
La culture du C. tetragonoloba s’effectue idéalement sur un terrain exposé au soleil. La fécondation de ses graines se fait par temps sec. Toutefois, il a besoin d’humidité avant la plantation et durant la phase de maturation des graines. Si celles-ci sont détrempées, elles perdent en qualité, affectant ainsi leur germination.
Les graines du guar poussent sur une grande diversité de sols grâce aux nodules racinaires qui améliorent la qualité du terrain. Néanmoins, cette espèce préfère les sols fertiles, alluviaux et à texture sablo-limoneuse. Pour éviter l’engorgement du sol, un bon drainage est indispensable. Par ailleurs, cette plante exige un pH alcalin modéré (de 7 à 8), mais elle tolère des niveaux compris entre 5,5 et 8,5. De plus, elle supporte bien la salinité.
La croissance du guar peut être entravée par la présence de mauvaises herbes. Ainsi, celles-ci doivent donc être enlevées lors de la préparation du lit de semence. Il est aussi nécessaire de protéger la plante contre les maladies causées par les agents pathogènes Xanthomonas cyamopsidis et Alternaria cucumerina var. cyamopsidis. Les cécidomyies ou mouches de Hesse constituent également des menaces de cette espèce. Elles sont entraînées naturellement par les eaux de ruissellement apportées par les précipitations. De même, elles peuvent être éliminées par aspersion d’eau lors de l’arrosage.
Deux à trois mois après le semis, les gousses du haricot de guar peuvent être récoltées. Ce délai est réduit à 45 jours chez les variétés précoces et peut aller jusqu’à 145 jours chez les variétés tardives. Le rendement moyen en graines est de 6 à 8 T par hectare.
La gomme de guar est le produit privilégié pour un usage pharmacologique. Elle est aussi appelée « gomme cyamopsis ». Elle est obtenue à partir de l’endosperme des graines. Ce dernier est séché, puis réduit en poudre. La farine recueillie est de couleur blanc jaunâtre et est inodore.
La gomme cyamopsis est principalement composée de galactomannane, un mélange de galactopyranose et de mannopyranose. Ce dernier possède un effet épaississant. La gomme de guar est riche en fibres. Sa consommation est bénéfique pour le transit intestinal. De plus, elle contient des flavonoïdes et des acides phénoliques. Elle renferme aussi des acides aminés essentiels, avec de fortes concentrations en arginine, en leucine, en lysine et en valine.
La gomme issue du Cyamopsis tetragonoloba présente différentes propriétés thérapeutiques :
En raison des actions de la gomme de guar sur l’organisme, celle-ci est couramment indiquée en cas de :
Elle peut aussi être utilisée pour prévenir le cancer du côlon et les maladies cardiovasculaires.
En phytothérapie, la gomme de haricot de guar bio est mélangée à de l’eau avant d’être administrée. Pour obtenir une consistance sirupeuse, les proportions indiquées sont 2,8 g de gomme cyamopsis (une demi-cuillerée) pour 250 ml d’eau. Le mélange obtenu peut être pris deux à trois fois par jour. Suivant les effets recherchés, il se boit avant ou après les repas.
En cas de colopathie ou de ballonnements, la préparation de la gomme de guar ci-dessus peut être consommée avec 0,5 g d’huile essentielle. Les plus courantes sont celles de carvi (Carum carvi), de cardamome (Elettaria cardamomum) et de menthe poivrée (Mentha x piperata).
Il est possible de faire une cure à base de gomme cyamopsis, notamment pour profiter de son effet hypocholestérolémiant. Celle-ci dure 20 jours, à renouveler une semaine plus tard si nécessaire.
La gomme de guar constitue un bon additif alimentaire. Par ailleurs, la plante entière est exploitée en agriculture et en élevage.
La gomme cyamopsis est connue sous la formule E412 dans la liste des ingrédients de produits alimentaires. Elle est souvent utilisée en boulangerie et en fromagerie pour améliorer la texture de la pâte. Lors de la préparation de glace, cet additif permet de bénéficier de cristaux de glace de plus petite taille. Il peut aussi remplacer les matières grasses, le gluten et le sucre. Vous obtenez ainsi un aliment plus léger.
Les feuilles du guar se préparent comme des épinards. Les gousses sont récoltées avant la maturation des graines. Elles peuvent être frites, séchées ou ajoutées aux sauces. Veillez à bien les cuire pour éliminer l’acide cyanhydrique.
En alimentation animale, le C. tetragonoloba est employé comme fourrage. Riche en fibres, il constitue un bon aliment de leste. Pour éviter les effets indésirables de l’acide cyanhydrique, les gousses sont récoltées à maturité.
Grâce aux rhizobiums, le guar enrichit le sol en azote. Il constitue ainsi un engrais vert et peut servir de culture de couverture ou de culture intercalaire. En monoculture, il est cultivé en rotation avec des graminées (blé, maïs, sorgho), du coton ou des légumes.
La gomme de guar sert de colle dans le domaine de la papeterie et du textile. Elle est appréciée en cosmétiques pour son action épaississante. Dans l’industrie minière, elle s’utilise en tant que filtrant. Cette gomme végétale est aussi mélangée aux fluides de forage pour faciliter l’extraction de pétrole.
La consommation de gomme de guar peut provoquer des troubles digestifs chez les personnes qui présentent une fragilité intestinale. Les mêmes effets sont susceptibles de se produire chez les nourrissons et les enfants en bas âge. L’utilisation de ce produit doit donc être faite avec parcimonie chez les individus mentionnés pour éviter les effets indésirables.
Les diarrhées, les ballonnements et les douleurs abdominales ont été signalés à la suite d’un dosage excessif de la gomme de guar. Un déséquilibre du microbiote intestinal peut survenir. Par ailleurs, il est possible que certaines personnes soient allergiques ou intolérantes à la gomme issue du C. tetragonoloba.
L’action de la gomme cyamopsis sur l’absorption des aliments affecte celle des nutriments. Il en va de même pour les médicaments. Par conséquent, un délai d’une heure doit être observé entre la prise de la gomme de guar et ces produits.
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