La gesse à feuilles de lin, de nom scientifique Lathyrus linifolius, est une herbacée appartenant à la famille des Fabaceae. Depuis le Moyen Âge, elle est reconnue pour son action coupe-faim. Une propriété qui fait d’elle une plante utilisée dans la lutte contre l’obésité.
La gesse à feuilles de lin, comme son nom l’indique, possède des organes foliaires semblables à ceux du Linum catharticum. Ses feuilles vertes sont allongées, avec une petite pointe à leur extrémité supérieure.
Les tiges sont ailées et dépourvues de poils. Elles sont érigées et ont entre 80 et 200 cm de hauteur une fois que la plante arrive à maturité. Les rhizomes, quant à eux, sont charnus et tuberculeux.
Concernant les fleurs, celles-ci apparaissent du mois de mai au mois de juillet. Au début de la période de floraison, elles ont une couleur alternant entre le rose et le rouge violacé. Par la suite, en se fanant, elles prennent, peu à peu, une teinte bleutée. Les inflorescences sont disposées en groupe de deux à cinq. Chaque fleur possède cinq pétales et mesure entre 10 et 16 mm.
Enfin, les fruits ont la même allure que les gousses de haricots. Celles-ci sont de couleur brune rougeâtre et mesurent chacune 25 à 45 mm de long. Chaque gousse renferme des pois.
La gesse à feuilles de lin croît dans plusieurs régions de l’Europe occidentale.
En France, elle est une plante assez courante. Elle couvre ainsi de nombreux territoires au sein de l’Hexagone. Toutefois, elle se fait rare au Nord-Pas-de-Calais et en Corse où elle est déclarée comme étant une espèce vulnérable.
La plante a été employée de différentes manières à travers les siècles.
La gesse à feuilles de lin présente une activité coupe-faim.
48 ans av. JC, les soldats romains, qui combattaient à la bataille de Dyrrhacium, l’utilisaient pour pallier au manque de nourritures.
Le roi Charles II l’employait pour ses maîtresses. Il en donnait à ces dernières afin de les aider à garder la ligne.
Au XVIIIe siècle, les Écossais avaient l’habitude de consommer ses racines, pendant les périodes de famine. Le but était de calmer la sensation de soif et de faim. Selon ce peuple, les effets de la plante pouvaient durer plusieurs jours.
La variété de gesses à feuilles de lin la plus connue est la gesse des montagnes. Sa dénomination latine est Lathyrus linifolius var. montanus.
La culture de la gesse à feuilles de lin se fait par semis. Avant la propagation des semences, vérifiez si les conditions du sol et du lieu de plantation sont favorables au développement de l’herbacée.
Installez la plante dans un endroit bien exposé au soleil. En effet, elle a du mal à se développer dans un lieu humide et sombre. Dans un tel endroit, sa floraison ne sera pas abondante, car les bourgeons pourraient tomber.
La gesse à feuilles de lin préfère également les sols ayant un pH compris entre 6 et 7.5. Si le terrain est trop alcalin, ajoutez-y du sulfate de fer ou du soufre. Dans le cas d’un sol trop acide, utilisez de la chaux pour augmenter la valeur du pH.
Pour une croissance optimale, semez les graines sur un sol fertile et riche en nutriments. Si votre terrain ne remplit pas ces conditions, procédez à un apport en humus. Vous pouvez aussi effectuer un ajout d’un mélange fait de compost et de farine d’os. En outre, il convient de ne pas réaliser le semis sur un terrain où des légumineuses ont poussé l’année précédente.
Avant le semis, trempez les graines dans de l’eau chaude durant 24 h ou grattez leur surface avec l’aide d’un couteau. Cela permet de favoriser la germination, car les pois sont relativement gros.
Maintenez une distance de 10 à 15 cm entre les graines. Ensuite, tassez la terre de manière à en recouvrir les pois d’une couche de 1 cm environ.
Après le semis, veillez à maintenir l’humidité à la surface du sol. Cependant, évitez de trop arroser la terre. En effet, un excès d’eau peut rendre les graines pourries, ce qui va empêcher la germination.
Le manque d’oxygène constitue aussi un frein à l’apparition des germes. Pour prévenir cela, privilégiez l’usage d’un substrat respirant à gros-grain.
Les jeunes plantules résistent généralement bien à la sécheresse. L’arrosage peut ainsi être fait chaque semaine.
Au printemps, il devient nécessaire d’augmenter la fréquence de l’apport en eau, pour prévenir la sécheresse du sol. En outre, les racines absorbent beaucoup plus d’eau.
Pendant la période hivernale, l’arrosage doit être moins fréquent. En effet, une humidité constante peut geler le sol, ce qui entraînera la mort de la plante.
Arrosez directement les racines en évitant de mouiller les tiges et les feuilles.
Au printemps, faites un apport en engrais toutes les deux semaines. Privilégiez les fertilisants qui contiennent peu d’azote, mais avec une teneur élevée en potassium, phosphore et phosphate.
Le taillage est conseillé quand la plante atteint une hauteur de 15 à 20 cm. Cela va favoriser une bonne floraison avec l’apparition des branches latérales. Coupez également les fleurs fanées pour que la plante concentre l’usage des nutriments à la pousse de nouveaux bourgeons floraux.
Enfin, pour obtenir un pied de gesse à feuilles de lin à port dressé, installez un piquet de bois ou de bambou à ses côtés. De cette manière, elle va se développer en grimpant jusqu’à atteindre une hauteur de un à deux mètres.
Une fois la plante bien établie, vous pouvez procéder à une multiplication par bouturage. Pour ce faire, prélevez les rameaux en dehors de la période de floraison, c’est-à-dire, avant le printemps ou après l’automne.
Ci-dessous les problèmes pouvant affecter la gesse à feuilles de lin au cours de son cycle de vie.
Cette maladie survient quand la plante se trouve dans un milieu à la fois chaud et humide. Elle se manifeste par l’apparition de taches de moisissure sur les feuilles. Cela va ralentir sa croissance et sa floraison.
Pour prévenir la maladie, il est recommandé de ne pas mouiller les feuilles. En effet, cela favorise le développement des champignons responsables de l’oïdium. Dans le cas où les taches blanches sont déjà visibles, essuyez les feuilles concernées afin de limiter la propagation de l’infection.
Une mauvaise condition du sol peut accélérer le flétrissement des fleurs après la floraison. Si ce phénomène survient, vérifiez que la terre ne manque pas de fertilisant. Surveillez également les autres indicateurs tels que le pH du sol et la circulation de l’eau.
Enfin, taillez la plante pour qu’elle puisse optimiser l’absorption et l’utilisation des nutriments.
Cette maladie survient généralement à la suite d’un manque d’arrosage. Outre le jaunissement progressif des feuilles, d’autres symptômes signalant une insuffisance en eau peuvent être visibles. Il s’agit, notamment, d’un flétrissement de la plante entière ou de la présence de nombreuses craquelures au niveau du sol.
Les solutions possibles face à cette situation sont l’arrosage progressif et le taillage des feuilles jaunies.
En phytothérapie, la gesse à feuilles est principalement employée pour lutter contre le surpoids et l’obésité. En effet, en bridant la sensation de faim, elle aide les personnes souffrant de ces pathologies à limiter leurs envies de grignotage. Cette plante est aussi indiquée pour réduire les crises de boulimie.
En phytothérapie, les parties de la plante utilisées sont les fleurs. Pour ce faire, elles sont préparées en infusion, en suivant les recommandations d’un professionnel en phytothérapie.
Autrefois, les rhizomes de la gesse à feuilles de lin étaient employés pour parfumer certains whiskies.
À ce jour, il existe très peu d’études portant sur la composition et les propriétés chimiques du Lathyrus linifolius. À cet effet, il est conseillé de se montrer prudent lors de son emploi pour ses vertus thérapeutiques.
Avant de commencer une cure, il est recommandé de consulter l’avis d’un spécialiste en phytothérapie. Ce dernier indique comment préparer correctement la tisane de fleurs. En effet, de mauvaises manipulations risquent d’entraîner la libération de toxines nocives pour l’organisme.
Les professionnels de santé mettent aussi en garde quant à l’activité coupe-faim de la plante. En effet, le fait de ne pas boire, ni manger durant plusieurs jours consécutifs peut provoquer une déshydratation sévère, voire la mort.
Enfin, les graines de la gesse à feuilles de lin, à l’instar des plantes appartenant au genre Lathyrus, se révèlent potentiellement toxiques.
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