De son nom scientifique Galium aparine L., le gaillet gratteron est une plante herbacée vivace appartenant à la famille des Rubiaceae. Le genre Galium, dont la plante est issue, compte plus de 650 espèces réparties dans le monde, dont environ 45 en Europe. Le gaillet gratteron est connu depuis l’Antiquité pour ses propriétés médicinales, mais est aussi utilisé en cuisine et en cosmétique.
Le gaillet gratteron contiendrait une enzyme qui aurait la propriété de faire cailler le lait. De cette croyance viendrait l’étymologie populaire « caille-lait ». Le nom du genre Galium est issu du grec « gala, galaktos » qui signifie « lait » en français. Dans l’Antiquité, les Grecs qualifiaient la plante de « aparinê », qui signifie « qui agrippe ».
Cette espèce végétale est connue sous d’autres noms vernaculaires : saigne-langue, gratte-langue, gratte-cul, grateron, rièble, plaque-madame. Certains la nomment japissou, chō d’âné, anis sucré, herbe collante, gaille ou gaillet accrochant.
La grande majorité de ces dénominations font référence aux petits ergots recourbés couvrant ses tiges et ses fruits. Les aiguillons sur les tiges lui permettent de grimper sur d’autres plantes, tandis que ceux de ses fruits s’accrochent aux vêtements comme du Velcro. Ils agrippent aussi le plumage et le pelage des animaux pour disséminer les graines de la plante.
Le gaillet gratteron est connu depuis l’Antiquité pour ses vertus médicinales. Le célèbre médecin et philosophe Hippocrate de la Grèce antique le recommandait déjà pour traiter les ulcères d’estomac.
La plante a depuis traversé les siècles et a été utilisée pour ses nombreuses propriétés thérapeutiques. Un grand nombre de vertus lui ont été reconnues : cicatrisantes, anti-inflammatoires, diurétiques, antihémorragiques et aussi dépuratives et antiseptiques.
Le Galium aparine L. est une plante accrochante dont la hauteur varie entre 20 cm à 2 m, avec une racine principale particulièrement grêle.
Sa tige quadrangulaire est grêle et mesure 30 cm à 1 m. Elle présente la particularité d’être renflée aux nœuds et d’être rude en raison de la présence de petits aiguillons rebroussés sur les angles. Ces crochets lui servent à s’accrocher aux autres plantes pour grimper. À défaut de supports, le gaillet gratteron continue son développement en plante prostrée. Par contre, dans le cas d’une forte densité, ses pieds peuvent faire office de support à d’autres végétaux.
Ses feuilles sont oblongues et allongées, faisant 12 à 60 mm de long contre 3 à 8 mm de large. Elles paraissent verticillées par groupes de 6 à 9, les stipules se transformant en feuilles. Elles ne présentent qu’une seule nervure. Leur face supérieure est munie de petits aiguillons qui sont tournés vers le haut, tandis que leurs bords les portent dirigés vers le bas.
Ses fleurs de 2 mm de diamètre et de couleur blanchâtre ou verdâtre sont actinomorphes, c’est-à-dire qu’elles sont symétriques par rapport à un axe. Elles se développent en inflorescence axillaire présentant chaque pédoncule muni de 4 à 5 fleurs. Les petites cymes qu’elles forment dépassent la longueur des feuilles. Chaque fleur comporte un calice à quatre dents, une corolle à quatre lobes et quatre étamines alternées avec les lobes. Le pistil est constitué de deux carpelles et de deux styles.
Ses fruits, appelés velcro végétal, sont des diakènes fendus, globuleux et de couleur verte. Longs de 3 à 7 mm, ils sont recouverts de poils crochus. Ces derniers sont portés par de fines excroissances appelées trichomes qui permettent la dissémination épizoochore (par transport sur le pelage ou le plumage des animaux).
D’origine eurasiatique, le Galium aparine L. se retrouve aujourd’hui dans le monde entier. L’espèce est très répandue en France. En tant que plante nitrophile, elle apprécie les nitrates et les sols argileux humides.
Elle pousse dans les bordures de champs, les haies, les broussailles, les friches et les moissons à une altitude inférieure à 1 000 m. De même, la plante se développe dans les villes, au pied des arbres et des murs. Thérophyte, elle meurt après la reproduction, mais ses graines germent après une période de sécheresse ou d’hiver.
Si vous envisagez de cultiver du gaillet gratteron dans votre jardin, deux options s’offrent à vous.
La première est de le faire par semis. Récoltez au préalable des graines de plantes sauvages dans un endroit tel qu’un champ ou au pied d’un arbre. La meilleure période pour les semis est l’hiver pour permettre à la plante de germer au printemps. Veillez à ne pas enterrer les graines trop en profondeur et à garder le sol humide, sans pour autant le mouiller excessivement. Un arrosage abondant risque de pourrir la plante.
La deuxième option est le prélèvement de boutures de tiges à partir de plantes existantes. Le moment idéal pour cette opération est le printemps. Replantez les boutures dans un pot dans lequel vous aurez ajouté du terreau. Arrosez tous les jours jusqu’à ce que les boutures prennent racine. À ce moment-là, vous pouvez les transplanter dans le jardin. Pensez à ajouter du compost ou de l’engrais organique au sol avant la plantation.
Quelle que soit la méthode choisie, n’oubliez pas que cette espèce peut devenir envahissante. Il convient de choisir un emplacement où elle ne risquera pas de déranger les autres végétaux lors de la plantation. Votre gaillet gratteron n’exige pas d’entretien fastidieux. Un sol bien entretenu, un arrosage régulier et une taille régulière suffisent pour contrôler sa croissance et lui permettre une floraison abondante pendant l’été.
Le gaillet gratteron contient :
Il renferme aussi des glucosides, des coumarines et des iridoïdes.
Les principes chimiques actifs du gaillet gratteron lui confèrent de multiples vertus qui lui permettent d’agir sur quatre plans.
Ses propriétés dépuratives permettent de nettoyer le sang dans les pathologies circulatoires. Anti-hypertenseur, le gaillet gratteron aide à éviter l’hypertension artérielle et à fluidifier la circulation sanguine. Sudorifique, il aide à éliminer les toxines, ce qui se révèle bénéfique pour la peau, les reins et le foie.
Calmante, la plante est préconisée en cas d’agitation, de nervosité et d’hyperexcitabilité. Elle est aussi recommandée contre l’hypothyroïdie, les œdèmes et les problèmes de peau tels que le prurit, les dermites ou encore l’urticaire.
Anti-inflammatoire et diurétique, le gaillet gratteron aide dans le traitement de la gravelle ou des cystites. Il a aussi la capacité d’améliorer la rétention urinaire.
Ses propriétés hépato-stimulantes lui permettent la reconstitution des cellules du foie, tandis que ses vertus apéritives aident les patients à retrouver leur appétit. En raison de ses vertus anti-inflammatoires et diurétiques, le Galium aparine L. joue un rôle non négligeablepour traiter des colites, des troubles digestifs ou les suites d’une hépatite.
Par ailleurs, les propriétés vulnéraires de la plante sont d’une grande utilité dans les cas de lésions traumatiques et de blessures. Des études récentes ont aussi mis en avant d’autres vertus : anti-oxydantes, antiparasitaires, antifongiques, antibactériennes, anticonvulsives et neuro-protectrices.
Le gaillet gratteron se prête à différentes utilisations.
Le gaillet gratteron fait partie des plantes sauvages qui sont comestibles. Les feuilles et les jeunes pousses tendres se consomment crues en salade. Elles peuvent également être cuites comme des légumes.
Les graines sont torréfiées et moulues pour servir de succédané de café au goût unique.
Plante médicinale par excellence, le gaillet gratteron est utilisé dans le traitement de diverses affections.
En usage externe, il aide à traiter le psoriasis, les plaies et blessures ainsi que les inflammations gingivales.
En usage interne, il est recommandé dans différentes pathologies telles que : la pyélite, la cystite, les irritations rénales ou vésicales. Il est aussi utilisé pour soulager la goutte et les douleurs rhumatismales et pour traiter l’hystérie et l’épilepsie.
Une croyance populaire dit que le gaillet gratteron servait à cailler le lait dans la fabrication de fromage.
Une fois séchées, les parties aériennes de la plante pouvaient être utilisées pour rembourrer des oreillers et des matelas.
Des extraits de gaillet gratteron entrent dans la composition de produits cosmétiques.
Les tiges et les feuilles de la plante peuvent servir de déodorant naturel.
Elle sert aussi à nourrir la volaille.
Comme pour tous les traitements à base de plantes, vous devez suivre les conseils et les instructions d’un professionnel de la santé. Les posologies suivantes sont données à titre indicatif.
En usage externe pour traiter des ampoules ou des plaies. Préparez des compresses en faisant infuser 40 g de plante fraîche dans un litre d’eau bouillante. Après refroidissement, appliquez les compresses directement sur la peau lésée.
En décoction, faites bouillir une cuillère à soupe de plante séchée dans l’équivalent d’une tasse d’eau pendant 1 ou 2 min. Laissez reposer pendant une dizaine de minutes. Prenez deux à trois tasses de cette décoction diurétique dans la journée.
En infusion, ajoutez une poignée de fleurs et de feuilles dans de l’eau bouillante et laissez infuser 10 à 15 minutes. Vous pouvez boire 2 à 3 tasses de cette tisane calmante par jour.
En teinture mère, il est indiqué de prendre 10 à 15 gouttes directement sur la langue et d’attendre quelques secondes avant de les avaler. Sinon, vous pouvez aussi les diluer dans un peu d’eau ou du miel. La prise quotidienne se fait en dehors des repas. La durée recommandée de la cure est de trois semaines, suivie d’une semaine d’arrêt, puis reprise jusqu’à trois mois.
La première précaution d’emploi est toujours de demander l’avis d’un professionnel de la santé. Comme toutes les plantes médicinales, le Galium aparine L. est déconseillé pendant la grossesse et l’allaitement.
Il est contre-indiqué pour les personnes qui souffrent de diabète, de trouble cardiaque ou de troubles rénaux.
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