Originaire des régions tropicales d’Amérique, le goyavier est un arbre fruitier appartenant à la famille des Myrtaceae. Il est important de ne pas le confondre avec le fruit du goyavier de Chine, le Psidium cattleianum, dont le fruit est désigné par « goyavier » aux Antilles françaises.
Le mot français « goyave » provient d’une traduction de la langue espagnole en 1555. Elle a emprunté le mot « guayaba », utilisé dans un dialecte amérindien des Caraïbes, l’arawak.
Au Bengale, ce fruit a été initialement appelé piara, peyara et peara, car il ressemblait à la poire (pera en portugais).
En 1753, Carl Linné a fait la description de cette plante, sous l’appellation scientifique Psidium guajava, dans son ouvrage « Species plantarum ». Le terme Psidium en latin dérive du grec ψιδιον (psidion).
Lorsque les Européens découvrirent le Nouveau Monde, ils constatèrent que le goyavier était répandu dans toute l’Amérique tropicale. Les botanistes estiment toutefois que la distribution initiale de cette plante était probablement plus restreinte, mais sans indications précises.
Le frère Ramón Pané a accompagné Christophe Colomb pendant son second voyage aux Indes. Durant son séjour sur l’île d’Hispaniola (Saint Domingue) de 1494 à 1499, il eut l’occasion d’observer les Indiens taïnos et leur fort penchant pour la goyave. Ils utilisaient aussi l’écorce du goyavier en infusion pour combattre les diarrhées. Il a rapporté que « si les morts restent enfermés le jour, on prétend qu’ils se promènent la nuit et mangent un certain fruit nommé guabazza. ».
En Afrique et en Asie, le Psidium guajava s’est vite répandu en raison de la qualité gustative de ses fruits et à sa robustesse. Les portugais l’auraient introduit dans ces pays. La goyave a été mentionnée pour la première fois au XVIIe siècle, en Angola et au Cap-Vert. Pourtant, dès 1590, des goyaves figuraient à la table de l’empereur moghol Akbar. Aujourd’hui, le Psidium guajava s’est adapté aux habitats perturbés présents dans diverses régions tropicales du monde.
Le goyavier est un arbre au feuillage persistant dont la taille tourne autour de 8 à 13 m de hauteur. Son tronc est plutôt tortueux et son bois est extrêmement dur. Sa structure se caractérise par une ramification basse. Son écorce, mince et lisse, présente une teinte verte ou rougeâtre et se détache en plaques.
Les feuilles, disposées de manière opposée, ont une forme oblongue à elliptique et sont légèrement duveteuses sur leur face inférieure. Elles peuvent avoir 15 cm de longueur et 6 cm de largeur. Les pétioles sont courts, mesurant entre 3 et 5 mm.
Les fleurs axillaires peuvent se retrouver soit isolées, soit regroupées en cymes de deux ou trois. Les insectes assurent leur pollinisation et la floraison se déroule principalement entre avril et juillet, aux Antilles. Les quatre pétales blancs mesurent entre 10 et 20 mm. Les nombreuses étamines (150 à 175), bien visibles, ont une longueur comprise entre six et neuf mm.
Le fruit du goyavier, ou goyave, est une baie de forme ovale de 3 à 7 cm de long. À son extrémité, on observe un calice persistant. Sa chair blanche, rose ou jaunâtre, renferme une multitude de petites graines.
Plusieurs cultivars ont été produits à partir du Psidium guajava. Voici une liste non exhaustive classée selon la couleur de leur chair.
| Variétés avec de la chair blanche | Variétés avec de la chair rouge | Variétés avec de la chair rose |
| Apple colour : fruits de très bonne saveur avec des graines assez peu nombreuses. | Red–fleshed : présente un niveau élevé de pectine. Ses graines sont à la fois tendres, petites et abondantes. | Elisabeth : ses fruits se distinguent par leur grande taille et leur goût très acide. |
| Miami white : chair épaisse et peu odorante. | Red indian : une variété très aromatisée connue pour avoir un grand nombre de graines, bien qu’elles soient petites. | Patillo : très bien aromatisé. Les graines sont petites et se trouvent en petite quantité. |
| Redland : très gros fruits avec assez peu de graines. | Anakapalle : fruits de petite taille caractérisés par la présence de nombreuses petites graines. | Rolfs : ses fruits sont de bonne qualité et ont une taille moyenne. Ils contiennent environ 9 % de sucre. |
| Large white : fruits de grande taille, caractérisés par une faible teneur en sucre et un goût astringent. | Miami red : chair épaisse et peu odorante. | Supreme : ses fruits, de petite taille, ont une saveur sucrée. |
| Allahabad : les fruits se distinguent par des graines dures et abondantes, ainsi que par une taille imposante. | Ruby : une variété intensément aromatisée. Fruits à peu de graines. | Blitch : se distingue par son arôme puissant et intense. Ses graines sont petites, mais nombreuses. |
| Bassateen el sabahia : une variété largement cultivée pour la production commerciale. Ses fruits sont caractérisés par la faible quantité de leurs graines et par leur goût exceptionnel. | Wickramasekara : peu productive avec des fruits de petite taille. | Patricia : appréciée pour son goût rappelant celui de la fraise. |
| Karela : le fruit possède une saveur sucrée et bien prononcée. Sa peau est dure avec une texture granuleuse. | Red hybrid : ses fruits sont d’une grandeur moyenne. | Ka Hua Kula : se caractérise par la faible quantité de graines et l’acidité très faible de son fruit. |
| Lucknow 49 : les fruits ont un taux élevé de pectine, ce qui en fait un choix idéal pour la transformation en gelée. | Pink indian : ses fruits ont une taille moyenne. | Stone : les fruits offrent une saveur agréable. |
| Safeda : très apprécié pour le goût délicieux de ses fruits et leur faible quantité en graines. | Florida seedling : ses fruits sont petits et renferment un grand nombre de graines. | Red×Supreme×Ruby : une variété issue d’un croisement et qui donne des fruits à la chair rose foncé et de grande taille. |
On retrouve d’autres cultivars de couleurs différentes. Le GA11-56 qui présente une peau verte. Le Hart a une chair jaune clair, dont le fruit assez volumineux contient environ 8 % de sucre.
Selon les botanistes, le Psidium guajava serait originaire des régions tropicales d’Amérique, du sud du Mexique jusqu’en Amérique du Sud. Ils estiment que sa propagation a été fortement favorisée par la dissémination de ses graines par les mammifères et par les oiseaux.
Par la suite, il a pu être cultivé dans les régions en altitude en Afrique centrale et en Asie tropicale. Les conditions climatiques y sont similaires à celles de sa région d’origine. La plante a du mal à s’implanter en Europe. Il ne peut survivre aux longues périodes de sécheresse hivernale ni aux températures en dessous de zéro. Le goyavier est connu pour sa croissance rapide et pour sa capacité à former des fourrés denses. Il est facilement invasif, à tel point qu’en Nouvelle-Calédonie, il est considéré comme une menace pour l’écosystème local. Ainsi, le Code de l’environnement de la Province Sud a formellement interdit sa culture. Sa production, sa mise en vente, son achat, son transport, son utilisation, son colportage ou y sont rigoureusement proscrits.
Le goyavier est une plante qui prospère dans un sol légèrement acide et bien drainé. Il apprécie particulièrement les emplacements bien ensoleillés ou modérément ombragés. Si vous choisissez une culture en pot, il est conseillé d’utiliser un récipient en terre et un terreau assez riche. Améliorez le mélange en y ajoutant du sable et du compost. Cela garantit un bon drainage du sol et une excellente nutrition à la plante. Un arrosage régulier, même pendant la saison froide, favorise sa reprise et sa croissance.
Il est essentiel de prendre soin du goyavier afin d’assurer une fructification abondante. Au printemps, une taille légère est recommandée pour élaguer les rameaux qui poussent sur le tronc avant les premières branches. Un voile d’hivernage les protégera du froid de cette saison.
Chaque automne, un ajout de matière organique maintient le rendement du sol. Concernant la culture en pot, il est préférable d’utiliser un engrais pour arbre fruitier. Une fertilisation mensuelle est nécessaire au printemps, et une autre bimensuelle se fait durant l’été.
La récolte se passe en automne, lorsque les fruits commencent à mûrir.
Le Psidium guajava en serre est particulièrement la proie des acariens, des pucerons et des cochenilles. Une préparation à base de savon noir ou un insecticide adapté en vient facilement à bout.
Pour prévenir l’apparition de l’oïdium, la terre doit sécher entre deux arrosages, car l’humidité favorise le développement de ce champignon.
La goyave est composée principalement d’eau, avec un taux dépassant les 83 %. Pour 100 g de ce fruit, les valeurs caloriques et nutritionnelles sont les suivantes :
| Nutriments | Teneur moyenne |
| Vitamine C | 228 mg |
| Vitamine A | 31 mg |
| Protéines | 1,59 g |
| Glucides | 9,02 g |
| Fibres alimentaires | 5,15 g |
| Calories | 68 kcal |
| Lipides | 0,73 g |
| Potassium | 308 mg |
| Eau | 83,5 g |
Les feuilles du goyavier renferment des quantités importantes de zéaxanthine, de lutéine et de lycopène. Ces composants jouent un rôle essentiel dans la préservation de la santé oculaire et préviennent l’apparition de certaines formes de cancer.
Ces parties du goyavier se distinguent par leurs propriétés antibactériennes et anti-inflammatoires. Elles favorisent une cicatrisation rapide. Les feuilles de la Psidium guajava sont utilisées en décoction pour leurs caractéristiques astringentes, en application sur la zone de la peau lésée. Elles apaisent diverses inflammations comme l’angine, la bronchite, la pharyngite et les problèmes de gencives enflammées. Elles présentent aussi des vertus analgésiques efficaces pour soulager les douleurs dentaires et les maux de gorge.
Grâce à leur teneur élevée en fibres alimentaires, les feuilles de goyavier sont bénéfiques pour traiter la diarrhée. Dans les Antilles françaises, on emploie l’infusion de bourgeons pour traiter les troubles digestifs.
Différentes méthodes permettent de tirer profit de ces bienfaits :
Pour préparer une décoction de feuilles de goyavier, laissez-les infuser pendant au moins dix minutes dans un litre d’eau bouillante. Filtrez la préparation avant de l’utiliser. Les feuilles du goyavier sont réputées pour leurs vertus bénéfiques dans la lutte contre la perte de cheveux. Pour profiter de ces propriétés, il vous suffit de les faire bouillir dans l’eau, puis de filtrer le liquide obtenu. Après avoir fait mousser votre shampoing habituel, rincez vos cheveux avec cette solution. Vous pouvez traiter l’acné et les points noirs avec ces feuilles. Écrasez-les, puis mélangez-les avec de l’eau. Appliquez ensuite la préparation en masque sur votre visage. Laissez agir 10 à 20 minutes avant de rincer.
La goyave est une excellente source de pectine, une fibre soluble connue pour son rôle dans la régulation des taux de cholestérol sanguins. Selon une étude, sa consommation régulière permet d’augmenter les niveaux de cholestérol HDL, bénéfiques pour la santé cardiaque. Cependant, la portion administrée était de 4 fruits ou 400 g par jour, ce qui est difficilement réalisable au quotidien.
Elle est aussi une véritable mine d’antioxydants. Des études scientifiques ont démontré qu’elle est particulièrement riche en polyphénols. Leur teneur est 10 fois plus élevée dans la pelure que dans la chair. Ils aident à lutter contre le vieillissement prématuré des cellules et neutralisent les radicaux libres néfastes.
La goyave est riche en lycopène qui contribue à réduire la prolifération anarchique des cellules cancéreuses.
Ce fruit présente une concentration en vitamine C cinq fois supérieure à celle de l’orange, ce qui contribue considérablement à renforcer notre système immunitaire.
Les propriétés antibactériennes de la goyave confèrent une meilleure haleine en éliminant les bactéries buccales.
Outre ces vertus, il favorise l’élimination de l’excès d’eau dans l’organisme et limite la production d’histamine, responsable des réactions allergiques. Par ailleurs, la goyave verte possède des propriétés astringentes, tandis que celle qui est mûre est plutôt laxative.
La goyave est connue pour sa capacité à revitaliser la peau grâce à ses caractéristiques astringentes. Une astuce consiste à la découper en deux. Ensuite, appliquez sur une peau propre en effectuant des mouvements circulaires sur la zone du corps que vous souhaitez rafraîchir. Pour finir, il suffit de rincer.
La goyave est un fruit qui se prête à de nombreuses préparations culinaires. On la consomme crue, cuite, sous forme de jus, de mousse, de confiture, de compote ou en ingrédients dans les plats. Au Mexique, on la combine avec de la patate douce. Elle sert de base aux chutneys pour accompagner les poissons et les viandes blanches. Une découverte délicieuse pour les amateurs de bonne cuisine. Assaisonnée avec une sauce soja ou une vinaigrette, elle ravit le palais des adeptes du sucré-salé.
Son goût sucré et sa texture juteuse se marient délicieusement avec tous les fruits pour donner des cocktails ou des punchs aux saveurs exotiques.
Les feuilles aromatisent les cheesecakes et les gâteaux.
La goyave est parfaitement adaptée à l’alimentation des diabétiques, car elle ne provoque pas des augmentations brusques de la glycémie. Quant à sa conservation, elle se fait pendant deux jours au réfrigérateur, car une fois mûr, ce fruit est fragile. Toutefois, dans l’attente de leur maturité, on peut laisser les fruits à température ambiante, placés ou non dans un sac en papier.
Le bois résistant du Psidium guajava trouve son utilité dans la menuiserie. Il est employé pour concevoir une variété d’objets tels que des bancs, des tables et des étagères. Ces pièces se démarquent par leurs contours uniques, ce qui les rend plaisantes à regarder.
La consommation de goyave est bénéfique dans le cadre d’une alimentation variée, mais chez certains sujets, elle peut être responsable :
L’ingestion de ce fruit, en raison de sa richesse en fibres alimentaires, peut causer des désagréments chez les individus souffrant du syndrome de l’intestin irritable. Des symptômes divers peuvent être observés dans les heures qui suivent son ingestion, tels que :
Le mieux est d’ajuster la consommation de chacun en fonction de sa tolérance digestive personnelle.
La goyave est un fruit tropical susceptible de déclencher des réactions allergiques chez les personnes sensibles. Juste après son ingestion, des picotements gênants peuvent survenir au niveau de la gorge, des lèvres ou à l’intérieur de la bouche. Au moindre doute, il est fortement recommandé de consulter un médecin.
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